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La titrisation (securitization en anglais) est une technique financière qui consiste à transférer
à des investisseurs des actifs financiers tels que des créances (par exemple des factures
émises non soldées, ou des prêts en cours), en les transformant, par le passage à travers une
société ad hoc, en titres financiers émis sur le marché des capitaux.
La titrisation peut également viser à ne transférer aux investisseurs que le risque financier lié
aux actifs concernés, auquel cas les actifs ne sont pas vendus, mais le risque ou partie du
risque transféré grâce à une titrisation synthétique.
Née aux États-Unis dans les années 1960, la titrisation a connu une expansion importante
également en Europe à partir de 2000, tandis que les produits et les structures devenaient de
plus en plus complexes. En France, la titrisation a été introduite par la loi du
23 décembre 1988. Sous l'impulsion de Pierre Bérégovoy, l'idée était de faciliter le
développement du crédit immobilier en permettant aux banques de sortir les créances de
leurs bilans et d'améliorer leur ratio « Cooke ». La crise des subprimes survenue en 2007 a
provoqué un ralentissement du marché, tandis que les autorités de marché considèrent la
question de savoir si la titrisation devrait être mieux encadrée.
Présentation détaillée
La titrisation peut s'appliquer à des portefeuilles de créances ou de biens immobiliers,
comme à tout actif distribuant des paiements à venir, qu'il s'agisse ou non de créances. Dans
sa forme la plus courante, elle consiste, pour une société détentrice d'actifs peu liquides, à
vendre ceux-ci à une entité intermédiaire créée pour l'occasion qui finance cet achat en
empruntant sur le marché par l'émission de titres de créance négociables garantis par les
actifs.
Les titres sont acquis par des investisseurs qui participent à l’opération exclusivement sur
base de la garantie sur les actifs dont les flux financiers futurs serviront au paiement des
intérêts sur les titres et à leur remboursement. Chaque investisseur acquiert donc en quelque
sorte une fraction du portefeuille d’actifs titrisés : les titres acquis par les investisseurs sont
dits « adossés » au portefeuille d’actifs. Sur les marchés financiers, ces titres adossés sont
appelés de manière générique des asset-backed security (ABS), la société intermédiaire créée
pour l'occasion étant appelée une special purpose vehicle (SPV), special purpose company
(SPC), structured investment vehicle (SIV) ou encore un conduit[1].
Pour les investisseurs, la particularité de la titrisation est qu'ils sont rémunérés par le
portefeuille cédé et en assument donc les risques, risques qui sont parfois partiellement
couverts ou structurés, et généralement évalués par des agences de notation financière qui
publient une note qualitative du risque sur les titres émis.
Afin de faciliter l’analyse du risque lié au portefeuille, c’est-à-dire de prévoir les flux financiers,
les actifs ou droits cédés seront de préférence de même nature, par exemple :
Par ailleurs, afin de revendre des titres de qualité, le portefeuille fait l'objet d'une évaluation
des risques de non-paiement par l'établissement financier qui structure l'opération et,
généralement, par au moins deux agences de notation financière. Un montant équivalent au
premier risque (qui a le plus de chances de se produire) est constitué en titres secondaires
subordonnés aux titres principaux et qui subiront les premières pertes du portefeuille. Ils
sont alors généralement vendus à l'entreprise cédante, qui garde ainsi à sa charge le premier
risque de non-paiement de ses créances, la qualité des titres principaux s'en trouvant
d'autant augmentée. Le plus souvent, les titres principaux sont eux-mêmes scindés en
différentes classes subordonnées entre elles, chaque classe de titre présentant un profil de
risque distinct, plus ou moins élevé, sanctionné par une notation de qualité donnée par les
agences de notation et qui permet aux investisseurs d'évaluer leur risque (voir section
Structuration financière des opérations).
Cédant
entreprise qui cède les créances (ou autres actifs) au véhicule de titrisation.
Critères d'éligibilité
liste des conditions requises pour qu'une créance détenue par le cédant puisse être
titrisée.
Débiteur
entreprise ou personne qui doit payer une créance titrisée.
Dépositaire
entreprise responsable de la conservation des preuves des créances titrisées (identité des
créances, caractéristiques, bordereaux de cession...).
Établissement gestionnaire (ou servicer)
entreprise chargée de gérer le paiement des créances titrisées. En général il s'agit du
cédant lui-même. Parfois, une entreprise (dite backup servicer) s'engage à recouvrer les
créances en cas de défaillance de l'établissement gestionnaire.
Réserve de liquidité
montant conservé par la SPV pour payer les divers frais de fonctionnement de l'opération
de titrisation ou couvrir un manque de fonds temporaire dans la structure (telle une
irrégularité dans les flux, mais pas les défauts).
Originateur
entreprise qui a été à l'origine de la création des créances ou des actifs (le prêteur originel
dans le cas de créances). Est souvent aussi le cédant.
