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SOMMAIRE

I. Changement d’estimation

II. Changement de méthodes comptables

III. Corrections d’erreur ou d’omission

IV. Événements postérieurs à la clôture


I. Changement d’estimation

Le recours à des estimations raisonnables est une part essentielle de la


préparation des états financiers et ne met pas en cause leur fiabilité.
Les changements d’estimation comptables sont des ajustements de la valeur
comptable d’un actif ou d’un passif ou du montant de la consommation
périodique d’un actif qui résulte d’une nouvelle estimation de la situation
présente et dont on attend des bénéfices futurs, ou des obligations liées aux
actifs et passifs.

Les changements d’estimations résultent :


• de nouvelles informations ou
• de nouveaux développements
• et non de corrections d’erreurs

Exemple : changement de durée d’amortissement ; changement d’hypothèse


pour le calcul des provisions
L’incidence des changements d’options fiscales correspondant à l’exercice
en cours est constatée dans le résultat de l’exercice.
I. Changement d’estimation

Les impacts des changements d’estimation comptable sont inclus dans le


résultat net de l’exercice en cours ou des exercices futurs si ces
changements les affectent également.
Les impacts des changements d’estimation comptable ont donc un impact
prospectif sur les résultats futurs.

Exemple :
Une société a fait l’acquisition en janvier N-5 d’une construction d’un coût
de 20.000 KDA.
L’amortissement est prévu pour 20 ans (valeur résiduelle au 31/12/N+14 :
5.000 KDA).
A la fin de l’exercice N-1, les amortissements pratiqués sur cette
construction sont de (20.000 000 – 5.000.000) x 5/20 = 3.750.000 DA et la
valeur comptable de la construction est de 16.250.000 DA
Au 01/01/N, une nouvelle estimation des conditions d’amortissement de la
construction a été effectuée.
La durée de vie restante est estimée à 18 ans (ce qui porte la durée totale à
23 ans), la valeur résiduelle au 31/12/N+17 étant toujours de 5.000 KDA.
I. Changement d’estimation

L’amortissement annuel sera de :


(16.250 000 – 5.000.000) / 18 = 625.000 DA par an
alors qu’il était de :
(20.000.000 – 5.000.000) / 20 = 750.000 DA auparavant
L’amortissement sera constaté pour 625.000 DA en N et dans les années
suivantes.
Comme il s’agit d’un traitement prospectif, les amortissements des
exercices précédents ne seront pas réajustés.
II. Changement de méthodes comptables

Les changements de méthodes comptables concernent les modifications de


principes, bases, conventions, règles et pratiques spécifiques appliqués pour
une entité pour établir et présenter ses états financiers.
Un changement de méthode comptable n’est effectué que :
• s’il est imposé dans le cadre d’une nouvelle réglementation ou
• s’il permet une amélioration dans la présentation des états financiers
de l’entité concernée.

Exemple :
• changement de méthode de valorisation des stocks ;
• changement de référentiel comptable
II. Changement de méthodes comptables

Les impacts d’un changement de méthode comptable


Les changements de méthode comptable conduisent à retraiter l’information
de façon rétrospective.
Il convient donc d’ajuster les capitaux propres à l’ouverture, de l’écart
historique entre la méthode pratiquée et la nouvelle méthode mise en
œuvre.

L’impact sur les résultats des exercices antérieurs d’un changement de


méthode comptable, doit être présenté, après approbation par les organes
de gestion habilités, comme un ajustement du solde à l’ouverture des
résultats non distribués.
Imputation sur le montant du compte :
111 « Report à nouveau résultant de changement de méthodes comptables »
de l’exercice en cours, ou à défaut sur un compte de réserve correspondant
à des résultats non distribués.
II. Changement de méthodes comptables

Suite à un changement de méthode comptable, les informations de


l’exercice précédent sont adaptées afin d’assurer la comparabilité entre les
deux périodes.
Lorsque cet ajustement du solde d’ouverture ou cette adaptation des
informations de l’exercice précédent ne peuvent pas être effectués de façon
satisfaisante, des explications sur cette absence d’adaptation ou
d’ajustement sont données dans l’annexe.
II. Changement de méthodes comptables

Exemple de changement de méthode


Une société a pris le contrôle d’une entreprise en juillet N.
La direction de la société exige que la filiale adopte des méthodes
comptables homogènes : pour évaluation des stocks la société-mère utilise la
méthode du PEPS, la filiale applique la méthode du CUMP.
L’entreprise doit donc adopter les méthodes du groupe dès l’année N.

