Introduction aux
systèmes
automatisés
Un automatisme (ou système automatisé) est un dispositif dont le fonctionnement ne nécessite pas
l'intervention de l'homme. Il est souvent composé d'éléments logiciels et matériels. Il est nécessaire de
le programmer pour qu'il fonctionne de manière autonome. Par exemple : le lave-linge, le convoyeur de
bouteilles, l'ascenseur, les feux tricolores, les distributeurs de boissons ou de billets …
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Cours Automatisme Par Mme F.ENNAAMA
Chapitre 1: Introduction aux systèmes automatisés
II. Historique
Gordon Earle Moore (3 janvier 1929) inventa le microprocesseur en
1965 et il est le Cofondateur et le premier dirigeant du groupe Intel,
première compagnie mondiale de fabrication de microprocesseurs.
Les automates programmables industriels sont apparus à la fin des années soixante, à la demande de
l'industrie automobile américaine (GM), qui réclamait plus d'adaptabilité de leurs systèmes de commande.
Les coûts de l'électronique permettant alors de remplacer avantageusement les technologies actuelles.
Une matière d’œuvre peut se présenter sous plusieurs formes. Par exemple :
• un PRODUIT, c'est-à-dire de la matière, à l'état solide, liquide ou gazeux, et sous une forme
plus ou moins transformée :
- des objets techniques : lingot, roulement, moteur, véhicule...
- des produits chimiques : pétrole, éthylène, matière plastique...
- des produits textiles : fibre, tissu, vêtement...
- des produits électroniques : transistor, puce, microprocesseur, automate programmable...
- etc.
- qu'il faut : concevoir, produire, stocker, transporter, emballer, utiliser...
• de l'ENERGIE
- sous forme : électrique, thermique, hydraulique...
- qu'il faut : produire, stocker, transporter, convertir, utiliser...
• de l'INFORMATION
- sous forme écrite, physique, audiovisuelle...
- qu'il faut : produire. stocker, transmettre, communiquer, décoder, utiliser...
• des ETRES HUMAINS
- pris individuellement ou collectivement
- qu'il faut : former, informer, soigner, transporter, Servir...
La Valeur Ajoutée à ces matières d’œuvre est l'OBJECTIF GLOBAL pour lequel a été défini conçu,
réalisé, puis éventuellement modifié, le système. Cette Valeur Ajoutée peut résulter par exemple :
• d'une MODIFICATION PHYSIQUE des matières d’œuvre
- traitement mécanique : usinage, formage, broyage, impression…
- traitement chimique ou biologique
- conversion d'énergie
- traitement thermique : cuisson, congélation...
- traitement superficiel : peinture, teinture...
• d'un ARRANGEMENT PARTICULIER, sans modification des matières d’œuvre
- montage, emballage, assemblage...
- couture, collage...
• d'une MISE EN POSITION particulière, ou d'un TRANSFERT, de ces matières d’œuvre
- manutention, transport, stockage
- commerce
- communication
• d'un PRELEVEMENT D'INFORMATION sur ces matières d’œuvre
- contrôle, mesure, lecture, examens...
Une partie commande (PC) → C'est la partie qui gère le fonctionnement du Système Automatisé. Elle est
en général composée d'un ordinateur qui contient dans ses mémoires un programme. Elle transmet les
ordres aux actionneurs de la partie opérative à partir :
• du programme qu’elle contient,
• des informations reçues par les capteurs,
• des consignes données par l’utilisateur ou par l’opérateur.
Une partie opérative (PO): Elle consomme de l ’énergie électrique, pneumatique (air) ou
hydraulique (huile). Elle comporte en général un boîtier contenant :
• des actionneurs (transforment l ’énergie reçue en énergie utile : moteur, vérin, lampe).
• des pré-actionneurs (distributeurs, contacts ou contacteurs industriels) qui reçoivent des ordres
de la partie commande ;
• d'effecteurs (ascenseurs, bras manipulateur, tambour de machine à laver, ...)
• des capteurs (transforment la variation des grandeurs physiques liée au fonctionnement de
l’automatisme en signaux électriques : capteur de position, de température, bouton poussoir).
Une partie interface (PI) (Partie Relation (PR)) : est la partie se trouvant entre les deux faces
PO et PC Traduisant les ordres et les informations.
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Cours Automatisme Par Mme F.ENNAAMA
Chapitre 1: Introduction aux systèmes automatisés
III. Les systèmes automatisés de production (SAP)
III.3. Actionneurs
L'actionneur fournit de l'Energie, le plus souvent mécanique (par exemple un mouvement), à partir d'une
autre Energie reçue. Il peut aussi fournir de l'Energie thermique, lumineuse ou sonore. Le moteur
électrique et le vérin pneumatique sont des actionneurs très courants. L'actionneur est le dispositif qui
agit en fonction des ordres de la partie commande.
