Ingénieurs
Pr Hamid El Ouardi
Email : h.elouardi@ensem.ac.ma
2
Introduction :
succession d'opérations simples. J'ai évité de faire trop de théorie parce que mon objectif n'est
pas ici de justier en pronfondeur ni d'étudier en détail, mais seulement d'informer et de suciter
l'interêt.
Ce cours d'Analyse Numérique est écrit pour les élèves ingénieurs de l'ENSEM. En général, le
volume horaire alloué à l'enseignement de l'Analyse Numérique ne permet pas d'enseigner toutes
Ce document est un support de cours : la participation à une formation et les lectures re-
commandées sont essentielles pour une bonne maîtrise du sujet. Toute approche théorique est
volontairement écartée ; le maintien d'une rigueur nécessaire en est d'autant plus dicile et par-
fois délicat. Une telle approche facilitant la découverte des concepts fondamentaux, est un premier
pas vers une formation plus théorique pour tous ceux qui ont les connaissances requises. Chacun
Chaque chapitre propose : le cours proprement dit, composé des dénitions, propriètés et
théorèmes dont la connaissance est indispensable. Ce cours est illustré d'exemples importants et
d'exercices d'applications corrigés en travaux dirigés. Des cas pratiques de synthèse qui visent
Il y a dans ce polycopié assez de matières pour l'utiliser comme un document de base pour la
formation d'ingénieurs.
Pr : Hamid El Ouardi
E-Mail : h.elouardi@ensem.ac.ma
Table des matières
2 L'algorithme de dichotomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 Méthode de la sécante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2 Interpolation 17
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2 Interpolation polynômiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3 Pr Hamid El Ouardi
4 TABLE DES MATIÈRES
2.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3 Intégration Numérique 23
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4 Equations diérentielles 29
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
er
4 Généralisations aux systèmes du 1 ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
5 Méthodes numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.1 Modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Sommaire
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1 Exemple 1 : Equation d'état d'un gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2 L'algorithme de dichotomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1 Convergence de l'algorithme de dichotomie . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 Méthode de la sécante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4.1 Convergence de l'algorithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
7 Pr Hamid El Ouardi
8 CHAPITRE 1. EQUATIONS NON LINÉAIRES
1 Exemples et motivations
1.1 Exemple 1 : Equation d'état d'un gaz
On veut déterminer le volume V occupé par un gaz de température T et de pression p. L'équa-
tion d'état est " 2 #
N
p+a (V − N b) = kN T,
V
où a et b sont deux coecients dépendants de la nature du gaz, N est le nombre de molécules
contenues dans le volume V et k est la constante de Boltzmann. Il faut donc résoudre une équation
7
X 1+t 1+t
A = a (1 + t)i = a (1 + t)7 − 1 : f (t) = A − a (1 + t)7 − 1 = 0,
i=1
t t
c'est une équation non linéaire, dont on est incapable de trouver une solution exacte.
tels que f (α) = 0; on les appellera solutions de f (x) = 0 ou encore zéros de f. Le problème posé
est de discuter l'existence, voire l'unicité des solutions de l'équation f (x) et de donner des procédés
permettant d'obtenir la ou les valeurs de α.
Nous constaterons que les algorithmes permettant d'obtenir les solutions de α, du moins des
pour diverses classes de fonctions. Le cadre sera souvent le suivant : on se donne à priori α∈R
2. L'ALGORITHME DE DICHOTOMIE 9
précision et l'ecacité.
2 L'algorithme de dichotomie
Soient x1 , x2 , ..........., xn les n racines réelles d'une équation f (x) = 0, rangées dans l'ordre
croissant. Séparer les racines de l'équation c'est trouver (n − 1) nombres a1 , a2 , ............, an−1
tels que l'on ait : x1 < a1 < x2 < a2 ........... < an−1 < xn . Si l'on connait les zéros de f 0 (x),
le théorème de Rolle permet de séparer les racines de l'équation f (x) = 0. En pratique, cette
éventualité est rarement utilisée et l'on réduit à transposer dans le domaine du calcul le procédé
graphique consistant à tracer la courbe y = f (x) et à évaluer les intersections avec l'axe des x.
Soit alors α une racine de f (x) = 0 comprise dans [a, b], a et b tels que f (a)f (b) < 0.
a+b
Soit x0 = 2 , on calcule f (x0 ),
recommence avec cet intervalle comme on a opéré avec le pécédent et ainsi de suite jusqu'à obtenir
f (an )f (bn ) < 0. Il vient donc lim an = lim bn = α et par continuité de f , on a lim f (an ) =
n→+∞ n→+∞ n→+∞
lim f (bn ) = f (α) . D'où f (α) = 0.
n→+∞
|b−a| |b−a|
La rapidité de convergence de l'algorithme est donnée par : |an − α| ≤ 2n ou |bn − α| ≤ 2n .
Exemple : On veut trouver le zéro de la fonction f (x) = sin(2x) − 1 + x dans [−3, 3] . Avec le
segment et de signes opposés aux extremités du segment. Lorsque f est plus régulière, on peut
Algorithme
1 :
Choisir x0 arbitrairement et générer la suite (xn ) par la relation
xn = g(xn−1 ) pour n = 1, 2.........., N
x0 quelconque.
Mais nous ne pouvons pas être sûr que cet algorithme soit toujours bien déni. D'aprés le
théorème du point xe, nous savons que si g est contractante d'un intervalle [a, b] dans lui - même
ie ∃k < 1 : |g(x) − g(y)| ≤ k |x − y| , alors il existe un élément et un seul α de [a, b] tel que
g(α) = α.
l'algorithme 1.
Théorème 1 : Soit I = [a, b] un intervalle xé et soit g une fonction satisfaisant les conditions
suivantes :
l'équation x = g(x).
Preuve : D'aprés le théorème du point xe, il existe un unique α tel que α = g(α). De plus, on
|xn+1 − l| ≤ k |xn − l| ,
Dénition : Soit la suite (xn ) convergente vers l. S'il existe un nombre p et une constante
p
S'il existe une constante c et un réel p positif : |xn+1 − l| ≤ c |xn − l| pour tout n assez grand,
on dit que la convergence est au moins d'ordre p.