L’état des stocks :


PEPS - FIFO CUMP
31/12/N-1 98 000 DA 99 500 DA
31/12/N 105 700 DA 104 900 DA
31/12/N+1 103 200 DA 100 700 DA
La société décide en N+1 d’utiliser la méthode du PEPS-FIFO alors qu’elle
utilisait jusqu’à maintenant la méthode du CUMP.

Retraitement du stock à l’ouverture de N+1 :


3 Stock (105 700 – 104 900) 800
11 Report à nouveau 800
III. Corrections d’erreur ou d’omission

Les erreurs et omissions comptables concernent :


• les erreurs dans l’application d’une méthode comptable ou de son
processus de valorisation ;
• l’omission dans la comptabilisation d’opérations.

Les impacts d’une correction des erreurs et omissions


Les corrections d’erreurs et omissions conduisent à retraiter les capitaux
propres à l’ouverture.
Il s’agit d’un traitement rétrospectif.

L’impact sur les résultats des exercices antérieurs d’une correction d’erreur
fondamentale, doit être présenté, après approbation par les organes de
gestion habilités, comme un ajustement du solde à l’ouverture des résultats
non distribués (imputation sur le montant du poste « Report à nouveau » de
l’exercice en cours, ou à défaut sur un compte de réserve correspondant à
des résultats non distribués).
III. Corrections d’erreur ou d’omission

Exemple de corrections d’erreurs ou d’omissions

Une société a omis de comptabiliser en N-2 une vente de marchandises.


Le montant de la vente est de 20 000 000 DA. Impôt de 30%

411 Clients 20 000 000


11 Report à nouveau 20 000 000
Enregistrement de la vente

11 Report à nouveau 6 000 000


444 État, impôts sur les résultats 6 000 000
Constatation de l’impôt 20 000 000 x 30%
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Le résultat tient compte des charges ou des produits qui ont pris naissance
au cours de l’exercice même s’ils sont connus entre la date de clôture de
l’exercice et celle de l’établissement des états financiers (SCF, point 230-8).

La date d’établissement des états financiers correspond, en pratique, à une


date limite qui est celle de l’arrêté des comptes par le Conseil
d’Administration.
C’est la date à partir de laquelle aucune modification ne peut être prise en
compte : les états financiers sont considérés comme définitifs et
« publiables ».
Par simplification, nous retiendrons la terminologie de date d’arrêté des
comptes par le Conseil d’Administration.
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Un passif est comptabilisé à la date de clôture dès lors qu’une obligation


envers un tiers existe à cette même date.
L’ensemble des informations connues entre la date de clôture et la date
d’arrêté des comptes par le conseil d’administration peut venir modifier la
comptabilisation ou la valorisation d’un passif à comptabiliser à la clôture.

La problématique des événements postérieurs à la clôture de l’exercice


consiste à définir :
• la nature de l’événement postérieur à la clôture (événement donnant lieu
ou ne donnant pas lieu à des ajustements) ;
• à définir la date limite de prise en compte de tels événements.
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Les événements postérieurs à la date de clôture sont les événements, tant


favorables que défavorables, qui se produisent entre la date de clôture et la
date d’arrêté des comptes par le conseil d’administration (date à laquelle la
publication des états financiers sera autorisée).
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

On peut distinguer deux (02) types d’événements :


• ceux qui contribuent à confirmer des situations qui existaient à la date de
clôture,
• ceux relatifs à des situations apparues postérieurement à la date de
clôture.

