Vous êtes sur la page 1sur 38

Objectifs général

À la fin de ce cours l’étudiant sage-femme doit être capable d’effectuer une prise en soins du nouveau-né
en salle d’accouchement et en suite de couche
Objectifs spécifiques :
À l’issu de ce cours, l’étudiant sage-femme devra être capable plus spécifiquement de : 
Maitriser les principales causes de décès du nouveau-né
Assurer les soins essentiels du nouveau-né en salle d’accouchement
Surveiller le nouveau-né pendant la première quinzaine
Surveiller le développement staturo pondéral de l’enfant
Maitriser l’hygiène du nouveau-né
Connaitre les besoins nutritionnel de l’enfant, la ration alimentaire et la diversification alimentaire
Connaitre les différents types d’allaitement
Maitriser la prévention de L’hypothermie
Maitriser la prévention des infections chez le nouveau-né
Maitriser les besoins de sécurité chez l’enfant
Assurer l’éducation des parents

PLAN DU COURS
CHAPITRE I : PRINCIPALES CAUSES DE DECES DU NOUVEAU-NE
CHAPITRE II : LES SOINS ESSENTIELS DU NOUVEAU-NE
CHAPITRE III :SURVEILLANCE DU NOUVEAU-NE PENDANT LA PREMIERE QUINZAINE
CHAPITRE IV : SURVEILLANCE DE DEVELOPPEMENT STATURO PONDERAL
CHAPITRE V : HYGIENE DU NOUVEAU-NE
CHAPITRE VI : BESOINS DE NUTRITION
CHAPITRE VII : PREVENTION DE L’HYPOTHERMIE
CHAPITRE VIII : PRÉVENTION DES INFECTIONS
CHAPITRE IX : BESOINS DE SECURITE
CHAPITRE X : EDUCATION DES PARENTS

1
CHAPITRE I : PRINCIPALES CAUSES DE DECES DU NOUVEAU-NE
Introduction
Les décès de nouveau-nés, ou décès néonatals, représentent 45% de l’ensemble des décès d’enfants
de moins de cinq ans. La majorité des décès néonatals (75%) surviennent pendant la première semaine de
vie et, parmi ceux-ci, de 25 à 45% surviennent au cours des premières 24 heures.
Les principales causes de décès de nouveau-nés sont la prématurité et l’insuffisance pondérale à la
naissance, les infections, l’asphyxie (manque d’oxygène pendant l’accouchement) et les traumatismes
obstétricaux. Ces causes représentent pratiquement 80% des décès dans ce groupe d’âge.

I. La prématurité
Les étiologies de la prématurité sont multifactorielles et impliquent une interaction complexe entre
des facteurs foetaux, placentaires, utérins, et maternels. La plupart des accouchements prématurés sont
spontanés. Les principales causes de la prématurité sont : les grossesses multiples, les infections, les
pathologies chroniques telles que le diabète et l'hypertension artérielle. Cependant, la cause n'est pas
toujours retrouvée.
Les problèmes liés à la prématurité sont :
 Respiratoire : syndrome de détresse respiratoire (maladie des membranes hyalines), dysplasie
bronchopulmonaire, pneumothorax, pneumomédiastin, emphysème interstitiel, pneumonie congénitale,
hypoplasie pulmonaire, hémorragie pulmonaire, apnée
 Cardio-vasculaire : persistance du canal artériel, hypotension, hypertension, bradycardie (avec apnée),
malformations congénitales
 Hématologique : anémie, hémorragie sous-cutanée ou d'organe (foie, surrénale), coagulopathie
intravasculaire disséminée, déficience en vitamine K, hydrops immunitaire ou non-immunitaire
 Gastro-intestinal : fonction gastro-intestinale affaiblie avec faible motricité, enterocolite nécrosante,
hyperbilirubinémie directe et indirecte, anomalie congénitale avec hyperproduction d'hydramnios,
perforation gastro-intestinale spontanée isolée
 Métabolique/ endocrinien : hypocalcémie, hypoglycémie, hyperglycémie, acidose métabolique tardive,
hypothermie, euthyroidie avec faible thyroxine
 Système nerveux central : hémorragie intra-ventriculair, encéphalopathie hypoxo-ischémique, convulsions,
rétinopathie de la prématurité, surdité, hypotonie, malformations congénitales, ictère nucléaire, syndrome
de sevrage (narcotique)
 Rénal : hyponatrémie, hypernatrémie, hyperkaliémie, acidose tubulaire rénale, glycosurie rénale, oedèmes
 Autres : infections (congénitale, périnatal, nosocomial).
 Trois quarts de ces accouchements prématurés peuvent être évités par l'accès au planning familial, la
responsabilisation, ainsi que l'amélioration des soins avant, pendant et entre les grossesses
2
II. Les infections
Dans le monde, environ 1/3 des décès néonataux sont dus aux infections. Le risque de décès dû aux
infections est 11 fois plus élevé dans les pays avec des taux de mortalité néonatale élévés en comparaison
avec ceux où les taux sont bas .Le sepsis néonatal, la pneumonie et la méningite sont les principales
infections. Ces infections constituent le 1er groupe de causes de mortalité néonatale qui peuvent être
prévenues et traitées de façon efficiente.

III. L'asphyxie néonatale


Chaque année, environ 920.000 décès néonataux sont imputables à l'asphyxie néonatale, y compris
les mort-nés. Le risque de décéder des suites d'asphyxie néonatale est 8 fois plus élevé dans les pays où les
taux de mortalité néonatale sont élevés par rapport à ceux qui se trouvent dans les pays où ces taux sont
faibles. L'asphyxie néonatale représente la 3ème cause majeure de mortalité néonatale précoce. L'asphyxie
peut être largement évitée en améliorant les soins pendant le travail et l'accouchement proprement dit. Il
suffit pour cela la présence d'un personnel soignant qualifié capable de détecter le problème et de réanimer
le nouveau-né

IV. Les malformations congénitales


Une malformation congénitale est définie comme toute anomalie de structure ou de fonction,
présente à la naissance. Elles peuvent provoquer des avortements spontanés, la naissance d'enfants mort-
nés, et sont une cause importante de mortalité et d'incapacité chez les enfants de moins de 5 ans. En effet,
en 2004, l'OMS estime que les malformations congénitales étaient à l'origine d'environ 260.000 décès dans
le monde, dont environ 7% des décès néonataux. Dans la région européenne, on attribue 25% des décès
néonataux aux malformations congénitales. Les malformations congénitales sont dues à des anomalies de
gènes, à des troubles chromosomiques, à de multiples facteurs héréditaires, à des agents tératogènes
présents dans l'environnement, aux carences en micronutriments, et aux maladies infectieuses maternelles
telles que la syphilis et la rubéole. La prévention des malformations congénitales fait appel à des approches
préventives, à des soins préconceptionels, à l'identification et à la gestion des risques pendant la grossesse.

CHAPITRE II :LES SOINS ESSENTIELS DU NOUVEAU-NE


I. Introduction :
La mortalité maternelle, néonatale et infantile constitue un problème de santé publique au Cameroun.
Les principales causes de décès du nouveau-né sont :

3
 les infections (sepsis, pneumonie, tétanos néonatal, diarrhée)
 l’asphyxie
 la prématurité et ses complications
 les traumatismes ou blessures lors de la naissance
 les malformations congénitales.

II. Définition des soins essentiels du nouveau-né après la naissance


Les soins essentiels du nouveau-né sont l’ensemble des gestes et actes à effectuer au moment de la
naissance et jusqu’à 6 semaines de vie pour assurer la survie du nouveau-né.

III. Préparatifs pour la prise en charge du nouveau-né


Avant chaque accouchement il est indispensable de :
Vérifier l’environnement (fermer portes et fenêtres, arrêter ventilateurs et climatiseurs, s’assurer que la salle est
chaude) ;
Vérifier le matériel (la disponibilité et le bon fonctionnement de l’équipement et du matériel pour les soins et la
réanimation du bébé).

Matériel :
o Table chauffante,
o Kit de réanimation (Aspirateur/ poire, sonde, ballon de ventilation, masques faciales),
o Ciseaux stériles, lame de bistouri stérile à défaut lame neuve non utilisée,
o Montre trotteuse,
o Pèse bébé,
o Mètre ruban,
o Toise,
o Thermomètre médical,
o Serviettes et linges propres.

Produits et médicaments :
o Vitamine K1,
o Pommade tétracycline 1%,
o Fil de ligature/clamp,
o Alcool 90° ou Bétadine,
o Gants stériles.

4
Dossiers :
o Partogramme,
o Fiche de surveillance de la mère et de l’enfant,
o Registre d’accouchement,
o Carnets de santé de la mère et de l’enfant.

IV. Les soins immédiats au nouveau-né à la naissance


La plupart des nouveau-nés se mettent à respirer et crient à la naissance. Il faut donc faire un
examen très précis du nouveau-né pour savoir s’il est sain ou malade et lui donner des soins adéquats en
suivant les étapes ci-dessous :

Tableau 1 : Étapes à suivre pour les soins immédiats du nouveau-né.


Sécher et stimuler le nouveau-né si le liquide amniotique est clair.
Étape 1 :
Aspirer d’abord avant d’essuyer le nouveau-né si le liquide amniotique est teinté

Étape 2 : Évaluer la respiration et la coloration.

Étape 3 : Évaluer les besoins en réanimation.

Étape 4 : Maintenir le nouveau-né au chaud (contact peau à peau).

Ligaturer et couper le cordon après cessation des battements du cordon, si l’état du


Étape 5 :
nouveau-né ne nécessite pas de réanimation.

Étape 6 : Identifier l’enfant, en indiquant sexe, noms de la mère et du père


père.
Appliquer collyre ou pommade ophtalmique selon les recommandations
Étape 7 :
nationales.

Étape 8 : Peser l’enfant, prendre ses mensurations.

Étape 9 : Administrer la vitamine K1 en fonction du poids.

Étape 10 : Initier l’allaitement maternel précoce.

Nettoyer ou donner un bain au besoin au nouveau-né de mère séropositive, en évitant de


Étape 11:
le refroidir, au cas contraire attendre au moins 6H avant de donner le 1er bain.

