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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique B 9 730 − 1
THÉORIE DES MACHINES FRIGORIFIQUES ___________________________________________________________________________________________________
à température plus élevée qui est utilisée. On a alors affaire à ce que l’on appelle
généralement une pompe à chaleur dont les principes de fonctionnement, et
souvent la technologie, sont semblables à ceux des machines frigorifiques.
Si les modes de production de froid sont fort variés, certains d’entre eux se
détachent nettement des autres dans tel ou tel domaine de températures à
atteindre. Ainsi, par exemple, pour les domaines de température descendant,
pour les machines frigorifiques, jusqu’à – 80 oC, environ, et s’élevant, pour les
pompes à chaleur, jusqu’à environ + 100 oC, les cycles à compression de vapeurs
liquéfiables (frigorigènes ) exercent une domination quasi absolue, ne laissant
que très peu de place aux autres modes de production de froid comme l’absorp-
tion, l’adsorption ou les cycles thermodynamiques à gaz. En revanche, ces der-
niers prennent une importance majeure dans le domaine des très basses
températures (cryogénie ).
Comme la plupart des applications économiquement très importantes du froid,
le conditionnement d’air de confort (climatisation ) ou industriel, la production,
la conservation et la distribution des denrées périssables appartiennent au
domaine des cycles à compression, l’importance de ces cycles est considérable.
La primauté écrasante des machines frigorifiques à compression s’explique
d’abord par leur simplicité et leur efficacité. Mais elle s’explique aussi par la très
importante diversité de leurs composants (compresseurs, échangeurs ther-
miques, organes de régulation, etc.) utilisables dans les plus petites machines
comme dans les plus grandes, composants disponibles à peu près partout dans
le monde, généralement fabriqués en série avec des prix très étudiés car la
concurrence internationale est sévère. Il est ainsi possible de réaliser, à la
demande, n’importe quel type de cycles à compression en assemblant ces
composants.
La bonne connaissance des cycles frigorifiques à compression est donc d’une
importance majeure, ce qui justifie le développement qui leur est réservé. Après
des indications générales sur les systèmes frigorifiques, cet article étudie les
cycles frigorifiques à un étage de compression mécanique : tracé des cycles,
étude de la machine monoétagée, influence des conditions de fonctionnement
de cette machine sur ses caractéristiques et modes de réglage de la puissance
frigorifique. Un paragraphe est consacré ensuite aux cycles frigorifiques à
compression polyétagée et, singulièrement, aux machines biétagées. Une étude
des cycles frigorifiques en cascade complète ce texte qui se termine par un déve-
loppement sur les fluides actifs des machines à compression : les frigorigènes.
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QC 1 TC
COP C = ------------------------------
- = ------------------------------------------ (5) W
COP C, ( id ) = --------------------- (9)
QC – QF 1 – QF QC TC – TF
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Les coefficients de performance des systèmes réels, qui sont ther- Le coefficient de performance frigorifique COPF de ce système
modynamiquement irréversibles, sont généralement voisins de la est :
moitié des valeurs obtenues par l’application de ces deux relations.
φF
Les expressions (8) et (9) montrent que l’un et l’autre des coeffi- QF
COP F = -------------- ou ------------- (11)
cients de performance des systèmes idéaux croissent très vite QM φM
lorsque la température de la source froide et celle du puits chaud
se rapprochent l’une de l’autre (figures 3a et b ). Il en est aussi de et le coefficient de performance calorifique COPC :
même pour les coefficients de performance des systèmes réels. On
φC
ou ------------
φ
rappelle que c’est tout à fait l’inverse qui se produit dans un moteur QC
COP C = -------------- - (12)
thermique lorsque la température de la source chaude et celle du QM M
puits froid se rapprochent. Dans ce cas le rendement du moteur dimi-
nue (figure 3c ). Comme précédemment, on a bien :
COPC = COPF + 1 (13)
1.3 Machine consommant Pour un système réversible tritherme de ce type, machine frigo-
rifique ou pompe à chaleur, on aurait, de plus, selon Clausius :
de l’énergie thermique.
Systèmes au moins trithermes QF QC
+ ------------- – ------------
QM
- + -------------- =0 (14)
TF TC TM
Outre la source froide à TF et le puits chaud à TC , ces systèmes,
consommant de l’énergie thermique, mettent en œuvre au moins En appliquant (10) et (14) on obtient l’expression du coefficient
une troisième source de chaleur à TM où la chaleur motrice leur est de performance frigorifique de ce système idéal :
fournie. On a donc affaire à des systèmes (au moins) trithermes.
Q TF ( TM – TC )
Notons que selon le niveau thermique de cette troisième source COP F , ( id ) = -------------------------- --------------------------- (15)
TM , on peut rencontrer les deux cas suivants : ( TC – TF ) TM
— 1er cas : TM > TC > TF et, en tenant compte de (13), on a le coefficient de performance calo-
— 2e cas : TC > TM > TF rifique de la pompe à chaleur tritherme idéale :
■ 1er cas : TM > TC > TF TC ( TM – TF )
Q
Le schéma d’un tel système est représenté figure 4. La chaleur COP C , ( id ) = --------------------------- --------------------------- (16)
( TC – TF ) TM
motrice subit, dans le système thermodynamique, une chute de tem-
pérature entre TM , où elle est apportée au système, et TC , où elle l’exposant Q indique que le système reçoit de la chaleur.
est rejetée dans le milieu extérieur. Il en résulte un effet moteur (M)
que le système utilise pour déplacer de la chaleur (D) de TF à TC . Ces coefficients de performance sont d’autant plus élevés que
les températures TF et TC sont plus voisines et que TM est plus
Comme précédemment on peut avoir affaire à un système frigo- éloignée de TC .
rifique si le froid Q F , produit à la température TF , est l’effet utile
ou à une pompe à chaleur si notre intérêt se porte sur Q C , chaleur Les coefficients de performance de ces systèmes fonctionnant
rejetée à la température utilisable TC . grâce à une fourniture de chaleur sont inférieurs à ceux des systèmes
recevant de l’énergie mécanique et déplaçant de la chaleur entre
D’après le premier principe de la thermodynamique, on a : les mêmes températures TF et TC . En effet, les rapports (TM – TC )/TM
+ |QF | + |QM | – |Q C | = 0 (10) et (TM – TF )/TM sont tous deux nettement inférieurs à 1. Cela ne doit
pas nous étonner : la chaleur étant une forme dégradée de l’énergie,
si l’on veut, par apport d’énergie sous cette forme, obtenir du sys-
tème frigorifique le même effet que celui que l’on obtiendrait en
apportant au système de l’énergie mécanique, il faut fournir une
quantité plus grande d’énergie thermique.
Figure 3 – Coefficients de performance et rendement en fonction des températures des milieux froid et chaud
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est toujours inférieur à 1 puisque le rapport |Q F |/|Q M | n’est jamais Exemples de solutions eutectiques :
nul. Il ne pouvait en être autrement puisque la chaleur Q C , rejetée eau + KCI, θe = – 11,1 oC ;
à TC , a entièrement son origine dans Q M et qu’une partie de celle-ci, eau + NaCI, θe = – 21,2 oC ;
Q F , est perdue à la source froide. eau + CaCI2 , θe = – 55 oC.
(0)
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La sorption d’un gaz par un sorbant est exothermique. L’effet est sur l’environnement (azote, eau, etc.) et, en outre, peu coûteux. On
particulièrement intense lorsqu’il y a chimisorption. L’extraction du peut, par exemple, de cette manière :
gaz hors du sorbant, ou désorption, est endothermique. Là aussi — refroidir, dans les laboratoires, quantité de substances et effec-
l’effet est plus intense lorsqu’il y a interaction chimique car la libé- tuer des expériences à basse température en mettant en œuvre
ration du gaz correspond à la décomposition du composé chimique l’azote liquide (température d’ébullition Teb = 77 K ) ou l’hélium
qui s’était élaboré lors de la chimisorption. liquide (Teb = 4,2 K) ;
■ Détente d’un gaz comprimé — refroidir un local situé dans un climat chaud et sec en vapo-
risant de l’eau directement dans l’air de ce local.
La détente d’un gaz comprimé peut s’effectuer de deux manières.
Dans un cas, comme dans l’autre, on ne récupère pas le frigo-
● La détente sans travail extérieur ou détente Joule-Thomson
rigène vaporisé.
qui s’effectue au travers d’un robinet ou d’un orifice ne fournit pas
de travail extérieur. Si le gaz détendu était parfait, cette détente ne ■ Systèmes fermés
s’accompagnerait d’aucune variation de sa température. Selon le Le frigorigène évolue dans un système clos qui doit être aussi par-
gaz réel et son état thermodynamique avant détente, cette dernière faitement étanche vis-à-vis de l’extérieur que possible (confinement
peut s’accompagner d’un refroidissement du gaz, c’est ce que l’on du frigorigène). Ce circuit comporte nécessairement (figure 7) :
cherche, ou, dans certains cas, d’un échauffement.
— un évaporateur placé dans le milieu à refroidir, par exemple
● La détente avec travail extérieur s’effectue dans un détendeur une chambre froide où l’on doit maintenir la température intérieure
mécanique approprié. Le refroidissement que l’on peut attendre θi . Le frigorigène qui y entre en phase liquide s’y vaporise à la
d’une telle détente est bien supérieur à celui obtenu par le mode de température θF < θi en absorbant de la chaleur à cette enceinte ;
détente précédent. L’importance du refroidissement du gaz dépend : — un condenseur refroidi par un fluide extérieur, air ou eau, à la
de sa nature, de ses conditions thermodynamiques initiales, du taux température θr où le frigorigène, qui y entre en phase vapeur, se
de détente du gaz (rapport de la pression initiale à la pression finale), condense à une température θC > θr en cédant de la chaleur au
de la qualité du détendeur mécanique et des échanges thermiques fluide de refroidissement.
entre cet appareil et l’extérieur.
L’énergie mécanique W est fournie à ce système pour permettre
Ces modes de refroidissement, en particulier le second, sont lar- l’évolution cyclique du frigorigène.
gement mis en œuvre pour la production des basses températures
(cryogénie) et la liquéfaction des gaz.
■ Effet Peltier 1.6 Variance d’un système.
Lorsque l’on fait passer un courant continu i dans un circuit hété- Loi de Gibbs. Pression de vapeur
rogène constitué, par exemple, de deux matériaux dissemblables
alternativement associés en série par des soudures thermoélec- La loi de Gibbs nous enseigne que la variance v du système que
triques (figure 6), les soudures d’une même parité sont le siège d’une constitue le frigorigène est :
absorption de chaleur tandis que celles de la parité opposée sont
le siège d’un dégagement de chaleur. Dans les systèmes actuels, les v=c+2–ϕ (19)
matériaux dissemblables sont des semiconducteurs (comme par
avec c nombre de constituants du système,
exemple le composé Bi2 Te 3 ) que l’on dope avec des atomes don-
neurs d’électrons pour le rendre N ou accepteurs d’électrons pour ϕ nombre de phases séparées.
le rendre P. Ce mode électronique de production de froid, après avoir
■ Système monophasique
suscité beaucoup d’espoirs, n’est pas actuellement en mesure de
concurrencer les modes précédents dont l’efficacité est beaucoup Lorsque le frigorigène pur, c = 1, est sous une seule phase, la
plus grande. Son emploi est, présentement, très marginal (petits variance est v = 2. Les deux grandeurs influant sur le système, la
réfrigérateurs transportables, refroidissement d’éléments d’appa- température T et la pression p, peuvent varier indépendamment
reils de mesure comme le miroir des appareils à point de rosée, etc.). l’une de l’autre.
L’inversion du sens du courant inverse les effets thermiques aux
jonctions.
■ Mise en œuvre d’autres phénomènes
Nombre de phénomènes physiques s’accompagnent d’effets ther-
miques souvent inexploitables car trop peu importants. Certains
peuvent, cependant, présenter de l’intérêt dans un domaine parti-
culier de température comme les températures très basses par
exemple [2].
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On peut ainsi abaisser, sous pression constante, la température gente, III, de l’éjecteur où l’énergie cinétique du flux de vapeur se
du frigorigène sous la seule phase liquide, au-dessous de la tem- transforme en énergie de pression. La vapeur motrice doit évidem-
pérature de saturation Tsat correspondant à la pression qui ment provenir d’une chaudière. Ce type de système consomme donc
s’exerce sur lui. Le liquide est alors sous-refroidi et son de l’énergie thermique et fait partie de la catégorie des systèmes
sous-refroidissement est : au moins trithermes. On les rencontre rarement.
