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… Reche

Essai de traction
expérience physique relative au comportement d'un métal

… … …
Un essai de traction est une expérience de physique qui
permet d'obtenir des informations sur le comportement
élastique, le comportement plastique et le degré de
résistance à la rupture d'un matériau, lorsqu'il est soumis à
une sollicitation uniaxiale.

Essai de traction terminé.

Certains objets manufacturés doivent avoir un minimum de


solidité pour pouvoir supporter les charges, le poids et bien
d'autres efforts. L'essai de traction permet de caractériser les
matériaux, indépendamment de la forme de l'objet sollicité, ou
la performance d'un assemblage mécanique. Comme tout
essai mécanique, l'essai de traction reproduit une sollicitation
simple, donc éloignée des sollicitations réelles, mais
facilement maîtrisable et reproductible.

Cet essai ou expérience consiste à placer une petite barre du


matériau à étudier entre les mâchoires d'une machine de
traction qui tire sur la barre jusqu'à sa rupture. On enregistre
l'allongement et la force appliquée, que l'on convertit ensuite
en déformation et contrainte. Une variante moderne des
essais de traction consiste à utiliser la force centrifuge sur un
assemblage pour générer une contrainte de traction. Lorsque
la valeur limite de résistance à la traction (exprimée en MPa
ou N/mm²) d'un assemblage ou d'un collage est égale à la
force centrifuge appliquée, on génère la rupture de ceux-ci et
enregistre la limite de rupture. L'avantage consiste à réaliser
des tests en batterie sur plusieurs éprouvettes soumises à
une contrainte strictement identique lors de l'essai.

L'essai de traction donne plusieurs valeurs importantes :

le module de Young, E, ou module d'élasticité longitudinale,


exprimé en mégapascals (MPa) ou en gigapascals (GPa) ;

la limite d'élasticité (lorsqu'elle existe), Re, σe, σy ou fy (yield


stress), qui sert à caractériser un domaine conventionnel de
réversibilité ;

la résistance à la traction Rm, σm ou fu (limite ultime), qui


définit la limite à la rupture ;

l'allongement à la rupture A%, qui mesure la capacité d'un


matériau à s'allonger sous charge avant sa rupture,
propriété intéressante dans certaines applications ;

le coefficient de Poisson ν, qui correspond à la proportion


entre la déformation transversale (diminution de section) et
la déformation longitudinale (allongement relatif) de la pièce
dans le domaine élastique.

Propriétés du matériau et grandeurs mesurées, nature du


comportement
Grandeur
Qualité(s),
et unité Nom Comportement
Propriétés
usuelle

Rigidité-
Souplesse :
Module de
E, GPa rigide si E est Élasticité
Young
élevé, souple si
E est faible.

Dureté : dur si
Re (ou Limite Re est élevé,
Élasto-plasticité
), MPa d'élasticité mou si Re est
faible.

Résistance Résistance :
Rm (ou
(contrainte à la résistant si Rm Élasto-plasticité
), MPa
rupture) est élevé.

Ductilité,
Allongement % malléabilité,
A%, sans (déformation, fragilité : fragile
dimension allongement si A% est faible ; Élasto-plasticité
(%) relatif à ductile,
rupture) malléable si A%
est élevé

Éprouvette de traction …

Article connexe : Éprouvette (matériau).

On peut effectuer les essais sur un barreau cylindrique ou de


section rectangulaire (éprouvette plate). L'éprouvette
cylindrique permet d'avoir un système symétrique et un
système d'accrochage simple (par vissage), l'éprouvette plate
permet de voir ce qui se passe sur une face : apparition de
lignes de glissement, forme des cristallites (métallographie),
mesure de texture par diffractométrie X, etc.

Éprouvettes normalisées de traction

Représentation schématique d'une éprouvette cylindrique

Éprouvette rompue après essai de traction

Comportements à la rupture en essai de traction: (a) fragile,


(b) ductile et (c) complètement ductile.

Les extrémités de l'éprouvette sont élargies, avec un congé,


afin d'être sûr que la déformation plastique et la rupture
auront lieu dans la partie centrale de l'éprouvette : les
phénomènes de contact au niveau de la liaison à la machine
sont complexes et ne représentent pas ce que l'on veut tester,
on limite donc l'impact de l'essai sur ces zones. Les
dimensions de l'éprouvette sont normalisées, ce qui n'interdit
pas d'utiliser d'autres formes d'éprouvette si l'essai n'a pas
besoin de répondre aux normes (par exemple dans le cadre
de la recherche et du développement).

Les éprouvettes cylindriques sont habituellement obtenues


par tournage. Les éprouvettes plates peuvent être obtenues
par sciage d'une tôle puis fraisage.

Les éprouvettes sont fréquemment prélevées dans une pièce


réelle ou un brut (lingot, tôle, profilé, etc.). Dans ce cas,
l'endroit où l'éprouvette est prélevée, et la direction de
prélèvement ont une importance : la matière est souvent
hétérogène et anisotrope. Cela pose le problème de la
représentativité de l'essai (échantillonnage).