Remarque : La convergence est d'autant plus rapide que son ordre p est grand.
2
En eet si |xn − l| est petit, |xn − l| est encore plus petit.
α. Un critère d'arrêt est pour (tolérence) donné : |xn − xn−1 | < et nous prendrons xn comme
Remarque importante : Si on suppose que g ∈ C 1 ((a, b)) et |g0 (x)| < 1, alors g est contrac-
tante et le théorème 1 est encore valable.
4 Méthode de la sécante
La méthode de Newton possède de grands avantages, mais elle nécessite le calcul de la dérivée
de g . La méthode de la sécante consiste à utiliser la droite sécante passant par les points (xn , g(xn ))
et (g(xn−1 ), g(xn−1 )) plutôt que la droite tangente passant par (xn , g(xn )). Il s'agit d'une méthode
à trois niveaux : approcher les racines de g se ramène à calculer la limite de la suite récurrente
x1 et x2 tels que g(x1 )g(x2 ) < 0 et déterminer la suite (xn ) par la relation
−xn−1
xn+1 = xn − g(xn ) g(xxn)−g(x
) , n = 2, .....
n n−1
g(l) = 0, g 0 (l) 6= 0.
Comme |y − z| ≤ 2c et |f 00 (x)| ≤ 1
4λc , on a :
1
|f (x) − f (y) − f 0 (y)(x − y)| ≤ |x − y| (∗)
2λ
f (xn )
Nous montrons par récurrence que si x1 , ........, xn sont défnies par xn+1 = xn − f 0 (xn ) et
c
|xn − xn−1 | ≤ (**)
2n
f (xn−1 ) = −(xn − xn−1 )f 0 (xn−1 ), d'où f (xn ) = f (xn ) − f (xn−1 ) − (xn − xn−1 )f 0 (xn−1 ) et en
1 c
utilisant (∗), il vient : |f (xn )| ≤ 2λ |xn − xn−1 | ≤ λ2n+1 .
6. COMPARAISON DES ALGORITHMES 13
|xn+1 − xn | = ff0(x
n) cλ c
D'autre part, on a :
(xn ) ≤ λ2n+1 = 2n+1 . Nous pouvons en déduire que :
xn+1 ∈ [x0 − c, x0 + c] .
De (∗∗), on déduit que la série de terme général xn − xn−1 est absolument convergente donc
la suite xn tend vers une limite α ∈ [x0 − c, x0 + c] quand n → +∞. D'aprés la relation |f (xn )| ≤
c
λ2n+1 et de la continuité de f , on en déduit que f (α) = 0. On applique la formule des accroissements
nis à f (xn ).
00
f (α) = f (xn ) + (α − xn )f 0 (xn ) + (α − xn )2 f (θn )
2 , θn ∈ [α, xn ]
2 f 00 (θn ) 2
f (xn ) = (xn − xn−1 )f 0 (xn ), ce qui implique : |xn+1 − α| ≤ |xn − α| 2f 0 (x ) ≤ |xn − α|
n
1
8c .
Si α est racine
avec p l'ordre de multiplicité, on considère alors la méthode de Newton modiée :
Méthode de la sécante
Avantages : un seul calcul de la fonction à chaque itération. Convergence rapide. Inconvénient :
peut diverger si les données initiales sont mal choisies, le calcul de f (xn ) − f (xn−1 ) peut produire
des erreurs de chute.
Méthode de Newton
Avantages : la convergence est rapide.
∂f1 ∂f1
∂x1 ... ∂xN
∂fi
DF (x) = (x) = .
.
∂xj ij
∂fN ∂fN
∂x1 ... ∂xN
3. Choisir x0 = 0.7 et utiliser la méthode de Newton pour trouver une autre approximation.
−xn
xn+1 = e 2 , x0 ∈ I
Interpolation
Sommaire
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.1 Exemple 1 : étude expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.2 Exemple 2 : masse volumique d'un matériau . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2 Interpolation polynômiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1 Interpolation polynômiale : existence et unicité . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2 Erreur d'interpolation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.4 Représentation des interpolations de type Lagrange . . . . . . . . . . . . 20
2.5 Représentation des interpolations de type Newton . . . . . . . . . . . . 20
3 Travaux Dirigés (Correction en classe) . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1 Exemples et motivations
1.1 Exemple 1 : étude expérimentale
Dans le contexte des sciences expérimentales, ces données peuvent provenir d'une expérience,
i xi yi
0 0 5
1 6 10
2 12 19
3 18 18
17 Pr Hamid El Ouardi
18 CHAPITRE 2. INTERPOLATION
Nous voulons représenter le phénomène observé par une fonction P polynômiale. Ce polynôme doit
vérier : P(xi ) = yi , i = 0, 3.
ci- dessous :
i 1 2 3
◦
Température T (en C) 94 205 371
Masse volumique R(T) : (enkg/m3) 929 902 860
En utilisant les polynômes d'interpolation qui permettent d'interpoler les diérents points de
◦ ◦
données précédentes. On désire trouver les masses volumiques du sodium pour T = 251 C, T = 305 C
◦
et T = 800 C .
2 Interpolation polynômiale
2.1 Interpolation polynômiale : existence et unicité
Théorème 1 : on considère un segment [a, b] de R et une subdivision a = x0 < x 1 <
x2 ............. < xn = b à l'aide des (n + 1) points distincts (xi ), i = 0, n. Soient (yi )i=0,n (n + 1)
nombres réels quelconques. Alors, il existe un unique polynôme de degré n maximum, soit P, tel
P(xi ) = yi , i = 0, ......n
que :
n
Preuve : Soit P (x) = αi xi
P
le polynome cherché. Pour chaque xi on doit avoir P (xi ) = yi ⇔
i=0
2 n
α0 + α1 xi + α2 (xi ) + ...................αn (xi ) = yi .
Ceci fournit un système de (n + 1) inconnues α0 , α1 , ..., αn .