Titre prioritaire (ou senior)
titre (part ou obligation) dont le paiement est prioritaire sur les autres versements (titres
subordonnés, frais de gestion, commissions) effectués par le SPV. De par leur nature, les
titres prioritaires ont le risque le plus faible d'impayé.
Titre subordonné
titre (part ou obligation) dont le paiement est subordonné au paiement des titres de la
classe supérieure. Ce sont donc les titres subordonnés qui subiront en premier le non-
paiement des créances. Souvent, les titres les plus subordonnés sont rachetés par le
cédant lui-même afin qu'il prenne à sa charge le premier risque de non-paiement de ses
créances.
Société de gestion
entreprise qui gère l'opération de titrisation ainsi que sa comptabilité jusqu'à son terme.
Utilisée surtout dans les régimes juridiques qui utilise la forme de fonds commun de
titrisation (anciennement le fonds commun de créances).
SPV ou SPC
special purpose vehicle ou special purpose company, nom générique des véhicules de
financement créés pour acquérir les créances du cédant et généralement aussi pour
émettre des titres sur le marché. Cette entité intermédiaire entre le cédant et les
investisseurs est aussi une garantie de bonne fin de l'opération de titrisation en cas de
défaillance du cédant.
FCT
fonds commun de titrisation, nouvelle forme juridique imposée par le droit français pour
une opération de titrisation qui remplace l'ancien fonds commun de créances. Un FCT est
un SPV français.
Véhicule de refinancement
intermédiaire que l'on place parfois (notamment en France) entre le SPV et les
investisseurs. Le véhicule de refinancement s'engage à racheter des titres pour les
revendre sous une autre forme (billets de trésorerie par exemple) afin de modifier la
périodicité de paiement des titres et leur nature. Cela rend les nouveaux titres plus
accessibles aux investisseurs.
Rehaussement de crédit
amélioration du degré de sécurité des titres émis. Afin de quantifier cette notion, l'opération
de titrisation calcule un taux de rehaussement de crédit (TRC) à atteindre. Par exemple, si
on veut atteindre un TRC de 20% sur 100 euros de créances éligibles, on émettra 80 euros
sous forme de titres prioritaires vendus aux investisseurs, et 20 euros sous forme de titres
subordonnés revendus au cédant. Les titres prioritaires sont ainsi rendus plus sécurisés.
Prenons l'exemple d'une banque, le cédant, qui souhaite lever un financement basé sur un
portefeuille de crédits hypothécaires.
la special purpose company émet des obligations dont les intérêts et les remboursements
en capital seront assurés exclusivement par les flux financiers du portefeuille de crédit ;
Économiquement, tout se passe pour la banque comme si elle avait obtenu le financement
« en direct » et elle s’est assurée un financement sur base de la qualité du portefeuille de
crédit. Juridiquement, il n’y a aucun rapport direct entre l’investisseur et la banque, puisque la
SPC est interposée entre les deux : en théorie, la faillite ou le défaut du cédant n’aura d’effet
ni sur l’opération, ni sur les investisseurs (sauf en cas de faillites en cascade dans le cas
d'une crise financière par exemple).
Un premier exemple cité par la littérature spécialisée du domaine assurantiel est celui de la
société d'assurance-vie FCL (First Colony Life Insurance Company) qui en 2003 cherche à
s’exempter d'une partie de l'obligation qu'elle a de sécuriser ses fonds par le
provisionnement, tout en réduisant son endettement apparent et le coût de son capital. Elle le
fait par le moyen détourné mais non illégal dit « reserving funding » ou « XXX securitization »
qui est une forme de titrisation. Concrètement, elle a réalisé deux premières opérations en
2003 pour au moins 300 millions de dollars via un arrangement avec la société dédiée River
Lake Insurance Company (River Lake), puis deux autres en 2004 avec comme SPC Legal &
General America (pour 600 millions), puis avec Genworth Financial (pour 850 millions de
dollars), en dépit du fait qu’un règlement de l'Association nationale des commissaires
d'assurance entrée en vigueur dans la plupart des États américains au 1er janvier 2000,
exigeait que les entreprises d'assurance de constituent leurs réserves sur la base
d’hypothèses d'évaluation très conservatrice [2],[3],[4].
Avantages
Par ailleurs, dans la mesure où les investisseurs vont prendre leur décision d’investissement
non pas sur base de la qualité de l'entreprise, mais sur la base de la qualité des actifs cédés,
même une entreprise qui ne serait pas en très bonne situation financière peut lever des fonds
à des conditions raisonnables dans la mesure où elle peut identifier des actifs de qualité
dans son bilan[5].
Transfert de risques
Second avantage, le risque de perte sur le portefeuille est passé chez les investisseurs, ce
qui signifie que si le portefeuille se révèle en définitive de mauvaise qualité et si les flux
générés sont insuffisants, c’est l’investisseur qui subira, le cas échéant, une perte financière.