Toutefois, l'essai n'a de sens que si l'éprouvette elle-même


est homogène, ceci étant en général garanti par sa petite
taille par rapport aux variations de propriétés de la matière.
Par ailleurs, pour l'analyse du résultat, on considère en
général qu'elle est isotrope.

Dans l'éprouvette, on s'intéresse à la partie calibrée, qui est la


partie dans laquelle la section droite ne varie pas (partie de
largeur uniforme). Au sein de cette partie calibrée, on trace
deux repères « un peu à distance » des congés ; les efforts et
la déformation dans cette partie entre repère est réputée
uniforme (principe de Saint-Venant). La longueur de la partie
calibrée est notée Lc. La longueur de la partie entre repères
est notée L0, et peut être fixe ou proportionnelle :

éprouvette non-proportionnelle : les valeurs communément


rencontrées pour L0, sont 50, 80, 100 ou 200 millimètres,
et, en unité impériale, 2, 4 ou 8 pouces. Plusieurs valeurs
mesurées ne sont comparables entre-elles que pour les
éprouvettes de même longueur L0 et de même section S0 ;
une modification de L0 ou de S0 change le résultat de la
mesure ;

éprouvette proportionnelle : ou
. Les mesures effectuées à partir
d'éprouvettes proportionnelles ayant même coefficient k ou
n sont comparables entre-elles.

où :

L0 est la longueur de la partie entre repères ;

k est un coefficient (les valeurs communément rencontrées


sont 4, 5,65, 8,16 et 11,3) ;

n est un coefficient (les valeurs communément rencontrées


sont 4, 5 et 8) ; plus n est grand, plus la contrainte dans la
section entre repères est homogène ;

d0 est le diamètre de la partie entre repère d'une éprouvette


cylindrique ;

S0 est l'aire de la section droite.

Dans la pratique, la valeur k adoptée sur le plan international


est 5,65 (norme ISO 6892-1) ce qui correspond à n = 5 pour
une éprouvette cylindrique :

L0 = 5×d0

or , d'où

en posant , on obtient :

L'expression d'une valeur d'allongement doit toujours être


associée à l'éprouvette qui a servi à la mesurer ; il est
primordial de préciser L0 et S0 pour une éprouvette non-
proportionnelle, et k ou n pour une éprouvette
proportionnelle. Une conversion des valeurs d'allongement
est possible à partir des normes ISO 2566-1 (Aciers au
carbone) et ISO 2566-2 (Aciers austénitiques).

Déroulement de l'essai …

Machine de traction Walter+Bai.

Déformation de
l’éprouvette sous
charge.

L'essai est pratiqué sur machine de traction. Une fois


l'éprouvette en place, on applique une légère précharge afin
d'être sûr que l'on n'a pas de jeu. Puis, on effectue un
déplacement de la travée à vitesse constante, qui a pour effet
d'étirer l'éprouvette, et on mesure l'effort généré par ce
déplacement ; le mouvement peut se faire par un système de
vis sans fin ou un piston hydraulique, l'effort se mesure par la
déformation élastique de la travée ou, plus communément,
par un capteur de force inséré dans la ligne de charge.

L'essai s'arrête à la rupture de l'éprouvette.

La vitesse peut être exprimée en mm/min ou en %/s


(pourcentage de longueur utile par seconde).

La vitesse est un paramètre d'essai important : les grandeurs


classiquement recherchées (Re, Rm, etc.) nécessitent une
vitesse lente pour limiter l'effet de l'échauffement local d'une
part, et assurer une cinétique de changement de structure du
matériau suffisamment lente pour être représentative et
reproductible.

Courbe conventionnelle

À partir du déplacement u de la travée, on calcule la
déformation nominale (ou conventionnelle), appelée parfois
« extension » et notée e :

où :

L0 est la longueur entre repères ;

ΔL est l'allongement de l'éprouvette ; on néglige


l'élongation des extrémités de l'éprouvette et on prend ΔL =
u;

et à partir de la force F, mesurée par un dynamomètre, on


calcule la contrainte nominale (ou conventionnelle), encore
appelée « charge unitaire » et notée s :

où A0 est l'aire de la section droite dans la partie calibrée de


l'éprouvette. On obtient ainsi la courbe conventionnelle R =
ƒ(e).

Courbe rationnelle

La courbe conventionnelle suffit pour la plupart des
applications. Mais si l'on s'intéresse de manière fine aux
phénomènes aux grandes déformations, il faut tenir compte
de la modification des dimensions de l'éprouvette. On définit
pour cela :

la déformation longitudinale vraie, (appelée parfois


déformation logarithmique) εI, prenant en compte le cumul
des déformations infinitésimales :

soit

où L est la longueur réelle de la partie entre repères, L = L0 +


ΔL ;

la contrainte vraie, σ, calculée à partir de l'aire réelle de la


section droite à l'instant considéré, A. Ce calcul suppose la
conservation du volume de la partie utile de l'éprouvette, ce
qui est assez bien vérifié dès que l'on peut négliger les
déformations élastiques par rapport aux déformations
plastiques :

puisque :

et ;

soit :

La courbe σ = ƒ(εI) est appelée « courbe rationnelle ».

