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INTRODUCTION
1 - PRÉSENTATION ET CONTEXTE
3 - DÉSHYDRATATION
4 - DÉGASOLINAGE
5 - PRODUCTION DU SOUFRE
Le marché du gaz naturel est en croissance, avec une prévision d’une augmentation de la demande
en gaz de 1,6 % pour le gaz naturel et de 3 % pour le gaz naturel liquéfié. Afin de répondre à cette
demande, à un horizon 2035, les capacités de traitement à installer constituent un enjeu majeur pour
les opérateurs gaziers et pour les fournisseurs de technologies.
La chaîne de traitement du gaz naturel, depuis la tête de puits jusqu’à une utilisation commerciale,
comporte plusieurs étapes successives qui vont dépendre de la nature du gaz (composition H2S,
CO2 , COS, mercaptans, hydrocarbures lourds, aromatiques...), des conditions de disponibilité
(température, pression, débit), de l’application visée (gaz naturel liquéfié ou non) et des
spécifications imposées, du fait de l’application visée mais aussi variables selon les pays. Le choix des
technologies est donc dépendant de critères techniques mais aussi de critères économiques.
– désacidifier le gaz brut (élimination du CO2 et de l’H2S) afin de répondre aux spécifications
requises pour une utilisation, mais aussi afin de pouvoir transporter le gaz ou le liquéfier ;
– éliminer les composés soufrés tels que les mercaptans, le sulfure de carbonyle (COS) ou le
disulfure de carbone (CS2 ) qui sont présents en faibles teneurs mais contribuent à la teneur en
soufre total dans le gaz ;
– déshydrater le gaz ;
– traiter le gaz acide issu de l’étape de désacidification par une chaîne de production du soufre
permettant de minimiser les rejets de gaz soufrés à l’atmosphère (H2S, SO2 ). Cet article présente
une revue des technologies existantes pour réaliser les différentes étapes nécessaires dans la chaîne
de traitement du gaz naturel. Les procédés de liquéfaction ne sont pas abordés dans ce dossier.
1 - PRÉSENTATION ET CONTEXTE :
La production mondiale de gaz naturel est en constante augmentation avec à ce jour une prévision
moyenne de croissance de + 1,6 %/an pour le gaz naturel et de + 3 %/an pour le gaz naturel liquéfié,
à un horizon 2035. Les évolutions de la production de gaz sont variables selon les zones
géographiques, avec pour l’Amérique du Nord, l’impact de la production des gaz non conventionnels.
(figure 1)
En 2014, les réserves prouvées de gaz dans le monde sont de 200,576 bcm [1]. La forte disparité
géographique(figure 2) de ces réserves nécessite la mise en œuvre de différents types de
technologies, la nature du gaz et donc le type de traitement requis étant souvent liée à une zone
géographique.
Par exemple, en Europe et en Amérique du Sud, 2/3 des gaz ne comporte que du CO2 tandis qu’au
Moyen-Orient, la quasi-totalité des gaz comporte du CO2 et de l’H2S. En Australie, Asie et CEI, plus
de la moitié des réserves correspondent à des gaz avec CO2 et exempts d’H2S. Les régions Amérique
du Nord et Canada sont connues pour leur gaz à fortes teneurs en H2S.
L’évolution de la demande mondiale de gaz a conduit à un accroissement notable des capacités de
production (figure3). La capacité globale a été multipliée par 4 en 35 ans.
En 2014, 688 installations de production de gaz en fonctionnement sont recensées dans le monde et
256 projets en construction ou planifiée.
L’accroissement du besoin mondial en gaz montre les enjeux en termes de développement et de
choix de technologies permettant de traiter les gaz bruts de telle manière à les rendre transportables
et utilisables pour des applications commerciales.
