Les boissons servis et espèces données aux auditeurs écossais, tout comme
l’existence d’une bière spécialement brassée à leur intention « l’audit Alc »
témoignent de la considération dont on entourait les auditors.
Dans son acception propre, la révision effective date du 16eme siècle à l’aube de
la vie économique moderne au moment où il y a eu création des comptables et
d’avoués regroupant des véritables professionnels de la révision.
1
• C’est au 16em siècle et en Italie que se sont apparues les premières
organisations professionnelles de comptables. En 1581, la première société
de comptable voit le jour à Venise « le collegio des Rasconabi ». Plusieurs
autres sociétés furent ensuite constituées dans plusieurs villes comme Milan,
Bologne etc … A cette époque, la profession comptable demeure en France
relativement embryonnaire quoiqu’il a été relevé l’existence de compagnies
« d’experts écrivains jurés » ou « d’arithméticiens ou teneurs de livres ».
• Plus tard et en France par exemple, la loi sur les sociétés commerciales du 24
juillet 1867 jouait un rôle plus net dans le développement de la profession,
même si elle n’a pas réellement favorisé la protection de l’épargne publique
en imposant la désignation de commissaires aux comptes diplômés. Cette loi
a permis la création de grandes sociétés commerciales qui, sans y être obligés
ont eu recours à des professionnels spécialisés.
• Cette prise de conscience a abouti en 1881 à la naissance de la première
organisation professionnelle importante ; la société française de comptabilité
qui organisa progressivement un enseignement complet couronné aux divers
échelons par un certificat de teneur de livres, un diplôme de comptable et un
diplôme d’expert comptable.
• La loi française de 1901 autorisant la constitution d’associations
professionnelles et le rôle joué par la société française de comptabilité qui
n’était pas perçu comme le gendarme de la profession, sont à l’origine de la
création en 1912 de la compagnie des experts comptables qui avait pour
objectif de donner de la profession l’image de l’honnêteté et de la probité en
mettant en place des mécanismes de contrôle disciplinaire de leurs membres.
• Toutefois et même si la loi de 1867 n’a pas réellement donné naissance la
fonction de commissaire aux comptes ce n’est pas non plus la loi de 1966 qui
a institué cette fonction.
• La fonction de commissaire aux comptes apparaît pour la première fois dans
le texte de la loi du 23 mai 1863 qui désigna cet organe de contrôle sou le
nom de « commissaire de société » en confiant à l’assemblée de le charger de
lui faire un rapport sur la situation de la société, sur le bilan et sur les
comptes présentés par les administrateurs.
• Il faut toutefois signaler que le décret loi du 8 août 1935 et la loi du 24 juillet
1966 constituaient les véritables étapes de la naissance de la fonction de
commissariat aux comptes, puisqu’ils donnèrent à l’institution du contrôle
censorial des garanties de compétence et d’indépendance.
2
2 – APERCU SUR LES DIFFERENTES MISSIONS DE REVISION
EXTERNE
La révision peut être interne ou externe. La révision interne est une fonction
permanente d’examen et l’appréciation des procédures et des instructions de la
direction et des gestionnaires de tous les niveaux, effectuée par un employé de
l’entreprise. La révision externe est l’examen effectué ) par un professionnel
indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée sur les états financiers qui
lui sont présentés.
• la loi 68-8 du 8 mars 1968 portant organisation de la cour des comptes, telle
que modifiée par la loi n° 70-17 du 20 avril 1970 et notamment son article 3
qui soumet au contrôle de la cour les entreprises publiques et tous les autres
organismes dans lesquelles l’Etat, ou les collectivités publiques locales
détiennent une participation en capital.
- Le Président de la cour
- Les Présidents de chambres
- Les conseillers
3
- Les conseillers adjoint
Dans le cadre de cette mission et afin de bien éclairer l’avis du juge, l’expert
judiciaire doit procéder à un contrôle approfondi et un examen minutieux du
bilan qui lui a été communiqué ou du poste du bilan uniquement sur lequel le
juge a demandé des éclaircissements.
4
• L’article 83 nouveau du code de commerce, prévoit la désignation par toute
société anonyme d’un ou plusieurs réviseurs légaux appelés commissaire aux
comptes, qui, à l’exclusion de toute immixtion dans la gestion de l’entreprise
vérifient les livres, la caisse, le portefeuille et les valeurs de la société et
contrôle la régularité et la sincérité des inventaires et des bilans ainsi que
l’exactitude des informations données sur les comptes de la société dans le
rapport du conseil d’administration mis à la disposition des actionnaires à
l’occasion de l’assemblée générale. (texte abrogé par la loi 2000-93 du 3
novembre 2000, portant promulgation du code des sociétés commerciales)
• Le décret 87-529 du 1er avril 1987 qui soumet tous les établissements publics
à caractère industriel et commercial (EPIC) à une révision annuelle de leurs
états financiers effectuée par un professionnel inscrit au tableau de l’ordre
des experts comptables de Tunisie.
• La loi 94-117 du 14/11/94 (article 33) qui prévoit que le conseil du marché
financier peut demander aux experts comptables inscrits à l’ordre des experts
comptables de Tunisie ou à un expert inscrit sur la liste des experts
judiciaires, de procéder auprès des personnes mentionnées à son paragraphe
2 de l’article 29 de ladite loi, toute analyse complémentaire ou vérification
nécessaire… Aussi dans son article 36 la même loi dispose que pour
l’exécution de sa mission, le conseil du marché financier peut procéder à des
investigations auprès de toute personne physique ou morale.