Il est cependant rare que la totalité du risque soit transmise aux investisseurs. En général,
certains mécanismes sont mis en place de sorte que le cédant conserve ce qu'on appelle le
« premier risque » sur le portefeuille (cf. supra).
Cependant, le mécanisme permet en tout cas au cédant de limiter son risque (de le limiter à
un certain niveau, ou de le « capper » pour utiliser un terme usuel des marchés financiers) à
un certain montant, le risque excédentaire étant supporté par les investisseurs.
Pour les banques, soumises à un contrôle des risques par leur contrôleur, la titrisation,
utilisée comme outil de transfert des risques, est donc particulièrement importante.
Gestion de bilan
La titrisation permet en principe de gérer le bilan en maîtrisant le gonflement de celui-ci s'il
est considéré comme excessif. En effet, en refinançant le portefeuille de crédit, un cédant
libère des fonds et peut accroître son activité ou générer de nouveaux actifs tout en
maintenant son bilan à un niveau maîtrisé, puisque les actifs sont sortis de son bilan[5].
Par ailleurs, les banques ont utilisé massivement la titrisation comme outil de gestion du
capital réglementaire imposé par le ratio Cooke dans le cadre des recommandations de Bâle
I du Comité de Bâle.
Dans les années 1990, l'aspect de la gestion de bilan a été le moteur le plus important du
développement de la titrisation, permettant aux entreprises et aux banques de faire de
véritables arbitrages réglementaires, tandis qu'une véritable mode de la cession d'actifs
provoquait des dérapages. Aussi, dans les années 2000, les autorités aussi bien comptables
que financières ont mis en place de nouvelles règles, les normes IFRS pour l'ensemble des
sociétés et les normes de Bâle II pour les établissements financiers, qui ont fortement réduit
ces possibilités d'arbitrage. Depuis lors, les aspects de gestion de bilan, au sens comptable,
ont fortement diminué, tandis que les aspects de gestion du bilan réglementaire (ou
prudentiel) dans les banques ont été maintenus mais assainis[6].
Surtout en Europe, une banque qui cède un portefeuille de crédit préfère que la transaction
reste discrète. Ce qu’elle veut surtout c’est que son client (l’emprunteur) n’en sache rien.
Que ce souhait soit raisonnable ou non, on peut sans doute le lier au fait que pour beaucoup
de banques européennes, le crédit est considéré comme le point de départ d’une relation
globale que la banque espère rentable.
D’une certaine façon, cette vision du crédit est sans doute partagée par beaucoup de clients
des banques, qui considèrent que la relation de crédit qu’ils ont avec leur banquier est de
nature confidentielle. C’est spécialement le cas des entreprises.
Les opérations de titrisation sont bien sûr faites dans le respect de la réglementation sur la
protection de la vie privée. Par exemple, les investisseurs ou les analystes ne sauront rien de
l’identité du client. Ils auront tout au plus un numéro d’ordre, tandis que la liste des clients,
éventuellement sur CD ROM, sera conservée sous scellés par un intermédiaire de confiance
(notaire par exemple) et ne sera utilisée que si la banque fait faillite.
2. la banque continuera à être l’interlocuteur des clients, avec cette distinction que
dorénavant, elle percevra les fonds pour le compte de la SPC en tant que gestionnaire
(et non plus propriétaire) des actifs ; dans le jargon de la titrisation, on dira que la
banque est devenue le servicer des actifs.
Extraction de valeur
Une opération de titrisation ne répond pas nécessairement à d’autres besoins que l’envie
d’extraire de la valeur d’actifs.
Sachant que n’importe quel actif productif de flux financiers peut être titrisé, la titrisation peut
servir d’instrument d’arbitrage, au sens strict du terme.
Exemple :
Cession des obligations à une SPC qui finance l’achat par une émission obligataire titrisée.
Ce type de transaction de titrisation, où les actifs sont des créances quelconques sur des
entreprises, est appelé « collateralised debt obligations » (CDO). Dans les CDO, on distingue
aussi parfois les « collateralised bond obligations » (CBO, où les actifs titrisés sont des bonds,
ou des obligations) et les « collateralised loan obligations » (CLO, où les actifs titrisés sont
des crédits).
Le fait qu'une SPC soit devenue propriétaire des actifs assure l'indépendance de l’opération
par rapport au cédant : même si ce dernier tombe en faillite, la SPC continuera à exister et les
investisseurs sont assurés d’avoir accès aux flux financiers générés par le portefeuille
d’actifs cédés. En effet, les créanciers du cédant ne pourront pas récupérer les actifs qui
n'appartiennent plus au cédant. Afin d’assurer la pérennité de la SPC en cas de faillite du
cédant, une série d’intervenants professionnels sont utilisés dans l’opération, telles que des
sociétés spécialisées dans la gestion de sociétés de type SPC.