Moteur pas à pas: C'est un actionneur qui permet, à partir d'un courant électrique,
de faire tourner pas à pas un mécanisme. On l'utilise par exemple dans le lecteur
de disquettes d'un ordinateur.
Un préactionneur est un constituant dont le rôle est de distribuer, sur ordre de la P.C., l'énergie utile aux
actionneurs.
L'Effecteur est situe à la suite de l'actionneur pour finaliser le travail : il produit l'effet attendu. Par
exemple : la trappe du distributeur de billets, la pince du robot,la cabine de l'ascenseur, etc.
Capteurs permettent de détecter une variation des phénomènes physiques (présence d'un objet, présence
d'une chaleur, présence d'une lumière...) de la partie opérative et la traduit en une information (tension
électrique) interprétable par la partie commande.
Il existe deux grandes familles de capteurs : Les Capteurs à contact et les Capteurs sans contact.
Dans chacune de ces familles, on trouve à la fois des Capteurs Logiques et des Capteurs Analogiques:
• Les Capteurs Logiques : Ils sont capables de détecter seulement 2 états : "présent/pas présent",
"ouvert/fermé" ... Exemple: Sur la figure précédente, les deux capteurs sont deux types Logiques
puisqu'ils permettent de détecter ou pas la présence de la boîte.
Capteur de fin d course: Ce capteur est utilisé pour détecter la fin d'un déplacement.
Exemple : l'ouverture ou la fermeture d'une porte
• Tout ou rien (T.O.R.) : l'information ne peut prendre que deux états (vrai/faux, 0 ou 1 …).
C'est le type d'information délivrée par un détecteur, un bouton poussoir …
• Analogique : l'information est continue et peut prendre une valeur comprise dans une plage
bien déterminée. C'est le type d'information délivrée par un capteur (pression, température …)
• Numérique : l'information est contenue dans des mots codés sous forme binaire ou bien
hexadécimale. C'est le type d'information délivrée par un ordinateur ou un module intelligent.
Selon sa complexité, la réalisation de la partie commande (PC) fait appel à diverses technologies dont les
plus couramment utilisées sont :
Logique câblée : L'automatisme est obtenu en reliant entre les
différents constituants de base par câblage. La logique câblée
• Les relais électromécaniques correspond à un traitement parallèle de l'information. Elle est
• Les relais statiques étudiée et réalisée une fois pour toutes sur un schéma donné
électroniques : Elle exige un grand nombre de composants et rend les
• Les relais pneumatiques montages encombrants et chers.
A partir d’une certaine, complexité, les relais électromécaniques et les relais statiques deviennent
lourds à mettre en oeuvre et le cout de l’automatisation est difficile à estimer.
I. Introduction
En 1975, le groupe de travail Systèmes Logiques de l’AFCET (Association Française pour la Cybernétique
Économique et Technique), décida, sous l’impulsion de Michel BLANCHARD qui en était l’animateur, de créer
une commission pour la Normalisation de la représentation du cahier des charges d’un automatisme
logique. Les universitaires et industriels réunis dans ce groupe pour définir un formalisme simple, accepté
par tous, adapté à la représentation des évolutions séquentielles d’un système et facile dans l’utilisation.
L’analyse des avantages et inconvénients des outils comme; les organigrammes ; les représentations de
systèmes logiques à évolutions simultanées (dont les Réseaux de Pétri) ; les outils dérivés des graphes
d’état., mena en 1977 à la définition du GRAFCET GRAphe Fonctionnel de Commande d’Étapes-
Transitions.
Définition
Le GRAFCET est un langage graphique pour décrire, étudier, réaliser et exploiter les automatismes. Il est
composé d’un ensemble d’étapes et de transitions représentant le déroulement du cycle de l’automatisme.
Pourquoi le GRAFCET ?
•Le GRAFCET fut donc créé pour représenter de façon symbolique et graphique le fonctionnement d’un
automatisme.
•Le GRAFCET permet une meilleure compréhension de l’automatisme par tous les intervenants.
•Un GRAFCET est établi pour chaque machine lors de sa conception, puis utilisé tout au long de sa vie :
réalisation, mise au point, maintenance, modifications, réglages.
•Le langage GRAFCET doit donc être connu de toutes les personnes concernées par les automatismes,
depuis leur conception jusqu’à leur exploitation.