1. Vérifier que le bébé respire.

5
2. Laisser le cordon a l’air libre sans pansement. Le cordon et la plaie ombilicale devraient être toujours
propres et sec jusqu'à la cicatrisation.
3. Vérifier la température du bébé qui doit être comprise entre 36.5◦ et 37.5◦) ;
4. Mettre immédiatement le bébé au sein si possible,
5. Nettoyer les yeux et appliquer la pommade tétracycline à l’intérieur de la paupière inferieur en s’assurant
que le bout du tube ne touche pas les yeux ;
6. Administrer la vitamine K1. (Poids très petit : inférieur à 1 500 g donner 0,5 mg ; entre 1 500 et 1 800 g
donner 1 mg ; poids supérieur à 1 800 g, 2 mg).
7. Changer le linge/couche du nouveau-né après chaque selle et/ou urine.
N.B
Il est dangereux de laisser un nouveau-né se refroidir.
sa température pouvant continuer à baisser si des soins appropriés ne lui sont pas
donnés :
 Recevoir le nouveau-né dans un linge propre et sec.
 Essuyer sa face, ses yeux et tout son corps.
 Changer le linge mouillé.
 Placer le sur le ventre de sa mère et le recouvrir d’un linge sec y compris sa tête.
La perte de chaleur provient en général de la tête, si elle est exposée à l’air libre. Le
nouveau-né doit être vêtu de vêtements chauds, si possible en coton, y compris un
bonnet.
Le partage du lit avec la mère, en plus de maintenir la bonne température du nouveau-né,
favorise l’allaitement et la prise de tétées prolongées et plus fréquentes.
Il est recommandé de laver le nouveau-né dès que possible après la naissance si la mère
est séropositive.

V. Surveillance du nouveau-né au cours des six premières heures


Dans le cas d’un accouchement dans une structure de santé, il est important que la mère et le nouveau-né
demeurent sous surveillance au moins 6 heures après l’accouchement. Elle doit se faire toutes les heures au
cours des six premières heures.
Surveiller la maman et son nouveau-né en même temps.
Ne jamais regarder le bébé sans regarder la mère et vice versa.
Les éléments de surveillance du bébé sont :
 la coloration
 le rythme respiratoire
 la température,
6
 le rythme cardiaque,
 le saignement ombilical,
 l’allaitement,
L’évaluation du score d’Apgar se fait à la première, la cinquième et la dixième minute.
Les éléments du score d’Apgar sont :
 La coloration
 Le rythme cardiaque,
 La respiration,
 Les reflexes
 Le tonus.

Noter dans les supports la date, l’heure de l’accouchement, les observations, les traitements et soins
prodigués.

VI. Examen physique du nouveau- né à terme


L’évaluationrapidedessignesvitauxetdessignesdedangerestrecommandéeà la naissance, puis
périodiquement, mais un examen systématique du nouveau-né doit être effectué.
Le but de cet examen est d’évaluer l’état de santé du nouveau-né de la tête au pied dès que possible
après la naissance, une fois que la température corporelle du nouveau-né est stabiliséeentre36°,5et 37,5°C.
Ce même examen est à répéter chaque jour tant que l’enfant se trouve dans la structure, le jour de la
sortie et lors des visites post-natales.
Caractéristiques  d’un nouveau-né normal :
 Teint rose ;
 Cri vigoureux ;
 Mouvements incessants ;
 Extension rapide des bras au moindre bruit ou excitation ;
 Peau recouverte de vernis caseosa, ne garde pas le pli et parfois un fin duvet le long de la colonne
vertébrale et sur les membres (lanugo) ;
 Poids moyen 2 500 à 4 000 g ;
 Taille moyenne de 50 - 52 cm.
L’examen du cœur doit être fait par un prestataire qualifié.

7
Tableau 2 : Résultats normaux à vérifier par l’examen physique

 La face, la poitrine, et les gencives rosissent en premier,


Coloration (observation)
 puis ce sont les mains et les pieds, assez rapidement.

Respiration (observation)  Respiration calme et peu profonde.

 30-60 expirations en 1 mn. Celles-ci peuvent être irrégulières,


Rythme de la respiration
avec une respiration rapide suivie d’une période de pause sans
(à compter en 1 mn)
respiration (jusqu’à 20 secondes).

Position des membres et tonus


musculaire  Bras et jambes fléchis.
(observation)

 Les deux jambes et les deux bras bougent de manière égale.


Activité et mouvements (examen
 Présence du réflexe d’ouvrir la bouche et de chercher le
neurologique)
mamelon quand on chatouille la joue.
(observation)
 Réflexe de succion.

 Aucun signe de déshydratation ; pas de persistance du pli


Apparence et état de la peau cutané.
(observation et palpation)  Présence possible de petites éruptions blanches sur la face, de
tâche foncée (noir) au bas du dos, d’érythème, d’un fin duvet,
 Forme
de petitsinégale asymétrique de la tête qui n’enjambe pas la
vaisseaux.
suture liée à la compression lors de l’accouchement, dure un
Apparence et état de la tête peu plus longtemps.
(observation et palpation)  Une tuméfaction molle, sur la partie de la tête sortie la
première, pouvant enjamber la suture, peut être présente à la
naissance (bosse sérosanguine). Elle disparaît dans les 48

Intérieur de la bouche heures.

(observation, lorsque  Lèvres, gencives et palais sont entiers et symétriques.


l’enfant crie ou baille)

Cou (palpation)  Aucune anomalie (excroissance ou gonflement).

 La poitrine bouge en même temps que la respiration.


Poitrine et abdomen
 L’abdomen se soulève de manière plus visible à chaque
(observation)
respiration.

8
 100-160 battements en 1 mn
Rythme cardiaque
 Courtes périodes de changement de rythme cardiaque, durant
(à compter en 1 mn)
les activités normales (sommeil, allaitement).
 Abdomen arrondi et mou.
Abdomen (observation  Le bout du cordon ombilical est sec, bien attaché et ne saigne
et palpation délicate) pas. Il présente 3 orifices, correspondant aux 2 artères et à la
veine ombilicale.

Jambes (observation, en
 Les deux jambes doivent avoir la même longueur.
étendant les deux jambes et en tenant
 Les plis de la peau sont symétriques
les chevilles : longueur des jambes
 (les mêmes sur les deux côtés).
et plis cutanés inguinaux et des fesses)

 Les deux pieds se plient facilement de haut en


bas (vers le genou).
Pieds et chevilles (observation : faire
 L’avant du pied bouge facilement dans la position
bouger les articulations des chevilles
de la marche.
dans tous les sens)
 Au repos, les pieds peuvent paraître déformés,
 du fait de la position du nouveau-né dans l’utérus.

Résultats anormaux à vérifier par l’examen physique :


 Tète : hydrocéphalie, fontanelle antérieure affaissée (enfoncée)
 Bouche : bec de lièvre, fente palatine,
 Organes génitaux : Les organes féminins ne sont pas nets : clitoris et petites lèvres trop gros, grandes lèvres
soudées, petite ouverture de la vulve.
 Les organes masculins : L’urètre ne s’ouvre pas au sommet du pénis mais sous le pénis. Le scrotum est
vide (aucun testicule palpable). Orifice (trou) visible sous le pénis
 Bas de la colonne vertébrale : spina-bifida : orifices (trous) plus ou moins grands au niveau de la peau,
saillie (issue) de tissu vers l’extérieur, masse molle.
 Membres : pied bots, polydactylie, syndactylie
 Anus : imperforation anale
 Absence des réflexes : succion, déglutition, marche automatique, moro, agrippement.

Un examen systématique doit apprécier les signes de danger, évaluer l’état de santé du nouveau-né dans
son ensemble, et observer les différentes parties du corps, de la tête aux pieds.

9
VII. Les signes de dangers chez le nouveau-né 

 Saignement du cordon ombilical


 Convulsion
 Ballonnement
 Vomissements
 Refus de téter
 Ictère/ jaunisse
 Pâleur de la peau et des téguments
 Geignements
 Fièvre : température > 37.5◦C
 Hypothermie: température < 36.5◦C
 Respiration difficile, trop rapide, trop lent ou avec pause de plus de 20 secondes.
 Teint bleuté de la peau (cyanose)
 Jaunisse/ictère
 Petit poids de naissance (inferieur à 2500g)
 Enfant flasque
 Pleurs incessants
 Tout signe de danger doit faire l’objet d’une référence

SOINS AU NOUVEAU-NE APRES UNE REANIMATION REUSSIE


 Vérifier que la respiration est adéquate : pas de polypnée (accélération) ou de bradypnée (ralentissement)
ni de gémissements, ni de tirage sous costal ;
 Maintenir la température ; reporter le premier bain à 24 heures après que l’état du bébé se soit nettement
stabilisé, que le bébé ait bien chaud et qu’il respire normalement ;
 Rechercher les autres signes de danger ;
 Donner les soins pour prévenir l’infection : mesures d’hygiène, antibiotiques au besoin ;
 Initier l’allaitement dès la stabilisation ;
 Effectuer les autres soins de base (cordon, yeux, vitamine K1, etc.) ;
 Enregistrer les gestes effectués durant la réanimation, la durée et les résultats de la réanimation.

Aprèschaque réanimation,lematérieldoitêtre décontaminé,nettoyé,désinfectéet/ou


stérilisépourêtreprêtpourlaprochaineréanimation.
10
Il doitêtreexpliquéàlamère/la famillece quiaétéfaitaubébéetpourquoile bébé a
besoindesoinssupplémentairesdanslaformationsanitaireetàdomicileparla suite.
Toutnouveau-nédontlaréanimation aétédifficileouquiprésenteunsignede
dangerDOITÊTRERÉFÉRÉpourunsuivimédical.

Unnouveau-né quinerespirepasbiennedoitpasêtretransféréàuncentrede plushautniveausauf si des


moyensappropriésdeventilationsontdisponibles dans l’ambulance au cours dutransport.

NB : Dans le cadre du paquet intégré, le mannequin néonatale est mis à la disposition des centres de santé
afin que les prestataires continuent la simulation de la réanimation pour ne pas perdre la main et garder
intacte l’automatisme des gestes lors de la gestion de l’asphyxie du nouveau-né.
Lesbesoins du nouveau-nésont:
 le maintien de la température ;
 le sommeil ;
 l’affection ;
 la protection contre les infections ;
 le bain ;
 les soins du cordon ombilical ;
 les vaccinations ;
 l’allaitement maternel ;
 la protection et la sécurité.