Généralement, plusieurs classes d’obligations seront émises, avec des classes supérieures
(ou « senior » en anglais) et des classes subordonnées.
Par exemple, on pourra émettre 3 classes d'obligation (A, B et C), étant entendu que si le
portefeuille subit une perte, c’est la classe « C » qui subira celle-ci d’abord. Lorsque la classe
« C » est épuisée (c’est-à-dire que l’investisseur dans cette classe a tout perdu), la classe
« B » commencera à perdre de l’argent, et ainsi de suite.
On dira dans ce cas là que la classe « C » est subordonnée aux classes « A » et « B », et que la
classe « B » est subordonnée à la classe « A », cette dernière étant la classe supérieure
(senior).
Il va sans dire que les investisseurs seront rémunérés différemment selon le risque de perte
qu’ils encourent : pour l’investisseur de la classe « C », le taux d’intérêt devra rémunérer le
risque relativement élevé qu’il court.
La raison pour laquelle ces classes sont créées est très simple : en créant des classes
subordonnées, on améliore la qualité de crédit de la classe « A » jusqu’à réduire la probabilité
de perte sur cette classe à un niveau extrêmement bas (voir Notation), ce qui va réduire le
coût de financement de cette classe (un risque faible signifie, évidemment, une faible
rémunération de risque).
En créant des classes de risque suffisamment hétérogènes de cette manière, on minimise le
coût global de financement et on peut créer de la valeur[8].
Le marché de la titrisation est un marché qui dépend en très grande partie de la capacité des
agences de notation à donner une note financière à l’opération, et de la confiance que les
acteurs financiers accordent aux conclusions de ces agences.
Les agences de notation sont des sociétés indépendantes spécialisées dans la notation
financière des entreprises ou des opérations. Elles apportent donc une information
essentielle aux investisseurs potentiels qui n’ont ni le temps de s’investir dans l’examen d’un
portefeuille d’actifs (parfois constitué de dizaine de milliers d’actifs), ni les instruments qui
leur permettent de faire des simulations de performances de portefeuille. En France, la
notation est obligatoire en vertu de l'article L 214-44 du code monétaire et financier qui
précise : « Un document contenant une appréciation des caractéristiques des parts que le
fonds est appelé à émettre et des créances qu'il se propose d'acquérir et évaluant les risques
que présentent ces dernières est établi par un organisme figurant sur une liste arrêtée par le
ministre [..]. Il est annexé à la note d'information et communiqué aux souscripteurs de
parts. »[10]
Dès lors, quelle que soit l’opération considérée, les agences de notation sont des acteurs
obligés. Elles examineront celle-ci et évalueront les risques de perte pour les investisseurs.
Dans le cas d’un portefeuille de crédits hypothécaires par exemple, elles examineront la
qualité du portefeuille (type de client, revenus, situation géographique, ratio prêt/montant
emprunté, etc) et attribueront à chaque prêt un « risque de perte ». Ensuite, selon la façon
dont l’opération est structurée, elles attribueront au portefeuille une notation qui ira par
exemple de « AAA » (la meilleure qualité) à « BBB » (la plus basse qualité des
« investissements raisonnables », aussi appelé « investment grade » : à partir de « BB » on est
dans le « spéculatif »).
Illustration
La réserve qui absorbera les pertes pourra être constituée de diverses façons :
il peut s’agir d’une réserve d’argent à disposition de la SPC. Cette réserve sera constituée
par exemple d'un prêt subordonné accordé par le cédant : il s’agit d’un des moyens parmi
d’autres de faire en sorte que le premier risque de l’opération soit pris par le cédant.
plus simplement, il peut s’agir d’une classe d’obligations subordonnées à toutes les autres
obligations.
Qualité BBB : cette qualité sera atteinte si une réserve de 0,75 % du montant du portefeuille
absorbe les premières pertes ;
Cette réserve peut être financée par une valeur supérieure du portefeuille par rapport au
montant de dette levé, ou par la différence entre le rendement du portefeuille et la
rémunération des investisseurs (gain d'arbitrage).
Compte tenu des informations dont nous disposons, voici la façon dont nous pourrions
structurer l’opération et les classes que nous pourrions émettre, avec chaque fois la notation
qui sera donnée par l’agence de notation. L’illustration montre deux possibilités de
structuration.
Le tranchage est opéré de la manière suivante, en tenant compte de l'analyse des agences de
notation :
Pour déterminer la qualité de crédit de chaque classe d’obligations, on regarde le montant qui
se trouve « en dessous » de cette classe, que ce soit sous forme de réserve ou de classes
subordonnées. On peut donc « trancher » l’opération comme on le souhaite, créer autant de
classes qu’on le veut, dans la mesure où on crée différents niveaux de réserves.