Le déterminant est celui de VAN DER MONDE :
x20 xn0
1 x0 . .
x21 . . xn1
1 x1
1 x2 x22 . . xn2 Y
= (xi − xj ) 6= 0
. . . . . . i>j
i=0,n
j=0,n
. . . . .
x2n n
1 xn . . xn
(n + 1) fois dérivable sur ]a, b[, de plus f (p) , 1 ≤ p ≤ n possède un prolongement continue sur
]a, b[ . Pour a = x0 < x1 < x2 ............. < xn = b, il existe un polynôme unique Pn de degré n tel
f. Le théorème de Rolle s'applique (n + 1) fois à φ entre deux de ses zéros consécutifs. Il existe
alors (n + 1) zéros distincts de φ0 dans ]a, b[. Le théorème de Rolle s'applique n fois à φ0 pour
fournir n zéros de φ00 ................, enn il existe un nombre c ∈ ]a, b[ tel que φ(n+1) (c) = 0. Or :
2.3 Exemples
1) n = 1, x0 = a, x1 = b ; on cherche P1 tel que P1 (a) = f (a), P1 (b) = f (b). Il vient facilement
que
f (b) − f (a)
P1 (x) = f (a) + (x − a)
b−a
(x − a)(x − b) 00
et f (x) = P1 (x) + f (c).
2
a+b
2) n = 2, x0 = a, x1 = 2 , x2 = b ;on cherche P2 tel que P1 (a) = f (a), P2 ( a+b a+b
2 ) = f ( 2 ), P2 (b) =
◦
f (b) et d (P2 ) = 2. Pour le trouver, on peut écrire par exemple : P2 (x) = f (a) + (x − a)P1 (x) où
( )
a + b 2f (b) − f ( a+b
2 ) − f (a)
2 a+b
P2 (x) = f (a) + (x − a) f( ) − f (a) + 2(x − ) .
b−a 2 2 b−a
20 CHAPITRE 2. INTERPOLATION
Base de Newton
∀x ∈ R, e0 (x) = 1, e1 (x) = x − x0 , ..., ek (x) = (x − x0 )(x − x1 )...(x − xk−1 ), ... forment une
On en déduit que :
Pn (x0 ) = f (x0 ) = α0
f (x0 )−f (x1 )
Pn (x1 ) = f (x1 ) = f (x0 ) + α1 (x1 − x0 ) ⇐⇒ α1 = x0 −x1
∀ y0 , y1 , ... yk ∈ R, ∀n ∈ N∗ ,
f (yi ) si k = i,
f [yi , . . . , yk ] =
f [yi+1 , . . . , yk ] − f [yi , . . . , yk−1 ]
si k ≥ i.
yk − yi
On en déduit que :
αk = f [x0 , . . . , xn ], 0≤k≤n
n
X
Pn (x) = f [x0 , . . . , xk ]ek (x),
k=0
Remarque :
f [x0 , . . . , xk ] sont appelées les diérences divisées de Newton, on peut les calculer et les
représenter par un tableau, dans lequel le terme (i, j) est calculé partir des éléments (i − 1, j − 1)
et (i, j − 1) :
x0 f [x0 ]
x1 f [x1 ] f [x0 , x1 ]
. . . . ..
. . . . .
. . . .
Pn (x) = f [x0 ] + (x − x0 ) f [x0 , x1 ] + (x − x1 ) . . . f [x0 , . . . , xn−1 ] + (x − xn−1 )f [x0 , . . . , xn ] .
Initialisation :
P ← f [x0 , . . . , xn ]
P ← f [x0 , . . . , xk ] + (x − xk ) P.
x 0 2 3 5
f (x) −1 2 9 87
Exercice 2.2 :
1. Déterminer le polynôme d'interpolation de Lagrange et de Newton pour les points d'appui
1
d'abscisses : −2, −1, 0, 1, 2. de la fonction f (x) = 1+x2
Exercice 2.3 :
√
Soit f (x) = 2+x
1. Déterminer le polynôme P (x) d'interpolation de Lagrange et de Newton basé sur les points
d'abscisses 0, 1 et 2.
2. Calculer P (0.1) et P (0.9), et comparer aux valeurs exactes. Evaluer l'erreur d'interpolation
en ces deux points. Commentaires ?
Exercice 2.4 (TP) : Les masses volumiques du matériau pour diérentes températures sont
données par le tableau ci- dessous :
i 1 2 3
◦
Température T (en C) 94 205 371
Masse volumique R(T) : (enkg/m3) 929 902 860
1. Écrire la formule d'interpolation de Lagrange qui permet d'interpoler les diérents points
de données précédentes.
◦ ◦ ◦
2. Trouver les masses volumiques du sodium pour T = 251 C, T = 305 C et T = 800 C
en utilisant l'interpolation de Lagrange et de Newton.
Chapitre 3
Intégration Numérique
Sommaire
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.1 Exemple 1 : Enérgie émise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.2 Exemple 2 : Pas d'expression analytique de la primitive . . . . . . . . . 24
2 Quelques méthodes d'intégrations numériques . . . . . . . . . . . . . 24
2.1 Méthode des trapèzes et Analyse de l'erreur . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2 Méthode de Simpson et son erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3 Travaux Dirigés (Correction en classe) . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1 Exemples et motivations
R1 x
On trouve souvent des intégrales dont le calcul est trés compliqué par exemple : √e dx,
0 1+x2
R1 R1 2
0
cos(x2 )dx, 0
e−x dx, .....
L'intégration numérique est basée principalement sur la relation suivante :
Z b Z b Z b
f (x)dx = Pn (x)dx + En (x)dx
a a a
de 3µm et 14µm par un corps noir, objet capable d'émettre dans tout le spectre, à la température
ambiante. La résolution de ce problème est obtenue en calculant :
23 Pr Hamid El Ouardi
24 CHAPITRE 3. INTÉGRATION NUMÉRIQUE
Z 0,0014
1
E(T ) = 2, 39.10−11 dx,
0,0003 x5 (−1 + e(1,432/(T x)) )
où x est la longeur d'onde et T la température du corps noir. On désire calculer E(T ) pour T
compris entre - 60 et 90 degré Celsius.
