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F , FERRER
SA VIE, SON CEUVRE.
En préparation :
Bibliographie de l'Anarchie. — Bibliographie de' l'Übjection de
Conscience. — Trois homnies récusent la Guerre : Multatuli,
D. Nieuwenhuis, B. De Ligt. — En marge de la Philosophie : G. de
Lacaze-Duthiers, L. Barbedette, G. Palante, Louis i'rat, Renoxi-
vier, J.-H. Rosriy. — Marx et Bakounine (étude philosophique). —
L'Etat contre la Révolution. — La Révolution sans armée, — }•
L'Idée libertaire dans la Révolution-Française (le cas .T. Roux).
— P a n a ï t Istràti ou le drame de l'Amitié, — Histoire de la Pre- ^r:
mière I n t e r n a t i o n a l e . ^ Lettres à mon jeune ami. — La technique
de la non-violence. í^íi •••
FRANCISCO F E R R E R
L'HOMME.
/
LA ESCUELA MODERNA
MlàíÉStíüà
Buen qui signalait que le Iravail principal de la Libre Pensée en
Espagne était la protection de l'éducation libre.
Près de 60 journaux existaient à cette époque, tous dévelop-
paient le mème thème, à savoir la protection et la défense de
l'éducation la'íque.
William Heaford, dans « L'Ecole Rénovée » (5), demontre
magistralement la situation réelle du moment :
(( Telle était l'atmosphère et telle la tendance des sentiments,
par rapport à la place de la religión dans les écoles, pendant les
dix ans et plus d'expérience et de préparation, prét;édant la fon-
dation, en 1901, de l'Ecole moderne. Pendant tout ce temps, en
Espagne, des groupes de penseurs avancés — socialistes, anar-
chistes, libres-penseurs, trade-unionistes, coopérateurs, etc. —
avaient rassemblés leurs fonds en commun, formé des comités repré-
sentatifs, établi des écoles, acheté du matériel et loué des locaux
dans le but de s'affranchir, eux et leurs enfants, de l'esclavage de
l'ignorance et de l'influence aveuglante de la superstition. lis
étaient franchement décidés à faire eux-memes ce que le gouverne-
ment était trop nonchalant à faire pour eux. Et lorsque Ferrer, en
aoüt 1901, alia de l'avant dans le but de coordonner les écoles
laiques d'Espagne, de les doter de nouveaux manuels et d'amener
leur méthode d'enseignement au niveau des méthodes de péda-
gogie les plus modernes et les plus avancées, le coup ainsi porté
à l'obscurantisme théologique et politique fut p r o f o n d é m e n t senti
par tous les bigots de la terre classique de I'Autodafé et de la
Sainte Inquisition. »
Mais cette lutte n'allait point sans soulever la réprobation
totale du clergé. « Las Dominicales » vit le jour, alors qu'a vingt
cinq ans de la personne n'osait encore ou presque s'attaquer à
l'Eglise. Ce fut un beau scandale, excommunications, persécutions,
amendes, tout, y compris des menaces de crimes et d'assassinats,
fut mis en oeuvre pour liquider ce journal. Malgré tout, il triom-
pha et le développement de la L. P. ne cessa de s'intensifier.
Que va faire F. Ferrer ?
Essayer d'unifier ees efforts, donner une impulsión nouvelle.
Des aoút 1901, à Barcelone, est fondé l'Ecole moderne.
L'activité de Ferrer, à dater de ce jour, est sans repòs. 11 lance
un nouveau mouvement, paie de sa personne, de ses deniers, la
mise au point de son Ecole moderne et l'on peut écrire, non sans
raison : si l'Ecole moderne n'a pas été la première institution de
ce genre, il n'en reste pas moins vrai qu'elle est devenue la plus
vigoureuse, qu'elle a fait figure de proue.
Et voici done l'Ecole moderne bàtie, elle fonctionne bien vite.
(5) J u i n 1908.
t
Les p o u v o i r s públics s'inquiètent. L'Eglise, toujours vigilante p o u r
é t e i n d r e les foyers d e liberté, ,se hérisse .contre l'initiative a u d a -
cieuse, car n'est-ce pas l ' a b o m i n a t i o n d e la désolation d'enseigner
sans abrutir, d ' a p p r e n d r e q u ' e n d ' a u t r e s lieux que l'Espagne,
l'Eglise c a t h o l i q u e est contestée, que le p r é t r e n'est pas t a b o u .
D è s 1901, Francisco F e r r e r en f o n d a n t l'EcoIe m o d e r n e à
Barcelone, a f f i r m a i t : « Elever l ' e n f a n t d e m a n i è r e qu'il se déve-
l o p p e à l'abri des superstitions, et publier les livres nécessaires
p o u r p r o d u i r é ce resultat, tel est le but d e l'Ecole m o d e r n e . »
F. F e r r e r n e m a n q u e r a p o i n t d e tout m e t t r e en oeuvre p o u r
réaliser ces d e u x désirs.
C e t t e instruction libérée des p r é j u g é s du passé, des d o g m e s
religieux et sociaux, Francisco F e r r e r y consacrera le meilleur de
son t e m p s .
Mais quelles étaient les idees d e F. F e r r e r sur l ' E d u c a t i o n ?
Nous n e p e n s o n s p o i n t les exposer en long et en large, mais
n o u s essayerons d ' e n d o n n e r les lignes générales, ce qui nous aidera
à mieux c o m p r e n d r e l'activité qu'il d é p l o y a p o u r les faire valoir.