Lorsque l’agence de notation procédera à l'analyse du tranchage opéré, un seul élément sera
important quand elle considérera la qualité de risque d’une tranche : le rehaussement de
crédit total dont cette classe bénéficie, y compris les tranches qui lui sont subordonnées, et
qui détermine sa notation.
Ensuite, on est effectivement libre de structurer l’opération comme on le souhaite. Au
moment du choix entre les deux possibilités montrées dans l’illustration par exemple, le
critère essentiel sera le coût de financement respectif de chaque branche de l’alternative
selon les conditions du marché à ce moment-là.
Spécificités de l’investissement
Amortissement du portefeuille
La seule source de flux financiers disponible étant les flux du portefeuille d’actif, les
opérations de titrisation ont certaines particularités importantes pour les investisseurs.
Cet amortissement du portefeuille sera plus ou moins accéléré selon deux autres facteurs :
le nombre de défauts (lors d’un défaut, le prêt devient exigible et sera remboursé
anticipativement par la vente de la maison financée (réalisation du gage)
Alors que les intérêts payés par les emprunteurs seront utilisés pour payer l’intérêt payable
aux investisseurs, il est évident que chaque remboursement en capital devra être utilisé pour
rembourser le capital des obligations.
Les paiements sur des obligations titrisées se faisant généralement à un rythme trimestriel,
les investisseurs toucheront chaque trimestre des intérêts et un remboursement en capital
dont le montant est incertain.
En règle générale, les remboursements en capital seront utilisés d’abord pour rembourser la
classe supérieure (« senior »). Lorsque celle-ci sera remboursée, les classes inférieures
seront remboursées.
Par conséquent, l’horizon de placement, incertain, varie aussi selon la classe dans laquelle on
investit.
Remboursement anticipé
Les raisons de cette règle sont simples : une opération de titrisation requiert l’intervention
d’un certain nombre de parties, ce qui implique des frais fixes qui pèsent de plus en plus
lourd sur le coût de financement au fur et à mesure que les obligations se remboursent.
Taux
Les obligations titrisées, en tout cas en Europe, paient généralement un taux flottant, c’est-à-
dire que tous les trois mois, les investisseurs reçoivent un coupon calculé en fonction du
principal de l’obligation, et d’un taux qui sera un taux de référence (tel que EURIBOR) plus une
marge (qui sera d’autant plus haute que le risque est important).
Ceci ne surprendra pas les financiers : étant donné que l’horizon d’investissement est
incertain (rythme de remboursement du principal inconnu), une obligation à taux fixe serait
extrêmement difficile à gérer pour l’investisseur : lui aussi doit généralement assurer une
gestion actif-passif correcte de son bilan.
Exemple
Par conséquent, la classe A est dite à remboursement « pass-through » (les flux financiers
passent à travers la SPC pour atterrir directement chez les investisseurs) et porte un taux
flottant.
Par contre, pour les classes B et C, les éléments suivant sont entrés en ligne de compte :
Les classes B et C ont donc été des obligations à taux fixe, et leur remboursement est dit
« soft bullet ». Une obligation « soft bullet » est une obligation remboursable in fine
(remboursable en une fois à l’échéance, « bullet » en anglais) mais dont la date de
remboursement n’est pas totalement certaine : dans certaines circonstances exceptionnelles
(tel qu’un amortissement accéléré imprévu du portefeuille), cette date peut varier[12].
Outre les classiques crédits, on peut ainsi titriser des créances commerciales, des loyers
d'actifs mobiliers ou immobiliers, des royalties, des flux futurs, bref à peu près tout actif ou
droit dont on peut raisonnablement prévoir les flux financiers futurs.
À titre d’exemples des titrisations les plus « exotiques », le gouvernement italien a titrisé les
produits futurs du Lotto et de la vente d’un portefeuille de propriétés immobilières, David
Bowie a titrisé les revenus futurs de son catalogue de titres en 2002[13] (l'opération menée
par David Bowie en 2002 ayant donné le nom générique de Bowie Bonds aux titrisations de
droit de royalties), et une banque britannique a titrisé les revenus futurs d’une chaîne de
bistrots.
Ici, il n’existe que deux modes de financement : opération à long ou moyen ou court terme. À
long ou moyen terme, l’instrument utilisé est l’obligation (en général entre 3 et 7 ans).
À court terme, l’instrument utilisé est le papier commercial (commercial paper), des titres à
court terme (en général de 1 à 30 jours) émis dans le cadre d’un programme d’émission. On
parle de programme ABCP (asset-backed commercial paper).
En règle générale, on financera des actifs « longs » avec des obligations, tandis que les actifs
« courts » (telle que des créances commerciales payables à 3 mois) seront financés avec du
papier commercial.
