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1. INTRODUCTION :
Du fait de leur mode de vie hétérotrophe, les champignons peuvent vivre en
Les champignons peuvent établir des relations symbiotiques avec les algues :
c’est les lichens ou avec les racines des plantes : c’est les mycorhizes.
Remarque :
Certains végétaux comme les brassicacées (choux, radis, navet, roquette,…) et
les chénopodiacées (amarante, betterave) ne mycorhizent pas.
3. Les différents types de mycorhizes :
tempérées, méditerranéennes et boréales, mais il a été également décrit chez quelques espèces
Laccaria…), mais aussi aux Ascomycètes (Tuber, Elaphomyces…) et plus rarement aux
Gloméromycètes.
Fungal Details from the lifted humus layer
Rhizomorphs
Involved in
transport of
nutrients
(Cortinarius, Boletus…)
Remarque :
Bien que les hyphes s’insèrent à l’intérieur ou autour des cellules, elles se
limitent au cortex de la racine et n’atteignent jamais le système vasculaire de
la plante contrairement à certains champignons parasites pathogènes qui
peuvent atteindre les parties aériennes du végétal.
4. Comment s’établit la symbiose ?
Le mycélium « explore » le sol par ses hyphes, quand la plante qui lui convient se trouve à sa
proximité, il la détecte grâce aux signaux chimique qu’elle produit et qu’elle sécrète par ses
racines. Ces molécules représentent des hormones végétales appartenant à la famille des
strigolactones. Il se développe ainsi un réseau très ramifié de filaments en direction de la
racine et en colonise la surface. Il va lui aussi émettre des signaux « amis » de type
saccharides reconnus et acceptés par la plante. Dès lors, la porte est ouverte et le
champignon commence son installation dans le cortex racinaire.
Les plantes peuvent développer des mycorhizes avec plusieurs espèces de champignons, soit
de façon séquentielle, soit de façon simultanée. Certains végétaux ne forment de
mycorhizes qu’avec certains groupes de champignons bien précis, raison pour laquelle on dit
qu’on trouve tel champignon préférentiellement au pied de tel arbre.
Grâce au développement d’un réseau de filaments, ces associations
le sol (par 1 000) permettant une plus grande prospection du sol. Ce réseau
champignon jusqu’à 20% des sucres (carbone) qu’elle produit. Ces sucres
Outre leur rôle dans le prélèvement des nutriments, les hyphes favorisent la formation
d’agrégats dans le sol, notamment par leur exsudation. De par leurs activités physiologiques, ces
hyphes vont conditionner l’apparition d’un compartiment microbien présentant des
caractéristiques spécifiques (diversité génétique et fonctionnelle, abondance).
7. La symbiose mycorhizienne en agriculture
L’exploitation des mycorhizes est une technologie biologique permettant de doter les plantes d’un
système racinaire plus performant et d'augmenter leurs défenses naturelles : de ce fait, les
mycorhizes sont des bio-fertilisants, des bio-protecteurs et des bio-régulateurs du développement
des plantes. Les techniques agricoles utilisées depuis ces dernières décennies (utilisation de grandes
quantité d'engrais et de pesticides, tassement des sols...) ont provoqué une raréfaction, voire une
absence des champignons mycorhizogènes de la plupart des substrats de culture utilisés en
horticulture et des sols soumis à des traitements intenses en intrants chimiques. La réintroduction
de ces champignons va permettre d’améliorer la croissance des plantes par des moyens biologiques,
tout en réduisant considérablement l’apport d’engrais chimiques de synthèse et de pesticides.
L'exploitation de ces nouveaux outils biologiques ouvre des perspectives d'innovation et
d'amélioration des systèmes de culture conduisant à minimiser les risques de pollution de
l’environnement (sol, eau et air) et de contamination des aliments.
8. Conclusion :
Toutes les pratiques agricoles ont été conçues et sont appliquées comme si les mycorhizes
n’existaient pas. Pourtant elles sont omniprésentes et jouent des rôles fondamentaux dans tous
les aspects de la vie des plantes.
Si l’on considère toute l’importance que revêtent les champignons mycorhiziens, la diminution
de ces organismes est un phénomène à prendre au sérieux. Il est donc essentiel de sauvegarder
la flore fongique et sa diversité. Cet impératif s’impose tant sous l’aspect de la protection de la
nature qu’au point de vue forestier, agrigulture et horticulture. Une protection adéquate de la
flore fongique se justifie donc largement.