Si la variation de section est déterminée à partir du coefficient


de Poisson ν, en élasticité, alors :

. On retrouve le cas précédent lorsque ν atteint sa valeur


limite : ½.

Cas d'un matériau ductile


Courbe de traction conventionnelle


typique d'un matériau ductile.

Dans un premier temps, la déformation est élastique. La


courbe de traction est donc une droite, la pente de cette
droite donne le module de Young E.

À partir d'un certain allongement, la courbe s'infléchit : c'est


le début de la déformation plastique. La transition peut être
franche (rupture de pente), ce qui permet de déterminer
facilement la limite d'élasticité Re. On a dans ce cas là en
général un plateau avec une contrainte inférieure à la
contrainte maximale dans le domaine élastique,
correspondant au fait que les dislocations se sont libérées
des atomes étrangers qui les épinglaient (voir Nuage de
Cottrell). On définit alors une limite d'élasticité haute, ReH, qui
est le maximum de la partie élastique, et une limite d'élasticité
basse, ReL (low), correspondant au plateau.

Lorsque la rupture de pente n'est pas franche — c'est


notamment le cas des matériaux très ductiles —, on définit la
limite d'élasticité conventionnelle comme étant la contrainte
donnant 0,2 % de déformation résiduelle, Re 0,2 ; on peut aussi
la définir pour d'autres valeurs de déformation résiduelle (par
exemple Rp 0,1 pour 0,1 % de déformation).

La courbe de traction présente ensuite un maximum qui


détermine la résistance à la traction conventionnelle Rm.
L'allongement plastique à ce point est appelé allongement
sous charge maximale et est noté Ag ; c'est la déformation
résiduelle maximale que l'on peut imposer. On définit
également l'allongement total sous charge maximale, Agt, qui
inclut la déformation élastique. Le paramètre Ag renseigne sur
la déformation maximale que l'on peut atteindre pour de la
mise en forme, et Agt permet de régler l'appareil de mise en
forme (puisque c'est une déformation totale que l'on impose).

À partir de ce point, la déformation est concentrée dans une


zone, c'est la striction (« étranglement »). La force
enregistrée diminue, puisque la section diminue dans la zone
de striction.

La rupture a ensuite lieu dans la zone de striction. La charge


unitaire s n'a pas de sens particulier à l'endroit de la rupture
puisque la contrainte n'est plus homogène dans l'échantillon.

La courbe de traction rationnelle est, quant à elle, toujours


croissante. La striction marque un point d'inflexion, puisque la
section diminue plus vite que la force. On note que la
contrainte vraie σ atteinte au moment de la rupture est très
supérieure à la contrainte nominale s.

Cas d'un matériau présentant un crochet de traction.

Cas d'un matériau ayant une transition élastique/plastique


douce.

Courbe de traction rationnelle typique d'un matériau ductile.

Comparaison entre la courbe conventionnelle et la courbe


rationnelle d'un acier au carbone

L'apparition de la striction peut être prévue, à partir de la loi


de comportement, par le critère de Considère : , où σ

et ε sont les contraintes et déformations rationnelles (vraies).


Ce seuil correspond au moment où l'effet de durcissement
par écrouissage est exactement compensé par l'effet de
réduction de section. Il correspond au maximum de la
contrainte conventionnelle s.

Faciès de rupture typique


pour un matériau ductile
(alliage d'aluminium).

Le faciès de rupture de l'éprouvette présente une direction de


rupture typique à 45° par rapport à l'axe de traction. C'est en
effet la direction où la contrainte de cisaillement est maximale
(voir Cercle de Mohr > Sollicitation uniaxiale).

Sur l'éprouvette rompue, on mesure :

la longueur ultime Lu, qui est la longueur entre repère


mesurée en rapprochant les deux demi-éprouvettes
rompues ;

la section ultime Su mesurée au plus étroit, dans la zone de


striction.

On détermine ainsi :

l'allongement à la rupture ;

le coefficient de striction .

Cas d'un matériau fragile


Éprouvette rompue d'un matériau fragile


(fonte).

Dans le cas d'un matériau fragile, la rupture survient en fin de


domaine élastique. La surface de rupture est globalement
perpendiculaire à l'axe de traction. L'allongement à la rupture
est nul ou très faible.

On ne peut déduire de la courbe que le module de Young E, et


la résistance à la traction Rm.

Éprouvette entaillée

Résistance d'une pièce soumise à la


traction

Résistance d'une pièce dans le cas


général

Normes

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Dernière modification il y a 3 mois par Fau2410

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