À partir de 2006 il est arrivé que des actifs longs (immobilier principalement américain)
soient financés par papier commercial notamment en raison du taux de financement
extrêmement bas que ces titres assurent. On spéculait à la fois sur une différence de taux
courts et longs, tout en bénéficiant des taux « subprimes ». Cette pratique est dangereuse
parce qu’elle génère un risque de refinancement et de liquidité dans la structure (puisque du
nouveau papier commercial doit être émis régulièrement lors de chaque échéance de titre).
Les sicav de trésorerie « dynamiques » ont été ainsi dopés avec du papier à court terme émis
par des SIV. La crise de trésorerie du début août 2007 s'est produite lorsque les enchères de
ce genre de papier se sont bloquées. La « transformation » des dépôts courts pour financer
des emprunts longs a du sens uniquement si les taux longs restent plus hauts que les taux
courts. Une brusque inversion bloque alors tout le système. Une meilleure connaissance du
risque porté par le sous-jacent entraîne également des effets cumulatifs, les acteurs refusant
de prêter sur le marché monétaire à d'autres institutions financières dont on craint qu'elles
cherchent à compenser l'arrêt des enchères. Les CDO basés sur la titrisation des créances
subprimes sont considérés comme la cause principale du blocage du marché interbancaire
qui a progressivement paralysé le système bancaire à partir de l'été 2007.
Opérations synthétiques
Article détaillé : Titrisation synthétique.
Il est également possible d'effectuer une opération de titrisation sans qu'il y ait vente de
l'actif. On parle alors de titrisation synthétique par opposition à la « true sale » (ou cession
parfaite).
Une opération synthétique est une opération où l’actif n’est pas transféré, mais où l'on se
borne à transférer le risque grâce à un instrument financier développé depuis une dizaine
d’années dans les marchés financiers : le dérivé de crédit. C’est un contrat où quelqu’un (le
vendeur de protection) s’engage à verser un certain montant à l’acheteur de protection (qui
paiera une prime pendant la durée du contrat) au cas où une entreprise tomberait en défaut
pendant la durée du dérivé de crédit.
Régime juridique
Les pays de régimes juridiques continentaux basés sur le Code Napoléon ont été fort en
retard sur les autres pays du fait de la complexité du mécanisme de cession de créance.
En France, le législateur a créé, par la loi du 23 décembre 1988, les FCC (fonds communs de
créances), qui sont des fonds d'investissement spécialisés dont l’objet est l’achat et le
refinancement de créances, et rendu particulièrement simple le mécanisme de cession de
créances, ou des risques sur ces créances, à ces fonds[7]. En 2008, le fonds commun de
titrisation a remplacé le FCC dans le Code monétaire et financier afin d'améliorer l'efficacité
juridique du véhicule français de titrisation.
D’autres pays européens ont créé des mécanismes semblables, comme en Belgique avec les
fonds ou sociétés d’investissement en créances.
Covered bonds
Typiquement le covered bond est structuré comme une émission faite par une banque
(permettant le recours sur la banque puisque c'est l'émetteur) avec une garantie sur des
actifs, en général ségrégés dans un véhicule ad hoc.
En France, conformément au code monétaire et financier, les obligations foncières sont des
obligations émises par les sociétés de crédit foncier (établissement de crédit) dont le seul
objet est l'acquisition de créances hypothécaires et de créances sur des entités publiques.
Les actifs de ces banques sont dès lors de très bonne qualité et garantissent les obligations
émises par ces banques.
Alors que le rehaussement de crédit d’une titrisation est assuré par une structuration
complexe, celui-ci est assuré, dans le cas des obligations foncières, par un régime juridique
et des règles de fonctionnement extrêmement sévères des banques spécialisées.
Cependant, la distinction entre les deux produits sur le marché est parfois ténue, les
émetteurs d’obligations foncières utilisant certaines techniques de structuration.
De nombreuses sociétés financières aux États-Unis ont besoin de la titrisation pour financer
leur activité. Il n’est pas rare dans ce pays que des entreprises soient financées quasi
exclusivement par la titrisation : des sociétés de crédit par exemple, qui produisent des
crédits liés à des cartes de crédit et titrisent le portefeuille dès que celui-ci atteint un certain
montant.
Dans une certaine mesure, la titrisation est également révélatrice de cette tendance. Lesdites
sociétés de crédit américaines ont décidé que leur activité-clé était l’évaluation du risque
crédit et la prise de risques de crédit. On dira que la fonction de cette entreprise est
l’« origination » de crédits.
Dans cette optique, une activité annexe indispensable sera la collecte des fonds nécessaires
pour accorder les crédits.
1er modèle : Collecte de fonds sur le marché des capitaux ou par le dépôt des clients, ce qui
implique que l’entreprise devient une banque, avec les éléments suivants :
le bilan de l’entreprise gonfle au fur et à mesure que les nouveaux crédits sont produits ;
la gestion de trésorerie et de bilan devra tenir compte des différentiels de taux et de
maturité entre les sources de financement et les actifs (gestion actif-passif, ou asset and
liability management (ALM) en anglais) ;
Pour assurer ses activités, l’entreprise devra engager des salariés, acheter des systèmes
experts et donc s’éloigner de son activité-clé telle qu’elle a été déterminée. Ceci n’est pas
mauvais en soi, puisque nous avons décrit ici la naissance d’une banque, mais reste que
l’activité-clé va commencer à être délaissée, et l’entreprise va devoir redéfinir ses activités
clés.