∆T SR = T sat – T (20)
■ Machine frigorifique à absorption
avec T température de ce liquide. Ici l’aspiration de la vapeur de frigorigène se fait l’intermédiaire
d’un liquide absorbant qui présente une forte affinité pour ce frigo-
De même, on peut élever, sous pression constante, la température
rigène. La vapeur est absorbée par tout le volume du liquide absor-
du frigorigène sous la seule phase vapeur, au-dessus de Tsat cor-
bant. La figure 9c montre comment s’effectue cette aspiration.
respondant à la pression de cette phase. La vapeur est alors sur-
L’évaporateur est relié à une capacité, l’absorbeur, à l’intérieur de
chauffée et la surchauffe est :
laquelle on pulvérise en permanence la solution absorbante pauvre
∆TSC = Tv – Tsat (21) en frigorigène. La pulvérisation permet d’accroître la surface de
contact avec la vapeur de frigorigène. Le liquide absorbe le frigo-
avec Tv température de cette vapeur. rigène, provoquant ainsi la raréfaction de la vapeur et l’aspiration
■ Système diphasique d’une nouvelle masse de frigorigène issue de l’évaporateur. La
solution enrichie en frigorigène (solution riche) quitte l’absorbeur et
Dans l’évaporateur et le condenseur d’un circuit frigorifique, les est dirigée vers un autre point de la machine où, par chauffage, on
phases liquide et vapeur du frigorigène coexistent. D’après (19), la procède à l’extraction du frigorigène fixé. Les systèmes à absorption
variance du système est alors v = 1. Pour le frigorigène, corps pur appartiennent donc à la catégorie des systèmes frigorifiques au
sous ces deux phases, la pression et la température sont liées. moins trithermes. L’absorption du frigorigène par la solution absor-
Nous ne pouvons agir à notre gré que sur l’un de ces paramètres, bante est exothermique ce qui impose l’usage d’un échangeur de
l’autre étant alors fixé par la relation de pression de vapeur. refroidissement de la solution absorbante. Les systèmes à absorp-
Cette relation peut généralement s’écrire, d’après l’équation de tion furent les premiers systèmes frigorifiques industriellement opé-
Clapeyron : rationnels. L’énorme développement des systèmes à compression
B les a confinés dans des applications spéciales. Actuellement ils font
lgp = A + ----- + C lgT + DT + ... (22) l’objet d’un réel regain d’intérêt.
T
Les courbes de pression de vapeur de divers corps utilisables
comme frigorigènes sont données figure 8.
Figure 9 – Machines frigorifiques utilisant la vaporisation d’un frigorigène et modes d’aspiration des vapeurs formées dans l’évaporateur
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2. Machines frigorifiques Dans ces divers cycles, à la place d’un frigorigène pur, on peut
monoétagées faire appel à un frigorigène mélange azéotropique qui se
comporte comme un fluide pur. Rappelons qu’à pression
constante un mélange azéotropique se vaporise ou se condense
2.1 Classification des cycles frigorifiques à température constante comme le fait un corps pur.
à compression mécanique
●Cycle à mélange de plusieurs frigorigènes
On distingue les cycles à compression à un seul frigorigène pur Les fluides actifs de ces cycles sont des mélanges zéotropes, ou
ou azéotropique de ceux à plusieurs frigorigènes. non azéotropiques, de deux (mélanges binaires) ou plus de deux
constituants purs. Rappelons que durant la vaporisation ou la
■ Cycles à compression à un seul frigorigène pur ou azéotropique condensation, à pression constante, d’un mélange zéotrope, la tem-
● Cycle à compression monoétagée pérature varie. Avec ces mélanges, on peut mettre en œuvre :
On utilise un seul étage de compression mécanique pour la pro- — des circuits à un seul étage de compression ;
duction de froid à températures pas trop basses (généralement supé- — des circuits à plusieurs étages de compression.
rieures à – 20 ou – 25 oC) et pour la plupart des pompes à chaleur.
De tels cycles sont extrêmement répandus.
● Cycle à compression polyétagée 2.2 Cycle fondamental à compression
— Cycle à compression biétagée monoétagée d’un frigorigène pur
Lorsqu’il s’agit de produire du froid à températures plus basses
(généralement comprises entre – 25 et – 45 oC), les cycles à compres- ■ Le cycle fondamental à compression monoétagée, ainsi que
sion monoétagée présentent divers inconvénients. On fait alors l’évolution idéale des températures du frigorigène et des fluides calo-
appel aux cycles mettant en jeu deux étages de compression asso- porteurs froid et chaud dans les échangeurs de ce système, sont pré-
ciés en série. Ces cycles à compression biétagée sont très courants. sentés sur la figure 11.
— Cycle à plus de deux étages de compression La machine à un étage de compression, très simple et très symé-
On utilise de tels cycles pour la production de froid à des tempé- trique, comprend les éléments suivants :
ratures encore plus basses (par exemple inférieures à – 45 ou ● L’évaporateur vaporise le frigorigène en prélevant de la chaleur
– 50 oC) et ne mettant en jeu qu’un seul frigorigène. Ils sont beau- au frigoporteur qui se refroidit de θ f1 à θ f2 . La vapeur sortant de cet
coup plus rares. évaporateur est saturée. L’évaporation s’effectue à la température
de vaporisation θF , correspondant à la pression d’évaporation pF .
■ Cycles à compression à plusieurs frigorigènes On a :
● Cycles à plusieurs frigorigènes purs séparés. Cycles en cascade θF < θf2 < θ f1
Le système qui met en œuvre ces cycles comprend plusieurs
● Le compresseur aspire, sous la pression pF , la vapeur de
circuits frigorifiques séparés, à compression mono ou polyétagée,
frigorigène issue de l’évaporateur et la comprime jusqu’à la pression
utilisant chacun des frigorigènes différents. Ces circuits élémentaires
pC pour la rejeter dans le condenseur.
sont disposés en série et fonctionnent à des températures diffé-
rentes. Chacun d’entre eux communique thermiquement avec le ● Le condenseur condense le frigorigène en cédant la chaleur au
circuit plus froid qui le précède et le circuit plus chaud qui le suit. caloporteur qui s’échauffe de θ c1 à θ c2 . Le liquide frigorigène quittant
La chaleur puisée à basse température est ainsi transférée, d’un cir- cet échangeur est saturant. La condensation s’effectue à la tempéra-
cuit à l’autre, tandis que sa température s’élève. Elle est finalement ture de condensation θC correspondant à la pression de conden-
rejetée dans les milieux naturels, air ou eau, par le dernier circuit sation pC . On a :
(le plus chaud). On peut ainsi produire du froid à des températures θC > θc2 > θc1
déjà fort basses (– 90, – 120, voire – 150 oC).
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V 0 = ( π 2 4 )
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d’aspiration s a′ et de refoulement s r′ , constitue l’espace mort, À partir de C’, le piston revient vers le point mort haut et la
compression commence. Contrairement à ce que nous avons sup-
volume résiduel qu’occupe, lorsque le piston est au point mort haut,
posé précédemment pour le compresseur parfait, la compression de
la vapeur sous la pression de refoulement pC .
la vapeur de frigorigène ne s’effectue pas adiabatiquement puisqu’il
Soit ε ce volume mort ; pour que le cycle du compresseur réel y a des échanges thermiques entre le cylindre et cette vapeur. Au
présente un point initial A’ confondu avec A, déplaçons vers la début de la compression, le fluide reçoit, en général, de la chaleur
gauche l’axe des pressions du diagramme p = f (V ) précisément du du compresseur plus chaud que lui et la pression augmente plus
volume ε de l’espace mort. Suivons le cycle de ce compresseur réel vite que dans le cas de la compression adiabatique ; au contraire,
(figure 13a ). vers la fin de la compression, le fluide cède de la chaleur au cylindre
et la pente de la courbe est inférieure à celle que nous aurions pour
■ De A’ à B’, le piston commence à se déplacer vers le point mort une compression adiabatique.
bas. Le gaz contenu dans l’espace mort se détend de pC à pF . Toute-
fois le clapet d’aspiration ne s’ouvre pas encore. Il faut en effet Comme le clapet d’aspiration, le clapet de refoulement s′r néces-
vaincre son inertie et l’effort du ressort de rappel du clapet (c’est site, pour se soulever, que la pression dans le cylindre s’élève
quelquefois le clapet lui-même, par sa raideur propre, qui assure au-dessus de pc . En fin de compression, au moment où s’ouvre le
son rappel en position de fermeture, quelquefois aussi le surcroît
clapet de refoulement, la température de la vapeur rejetée est θ ″2 .
d’adhérence due à la tension superficielle de l’huile qui colle le
clapet sur son siège, etc.). La pression dans le cylindre s’abaisse Cette température résulte de phénomènes complexes dont
donc au-dessous de pF jusqu’à ce que l’on obtienne dans le cylindre l’ensemble du compresseur est le siège :
une dépression suffisante qui aide l’ouverture du clapet. Nous — échauffement de la vapeur aspirée de θ1 à θ 1′ ;
sommes alors au point B’. La présence de l’espace mort et l’inertie
du clapet se traduisent donc par un retard à l’ouverture du clapet — échanges thermiques au cours de la compression ;
d’aspiration du compresseur réel. — création d’entropie (perte d’energie) au cours de la compres-
sion irréversible ;
■ De B’ à C’, durant la fraction restante x de la course du piston, la — surpression nécessaire à l’ouverture du clapet de refoulement ;
vapeur pénètre dans le cylindre. En raison de sa viscosité qui n’est — fuites internes éventuelles du compresseur, etc.
pas nulle, la circulation de cette vapeur au travers de l’orifice du Cette température dépend en outre :
clapet d’aspiration s′a s’accompagne d’une chute de pression instan- — de la nature du frigorigène, notamment de la valeur de
tanée δpa , variable d’ailleurs avec la position du piston. Contrai- γ = c p c V et du taux de compression τ = p C p F ;
rement à ce qui se passait dans le compresseur parfait, la vapeur qui
— de la manière dont le compresseur est refroidi ;
entre à θ1 dans le compresseur, en E, s’y échauffe fortement. Elle
— de la technologie du compresseur et de sa vitesse de rotation.
commence à s’échauffer dans les cavités et les canaux internes qui
l’amènent à l’entrée du clapet d’aspiration. Cet échauffement est par- Après avoir quitté le cylindre, la vapeur refoulée se refroidit dans
ticulièrement notable dans les compresseurs hermétiques [3] puis- les canaux internes du compresseur et la partie refoulement de la
que le refroidissement du moteur est assuré par les vapeurs aspirées. culasse.
À l’entrée du clapet d’aspiration s′a du compresseur réel, on a donc La température θ 2″ à la sortie du clapet de refoulement, en D’, peut
un fluide à une température θ 1′ > θ 1 . Cet échauffement augmente ainsi être beaucoup plus élevée que la température θ2r existant, en S,
encore durant l’admission de la vapeur dans le cylindre chaud. On a à la sortie du compresseur lui-même.
donc, au point C’, à la fin de la course d’aspiration, au moment où se
■ De D’ à A’, la vapeur comprimée au cours de cette dernière phase
ferme le clapet d’aspiration, une vapeur dont la température
est expulsée au travers du clapet de refoulement. En raison de la
moyenne est θ ″1 > θ ′1 > θ 1 . En outre, dans les canaux internes du résistance à l’écoulement du fluide, la pression dans le cylindre est
compresseur, entre E et s′a , la vapeur subit une chute de pression supérieure de δpr à la pression qui règne dans la culasse de refoule-
ment. En tout état de cause, la pression qui règne dans cette culasse
interne δpFi plus ou moins marquée. Le volume massique de cette est pC + δpC i où δpC i représente la chute de pression dans les canaux
vapeur à l’intérieur du cylindre v ″1i est donc, en raison de cet échauf- internes de refoulement de la machine. Généralement, δpC i est très
fement et, éventuellement, de la chute de pression interne : faible ou négligeable. Dans ce cas, la fin du refoulement se situe en
A’ confondu avec A. A’ serait situé au-dessus de A si la chute de pres-
″ > v 1″
v 1i (26) sion δpC i n’était pas négligeable.
L’allure de la courbe D’ A’ de refoulement peut se compliquer s’il
Finalement, la masse effectivement aspirée par le compresseur apparaît des oscillations du clapet de refoulement. Ainsi la
réel est : figure 13d montre la variation périodique de la pression dans le
″ < m th = V 0 v 1″
m r = x V 0 v 1i (27) cylindre qu’entraîne l’oscillation du clapet de refoulement sans que
ce clapet retombe sur son siège. La figure 13e montre également
On appelle rendement volumétrique ηv le rapport : une oscillation de pression avec retour du clapet sur son siège. Ce
martèlement du siège par le clapet est tout à fait dommageable au
η v = m r m th = m r v 1″ m th v 1″ = V r V th (28)
siège comme au clapet.
avec Vr volume effectivement aspiré par le compresseur réel
dans la conduite d’aspiration, où règnent les conditions
d’entrée pF et θ1 , 2.3.3 Rendements
Vth volume qu’aspirerait, dans les mêmes conditions, le
Si nous considérons le cycle A’ B’ C’ D’ du compresseur réel
compresseur parfait sans espace mort ; pour celui-ci on
aurait V th = V0 . (figure 13a ), l’aire de ce cycle sur le diagramme indicateur est r .
Le travail, par unité de masse de frigorigène déplacé, des forces de
■ De C’ à D’, si la perte de charge interne est négligeable, C et C’ sont pression dans le compresseur réel est :
confondus. S’il n’en est pas ainsi (perte de charge interne non négli-
geable et fermeture du clapet d’aspiration avant que l’intérieur du w p,u,(r) = k r m r (29)
cylindre ait atteint la pression pF ), le point C’ est alors au-dessous du
point C (figure 13f ).
