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ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Option : ECONOMIE
Synthèse de documents
Le Samedi 02 juillet 2016
Coefficient : 1
1
DOCUMENT 1 : Stratégies sectorielles : un déploiement à accélérer, des réajustements
à impulser et des défis à relever
Dans un contexte mondial en pleine reconfiguration, le Maroc fait face au défi majeur
d’accélérer son processus de transformation structurelle et son insertion dans les chaînes de
valeur qui refaçonnent la physionomie du commerce international et les spécialisations
sectorielles mondiales avec un recentrage de plus en plus marqué autour de grandes zones
émergentes. Dans ce cadre, une relecture des différentes réformes sectorielles structurelles
lancées au cours de cette dernière décennie s’impose avec acuité à l’aune de ces mutations
profondes et accélérées qui sont à l’œuvre à l’échelle mondiale avec de fortes implications
pour le Maroc aussi bien sur son marché intérieur qu’extérieur. Cette relecture tente de mettre
la lumière sur les avancées enregistrées par les stratégies sectorielles, de dresser les
dysfonctionnements et de tracer les voies de progrès aussi bien en termes d’accélération de
leur rythme de déploiement que des ajustements nécessaires à insuffler.
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- Vers une meilleure insertion de l’industrie marocaine dans les chaînes de valeur
mondiales
Etroitement liées au basculement géographique de la richesse et à l’importance
croissante des zones émergentes (particulièrement l’Asie), les chaînes de valeur mondiales
renferment un fort potentiel de dynamiser l’emploi qualifié et d’accélérer la transformation
structurelle des pays en développement. Dans ce contexte, l’industrie marocaine fait face au
défi majeur de se positionner dans ce processus de fragmentation géographique des processus
de production accélérée par la récente crise économique mondiale. Marquée, jusqu’à la fin de
la décennie 90, par une forte concentration sur les activités traditionnelles, la contribution de
l’industrie à la création de richesse est restée très limitée avec une croissance de sa valeur
ajoutée contenue autour de 2,84% et une contribution moyenne à la croissance économique du
pays de 0,42 point sur la période 1999-2012. De même, le poids du secteur dans la valeur
ajoutée globale s’est inscrit dans une tendance baissière durant la même période, passant de
17,6% en 1999 à 14,5% en 2012.
Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) dans le monde ont augmenté de
16% en 2011, selon le dernier rapport de la CNUCED « World Investment Report », publié en
juillet 2012, et ce malgré la persistance de la crise économique et financière globale et de la
crise de la dette en Europe. Ainsi, les flux d’IDE se sont établis à 1.524 milliards de dollars,
dépassant le niveau moyen d’avant-crise (2005-2007). De son côté, le Maroc a enregistré une
hausse de 60% des flux d’IDE en 2011, selon ce rapport, pour s’établir à 2,5 milliards de
dollars, après trois années consécutives de baisse.
Les IDE à destination des pays développés ont connu une forte progression de l’ordre de
20,8% pour s’établir à 748 milliards de dollars, soit 49% des IDE mondiaux. L’Union-
européenne et l’Amérique du Nord affichent des hausses de 32% et de 21% respectivement
par rapport aux niveaux de 2010. Dans les pays en développement, les flux d’IDE ont atteint
en 2011 un nouveau sommet à 684 milliards de dollars, soit une hausse de 11% et une part de
45% des IDE mondiaux. Toutefois, cette hausse masque des différences entre différentes
régions. Les flux d'IDE vers l’Asie ont continué leur progression; ceux à destination de
l’Amérique Latine et des Caraïbes, ainsi que des pays en transition ont enregistré une
croissance supérieure à la moyenne. A l’inverse, les flux d’IDE vers l'Afrique semblent
poursuivre la tendance baissière de l'année antérieure.
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Sur le plan sectoriel, la hausse des flux d’IDE en 2011 a été marquée par un rebond dans le
secteur primaire et dans le secteur des services, après deux années de déclin aux dépens du
secteur manufacturier. Les IDE dans le secteur des services ont atteint 570 milliards de
dollars, principalement dans les domaines de l’électricité, du gaz et de l’eau, ainsi que dans
les transports et télécommunications. Les flux d’investissement dans le secteur primaire,
d’une valeur de 200 milliards de dollars, ont été stimulés par le niveau élevé des prix des
matières premières et par les consolidations industrielles.
Pour ce qui est des modes d’investissement, les projets de création ou d’extension des
capacités physiques, dont la valeur avait décliné pendant deux années consécutives, se sont
maintenus en 2011 à 904 milliards de dollars, représentant près de 60% de l’IDE total. Les
fusions-acquisitions ont par contre augmenté de 53% pour s’établir à 526 milliards de dollars,
stimulées par un accroissement des grandes opérations d’une valeur supérieure à 3 milliards
de dollars par projet.
Au niveau du Maroc, selon le rapport de la CNUCED, après trois années successives de
baisse, les flux d’IDE vers le Maroc ont affiché une forte progression de 60% en 2011,
s’établissant à 2,5 milliards de dollars contre 1,6 milliard en 2010. Contribuant à 6% des IDE
destinés à l’Afrique en 2011 et à 33% des IDE vers l’Afrique du nord, le Maroc a fait mieux
que certains pays comme la Tunisie et l’Egypte, dont les flux d’IDE ont baissé au cours de
cette année.
Selon les statistiques de l’Office des changes, les flux d’IDE destinés au Maroc en
2011 ont atteint 25,6 milliards de dirhams, ou près de 3,2 milliards de dollars, soit 2,5
milliards de dollars nets des dépenses d’investissements directs, tel que publié par la
CNUCED. L’écart entre ces deux montants réside dans le fait que ce dernier évalue
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les IDE sur une base nette, c'est-à-dire les recettes d’IDE diminuées des dépenses
correspondant aux opérations de dépenses d’investissements.