Z x
2
Er(x) = exp(−t2 )dt.
π 0
1. On subdivise l'intervalle [a, b] en choisissant des points x0 = a < x1 < x2 < ... < xn = b.
R xi+1
2. On estime
xi
f (x)dx en utilisant une formule de quadrature.
Rb
3. On reconstitue l'approximation de
a
f (x)dx via la formule de Chasles.
On sait qu'on peut remplacer f (x) par le polynôme de degré 1 passant par les points (xi , f (xi ))
et (xi+1 , f (xi+1 ))
xi+1
xi+1 − xi
Z
P1 (x)dx = (f (xi+1 ) + f (xi )).
xi 2
L'erreur est
(x − xi )(x − xi+1 ) 00
≤ sup |f 00 (c)| × (x − xi )(x − xi+1 ) f 00 (c) ,
f (c)
2
x∈[a,b]
2
il vient
Z xi+1
(x − xi )(x − xi+1 )
|ε(x)| ≤ M 00 dx
xi
2
(xi+1 − xi )3
≤ M 00
12
où M 00 = sup |f 00 (x)| .
x∈[a,b]
b−a
On décompose l'intervalle [a, b] en n sous-intervalles de longueur h= n . Les diérents points
engendrés sont notés xi pour i = 0, 1, ..., n avec a = x0 < x1 < ... < xn = b.
Dans chaque sous-intervalle [xi , xi+1 ] , on peut utiliser la méthode du trapèze. On a alors la
n−1 n−1
" n−1
#
Z b X Z xi+1 h X h X
f (x)dx = f (x)dx ' (f (xi+1 ) + f (xi )) = f (x0 ) + 2 f (xi ) + f (xn )
a i=0 xi i=0
2 2 i=1
Z
b
f (a) + f (b) h2
f (x)dx − h + f (a + h) + f (a + 2h) + ... + f (xn−1 ) ≤ M 00 (b − a) .
2 12
a
La méthode des trapèzes a consisté à remplacer f localement par des fonctions anes. L'erreur
sera sans doute plus faible si on remplace f par des polynômes de degrés plus élevées : c'est l'objet
polynôme de degré 2 dont la courbe passe par les points (x0 , f (x0 )), (x1 , f (x1 ))$et(x2 , f (x2 )).
Ce polynôme est donné par la formule de Newton :
Il vient ensuite
Z x2 Z x2
h
f (t)dt = P2 (t)dt ' [f (x0 ) + 4f (x1 ) + f (x2 )] .
x0 x0 3
26 CHAPITRE 3. INTÉGRATION NUMÉRIQUE
b−a
de longueur h= 2n , la méthode de Simpson consiste à remplacer
Z b n−1
X Z x2i+2 n−1
X h
f (x)dx = f (x)dx ' (f (x2i ) + 4f (x2i+1 ) + f (x2i+2 )) =
a i=0 x2i i=0
3
h
[f (x0 ) + 4f (x1 ) + 2f (x2 ) + ........ + f (x2n )] .
3
(x − x0 )(x − x1 )(x − x2 ) 4
f (c), f 4 (c) ≤ M 4 .
f (x) = P2 (x) +
4!
On a :
x2 x2
M4 M4
Z Z
h
f (t)dt − [f (x0 ) + 4f (x1 ) + f (x2 )] ≤ |(x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )| dx ≤ h5 .
x0 3 4! x0 90
R π
1. Déterminer par la méthode des trapèzes une valeur approchée de I = 0
2
f (x)dx sur la
π π
x 0 8 4 3 π8 π
2
3 Ces points d'appui sont ceux donnant sinx, comparer alors les résultats obtenus avec la
valeur exacte.
Exercice 3.2 :
On lance une fusée verticalement du sol et l'on mesure pendant les premières 80 secondes
l'accélération γ:
t(en s) 0 10 20 30 40 50 60 70 80
γ(en m/s2 ) 30 31.63 33.44 35.47 37.75 40.33 43.29 46.70 50.67
Calculer la vitesse V de la fusée à l'instant t = 80s, par les Trapèzes puis par Simpson.
Exercice 3.4 :
3. TRAVAUX DIRIGÉS (CORRECTION EN CLASSE) 27
Z π
I= sin(x2 )dx
0
√ p √
3. Comparer avec la valeur exacte de I = 5 + ln 2 + 5 = 2, 9578857151
28 CHAPITRE 3. INTÉGRATION NUMÉRIQUE
Chapitre 4
Equations diérentielles
Sommaire
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.1 Exemple 1 : évolution d'une population . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3 Problème d'existence et d'unicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.1 Existence de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
29 Pr Hamid El Ouardi
30 CHAPITRE 4. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
1 Exemples et motivations
Bien souvent, on ne sait pas résoudre exactement une équation diérentielle. C'est à dire
qu'on ne sait pas donner la forme explicite des solutions. Il faut alors recourir à des méthodes
qui donnent des solutions approchées. Celles ci reposent sur des notions d'analyse numérique
que vous rencontrerez dans votre future formation d'ingénieur. Nous nous contenterons d'aborder
dans ce chapitre deux des méthodes les plus simples à mettre en oeuvre ; celle d'Euler et celle de
de l'analyse numérique où les applications sont les plus nombreuses. Que ce soit en mécanique des
temps sera proportionnelle au nombre d'animaux existants, sans toutefois que ce nombre ne dépasse
temps.
deux populations est alors décrite par le système d'équations diérentielles suivant :
y 0 (t) = C1 y(t) [(1 − b1 y(t) − d2 z(t))] ,
z 0 (t) = −Cz(t) [(1 − d y(t))] , 1
l'interaction entre les deux populations. b1 est liée à la quantité de nourriture disponible pour la
2 Position du problème
Soit F (x, y, y 0 , .........., y (p) ) = 0 une équation diérentielle d'ordre p où x ∈ [a, b] ⊂ R, y ∈
C p ([a, b] , R) .
