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Chapitre 0 : Lignes en régime sinusoïdale Canaux de transmission STB

Chapitre 0 : Rappels sur les lignes en régime sinusoïdal

Préambule
L’une des applications de la théorie électromagnétique est l’étude des lignes de transmission : les
lignes téléphoniques, les câbles TV et les lignes de transport d’énergie sont des exemples parmi tant
d’autres. Pour les circuits électroniques, les éléments sont connectés entre eux par des fils
électriques et ces fils sont considérés à faibles pertes.
Dans un premier temps, nous allons nous limiter aux ondes planes c'est-à-dire celles pour lesquelles
les surfaces d’onde sont des plans. On appelle plan transverse, tout plan perpendiculaire à la
direction de propagation. Ceci permet de répartir les ondes en trois classes
1. Les ondes transverses électromagnétiques (TEM) dont les champs électriques et
magnétiques sont transverses entièrement c'est-à-dire les composantes longitudinales de ces
champs sont nulles
2. Les ondes transverses électriques (TE) où seul le champ électrique est purement transverse :
le champ magnétique à une composante longitudinale
3. Les ondes transverses magnétiques (TM) où seul le champ magnétique est purement
transverse : le champ électrique à une composante longitudinale

1. Exemples de ligne
Lignes bifilaires

a. Paires droite

2 conducteurs filaires parallèles et maintenus à distance constante l'un de l'autre par un isolant.
Pertes importantes. Grande sensibilité au bruit. Bande passante faible

b. Paires torsadées :

2 conducteurs filaires isolés torsadés. Là aussi une atténuation importante. Moins sensible au
bruit. Très utilisé pour le câblage téléphonique et informatique au niveau local

c. Paires torsadées blindées :


C'est le même câble que la paire torsadée mais entourée d'une feuille conductrice. Meilleure
immunité au bruit que la paire torsadée simple. Elles sont très utilisées pour le câblage des
réseaux à 10 et 100 Mbits

Pr Boualem HADDAD /FEI/USTHB


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d. Câble coaxial :

Le conducteur cylindrique extérieur sert de blindage. L'immunité au bruit est donc


Importante. Les pertes restent grandes et dépendent fortement de la qualité du
diélectrique utilisé. La bande passante est importante. Ce type de ligne est utilisé dans
le domaine du câblage vidéo, informatique, de l'électronique basse fréquence, mais aussi dans le
domaine des hyperfréquences jusqu'à plusieurs dizaines de GigaHertz. Pour éviter une atténuation
trop importante en hyperfréquence (par exemple à 40 GHz) on utilise des diélectriques spéciaux
très onéreux. (plusieurs centaines d'euros le câble de 50 cm)…

e. Circuits planaires

Dans le domaine des hautes fréquences au-delà de quelques 100 MHz, on utilise des lignes spéciales
sur les circuits pour relier les "puces" ou les composants entre eux. Elles sont bons marchés car elles
utilisent la technologie des circuits imprimés Les différentes géométries existantes sont présentées
dans la suite .Les caractéristiques électriques des lignes dépendent des dimensions des
métallisations et des caractéristiques des matériaux utilisés (métaux et diélectriques ).

ligne à fente (slot line) ligne triplaque

B. Guides d'ondes
Pr Boualem HADDAD /FEI/USTHB
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a. Guides d'ondes métalliques

Les guides d'ondes métalliques sont des tuyaux creux en général de section rectangulaire ou
circulaire. Ceux ci ne contiennent le plus souvent que l'air ambiant qui est un diélectrique qui
dissipe très peu les ondes électromagnétiques. Cela explique l'intérêt qu'on leur porte dans les
applications très hautes fréquences (>50 GHz) ou de fortes puissances (RADAR, satellites..)

Il n'y a qu'un seul conducteur, et il ne peut donc pas y avoir de tension (ddp entre 2 conducteurs)
qui se propage. Ils ne propagent que les ondes électromagnétiques. Ils ont un défaut majeur qui
explique qu'on ne les utilise que quand c'est indispensable. La propagation des ondes
électromagnétique ne peut s'y faire sans dispersion , c'est à dire sans distorsion des signaux. Cela
est dû au mode de propagation qui contrairement aux lignes bifilaires ne peut être un mode TEM (
mode de propagation des ondes dans les milieux libres). On peut les utiliser dans tous les domaines
de fréquence radioélectriques (qq Hz qq 100GHz), mais ils sont rarement utilisés à des fréquences
inférieures à quelques centaines de MHz car leurs dimensions deviennent alors gigantesques.

paroi métallique
paroi métallique

Guide d'onde rectangulaire guide d'onde circulaire

b. Guides d'ondes diélectriques

Les guides d'ondes diélectriques sont les fibres optiques. Elles non plus ne peuvent pas propager de
tension ou de courant. Elles ne propagent que des ondes électromagnétiques à des fréquences
optiques (f > 1015 Hz) qui correspondent aux infrarouges ou à la lumière visible. Leur premier
avantage réside dans le fait que la lumière s'y propage quasiment sans perte, ce qui autorise des
liaisons sans amplification sur des dizaines de kilomètres. Leur second avantage est leur très grande
bande passante de plusieurs GHz. Il est par exemple possible de transmettre des milliers de
communications téléphoniques simultanées sur une seule fibre. Les liaisons transatlantiques
utilisent ces fibres depuis plus de 20 ans.