« N o t r e e n s e i g n e m e n t n ' a c c e p t e ni les d o g m e s ni les usages,
car ce sont là des f o r m e s qui e m p r i s o n n e n t la vitalité m e n t a l e d a n s
les limites i m p o s é e s p a r les exigences des phases transitoires d e
l'évolution sociale. Nous n e r é p a n d o n s que des solutions qui ont
été d é m o n t r é e s p a r des faits, des théories ratifiées p a r la raison,
et les vérités c o n f i r m é e s p a r des p r e u v e s certaines. L ' o b j e t d e n o t r e
e n s e i g n e m e n t est q u e le c e r v e a u d e l'individu doit ètre l'instru-
m e n t d e sa v o l o n t é . Nous v o u l o n s que les vérités d e la science
brillent d e leur p r o p r e éclat et illuminent c h a q u é intelligence, d e
sorte que, mises en p r a t i q u e , elles puissent d o n n e r le b o n h e u r à
l ' h u m a n i t é , sans exclusión p o u r p e r s o n n e p a r privilèges odieux. »
F. F e r r e r t r o u v a u n e a i d e généreuse en O d o n d e Buen, g r a n d
naturaliste espagnol, le p r o f e s s e u r Martinez V a r g a s , d e la Faculté
d e M é d e c i n e d e B a r c e l o n e et A n s e l m o L o r e n z o , militant d e l'in-
t e r n a t i o n a l e . D e l ' é t r a n g e r lui vinrent les concours d'Elisée Reclús,
savarit g é o g r a p h e et anarchiste, L e t o u r n e a u , d o c t e u r et s a v a n t bio-
logiste.
D o u z e fillettes, dix-huit g a r ç o n s f u r e n t les p r e m i e r s élèves
d e l'Ecole m o d e r n e , a u g m e n t é e b i e n t o t d e six autres. Mais là ne
s ' a r r é t a i t p a s l ' i n f l u e n c e d e l'Ecole : de p a r t o u t l ' o n suivait ces
essais n o u v e a u x .
Les p u b l i c a t i o n s d e l'Ecole m o d e r n e d e v a i e n t faire r a y o n n e r
l'idée a u delà des f r o n t i è r e s m é m e et u n c o u r a n t d e s y m p a t h i e se
d é v e l o p p a ainsi en F r a n c e , en Belgique, en Suisse, en Italie.
Bientot les nécessités d e son Ecole obligèrent F. F e r r e r à
m e t t r e sur p i e d s des éditions nouvelles, d e r e m a n i e r tout le m a t é -
n
riel, Ies livres et ouvrages scolaires, de traduiré certains autres
ignores au delà des Pyrçnées.
Travail monstre sous lequel aurait vraisemblablement suc-
combé tout autre que F. Ferrer, dont la conviction et l'idéal, la
ténacité et l'esprit combattif allaient l'aider à surmonter toutes les
difficultés.
Voici ce qu'en écrivait William Heaford dans une étude aussi
documentée que pertinente, consacrée à l'Ecole moderne :
« Ecrites par des hommes du rang scientifique le plus élevé,
— des hommes comme le Dr Odón de Buen, le professeur Lluria,
le professeur Ramon y Cajal — le style en est simple et beau, fa-
cile à comprendre par la jeunesse et agréable à tout lecteur.
L'Evolution super-organique du professeur Lluria, les deux volu-
mes d'Histoire naturelle du Dr Odón de Buen, la Substance univer-
selle de A. Bloch et Paraf-Javal, les trois volumes de l'Hístoire uni-
verselle de Mme Jacquinet, et le Resume de l'Hístoire d'Espagne de
Estévanez — un livre essentiel pour ceux qui veulent comprendre
la psychologie du peuple espagnol — sans oublier une édition
spéciale de l'Orlgine du Christianisme de Malvert, qui forme le
quatrième livre de lecture — seraient des ornements pour n'im-
porte quelle ^ollection, et réalisent le mieux possible ce qu'on peut
désirer comme introduction scolaire aux problemes de la vie.
Peut-etre beaucoup des idees émises par F. Ferrer sont-elles
dépassées de nos jours, mais pour comprendre l'effort que cela
représentait il faut se reporter à l'époque et s'imaginer ce qu'était
alors l'Espagne. Ainsi se rendra-t-on compte de la sourde clameur
qui monta du clergé jusque la monopolisateur de l'enseignement
et de la conduite spirituelle de l'enfant, voire des adultes.
William Heiaford rappelant le programme de l'Ecole moder-
ne écrivait :
« L'exécution fut digne du dessein, comme on verra par le
plan d'éducation adopté. Dans la première section scolaire —
composée de petits enfants — les éléments primaire's des connais-
sances littéraires et scientifiques sont enseignés. Dans celle-ci, com-
me dans chacune des trois sections, les livres de classe adoptés et
mis entre les mains des enfants sont ceux édités par l'école elle-
meme. Le premier livre de lecture (6) est à la fois un syllabaire,
une grammaire et un manuel illustré d'évolution. Par quelques tours
merveilleux d'exposition que les pédagogues des autres pays pour-
raient envier et essayer d'imiter, l'histoire majestueuse de l'évo-
lution cosmique, de l'atoine jusqu'à l'ètre pensant, est racontée
dans un langage très simple et facilement compréhensible. J e ne
suis pas étonné d'apprendre que la première édition de ! 0.000
exemplaires fut presque immédiatement épuisée, et qu'une seconde
(6) Cartilla üJologica espagnole.
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« Les actes seuls, quels que soient ceux dont Us émanent, doi-
vent étre étudiés, exaltés ou fiétns : qu'on les loue pour qu'on les
imite quand ils paraissent concourir au bien commun; qu'on les cri-
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