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■ Le rendement indiqué de ce compresseur, par rapport au Parmi ces facteurs, pour un compresseur et un frigorigène donnés,
compresseur parfait sans espace mort (fonctionnant isentropique- le taux de compression est celui dont l’effet est le plus notable.
ment), est, par définition, d’après (25) et (29) :
2.3.4.1 Taux de compression et rendement volumétrique
η i = w p,u,(th) w p,u,(r) = th m r ( r m th ) (30)
L’augmentation du taux de compression, en prolongeant la
η i = ( th r ) η v (31) détente des vapeurs enfermées au point mort haut dans l’espace
mort ε, accroît le retard à l’ouverture du clapet d’aspiration. La
Les aires th et r , sans être égales, sont du même ordre de fraction x du volume balayé se réduit ; d’après (27), m r diminue et
le rendement volumétrique ηV s’abaisse. La figure 14 représente,
grandeur et ηi est de même importance que ηv . En fait, le rapport
pour des taux de compression variables, les deux premières phases
des aires d’indicateurs th r , donc le rapport η i η v , croît lorsque du cycle du compresseur : AB, détente des vapeurs contenues dans
le taux de compression augmente (figure16). ε et BC, aspiration effective des vapeurs dans le cylindre. La
figure 14a représente ces deux phases lorsque le taux de compres-
Mais il faut fournir à l’arbre du compresseur réel, par unité de sion s’élève par suite de la diminution de la pression d’évaporation
masse de fluide déplacé, un travail effectif weff,u,(r) supérieur au pF , la pression de condensation pC restant la même. Au contraire,
travail mis en œuvre par les seules forces de pression wp,u,(r) ou dans le cas de la figure 14b c’est la basse pression pF qui reste
travail indiqué w i,u,(r) déduit de l’aire du diagramme indicateur. La constante alors que la haute pression pC s’élève. Dans un cas comme
machine consomme en effet un travail mécanique supplémentaire dans l’autre, l’augmentation du taux de compression τ = pC /pF
imposé par les frottements mécaniques internes, la pompe à huile, s’accompagne d’une diminution de x donc de ηV .
etc. : Le rendement volumétrique décroît lorsque le taux de compres-
weff,u,(r) > wp,u,(r) = w i,u,(r) sion s’élève (figure 15). Dans le domaine des taux de compression
courants, la décroissance de ηV avec le taux de compression est
■ On définit un rendement mécanique ηm tel que :
sensiblement linéaire. Comme on le voit, la surchauffe des vapeurs
ηm = wp,u(r) /weff,u,(r) (32) aspirées influence également ce rendement volumétrique.
Afin d’estimer le rendement volumétrique ηv , on peut, pour un
Le terme mécanique peut être critiqué, car une partie de l’énergie
avant-projet, utiliser la relation suivante :
perdue l’est plutôt par des opérations thermodynamiques que pure-
ment mécaniques. ηV = 1 – a τ (35)
■ On appelle enfin rendement effectif, ηeff (ou rendement où a = 0,04 à 0,07 ordinairement (la valeur 0,05 est fréquemment
global) du compresseur, par rapport à la compression isentropique, utilisée).
le rapport :
D’autres relations, plus complètes, font intervenir, à juste titre,
ηeff (ou ηg) = wp,u,(th) /weff,u,(r) (33)
l’espace mort ε ou le taux d’espace mort ε /V0 . Il en est ainsi des
C’est ce rendement qui permet de déterminer le travail absorbé, relations suivantes :
sur l’arbre du compresseur réel, par unité de masse de frigorigène
ε
déplacé, weff,u,(r) , à partir du travail absorbé, par unité de masse de η V = 0,9 1 + -------- ( 1 – τ 0,72 )
V0
fluide déplacé, par les forces de pression dans un compresseur
parfait isentropique, w p, u, (th), travail qui est toujours aisément
ε + 0,046
calculable. ou η V = 1 – -------------------------------- τ ( relation de Marioton )
1 + 0,069 τ
Notons que :
ηeff = ηi ηm (34) Le rendement indiqué décroît moins vite, avec le taux de compres-
sion τ, que le rendement volumétrique, car le rapport des aires des
Les valeurs de ηi et de ηeff dépendent de la compression de réfé- diagrammes indicateurs th r , qui apparaît dans la relation (31),
rence choisie pour le compresseur parfait. Il s’agit pratiquement
toujours de la compression isentropique, la seule qui soit facile à croît lorsque le taux de compression s’élève (figure 16).
déterminer (transformation 1, 2 is du cycle de la figure 12d ).
2.3.4.2 Taux de compression et rendement effectif
2.3.4 Variations des rendements Que l’on ait affaire à des compresseurs à pistons (figure 17) ou
à vis (figure 18), ηeff passe par un maximum lorsque le taux de
en fonction du taux de compression compression s’élève. On peut utiliser, pour les compresseurs à
pistons, la relation de Dehausse :
Les rendements volumétrique ηV et effectif ηeff sont fortement
variables avec les caractéristiques et les conditions de fonctionne- 0,5
η eff = 0,80 – 0,004 ( τ – 5 ) 2 – -----------------------
ment du compresseur : ( τ – 0,3 )
— type et caractéristiques géométriques et mécaniques du
Pour les compresseurs à vis, le rendement effectif passe par un
compresseur volumétrique (par exemple, pour les compresseurs
maximum très net lorsque le taux de compression est du même ordre
alternatifs à pistons, intervient le taux d’espace mort, τε = ε /V0 ; ce
de grandeur que le taux de réduction de volume υ i des vapeurs dans
rapport est généralement dépendant de la taille du compresseur, du
la machine :
rapport course/diamètre, etc.) ;
— vitesse de rotation du compresseur ; volume occupé par le gaz à la fin de l′aspiration
— nature du frigorigène ; υ i = --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
volume occupé par le gaz au début du refoulement
— taux de compression τ = pC /pF ;
— surchauffe des vapeurs à l’aspiration ;
— caractéristique du lubrifiant et entraînement d’huile ;
— présence éventuelle de fuites internes au niveau du contact
piston-segment-cylindre ou au niveau des clapets, etc.
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Figure 17 – Rendements effectifs de groupes de compresseurs Figure 19 – Détermination de la température de la source froide
à pistons, d’après « Économie d’énergie en matière de froid » à partir du pincement de l’évaporateur
(source IIF)
■ Refroidissement direct d’une chambre froide ■ Si le rejet de chaleur se fait par un condenseur évaporatif, la
température de condensation se déduit de la température θ h de
C’est la température θ int à atteindre dans celle-ci qui est la donnée bulbe humide de l’air qui y pénètre.
imposée. Très souvent les conditions d’entreposage d’une denrée
périssable imposent, en outre, une humidité relative ψ int dans
l’enceinte refroidie. En s’appuyant sur ces données, on détermine 2.4.1.1.3 Limites d’utilisation
la température d’évaporation θF , donc, pour le frigorigène choisi, La température θC étant ainsi déterminée, on en déduit, pour le
la pression d’évaporation pF (figure 20). frigorigène choisi, la pression de condensation pC . Tant que le taux
de compression :
τ = pC /pF
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Le passage des données externes au circuit thermodynamique aux Pour une machine frigorifique (figure 12), la production de froid
données internes s’effectue en raisonnant comme on l’a fait pour qF par unité de masse de frigorigène qui se vaporise et éventuel-
les machines frigorifiques (§ 2.4.1.1). La figure 22 présente les élé- lement se surchauffe, de 5 à 6, dans l’évaporateur est, d’après (36),
ments à prendre en compte pour établir le bilan thermique d’une puisque l’évaporateur est un système statique et que, de ce fait,
pompe à chaleur eau-eau. Les données fondamentales externes w=0:
sont : + |qF | = h6 – h 5 (37)
— la température d’arrivée du caloporteur froid sur l’évaporateur
ou encore
θ f1 (température du milieu où la chaleur gratuite est disponible) ;
q F = h6 – h 4 (38)
en se fixant le refroidissement ∆θf du frigoporteur et le pincement
∆θPf , on en déduit la température d’évaporation θF ; Pour une pompe à chaleur, la production calorifique qC par unité
— la température de sortie du caloporteur chaud du condenseur de masse de frigorigène qui se désurchauffe, se liquéfie et se sous-
θc2 (température du milieu à chauffer) ; en se fixant le pincement refroidit dans le condenseur, de 2 à 3, est :
∆θPc , on en déduit la température de condensation θC ;
— le bilan thermique du système à chauffer ΣQ i ; on tient ainsi – |qC | = h 3 – h 2
compte des échanges thermiques par les parois, des renouvelle-
ou q C = h2 – h 3 (39)
ments d’air, des chaleurs gratuites (appareils, personnes présentes,
etc.). La considération du temps de fonctionnement de la thermo- (q F et q C sont exprimés en kilojoules par kilogramme).
pompe permet de déduire la puissance calorifique Q C de cette
dernière.
2.4.3.2 Débit-masse cyclé
■ Machine frigorifique
2.4.2 Tracé du cycle La puissance frigorifique à produire dans l’évaporateur étant φF ,
le débit-masse est :
Ce tracé, qui a été détaillé dans le paragraphe 2.2, est nécessaire
pour les calculs manuels qui utilisent les diagrammes mais ne ṁ 1 = φ F q F = φ F ( h 6 – h 5 ) (40)
s’impose pas pour les calculs par ordinateur. Il permet cependant
une visualisation complète de l’évolution du frigorigène et facilite ■ Pompe à chaleur
la compréhension des phénomènes. La puissance calorifique à produire dans le condenseur étant φC ,
le débit-masse est :
2.4.3 Caractéristiques de la machine. ṁ 1 = φ C q C = φ C ( h 2 – h 3 ) (41)
Choix du matériel
( ṁ 1 s’exprime en kilogrammes par seconde).
2.4.3.1 Effets thermiques du frigorigène en circulation
La machine étant en régime permanent, en négligeant les varia- 2.4.3.3 Débit-volume réellement aspiré par le compresseur
tions des énergies cinétique et potentielle, on a ainsi, par unité de Si, à l’entrée du compresseur, le volume massique est v 1″ , le débit-
masse de frigorigène, entre l’entrée e et la sortie s d’un élément du
circuit frigorifique : volume à aspirer pour obtenir le débit-masse ṁ 1 est :
q + w = h s – he (36)
V̇ r = ṁ 1 v 1″ (42)
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avec ρ 0 masse volumique du liquide frigorigène, 2.4.3.7.1 Puissance calorifique cédée au condenseur
g accélération due à la pesanteur, d’une machine frigorifique
H différence de niveau entre le détendeur et la bouteille de La valeur exacte de cette puissance φC (en kW) cédée au conden-
liquide, seur de la machine est :
φ C = ṁ ( h 2 – h 3 ) (52)
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Le point 2 (figure 12) correspond à l’entrée du condenseur. Ce peut 2.4.3.7.2 Puissance calorifique extraite
être le point réel de refoulement du compresseur (point 2 r ) si la à l’évaporateur d’une pompe à chaleur
conduite de refoulement est courte. On ne connaît exactement ni Le débit ṁ ayant été déterminé par la relation (41), la puissance
2 ni 2r . Pour calculer φC , on est donc conduit à faire une approxi- calorifique que cette pompe à chaleur absorbe à sa source froide
mation sur ce point 2. est (figure 12) :
■ Pour le calcul de φC par la relation (52), on peut supposer que φ F = ṁ ( h 6 – h 5 ) (57)
2 = 2is :
φ C1 = ṁ ( h 2 ( is ) – h 3 ) (53) Les points 5 et 6 sont généralement bien connus et l’application
de cette relation se fait assez facilement.
■ On peut aussi admettre, par exemple, que la puissance thermique
φ P , correspondant aux pertes mécaniques du compresseur, se 2.4.3.8 Surfaces d’échange thermique
retrouve, seule, rejetée au dehors, les pertes thermodynamiques, des condenseurs et des évaporateurs
correspondant au rendement indiqué (pertes indiquées) étant sup- La puissance calorifique φ transférée dans un échangeur peut se
posées intégrées au fluide refoulé. Appelons 2’ le point correspon- mettre sous la forme générale suivante :
dant à cet état du fluide. Cette répartition des pertes que l’on vient
de décrire n’est qu’une hypothèse et non une réalité, précisons-le. En φ = K S (θext – θint) (58)
faisant le bilan thermique du compresseur, on trouve facilement
que : avec K coefficient de transmission thermique globale de
l’échangeur rapporté à la surface d’échange S qu’il
h2’ = h1 + (h 2(is) – h1)/ηi (54) convient d’ailleurs de préciser (surface interne ou
Dès lors : externe de l’échangeur),
φ C2 = ṁ ( h 2′ – h 3 ) (55) θext température du milieu, ou du fluide caloporteur, exté-
rieur à l’échangeur considéré,
■ En appliquant le premier principe de la thermodynamique de θint température du frigorigène à l’intérieur de cet
manière simpliste, on peut écrire : échangeur.