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2. Modèle de la ligne

Soit une ligne transmission représentée par la figure 1

Figure 1 : Circuit de la ligne

En haute fréquence, du fait que la longueur de la ligne est en général grande devant la
longueur d’onde, les champs électrique et magnétique varient le long de la ligne. Le modèle
utilisé pour l’étude des phénomènes est celui présente en figure 2

Figure2 : Modèle de la ligne


R, L, C et G sont appelés paramètres primaires de la ligne.

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Les seules lignes pour lesquelles, il sera possible de calculer les paramètres primaires, sont
les lignes bifilaires et les lignes coaxiales où les champs électrique et magnétique sont
perpendiculaires aux conducteurs.
L’intérêt de ce modèle provient du fait que l’étude se fait à l’aide du concept tension-courant
plus facile à maitriser.
3 Equations de propagation
Nous considérons une ligne de transmission, de longueur l, alimentée par un générateur de
tension haute fréquence et fermée à l’autre extrémité sur une impédance Zt. Supposons que
l’axe est orienté du générateur vers la charge avec origine au générateur.
Plaçons nous en un point d’abscisse x par rapport au générateur, et raisonnons sur l’élément
compris entre x et x+dx. Soient v(x,t) et i(x,t) les valeurs complexes instantanées de la tension
et du courant au point d’abscisse x.
Dans le cas général où la variation des phénomènes en fonction du temps est quelconque,
nous pouvons écrire : i(x,t) = I(x) F(t) et v(x,t) = V(x) F(t). En régime sinusoïdal, elles sont
reliées aux amplitudes complexes par i(x, t)= I(x) exp(jwt) et v(x,t) = V(x) exp(jwt)
Dans la figure 2, on peut écrire que

i(x, t) = i(x+dx,t) + Gdx. v(x+dx, x) + Cdx. v(x+dx, t)

En développant i(x+dx , t) = i(x, t) + dx et v(x+dx, t)= v(x, t) + dx et sachant

que dx tend vers zéro l’équation (1) devient :

i(x, t) = i(x,t) + dx + Gdx.( (v(x, t) + dx) + Cdx. (v(x, t)+ dx).

Sachant que dx tend vers zéro, dx2 tend encore plus vite vers zéro. On ne garde alors que les
termes du premier ordre c'est-à-dire en dx. L’équation (1) se met alors sous la forme

- = v(x,t) (G +C ) 1

De même

v(x,t) = Ldx + Rdx i(x,t) + v(x+dx, t)

v(x,t) = Ldx + Rdx i(x,t) + v(x,t) + dx

Elle devient alors

- = (L +R) i(x,t) 2

En passant aux dérivées secondes par rapport à x, on aura :

(2) devient - =R +L 3

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(1) devient - =G +C 4

En combinant les équations (3) et (4), on aura

-LC -( RC + LG) -RG v(x,t) = 0 5

-LC -( RC + LG) -RG i(x,t) = 0 6

Cas particulier: on travaille souvent en régime sinusoidal


v(x,t) = V(x) exp(jwt)
i(x,t) = I(x) exp(jwt)
L’équation 5 devient

= [ RG+ j (LG +RC) - LC ] V(x)

= [ (R +jL ) (G+jC 7

On pose = (R +jL ) (G+jC . L’équation 7 devient alors

- V(x) =0 8

La solution de cette équation V(x)= Vi + Vr


avec = +j = appelée constante de propagation où est la
constante d’atténuation et la constante de phase.

Le rapport =- = =Zc est appelée impédance caractéristique de la ligne (voir

démonstration page 9).


