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7 différents types de raisonnement

I Raisonnement par simple implication

On montre qu’une proposition A implique une proposition B ( noté A ⇒B )

Exemple 1 : si a=0 et b=0 , alors (a+ b)2 =a2 +b 2


En effet si je choisis a=0 et b=0 , alors
• d’une part (a+ b)2 =(0+ 0)2 =0
• d’autre part a2 +b 2=02 +02 =0
Donc (a+ b)2 =a2 +b2

Exemple 2 : Montrer que si un entier N est la somme des n entiers premiers nombres impairs
consécutifs, alors N=n2
Si N est la somme des n entiers premiers nombres impairs consécutifs , alors on peut
n−1
écrire : N=∑ 2k + 1 .
k =0
n−1
Or ∑ 2 k +1 est la somme de n termes consécutifs d’une suite arithmétique de
k=0
raison 2. En calculant le premier et le dernier terme de cette somme,
1+(2(n−1)+1)
N= n=n 2 .
2
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II Raisonnement par double implication (sens direct et réciproque)

On montre qu’une proposition A implique une proposition B puis on étudie si la proposition B


implique la proposition A. Si c’est le cas , on dit que A et B sont deux propositions équivalentes.

Exemple :Résoudre dans ℝ l’équation x−1= √ x +1 .


Sens direct :
Soit x une éventuelle solution (s’il en existe).
Alors les carrés des deux membres sont égaux : ( x−1)2=x+1
Si on développe , il vient x 2−2 x +1=x +1 .
Puis en migrant tous les termes dans le membre de gauche : x 2−3 x=0
Après factorisation par x , obtient x ( x−3)=0 .
Le théorème du produit nul fournit alors x=0 ou x=3 .
Conclusion : si cette équation possède des solutions , ce ne peut être que 0 ou 3.

Réciproque :
On vérifie facilement que 3 est solution car 2=√ 4 .
En revanche 0 n’est pas solution car √ 0+1=1 alors que 0−1=−1 .

Conclusion : l’équation n’admet qu’une seule solution ; c’est x=3


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III raisonnement par équivalence


Ce raisonnement conserve à chaque étape une double implication (donc une équivalence) entre
deux propositions.

Exemple1 : Un repère étant donné. Déterminer les points d’intersection de la parabole (P)
d’équation y=x 2 +1 et de la droite (D) d’équation y=2 x+ 1 .
Un point M de coordonnées est solution si et seulement si x 2+1=2 x +1 .
Or cette équation est équivalente à x ( x−2)=0 . D’après le théorème du
produit nul (qui conserve l’équivalence), x=0 ou x=2 .
Ainsi les points d’intersection de la droite (D) et la parabole (P) sont les
points A(0;1) et B(2;5) après calcul de leur ordonnée.

Exemple 2 : Résoudre dans ℝ2 le système


{23 x−5
x +2 y+ 4
y +9
. Notons (S) ce système.

{
(S )⇔ 3 x+2 y=4 .
2 x−5 y=9
En multipliant la ligne du haut par 2 et celle du bas par 3 , il vient :

{
(S )⇔ 6 x+ 4 y =8 .
6 x−15 y=27
En remplaçant la ligne du bas par la différence (ligne du haut – ligne du bas ) , on a :

{
(S )⇔ 6 x +4 y =8
19 y =−19
On résout facilement la deuxième équation ; on trouve y=−1 . Ainsi :

{
(S )⇔ 6 x−4=8 , c’est-à-dire :
y=−1

{
(S )⇔ 6 x=12 . On a donc
19 y=−19

{
(S )⇔ x=2
y=−1

Le système (S) admet pour unique solution le couple (2;-1)


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IV Raisonnement par récurrence

On cherche à démontrer en 3 étapes qu’une propriété dépendant d’un entier n , notée P(n) est vraie
pour toutes les valeurs de l’entier n supérieures ou égales à un rang n0.
1ère étape : On vérifie que P(n0) est vraie.
2ème étape : On suppose que P(n) est vraie et on démontre que P(n+1) est vraie ; on dit alors que la
propriété P(n) est héréditaire.
3ème étape : On conclut en disant que si P(n0) est vraie et que P(n) est héréditaire, alors P(n) est
vraie pour tout entier naturel n≥n0 .

Exemple ( lemme de Bernoulli)


Soit a un réel positif. Démontrer que pour tout entier naturel n , (1+a)n≥1+na .

On note P(n) la propriété (1+a)n≥1+na et on choisit n0=0.


1ère étape : On vérifie que P(0) est vraie.
(1+a)0=1 et 1+0×a=1 donc (1+a)0≥1+0×a

2ème étape : On suppose que P(n) est vraie et on souhaite démontrer que P(n+1) l’est aussi.

(1+a)n+1=(1+a)n (1+a)≥(1+na)(1+a) Par hypothèse de récurrence.

Or (1+na)(1+a)=1+(n+1)a+ na2

Comme la quantité na2 est positive , on a 1+(n+ 1) a+na 2≥1+(n+1) a .