φC 3 = φF + Peff (56) Le tableau 4 précise les diverses grandeurs que l’on utilise dans
la relation (58) pour calculer les surfaces d’échange des évapora-
Cette relation, souvent utilisée, est simpliste car, en l’appliquant, teurs et des condenseurs. (0)
on néglige les échanges thermiques qui s’effectuent entre le circuit Les coefficients d’échange sont très différents selon la nature
frigorifique, le compresseur et l’ambiance. Toutefois, le fait de ne des fluides caloporteurs extérieurs :
pas connaître θC avec certitude n’est guère gênant car le conden-
seur est calculé avec excès, sans recherche d’une haute précision. — pour le condenseur :
K C ( ou K ce ) K ca
— pour l’évaporateur :
K F ( ou K f1 ) K fa
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Tableau 4 – Grandeurs nécessaires au calcul des surfaces d’échange des évaporateurs et des condenseurs
Éléments Puissance Surface Coefficient Températures
échangée d’échange de transmission
thermique globale milieu milieu
extérieur intérieur
Condenseur S K θc θC
– à eau
Côté frigorigène KC ( θ C – θ c1 ) – ( θ C – θ c2 )
SC ou côté eau Sce K ce ∆ θ logarithmique = ---------------------------------------------------------
( θ C – θ c1 )
-
(plus courant) In ---------------------------
(θ – θ )
φC C c2
– refroidisseur θ f1 θF
d’air Côté air S fa (température
(généralement Kfa de l’air entrant
surface à ailettes) à l’évaporateur :
air de la chambre)
2.4.3.9 Sélection de l’organe de détente Si l’on veut faire des comparaisons valables en utilisant cette
Les détendeurs sont choisis sur catalogue à partir du débit de notion de coefficient de performance, ces précisions s’imposent.
liquide à régler ; rappelons encore une fois que les détendeurs ne Dans ce qui suit, nous utilisons la puissance frigorifique φF produite
doivent être alimentés que par du liquide. Plus souvent encore, à l’évaporateur et la puissance effective Peff absorbée sur l’arbre du
compresseur. Le coefficient de performance frigorifique ainsi calculé
leur choix s’effectue à partir de la puissance frigorifique à produire,
de la nature du frigorigène et des conditions de fonctionnement de est celui qui a la plus grande valeur :
la machine. COPF = φF /Peff (59)
D’après (40) et (46) :
2.4.4 Coefficients de performance.
( h6 – h5 ) ( h6 – h5 )
Rendement de cycle COP F = -------------------------------- η eff = -------------------------------- η i η m (60)
( h 2(is) – h 1 ) ( h 2(is) – h 1 )
2.4.4.1 Machine frigorifique
Le coefficient de performance dépend directement du rendement
On a vu que, pour calculer le coefficient de performance d’une effectif du compresseur (par rapport à la compression isentropique,
telle machine, on doit rapporter la puissance frigorifique φF qu’elle rappelons-le).
produit à la puissance P qu’elle consomme. Il convient de préciser Le rendement du cycle frigorifique η cf est le rapport du coefficient
ces puissances. de performance COP F de la machine réelle (60) au coefficient de per-
■ Puissance frigorifique : s’agit-il : W
formance frigorifique idéal COP F ,(id) donné par la relation (8) :
— de la puissance frigorifique disponible entre l’entrée et la sortie
de l’évaporateur ; COP F ( h6 – h5 ) ( TC – TF )
— de la puissance frigorifique effectivement fournie au milieu à - = -------------------------------- η eff --------------------------
η cf = -------------------------- (61)
refroidir ? COP F ,(id)
W ( h 2(is) – h 1 ) TF
La différence entre ces deux grandeurs correspond aux pertes
Le rendement de cycle est directement affecté par les imper-
thermiques du circuit de frigorigène et, éventuellement, du circuit
fections du cycle frigorifique lui-même, caractérisées par la première
du caloporteur froid (frigoporteur).
fraction de la relation (61), et par les imperfections du compresseur,
■ Puissance consommée : s’agit-il : caractérisées par ηeff .
— de la puissance consommée par le seul compresseur sur son
arbre ; 2.4.4.2 Pompe à chaleur
— de la puissance électrique absorbée par le moteur du
Le coefficient de performance calorifique demande, là aussi, que
compresseur ;
l’on précise les puissances thermiques et mécaniques mises en
— de la puissance consommée par l’ensemble de l’installation
œuvre :
(compresseurs, pompes de circulation, ventilateurs, systèmes de
COPC = φC /Peff (62)
dégivrage, etc.) ?
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Les valeurs de ces paramètres fixent ce que nous appellerons les La variation de (h6 – h 5 ) reste toutefois limitée :
conditions de fonctionnement de la machine. — le rendement volumétrique ηV diminue du fait de l’accroisse-
Examinons successivement l’influence des deux premiers para- ment du taux de compression ;
mètres sur la puissance frigorifique ou calorifique et les coefficients — le volume massique v 1″ augmente de manière importante, en
de performance, les autres paramètres restant constants. raison de la diminution de la pression pF .
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— la variation (h 6 – h 5 ) décroît nettement ; Notons que, d’après (8), il en serait de même pour une machine
— le rendement volumétrique ηV diminue en raison de l’accrois- ditherme réversible.
sement du taux de compression ;
— le volume massique v 1″ reste constant. ■ Pour une pompe à chaleur :
( h2 – h3 )
COP C = -------------------------------- η eff
La puissance frigorifique φ F d’une machine frigorifique à ( h 2(is) – h 1 )
compression diminue quand la température de condensation
s’élève. Cependant cette décroissance est comparativement lorsque θC s’élève :
beaucoup plus faible que celle résultant d’un abaissement (h 2 – h 3 ) varie peu ;
correspondant de la température d’évaporation. (h 2(is) – h 1 ) croît notablement ;
ηeff diminue généralement.
2.5.2.2 Puissance calorifique
D’après (66), lorsque θC s’élève : Le coefficient de performance COPC d’une pompe à chaleur
— la variation (h 2 – h 3 ) peut croître (peu) ou décroître selon les diminue lorsque la température de condensation s’élève.
fluides ;
— le rendement volumétrique ηV diminue ;
— le volume massique v 1″ reste constant. 2.5.3 Autres paramètres de fonctionnement
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car, d’une part, V̇ b est inchangé et, d’autre part, ηV ne varie pas (ou
très peu) puisque le taux de compression est le même.
Le premier terme du produit des deux fractions est évidemment
supérieur à 1. Il est d’autant plus grand, pour un échauffement donné
de la vapeur (θ6’ – θ6 ), que :
— la capacité thermique massique sous pression constante de la
vapeur, c p , est plus grande ;
— la variation d’enthalpie dans l’évaporateur est plus petite (donc
que l’enthalpie de vaporisation du frigorigène est plus faible).
Le second terme est inférieur à 1.
La variation relative de φF dépend donc de ces influences oppo-
sées. Pour fixer les idées, on donne dans le tableau 5, pour quatre
frigorigènes : NH3 , R 12 (CF2Cl2), R 22 (CHF2CI) et R 502 (azéotrope
de R 22 et de R 115 ), deux températures de condensation
( θ C = + 30 o C et + 40 o C) et trois températures de vaporisation
(θF = 0 oC, – 20 oC et – 40 oC), les variations du rapport φF′ φ F . Les
autres caractéristiques de fonctionnement prises en compte pour
déterminer ces rapports sont :
— avant l’introduction de l’échangeur ELV (cycle 1-2 is-3-4-5-6) :
• le sous-refroidissement du liquide en 4, à l’entrée du régleur :
θC – θ4 = 5 K,
• la surchauffe des vapeurs à la sortie de l’évaporateur :
θ6 – θF = 5 K,
• l’échauffement supplémentaire des vapeurs dans la conduite
d’aspiration : θ1 – θ6 = 5 K ;
— après l’introduction de l’échangeur ELV (cycle 1′-2′is -4-4’-5’-
Figure 29 – Sous-refroidissement accentué. 6-6’) :
Schéma de principe et incidence sur le cycle
• le même sous-refroidissement au point 4 (5 K),
• la même surchauffe au point 6 (5 K),
Si l’échangeur ELV n’est le siège d’aucun échange de chaleur • l’échauffement de la vapeur dans l’échangeur liquide-vapeur
vis-à-vis de l’extérieur, comme les débits-masses dans les conduites ELV : θ6’ – θ6 = 15 K,
de liquide et de vapeur sont les mêmes, la diminution δh de l’enthal- • l’échauffement supplémentaire des vapeurs dans la conduite
pie massique du liquide entre 4 et 4’ est exactement égale à l’aug- d’aspiration suivant l’échangeur : θ1’ – θ6’ = 5 K. (0)
mentation d’enthalpie massique de la vapeur entre 6 et 6’. Il y a
transfert thermique du liquide chaud à la vapeur froide.
Sur le diagramme de la figure 29b, on a représenté deux cycles, Tableau 5 – Influence du sous-refroidissement
l’un 1-2 is -3-4-5-6, avec sous-refroidissement ordinaire , l’autre, accentué pour quatre frigorigènes.
1′-2′is -3-4-4′-5′-6-6′ , avec sous-refroidissement accentué. On a Valeur du rapport F′ F
supposé, pour construire 1’ que l’échauffement de la vapeur dans
la canalisation d’aspiration était le même dans les deux cas, qu’il Frigo- NH3 R 12 R 22 R 502
y ait, ou non, l’échangeur ELV. rigène (CF2Cl2) (CHF2Cl)
θC
θF
En fait, lorsque l’on fait usage d’un échangeur liquide-vapeur + 30 oC + 40 oC + 30 oC + 40 oC + 30 oC + 40 oC + 30 oC + 40 oC
ELV, l’échauffement de la vapeur dans la conduite d’aspiration 0 oC 0,971 0,972 1,005 1,011 0,989 0,993 1,014 1,024
est généralement plus faible, pour un même débit de frigorigène
et des conditions de fonctionnement identiques. En effet, la – 20 oC 0,967 0,969 1,007 1,013 0,990 0,994 1,017 1,028
température moyenne intérieure de cette canalisation étant plus o
– 40 C 0,943 0,945 1,007 1,014 0,989 0,994 1,022 1,034
élevée, les entrées de chaleur y sont plus réduites.
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Le cycle à injection totale présente toutefois deux inconvénients Les transformations 10-1, 1-2, 2-3, 3-4, 4-5 et 5-6 sont exactement
d’ordre pratique. semblables à celles mises en œuvre dans le cycle à injection totale.
— En 8, le liquide qui doit être admis au second détendeur D2 Les autres en diffèrent sensiblement.
est saturant. Il ne peut tolérer la moindre chute de pression car, l’ébul-
lition commençant alors, le détendeur D2 serait alimenté par un
mélange liquide-vapeur, ce qui n’est pas acceptable. La conduite
joignant la bouteille intermédiaire au détendeur D2 doit donc être
très courte, ce qui n’est généralement pas compatible avec la dis-
position des circuits frigorifiques.
— Ce détendeur D2, menacé par l’alimentation diphasique, fonc-
tionne, de plus, sous un écart de pression très réduit. Comme pF
est sensiblement inférieur à pi , très souvent 3 à 4 fois moins, l’écart
de pression sous lequel fonctionne le second détendeur D2 est net-
tement inférieur à celui qui permet le fonctionnement du premier
D1. Cet écart trop faible pose des problèmes.
Pour éviter ces deux difficultés, on met souvent en œuvre un autre
cycle biétagé : le cycle à injection partielle.
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— De 6 à 7 : détente dans DA, de pC à pi , du frigorigène destiné légèrement surchauffée) accompagnée d’huile, qui sort, en 11, de
à alimenter la bouteille intermédiaire BI. Le débit qui subit cette l’évaporateur ERL. Ces deux fluides rejoignent la vapeur refoulée,
détente est ( ṁ H – ṁ B ) . en 2, par le compresseur CBP et contribuent à refroidir cette vapeur.
— De 6 à 8 : sous-refroidissement du débit ṁ B de liquide frigo- On peut, si besoin est, compléter ce refroidissement au moyen d’une
rigène. Il s’effectue dans l’échangeur E immergé dans le liquide à θi injection de liquide frigorigène entre 2 et 3, injection assurée par un
contenu dans la bouteille BI. Ce sous-refroidissement s’effectue sous détendeur auxiliaire d’injection DAI (attention à son bon fonction-
la haute pression pC , de 6 à 8. Du fait de l’utilisation d’un échangeur nement pour éviter les coups de liquide au compresseur CHP). On
de chaleur, la température du point 8 n’atteint pas θi mais lui reste peut ainsi obtenir, en 3, une vapeur à une température proche de
supérieure d’une valeur δ θ qui caractérise le pincement de cet la saturation sous la pression pi . Le bulbe du détendeur d’injection
échangeur : est disposé en 3 (détendeur thermostatique) ou, plus souvent, en
θ8 = θi + δ θ 4 (détendeur spécial d’injection). Comme on le voit, cet ensemble
se comporte comme la bouteille précédente sans en présenter les
— De 8 à 9 : détente du débit ṁ B de frigorigène, dans le déten-
deur principal DP, de pC à pF . inconvénients. Pour calculer le rapport ṁ H ṁ B on effectue le bilan
de cet ensemble comme on a fait le bilan de la bouteille BI dans le
— De 9 à 10 : production de froid dans l’évaporateur par vapori- cas précédent.
sation, à θF , du liquide frigorigène et surchauffe (utile) de la vapeur
formée, sous la pression pF de θF à θ10 .