Évaluation de l’état de santé du nouveau-né dans les 6 premières semaines.


L’évaluation débute par l’interrogatoire (la prise d’histoire) pour donner suite à l’examen
systématique (examen physique) du nouveau-né.

L’interrogatoire :
 Antécédents familiaux (père, mère, et frères et sœur)
 Antécédents obstétricaux de la mère
 Déroulement de la grossesse
 Déroulement de l’accouchement
 L’état de l’enfant à la naissance

L’évaluation se fait avant la sortie de la maternité et lors des visites postnatales, au nombre de trois :

11
 Visites postnatales
 Première visite : Elle se fait entre le 2 ème et 3ème jour, porte sur les problèmes d’adaptation à la vie extra
utérine à travers certains éléments :
o Allaitement.
o Température (36,5°C à 37,5°C).
o Émission d’urines (avant 48ème heure).
o Émission de selles (avant la 24ème heure).
o Recherche de tout autre signe de danger.

 Deuxième visite : Elle se fait entre le 6ème et le 8ème jour et recherche notamment les problèmes d’infection,
d’ictère et de croissance à travers les éléments de surveillance :
o Allaitement.
o Température (36,5°C à 37,5°C).
o Coloration de la peau.
o Poids (la perte pondérale ne doit pas dépasser 10%).
o Vaccination.
o Tout autre signe de danger.
 Troisième visite : Elle se fait avant la fin de la 6ème semaine et recherche notamment les problèmes
d’adaptation à l’environnement et la vérification de l’état vaccinal :
o Difficulté d’alimentation.
o Perte de poids (plus de 30g /jour a partir du 10ème jour.
o Tout autre signe de danger.

 L’examen physique
Il s’agit du même examen physique que celui décrit plus haut visant à identifier des problèmes spécifiques
à chaque période.

 Conseils aux parents


Lesparentsdoiventêtreconseilléssurlessoinsaunouveau-néàdomicile:
 maintiende latempérature;
 protection contre l’infection ;
 bain du nouveau-né ;
 soins de l’ombilic ;
 vaccinations ;
 allaitement maternel exclusif ;
12
 signes de danger :
o l’enfant tête mal ou ne tête pas ;
o l’enfant respire difficilement ;
o léthargie (l’enfant dort trop) ;
o convulsions ;
o hyperthermie ou hypothermie ;
o vomissements persistants / ballonnement abdominal ;
o infections sévères de l’ombilic (gonflement, écoulement, rougeur, pustules, mauvaise odeur).

CHAPITRE III :SURVEILLANCE DU NOUVEAU-NE PENDANT LA PREMIERE


QUINZAINE
Introduction
En maternité, sont accueillis les nouveau-nés asymptomatiques ou pauci symptomatiques, ≥ 35 SA
(semaines d’aménorrhée) et ≥ 2000 g.

La surveillance des 1ers jours porte sur :


 La bonne adaptation à la vie extra-utérine,
 L’établissement du lien mère-enfant,
 La mise en route de l’alimentation,
 Le dépistage d’anomalies physiques et/ou biologiques.
Le séjour en maternité (2 à 5 jours) doit permettre de répondre à ces différentes préoccupations en gardant
toujours à l’esprit que l’installation d’une bonne relation mère-enfant est essentielle au bon développement
de l’enfant.
1  -  La surveillance
Les différents points de surveillance sont :
 La température
 L’alimentation
 Le poids
 Les fonctions d’évacuation
 L’état général, le comportement
 Le sommeil

13
 La mise en place du lien mère-enfant.

De plus, au moins un examen médical est réalisé.


1. 1  -  La température
Elle est contrôlée plusieurs fois le 1er jour puis au moins 1 fois par jour, les jours suivants. Ceci
permet de vérifier l’efficacité des actions mises en place pour le maintien de la T° corporelle normale : 36,5
° C à 37,5 ° C. Les nouveau-nés ont besoin d’un environnement plus chaud qu’un adulte. Ils perdent 0,25 °
C/min à 24 ° C, si aucune précaution n’est prise. L’hypothermie est donc un risque important.
Mais, un environnement trop chaud est aussi néfaste pouvant entraîner une hyperthermie.

1. 1. 1  -  La prise de la T°
Elle est prise en axillaire sauf à la naissance où elle peut être prise en rectal (vérification de la
perméabilité anale).
Figure 1 : Température corporelle du nouveau-né (en °C)

Source : UVMaF

1. 1. 2  -  L’hypothermie

14
Les pertes thermiques sont de 4 ordres : évaporation, radiation, convection et conduction.
L’hypothermie peut être suspectée devant une cyanose périphérique, des geignements, un refus de boire,
une hypotonie. Une légèreacrocyanose est fréquente les premiers jours de vie sans signification
pathologique.
Dans ce cas, il faut :
 Contrôler la T°
 Réchauffer l’enfant par la peau à peau ou, si la T° est < 36 ° C, par une source de chaleur radiante ou dans
une couveuse
 Rechercher et corriger une éventuelle hypoglycémie
 Éviter les déperditions de chaleur (bain, courant d’air, etc.)
 Vérifier la T° au bout d’une heure et jusqu’à ce qu’elle se soit normalisée.
Des couvertures polaires sont de plus en plus utilisées pour aider au réchauffement du nouveau-né.

1. 1. 3  -  L’hyperthermie
Elle s’observe le plus souvent quand l’enfant est placé dans une pièce surchauffée, qu’il est trop
couvert ou qu’il a beaucoup criée.Il suffit de le découvrir et de le faire boire. Un bain d’1° C au-dessous de
sa T° corporelle permet aussi de baisser la T°. Comme pour l’hypothermie, la T° doit être contrôlée une
heure après et jusqu’au retour à la normale. En dehors d’amélioration des symptômes, face à une hypo ou
une hyperthermie confirmée, évoquer une infection néonatale.

1. 2  -  L’alimentation
La 1ère tétée doit avoir lieu si possible dans la 1ère heure de vie. La qualité de l’alimentation est
évaluée en relevant plusieurs données :
 L’heure des tétées et leur espacement
 La façon dont l’enfant a bu (succion, déglutition)
 Si l’allaitement est artificiel, la quantité ingérée
 Si l’allaitement est maternel, la durée de la tétée efficace, la prise d’un ou deux seins
 L’existence ou non de petits incidents : fausse route, toux, régurgitation, présence de glaires, vomissements
 Et bien sûr l’évolution de la courbe de poids après le 2ème jour.

1. 3  -  Le poids
Le nouveau-né est pesé entièrement nu, une fois par jour, si possible à la même heure et à distance
d’une tétée sur une balance tarée. La courbe de poids est un critère important d’appréciation de l’état de
l’enfant. Après une perte de poids de 5 à 10 % physiologique les 1ers jours (élimination du méconium et
résorption des œdèmes), la courbe devient ascendante à partir de J3-J4 avec un gain pondéral en moyenne
de 20 à 30 g par jour
15
1. 4  -  Les fonctions d’évacuation
1. 4. 1  -  Les urines
La 1ère miction doit survenir avant H12 à H48, selon les auteurs. En son absence, il faut envisager
une anomalie du rein ou des voies excrétrices. Mais le plus souvent, le retard n’est qu’apparent, le
nouveau-né ayant émis les 1ères urines à la naissance, sans que cela ait été remarqué.
La présence d’urines lors des changes et leur couleur doivent être notées. Elles peuvent comporter des
cristaux d’urate de soude, orangés, sans que ce soit pathologique. Quand c’est possible, on observe le jet
urinaire chez le garçon : il doit être puissant, en arc de cercle. En cas d’existence de valves de l’urètre
postérieure, l’écoulement se fait goutte à goutte.

1. 4. 2  -  Les selles


Le 1er méconium doit être émis avant H36. C’est une substance noire verdâtre et gluante.
Statistiquement, la première émission de méconium survient avant la 12ème heure de vie chez 69% des
nouveau-nés et avant la 24ème heure chez 94% des nouveau-nés. Le retard d’émission est souvent associé
à une pathologie organique (bouchon méconial, mucoviscidose, maladie de Hirschsprung).
L’aspect des selles se modifie progressivement les 1ers jours. Il diffère selon le mode d’allaitement :
 Jaune d’or, semi-liquide, avec parfois des grumeaux lors d’un allaitement maternel. Il y a des selles à
chaque tétée.
 Plus moulées lors de l’allaitement artificiel. 1 à 3 selles par jour.

1. 5  -  L’état général et le comportement


Ils sont à observer lors des soins, des examens, des tétées mais aussi pendant le sommeil.
Un nouveau-né dort en moyenne 20 h sur 24. Son état général sera évalué par :
 Sa respiration qui doit être calme autour de 40 mouvements /min.
 Sa coloration rosée qui signe une hématose correcte. Une pâleur est pathologique. Un ictère apparu avant
24 h de vie est toujours pathologique.
 Son attitude spontanée. Couché sur le dos, il est en quadriflexion, la gesticulation est symétrique.
 L’absence de trémulations. Leur présence signe souvent une hypocalcémie, une hypoglycémie ou un
syndrome de sevrage.
 La qualité de la succion lors de l’alimentation.

1. 7  -  La mise en place du lien mère-enfant

16
Par une interaction permanente, la mère et l’enfant, ainsi que le père vont vivre de manière
synchrone dès la naissance et durant les premières semaines de vie, cette relation va s’enrichir sans cesse.
C’est l’aboutissement de tous les facteurs qui sont entrés en jeu lors de la grossesse et de l’accouchement.

