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Introduction
[Amorce] Au XVIe siècle, aux côtés des souverains (papes, rois, princes, empereurs), émerge la
figure de courtisan, en politique puis en littérature. Les humanistes – Érasme, La Boétie,
Montaigne –, lucides sur les hommes et leurs travers, analysent la nature véritable de ces serviteurs
zélés des puissants. [Présentation du texte] Le poète de la Pléiade Du Bellay qui, à Rome, a fait
l'amère expérience de la cour du pape Jules III, décrite dans son recueil des Regrets, évoque dans le
même ouvrage ses retrouvailles avec la « France, mère des arts […] et des lois ». Il constate que la
cour du roi Henri II ressemble à celle du prélat débauché : il quitte alors le ton élégiaque et
emprunte une veine satirique, à laquelle il s'est déjà exercé, pour retracer son séjour parmi les
« vieux singes de cour ». [Problématique] Comment le poète transforme-t-il son expérience
personnelle en une peinture dénonciatrice ? [Annonce des axes] À travers une succession de
saynètes prises sur le vif [I], non seulement il dévoile les vices de ces « vils » courtisans mais il fait
aussi implicitement le procès de la cour et de ceux qui gouvernent [II]. En filigrane, le sonnet révèle
aussi les sentiments et la personnalité d'un auteur qui se confie au lecteur dont il veut faire son
allié [III].
Conclusion
[Synthèse] Du Bellay choisit la concision du sonnet, d'ordinaire voué au lyrisme élégiaque et à
l'expression des sentiments intimes, pour donner plus de force à une satire sévère des courtisans et
des puissants, notamment du roi. Paradoxalement, c'est à travers une forme fixe très codée que le
poète montre sa liberté d'esprit. [Ouverture] Il ouvre la voie à une lignée illustre : les moralistes
du XVIIe siècle, comme La Fontaine qui, dans « Les Obsèques de la Lionne », accable le « peuple
caméléon, peuple singe du maître », ou La Bruyère qui décrit dans ses Caractères « ce peuple [qui]
paraît adorer le prince ». Deux siècles plus tard le philosophe des Lumières Diderot dénoncera lui
aussi dans son Neveu de Rameau cette « pantomime […] des flatteurs, des courtisans, des valets et
des gueux » qui est, pour lui « le grand branle de la terre ».
Observation et analyse d'un commentaire littéraire
Dans ce sonnet, Du Bellay se moque des courtisans : « les singes de cour » dont il critique
l'hypocrisie.