Les deux inconvénients du cycle à injection totale se trouvent ainsi 3.2.3 Choix de la pression intermédiaire
évités :
— les deux détendeurs fonctionnent sous des différences de Le problème frigorifique particulier à résoudre impose, comme
pression suffisantes ; dans le cas des cycles monoétagés, la température d’évaporation
— le liquide, dans l’état 8, est fortement sous-refroidi. Même si θF (donc pF ). De même, les conditions d’évacuation thermique hors
la conduite de liquide est longue et si DP est éloigné de BI, on ne de la machine conduisent à une température de condensation θC
risque plus l’apparition de phase gazeuse à l’entrée de ce détendeur. (donc pC ). C’est d’ailleurs l’importance du taux de compression
En revanche, l’efficacité thermodynamique du cycle à injection τ = pC /pF qui motive, dans le cas présent, le choix d’un cycle biétagé.
partielle est légèrement inférieure à celle du cycle précédent. En effet, En revanche, rien n’impose, a priori, la pression intermédiaire pi du
dans le cas de l’injection totale, la température du liquide avant le cycle. On doit donc la choisir pour respecter tel ou tel critère, fort
détendeur étant θi , la production massique de froid dans l’évapo- différents entre eux d’ailleurs.
rateur était : On peut ainsi chercher à :
∆hF,it = h10 – hi (figure 33b ) — avoir des taux de compression identiques pour les deux étages
alors que dans le cycle à injection partielle, du fait du pincement de compression ;
de l’échangeur, la production de froid par unité de masse de frigo- — réaliser un cycle aux étages mieux équilibrés en adoptant une
rigène est plus petite (figure 35b ) : pression intermédiaire plus élevée que celle déterminée dans le cas
précédent ;
∆hF,ip = (h 10 – h 9) = (h 10 – h 8 ) < ∆hF,it — obtenir des températures de refoulement égales pour les
compresseurs des deux étages ;
■ Le cycle à injection partielle utilise une bouteille intermédiaire où — atteindre une consommation énergétique minimale de
s’effectue à la fois le refroidissement du liquide dans l’échangeur E l’ensemble des deux machines ;
et le refroidissement de la vapeur refoulée par le compresseur basse — loger les deux étages de compression dans le même corps
pression CBP. d’un compresseur biétagé ;
La bouteille convient parfaitement si les compresseurs — produire du froid utile aux deux niveaux de température θF et θi .
n’entraînent pas d’huile dans le circuit ou si l’huile mise en circulation
n’est pas miscible (ou très peu) au frigorigène ce qui est, par exemple, 3.2.3.1 Égalité des taux de compression des deux étages
le cas de l’ammoniac. En effet les bouteilles ne permettent pas
d’assurer le retour d’huile en raison des faibles vitesses des vapeurs, Dans ces conditions, on a :
requises d’ailleurs pour éviter l’entraînement, par ces vapeurs, du
p i1 pC
liquide frigorigène. L’huile déplacée par les compresseurs, et qui τ B = --------- = --------- = τH (77)
arrive dans la bouteille, ne peut s’en échapper. Avec un fluide comme pF p i1
l’ammoniac, l’huile entraînée, non miscible, se sépare du liquide
frigorigène et, étant plus dense, s’accumule au fond de la bouteille et p i1 = pF pC (78)
d’où on peut l’extraire manuellement ou automatiquement.
Il est bien connu qu’un tel choix minimalise la consommation
Avec les frigorigènes miscibles à l’huile dans les conditions de la énergétique de l’ensemble des deux étages mais dans un cas bien
bouteille intermédiaire, cette séparation ne peut s’effectuer et l’huile précis :
ne peut être extraite de la bouteille qu’en mettant en jeu des dis-
— les deux étages de compression déplacent le même débit-
positifs techniques particuliers [systèmes de prélèvement du
masse ;
mélange liquide frigorigène – huile, vaporiseur (rectifieur), etc.]. Pour
— le gaz se comporte comme un gaz parfait ;
ne pas se trouver confrontés à l’accumulation d’huile, on s’attache,
— les températures d’entrée du gaz dans chacun des compres-
avec les frigorigènes miscibles à l’huile, à éviter les bouteilles. Le
seurs sont égales.
cycle à injection partielle est alors mis en œuvre dans un circuit repré-
senté schématiquement par la figure 36. Le refroidissement, de 6 Ces conditions ne sont pas celles des cycles biétagés que l’on
vient de décrire :
à 8, sous la haute pression pC , du débit ṁ B de liquide frigorigène
(renfermant de l’huile) s’effectue dans un évaporateur – refroidisseur — les débits-masses sont différents ṁ H > ṁ B ;
de liquide ERL grâce à la vaporisation de 7 à 11, à la température — les vapeurs de frigorigène ne sont pas des gaz parfaits ;
θi , d’une partie du liquide qui, arrivant au point 6, traverse le déten- — les températures d’aspiration des deux étages sont dis-
deur auxiliaire DA. Dans cet évaporateur, du type à surchauffe, les semblables θ3 > θ1 (figure 37).
vitesses de vapeur sont suffisantes pour entraîner l’huile qui s’est
séparée du frigorigène. C’est donc de la vapeur saturée (ou
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pi 2 = p F p C + 0,35 (79)
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ṁ H (h 2 ( is ) – h 8 )
- = f2 ( θi )
- = --------------------------------
---------- (82)
ṁ B ( h3 – h6 )
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On emploie assez souvent ce cycle avec les turbocompresseurs 3.3.1 Production de basses températures
à deux roues qui constituent de véritables compresseurs biétagés.
Avec ces compresseurs, on fait usage de ce cycle même dans le La production de basses températures : – 60 oC, – 70 oC, – 80 oC,
cas des taux de compression faibles que l’on rencontre dans les etc. (par exemple pour les besoins de l’industrie chimique, la lyo-
machines frigorifiques de refroidissement d’eau en climatisation. philisation, etc.) par des systèmes frigorifiques à compression peut
On utilise aussi ce type de cycle avec les compresseurs à vis [3]. se faire :
— en utilisant un seul frigorigène évoluant selon un cycle unique
à plusieurs étages de compression ;
— en utilisant plusieurs frigorigènes séparés que l’on met en
3.3 Cycles frigorifiques polyétagés œuvre dans les étages successifs d’un système frigorifique en
cascade ;
— en utilisant des cycles, monoétagés ou polyétagés, où évo-
On peut également rencontrer des cycles frigorifiques comportant
luent des mélanges de plusieurs frigorigènes.
plus de deux étages de compression mécanique. Les cycles frigo-
rifiques (ou de pompes à chaleur) polyétagés peuvent être utilisés : Considérons, dans ce paragraphe, le premier cas.
— pour produire des basses températures ; Si l’on veut produire des basses températures avec un seul frigo-
— pour accroître l’efficacité thermodynamique du système rigène, qui doit être évidemment condensable à la température ordi-
frigorifique ; naire et qui doit donc avoir un point critique assez élevé, on est dans
— pour mieux gérer les absorptions et rejets de chaleur qui l’obligation de multiplier les étages de compression et de faire appel
peuvent se présenter à différents niveaux de température dans un à des compresseurs de grands débits-volumes. En effet, dans les par-
processus industriel. ties basse température du cycle, les pressions de vapeur du
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frigorigène sont faibles et les volumes massiques de ces vapeurs rature de condensation θC nécessitée pour l’extraction de l’énergie
élevés. Les turbocompresseurs sont alors les seuls appareils utili- thermique de la machine) de cinq pressions intermédiaires. Ce sont
sables si l’on veut produire une puissance frigorifique suffisante. Il celles obtenues respectivement entre les roues R1 et R2 (pi1), entre
est commode de réaliser pratiquement des turbocompresseurs à R2 et R3 (pi2), entre les corps de compresseurs CP1 et CP2 (pi3 ) entre
roues multiples car le frigorigène n’est pratiquement pas souillé par R’1 et R’2 (pi4) et entre R’2 et R’3 (pi 5 ). À ces pressions correspondent,
l’huile avec ce type de machine, aussi ces compresseurs sont parti- pour le frigorigène unique déplacé, les températures intermédiaires
culièrement intéressants pour la réalisation de machines frigori- de saturation s’échelonnant de θi1 et θi 5 et disponibles, si on le désire,
fiques puissantes, largement polyétagées, pour la production de dans les diverses bouteilles interétages BI1 à BI5.
froid à basse température. La figure 44 montre, à titre d’exemple, Un tel cycle peut être à injection totale, avec détendeur entre
une installation polyétagée faisant appel à deux turbocompresseurs chaque bouteille (figure 44), ou à injection partielle, avec échangeurs
CP1 et CP2 eux-mêmes polyétagés. Ils comportent ainsi, l’un et de refroidissement dans ces bouteilles et avec ou sans utilisation
l’autre, 3 roues. Comme on le voit on dispose (entre la température de froid aux niveaux des températures intermédiaires, etc.
d’évaporation θF , requise pour la production du froid, et la tempé-
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— de la somme des débits-volumes balayés par les pistons des Une optimalisation des cycles en cascade est donc possible, et
compresseurs des deux cellules également par unité de puissance même nécessaire, quand les écarts entre θF et θC sont grands. Cette
frigorifique produite à θF : optimalisation peut se faire :
— en recherchant le minimum, donc l’optimum énergétique
V̇ b + V̇ ′ b (figure 50) ;
-----------------------
- (91)
φF — en recherchant le minimum, donc l’optimum de taille des
compresseurs (figure 51).
on constate que l’une et l’autre de ces grandeurs passent par un
minimum, ces minimums ne coïncidant d’ailleurs pas.
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Figure 52 – Association en cascade directe d’une machine frigorifique utilisant le frigorigène FR et d’une pompe à chaleur utilisant le frigorigène FR’
Figure 53 – Association en cascade indirecte d’une machine frigorifique et d’une pompe à chaleur
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Les systèmes de récupération de chaleur en cascade présentent les chlorofluorocarbures (CFC), dont certains visaient à remplacer
les avantages suivants : l’ammoniac, accroissent encore son rôle. Malheureusement, les
— possibilité de n’utiliser qu’une partie de la chaleur issue du règlements de sécurité sont de plus en plus contraignants vis-à-vis
condenseur de la machine frigorifique sans altérer les caractéris- de ce fluide.
tiques de fonctionnement de cette machine, en particulier en n’éle- D’autres composés inorganiques, comme le dioxyde de soufre
vant pas sa température de condensation ; (SO2) et le dioxyde de carbone (CO2), qui ont joué dans le passé
— possibilité de produire des températures assez élevées en met- un grand rôle dans la technique frigorifique, ne sont plus utilisés
tant en œuvre, dans le circuit de la pompe à chaleur de récupération, aujourd’hui en raison de leurs inconvénients. Certains aimeraient
un frigorigène FR’convenable ; pourtant redonner un certain essor au dioxyde de carbone.
— possibilité, en utilisant un autre frigorigène FR’, d’éviter les
hautes pressions de condensation du frigorigène FR du circuit frigo-
rifique, aux températures de condensation élevées que l’on souhaite 4.1.2 Composés organiques
atteindre.
Les composés organiques, tout au moins ceux aux molécules les
plus simples, constituent les ensembles de frigorigènes les plus
riches et les plus diversifiés.
4. Frigorigènes pour cycles ■ Hydrocarbures (HC) en chaîne.
à compression ■ Hydrocarbures monohalogénés. Ils sont :
— fluorés soit partiellement substitués (HFC), la molécule ren-
Les frigorigènes sont les substances qui évoluent dans les circuits ferme encore de l’hydrogène, soit entièrement substitués (FC), la
des systèmes frigorifiques à compression en produisant du froid molécule ne renferme plus d’hydrogène ;
grâce aux phénomènes endothermiques mis en œuvre par les trans- — chlorés partiellement substitués (HCC), le composé entière-
formations thermodynamiques qu’ils subissent, généralement la ment substitué a une pression de vapeur trop faible pour servir de
vaporisation dans l’évaporateur d’une machine frigorifique. Les frigorigène ;
pompes à chaleur utilisent, elles aussi, des substances semblables — bromés partiellement substitués (HBC), pour les mêmes rai-
pour la production de chaleur par l’utilisation d’un phénomène exo- sons que précédemment, le composé entièrement substitué ne peut
thermique, le plus souvent la liquéfaction des vapeurs dans un servir de frigorigène.
condenseur. Certains auteurs leur donnent alors le nom de calogènes ■ Hydrocarbures bihalogénés. Ils sont :
ou calorigènes. Nous nous tiendrons, quant à nous, au seul vocable
— fluorés et chlorés (c’était, jusqu’au début des années 90, la
frigorigène quelle que soit l’utilisation faite de ces fluides.
grande famille des frigorigènes usuels) soit partiellement subs-
titués (HCFC : hydrochlorofluorocarbures), soit entièrement subs-
titués (CFC : chlorofluorocarbures) ;
4.1 Familles de produits — fluorés et bromés soit partiellement substitués (HBFC), soit
entièrement substitués (BFC).