Dénition : On dit que la fonction y(x) est solution de l'équation diérentielle si et seulement
si
Une équation diérentielle peut avoir plusieurs solutions. Pour préciser, on introduit des condi-
tions particulières. Il est évident que pour une équation d'ordre p , p conditions sont nécéssaires
Exemple :
y(a) = η0
y 0 (a) = η1
où η0 , ..............., ηp−1 sont des constantes données.
.
y (p−1) (a) = ηp−1
◦
Dans ce chapitre, nous étudierons les équations diérentielles du 1 ordre ie les équations de la
forme :
y 0 = f (x, y)
y(a) = η (η constante donnée),
car on peut montrer que les équations d'ordre supérieur se ramenent à un système d'équations
y 0 = f (t, y(t)) vériant la condition initiale
y(t0 ) = y0
Pour formuler le problème de façon précise, nous allons faire des hypothèses sur f (t, y).
Hypothèse 1 : La fonction f (t, y) est à valeurs réelles et elle est continue sur un domaine D
du plan (t, y) déni par t0 − α < t < t0 + α, y0 − β < y < y0 + β où α et β sont positifs.
32 CHAPITRE 4. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
Cette hypothèse montre que f (t, y) est continue sur D f (t, y) est borné
donc dans D , c'est à
β
dire : ∃M ∈ R tel que sup |f (t, y| = M. On peut poser h = min α, M .
(t,y)∈D
Hypothèse 2 : f (t, y) satisfait à la condition de Lipschitz relativement à y dans D ie ∃M ∈ R+
telle que : |f (t, y1 ) − f (t, y2 )| ≤ M |y1 − y2 | , ∀(t, y1 ) et (t, y2 ) ∈ D.
On va dénir une suite yn (t) qui converge uniformément vers la solution y(t) sur |t − t0 | ≤ h,
soit la suite dénie par de la façon suivante sur |t − t0 | ≤ h :
Rt Rt
y0 (t) = y0 , y1 (t) = y0 + t0
f (x, y0 (x))dx, .................., yn (t) = y0 + t0
f (x, yn−1 (x))dx.
Théorème de Picaro :
La suite
{yn (t)} converge uniformément sur le segment |t − t0 | ≤ h vers y(t) vériant :
y 0 = f (t, y(t))
y(t0 ) = y0
y 0 = f (t, y(t)) t ∈ [a, b] , f : [a, b] × Rn → Rn
y(t0 ) = y0 .
une norme de Rn car la formulation de la condition de Lipschitz donc l'existence et l'unicité est
5 Méthodes numériques
Il existe deux grandes classes de méthodes numériques
Dans les deux cas, un principe de base essentiel est le suivant : le problème mathématique,
quel qu'il soit, traite les fonctions à valeurs dans R, ayant pour support un intervalle de R; donc
un nombre de points ayant la puissance du continu ; or, sur un calculateur, nous sommes obligés
de travailler sur un nombre ni de points judicieusement choisis et répartis sur l'intervalle [a, b] .
Donc il faut discrétiser le domaine de travail. Les points ainsi formés pourront être repères par
◦
Donc 1 temps R → ξ
(∞ points) N points.
Souvent les points tn sont équidistants. On écrit alors tn = t0 + nh, n = 0, .......N. La quantité
Dans tous les cas, une méthode discrète consiste pour chaque point xn à trouver une va-
leur yn qui est une valeur approchée de y(xn ) solution exacte de l'équation au point xn . Dans
une méthode à 1 pas , la valeur yn peut être trouvée si et seulement si yn−1 est connu ; la
connaissance de yn−2 , yn−3 n'est pas nécéssaire. Une méthode à k pas nécessite en mémoire
yn−1 , yn−2 , ..........., yn−k pour calculer yn . Dans les méthodes à un pas, le point de départ ne joue
pas un rôle spécial ce qui rend facile le changement du pas h. Les méthodes à pas multiples nécés-
sitent une procédure de départ spéciale. Une des principales questions qui se posent est la valeur
de la quantité e(tn ) = yn − y(tn ) : erreur de discrétisation. Ces méthodes sont presque toujours
applicables. La seule condition nécésaire pour pouvoir les appliquer est la possibilté de calculer
Les erreurs commises à chaque pas de calcul se propagent et nalement l'erreur obtenue au pas
k est de la forme :
ek = ky(tk ) − yk k = O(h)
En eet si la largeur du pas de calcul h est trop importante, la méthode peut ne pas converger.
Nous étudierons complétement cette méthode car c'est la plus simple de toutes les méthodes
de résolution approchée.
y 0 (t) = f (t, y(t))
y(t ) = y
0 0
yi+1 = yi + hf (xi , yi ) ,i≥ 0
y0 donnée
b−a
h= n
Pour k de 1 à n Faire
yi+1 = yi + hΦ(ti , yi , h),i≥ 0
(4)
y0 = ηh donnée
Dénition : Nous dirons que la méthode (4) est consistante avec l'équation diérentielle si :
max |[y(tn+1 ) − y(tn )] − Φ(tn , y(tn ), h)| → 0, quand h→0 , n = 0, ........, N − 1, pour toute
Donc on voit que la méthode approche la solution dans un certain sens, la dénition suivante
concerne la propriété de continuité uniforme en h de l'application qui aux données fait correspondre
la solution du schéma.
Dénition : Soient {yn } et {zn } les solutions respectives des systèmes suivants :
yn+1 = yn + hΦ(tn , yn , h)
y xé quelconque dans R
0
zn+1 = zn + h [Φ(tn , yn , h) + εn ]
z xé quelconque dans R
0
Nous dirons que la méthode (4) est stable s'il existe deux constantes M1 et M2 indépendentes
de h telles que
Cette notion de stabilité siginie qu'une petite perturbation sur les données n'entraine qu'une
Dénition :
Nous dirons que la méthode (4) est convergente si ∀ζ ∈ R, si ηh → ζ quand h → 0 et si
{yn } est la solution de y 0 (t) = f (t, y(t)), nous avons max |yn − y(tn )| → 0 quand h→0 où
n=0,....,N
1
y ∈ C ([a, b]) est la solution de l'équation diérentielle.