Pour aborder de façon progressive l’étude d’un automatisme, l’analyse GRAFCET est divisée en deux niveaux.
Lors de l’analyse des spécifications fonctionnelles, le premier souci de l’automaticien est de comprendre le
fonctionnement de l’automatisme. Pour faciliter ce premier niveau d’analyse, il ne faut pas se soucier de la
technologie des actionneurs et des capteurs. Le GRAFCET de niveau 1 permet donc de représenter la séquence
de fonctionnement souhaitée. La description des actions et de la séquence de l’automatisme est littérale.
G D
dcy
1
1 G D
dcy
Départ cycle . Chariot à gauche
2 Aller à droite
a c
Chariot à droite
3 Aller à gauche
Chariot à droite
Chariot à droite
3 Aller à gauche a c
Chariot à droite
G D
1
dcy
Départ cycle . Chariot à gauche
2 Aller à droite
a c
Chariot à droite
3 Aller à gauche
Chariot à droite
1
G D
Départ cycle . Chariot à gauche dcy
2 Aller à droite
a c
Chariot à droite
3 Aller à gauche
Chariot à droite
1
G D
Départ cycle . Chariot à gauche dcy
2 Aller à droite
Chariot à droite a c
3 Aller à gauche
Chariot à droite
Lors de l’analyse des spécifications technologiques, l’automaticien utilisera l’analyse faite avec le
GRAFCET de niveau 1 pour choisir les actionneurs et les capteurs nécessaires pour générer les actions
et obtenir les informations nécessaires pour remplir les fonctions.
Donc le GRAFCET de niveau 2 est celui qui prend en compte la technologie des capteurs et
actionneurs. Il pourrait mener à la programmation d’un automate ou à un séquenceur câblé. En
pratique, ce GRAFCET sera ultérieurement modifié pour tenir compte des spécifications
opérationnelles.
Capteurs:
1 • a : chariot à gauche
• c : chariot à droite
dcy . a
Actionneurs:
2 D • D : aller à droite
c • G : aller à gauche
3 G G D
dcy
a
a c
L’Etape
L’étape correspond à une situation dans laquelle le comportement du système par rapport à ses entrées et
ses sorties est invariant. Une étape est représentée par un carré numéroté.
Le numéro de l’étape est inscrit dans la moitié supérieure du carré, tandis qu’une étiquette ou l’adresse
du bit représentant l’état de l’étape dans l’automate est inscrit dans la moitié inférieure si nécessaire
(car c’est optionnel). L’étiquette ou l’adresse du bit peuvent être inscrits à coté du carré si l’espace
dans le carré est restreint.
L’Etape
▪ Une étape initiale est représentée par un carré double. Une
étape initiale doit être activée lors de la mise en énergie de la
Partie Commande d’un automatisme.
Une étape est soit active ou inactive. D’un point de vue logique, l’étape i sera représentée par
une variable booléenne Xi : Xi = 1 quand l’étape est active et Xi = 0 quand l’étape est
inactive.
L’action
L’action sert à décrire les actions à effectuer lorsque l’étape à laquelle elle est associée est active. Une action
est représentée par un rectangle qui est relié horizontalement à l’étape correspondante.
Dans un GRAFCET de niveau 1, l’action est décrite de façon littérale. On recommande fortement l’utilisation de
verbes infinitifs (ouvrir, fermer, monter, chauffer, …).
Avancer le chariot
Dans un GRAFCET de niveau 2, l’action est identifiée par son symbole logique. Toutefois il faut prévoir
l’ajout d’un tableau donnant la correspondance entre le symbole logique et l’action exécutée (pour que l’on
sache que le symbole AC correspond à « Avancer le chariot»).
• Action Continue
L’action continue est un ordre qui dure tant que l’étape à laquelle elle est associée reste active. La figure ci-
dessous montre la représentation de l’action sur le GRAFCET (à gauche) et le chronogramme (à
droite). Donc on peut conclure qu’au niveau logique A = X10
(en supposant que l’action A ne se produit pas à d’autres étapes).
• Action Conditionnelle
L’action conditionnelle est un ordre dont l’exécution à lieu à une étape donnée et qui est en plus soumise
à la réalisation d’une condition logique. La figure ci-dessous montre la représentation de l’action sur le
GRAFCET et le chronogramme. La condition logique appliquée sur l’action est montrée sur la figure par un
petit trait à coté duquel la condition logique est inscrite.
Une action temporisée est une action conditionnelle dans laquelle le temps intervient comme condition
logique. L’action temporisée est obtenue par l’utilisation d’une unité de temporisation (ou temporisateur).