2e modèle : Titrisation systématique des actifs dès qu’ils atteignent un certain montant :
la taille du bilan reste maîtrisée, puisque dès qu’un certain montant est atteint, les actifs
sont vendus ;
la gestion de trésorerie et ALM est simplifiée par des accords cadres avec des groupes
financiers importants qui couvrent les risques de taux pendant la période de constitution
du portefeuille.
La société est donc focalisée sur son activité-clé, et elle maximalise la rentabilité de son
activité de prise de risque-crédit en conservant le premier risque sur les portefeuilles titrisés
(tout en se couvrant pour les pertes exceptionnelles). Entre ces deux modèles extrêmes, il
existe une infinité de possibilités, mais on voit que le succès de la titrisation est aussi d’une
certaine façon une conséquence de la spécialisation de plus en plus forte des entreprises.
L’exemple ci-dessus montre comment la titrisation est en fait une externalisation de la
fonction financière de l’entreprise.
Or cette fonction suppose aussi l’acquisition de systèmes et de personnel qui ne sera pas
utilisé pour la fonction-clé de l’entreprise.
Par conséquent, cette activité là aussi peut être sous-traitée. Dans les faits, on constate
effectivement qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, il est tout à fait commun pour une
banque de confier la gestion au jour le jour de son portefeuille de crédit à une entreprise
tierce dont cette gestion (on parle en anglais de « servicing ») constitue l’activité-clé. En
Europe, le mouvement est plus tardif et les rares entreprises spécialisées ont du mal à se
faire accepter.
Historique
La titrisation des actifs a débuté aux États-Unis dans les années 1970[5]. Auparavant les
banques prêtaient à des clients et conservaient les portefeuilles de prêts jusqu'à l'échéance,
en les finançant par les dépôts de leurs clients. L'envolée du crédit après la Seconde Guerre
mondiale contraignit les banques à trouver de nouvelles ressources, en particulier avec des
débuts de titrisation, d'abord appliqués aux prêts immobiliers puis de plus en plus élargis à
d'autres produits[15].
À partir des années 1990 la titrisation s'étend aux produits issus de l'assurance, avec des
émissions qui atteignent 15 milliards de dollars US en 2006.
Selon les évaluations de la Bond Market Association, le total des montants titrisés aux États-
Unis en 2004 s'élevait à 1800 milliards de dollars US, soit environ 8 % du total du marché des
obligations (23600 milliards) ou 39 % du total des dettes des entreprises. C'est le fruit d'une
hausse moyenne de 19 % en valeur nominale sur la période 1995-2004. Cette année marque
un record alors historique avec des émissions de 900 milliards de $[14].
La crise des subprimes d'août 2007 a mis en lumière certaines dérives dans l'utilisation de la
titrisation des créances immobilières aux États-Unis [18], qui ont contribué au déclenchement
de la crise financière de 2007 à 2011.
Le marché des subprimes en particulier a gonflé à des niveaux jamais vus en raison de
l'utilisation de la titrisation car plus les organismes de crédits titrisaient leurs prêts déjà
octroyés, plus ils avaient de finance pour en octroyer de nouveaux. De plus, les subprimes
titrisés ont été mélangés à d’autres produits puis re-titrisés plusieurs fois successives à
l’échelle mondiale, de sorte qu’il est devenu très difficile de savoir qui détient des produits liés
à des subprimes et en quelle quantité.
Ont été mis en cause dans cette crise des subprimes tant la qualité des créances
amalgamées dans les portefeuilles titrisés que la liquidité de ces titres sur le marché et le
travail des agences de notation financière. En effet, l'évaluation du risque lié à ces produits de
plus en plus structurés (CDO² par exemple) est de plus en plus complexe, ce qui a fait naître
des craintes sur les capacités des agences à mesurer ces risques[19]. Les représentants du
G7 ont ainsi appelé à plus de transparence dans le travail des agences de notation (Standard
& Poor's, Moody's, Fitch Ratings)[20].
Au-delà de cet épisode, des doutes plus généraux se sont installés à l'encontre de véhicules
de placement qui peuvent présenter deux lacunes s'ils sont mal maîtrisés[21] :
leurs produits reposent sur les paiements attendus de débiteurs pouvant être peu
solvables
leur valeur d'actif repose sur des biens apportés en garantie risquant d'être surévalués par
rapport au montant des créances à récupérer en cas de non-remboursement, ou pour le
moins d'avoir une valeur de revente très fluctuante.