■ Hydrocarbures trihalogénés. Ils sont fluorés, chlorés et bromés :
Puisque l’on désire, avec ces fluides, produire du froid à des tem-
pératures généralement basses par vaporisation du liquide, les — partiellement substitués (HBCFC) ;
points triples de ces fluides doivent être à des températures plus — entièrement substitués (BCFC).
basses encore. Leurs pressions de vapeurs seront donc assez élevées ■ Isomères des hydrocarbures en chaîne.
ou, si l’on préfère, leurs températures d’ébullition seront basses, ce
qui implique le choix de molécules simples. On peut ainsi utiliser : ■ Hydrocarbures cycliques.
— des éléments simples ; ■ Hydrocarbures cycliques halogénés.
— des composés purs (inorganiques ou organiques) ;
— des mélanges soit azéotropiques, dont le comportement est ■ Éther-oxydes.
comparable à celui des corps purs, soit zéotropiques (ou non azéo-
■ Amines aliphatiques.
tropiques), dont l’usage tend à se développer.
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Composés inorganiques :
eau............................................................... H 2O R 718 100 374
ammoniac................................................... NH3 R 717 – 33,35 132,4 inflammable
Alcanes :
méthane...................................................... CH4 R 50 – 161,5 – 82,6 inflammable
éthane ......................................................... C 2 H6 R 170 – 88,6 + 32,3 inflammable
propane....................................................... C 3 H8 R 290 – 42,1 96,7 inflammable
n-butane...................................................... C4H10 R 600 – 0,5 152,1 inflammable
n-pentane.................................................... C5H12 + 36,1 196,6 inflammable
Alcènes :
éthène (ou éthylène).................................. C 2 H4 R 1150 – 103,7 + 9,3 inflammable
propène (ou propylène)............................. C 3 H6 .............................. – 47,7 91,5 inflammable
1-butène...................................................... C 4 H8 .............................. – 6,5 146,4 inflammable
1-pentène.................................................... C5H10 .............................. + 29,9 191,5 inflammable
Hydrocarbures halogénés :
chlorométhane (ou chlorure de méthyle) CH3CI .............................. – 24,2 143
chloroéthane (ou chlorure d’éthyle)......... C2H5CI .............................. + 12,2 187,2
bromométhane (ou bromure de méthyle) CH3Br .............................. + 3,6 190,9
bromoéthane (ou bromure d’éthyle)........ C2H5Br .............................. + 38,4 230,7
Isomère d’hydrocarbure en chaîne :
isobutane .................................................... C4H10 R 600a – 11,8 135 inflammable
Hydrocarbure cyclique :
cyclopropane.............................................. RC 270 – 32,8 124,6 inflammable
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Le composé est d’une façon générale représenté par R pour atomes attachés au premier carbone C1 ∑ M C1 et la somme des
réfrigérant (frigorigène) ou par le nom commercial. Il est suivi d’un
nombre qui permet de le désigner exactement en suivant les masses des atomes attachés au dernier carbone C3 ∑ M C3 . À la
règles ci-après. différence la plus faible, donc au composé le plus symétrique, on
attribue la seconde lettre a. Aux composés de dissymétrie
1. Alcanes et leurs dérivés halogénés croissante on attribue les lettres b, c, etc.
Désignation numérique : R cdu Exemples :
c (chiffre des centaines) = nombre d’atomes de carbone moins 1 ● Les dérivés fluorés du propane de formule globale C3H2F6 ont
d (chiffre des dizaines) = nombre d’atomes d’hydrogène plus 1 comme numéro repère R 236. Les 4 isomères de position se
u (chiffre des unités) = nombre d’atomes de fluor. distinguent de la manière suivante :
Pour retrouver la formule chimique du composé, sauf indication ● CHF2 —CF2 —CHF2 : le carbone central —CF2 — → c ;
spéciale (par exemple, lorsqu’il y a du brome, la lettre B est suivie la symétrie est évidente sur C1 et C3,
du nombre d’atomes de brome présents dans la molécule), on
complète avec le nombre d’atomes de chlore qui permet d’atteindre
le nombre total d’atomes monovalents pouvant être fixés : 4 pour
∑ MC1 = ∑ MC3 = 20 → a
un dérivé du méthane, 6 pour un dérivé de l’éthane, 8 pour un dérivé on le désigne R 236ca.
du propane.
● CF3 —CF2 —CH2F : (C2) → —CF2 — → c ;
Exemples :
R 12 (= R 012) → C = 1, H = 0, F = 2, CI = 2 → CF2CI2 ∑ MC1 – ∑ MC3 = 57 – 21 = 36
R 22 (= R 022) → C = 1, H = 1, F = 2, CI = 1 → CHF2CI le composé est dissymétrique, la seconde lettre est b, on le
R 114 → C = 2, H = 0, F = 4, CI = 2 → C2F4CI2 désigne R 236cb,
R 13 B1 (= R 013 B 1) → C = 1, H = 0, F = 3, Br = 1, CI = 0 → CF3Br ● CF3 —CHF—CHF2 : (C2) → —CHF— → e ; c’est le seul
■ Les isomères de position dérivés de l’éthane ont le même numéro composé possible de ce genre donc R 236ea,
et le plus symétrique est indiqué par ce numéro sans autre préci- ● CF3 —CH2 —CF3 : (C2) → —CH2 — → f ; c’est le seul composé
sion. L’asymétrie d’importance croissante est repérée par l’adjonc- possible, symétrique, donc R 236fa.
tion des lettres a puis b, puis c au numéro. Pour déterminer la ● Les lettres sont omises quand il n’y a pas d’isomérie possible,
symétrie, on additionne les masses atomiques des éléments fixés CF3 —CF2 —CF3 → R 218.
sur chaque atome de carbone respectivement notées
∑ MC1 et ∑ MC2 , puis on effectue la différence de ces sommes. À 2. Alcènes et leurs dérivés halogénés
la plus petite différence correspond le composé le plus symétrique. Désignation numérique : R 1cdu
Exemple : On ajoute 1 au chiffre des mille, pour c, d et u (voir le para-
Trois composés, dérivés de l’éthane, ont la même formule graphe 1. Alcanes et leurs dérivés).
chimique globale C2H3FCI2 ; ils diffèrent par la position des atomes :
Exemple :
● CHFCI—CH2CI est le composé le plus symétrique :
R 1150 → C2H4 ou CH 2 CH 2 (double liaison C
C )
∑ MC1 – ∑ MC2 = 55,5 – 37,5 = 18
3. Hydrocarbures cycliques et leurs dérivés
On le désigne R 141.
● CHCI2 —CH2F est moins symétrique : Désignation numérique : RC cdu
La lettre C est utilisée devant le numéro d’identification du fri-
∑ MC1 – ∑ MC2 = 72 – 21 = 51 gorigène (pour c, d et u voir § 1).
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— l’agression de certaines de ces molécules, les chlorées et les Les composés échappant à ces exclusions sont (tableau 7) :
bromées, envers la couche d’ozone stratosphérique qui nous pro- — les frigorigènes de formule globale C2HF3CI2 : R 123 et ses iso-
tège de l’intrusion, dans la basse atmosphère, des rayonnements mères de position, R 123a et R 123b ;
UV de courtes longueurs d’onde. — les frigorigènes de formule globale C2HF4CI : R 124 et son iso-
C’est en raison de ce dernier effet que l’usage de ces molécules mère de position, R 124a ;
est actuellement remis en cause. La fabrication de certaines — le frigorigène R 125 ;
d’entre elles : R 11, R 12, R 502, est interdite depuis le 31/12/1994. — les frigorigènes de formule globale C2H2F4 : R 134 et son iso-
mère de position, R 134a.
■ Dérivés fluorochlorés du méthane
Le méthane et les 14 composés formés à partir de cette molécule ■ En dehors de l’ammoniac, l’industrie frigorifique s’est développée
par substitution partielle ou totale des atomes d’hydrogène par des en utilisant essentiellement quatre frigorigènes de sécurité : le R 11,
atomes de fluor et de chlore sont présentés figure 54. Les composés le R 12, le R 502 et le R 22. Pour remplacer les trois premiers, qui ne
jalonnant les côtés du triangle sont respectivement des CFC, des HFC, sont plus produits, et également le R 22, les chimistes proposent des
et des HCC, les trois composés centraux (R 21, R 22 et R 31 ) sont mélanges de HFC de la famille de l’éthane ; une liste (provisoire) de
des HCFC (figure 54b ). En portant, pour cette famille, les tempéra- néofrigorigènes (ou nouveaux frigorigènes) actuellement proposés
tures d’ébullition de ces divers composés en fonction du nombre peut être consultée dans l’article « Pour en savoir plus »
d’atomes d’hydrogène présents dans la molécule, on a délimité [Doc. B 9 730].
(figure 55) les zones renfermant les composés présentant les On propose ainsi aux frigoristes divers frigorigènes.
inconvénients qui conduisent à leur rejet en tant que frigorigènes : ● Frigorigènes de transition
la combustibilité, la toxicité, la longue durée de vie de la molécule Il s’agit de HCFC purs, comme le R 123, ou plus souvent de mélan-
dans l’atmosphère, la température d’ébullition trop haute. Deux ges de frigorigènes renfermant un HCFC, pratiquement toujours le
composés échappent à ces exclusions (tableau 7) : R 22. Ces produits visent à remplacer, de manière assez simple, mais
— le R 22 (CHF2CI) : très employé mais renfermant du chlore, il limitée dans le temps, les frigorigènes évincés, le temps que les ins-
est condamné à disparaître dans le premier quart du XXIe siècle, tallations frigorifiques finissent leur vie.
au grand dam des frigoristes ; ● Frigorigènes de remplacement ou de substitution
— le R 23 (CHF3 ) : c’est un frigorigène pour machines en cascade.
Le nombre limité d’applications du froid dans le domaine de tem- Ils visent à se substituer durablement à tel ou tel frigorigène
pérature qui lui convient fait que ce fluide est très peu employé. éliminé. À vrai dire, les fluides actuellement proposés sont soit des
HFC purs, comme le R 134a (frigorigène suppléant du R 12 ), soit des
■ Dérivés fluorochlorés de l’éthane mélanges de HFC, comme le R 404A (mélange ternaire de R 125, de
L’éthane et les 27 composés dérivant de cette molécule sont pré- R 143a et de R 134a) destiné à pallier l’élimination du R 502. Le rem-
sentés figure 56. Avec les isomères de position, c’est finalement placement des CFC ou des HCFC par ces fluides impose un chan-
55 composés différents que cette famille comporte. gement complet des huiles, les HFC ayant une miscibilité insuffisante
Nota : les isomères de position ont la même formule chimique globale mais les avec les huiles couramment utilisées avec les CFC ou les HCFC (huiles
dispositions des atomes d’hydrogène et d’halogènes sur les deux atomes de carbone sont minérales ou alkylbenzènes). Il faut avec ces néofrigorigènes, utiliser
différentes. d’autres lubrifiants tels que les polyolesters. Cela étant, les matériels
En portant (figure 57) les températures d’ébullition des compo- actuels sont en général parfaitement utilisables avec ces nouveaux
sés de cette famille (aux molécules les plus symétriques) en fonc- fluides qui sont aussi des fluides de sécurité.
tion du nombre d’atomes d’hydrogène présents dans la molécule,
on a déterminé des domaines d’exclusion de composés présentant
des inconvénients identiques à ceux des dérivés fluorochlorés du 4.3 Frigorigènes naturels
méthane.
Certains voudraient que l’on rejette, au nom de l’effet de serre,
toutes les molécules anthropiques, les HFC comme les CFC et les
HCFC, pour se tourner vers les fluides naturels, molécules toujours
présentes dans la nature.
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aux installations frigorifiques industrielles puissantes (entrepôts, 4.4 Choix d’un frigorigène
abattoirs, etc.), où il règne en maître. La tendance est cependant
d’essayer de l’utiliser dans des installations moins puissantes où il
pourrait concurrencer les frigorigènes halogénés. Avec l’ammoniac, Pour bien choisir un frigorigène en vue d’une application déter-
fluide néanmoins dangereux, on est souvent amené à transporter minée, on doit considérer :
le froid produit vers les points d’utilisation au moyen d’un fluide
— ses critères thermodynamiques : puisque les systèmes frigo-
frigoporteur.
rifiques relèvent précisément des lois de la thermodynamique ;
■ Les hydrocarbures — ses critères de sécurité : sécurité des personnes et des biens
en cas de dégagement intempestif du frigorigène dans l’atmosphère;
Si l’ammoniac, fluide considéré comme dangereux essentielle-
— ses critères d’action sur l’environnement : actuellement très
ment en raison de sa toxicité, est cependant largement utilisé, ce
importants puisqu’ils ont imposé l’abandon de certains frigorigènes ;
n’est pas le cas des hydrocarbures, et notamment du propane, à
— ses critères techniques : ils influent sur la faisabilité et la fiabilité
cause de leur combustibilité. Si l’on excepte leur emploi comme
du système frigorifique et sur les interactions entre le frigorigène
frigorigènes de cycles à compression en pétrochimie, souvent dans
et les composants de ce système ;
des machines très puissantes d’ailleurs, leur utilisation est, jusqu’à
— ses critères économiques : toujours présents au cœur des pro-
ce jour, à peu près inexistante. Comme pour l’ammoniac, les règle-
blèmes techniques.
ments, mais aussi les craintes des éventuels utilisateurs, nuisent à
leur développement.
■ L’air
Il n’est absolument pas adapté à nos cycles à compression. Il faut
mettre en œuvre des cycles frigorifiques fondamentalement diffé-
rents : les cycles frigorifiques à gaz.