Un temporisateur est un système qui retarde la montée à 1 du signal de sortie d’une durée de temps t
démarré après la montée à 1 du signal d’entrée. Le retour à 0 du signal de sortie se produit au
même moment que celui de l’entrée. Le chronogramme ci dessous montre le fonctionnement du
temporisateur.
La notation utilisée pour désigner un signal de sortie d’un temporisateur est :T/i/q ,
où i est le numéro de l’étape comportant l’action
De temporisation et q est la durée écoulée depuis l’activation de l’étape i .
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Cours Automatisme Par Mme F.ENNAAMA
Chapitre 2: Grafcet et Matérialisation du grafcet
III. Eléments de base du GRAFCET
• Action Temporisée
Remarquons qu’il y a deux actions associées à l’étape 10. Le temporisateur de 5 secondes démarre
dès que l’étape 10 s’active. L’action A étant conditionnelle à l’état de la sortie du temporisateur, elle
ne se produit pas. Dès que le délai de 5 secondes est terminé, la sortie T/X10/5 sec monte au
niveau logique 1, et l’action A est lancée. La fin (ou désactivation) de l’étape 10 marque la fin de
l’action du temporisateur et de l’action A.
C’est le même principe que l’action temporisée, sauf que cette fois-ci, l’action est active pendant la durée
d’une impulsion générée par le temporisateur. La notation utilisée pour désigner un signal de sortie d’un
temporisateur est :
avec i est le numéro de l’étape comportant l’action de temporisation et q est la durée écoulée depuis
l’activation de l’étape
L’action maintenue est une action qui se poursuit tant qu’au moins une des étapes à laquelle elle est
associée est active. L’action maintenue est donc associée à une suite d’étapes successives.
La figure ci-dessous montre que l’action A a lieu pendant les étapes 10,11 ou 12. Au niveau logique,
l’équation de l’action A est A = X10 + X11 + X12 (en supposant que l’action A ne se produit pas à
d’autres étapes).
La Liaison orientée
Les liaisons indiquent les voies d'évolution du GRAFCET. Dans le cas général, les liaisons qui se font du
haut vers le bas ne comportent pas de flèches. Dans les autres cas, il faut utiliser des flèches.
La Transition
Ce sont des barrières entre les étapes qui peuvent être franchies selon certaines conditions. Une transition
est représentée par une barre perpendiculaire à la liaison entre deux étapes.
La Réceptivité
Ce sont les conditions logiques qui doivent être remplies pour franchir la transition. La réceptivité est
inscrite à la droite de la barre représentant la transition.
Réceptivité à Niveau
C’est une réceptivité faisant intervenir une condition logique.
Réceptivité toujours vraie :
C’est une réceptivité dont la valeur logique est toujours 1. On représente
la réceptivité par la condition logique « =1 ». La transition associée à cette
réceptivité est toujours franchie dès sa validation.
Réceptivité temporisée :
C’est une réceptivité faisant intervenir le temps comme condition
particulière.
Elle implique l’utilisation d’un temporisateur. La notation utilisée pour
désigner ce genre de réceptivité est :
Réceptivité Impulsionnelle
C’est une réceptivité faisant intervenir un changement d’étape sur une
transition soit un front montant ou un front descendant. La notation
d’une réceptivité sur front montant est : ↑a et celle d’une réceptivité sur
front descendant est : ↓a .
La règle 1 : L’initialisation
Il existe toujours au moins une étape active lors du lancement de l’automatisme. Ces étapes activées lors
du lancement sont nommées « Étapes Initiales ».
La règle 2 : La validation
Une transition est soit validée ou non-validée. Une transition est validée lorsque toutes les étapes
immédiatement précédentes sont actives . Elle ne pourra être franchie que lorsqu’elle est validée ET que la
réceptivité associée est vraie. Des exemples montrés ci-dessous montrent comment interpréter cette règle.
Exemple avec GRAFCET à séquence unique Cours Automatisme Par Mme F.ENNAAMA 60
Chapitre 2: Grafcet et Matérialisation du grafcet
La règle 3 : Le franchissement
Une transition est franchie lorsqu’elle est validée et que la réceptivité associée à la transition est vraie.
Le franchissement entraîne l’activation de toutes les étapes immédiatement suivantes et la désactivation
de toutes les étapes précédentes. Des exemples montrés ci-dessous montrent comment interpréter cette
règle en visualisant la situation avant et après le franchissement.
Il est important de noter que les réceptivités mutuellement exclusives ne doivent jamais être vraies en
même temps. Par exemple, un réservoir ne peut être plein ou vide en même temps.