Nous allons relier ces trois notions de consistance , de stabilité et de convergence à l'aide du
y(tn +h)−yn
Soit 4(tn , yn , h) = h , y(tn + h) est solution execte en xn + h.
Dénition : On dira qu'un schéma est d'ordre p si p est le plus grand entier tel que :
|Φ(tn , yn , h) − 4(tn , yn , h)| ≤ Ahp , A ne dépend pas de y et Φ c'est à dire
1. Φ continue en t et en y au voisinage de h = 0.
2. Φ est Lipschitzienne en y.
eL(t−a) − 1
|en | = |yn − y(tn )| ≤ Ahp ,
L
On voit donc pour un schéma d'ordre p l'erreur est aussi d'ordre p. Ce théorème donne une
estimation de l'erreur mais ne permet pas le contrôle de celle - ci, pour cela il faudrait pouvoir
y(t + h) − y(t) h
= y 0 (t) + y 00 + o(h2 ) = 4(t, y(t), h).
h 2
∂y 0
Mais y 0 = f (t, y), y 00 = ∂t = fx0 + fy0 × f, 4(t, y, h) = f (t, y) + h2 ft0 + h2 fy0 × f + o(h2 ).
h 0 h
Φ(t, y, h) = f (t, y) + f (t, y + fy0 (t, y × f (t, y),
2 t 2
on peut montrer que ce schéma est stable et consistant. La compléxité des expressions analy-
tiques des dérivées augment, cette méthode est donc en général à éviter sauf dans des cas simples
(équations linéaires). On est donc amenée à rechercher un schéma d'ordre p qui ne nécéssite pas
D'autre part : 4(x, y, h) = f (x, y) + h2 fx0 (x, y) + h2 fy0 (x, y) × f (x, y) + o(h2 ), pour que le schéma
soit d'ordre 2, il faut que :
a1 + a2 = 1
1 1 1
a2 p1 = 2 d'où a2 = α, a1 = 1 − α, p1 = 2α , p2 = 2α
1
a2 p2 = 2
h h
yn+1 = yn + h (1 − α)f (xn , yn ) + αf (xn + , yn + f (xn , yn ) .
2α 2α
Cette méthode est consistante et stable. Elle est actuellement universellement utilisée et donne
d'excellents résultats.
Cas particuliers
La méthode d'Euler n'est qu'un exemple de méthodes plus générales de résolution, les mé-
thodes dites de Runge - Kutta. Elles consistent à écrire une solution approchée y où interviennent
uniquement des évaluations de la fonction f (et pas de ses dérivées !) de manière à ce que ce que
cette solution algébrique conduise à une erreur du même ordre que celle du développement en série
de Taylor.
Chaque méthode de Runge - Kutta consiste à écrire y(t + 1), solution approchée du problème
de Cauchy, sous la forme d'une combinaison linéaire de y(t) et de valeurs de la fonction f de telle
manière que le développement en série de Taylor de cette combinaison linéaire algébrique soit égal
b−a
h= n
Pour k de 1 à n Faire
38 CHAPITRE 4. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
K1 = f (tk−1 , yk−1 )
K2 = f (tk−1 + 12 h, yk−1 + h2 K1 )
yk = yk−1 + h2 (K1 + K2 )
tk = tk−1 + h
Fin Pour
b−a
h= n
Pour k de 1 à n Faire
K1 = f (tk−1 , yk−1 )
K2 = f (tk−1 + 12 h, yk−1 + h2 K1 )
K3 = f (tk−1 + 12 h, yk−1 + h2 K2 )
K4 = f (tk−1 + h, yk−1 + hK1 )
yk = yk−1 + h6 (K1 + 2K2 + 2K3 + K4 )
tk = tk−1 + h
Fin Pour
1. Montrer que f (t, y(t) est lipshitzienne par rapport à y uniformément par rapport à t, et
y(0.2); commentaires ?
7. TRAVAUX DIRIGÉS (CORRECTION EN CLASSE) 39
t
y 0 (t) = y(t) − 2 , y(0) = 1
y
1. Approcher la solution de cette équation en t = 0.2 à l'aide de la méthode de Runge Kutta
3. Comparer.
1. Ecrire cette équation diérentielle sous forme d'un système diérentiel de deux équations
diérentielles d'ordre 1.
1. Ecrire cette équation diérentielle sous forme d'un système diérentiel de deux équations
diérentielles d'ordre 1.
3. Comparer.
Travail à faire :
1. Vérier que la solution exacte est y(t) = 2.5 exp(−2t) − 1.5 exp(−4t).
équation diérentielle.
5. Pour comparer l'erreur commise, tracer les courbes des deux solutions.
Chapitre 5
Sommaire
1 Exemples et motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.1 Exemple 1 : déformation d'une corde élastique . . . . . . . . . . . . . . 42
1.2 Exemple 2 : l'équation de la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2 Méthode des diérences nies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.1 Approximation des dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.2 Problème Approché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3 Cas des problèmes elliptiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.1 Modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4 Cas des problèmes évolutifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.1 Equation de la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.2 Schéma Explicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.3 Schéma implicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5 Travaux Dirigés (Correction en classe) . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
1 Exemples et motivations
Le but de ce chapitre est de présenter les méthodes d'approximation de solutions d'équations
aux dérivées partielles (EDP) par diérences nies en se basant sur les cas particuliers importants
Les EDP apparaissent dans tous les domaines des sciences et de l'ingénierie.
41 Pr Hamid El Ouardi
42 CHAPITRE 5. MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES
extrémités x=0 et x = 1, soumise à une tension unité et à une densité de charge verticale f (x).