4 Expressions de la tension, du courant et de la tension
Les quantités facilement mesurables et donc connues sont la tension d’entrée V0, le courant
d’entrée I0, la constante de propagation et l’impédance caractéristique de la ligne données
par le constructeur. Exprimons la tension V(x), le courant I(x) en fonction de ces quantités
dans le cas où la ligne est terminée par une charge quelconque (voir démonstration page 9).
V(x) = V0 ch x –Zc I0 sh 10

I(x) = I0 ch -( sh 11

Ceci nous permet d’écrire que l’impédance en un point quelconque x de la ligne est :

Z(x) = = Zc Z0 est l’impédance d’entrée de la ligne 12

Dans le cas d’une ligne sans perte, = = +j , les relations deviennent :


V(x) = V0 cos x –jZc I0 sin 13

I(x) = I0 cos x – j ( sin 14

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Z(x) = = Zc 15

Enfin, il peut être intéressant de connaitre la valeur de l’impédance d’entrée en fonction de

l’impédance de charge Zr qui vaut selon l’expression (15) Zr = Zc . L’impédance

d’entrée vaut alors

Z0 = Zc 16

5Etude de la réflexion à l’extrémité de la ligne


1. Changement de notation
Supposons que les valeurs connues sont la tension, le courant et la charge au niveau du
récepteur (côté charge). Nous prenons pour cela l’origine au niveau du récepteur et orientons
l’axe des abscisses du récepteur vers le générateur. Les variations de +dx deviennent –dx et
vice versa. Les relations (1) et (2) pour une variation sinusoïdale deviennent

= v(x,t) (G +jC ) 17

= (jL +R) i(x,t) 18

- V(x) =0 et - I(x) =0 19

Les solutions des équations différentielles (19) sont :


V(x)= Vi + Vr et I(x)= Ii + Ir

On montre aisément que =- = =Zc .

Soient VR et IR, les tension et courant au niveau du récepteur. Les expressions de la tension,
du courant et de l’impédance en un point quelconque de la ligne s’écrivent alors
V(x) = VR ch x +Zc IR sh 20

I(x) = IR ch +( sh 21

Z(x) = = Zc 22

2. Coefficient de réflexion
Le coefficient de réflexion en un point quelconque x est défini comme le rapport de
l’amplitude de l’onde réfléchie à l’amplitude de l’onde incidente en ce point avec l’origine au
niveau du récepteur

= =

On montre facilement que

= == car VR =Z R IR

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Pourx= 0, c'est-à-dire au niveau du récepteur, le coefficient vaut :

R=

Il y a deux valeurs particulières intéressantes du coefficient de réflexion


R = 0 et =1
- Le premier R =0 est obtenu pour ZR = Zc. Il n’y a pas d’onde réfléchie
- Le second =1 se produit dans trois cas
ZR =0 ; ZR = ; = qui se produit lorsque Zc est
purement réelle (résistive) et ZR est purement réactive. Pour ce dernier cas, on
est en présence d’un régime d’ondes stationnaires pures.
3. Expressions de la tension et du courant en fonction du coefficient de réflexion
Rappelons que les expressions de la tension et du courant pour une origine au niveau du
récepteur sont :
V(x)= Vi + Vr et I(x)= Ii + Ir

On peut mettre la tension sous la forme V(x) = Vi ( 1+ )=

Vi (1 + ) = Vi (1 + R ).Comme R est complexe, on peut le mettre

sous la forme R = expj


Pour une ligne sans perte, = +j . L’expression de la tension s’écrit : V(x) = Vi ( 1+
expj )
Etudions cette tension
- Pour = 2k , V(x) = Vi ( 1+ ) est maximum =VMax
- Pour = (2k , V(x) = Vi ( 1- ) est minimum =Vmin
4. Taux d’ondes stationnaires
La quantité = est appelée Taux d’Ondes Stationnaires ou TOS. Elle est liée au

module du coefficient de réflexion par = .

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Démonstration

V(x) = Vi + Vr
V(0) = Vi +Vr D1
I(0) = Ii +Ir D2

Selon l’expression de l’impédance caractéristique =- = =Zc on peut voir que

Ii = et Ir =- . Les expressions deviennent alors

V(0) = Vi +Vr D3
I(0) = - ou bien Z c I(0) = Vi -Vr D4

En additionnant membre à membre D3 et D4


(V(0) + Z c I(0))/2 = Vi
En retranchant D4 et D3 (V(0) - Z c I(0))/2 = Vr

V(x) = (V(0) + Z c I(0) ) + (V(0) - Z c I(0)) = V(0) ( ) - Z c I(0)( ( )

= V(0) ch - Z c I(0) sh
Pour une ligne sans pertes ch = cos et sh =j sin

Démonstration de l’impédance caractéristique

= (L +R) i(x,t). Pour une variation sinusoïdale = (jL +R) i(x,t). D5

Rappelons V(x) = Vi + Vr et I(x) = Ii + Ir


Vi - Vi = (jL +R) (Ii + Ir ) D6
( Vi - (R + jL -( Vr + (R + jL =0 D7
Une des solutions Vi - (R + jL =0 et Vr + (R + jL =0 D8

=- = = = Zc : impédance caractéristique

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