Dans certaines situations, cette relation fusionnelle peut se révéler extrêmement fragile et à la suite d’un
accident, d’un conflit, d’une complication, d’une déception, d’une simple erreur de puériculture, la magie
de l’interaction peut ne plus se faire. La relation psychoaffective entre les parents et l’enfant s’établit alors
avec difficulté, ou de façon déviante, se détériorant secondairement jusqu’au rejet, l’hostilité, l’indifférence
voire même la maltraitance. L’équipe soignante doit donc toujours être, et d’autant plus dans l’optique de
la sortie, à l’affût de la moindre situation à risque. On trouve des signes d’alarme ou des situations devant
faire craindre des troubles de la relation mère-enfant tout au long de l’histoire de la femme et de sa
grossesse. Dans l’histoire de la mère, on peut noter une mère isolée (aux conditions socio-économiques très
défavorables, adolescente, maltraitée dans son enfance, psychiatrique, alcoolique, toxicomane), un
événement émotionnel grave (départ du partenaire, deuil, perte d’emploi), des antécédents de décès
néonatal au cours d’une grossesse précédente.
Dans l’histoire de la grossesse, on peut noter une grossesse non désirée, cachée ou pathologique, le
désir initial d’IVG. L’accouchement pathologique particulièrement long et douloureux, voire la césarienne
non prévue, peuvent être à l’origine de troubles émotionnels chez la mère ; tout comme certains problèmes
liés à l’enfant comme une erreur de prévision de sexe, une malformation ou autre problème qui
nécessiterait le transfert de l’enfant dans un service spécialisé. En suites de couches, les premières relations
doivent être surveillées étroitement par l’équipe : désintérêt, intolérance aux cris de l’enfant, absence de
volonté d’assurer les soins, phases d’agressivité. Au moment de la décision de sortie, il est important de
savoir s’il y a eu organisation au foyer pour l’arrivée du nourrisson. Il faut être vigilant face aux sorties
précipitées ou au contraire aux refus de quitter la maternité. C’est à travers les soins, l’attitude générale de
la mère vis-à-vis de son enfant mais aussi des propos émis par celle-ci que les soignants pourront tenter de
repérer la mise en place de ce lien. Il est primordial de rester dans l’accompagnement et d’éviter tout
jugement de valeur pour pouvoir accompagner efficacement les mères, les couples dans ce cheminement
qui ne va pas de soi pour tous.

1. 8  -  La surveillance médicale


Le 1er examen complet doit être réalisé par une sage-femme ou un pédiatre dans les premières 24 heures de
vie. Son but principal est de s’assurer que le pronostic vital n’est pas engagé.
Avant la sortie de la maternité, un autre examen doit être réalisé par un pédiatre. Les objectifs de ces
examens sont :
 De s’assurer de la normalité des grandes fonctions physiologiques,

17
 De dépister les anomalies ou malformations susceptibles de nécessiter une surveillance particulière ou une
prise en charge rapide.

CHAPITRE IV :SURVEILLANCE DE DEVELOPPEMENT STATURO


PONDERAL
Avant de commencer… Ce chapitre s’intègre dans la perspective des grands axes du
développement du nourrisson, de l’enfant normal, c’est-à-dire : l’évaluation de ses composantes
psychomotrices et intellectuelles, celle de sa croissance staturo-pondérale, le dépistage précoce de
handicaps, le contrôle des apports nutritionnels, la prévention des maladies infectieuses notamment par le
respect du calendrier vaccinal.

1  -  Pour bien comprendre


2 1  -  Préambule

Entre la fécondation qui détermine la cellule initiale, et l’adolescence où se mettent en place les
fonctions de reproduction, l’enfant…
 nouveau-né : < 1 mois ;
 nourrisson : 1 mois–2 ans ;
 jeune et grand enfant : 2 ans–début de la puberté ;
 adolescent : après le début de la puberté.
… est un être en voie de développement…
 développement psychomoteur;
 développement staturo-pondéral;
 développement pubertaire.
… dont les besoins doivent être couverts en premier lieu par l’environnement parental…
 besoins nutritionnels ;
 besoins affectifs ;
 besoins éducatifs.
… et dont la vulnérabilité doit être protégée…
 des conséquences de handicaps non dépistés ;
 de pathologies infectieuses ± sévères, notamment par les vaccinations ;
 d’éventuelles perturbations de sa qualité de vie au sein de l’environnement familial.
De tels objectifs justifient :
 un suivi rigoureux particulièrement étroit de la naissance jusqu’à 2 ans ;

18
 et des contrôles par des examens de santé systématiques ± obligatoires.

1. 2  -  Axes de surveillance évolutive


Le suivi médical pédiatrique s’inscrit autour de 5 axes de surveillance évolutive :
 le développement psychomoteur et intellectuel ;
 le développement staturo-pondéral par l’analyse des courbes de croissance ;
 le dépistage spécifique d’anomalies susceptibles de conduire à un handicap ;
 le contrôle de la couverture des besoins nutritionnels et le dépistage de l’obésité ;
 la prévention de maladies infectieuses par les vaccinations et l’appréciation des conditions de vie.
L’ensemble de ces objectifs sera réévalué à chaque examen à l’aide des données anamnestiques et
cliniques. Le contrôle de leur adéquation sera illustré par des exemples d’évaluations successives, guidées
par la lecture du contenu du carnet de santé, lors de certains examens recommandés.

À ces objectifs s’ajoute aussi l’évaluation des conditions de vie familiale et en collectivité.
Axes du suivi : développement psychomoteur, croissance staturo-pondérale, dépistages des troubles
sensoriels et orthopédiques, évaluation des apports nutritionnels, respect du calendrier vaccinal.

1. 3  -  Carnet de santé de l’enfant


C’est un outil de liaison indispensable à la connaissance médicale partagée de l’enfant. Strictement
confidentiel, sa communication relève de la seule autorisation et du seul choix des parents. Toute personne
appelée par sa profession à prendre connaissance des renseignements qui y sont inscrits est astreinte au
secret professionnel. La dernière version contient plusieurs sections :
 éventuelles pathologies au long cours, allergies, antécédents familiaux ;
 données de la période périnatale (accouchement, séjour en maternité) ;
 synthèses des examens de santé recommandés et du contenu des consultations ;
 courbes de croissance staturo-pondérale ;
 synthèses des examens buccodentaires ;
 éventuelles hospitalisations, examens radiologiques, transfusions ;
 vaccinations réalisées et éventuelles maladies infectieuses contractées.
Il comporte de nombreuses indications pour les médecins, en mentionnant les informations importantes à
rechercher ainsi que les différents tests à utiliser selon les âges. Les repères du développement du
nourrisson, de l’enfant et de l’adolescent, précisés tout au long du carnet, peuvent servir de support lors de
la consultation, et conduire les parents à poser des questions. Il contient également des conseils pratiques
(modalités de l’allaitement, l’alimentation), des conseils de prévention (mort inattendue du nourrisson,

19
bébé secoué, obésité, troubles sensoriels, accidents domestiques), ainsi que des propositions de conduites à
tenir devant des situations pathologiques fréquentes (fièvre, diarrhée).

Examen du 8e jour (1er certificat)

Il doit évaluer notamment :


 le déroulement de la grossesse et de l’accouchement :
o antécédents maternels et familiaux, gestité et parité, suivi obstétrical, pathologies,
o âge gestationnel, présentation, durées de travail et de rupture de la poche des eaux,
o voie d’accouchement, couleur du liquide amniotique, fièvre maternelle ;
 l’état de l’enfant à la naissance et au cours des premiers jours de vie :
o paramètres (taille, poids, périmètre crânien), Apgar, gestes pratiqués à la naissance,
o examen physique : FR, FC, pouls, souffle cardiaque, organomégalie, tonus, ictère,
o pathologies de la 1re semaine de vie (oxygénothérapie, intubation, antibiothérapie) ;
 les dépistages :
o anomalies congénitales (syndrome polymalformatif, fente labiopalatine, omphalocèle),
o dépistages sensoriels (visuel et auditif), dépistage orthopédique,
 le mode d’allaitement (avec les supplémentations vitaminiques).
Il convient aussi de s’assurer de l’évolution pondérale depuis la naissance. Tout nouveau-né
symptomatique est suspect d’infection néonatale jusqu’à preuve du contraire.
Examen de J8 : dépistage précoce des anomalies congénitales.

Examen du 9e mois (2e certificat)


Il doit évaluer notamment :
 les antécédents médicaux jusqu’à cet âge :
o otites et affections bronchopulmonaires à répétition,
o accidents domestiques (intoxication, brûlure, chute ou traumatisme),
o éventuelles hospitalisations ;
 les affections actuelles :
o troubles de l’alimentation ou du sommeil, eczéma,
o anomalies organiques (cardiopathie congénitale, malformation urinaire…).
Il doit aussi contrôler le bon déroulement des 5 axes de suivi :
 le développement psychomoteur :
o tient assis sans appui, se déplace, motricité symétrique des 4 membres,
o saisit un objet avec participation du pouce, pointe du doigt,
o réagit à son prénom, répète une syllabe, joue à « coucou, le voilà » ;
 le développement staturo-pondéral :
20
o mesure du poids, de la taille et du périmètre crânien,
o report des données sur les courbes de croissance ;
 les dépistages sensoriels :
o visuels : transparence cornéenne, globes et pupilles, strabisme, poursuite oculaire,
o auditifs : retournement à un bruit, examen des tympans, test d’audiologie quantitative ;
 les modalités d’alimentation (allaitement, diversification) ;
 le respect du calendrier vaccinal (primo-vaccinations).
Il convient d’indiquer aussi les données de l’examen somatique général, et d’évaluer les conditions de vie
(sommeil, rythme de vie, pleurs, mode de garde, animaux à domicile, risques de saturnisme).

Examen du 24e mois (3e certificat)


Il doit évaluer notamment :
 les antécédents médicaux jusqu’à cet âge :
o otites, affections bronchopulmonaires répétées (≥ 3 « sifflantes »),
o accidents domestiques, nombre d’hospitalisations depuis le 9e mois ;
 les affections actuelles :
o troubles de l’alimentation ou du sommeil, eczéma,
o allergies, anomalies organiques.
Il doit aussi contrôler le bon déroulement des 5 axes de suivi :
 le développement psychomoteur :
o marche acquise, motricité symétrique des 4 membres,
o superpose des objets, nomme au moins une image,
o comprend une consigne simple, associe 2 mots ;
 le développement staturo-pondéral (calcul de l’IMC) ;
 les dépistages sensoriels (visuel et auditif) ;
 les modes d’alimentation ;
 le respect du calendrier vaccinal (primo-vaccinations et rappels).
L’accent est mis sur le dépistage précoce des signes d’autisme.
Les signes devant alerter chez l’enfant âgé de moins de 3 ans sont : un niveau faible de réactivité aux
stimuli sociaux (pas de réponse à l’appel par son prénom, manque d’intérêt pour autrui, préférence des
activités solitaires), des difficultés dans l’accrochage visuel et dans l’attention conjointe ou l’imitation, des
perturbations dans le développement du langage, l’absence de comportement de désignation des objets à
autrui, l’absence d’initiation de jeux simples ou de participation à des jeux sociaux imitatifs, l’absence de
jeu de faire semblant, des intérêts inhabituels ou des activités répétitives avec les objets. Il convient
d’indiquer aussi les données de l’examen somatique général, l’évolution de la dentition, et d’évaluer les
conditions de vie de l’enfant au sein de sa famille.

