REPUBLIQUE
L’ENSEIGNEMENT
ALGERIENNE
SUPERIEUR ET DE LA
DEMOCRATIQUE ET
RECHERCHE
POPULAIRE
SCIENTIFIQUE
Université Mentouri Constantine
Institut de la Nutrition, de l’Alimentation et des
Technologies Agro-Alimentaires (INATAA)
TITRE
Auteur(s)
MEKHANCHA Djamel-Eddine
La tension superficielle (que nous noterons F) est le travail réversible nécessaire par unité d’aire,
pour accroitre, à température et pression constante, l’étendue (ou surface) d’un liquide :
F = dW/dA
Si G est l’énergie libre de GIBBS alors à température et pression constantes, le travail réversible
Explication : Dans un liquide, les molécules de surface sont attirées vers l’intérieur, tandis que les
Il faut donc fournir un travail pour maintenir les molécules à la surface, car les liquides tendent à se
rétracter en adoptant une forme sphérique présentant un rapport surface/volume minimum.
A découvrir :
1. http://www-lsp.ujf-grenoble.fr/vie_scientifique/fete_de_la_science/bulles_geantes/recette.htm
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_de_savon
Pour mieux comprendre, amusez-vous en reproduisant avec vos camarades de promotion des expériences en
plein air.
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ℓ de solution savonneuse est tendu sur un cadre rectangulaire métallique dont le coté inférieur
est mobile. On constate qu’il faut ajouter au coté mobile un poids pour s’opposer à la force
de tension du film (qui tend à faire « remonter » le coté mobile)
Poids
Les forces d’attraction varient selon les liquides et on lira dans le tableau ci-dessous quelques
exemples de tensions superficielles (erg/cm²) pour des liquides au contact de l’air.
L’expression TENSION SUPERFICIELLE est consacrée aux forces en contact avec l’air ou une phase gazeuse.
Lorsqu’il s’agit d’une interface liquide/liquide, on parlera de TENSION INTERFACIALE. Comme pour les tensions
superficielles, les valeurs de tensions interfaciales varient avec le couple de constituants.
A retenir :
Cohésion pour un liquide homogène
Adhésion pour deux liquides non miscibles
1.3- Etalement
1.3.1- Cas où A et B non miscibles
Considérons A plus dense que B. En déposant une goutte de B à la surface de A, nous pouvons avoir
un mouillage avec étalement de B pouvant aller jusqu’à la formation d’une couche mono
moléculaire.
Le travail nécessaire va correspondre à la création des interfaces A/B et B/air et à la disparition de
l’interface A/air : Wétalement = FA/B + FB/air - FA/air
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Pour que l’étalement soit spontané, il faut qu’à un accroissement infinitésimal de l’étendue
de la goutte corresponde une diminution de l’énergie libre de surface et l’expression
précédente prend alors une valeur négative.
S’il n’y a pas de mouillage, B reste en boule ou en lentille à la surface de A.
La présence d’impureté dans A freine (s’oppose) l’étalement.
Au bout de certain temps, les 2 liquides se saturent réciproquement ceci peut modifier les
valeurs des tensions superficielles et interfaciales.
Air
B liquide
A solide
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Source : http://lesbullesdesavon.e-monsite.com/rubrique,les-tensioactifs,1197740.html
Les agents tensio-actifs présentent un intérêt dans les transformations industrielles et sont aussi
utilisées comme détergents car ils facilitent le détachement des souillures de surface. Au dessus
d’une certaine concentration en agents tensio-actifs, la Concentration Micellaire Critique (CMC), la
tension superficielle n’est plus abaissée.
FSolution/Air
Pouvoir détergent
Tension superficielle
Pression osmotique
-2
Concentration en agent tensio actif
CMC = 10 M
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Cela s’explique par le même fait. Au delà d’une certaine concentration, les molécules tensio-actives
supplémentaires s’agrègent à celles qui sont déjà présentes et forment ainsi des micelles. Le
nombre de molécules efficaces (actives) n’augmentent plus et les phénomènes de surface ne sont
plus modifiés.
Les agents tensio-actifs peuvent être classés en agents :
1- naturels
a) ioniques : sels biliaires, phospholipides (dont les lécithines), phosphate d’inositol, …
b) non ioniques : cholestérol, saponine, …
2- de synthèse
a) ioniques : savons, sulfates d’aryle, …
b) non ioniques : mono esters de propylène, glycol, mono et diesters de glycérol, esters de
sorbitol et de saccharose, oxyde de polyéthylène, …
2- Emulsions et suspensions
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La stabilité de ces systèmes colloïdaux est souvent recherchée. Cette stabilité dépend de plusieurs
facteurs :
1 Petite taille de particules ;
2 Faible différence de densité entre particules et phase dispersante ;
3 Viscosité élevée de la phase dispersante ;
4 Mouvement brownien pour les particules de petite taille et de vitesse de sédimentation
faible (< 10-8 m/sec). Le mouvement brownien favorise par ailleurs la coalescence.
Stabilité vitesse v de sédimentation faible (v ≈ 0) soit :
− Viscosité η de la phase dispersante élevée ;
− Densité ρ des particules très proche de la densité ρ0 de la phase
dispersante.
Une particule de rayon r est soumise à 2 forces :
Ft = 6 π.η.r.v et Fg = 4/3 π.r3(ρ - ρ0) g où π = 3.14 et g = accélération de la pesanteur
Les conditions citées plus haut peuvent êtres justifiées à l’équilibre en faisant Ft = Fg pour
lequel v = constante.
L’étudiant poursuivra le raisonnement pour déterminer les
conditions à réunir pour que v tende vers 0.