La seconde partie de l'année 2007 a donc entraîné le retour à des produits plus simples et
une certaine baisse de la titrisation[22] : de 350 milliards de dollars au 3e trimestre 2007, le
marché des ABS est tombé à 100 milliards au 4e trimestre 2007.
La crise financière a mis en avant les défauts de la titrisation des risques de crédit et surtout
le manque de connaissance en général des acteurs de ce marché. On peut aujourd'hui
légitimement s'interroger sur l'avenir de certains produits (du type CDO au carré par exemple)
au sein de la finance post-crise. Cependant l'utilité de ces techniques de financement pour
les entreprises demeure certaine.
Depuis le dernier trimestre 2009, on peut noter que le marché européen de la titrisation est
reparti progressivement dans des volumes encore faibles, mais que des investisseurs
reviennent sur ce segment de marché pour les opérations simples et dont la nature des actifs
sous-jacents est de qualité (granularité, économie du pays d'origine, etc.). Par exemple, une
partie des créances EDF (flux de paiement des factures d'électricité considéré comme stable
et peu risqué) est régulièrement titrisé, permettant à EDF de récupérer immédiatement une
large fraction de la valeur actuelle du chiffre d'affaires des contrats existants, et donc de
financer ses lourds investissements sans accroître les besoins de capitaux ni l'endettement.
Notes et références
2. Cowley, A., & Cummins, J. D. (2005) Securitization of life insurance assets and liabilities (ht
tp://homepage.univie.ac.at/franz.diboky/RI2/Securization_of_Life_Assets_and_Liabilitie
s.pdf) . Journal of Risk and Insurance, 72(2), 193-226. Voir p 26/34
3. De Mey, J. (2007). Insurance and the Capital Markets*. The Geneva Papers on Risk and
Insurance-Issues and Practice, 32(1), 35-41 (résumé (http://www.palgrave-journals.com/gp
p/journal/v32/n1/full/2510114a.html) )
4. Blake, D., Cairns, A., & Dowd, K. (2008). The birth of the life market (http://cassknowledge.c
o.uk/sites/default/files/article-attachments/69~~69_davidblake_the_birth_of_the_life_mar
ket.pdf) . Asia-Pacific Journal of Risk and Insurance, 3(1)
8. Adam B. Ashcraft : How does tranching create value, étude pour la Federal Reserve Bank
of New York, 2005
9. Voir par exemple cette note de Nomura : [PDF] Tranching Credit Risk (http://www.securitiza
tion.net/pdf/content/Nomura_Tranching_8Oct04.pdf)
10. Code monétaire et financier français (http://admi.net/jo/codemonetaire.html)
12. On pourra approfondir ces questions avec le [PDF] guide pratique de l'ABS (http://www.sec
uritization.net/pdf/abs_fr.pdf) , proposé par l'équipe de recherche ABS de la Société
générale
14. Common Structures of Asset-Backed Securities and Their Risks, Tarun Sabarwal,
29 décembre 2005
16. Asset-Backed securities in Germany : the sale and securitization of loans by German credit
institutions, Deutsche Bundesbank Monthly Report, juillet 1997
17. « Hearing before the U.S. House subcommittee on Policy Research and Insurance » in
Asset Securitization and Secondary Markets, 31 juillet 1991, page 13
18. Dominique Doise, associé du cabinet d'avocats Alérion, in Subprime : le prix des
transgressions / Subprime: Price of infringments, Revue de droit des Affaires
internationales (RDAI) / International Business Law Journal (IBLJ), n° 4, 2008 [lire en ligne
(http://www.alerionavocats.com/fr/expertise/publications/subprime-le-prix-des-transgress
ions-price-of-infringements/) ]
19. « Les Agences de notation et la crise du crédit, faux procès et vrai débat » (http://www.pr
esaje.com/zwo_info/modules/compterenduiinextensoiducolloquedu12decembre2007surl
esagencesdenotation1/fichier_a_telecharger) (Archive (https://web.archive.org/web/*/http://www.presa
je.com/zwo_info/modules/compterenduiinextensoiducolloquedu12decembre2007surlesagencesdenotation1/fichier_a_t
http://www.presaje.com/zwo_info/modules/compterenduiinextensoiducolloquedu12decembre2007surlesagencesdenot
es/compterenduiinextensoiducolloquedu12decembre2007surlesagencesdenotation1/fichier_a_telecharger) • Que
s://www.challenges.fr/actualites/business/20071009.CHA1674/marches_financiers__le_g7_reclame_plus_de_transpare
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Articles connexes
Finance de marché
Finance de l'ombre
Gestion structurée
Asset-backed security
Instrument financier
Liens externes
Article de Finance & Stratégies sur les évolutions de la titrisation (http://finance.sia-conseil.
com/20070503/titrisation-evolution-d%e2%80%99un-marche-en-mutation/)
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