La mécanique des fluides est une partie de la mécanique et de la mécanique des milieux continus qui sont
des disciplines majeures dans la formation d’ingénieurs. Ce cours est une introduction à la mécanique des
fluides, il est enseigné dans le cadre de la formation générale des élèves ingénieurs. Nous insisterons
beaucoup sur la constitution des équations fondamentales des écoulements en utilisant évidemment les
principes de la mécanique et de la physique complétés par des hypothèses d’origines physiques sur la
nature des fluides et des écoulements. Nous mettrons l’accent sur la signification physique des équations
et nous verrons comment les utiliser dans des cas concrets.
Les applications de la mécanique des fluides sont nombreuses dans l’automobile, l’aéronautique, le génie
civil, le génie chimique, l’hydraulique, l’aménagement du territoire, la médecine… Pour cette première
approche de la mécanique des fluides nous allons limiter le cours aux fluides incompressibles en
écoulement permanent ou non. Les fluides seront considérés comme des milieux continus.
Programme du cours
Chapitre 1 : Introduction et Généralité
Documentations
1. Mécanique des fluides appliquée, 2003 PIERRE-LOUIS VIOLLET
2. Mécanique des fluides appliquée - cours et exercices (French) Paperback_1998 R. Ouziaux (Author)
3. Problèmes de mécanique des fluides, Hubert Lumbroso
1. Définition
Un fluide est une substance ou un milieu continu qui se déforme d'une façon continue quand on lui
applique une force de cisaillement (contrainte caractérisée par l'exercice de forces de directions
opposées). On peut aussi définir un fluide comme une substance qui, dû à sa faible cohésion moléculaire,
est amorphe et adopte la forme du récipient qui le contient.
Le mouvement des gaz et des liquides peut s'étudier en utilisant les équations de la mécanique des fluides
si on fait l’hypothèse de milieu continu.
Pour le physicien versé vers la thermodynamique, un fluide est un corps simple, composé d’une
assemblée d’atomes ou molécules identiques, en phase liquide ou gazeuse.
Le mécanicien donnerait une définition plus empirique : un fluide, c’est quelque chose qui coule.
Mais la mécanique des fluides ne s'intéresse pas seulement aux gaz et aux liquides, il y a d'autres cas où
les équations sont aussi valables. Par exemple, le sable, ou les amas globulaires (ensemble de milliers
d'étoiles confinés dans une "petite" région).
Pour illustrer le comportement particulier des milieux granulaires, considérons l’exemple simple de l’équilibre
statique d’un silo : si on mesure la pression exercée sur le fond du silo en remplissant celui-ci de plus en
plus, on constate que cette pression n’augmente plus au-delà d’une certaine hauteur de remplissage,
proportionnelle au diamètre du silo. Ce comportement, tout à fait différent de celui d’un liquide, est dû au
frottement solide sur les parois latérales du silo qui supporte partiellement le poids de l’empilement de
grains.
Fluide kg.m 3
Eau (à température ordinaire) 1000
Eau de mer 1020-1030
Mercure 13600
La densité d’un corps est le rapport de la masse volumique de ce corps à la masse volumique de l’eau. Il
s’agit donc d’une grandeur sans dimension.
fluide
d fluide
eau
Ces deux grandeurs fondamentales sont nécessaires à l’étude de la statique des fluides (fluides au repos)
Le poids spécifique est défini comme le produit de la masse volumique par l’accélération de la pesanteur :
g N .m 3
V 0
appelée la masse volumique du milieu. Dans le cas de deux fluides non-miscibles (dit immiscibles), bien
que ρ soit discontinue à la surface de séparation de deux fluides (qui est une surface de discontinuité), elle
est continûment dérivable sur chaque côté d’une telle surface.
On définit de la même manière le volume spécifique v :
V
P, t P, t lim , m 3.kg
M 0 M
V 0
Démonstration
Le module d’élasticité définit la variation de pression en fonction de la variation du volume et est défini par
P
E lim : où V est le volume et P la pression. Le signe (-) vient du fait que lorsque la pression
V 0
V V
augmente, le volume diminue. La conservation de la masse indique que :
V
dm 0 d V 0
V
P dP
D’où E lim
0
d
Pour les liquides, E est généralement très grand (le volume ne varie pas beaucoup avec la pression) et
pour les gaz, on définit plutôt la compressibilité dont l’expression est la suivante :
1
Dans le cas isotherme, l’équation devient T
p T
Exemple 1:
Un récipient rigide en acier est rempli d’un liquide à 15atm. Le volume du liquide est de 1,232 litre. A une
pression de 30 atm, le volume du liquide est de 1,231 litre.
Trouver le module d’élasticité du liquide pour la gamme de pressions données dans le cas isotherme ?
Quel est alors le coefficient de compressibilité ?
Lorsque le comportement est insensible au facteur temps, on peut observer diverses lois liant la contrainte
dU
de cisaillement xy a la composante du gradient de vitesse applique (voir figure ci-dessous).
dy
Un des facteurs les plus évidents qui puisse avoir un effet sur le comportement rhéologique d'un matériau
est sa température. Certains matériaux sont relativement sensibles à la température, dont une variation
assez faible peut alors provoquer un changement significatif de viscosité. D'autres, par contre, sont
relativement insensibles. Prendre en compte l'effet de la température sur la viscosité est essentiel dans
l'évaluation d'un matériau qui sera soumis à des variations de température lors de son utilisation ou de sa
fabrication, comme l'huile de moteur, les graisses et les colles thermofusibles.
La viscosité varie également avec la température et avec la pression. Il n'existe pas de relations
rigoureuses reliant µ à T, mais pour beaucoup de liquides, on pourra retenir la relation empirique de
B
Guzman-Andrade, où : Ae ; A et B étant des constantes dépendant de la nature du liquide et T la
T
température absolue
Concernant les gaz, il est courant d'utiliser la loi de Sutherland définie de la façon suivante :
Exemple 4
III. Généralités
Un fluide est dit parfait ou idéal s’il ne présente aucune caractéristique de viscosité. Du point de vu
microscopique on peut dire que la distance interatomique est infinie d’où l’absence de force de liaison
inter- atomique. Un fluide parfait n’existe pas dans la réalité, il n’est utilisé qu’en modèle d’étude.
On soumet deux fluides (eau et huile) à la même contrainte de déformation (champ de pesanteur), l’eau va
couler plus vite que l’huile donc les frottements dans l’eau sont plus faibles que ceux dans l’huile. On dit
alors que l’huile est plus visqueuse que l’eau. L’huile s’écoule plus vite si la plaque est chaude. Donc la
viscosité est fonction de la température.
1. La pression
La pression est une magnitude qui se définit comme le quotient de la force perpendiculaire à la surface sur
laquelle elle s'applique, sur l'aire de cette surface.
F
p
S
L'unité internationale de pression est le Pascal, qui est la pression résultante d'appliquer un Newton sur
une surface d'un mètre carré. Pa = N/m². On utilise aussi d'autres unités pour mesurer la pression. Les
plus importantes sont le Bar (bar) et l'atmosphère (atm). Les relations entre elles sont les suivantes:
1bar = 105Pa = 0.987 atm
La pression absolue est définie par rapport à la pression dans le vide qui correspond à la pression
nulle. On en déduit donc que la pression minimale possible est zéro.
La pression relative se définie par rapport à une pression de référence que l’on choisit le plus
souvent égale à la pression atmosphérique.
2. Le débit
Le débit de masse se définit comme le quotient de la masse sur le temps. On le symbolise avec la lettre
q :
m
qm
t