1. Réduire la taille des particules par broyage (voir cours du GIA 1) ou par homogénéisation
(stabilisation huile/eau du lait, mayonnaise,…)
L’homogénéisation consiste à faire passer un fluide sous forte pression à travers un orifice très étroit en
le projetant en même temps sur un obstacle approprié (pointeau) suivi d’une brusque expansion. Les
forces de cisaillement et la turbulence divisent et dispersent les particules .La dépense d’énergie est
très grande.
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2. Utiliser des agents stabilisants qui provoquent la formation de gel de viscosité élevée. Une
viscosité élevée de la phase dispersante ralentit la décantation et s’oppose à la floculation.
3. Préserver la forme sphérique des particules dispersées car dans le cas de particules
sphériques identiques au contact l’une de l’autre, le volume maximum de la phase dispersée peut
atteindre 74-75% du volume total. Cette proportion peut s’élever si les particules perdent leurs
formes sphériques.
4. Charger les particules d’un même signe car les charges dues à l’ionisation, l’adsorption ou la
dissolution d’ions créent un potentiel électrique de surface. Une modification de pH, l’addition
d’électrolytes, peuvent annuler ces charges et provoquer une floculation pratiquement
instantanée. Les agents émulsifiants ou stabilisants prolongent la durée de vie des systèmes
colloïdaux en apportant des charges renforçant la répulsion entre les particules dispersées.
Pour les colloïdes hydrophiles (suspension d’amidon ou de gélatine), il y a interaction directe entre le
solvant et les groupements hydrophiles des particules en suspension. C’est le cas de l’adsorption de
l’eau par des protéines provoquant des barrières répulsives. Ces barrières peuvent résulter de
l’adsorption de liquide, de gaz et de substances solides à la surface des particules dispersées
3- Mousses
Les mousses sont obtenues, généralement, par agitation à l’air d’un liquide ayant une faible tension
superficielle ou contenant un agent tensio-actif. Certaines protéines telles que les albumines de
l’œuf sont de bons agents moussants. Un battage prolongé peut donner un foisonnement de
bulles maximum mais réduire aussi la stabilité de la mousse. Voici des exemples de mousses
alimentaires : œufs battus, crèmes fouettées, crèmes glacées, …
On désigne par « bulle », de petites poches de film liquide très mince emprisonnant un grand
volume d’air ou de gaz. La grande surface Air/Liquide qui les caractérise engendre une faible
stabilité. En effet le liquide à tendance à s’écouler et les collisions brisent le mince film permettant
alors la coalescence des bulles.
La stabilité de la mousse peut être améliorée en élevant la viscosité de la phase dispersante, en
abaissant la tension interfaciale à l’aide d’agents moussants, en augmentant la charge
électrostatique et l’élasticité des films liquides.
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La stabilisation des mousses peut être aussi le résultat d’un échauffement du produit. C’est le cas
des mousses de blanc d’œuf où la phase continue (protéines) coagule sous l’effet du battage qui
s’accompagne d’un échauffement. Dans la mie du pain, c’est le gluten qui coagule en début de
cuisson.
Cependant, la mousse est fréquente et malheureusement souvent gênante dans les IAA, quand
l’agitation énergique est nécessaire ou inévitable. On utilise des agents anti-mousse (silicones,
certains alcools, …).
Le moussage (formation de mousse) peut être recherché pour la séparation de certains
contaminants d’une phase aqueuse ou de particules solides en suspension.
Enfin, la mousse est parfois considérée comme un indice de qualité (bière, champagne, café, thé,
boissons gazeuses, …).
Tableau 1 : Différents types d’états colloïdaux
Etat physique
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Deux constatations :
• Une phase dispersée Huile dans l’eau (H/E) est stabilisée par des agents hydrophiles ayant une balance HLB (Voir
plus loin) élevée, c'est-à-dire les meilleurs agents mouillants ;
• Une phase dispersée Eau dans l’huile est stabilisée par des agents lipophiles ayant une balance HLB faible.
A retenir :
1. Une synergie de tensio-actifs est souvent plus efficace que le recours à un seul agent
tensio-actif.
2. L’empirisme peut être associé à des méthodes de sélection, de choix d’agents tensio-actifs
émulsifiants.
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Nous présentons la gomme arabique d’acacia (une famille d’arbres très répandue chez nous comme
produit représentatif de ce type de gommes. Il s’agit d’un colloïde encore mal connu. Cette gomme
est constituée d’unités de D-Galactopyranose liées par des liaisons β1-6 et β1-4.
Avec le D- Galactopyranose, il y a de l’arabinose, du rhamnose et de l’acide glucuronique liés par
des liaisons 1-3. La masse moléculaire est comprise entre 200.000 et 300.000 d.
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5.4.2- Agar-agar
Il s’agit d’extraits d’algues rouges obtenus avec de l’eau bouillante. C’est un galactane sulfate
linéaire qui contient de l’α-L galactopyranose et du β-D galactopyranose liés en α 1-3 et β 1-4. La
molécule est porteuse de quelques groupements sulfates.
5.4.3- Carraghénates
Les carraghénates sont des composés voisins de l’agar-agar. Ils sont extraits d’algues telles que
Chondrus et Gigartina. Ils sont constitués d’une chaine linéaire de 4-méthyl sulfate
D-galactopyranose (liaisons α 1-3 et β 1-4 alternées). Le nombre élevé de groupements sulfates fait
que cette molécule est anionique et réagit avec les protéines porteuses de charges électriques
positives, augmentent ainsi la viscosité des solutions protéiques.
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