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4.4.2 Sécurité
On comprend aisément que l’utilisateur de frigorigène porte une
attention particulière à ces critères. On s’y intéresse particulièrement
lorsque la machine frigorifique est située dans des locaux occupés
par le grand public, ce qui est, par exemple, le cas des installations
frigorifiques utilisées en génie climatique.
4.4.2.1 Toxicité
Il s’agit de la toxicité du frigorigène par inhalation de ses vapeurs ;
on doit s’intéresser à plusieurs de ses aspects :
Figure 59 – Selon les frigorigènes, les variations de surchauffe
— la toxicité aiguë, résultat de l’inhalation de quantités relative-
au cours de la compression sont très différentes
ment fortes de frigorigène pendant des temps assez courts ; à cette
forme de toxicité est associée la notion d’accident ;
— la toxicité subaiguë, intermédiaire entre la précédente et la
4.4.1.6 Production frigorifique volumique suivante ;
Cette grandeur importante est définie par la quantité de froid pro- — la toxicité chronique, correspondant à l’inhalation, pendant de
duite par unité de volume de fluide aspiré par le compresseur. Plus longues périodes, de faibles quantités de frigorigène ; à cette forme
cette quantité est élevée, plus petit est le débit-volume aspiré par de toxicité est associée la notion de maladie professionnelle.
le compresseur pour produire une puissance frigorifique donnée. On est loin de pouvoir quantifier précisément les proportions de
Plus réduite, et moins chère, est alors la machine de compression. frigorigène dans l’air associées à ces diverses formes de toxicité.
Cette grandeur varie beaucoup avec les conditions du cycle frigo- Aussi, de manière pragmatique a-t-on adopté deux genres de
rifique et avec la nature du frigorigène. Elle est une fonction de la position :
pression d’aspiration du frigorigène (figure 60). — un rangement des produits toxiques (où l’on range les frigori-
gènes) par classe est, en particulier, adopté aux États-Unis : ainsi,
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4.4.2.4 Inflammabilité
C’est évidemment un point d’une extrême importance. Des subs-
tances susceptibles de faire d’excellents frigorigènes, comme les
hydrocarbures, ont été rejetés en raison de leur caractère combus-
tible. Parmi les dérivés halogénés des hydrocarbures, ceux qui
renferment encore suffisamment d’atomes d’hydrogène dans leur
molécule, en général 2 ou plus, sont combustibles : le R 32, la famille
des R 140, des R 150, etc. On évite donc l’utilisation de ces fluides
purs, mais on les rencontre presque toujours dans des mélanges
frigorigènes où, dilués avec des fluides incombustibles, ils ne posent
aucun problème. L’ammoniac lui aussi est combustible mais les
limites inférieure et supérieure d’inflammabilité, limites élevées et
proches l’une de l’autre (la limite inférieure d’inflammabilité de
l’ammoniac dans l’air est de 17 % en volume et la limite supérieure
de 25 %), confèrent à ce fluide un moindre risque d’inflammation.
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4.4.3.2 Effet de serre Nota : l’ammoniac est exclu des groupes motocompresseurs hermétiques classiques,
les bobinages des moteurs étant en cuivre. On pourrait l’utiliser dans des groupes
Les gaz à effet de serre sont indispensables à notre planète qui, hermétiques à rotor emboîté et stator extérieur.
en leur absence, aurait une température beaucoup trop basse pour
être habitable (– 18 oC). Cependant, l’excès de ces gaz, en gênant 4.4.4.2 Élastomères, matières plastiques et résines isolantes
la sortie (vers le cosmos) du rayonnement terrestre de grande lon-
Ces matériaux entrent dans la constitution des joints d’étanchéité,
gueur d’onde, peut, à la longue, provoquer un lent réchauffement
des substances d’agrégation des granules desséchantes des déshy-
de notre monde. À côté des gaz à effet de serre bien connus (vapeur
drateurs, des éléments de l’isolation électrique des moteurs des
d’eau, CO2 , méthane, oxydes d’azote, etc.), les frigorigènes halocar-
groupes hermétiques, etc. On doit considérer l’action du frigorigène,
bonés ont une action non négligeable. Bien que encore peu répandus
seul, sur ces substances mais, plus généralement, l’action du couple
dans l’atmosphère, leur influence est beaucoup plus grande que, par
frigorigène /lubrifiant. L’action physico-chimique du frigorigène,
exemple, celle du CO2 dont l’effet de serre est le plus connu.
essentiellement quand il est en phase liquide, ou des mélanges fri-
On caractérise l’action d’effet de serre d’un composé par le terme gorigène liquide/huile peut se traduire par divers phénomènes : gon-
anglais GWP (global warming potential), que nous pourrions tra- flement (le plus souvent) ou au contraire rétraction de la matière
duire PAES (potentiel d’action sur l’effet de serre). Le tableau 10 plastique ou de l’élastomère, ramollissement ou au contraire dur-
donne les valeurs du PAES (GWP) rapportées au CO2 ; ces rapports cissement, dissolution d’un constituant du matériau, dégradation de
changent avec la période de temps envisagée car les molécules de ses propriétés mécaniques, diffusion du frigorigène au travers du
CO2 et celles des frigorigènes gazeux considérés ne disparaissent matériau qui n’assure plus l’étanchéité, etc.
pas de notre atmosphère à la même vitesse. (0)
Selon la nature du frigorigène, de l’huile et du matériau à leur
contact, en fonction également de la polarité des molécules, les inte-
Tableau 10 – Potentiel d’action sur l’effet de serre ractions entre les diverses substances peuvent être fortes, faibles
PAES (GWP) de divers frigorigènes en prenant ou nulles. Seuls des essais spécifiques du comportement de ces
matériaux en présence du couple frigorigène liquide/huile peuvent
l’action du CO2 comme référence renseigner l’utilisateur.
PAES rapporté Évidemment ces questions concernent plus les constructeurs, en
au CO2 sur une période de : particulier les constructeurs de groupes motocompresseurs, que
Frigorigène les installateurs.
20 ans 100 ans 500 ans
4.4.4.3 Huiles et lubrifiants
R 11 ........................ 5 000 4 000 1 400 Cette action revêt trois aspects essentiels :
R 12 ........................ 7 900 8 500 4 200
— un aspect physique, concernant les conditions de miscibilité
R 22 ........................ 4 300 1 700 520
du frigorigène considéré et du lubrifiant ;
R 113 ...................... 5 000 5 000 2 300
— un aspect chimique, concernant les actions réciproques du fri-
R 114 ...................... 6 900 9 300 8 300
gorigène sur le lubrifiant et de celui-ci sur le frigorigène ;
R 115 ...................... 6 200 9 300 13 000 — un aspect mécanique, concernant l’aptitude du lubrifiant à
R 13B1.................... 6 200 5 600 2 200 (1) assurer la lubrification voulue d’un couple de métaux en mouvement
NH3 (R 717) ............ 0 0 0 relatif, en présence du frigorigène considéré et dans les conditions
CO2......................... 1 1 1 d’emploi : température et pression de contact.
R 123 ...................... 300 93 29
R 124 ...................... 1 500 480 150 ■ La miscibilité du frigorigène avec l’huile peut être :
R 125 ...................... 4 600 2 800 900 — totale, c’est le cas par exemple du R 12 et des huiles minérales ;
R 134a .................... 3 400 1 300 420 — nulle, ou très faible, c’est le cas de l’ammoniac et des huiles
R 141b.................... 1 800 630 200 minérales ;
R 142b.................... 4 200 2 000 630 — dépendante de la température et de la composition du
R 143a .................... 5 000 3 800 1 400 mélange : la figure 61 montre les différents aspects des domaines
R 152a .................... 460 140 42 de miscibilité selon les couples frigorigène/lubrifiant en présence.
R 500 ...................... 5 950 (1) 6 310 (1) 3 110 (1) ■ Pour étudier les actions chimiques réciproques du frigorigène
R 502 ...................... 5 270 (1) 5 590 (1) 6 910 (1) considéré et du lubrifiant envisagé, on chauffe dans des tubes de
Propane (R 290) 31 11 verre scellés [à haute température (175 oC et même 200 oC) et pen-
(1) à considérer avec réserves (simple estimation) dant des temps assez longs (jusqu’à 11 jours)] des mélanges de ces
incertitudes ± 35 % d’après AFEAS (sept. 1995) deux corps en présence des métaux utilisés dans le système frigori-
fique : l’acier, l’aluminium et le cuivre. Outre les changements
d’aspect des liquides que l’on peut observer, on détermine, si besoin
est, la nature et l’importance des produits de décomposition obtenus.
Nombreux sont les néofrigorigènes proposés qui ont des PAES Des expériences sur l’intensité du cuivrage de pièces d’acier peuvent
(GWP) considérés par certains comme trop importants ; ce qui les être faites avec des frigorigènes ou des lubrifiants renfermant de
conduit à souhaiter l’usage exclusif de fluides naturels : CO2 , eau, l’eau.
ammoniac, propane, butane, etc., (§ 4.3).
■ Les essais de tenue mécanique des films d’huile renfermant du
frigorigène, au moyen de machines d’essai spéciales permettant
4.4.4 Critères techniques d’imposer aux pièces métalliques en mouvement de fortes pressions
de contact (machines Falex, quatre billes, etc.), complètent les
4.4.4.1 Métaux connaissances sur cette étude. L’absence d’atome de chlore dans le
frigorigène complique quelque peu la lubrification.
Le frigorigène doit évidemment rester passif vis-à-vis des métaux Notons que pour développer des machines frigorifiques à ammo-
avec lesquels il est en contact dans le circuit frigorifique. En dehors niac entièrement automatiques, en facilitant le retour de l’huile vers
de l’ammoniac, qui réagit sur le cuivre, tous les autres frigorigènes, le compresseur, on cherche à mettre au point des lubrifiants solubles
anciens et nouveaux, acceptent tous les métaux courants. dans ce frigorigène.
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imprégné de phtaléine du phénol incolore qui, à l’emplacement des installés (robinets d’arrêt, robinets régulateurs, filtres, etc.) dépen-
fuites, vire au pourpre (réaction basique de l’ammoniac hydrolysé dent directement du choix du frigorigène.
en ammoniaque) ;
— les frigorigènes halogénés se décèlent au moyen d’appareils 4.4.5.3 Disponibilité du frigorigène
équipés de renifleurs conduisant les molécules de ces fluides sur
Elle doit être suffisante pour couvrir les besoins des installateurs
une surface chaude qui les décompose et libère les halogènes du
et des agents de maintenance des installations et cela sans délai,
composé. C’est la présence de ces atomes d’halogène qui agit sur
le service frigorifique ne pouvant être, d’une manière générale, inter-
l’élément sensible du détecteur. Avec les frigorigènes chlorés CFC
rompu longtemps. Le frigorigène doit donc être un fluide largement
et HCFC, c’est le chlore, facilement libéré, que l’on détecte (l’atmo-
produit et internationalement distribué.
sphère dans laquelle la recherche de fuites est effectuée ne doit pas
contenir de vapeurs halogénées, ce qui n’est pas toujours très facile).
Avec les néofrigorigènes HFC, il faut libérer le fluor de la molécule 4.4.5.4 Permanence de cette disponibilité
ce qui est beaucoup plus difficile. Certains détecteurs sont ainsi inca- Le suivi de la fabrication et de la distribution des frigorigènes clas-
pables de déceler les fuites de ces nouveaux frigorigènes. siques (NH3 , R 11, R 12, R 22, R 502 ) n’a jamais posé de problèmes
sérieux. Installateurs et utilisateurs étaient assurés de trouver le fri-
gorigène voulu durant les longues durées de vie des installations
4.4.5 Critères économiques (15 à 30 ans, même parfois plus pour les installations industrielles).
En sera-t-il de même, demain, avec les néofrigorigènes, notamment
4.4.5.1 Prix du frigorigène et des lubrifiants associés avec les mélanges qu’on nous propose aujourd’hui ? Personne ne
peut sérieusement l’affirmer, pas même les décideurs des sociétés
C’est un critère considérablement fluctuant. Son impact sur le chimiques productrices. Si l’on a conçu une installation nouvelle
choix du fluide, longtemps considéré comme mineur, voit actuel- avec un frigorigène qui se révèle être ultérieurement (pour le chi-
lement son importance croître. Il est habituel de rapporter le prix miste) une erreur commerciale, on peut tout à fait penser que la pro-
du frigorigène à l’unité de masse alors que le prix à l’unité de volume duction et la distribution de ce fluide cesseront et que l’utilisateur
est en fait beaucoup plus significatif car dans les bouteilles et les sera alors confronté à une nécessaire reconversion de son installa-
échangeurs du circuit frigorifique le volume du liquide frigorigène tion. Les chimistes répondent que, si les composants d’un mélange
est un élément important. L’ammoniac, beaucoup moins dense et de frigorigènes continuent d’être produits, rien ne s’opposera à ce
beaucoup moins cher que les frigorigènes halogénés, est particu- que ce mélange soit ponctuellement élaboré. C’est tout à fait vrai-
lièrement économique. semblable, mais ces composants seront-ils toujours produits ?