21
CHAPITRE V : HYGIENE DU NOUVEAU-NE
I-  Les soins
Ils comportent les changes, la toilette et les soins du cordon. Les changes sont réalisés en moyenne 7 à
8 fois par jour. Les soins du cordon doivent être faits au moins 1 fois par jour et dès qu’il est souillé par des
urines ou des selles. La toilette est quotidienne. Elle peut être pratiquée partiellement pour éviter le
refroidissement du nouveau-né ; un bain peut aussi être donné.Pour ce dernier, la technique et le
déroulement varient selon les lieux. Mais, quelle que soit la technique, c’est une pratique qui demande :
 des aptitudes d’observation, d’organisation, de rapidité d’exécution (risque d’hypothermie),
 des connaissances en hygiène,
 une capacité à se mettre en lien avec le nouveau-né et sa mère.
Les objectifs visés sont une bonne hygiène du nouveau-né, son confort et l’apprentissage et l’information
des parents sur ces soins de base. Les soins du cordon ont pour but la prévention de l’infection, le séchage
du cordon et la bonne cicatrisation de la zone d’insertion.

1. 1  -  Le bain
1. 1. 1  -  Le matériel nécessaire
Les emballages et les dates de péremption sont toujours vérifiés avant utilisation.
 Produits pour la désinfection et la protection des mains
 Matériel pour le bain : savon, gants, serviettes, thermomètre de bain
 Matériel pour le cordon : solution antiseptique, compresses stériles, +/- pince pour enlever le clamp de Bar
 Matériel pour le visage : sérum physiologique, cotons,
 Accessoires : pèse bébé taré avec une feuille de protection, thermomètre
 Layette adaptée au nouveau-né et à la T° du lieu, couche
 Linge de literie
 Thérapeutiques : Vit K1 ou D, crème protectrice pour le siège
 Produits et matériel pour la désinfection des surfaces

1. 1. 2  -  Le déroulement
 Ne jamais laisser seul un enfant sur la table à langer
 Préparation du matériel et de l’environnement
 Préparation du bain : l’eau doit être à 37° C. Il faut tenir compte du temps de déshabillage et donc prévoir
quelques degrés au-dessus.
 Déshabillage du nouveau-né : sans tirer sur les membres ou les vêtements. En décubitus ventral, les bras
doivent être relevés. Il faut commencer par le siège car s’il est souillé, on le nettoie et on finit le
déshabillage ensuite.
22
 Nettoyage du siège et des organes génitaux si souillés
 Prise de la T° si nécessaire
 Inspection du cordon et de la peau
 Vérification de la présence des 2 bracelets d’identification (poignet et cheville controlatérale)
 Pesée
 Savonnage :
o Cuir chevelu si rinçage sous l’eau
o Cou (tête en légère extension)
o Membres supérieurs en insistant sur les plis et les espaces interdigitaux
o Thorax, dos
o Membres inférieurs en allant des pieds vers les hanches
o Plis inguinaux, organes génitaux
o Siège, sillon inter fessier et fossette sacrée
 Bain ou rinçage sous l’eau. Si bain, savonnage et rinçage du cuir chevelu
 Séchage : plis ++
 Rhabillage partiel : body et brassière et +/- bonnet et chaussons ; couche posée sous le siège ; utiliser la
méthode de la pince pour enfiler les manches
 Soins du cordon : soin antiseptique ou détersion
 Couche (pénis vers le bas) et fin de l’habillage
 Soins du visage :
o Bien maintenir la tête
o Nettoyage des yeux avec sérum physiologique sur coton sans repasser au même endroit avec le même
coton
o Nettoyage du pavillon des oreilles
o Nettoyage du visage : front, nez, ailes du nez, joues, menton et contour de la bouche
 Changement de la literie et désinfection du berceau si besoin
 Réinstallation du nouveau-né et de son environnement
 Rangement, nettoyage et désinfection du matériel et de l’environnement
 Transmissions orales et écrites

23
CHAPITRE VI : BESOINS DE NUTRITION

Introduction
Actuellement, environ 40% des nouveau-nés ont une alimentation lactée. Ce taux augmente à environ 60%
à un mois. L’Académie française de médecine rappelle en 2009 dans son rapport sur l’alimentation du
nouveau-né « la supériorité de l’allaitement maternel » sur l’alimentation lactée. Il reste néanmoins
essentiel de connaître les modalités de cette dernière. Ceci permet de répondre à toutes les situations de
mise en place d’une alimentation lactée que ce soit initialement à la naissance par choix parental ou contre
indication à l’allaitement maternel et ce, jusqu’à la diversification alimentaire. Ainsi seront présentés dans
un premier temps les besoins nutritionnels du nouveau-né pour dégager ensuite les modalités pratiques de
l’alimentation lactée.

1  -  Les besoins du nouveau-né à terme


1. 1  -  Les besoins en nutriments
La croissance rapide du nouveau-né nécessite des apports énergétiques précis :
 120 cal/kg/j de 0 à 3 mois
 110 cal/kg/j de 4 à 9 mois
Ces besoins énergétiques sont couverts par des apports précis en nutriments.

1. 1. 1  -  En protéines
L’apport en protéines doit être de :
 2 g/kg/j jusqu’à 3 mois,
 1,5 g/ kg/j jusqu’à 6 mois.
L’apport protéinique doit représenter environ 10% de l’apport énergétique total ingéré en tenant compte
que l’absorption des protéines de lait de vache se fait à hauteur de 90%. En raison de leurs biodisponibilités
différentes, les protéines du lait de vache sont mieux absorbées que celles d’origine végétale (mais toujours
moins que celle du lait maternel). Les protéines apportées doivent réunir également des Acides Aminés
essentiels (Leucine, Isoleucine, Valine, Lysine , Méthionine, Thréonine, Tyrosine , Phénylalanine) et des
Acides Aminés comme l’Histidine, la Cystéine et la Taurine dont les carences peuvent limiter la
croissance.

1. 1. 2  -  En glucides

24
L’apport en glucides doit être de 12 à 24gr/kg/j. Les glucides doivent apporter 40% de
l’apport énergétique total.

1. 1. 3  -  En lipides
L’apport en lipides doit être de 360 mg/kg/j. Les lipides doivent apporter 50% de l’apport
énergétiquetotal.
A cause de la relative immaturité de la lipolyse intestinale du nouveau-né, les AG saturés à longues chaines
sont mal absorbés. L’apport doit se faire donc essentiellement par des triglycérides à chaines moyennes
comportant également des AG essentiels à la croissance neuronale (acide linoléique et acide linolénique).
Les besoins en nutriments sont donc essentiels comme également des apports suffisants en fer, calcium,
phosphore, magnésium et oligo-éléments ; tous couverts par l’alimentation lactée. Il existe cependant une
supplémentation en vitamines à prescrire en sus de l’alimentation.
1. 2  -  Les besoins ou supplémentations en vitamines
1. 2. 1  -  La vitamine K1
Elle est indispensable à la synthèse de certains facteurs de la coagulation (II, VII, IX et X).
Elle prévient la maladie hémorragique du nouveau-né. Tous les nouveau-nés reçoivent une
supplémentation de 2 mg en Vitamine K1 per os à la naissance et entre le 2 ème et le 7ème jour.
Par la suite, seuls les enfants allaités exclusivement au sein reçoivent une supplémentation hebdomadaire
per os de 2 mg. Les laits artificiels étant supplémentés en vitamine K1, il est inutile de prescrire cette
vitamine dans le cadre d’une alimentation lactée ou mixte.

1. 2. 2  -  La vitamine D (calciférol)


Elle est indispensable au maintien de l’homéostasie phosphocalcique et à la minéralisation du squelette et
prévient le rachitisme. Cette vitamine est soit :
 d’origine végétale (ergocalciférol ou vitamine D2)
 d’origine animale (cholécalciférol ou vitamine D3)

Les laits artificiels étant déjà partiellement supplémentés en vitamine D, les apports quotidiens seront
différents selon le mode d’alimentation.
Tableau récapitulatif sur la vitamine D

UI = Unités Internationales
Note : il existe des supplémentations en vitamine D :

25
 en une seule prise pour plusieurs mois. Cette posologie peut être adaptée si le praticien doute de
l’observance quotidienne.
 associées à une supplémentation en fluor.

1. 2. 3  -  Le fluor
La supplémentation en fluor a une action de prévention de la carie dentaire par l'action systémique des
fluorures. Cependant, la maîtrise des apports fluorés est indispensable car la multiplication des sources
potentielles de fluor (eau courante et minérale, sel fluoré, médicaments, brossage des dents à partir de 6
mois) peut conduire à des surdosages (fluorose). En parallèle, 15 % des régions françaises ont une eau
courante qui ne nécessite pas une supplémentation en fluor avec des taux au-delà de 0,3 mg/L. Les parents
peuvent se renseigner en mairie pour connaître la composition chimique de leur eau du robinet.
Tableau récapitulatif sur le Fluor.La dose ne doit pas dépasser 1mg de fluor par jour d’où l’intérêt d’un
bilan d’apports fluorés à réaliser avant toute prescription.

CHAPITRE VII : PREVENTION DE L’hypothermie


Introduction
L'hypothermie est une température interne < 35 à 35,5°C. Elle peut être purement
environnementale ou révéler une maladie intercurrente. Le traitement consiste dans le réchauffement et la
correction de la cause.
La température rectale normale des enfants à terme et prématurés est de 36,5 à 37,5 °C Bien que
l'hypothermie corresponde à une température centrale < 35 à 35,5 °C, un stress au froid à des températures
plus élevées est possible lorsque la perte de chaleur nécessite une augmentation de la production
métabolique de chaleur.