Le problème correspondant s'anonce : trouver une fonction u deux fois continûment dérivable sur
la diusion de la chaleur dans un l métallique tendu sur l'ntervalle [0, 1], soumis à une source de
chaleur extérieure f (x, t) dépendant du temps et de la position le long du l, dont on connait la
température initiale u0 (x), la température α(t) à l' éxtrémité x = 0, et la tempéerature β(t) à l'
éxtrémité
x=1
∂u ∂2u
−
∂t (x, t) ∂x2 (x, t) = f (x, t) pour x ∈ ]0, 1[ et t>0
x ∈ [0, 1]
u(x, 0) = u0 (x) pour
u(0, t) = α(t) et u(1, t) = β(t)
f sappelle le terme source ; u0 sappelle la condition initiale ; α et β sappellent les conditions au
bord.
précèdentes bien qu'une étude mathématique démontre leur existence et unicité. On fait alors appel
à des méthodes d'approximations basées sur l'idée suivante : on résout les équations approchées
On étudiera ici une méthode ancienne mais ecace, il, s'agit en gros de remplacer les dérivées
Remarques :
2. Un problème aux dérivées partielles nécessite la donnée de : d'un domaine Ω, d'une équation
aux dérivées partielles (E.D.P), de conditions aux limites, de conditions initiales (pour les
2. MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES 43
problèmes d'évolutions).
approcher chacun des élements. Nous rencontrerons des problèmes de : precésion, rapidité
et de stabilité.
∂f ∂f h2 ∂ 2 f k2 ∂ 2 f
f (x + h, y + k) = f (x, y) + h (x, y) + k (x, y) + (x, y) + (x, y)
∂x ∂y 2! ∂x2 2! ∂y 2
(n−1)
∂2f
1 ∂f ∂f n
+hk (x, y) + ... h (x, y) + k (x, y) + o((|h| + |k|) ).
∂x∂y (n − 1)! ∂x ∂y
h2 00
f (x + h) = f (x) + hf 0 (x) + 2! f (x0 ), x0 ∈ (x, x + h)
2 3
f (x + h) = f (x) + hf 0 (x) + h
2! f 00 (x) + h
3! f (3) (x1 ), x1 ∈ (x, x + h)
h2 00 h3 (3)
f (x − h) = f (x) − hf 0 (x) + 2! f (x) − 3! f ∈ (x − h, x)
(x2 ), x2
3
f (x + h) − f (x − h) = 2hf 0 (x) + h3! f (x1 ) + f (3) (x2 ) = 2hf 0 (x) + 2h3 f (3) (ξ), ξ ∈
(3)
D'où :
(x − h, x + h)
c'ést à dire
f (x + h) − f (x) h
= f 0 (x) + f 00 (x0 ) = f 0 (x) + o(h)
h 2!
f (x + h) − f (x − h) f (x + h) − f (x − h)
f 0 (x) = + h2 f (3) (ξ) = + o(h2 ).
2h 2h
00 f (x + h) + f (x − h) − 2f (x)
f (a) = + o(h2 )
h2
Ainsi, on obtient :
∼ f (x + h) − f (x)
f 0 (x) − , formule décentrée à droite
h
∼ f (x + h) − f (x − h)
f 0 (x) − , formule centrée
2h
∼ f (x + h) − 2f (x) + f (x − h)
f 00 (x) − , formule centrée du 2 ordre
h2
∂f ∼ f (x + h, y) − f (x − h, y)
(x, y) − ,
∂x 2h
∂f ∼ f (x, y + k) − f (x, y − k)
(x, y) − ,
∂y 2k
∂2f ∼ f (x + h, y) − 2f (x, y) + f (x − h, y)
(x, y) − ,
∂x2 h2
domaine Ω. Puis, on approxime les dérivées et les conditions aux bord. On obtient ainsi un
2.3 Exemples
A) Supposons que Ω = ]0, a[×]0, b[ et soient N et M deux entiers et posons h= a
N, k= b
M,
alors :
Si la condition aux frontières est u(x, y) = g(x, y) ; x, y ∈ Γ , on posera alors ui,j = gi,j
pour i ∈ {0, N } ∀j; j ∈ {0, M } ∀i.
∂u
Si la condition à la frontière est
∂n = g(0, y) alors la dérivée normale est la dérivée en x.
Les dérivées étant prises aux points (0; jk). D'où (*)
∂2u
2 ∂u
∂x2
= 2 u1,j − u0,j − h + o(h).
h ∂n
∂2u
On peut approcher ∂x2
au point (0; jk) par
2
(u1,j − u0,j − hg0,j ) .
h2
∂u
Si la condition à la frontière est : α ∂n (0, y) + βu(0, y) = g(0, y) et en reprenant (*), nous
2
∂ u
pouvons donc approcher ∂x2
au point (0; jk) par :
2 βh h
u1,j − (1 − )u0,j − g0,j .
h2 α α
B) Considérons le problème suivant sur Ω = ]0, L[ × ]0, L[
∆u(x, y) = f (x, y); (x, y) ∈ Ω
u(x, y) = g(x, y); (x, y) ∈ ∂Ω
L
R = Rhk = Mij : Mij = (ih, jk); i, j = 0, ......N ; h = .
N
Pour ne pas avoir des matrices trop grandes, nous prendrons N = 4.
⇐⇒ AV = B
00
−u (x) + c(x)u(x) = f (x) pour 0<x<1
(P ) u(0) = 0
u(1) = 0
naire (P ).
1
Soit un pas du millage constant h= N +1 et une subdivision de ]0, 1[ , notée (xk )k=0,......N +1 ,
avec : x0 = 0 < x1 < x2 < ..... < xN +1 = 1. Soit ui l'inconnue discrète associée au noeud
i (i = 1...N ). On obtient les équations discètes en approchant u00 (xi ) par la formule de
Taylor,
− ui+1 −2u
h2
i +ui−1
+ ci ui = fi pour i = 1, .........N
(Ph ) u0 = 0
uN +1 = 0
Ah Uh = Bh ,
avec
3. CAS DES PROBLÈMES ELLIPTIQUES 47
α
u1 f1 + h2
. .
Uh =
, Bh =
.
.
