Introduction générale
« La finance reste donc toujours très largement intermédiée mais c'est la forme de
l'intermédiation qui a connu une mutation considérable. La finance bancaire
traditionnelle, c'est-à-dire centrée sur la collecte des dépôts et l'octroi de crédits, tend à
décliner alors que l'intermédiation de marché, qui s'articule sur la mise en commun de
l'épargne et une gestion active et diversifiée de portefeuille, se développe fortement. Or les
investisseurs institutionnels qui regroupent les organismes de placement collectif, les
compagnies d'assurance et les fonds de pension sont les intermédiaires financiers qui
développent le plus activement la gestion collective de portefeuille… »
« L’activité d’intermédiation financière consiste à acheminer des fonds entre des tierces
parties dont l’une dispose de moyens excédentaires et l’autre est à la recherche de fonds.
1 L’intermédiaire financier n’est pas uniquement un agent agissant pour le compte de ces
unités institutionnelles, il supporte lui-même un risque en acquérant des actifs financiers
et en contractant des engagements pour son propre compte (par exemple, les banques, les
sociétés d'assurance et les fonds d'investissement).»
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3]..L’intermédiation bancaire ou le financement par le crédit bancaire
La banque exerce aussi des activités de marché au profit de ses clients et pour son propre
compte (les activités d’investissements financiers, la titrisation, les produits dérivés, etc.)
les intermédiaires financiers : Les banques, les courtiers (en ligne ou non) et les entreprises
d’investissement..
Dans le cadre du modèle du multiplicateur de crédit, on suppose que les banques ont
besoin de détenir au préalable une certaine quantité de réserves pour prêter. Au
contraire dans le modèle du diviseur de crédit, les banques prêtent d'abord, puis se
refinancent ensuite. Ainsi elles créent la quantité de monnaie correspondante à la demande
de crédit qui leur est adressée, et la quantité de réserves (et donc la base monétaire)
s'ajuste en conséquent. Ce modèle s'inscrit dans un schéma où la monnaie est endogène,
c'est-à-dire que ce sont les agents économiques eux-mêmes qui déterminent la quantité de
monnaie en circulation et non la banque centrale comme le modèle du multiplicateur le
suppose implicitement.
3 Après avoir créé une quantité supplémentaire ∆M de monnaie en accordant des crédits
(par exemple), les banques devront se procurer une fraction ∆H de monnaie centrale
(billets et dépôts auprès de la banque centrale) pour se refinancer. La base monétaire
devient une division de la quantité de monnaie mise en circulation par les banques: ∆H =
∆M / k, où k désigne le « diviseur de crédit». C’est le mécanisme du diviseur de crédit.
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Dans ce schéma, la monnaie est «endogène» car elle résulte d’une demande propre au
système économique, celle exprimée par les particuliers qui demandent des crédits auprès
des banques ou émettent des titres que celles-ci achètent, et non pas de la volonté d’une
institution extérieure telle que la Banque centrale.
Le lien entre monnaie exogène, multiplicateur et théories quantitative et monétariste de la
monnaie Ce modèle du multiplicateur de crédit a comme avantage de mettre en évidence la
fonction régulatrice de la banque centrale : les banques de second rang créent de la
monnaie, mais leur activité est subordonnée au contrôle de la banque centrale. Ce modèle
est cohérent avec la théorie quantitative de la monnaie et avec la conception monétariste
de la politique monétaire : la monnaie centrale est qualifiée de base monétaire, c’est une «
monnaie à haute puissance » qui conditionne la création de monnaie par les banques de
second rang. »
« Les conceptions de la monnaie endogène considèrent que ce qui est premier est le crédit
accordé par les banques aux entreprises qui souhaitent financer leur production.
Dans ses travaux postérieurs à la Théorie générale, Keynes intègre cet aspect à travers le «
motif de finance » dans l'analyse de la demande de monnaie. C'est grâce à l'impulsion que
constitue la création de monnaie que les entreprises vont pouvoir produire et distribuer
des revenus, qui vont alimenter une demande adressée à l'économie (débouchés pour la
production). Au total, les entreprises, à partir des produits de la vente, vont pouvoir
rembourser le crédit initial. Il s'agit d'une analyse en termes de flux : la monnaie est
considérée comme une dette et la dynamique de l'économie est assurée par la succession
des opérations de création et de destruction de monnaie.
« De plus, on considère que les banques commencent par accorder des crédits et se
préoccupent ensuite d’assurer leur liquidité en se procurant la monnaie centrale nécessaire
aux règlements interbancaires. La création de monnaie doit être pensée en termes de
diviseur de crédit. La conception endogène de la monnaie est défendue par les post-
keynésiens (N. Kaldor, J. Robinson, M. Lavoie, H. Minsky, etc.), les « circuitistes » français
(A. Parguez, F. Poulon, etc.), les régulationnistes (M. Aglietta, R. Boyer, etc.) et les
conventionnalistes (A. Orélan, etc.).
« Cette approche met au contraire l’accent sur le fait que les banques commencent par
créer de la monnaie à partir d’une logique commerciale et qu’elles recherchent ensuite à se
procurer la monnaie banque centrale qui leur est nécessaire pour faire face aux fuites. Par
exemple les banques de second rang créent 10 000 unités monétaires en monnaie
scripturale et elles se retournent ensuite vers d’autres banques ou vers la banque centrale
pour se procurer les liquidités qui leur sont nécessaires (1000 dans le cas d’un coefficient
de réserve de 10 %). On voit que, du point de vue quantitatif, les deux théories aboutissent
à la même conclusion, mais elles décrivent différemment le mécanisme de cette création
monétaire. En particulier l’approche en termes de diviseur souligne que la création
4 monétaire est bien réalisée « à partir de rien » et que la banque centrale est placée devant
le fait accompli : la monnaie ayant été créée par les banques de second rang la Banque
centrale ne peut leur refuser systématiquement de répondre à leurs besoins de liquidités au
risque de provoquer une crise financière.
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