I. Physiopathologie
L'équilibre thermique du nouveau-né est affecté par l'humidité relative, les courants d'air, la proximité
de surfaces froides et la température ambiante. Le nouveau-né est prédisposé à une perte de chaleur rapide
et donc à une hypothermie du fait d'un ratio surface corporelle/poids élevé, qui est encore plus élevé chez le
nouveau-né de faible poids de naissance. Une perte de chaleur radiante se produit lorsque la peau nue est
exposée à un environnement contenant des objets plus froids. La perte de chaleur par évaporation se
produit lorsque le nouveau-né est mouillé par le liquide amniotique. La perte de chaleur par conduction se
produit lorsque le nouveau-né est placé en contact avec une surface ou un objet froid. Une perte de chaleur
convective se produit lorsqu'un flux d'air ambiant plus froid transfère la chaleur loin du nouveau-né.
Une exposition prolongée et méconnue au froid peut détourner des calories de la production de chaleur et
ainsi diminuer la croissance. Les nouveau-nés ont une réponse métabolique au refroidissement qui

26
implique une thermogenèse chimique (sans frisson) activée par décharge nerveuse sympathique de
noradrénaline dans la graisse brune. Ce tissu spécialisé du nouveau-né, localisé au niveau de la nuque,
entre les omoplates et autour des reins et des surrénales, réagit au froid par une lipolyse suivie d'une
oxydation ou ré-estérification des acides gras qui sont libérés. Ces réactions produisent localement de la
chaleur et le riche réseau sanguin irriguant la graisse brune permet de transférer cette chaleur au reste de
l'organisme du nouveau-né. Cette réaction augmente le taux métabolique et la consommation d'O 2 de 2 à 3
fois. Ainsi, chez le nouveau-né en insuffisance respiratoire (p. ex., prématuré avec syndrome de détresse
respiratoire), le froid peut également entraîner une hypoxie tissulaire et des lésions neurologiques.
L'activation des réserves de glycogène peut provoquer une hyperglycémie transitoire. L'hypothermie
persistante peut provoquer une hypoglycémie et une acidose métabolique, et elle augmente le risque de
septicémie d'apparition tardive et de mort.

2. Étiologie
L'hypothermie peut être due à des facteurs environnementaux, à des troubles qui
compromettent la thermorégulation (p. ex., sepsis [ Sepsis néonatal], à une hémorragie intracrânienne [
Hémorragie intracrânienne], à un sevrage médicamenteux [ Exposition prénatale aux drogues]), ou à une
combinaison de ces éléments. Les facteurs de risque d'hypothermie comprennent l'hypertension maternelle
( Hypertension pendant la grossesse), l'accouchement par césarienne ( Accouchement par césarienne) et les
scores d'Apgar bas ( Réanimation néonatale : Bilan).

3. Traitement
 Réchauffement dans une couveuse ou sur une table radiante.
L'hypothermie est corrigée en réchauffant le nouveau-né dans une couveuse ou sur une table radiante. Le
nouveau-né doit être surveillé et traité en cas d'hypoglycémie néonatale, hypoxémie et apnée. Des
pathologies sous-jacentes comme un sepsis, un sevrage ou une hémorragie intracrânienne nécessitent un
traitement spécifique.

4. Prévention
L'hypothermie peut être évitée en séchant immédiatement le nouveau-né, puis en
l'enveloppant (tête comprise) dans une couverture chaude pour empêcher les pertes évaporatives,
conductives et convectives. Les nourrissons prématurés de très faible poids à la naissance tirent également
profit d'un enveloppement occlusif en polyéthylène au moment de l'accouchement. Un nouveau-né pris en
charge en réanimation ou en observation doit être placé sous une chaleur radiante pour éviter les pertes
radiantes. Le nouveau-né malade doit être maintenu dans un environnement thermique neutre afin de
réduire le métabolisme de base. La bonne température de la couveuse varie en fonction du poids de

27
naissance du nouveau-né et de son âge postnatal, et de l'humidité dans la couveuse. L'alternative est
d'utiliser un mécanisme de chauffage, avec servocontrôle, pour maintenir la température cutanée à 36,5° C.

CHAPITRE VIII : PRÉVENTION DES INFECTIONS


1. 1  -  Bases immunologiques
1. 1. 1  -  Connaître les différents types de vaccins
Définition d’un vaccin
Les vaccins à usage humain sont des préparations contenant des substances antigéniques
destinées à induire, chez le sujet auquel elles sont administrées, une immunité active spécifique contre un
agent infectieux donné (bactérien, viral, voire parasitaire).

Compositions des préparations vaccinales


 Vaccins vivants ou atténués :
o agents infectieux entiers (virus, bactéries) dont la virulence est réduite après mutation ;
o ex. : BCG, ROR, vaccin varicelle.
 Vaccins tués ou inactivés :
o agents infectieux entiers inaptes à la multiplication du fait d’un traitement physique ou chimique ;
o ex. : vaccin poliomyélite, hépatite A.
 Vaccins sous-unités (antigènes vaccinaux purifiés) :
o antigènes spécifiques de l’agent infectieux après traitement ou après fabrication de novo ;
o ex. : anatoxines diphtérique et tétanique, polyosides (polysaccharides) capsulaires des pneumocoques,
méningocoques et d’Haemophilus influenzae b, antigènes divers et purifiés des vaccins coquelucheux
acellulaires, hépatite B…

28
Calendrier de vaccination
Age vaccins Maladies cibles
A la naissance B.C.G. Poliomyélite,
Polio 0 tuberculose
Hep B0(si mère porteuse) Hépatite B
À 6 semaines de la naissance DTCP/ Diphtérie,
HepB 1 tétanos
HIB1 coqueluche
Polio 1 Hépatite B
Rotarix* 1 Infections à Haemophilus b
poliomyélite
Diarrhée à rotavirus
10 semaines de la naissance DTCP/HepB 2-Hib2 + Polio 2 Diphtérie,
Rotarix* 2 tétanos
coqueluche
Hépatite B
Infections à Haemophilus b
poliomyélite
Diarrhée à rotavirus
14 semaines de la naissance DTCP/HepB3-Hib3 3 + Polio 3 Diphtérie,
Rotarix* 3 tétanos
coqueluche
Hépatite B
Infections à Haemophilus b
poliomyélite
Diarrhée à rotavirus
9 mois VAR Rougeole
VAA Fièvre jaune
VIT A Avitaminose
15 mois ROR* Rougeole-Oreillons-Rubéole
De 16à18 MOIS PENTAXIM* Diphtérie,
(DTC-Polio-ACT HiB)1er rappel tétanos
EUVAX* coqueluche
Hépatite B
Infections à Haemophilus b
poliomyélite

A 2ans MENINGO A+C* Méningite à méningocoque A


PNEUMO 23* et C
TYPHIM Vi* Infections à pneumocoques
Fièvre typhoïdes

*Vaccins recommandés (hors PEV)

29
1. 1. 2  -  Réponse immune
La réponse immune liée à l’administration du vaccin a pour effet d’éviter ou d’atténuer la
maladie naturelle ou ses conséquences délétères lors d’un contact ultérieur avec l’agent infectieux.
Elle est proche de celle induite par l’agent infectieux lui-même. L’augmentation de l’immunogénicité
des vaccins est assurée par les substances dites adjuvantes (hydroxyde ou phosphate d’aluminium).
L’antigène vaccinal est capté par la cellule présentatrice d’antigène (cellule APC ou dendritique), qui
le dégrade en peptides pouvant se lier aux antigènes du complexe majeur d’histocompatibilité, avant
d’activer les lymphocytes (CD4 + et CD8 +). Le premier contact avec l’antigène produit une réponse
anticorps dite primaire, mettant en jeu une synthèse rapide d’IgM, puis une synthèse plus lente d’IgG
et IgA, ainsi que la production de cellules B mémoires.

Allaiter votre bébé au sein


Le lait maternel est parfaitement adapté au nouveau-né. C’est un aliment vivant contenant des
immunoglobulines IgA – des protéines jouant un rôle essentiel dans la défense de l’organisme contre les
agressions – et des lymphocytes appelés cellules immunitaires qui colonisent l’intestin du bébé. Le lait
maternel est également riche en probiotiques : ce sont des sucres qui permettent aux bactéries bénéfiques
vivant dans l’intestin de se développer. Et une bonne flore intestinale aide à mieux résister aux virus et
bactéries. Aujourd’hui, c’est confirmé, les bébés allaités ont moins de rhinopharyngites, d’otites, de gastro-
entérites et de diarrhées, car leurs voies respiratoires et digestives sont mieux protégées.
Ne pas fumer, c'est mieux

Le tabagisme passif, en clair, l’inhalation involontaire de la fumée dégagée par une cigarette a des effets
sur la santé humaine. Les cils vibratiles qui tapissent les muqueuses respiratoires ont du mal à remplir leur
mission, c’est-à-dire conduire les sécrétions vers les orifices (oreilles, nez, gorge) en contact avec
l’extérieur. Le mucus reste donc « prisonnier », ce qui favorise les rhinos, les otites et les bronchiolites
chez les tout-petits.
On choisit une alimentation riche en vitamines et minéraux

Rien ne vaut une alimentation diversifiée pour doper le système immunitaire. Parmi les nutriments qui
participent à son bon fonctionnement : le fer, dans la viande, rouge surtout, et dans les laits 1er et 2e âges et
de croissance, ainsi que les vitamines, en particulier la C. Quand un enfant manque de fer et de vitamine C,
il est pâle, toujours fatigué et enrhumé, prêt à attraper « tous les virus qui traînent » ! la viande rouge et les
lentilles pour le fer. L’orange, le brocoli, le persil… pour la vitamine C. Votre enfant doit trouver dans son
alimentation quotidienne tout ce dont il a besoin ! Exception : la vitamine D présente en quantité

30
insuffisante. De la naissance à 3 ans, une supplémentation est recommandée pour assurer une bonne
immunité.
10 règles d'or à respecter :

1.Veillez à vous laver les mains à l’eau et au savon pendant trente secondes chaque fois que vous vous
occupez de votre bébé… mais aussi en sortant des toilettes. Un geste simple qui suffit à le protéger des
germes responsables de la gastro ou de la bronchiolite par exemple… Inutile donc de javelliser toute la
maison!
2. Si votre conjoint, les grands frères et sœurs ou vous-même avez un rhume ou n’importe quelle autre
maladie, interdiction de faire des bisous sur le visage ou les mains de votre tout-petit. C’est frustrant, mais
c’est pour son bien. Quant au port du masque, les pouvoirs publics le préconisent, mais ce n’est pas
vraiment entré dans nos habitudes. Certains médecins trouvent la mesure un peu excessive, d’autres sont
pour. A vous de voir.