β
uN fN + h2
2 −1
h2 + c1 h2 0 . . . 0
−1 2 −1
h2 h2 + c2 h2 . . . 0
−1
0 . . . . .
h2
et Ah =
. . . . . . .
. . . . . . .
−1 2 −1
+ cN −1
. . . .
h2 h2 h2
−1 2
0 . . . 0
h2 h2 + cN
Soit c = (c1 , ..., cN )t ∈ RN tel que ci ≥ 0 pour i = 1, ..., N ; Alors la matrice Ah est
Preuve : la matrice Ah est évidement symétrique. Montrons qu'elle est dénie positive. Soit
a :
2 + c1 h2 −1 0 . 0 v1
2
−1 2 + c2 h −1 . 0 .
0
−1 . . .
1
Ah v.v = 2 (v1 , ..., vN )
. . . . .
,
h
. . . . .
2 + cN −1 h2 −1
. . .
0 . . −1 2 + cN h2 vN
c'est - à - dire
N
1 X
Ah v.v = vi (−vi−1 + (2 + ci h2 )vi − vi+1 ).
h2 j=1
On a donc, par changement d'indice :
N N N
1 X X X
Ah v.v = − 2 vi vi−1 + (2 + ci h2 )vi2 + vj−1 vj .
h j=1 j=1 j=2
48 CHAPITRE 5. MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES
N N
X 1 X
ci vi2 + −2vi vi−1 + vi2 + vi−1
2 2
Ah v.v = 2
+ vN .
j=1
h j=1
On a donc nalement :
N N
X 1 X
Ah v.v = ci vi2 + (vi − vi−1 )2 + vN
2
≥ 0, ∀v = (v1 , ..., vN ) ∈ RN .
j=1
h2 j=1
et
vi − vi−1 = 0,
Remarques :
(a) Si à la place des conditions u(0) = 0 et u(1) = 0, on avait u(0) = α et u(1) = β, on
équation du genre (P ).
(b) Ah est symétrique dénie positive, donc inversible, ce qui entraîne l'existence et l'unicité
de la solution de (Ph ).
Convergence : (c(x) ≥ 0)
h2 00 h3 00 h4
u(xi+1 ) = u(xi ) + hu0 (xi ) + u (xi ) + u (xi ) + u(4) (ζi ),
2 6 24
h2 00 h3 00 h4
u(xi−1 ) = u(xi ) − hu0 (xi ) + u (xi ) − u (xi ) + u(4) (ηi ).
2 6 24
3. CAS DES PROBLÈMES ELLIPTIQUES 49
une variable
00
−a(x)u (x) + b(x)u0 (x) + c(x)u(x) = f (x) pour 0<x<1
(S) u(0) = α
u(1) = β
Si on pose
a1 α b1 α
u1 f1 + h2 − 2h
.
.
. fi
uh = , bh =
.
.
. .
aN β bN β
uN fN + h2 − 2h
. . . . . .
. . . . . .
2ai −ai bi
. . h2 + ci h2 + 2h . .
Ah =
−ai bi
. h2 − 2h . . . .
. . . . . .
. . . . . .
50 CHAPITRE 5. MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES
d'où (Sh ) est équivalent : Ah u h = bh et pour la résolution numérique, on impose : a(x) ≥ a0 >
0 , c(x) ≥ 0 ).
2
a le résultat de convergence suivant : kV − Uh k∞ ≤ ch .
2
∂u
∂t (x, t) = d ∂∂su2 (x, t) 0 < x < 1; t > 0
u(0, t) = α(t)
u(1, t) = β(t)
u(x, 0) = ϕ0 (x)
d coecient > 0.
Cette équation peut s'interpréter comme celle qui décrit l'évolution de la température d'une barre
dans le temps, causée par l'absorption d'un ux de chaleur. Avec ce modèle, on cherche à prédire
Notons par ui,j l'approximation de u(x, t) au point (xi , tj ) avec : xi = i∆x, tj = j∆t, 0 ≤ i ≤
N, 0 ≤ j ≤ M.
d∆t
avec la dénition : λ= (∆s)2 , on peut le réecrire comme :
En posant
5. TRAVAUX DIRIGÉS (CORRECTION EN CLASSE) 51
n+1 1 − 2λ λ n
λ 1 − 2λ .
. . .
=
u
i−1
ui−1
. . . .
ui ui
. 1 − 2λ λ
ui+1 ui+1
λ 1 − 2λ
| {z }
A
Si on décompose la matrice
1 0 −2 1
0
1 .
1
−2 .
. . . . . .
A= + λ = I + λT
. . . . . . . .
. 1 0 . −2 1
0 1 1 −2
C'est à dire
(I − λTd )un+1 = un .
1
Notons h= 3 le pas du maillage de D et Vi l'approximation de u au noeud numéro i. Ecrire la
forme discrétisée du problème (P ) et en déduire le système linéaire (sous forme matricielle) que
(b−a)
On pose h= n et on note xi = a + ih, ui = u(xi ), fi = f (xi ), qi = q(xi ), gi = g(xi ).
◦
1 Montrer que la diérence nie appliquée à (P ) est équivalent à la résolution du système
∂2u ∂2u
∂x2 + ∂y 2 = 0, (x, y) ∈ ]0, 0.5[ × ]0, 0.5[
u(0, y) = u(x, 0) = 0 0 ≤ x ≤ 0.5
u(x, 0.5) = 200x 0 ≤ x ≤ 0.5
u(0.5, y) = 200y 0 ≤ y ≤ 0.5
∂u ∂v
∂t = c ∂x x ∈ R+ , t ∈ R+
∂v
= c ∂u +
∂x x ∈ R , t ∈ R
+
∂t
(S)
u(x, 0) = u0 (x)
v(x, 0) = v0 (x)
2) Montrer que (S) est équivalent à l'équation aux dérivées partielles (P)
∂2w 2
∂t2 = d ∂∂xw2 (1)
(P ) w(x, 0) = a(x) (2)
∂w(x,0)
= b(x) (3)
∂t
5. TRAVAUX DIRIGÉS (CORRECTION EN CLASSE) 53