Les événements qui contribuent à confirmer des situations qui existaient à


la clôture :
• ce sont des événements postérieurs à la date de clôture et qui donnent
lieu à des ajustements ;
• ces événements vont permettre de valoriser ou d’améliorer la valorisation
des situations qui étaient apparues avant la date de clôture de l’exercice.
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Exemple d’événement postérieur à la date de clôture et donnant lieu à des


ajustements.
Une société clôturant ses comptes le 31 décembre N et les approuvant le
10 mars N+1, a licencié un personnel le 10 novembre N.
Le 20 janvier N+1, l’entreprise a reçu un courrier du tribunal des
prud'hommes, le salarié ayant engagé un recours.
Il s’agit d’un évènement postérieur à la clôture intervenant avant la date
d’arrêté des comptes par le conseil d’administration. Ce recours devra donc
être provisionné dans les comptes au 31 décembre N.

Les événements relatifs à des situations apparues postérieurement à la date


de clôture :
• ce sont des événements postérieurs à la date de clôture et qui ne donnent
pas lieu à des ajustements.
• ces événements sont relatifs à des faits ou à des situations apparaissant
après la date de clôture, sans relation avec des situations préexistant
avant la date de clôture de l’exercice.
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Exemple d’événement postérieur à la date de clôture et ne donnant pas lieu


à des ajustements.
Une société clôturant ses comptes le 31 décembre N, date d’arrêté des
comptes par le conseil d’administration le 20 janvier N+1, a été victime d’un
incendie ayant détruit l’un de ses entrepôts le 10 janvier N+1. Cela ne
remet pas en cause la continuité d’exploitation.
Cet événement n’est pas en lien avec l’exercice N, il sera à comptabiliser
sur l’exercice N+1.

Le 31 janvier N+1, une entreprise achève l’établissement des états


financiers clos le 31 décembre N.
Le 15 février N+1, le CA examine et approuve les comptes qui sont ensuite
transmis aux actionnaires pour une assemblée générale d’approbation qui
aura lieu de 10 mars N+1.

Dans ce cas, la date d’arrêté des comptes par le conseil d’administration est
le 15 février N+1, date à laquelle le CA a approuvé les états financiers et les
a mis à disposition des actionnaires.
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Lorsque les événements postérieurs doivent donner lieu à des ajustements,


l’incidence financière de ces événements doit être constatée dans les états
financiers à la date de clôture.

Une société mère arrête ses comptes au 31 décembre N. Les comptes sont
établis le 20 janvier, pour une approbation en CA le 31 janvier N+1.
Parmi ses créances figure une créance d’un montant de 2.340 KDA TTC
(2.000 KDA HT) qui est provisionnée à hauteur de 50% du fait d’une
procédure de redressement judiciaire engagée durant l’exercice N et du
niveau de risque estimé au 31 décembre N.
La société apprend le 15 janvier N+1, que le client a été déclaré en
liquidation le 10 janvier N.
Il s’agit d’un événement qui survient après la clôture de l’exercice et avant
la date d’arrêté des comptes par le conseil d’administration.
Cet événement confirme qu’une perte totale existait, déjà sur cette créance
à la date de clôture.
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Au 31 décembre, une perte de valeur sur le montant hors taxes avait été
enregistrée à hauteur de 1 000 KDA.

On passe une nouvelle écriture comptable pour traduire un événement


survenant après le 31 décembre N.

• on annule la perte de valeur (débit du 491) – 1000 000


• on constate la perte complémentaire (débit du 654) 1 000 000
• on annule la créance commerciale (crédit 416) 2 000 000.
IV. Événements postérieurs à la clôture : présentation

Lorsque les événements postérieurs à la date de clôture ne donnent pas lieu


à des ajustements :
• L’entreprise ne doit pas ajuster les montants comptabilisés à la clôture de
l’exercice dans ses états financiers.
• Toutefois, des mentions spécifiques peuvent figurer dans l’annexe

Lorsque les événements postérieurs à clôture ne donnent pas lieu à des


ajustements et sont d’une importance significative et que sa non divulgation
pourrait affecter la lecture des états financiers, il convient d’en faire
mention dans l’annexe.

Exemple : la vente d’une filiale, l’annonce d’une restructuration ou


d’abandon d’activités
La mention dans l’annexe devra comporter une valorisation et les
conséquences financières de cet événement ou une mention de l’incapacité
à réaliser cette valorisation.

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