3.Évitez, autant que possible, les lieux de forte affluence avec votre bébé, qu’il soit malade ou pas. Le bus,
le métro, les grandes surfaces… si vous pouvez vous en passer, n’hésitez pas une seule seconde. Ce sont de
vrais bouillons de culture… d’un intérêt très relatif pour un nourrisson.

4.À proscrire absolument, même si vous n’êtes pas malade et lui non plus : goûter sa soupe avec sa cuillère
puis le faire manger avec cette même cuillère ! Ramasser sa tototte par terre, la mettre dans la bouche pour
la nettoyer et la lui redonner ! Idem avec la tétine du biberon ! Vous êtes porteuse de germes sans danger
pour vous mais qui peuvent le rendre malade.
5.N’hésitez pas à sortir avec lui au grand air pour une balade dans le square, en forêt ou dans un jardin
public. Un bébé ne doit pas vivre sous cloche, et une promenade dans un endroit aéré est très vivifiante… à
condition qu’il soit bien couvert.
6. Une fois à la maison, inutile de rajouter des couches de vêtements. Pensez bien à les découvrir… comme
vous le faites pour vous, tout simplement. Les tout-petits sont souvent trop habillés à l’intérieur et attrapent
froid quand ils sortent.
7. Pensez à bien aérer sa chambre, une bonne demi-heure tous les matins, pour assainir l’atmosphère. Ne la
surchauffez pas : 18 ou 19 °C, c’est amplement suffisant.
8.Ne multipliez pas les peluches dans sa chambre. Abandonnez, si possible, tentures, moquettes, doubles
rideaux et tapis, véritables nids à poussières et à acariens. Préférez les voilages et le parquet. Vous éviterez
ainsi qu’il ne devienne allergique !
9. Pensez à lui laver le nez régulièrement, lorsqu’il est en combré, avec du sérum physiologique. Un geste
encore une fois très simple mais qui permet réellement d’éviter qu’un petit rhume de rien du tout évolue
vers une inflammation ou une surinfection…

31
10. Ce n’est évidemment pas simple mais, lorsque c’est possible, privilégiez les modes de garde chez une
assistante maternelle ou chez vous. On fait ce que l’on peut bien sûr, mais dans l’idéal, il faudrait trouver
un mode de garde qui ne nécessite pas d’emprunter les transports en commun et qui n’implique pas une
trop grande concentration d’enfants, les premiers mois en tout cas

CHAPITRE IX : BESOINS DE SECURITE


I. Relations affectives du nouveau-né
Les premières études sur les interactions et comportements sociaux des jeunes enfants
remontent aux années 70. Toutes les mères doivent savoir que leur bébé n'est pas un être végétatif,
incapable de les comprendre et de réagir à leurs sollicitations mais que, au contraire, il organise ses
expériences, il est "compétent". Non seulement le foetus, puis le nouveau-né et le nourrisson éprouvent des
sensations et en gardent une "mémoire" mais en plus, une interaction précoce existe entre l'enfant et sa
mère.
Pour Brazelton "le bébé fait au moins la moitié du chemin dans la direction de son père et de
sa mère". Il y a comme le dit Montagnerune "véritable partie de tennis qui se joue entre l'enfant et sa mère
(ou son père)". Dès les premiers jours de sa vie, le nouveau-né est capable de répondre et d'échanger avec
sa mère et son père. Ses cinq sens lui permettent de tester toute une gamme de sensations et d'utiliser
différentes structures communicatives. Leurs relations sociales et affectives occupent une place centrale
dans les premières phases de leur développement. Dès la naissance, le nouveau-né manifeste un "état
d'esprit" et des réactions spécifiques. Cet ensemble de tendances innées constituent le "tempérament" du
nouveau-né : ainsi certains bébés pleurent beaucoup et s'agitent, d'autres, au contraire, sont plus calmes et
restent silencieux en gardant les yeux ouverts.
II. Les interactions mère-enfant
Quelques travaux (comme ceux de Bowlby) sont centrés sur l'évolution de l'attachement de la
mère pour son enfant. En 1970, Robson et Moss ont montré que les premiers jours de la vie de l'enfant sont
caractérisés chez la mère par une atmosphère de vague à l'âme et de neutralité affective floue d'où va
émerger petit à petit le sentiment d'attachement qui se concrétise surtout à partir du contact "oeil à oeil".
L'instinct maternel n'apparaît pas instantanément à la naissance.
Irène Lézine a montré elle aussi que durant les premiers jours suivant la naissance, la mère éprouve un état
de fatigue et est essentiellement préoccupée par l'intégrité physique du bébé. Elle est soulagée de sentir que
l'enfant est entre les mains du personnel soignant. Au quatrième jour de la vie du nouveau-né, la mère
commence à personnaliser sa relation avec le bébé et ceci s'accompagne d'une modification de la
manipulation de l'enfant, de l'effleurement et des commentaires verbaux.

32
D'autres auteurs montrent comment les attitudes maternelles orientent le développement de la personnalité
de l'enfant à travers des mécanismes d'interaction qui leur sont personnels. Ces mécanismes se définissent
par rapport à la capacité des mères à répondre aux besoins de leur enfant avec souplesse, confiance ou au
contraire avec rigidité. Selon Irène Lézine, la mère et le bébé s'ajustent progressivement l'un à l'autre.
Les interactions dépendent aussi des pratiques qui entourent la naissance dans les institutions. Dans les
maternités traditionnelles, les conditions d'accueil ne permettent pas à la mère et l'enfant d'avoir la
possibilité de se comporter librement. Les pratiques techniques qui entourent la naissance n'encouragent
pas le couple mère-enfant à communiquer, à interagir. Elles sont certes indispensables en cas de souffrance
néonatale mais beaucoup sont appliquées à titre de routine et entravent l'établissement de liens de bonne
qualité.
III. L'attachement
L’attachement est un lien affectif et social développé par une personne envers une autre.
Dans la théorie de l’attachement développée par BOWLBY, à partir de travaux d’observation, « la
propension à établir des liens forts avec des personnes particulières existe dès la naissance et se maintient
tout au long de la vie » .Le besoin d’attachement est un besoin primaire, inné chez l’homme.
Cet attachement se développe à partir de comportements innés : pleurs, succion, agrippement qui
permettent de maintenir la proximité physique et l’accessibilité à la figure d’attachement privilégiée qui est
le plus souvent représentée par la mère.
IV. Sevrage du bébé

Comme plus de la moitié des mères en France, vous avez choisi d'allaiter votre enfant. Il a ainsi profité des
qualités nutritionnelles et immunologiques irremplaçables de votre lait, bénéfiques même pendant une
période de courte durée. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande, pour la bonne santé du
tout-petit, un allaitement exclusif pendant six mois.
1. De nombreuses questions
Les semaines ont passé et aujourd'hui, que ce soit pour des raisons de reprise d'activité
professionnelle, de lassitude ou encore sous la pression de votre entourage, vous avez décidé d'interrompre
ce tendre corps à corps. Sereine ou un peu hésitante, vous vous posez quelques questions. Pourquoi donc
ressentez-vous un pincement au cœur ? Votre bébé peut-il être perturbé ? Comment faire pour que cette
étape se passe au mieux ? Avant tout, gardez en mémoire qu'il n'y a pas de recette, le sevrage est une
affaire personnelle où le rythme, le désir et l'évolution de chacun doivent être respectée.
2. Une relation privilégiée
Au début de sa vie, le nouveau-né baigne dans l'illusion que rien ne le séparera jamais de sa mère. Quand
elle l'allaite, il prend possession sans relâche de son corps, jour et nuit, pendant les premières semaines.
Tous ses besoins sont satisfaits. C'est au cours de cette période - quand sa maman le nourrit au sein (mais
aussi au biberon) - qu'il puise en elle tout son amour (par le lait, à travers son regard, ses paroles, grâce au
contact de son corps et de ses caresses) et l'intériorise. On dit que le bébé « boit sa mère ».
33
3. Un manque structurant 
Le tout-petit s'appuiera ensuite sur ce qu'il a vécu, sur ses sensations internes pour savoir qui il est et
envisage d'aller sereinement vers l'extérieur et les autres. Ces échanges vont lui permettre de construire sa
vie psychique. Au fil des jours malgré « ce cordon lacté », le bébé est de plus en plus confronté à la réalité
quotidienne. Sa mère ne peut pas toujours, et indéfiniment, répondre à ses besoins impérieux ! Petit à petit,
il va intégrer ses absences et la frustration. Certes, le sevrage est un manque, mais comme tout manque, il
est structurant.