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Le traitement des gaz bruts, depuis la tête de puits jusqu’à la production de soufre, a plusieurs
objectifs :
– éliminer les composés acides, qui rendent le gaz impropre à la consommation du fait de leur
toxicité (H2S) ou faible pouvoir calorifique (CO2 ), et/ou afin de pouvoir liquéfier le gaz ;
– éviter les problèmes de corrosion, inhérents à la présence de composés acides, lors du transport
du gaz par pipe ;
– éliminer l’eau du gaz, qui conduit à la formation d’hydrates dans les pipes ;
– séparer les fractions à fortes valeurs ajoutées (éthane, propane, butanes, C5+) ;
La composition des gaz en tête de puits est très variable, selon sa localisation géographique. La
figure 4 présente des valeurs moyennes des teneurs en H2S et CO2 selon les zones géographiques.
Il s’agit de valeurs moyennes mais on peut observer également une grande disparité au sein d’une
même zone géographique.
Exemple : à l’ouest de la Sibérie, les gaz acides comportent du CO2 dans des teneurs variant de 0,5 à
2 %vol, tandis que dans la mer Caspienne, on observe des gaz comportant jusqu’à 20 %vol de CO2
et 20 %vol d’H2S.
La composition des gaz en tête de puits va également varier selon la durée de vie du site de
production.
Exemple : en France, le gaz de Lacq, lors de la mise en production en 1957, comportait environ 6
%vol d’H2S et 9 %vol de CO2 et cette composition a évolué au cours du temps jusqu’à atteindre 15
%vol d’H2S et 10 %vol de CO2 à l’arrêt de la production en 2013.
es teneurs en impuretés des gaz sont exprimées en partie par million, soit 10–6, en volume (ppmv,
sauf indications contraires).
Figure 4 : Valeurs moyennes des teneurs en H2S et CO2 des champs de gaz selon la zone géographique
Gaz naturel :
-Gaz de pipe <4ppmv 2à3% vol.
-GNL(gaz naturel liquéfié) <4ppmv <50 ppmv
Gaz de raffineries 4 à 150 ppmv Pas de spécification
fumées - ≈ 90 % d’élimination
Les spécifications visées sont variables selon l’application (injection directe du gaz dans les réseaux
ou liquéfaction) et selon les pays. Ces spécifications résultent de réglementations environnementales
(pour les composés soufrés), de la nécessité d’ajuster le pouvoir calorifique du gaz (limitation de la
teneur en CO2) et sont conditionnées par les limitations inhérentes aux procédés en aval (limite sur
le CO2 admissible pour les procédés de liquéfaction).
Les spécifications sur le CO2 et l’H2S classiquement rencontrées pour le gaz naturel selon
l’application visée, mais aussi pour d’autres types de gaz sont résumées dans le tableau 2.
La spécification sur le soufre total est généralement comprise entre 10 et 50 mg/Nm3 de gaz. Cette
spécification sur le S total nécessite donc d’éliminer l’H2S mais également les autres composés
soufrés comme le sulfure de carbonyle (COS) ou les mercaptans. Ces composés soufrés, pourtant en
faibles teneurs dans les gaz bruts (tableau 1), nécessitent la mise en œuvre de
technologies spécifiques de désacidification ou de traitement additionnels (catalytique, tamis) qui
permettent d’amener le COS à une valeur inférieure à 1 ppmv et les mercaptans à une valeur
inférieure à 5-15 ppmv, teneurs limites souvent imposées par les opérateurs gaziers .
La spécification sur les mercaptans va dépendre du type de mercaptan présent dans le gaz (CH3SH,
C2H5SH, C3H9SH ou plus lourds), la contribution de ces composés en termes de S total étant
dépendante de la masse molaire du composé.
D’autres contraintes sont également dépendantes des traitements en aval. Lorsque le gaz acide
(CO2 , H2S) issu de la désacidification du gaz naturel est envoyé sur une chaîne de traitement du
soufre (unité Claus), il est préférable de limiter la teneur en hydrocarbures et en particulier en
aromatiques du gaz de charge et de maximiser la teneur en H2S, un ratio H2S/CO2 > 0,5 à 0,6
permettant d’améliorer le fonctionnement du Claus et de maximiser la durée de vie des catalyseurs.