Notons que l’élévation du prix des frigorigènes incite à des
comportements souhaitables : la recherche, d’une part, d’une charge
réduite de frigorigène dans les machines et, d’autre part, d’un 4.4.6 Frigorigènes actuellement utilisés
meilleur confinement.
Le prix des lubrifiants associés aux frigorigènes est aussi à consi- Les critères objectifs de choix d’un frigorigène sont nombreux. Le
dérer. Les huiles polyolesters (POE), imposées par les frigorigènes choix que l’on fait résulte finalement d’un compromis entre des
HFC et leurs mélanges, sont beaucoup plus chères que les huiles demandes qui sont parfois divergentes, sinon opposées. Il se fait
minérales acceptables avec les anciens frigorigènes. finalement parmi les frigorigènes que l’on nous propose et le nombre
de ceux-ci, naguère raisonnable, subit actuellement une inflation des
plus inquiétantes. On peut avoir quelque doute sur la pérennité de
4.4.5.2 Incidence du frigorigène sur le prix de l’installation la coexistence d’un grand nombre de frigorigènes, même si l’on nous
Le choix du frigorigène influence directement ceux du compres- dit (théoriquement avec quelque raison) que cela permet d’adapter
seur (§ 4.4.1.6) et des échangeurs (§ 4.4.4.7). au mieux le frigorigène au problème spécifique posé. Au contraire,
de très nombreuses raisons orientent vers un choix restreint de
Ainsi, en froid climatique, pour les puissances frigorifiques
frigorigènes, collection suffisante pour couvrir pratiquement
moyennes, on a toujours préféré le R 22 au R 12 parce qu’il impose
l’ensemble des besoins de la technique frigorifique (tableau 11). Les
des compresseurs plus petits et qu’il est un meilleur convecteur ther-
cinquante dernières années nous ont apporté la preuve que l’on peut
mique. De même, pour une puissance frigorifique et une chute de
faire à peu près tout avec très peu de fluides actifs.
pression données, le diamètre nominal des conduites de liquide et
de vapeur, donc leurs prix, ainsi que ceux des accessoires qui y sont (0)
(0)
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Pompes à chaleur :
— puits chaud de 70 à 120 oC.............................................. .............. ●
— puits chaud de 35 à 70 oC................................................ .............. .............. ●● ● ............ ● ●
Climatisation (0 à + 10 oC) :
— fortes puissances (turbocompresseurs)......................... ●●● .............. ●● ● ............ ●
— puissances moyennes ( compresseurs volum.) ............ .............. .............. ............ ● ● ............ ●●●
— faibles puissances ( compresseurs volum.)................... .............. .............. ............ ●●● ● ............ ●
Réfrigération et températures
modérément basses
( compression monoétagée ; – 5 à – 20 oC) :
— fortes puissances (groupes ouverts) .............................. .............. .............. ............ ............ ●●● ●●
— puissances moyennes
(groupes hermétiques ouvrables) ................................... .............. .............. ●●● ............ ............ ●● ●
— faibles puissances (réfrigérateurs,
groupes hermétiques non ouvrables)............................. .............. .............. ●●●
Congélation et basses températures
courantes (– 20 à – 50 oC) :
— fortes puissances (cycles biétagés) ................................ .............. .............. ............ ............ ●●● ●● ● ●
— puissances moyennes (cycles biétagés) ........................ .............. .............. ............ ............ ............ ●● ●●●
— puissances moyennes (cycles monoétagés) ................. .............. .............. ............ ............ ............ ............ ●●●
— faibles puissances (cycles monoétagés) ........................ .............. .............. ............ ............ ............ ............ ●●●
Basses températures (cycles en cascade
de puissance moyenne ; – 50 à – 100oC) :
— étage haute température ................................................. .............. .............. ● ............ ............ ● ●
— étage basse température................................................. .............. ............. ........... ............ ............ ............ ............ ............ ●●
●
peu courant ; ●● courant ; ●●● très courant
A section V volume
course du piston
COPC V̇ débit-volume
coefficient de performance calorifique
COPF coefficient de performance frigorifique v volume massique
cP capacité thermique massique W énergie mécanique fournie
diamètre du cylindre w vitesse des fluides ou travail
GWP Global warming potential
ε espace mort
h enthalpie massique
η cc rendement du cycle calorifique
K coefficient de transmission thermique globale
η cf rendement du cycle frigorifique
m masse
η eff rendement effectif ou global
ηi rendement indiqué
m˙ débit-masse
N vitesse de rotation
ηm rendement mécanique
nombre de cylindres
ηV rendement volumétrique
ODP Ozone depletion potential
θ température Celsius
P puissance mécanique fournie ou absorbée
θeb température Celsius d’ébullition
température Celsius à la source chaude
PAES potentiel d’action sur l’effet de serre θC (ou de condensation du caloporteur)
PAOS potentiel d’action sur l’ozone stratosphérique θcr température Celsius critique
pression à la source chaude
pC (ou de condensation) θF température Celsius à la source froide
(ou d’évaporation du frigorigène)
pF pression à la source froide τ taux de compression
(ou presque toujours d’évaporation)
Q énergie thermique ou chaleur ϑi taux de réduction de volume
S surface d’échange
φ puissance thermique
T température thermodynamique
φC puissance calorifique
t temps φF puissance frigorifique
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Cyclopropane
(RC 270 ) – 32,8 124,6 0 < 10 non oui
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P
O
U
Théorie des machines frigorifiques R
Machine à compression mécanique E
par Maxime DUMINIL N
Ancien professeur de l’Institut du froid industriel
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Ancien professeur à l’École Centrale de Paris
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Tome 4 : Pompes à chaleur à sorption et — Propriétés thermophysiques des frigorigènes Rapport Alternative Fluorocarbons Environmental
chimiques, à gaz, hybrides ● Applications indus- purs ou en mélange. Herzliya (Isr), 278 pages Acceptability Study (AFEAS) et Programme for
trielles des pompes à chaleur, 139 pages ; (1990) ; Alternative Fluorocarbon Toxicity Testing (PAFT).
Tome 5 : Annuaire des centres de recherches — État des connaissances sur les CFC – Les 50 pages, sept. 1995.
mondiaux, 50 pages. systèmes frigorifiques et les propriétés des
frigorigènes. Purdue (USA), 437 pages (1988) ;
Bulletin bibliographique de l’Institut International du — Efficacité énergétique et nouveaux fluides.
Froid (Revue bilingue français-anglais sur les
5 - 1996
Normalisation
International Organization for Standardization (ISO)
Doc. B 9 730
Frigorigènes de transition
N R401A
(% en masse)
R22/R152a/R124
53 13 34
– 33,8 109 0,037 1 100 ∆θ = 6,3 à 7 K
MP39 (1)
R401B R22/R152a/R124 – 34,7 108 0,04 1 200 ∆θ = 5,9 à 6,6
(% en masse) 61 11 28 MP66 (1)
∆θ = 5,9 à 6,6
S R401C
(% en masse)
R409A
R22/R152a/R124
33 15 52
R22/R124/R142b
– 28,8
– 34,2
.........................
107
0,03
0,048
850
1 450
MP52 (1)
∆θ = 8,1 à 8,5
A (% en masse)
R409B
(% en masse)
60
65
25
25
15
R22/R124/R142b
10
– 35,2 105 0,048 1 420
FX56 (2)
∆θ = 7,2 à 7,7
FX57 (2)
V R405A
(% en masse)
R22/R152a/R142b/RC318
45 7 5,5 42,5
– 33,5 ......................... 0,028 4 750 ∆θ = 5,5 K
G2015 (3)
O R406A
(% en masse)
R22/R600a/R142b
55 4 41
– 36 ......................... 0,057 1 800 ∆θ = 9,9 K
GHG12 (3)
R412A (4) R22/R218/R142b – 40,1 ......................... 0,055 3 400 (?) ∆θ = 8,1 K
I (% en masse) 70 5 25 Arcton
TP5R (5)
R22/R124/R600 – 32,1 ......................... 0,038 1 100 ∆θ = 6,1 K
R (% en masse) 50 47 3 Meforex
DI36 (6)
L (% en masse)
R290/R600
50 50
– 31,6 ......................... 0 3
Combustible
∆θ = 12,3 K
0Z12
U (D’après les dernières valeurs fournies par IPCC-Intergouvernmental Panel on Climate Change - 1995)
Combustible
eb cr
R
Composition PAOS (ODP) PAES (GWP)/CO2 (11)
Dénomination Remarques
(mélanges) /R11
(oC) (oC)
R502
azéotrope de
R 22 et de R115 – 45,5 82,2 0,33 6 300 = 0K
E
Frigorigènes de transition
R402A
(% en masse)
R22/R125/R290
38 60 2
– 48,9 75,2 0,021 2 350 ∆θ = 2 K
HP80 (1)
N
R402B R22/R125/R290 – 47,1 81,7 0,033 2 100 ∆θ = 2,3 K
(% en masse) 60 38 2 HP81(1)
R403A
(% en masse)
R22/R218/R290
75 20 5
– 50,0 .......................... 0,041 > 8 000 ∆θ = 2,5 K
69S (2) S
R403B R22/R218/R290 – 49,5 76,3 0,030 > 13 000 ∆θ = 0,9 K
(% en masse)
R408A
56 39 5
R22/R143a/R125 – 44,4 83 0,026 2 900
69L (2)
∆θ = 0,7 K
A
(% en masse)
(% en masse)
47
50 42
46
6
7
R22/R125/R143a/R290
2
– 45,6 .......................... 0,027 2 300
FX10 (3)
∆θ = 1 K
DI44 (4)
V
R509
(% en masse)
R22/R218
44 56
– 47,5 ......................... 0,024 20 000 ∆θ = 0 K
TP5R2 (5)
O
(azéotrope)
R411B
(% en masse)
R22/R1270/R152a
94 3 3
......................... .......................... 0,052 1 600 G2018B (6) I
Frigorigènes de substitution (frigorigènes sans chlore) R
R404A (7) R125/R143a/R134a – 46,5 72,6 0 3 700 ∆θ = 0,8 K
(% en masse) 44 52 4
R32/R125/R143a – 48,4 72 0 3 500 ∆θ = 0,9 K
(% en masse)
R407A
10 45 45
R32/R125/R143a – 45,6 ......................... 0 1 900
FX40 (3)
∆θ = 6,6 K
P
(% en masse) 20 40 40 KLEA60 (8)
R407B
(% en masse)
R32/R125/R143a
20 40 40
– 47,3 ....................... 0 2 600 ∆θ = 4,4 K
KLEA61 (8)
L
(% en masse)
R32/R125/R143a/R134a
10 33 36 21
– 49,4 77,5 0 2 700 ∆θ = 4,1 K
HX4 (9) U
∆θ = 0 K
R507 (10)
(% en masse)
R125/R143a
50 50
– 46,7
(D’après les dernières valeurs fournies par IPCC-Intergouvernmental Panel on Climate Change – 1995)
70,9 0 3 800
S
(1) produit Du Pont de Nemours (marque Suva)
(2) produit Rhône-Poulenc (GB) (marque Isceon)
(3) produit Atochem (marque Forane)
(4) produit Ausimont (marque Meforex)
(5) produit ICI (marque Arcton)
(6) produit des États-Unis (GU)
(7) tous les chimistes élaborent ce produit
(8) produit ICI (KLEA60 = KLEA407A ; KLEA61 = KLEA407B )
(9) produit Hoechst [marque Reclin (Également proposé pour le remplacement du R22)]
(10) encore dénommé Génetron AZ50 (Allied Signal), Méforex M57 (Ausimont), Forane 507 (Atochem), Solkane 507 (Solvay)
(11) pour un horizon d’intégration de 100 ans
∆θ variation de température au cours de la vaporisation du frigorigène sous pression constante
θcr température critique
θeb température d’ébullition
N R411A
(% en masse)
R22/R1270/R152a
87,5 1,5 11
.......................... 98,6 0,048 1 510 G2018A (1)
S (% en masse)
R407C (3)
(% en masse)
44
23
52
25
4
R32/R125/R134a
52
– 43,6 87,3 0 1 600 ∆θ = 7,2 K
A R410A (4)
(% en masse)
R32/R125
50 50
– 52,7 84,9 0 1 900 ∆θ < 0,1 K
V R410B (5)
(% en masse)
R32/R125
45 55
– 51,8 84,1 0 2 000 ∆θ < 0,1 K
I (% en masse)
(% en masse)
4,5 21,5 74
R32/R134a
25 75
– 40,4 0 1 100 ∆θ = 7,2 K
L (4) également connu sous les noms commerciaux suivants : Genetron AZ20 (Allied Signal), Solkane 410A (Solvay)
(5) également connu sous les noms commerciaux suivants : Suva AC9100 (Du Pont de Nemours), Forane F221 (Atochem)
(6) produit Hoechst (marque Reclin), également proposé pour le remplacement du R502
(0)
eb cr PAOS (ODP)
Dénomination Formule chimique PAES (GWP)/CO2 (4) Remarques
/R11
(oC) (oC)
Frigorigènes de transition
R123 (1) CF3—CHCl2 27,9 183,8 0,020 93 ∆θ = 0 K
R141b (2) CH3—CFCl2 32,2 210,2 0,110 630 ∆θ = 0 K
Combustible