Finalement (1+a)n+1≥1+(n+1) a , ce qui démontre que P(n+1) est vraie.
3ème étape : P(0) est vraie et P(n) est héréditaire donc P(n) est vraie pour tout entier naturel n.
Ainsi pour tout entier naturel n , (1+a)n≥1+na
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V raisonnement par disjonction de cas


Exemple 1 : Démontrer que si q∈]−1; 1 [ alors lim qn =0
n→+∞

1
1er cas : si q∈]0 ; 1[ , alors il existe un réel a> 0 tel que q=
1+ a
n
1 1 1
(il suffit de poser a= −1 ). Ainsi q n=( )= .
q 1+a (1+a)n
Or d’après le lemme de Bernoulli (cf raisonnement par récurrence) , (1+a)n≥1+na .
n 1 1
Ainsi 0≤q ≤ ≤ . D ‘après le théorème des gendarmes , lim qn =0 .
1+na na n→+∞

2ème cas : si q∈]−1; 0[ , on pose q=−r . On a alors q ,=(−1) n r n .


n

Puis −r n≤q n≤r n . Comme lim r n=0 , le théorème des gendarmes prouve que
n→+∞
n
lim q =0 .
n→+∞

Exemple 2 : démontrer que la fonction f définie sur [0 ;+∞ [ par f (x)=x √ x est
dérivable sur [0 ;+∞ [ et calculer sa dérivée.

1er cas : étude sur ]0 ;+∞[ . Les fonction x → x et x → √ x définies sur [0 ;+∞ [ étant
dérivables sur ]0 ;+∞[ , leur produit est dérivable sur ]0 ;+∞[ et
1 3
f ' (x)=1 √ x+ x = √x
2√x 2
.
2ème cas : étude de la dérivabilité en zéro.
Soit h un réel non nul. le taux d’accroissement de f entre 0 et h est
f (h)−f ( 0) h √ h
= =√ h . Or lim √ h=0 donc f est dérivable en 0 et f ' (0)=0 .
h h h→O
3
La formule f ' (x)= √ x est donc valable pour tout réel x de [0 ;+∞ [ .
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VI raisonnement par contraposée


Le raisonnement s’appuie sur le fait que les propositions A ⇒ B et ¬B ⇒¬ A
(où ¬ A et ¬B respectivement les propositions contraires de A et B) sont logiquement
équivalentes.
On dit que ¬B ⇒¬A est la proposition contraposée de A ⇒ B

Exemple 1: démontrer que le triangle ABC tel que AB=5 , BC=12 et AC=13,5 n’est pas
rectangle en A

Il suffit de formuler la contraposée de l’implication :

« Si ABC est un triangle rectangle en B, alors AB2+BC2=AC2 » (théorème de Pythagore)

C’est : « Si AB 2+ BC 2≠ AC 2 , alors ABC n’est pas un triangle rectangle en B ».


La vérification de l’inégalité est laissée aux soins du lecteur.

Exemple 2 : Soit p un entier. Démontrer que si p2 est pair, alors p aussi


On va démontrer la contraposée de cette implication : si p est impair , alors p2 aussi.
Supposons p impair. Il existe alors un entier q tel que p=2q+1.
Donc p2=(2q+1)2=4q2+4q+1=2(2q2+2q)+1 . Il existe donc un entier r tel que p2 s’écrive sous
la forme 2r+1 . p2 est donc impair.
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VII raisonnement par l’absurde (on dit aussi par contradiction)

Le raisonnement consiste à supposer le contraire de ce qu’on souhaite démontrer puis


établir une contradiction , ce qui signifie que ce qui a été supposé est erroné ; c’est donc
son contraire qui est exact.
Exemple 1 : Soit (un) une suite majorée par un réel M qui converge vers une limite réelle L.
démontrer que L≤M .

On suppose que L>M et on pose ϵ=L−M >0 .Par convergence de (un) vers L , il existe
un entier nϵ tel que : ∀ n> nϵ , L−ϵ<un . Or L−ϵ=M . Donc ∀ n> nϵ , M <un .
Cela contredit le fait que M est un majorant de (un). Donc l’hypothèse L>M est erronée.
On a donc L≤M .

Exemple 2 : irrationalité de √ 2
On suppose que √ 2 est un nombre rationnel, c’est-à-dire qu’il existe deux entiers p et q
p
premiers entre eux (on choisit l’écriture irréductible de la fraction) tels que √ 2= .
q
On a donc p= √ 2 q. En élevant au carré , p2=2q2.p2 est donc un nombre pair.
Or si p2 est pair , alors p aussi (propriété démontrée dans le raisonnement par contraposée).
Ainsi , il existe un entier r tel que p=2r. On a alors p2=4r2 et p2=2q2 . Donc 4r2=2q2.
Donc q2=2r2. Finalement q2 est pair ,donc q aussi.
p et q étant tous les deux pairs , ils ont 2 comme diviseur commun. Cela contredit le fait
qu’il sont premiers entre eux. L’hypothèse √ 2 est un nombre rationnel est donc erronée.
√ 2 est donc un nombre irrationnel.

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