Le choix de technologies de traitement peut donc également être conditionné par la teneur initiale
dans le gaz brut en hydrocarbures lourds et en particulier en aromatiques et par le ratio initial
H2S/CO2 , afin de limiter la solubilité des hydrocarbures et afin de maximiser la sélectivité H2S/CO2 .
➢ Le gaz sec: ne formant pas de phase liquide dans les conditions de production et ce gaz est
concentré en méthane et contient très peu d’hydrocarbures plus lourds que l’éthane.
➢Le gaz humide: un gaz est dit humide s’il y a production de phase liquide en surface ; un tel gaz est
normalement moins concentré en méthane qu’un gaz sec.
➢Le gaz associé: coexiste dans la roche-réservoir avec un gisement de pétrole et peut être présent
sous forme de gaz dissous dans l’huile, ou sous forme de gaz de couverture situé au-dessus de la
réserve de pétrole.
➢ Le gaz à condensat: dans le cas d’un gaz à condensat, une phase liquide peut se former dans le
réservoir en cours de production ; la phase condensée s’enrichissant en constituants lourds et la
composition du gaz produit évolue en fonction du temps
La figure 5 présente un schéma global, depuis la sortie du puits, jusqu’à la production des produits et
coupes valorisables. En tête de puits, une première séparation est effectuée, de telle manière à isoler
le gaz des hydrocarbures les plus lourds, puis le gaz est éventuellement comprimé, avant de subir les
traitements et séparation, permettant de produire le gaz de vente (vers pipe) et les coupes éthane,
propane et butane, qui constituent les GPL (gaz de pétrole liquéfié), C5+ (hydrocarbures à 5 atomes
de carbone et plus), les condensats et le soufre. La suite de cet article porte sur la description des
technologies de traitements mises en œuvre dans le bloc diagramme « Traitement du gaz » du
schéma de la figure 5.
Figure 5 : schéma de production et traitement du gaz
Certains composants du gaz naturel doivent être extraits soit pour des raisons imposées par les
étapes de traitement ou de transport, soit pour se conformer à des spécifications commerciales ou
réglementaire. Il est nécessaire d’éliminer au moins partiellement :
Les procédés de traitement du gaz sont multiples, et le choix de l’une d’elles est basé sur les critères
suivants :
Les principaux procédés de traitements qui sont effectués sur le gaz naturel brut se résument à :
O La première étape : permet de réaliser la séparation des fractions liquides éventuellement
contenues dans l’effluent des puits , fractions liquides d’hydrocarbures (gaz associé où à
condensât) et l’eau libre.
O La seconde étape de traitements: dépend du mode de transport.
Le gaz naturel et ces fonctions peuvent être transportés sous diverses formes :
Chacune de ces filières apparaît comme une succession d’étapes et constitue une chaîne
gaz.
Elle se fait par abaissement progressif de la température du gaz suivant des procédés de
refroidissement tels que :
Procédés de RITCHARD :
Il est basé sur le refroidissement par échange thermique, et par une série de détentes complètes.
Procédés de HUDSON :
Le même principe de RIDCHARD, la détente s’effectue à travers d'un Turboexpender et une vanne
de détente appelée JOULE-THOMSON.
Lorsque le gaz naturel contient une fraction relativement importante d’hydrocarbures lourds, la
séparation est en général réalisée par abaissement de la température avec formation d’une phase
liquide ; il peut être également effectué par une opération d’absorption ou d’adsorption.
L'ajustement requis de la teneur en eau, en gaz acides et hydrocarbures lourds, est réalisé par des
opérations de traitement, qui permettent de purifier le gaz naturel en séparant les constituants à
éliminer du gaz traité.
Absorption .
Adsorption.
Séparation par membrane.