La répartition géographique des IDE montre que la France, premier pays investisseur
au Maroc, a vu ses investissements baisser en 2011 à 8,5 milliards de dirhams contre
20,5 milliards en 2010, qui comptait toutefois l’entrée de France Telecom dans le
capital de Méditel. En contrepartie, d’autres pays ont augmenté leurs investissements
au Maroc, tels que les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite avec 4,5 contre 2,6
milliards de dirhams en 2010 pour le premier et 1,6 contre 0,6 milliard pour le
second. Les investissements des Etats Unis sont passés de 0,6 à 1,1 milliard de
dirhams.
Sur le plan sectoriel, l’immobilier arrive au premier rang avec 8,2 milliards de
dirhams en 2011, soit une hausse de 11% par rapport à l’année précédente. Les IDE
dans le secteur industriel sont passés de 4,8 à 6,2 milliards de dirhams sur la même
période. De même, les IDE dans le secteur de l’énergie et des mines ont nettement
progressé atteignant 1,8 milliard de dirhams en 2011 après 754 millions en 2010.
Inversement, le secteur du tourisme a connu un recul des entrées d’IDE de 36% en
2011, attribué principalement aux effets de la crise économique chez les principaux
partenaires du Maroc.
Aussi, convient-il de relever qu’entre les deux périodes (2004-2007) et (2008-2011), si
les flux en provenance de notre principal partenaire, l’Union européenne en crise
sévère, ont baissé, les IDE hors Union-européenne sont passés de 6 à 9,2 milliards de
dirhams en moyenne auprès, notamment, des Etats-Unis, la Suisse, la Turquie, le
Koweït, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.
Les IDE hors UE doublent entre les périodes (2004-2007) et (2008-2011)
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Source : Rapport économique et financier 2013, Ministère des Finances
Notes :
(…) La croissance économique est de plus en plus dépendante des transferts et des politiques
de soutien à la demande intérieure. Profitant des conditions de profitabilité ainsi réunies, les
investissements privés ont vite été entraînés dans la dynamique, notamment dans les
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secteurs directement impulsés par la commande privée et publique : bâtiments, travaux
publics et services.
En termes de création d’emplois, on constate que sur la période (90/2007), ce sont les
secteurs les moins productifs qui ont alimenté le marché du travail, avec un accroissement de
130% au cours de la période pour les branches de la construction et de 60% pour le
commerce et les services. Les branches les plus productives, avec une croissance nulle, voire
négative, ont vu leur part dans l’activité économique baisser.
La croissance marocaine peut être ainsi qualifiée de «paresseuse», car basée sur le
développement du marché intérieur dans ses branches les moins compétitives au plan
global. Les IDE et au-delà des IDE, tous les mécanismes de transfert fonctionnent comme des
soutiens directs et indirects de ce modèle de croissance qui risque d’emmener le pays à la
dérive économique. Les exemples de succès en matière d’intégration productive portés par
les IDE des années 80 se font rares, malgré les efforts menés au plan sectoriel, en raison
fondamentalement du peu d’audace de la politique macro en matière de rétablissement des
incitations aux gains de productivité.
La figure ci-dessous montre que la part des IDE dans les secteurs ouverts à la compétition
globale reste limitée à 20% du stock accumulé, si on considère que toutes les branches
industrielles sont en situation concurrentielle, ce qui bien entendu constitue une hypothèse
très optimiste pour le coup.
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Des réformes incontournables :
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• un transfert de liquidités au profit du secteur privé grâce à la mise en concurrence des
banques, ce qui passe par un plafonnement des dépenses publiques qui exercent une
ponction sur le marché du crédit et un effet anesthésiant sur la compétition bancaire ;
• la généralisation des filets de sécurité sociaux exerçant un effet d’exclusion des entreprises
offrant des emplois peu productifs et un effet d’attraction vers les entreprises les plus
productives ;
• une réduction drastique des grands programmes d’équipement en infrastructures haut de
gamme au profit des équipements intelligents et frugaux ;
• une réforme des politiques sectorielles pour les articuler à des objectifs de productivité et
de compétitivité des entreprises marocaines existantes, ce qui passe par une reconnaissance à
plus haut niveau de la contribution économique majeure du capitalisme familial marocain et
non par sa culpabilisation.
DOCUMENT 5 : L’impact des IDE sur la croissance : quelques éléments théoriques
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Alfaro et al. (2003) soulignent quant à eux la nécessité de marchés financiers suffisamment
développés, tandis que Balasubramanyam, Salisu et Spasford (1996) insistent sur l’ouverture
du pays d’accueil aux échanges commerciaux. Étudiant l’impact des IDE sur la croissance
économique dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord, Sadni Jallab et al. mettent
en avant l’importance de la stabilité macroéconomique (mesurée par le taux d’inflation)
comme condition à l’existence d’un impact positif des IDE entrants sur la croissance
économique du pays d’accueil. Alfaro (2003) met en évidence des effets différenciés selon le
secteur d’activité de la filiale investie : ainsi, l’IDE entrant dans le secteur primaire
(agriculture et industries extractives) tend à avoir un impact négatif sur la croissance alors
que l’effet est positif dans l’industrie manufacturière (et ambigu dans les services). L’effet
négatif constaté pour le secteur primaire est attribué au fait que les bénéfices liés à la
diffusion des transferts technologiques sont limités pour l’agriculture et les industries
extractives.
Source : Article publié par l’Université de Bordeaux Mars 2004
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