V. Sevrer bébé : une expérience intense


1. Une nouvelle séparation 
De votre côté, l'allaitement prolonge cette sensation de plénitude intense ressentie pendant la
grossesse quand vous ne faisiez qu'un avec votre bébé. Nourrir son enfant au sein demande de la
disponibilité et une grande capacité d'écoute et d'abandon. Vous êtes nombreuses à parler du plaisir
ineffable de sentir votre tout-petit lové contre votre peau, sa main sur le sein, ses petits bruits de succion
exprimant son contentement, son regard qui se plonge dans le vôtre. Pourtant, à un moment ou à un autre, il
faut vous séparer de lui (separare en latin signifie entre autres sevrer). Le sevrage du bébé est aussi celui de
la mère, comme lui, elle doit renoncer à cette relation privilégiée, à ce contact charnel. Accepter que se crée
une certaine distance entre elle et son enfant, qu'il y ait entre les deux un objet tiers : le biberon. Toutes les
femmes qui ont allaité leur enfant dans le bonheur s'en souviennent avec nostalgie plusieurs années après et
savent à quel point il peut être douloureux de se priver de ce que l'on aime... En donnant le sein, la femme
se rend indispensable, l'allaitement lui confère une toute-puissance car la survie de son bébé dépend d'elle.
Comment accepter alors sereinement de ne plus être l'unique ?
2. Le vécu de la maman
Il est donc tout à fait compréhensible d'appréhender le passage du sein au biberon. D'autant
plus qu'il renvoie la maman à ses expériences de séparation, quelles qu'elles soient (son propre sevrage, une
mise en nourrice, le divorce de ses parents...). Si celles-ci se sont passées sans problème majeur, le sevrage
de son enfant suivra probablement le même chemin. Dans le cas contraire, il lui paraîtra insurmontable car
elle aura peur alors de revivre ces moments désagréables. Inconsciemment, elle peut ainsi retarder
l'échéance le plus longtemps possible, ou alors l'expédier en quelques jours, en prenant grand soin de
verrouiller ses émotions et sa sensibilité.
3. La crainte du vide
Redouter ce moment, c'est aussi craindre le vide. Après l'accouchement, le plein des seins a
remplacé le vide du ventre. Maintenant, qui va remplacer le vide des seins ? Qui nourrit qui ? Est-ce son
bébé qu'elle allaite ou bien le petit enfant qui vit au fond d'elle-même assoiffé d'amour ? Sevrer son tout-

34
petit, c'est grandir et devenir mère dans la réalité quotidienne. C'est rompre avec l'histoire ancienne pour en
créer une autre, différente, mais tout aussi riche.
4. Sevrer bébé : des sentiments contradictoires

Rien de plus normal que d'être un peu mélancolique pendant le sevrage. Une période s'achève, votre enfant
a moins besoin de vous, il grandit et commence à s'échapper. Des sentiments ambigus apparaissent,
certaines femmes peuvent même en vouloir au bébé, devenir agressives ou brusquement exaspérées par lui.
Les relations avec le conjoint peuvent également être tendues. Si le père se sent exclu de la relation mère-
enfant, il peut pousser sa femme à sevrer plus vite son bébé. Inconsciemment encore, celle-ci peut lui en
faire grief. Dans d'autres cas, elle peut reprocher à son compagnon de n'être pas assez attentif et de ne pas
la soutenir suffisamment. Tous ces sentiments ne sont pas faciles à gérer car la plupart du temps, ni la mère
ni l'entourage ne font le lien entre l'expérience vécue pendant le sevrage et cet état émotionnel. Il est
pourtant préférable de s'en ouvrir à une personne de confiance, le pédiatre du bébé ou un thérapeute pour
éviter de garder au fond de soi des sentiments négatifs.
IV. Sevrer bébé en douceur
1. C'est votre décision
Ce n'est pas votre entourage, proche ou médical, qui doit prendre l'initiative du moment idéal pour sevrer
votre tout-petit. Qu'il ait 1 mois, 3 mois ou 9 mois, c'est votre décision et, si vous le désirez celle de votre
compagnon. Parlez avec lui. Il peut remettre les choses à leur juste place et exprimer, de plus, une envie
bien légitime de retrouver sa femme « pour lui tout seul » ! Ecoutez-le et discutez-en ensemble.
2. Votre bébé est prêt à passer au biberon
Quant à votre bébé, certains signes peuvent annoncer qu'il est prêt à passer par l'étape suivante. S'il rejette
le corps en arrière en se raidissant, tourne la tête de côté plusieurs fois de suite quand vous lui offrez
le sein, peut-être est-ce une manière pour lui de vous signifier qu'il n'en veut plus (parfois, c'est simplement
une « grève de tétée » qui ne durera pas). Les plus âgés d'entre eux mordent le mamelon...Lorsqu'ils
« croquent », ils désirent se mesurer à quelque chose de plus solide que le lait. Difficile à accepter, mais
vous devez vous y faire.
3. Dissocier sevrage et reprise du travail
Souvent, les mamans envisagent le sevrage au moment de la reprise du travail. Mieux vaut
dissocier les deux, sinon ces bouleversements sont trop durs à supporter pour la mère et son bébé. Travail
ne rime pas systématiquement avec sevrage ! Garder une tétée le matin et deux le soir permet de se sentir
moins coupable de laisser son enfant à la crèche, et de continuer à faire le maximum pour lui. Chacun
gagne en sérénité. En revanche, si vous ne souhaitez pas opter pour cette formule, évitez de sevrer
complètement votre bébé trop tôt avant la reprise... ou trop tard.
4. Compter une quinzaine de jours
Un sevrage dure en moyenne une quinzaine de jours. Le lait tarit très rapidement. Inutile donc
de s'y prendre un mois à l'avance ou de stopper toutes les tétées dans la précipitation trois jours avant la

35
date fatidique. Sachez tout de même qu'en cas d'allaitement au sein exclusif, les médecins peuvent prescrire
un repos supplémentaire de deux à quatre semaines. Pensez à le demander suffisamment tôt. Enfin, il est
important que des mots soient mis sur le passage du sein au biberon. Si vous êtes cafardeuse, il est essentiel
d'expliquer à votre enfant ce que vous ressentez. Jusqu'ici, il a été nourri de votre lait, maintenant le
langage va davantage faire le lien entre vous et lui. Et le biberon est une bonne occasion pour le papa de
prendre le relais.

VII. Sevrer bébé : comment lui faire accepter le biberon ?


I. Supprimez les tétées progressivement
La seule façon d'opérer en douceur est de supprimer une tétée tous les deux ou trois jours pour
la remplacer par un biberon. Et ainsi de suite jusqu'au bout... Commencez par remplacer la tétée de fin
d'après-midi (votre bébé sera plus facilement rassasié avec un biberon), puis alternez sein et biberon. La
tétée du matin sera supprimée en dernier. Si vous désirez continuer à allaiter tout en retravaillant, conservez
les tétées de fin d'après-midi et du soir ainsi que celle du matin (garder trois tétées permet d'entretenir la
lactation).
1. À chacun son rythme
Un sevrage dure en moyenne quinze jours, parfois plus ou moins, tout dépend de votre enfant.
N'hésitez pas à faire marche arrière si nécessaire, le temps travaille pour vous. Ne vous bloquez pas sur une
date butoir de dernière tétée, vous risquez d'être déçue ! La fin du sevrage est plus lente que le début.
2. Prenez patience
Les premières fois, lorsque votre bébé repousse son biberon, n'insistez pas. Vous
renouvellerez l'expérience dans quelques heures.
3. Restez aussi détendue que possible 
Il refuse systématiquement le biberon quand vous lui donnez ? C'est probablement parce qu'il
sent l'odeur de votre sein tout prêt. Passez le relais au père, ou à tout autre personne, et sortez de la pièce.
Petit à petit, vous pourrez même profiter de votre liberté retrouvée pour sortir sans votre bébé (aller chez le
coiffeur, par exemple).

CHAPITRE X : EDUCATION DES PARENTS


Commencer à dire « non » à son bébé et lui signifier que tel ou tel comportement n’est pas acceptable,
sont les premières étapes  qui définissent les notions de l’autorité parentale.

o Savoir dire « non » à un bébé de 6 mois


Lorsque votre bébé pleure et fait des caprices, évitez de courir le prendre dans vos bras et de céder à ses
demandes. Les petits bouts apprennent vite et comprendront sans peine que le fait d’émettre beaucoup de
36
bruit et de larmes permet d’avoir plus rapidement ce que l’on souhaite. Votre bébé doit désormais
apprendre qu’il est une personne indépendante de son papa et sa maman, et qu’il doit pouvoir se consoler
tout seul.
Ne vous culpabilisez pas en pensant que ceci est un comportement cruel et irresponsable de votre part.
Cette phase fait partie de l’éducation de votre bébé ainsi que de son développement. Petit à petit, votre bébé
prendra confiance en lui et acquerra plus d’autonomie.
Faire patientez quelques minutes votre bébé lorsqu’il vous réclame pour un petit désagrément est une
manière de lui faire comprendre qu’il n’est pas le maître absolu de ses parents, et que, malheureusement,
ses désirs ne sont pas des ordres. Il est vrai que durant les premiers mois de sa vie, tout le monde réagissait
à la seconde où il émettait un son, il va donc falloir qu'il s’habitue à changer un peu ce mode de
fonctionnement.
Il est important d’être conscient qu’il sera très difficile de raisonner avec le bébé, car il n’en est bien
entendu pas encore totalement capable. Cela ne remet pas en cause le fait que vous pourrez lui expliquer de
manière calme et posée pourquoi vous ne souhaitez pas accéder à sa demande, ou pourquoi il devra
attendre quelques minutes avant que vous ne puissiez le satisfaire.
 
o Savoir dire « non » à un bébé de 8 mois
Votre bébé commence à explorer le monde qui l’entoure, il commence à parler, à se déplacer et à
s’identifier comme une personne à part entière. Cette émotion ressentie par le bébé le pousse à découvrir
son environnement et lui fait courir quelques dangers dont il n’est pas du tout conscient :
-  Les prises électriques qui sont à sa hauteur ont l’air super rigolotes et leurs 2 petits trous sont parfaits
pour essayer d’y glisser les doigts ou un crayon.
-  Les fenêtres ont l’air intéressant car on peut y voir des choses au-dehors.
-  Les couteaux et les fourchettes ressemblent fort à des petits jouets adorables.
-  Les médicaments aux couleurs si chatoyantes sont bien appétissants.
Il est donc important de lui indiquer un « non » sans appel, afin de lui faire comprendre qu’il y a des choses
auxquelles il ne peut pas toucher et lui faire comprendre ainsi qu’il est autorisé à faire certaines choses et
qu’il a interdiction d’en faire d’autres. Dans un premier temps, essayez de ne pas le submerger de « non »
répétitifs et préférez-vous concentrez sur les dangers immédiats : les prises électriques, les couteaux, les
fenêtres… Mettez les médicaments et les produits ménagers hors de sa portée, ainsi il ne pourra pas
succomber à la tentation. Une fois l’interdiction de toucher aux dangers immédiats acquise par votre bébé,
il sera possible de passer aux interdictions plus « élaborées », comme les coins de tables, faire attention aux
portes vitrées fermées, ne pas faire bouger la table sur laquelle sont posés des verres…
Le travail en équipe des parents est indispensable. Tant maman que papa doivent marquer les interdits, et,
si possible les mêmes, afin de ne pas créer de confusion chez le bébé et que sa compréhension en soit plus
rapide. Vous verrez que l’un des mots que vous répéterez le plus souvent est : « Attention !»…

37
38

Vous aimerez peut-être aussi