• La circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n° 87-46 du 18 décembre
1987 telle que modifiée par la circulaire n° 91-24 du 17/12/91 recommande à
chaque banque dans son article 6 d’exiger pour la poursuite de ses concours
financiers aux entreprises ayant auprès d’elle des risques tels que définis à
l’article 5, dépassant 10% de ses fonds propres, un rapport d’audit externe.
• Le décret n° 85-256 du 5 février 1985 portant statut-type des unités
coopératives de production, usufruitières de terres domaniales qui net à la
charge de ces UCPA un double contrôle externe de leurs comptes par un e
commission de contrôle et par un expert comptable.
5
La révision des EPIC est prévue par l’article 13 de la loi 89-9 du 1er Février
1989 telle que modifiée par les lois 94-102 du 1er Août 1994 et 96-74 du 29
Juillet 1996 et le décret n° 87-529 du 1er Avril 1987.
Les organismes concernés par cette révision sont tous les établissements publics
à caractère industriel ou commercial (EPIC). Le réviseur est choisi parmi les
experts comptables ou les sociétés d’expertise comptable inscrites au tableau de
l’ordre des experts comptables de Tunisie, par voie de consultation écrite
adressée individuellement à tous les inscrits ou par avis de presse.
Le choix est fait par le conseil d’administration de la société, sur la base d’un
classement des soumissions en fonction notamment des critères objectifs
d’appréciation suivants :
Les dossiers, les obligations, les diligences, les incompatibilités, les honoraires
et les autres aspects du mandat sont identiques à ceux du commissariat aux
comptes et feront l’objet des développements qui suivent.
6
- Un organe de délibération
- Et un organe de contrôle
Dans ce cas :
Lorsqu’il n’est pas membre, le directeur général assiste aux réunions du conseil
sans droit de vote. Dans les deux cas, le directeur général doit être une personne
physique, il est considéré comme commerçant et est soumis aux déchéances
attachées par la loi à la faillite, en cas de faillite de la société.
7
3.1.2 L’organe de délibération
8
3.2 Les entreprises publiques
3.2.1 Classification
Cette loi a également défini les participations publiques, qui sot les
participations de l’Etat des collectivités publiques locales, des établissements
publics et des sociétés dot le capital est entièrement détenu par l’Etat.
Le conseil doit se réunir au moins une fois tous les trois mois et chaque fois que
l’intérêt de l’entreprise l’exige.
9
En vertu de l’article 21 et suivant du décret 2002-2197 du 7 octobre 2002 relatif
aux modalités d’exercice de la tutelle sur les entreprises publiques, les
obligations mise à la charge des entreprises publiques sont les suivantes :
a) Délais d’exercice de certaines attributions :
. arrêter avant la au plus tard le 31/10 de la première année de sa période
d’exécution, le contrat programme.
. arrêter au plus tard fin août de chaque année, les budgets prévisionnels de
fonctionnement et d’investissement, ainsi que les schémas de financement des
projet d’investissement.
. arrêter dans les 3 mois de la clôture de l’exercice, les états financiers
b) Délai de transmission des documents
. transmission du budget dans les 15 j qui suivent la date limite d’arrêté des
comptes au premier ministère, au ministère du développement économique et à
la tutelle
. transmission du contrat programme dans les 15 jours qui suivent la date de son
arrêté
. transmission des états financiers dans les 15 jours de la date de leur arrêté au
premier ministère, au ministère du développement économique et à la tutelle.
-le rapport du réviseur dans les 15 jours qui suivent l’assemblée
-la lettre de direction au conseil d’administration dans les 15 jours qui suivent la
réunion du conseil.
-Le PV du conseil dans les 15 jours qui suivent la réunion au PM,MDE,MT aux
administrateurs et au contrôleur de l’Etat.
-L’état mensuel des liquidités et l’état mensuel récapitulatif des salaires
indemnités et primes dans les 15 jours fin de mois aux ministères précités,
-Transmission à la chambre des députés
.des budgets dans les 15 jours
. du contrat programme dans les 15 j
. des états financiers dans les 15 j
Les états financiers des entreprises publiques doivent être audités par un
membre de l’ordre.
d) Publication au JOAL
Les EPIC doivent publier au JOAL avant le 31/8 de chaque année leurs états
financiers.
10
Pour la première fois en Tunisie, les sociétés à responsabilité limité deviennent
obligatoirement soumises au contrôle du commissaire aux comptes sous
certaines conditions, sous le règne du nouveau code des sociétés commerciales.
Par ailleurs, ce nouveau code a créer une nouvelle institution appelée « Société
unipersonnelle à responsabilité limité ». A ce titre, précisons que :
Les décisions sociales sont prises par les associés réunis en assemblée générale
ordinaire ou extraordinaire. Si le nombre des associés est inférieur à 6, et si une
clause statutaire le prévoit, les décisions peuvent être prises par consultation
écrite des associés sauf pour les décisions portant sur la gestion et les comptes
annuels.
11
Extraordinaire Délai Moyen 1er conv 2em conv
3/4 Suivant
majorité
- Modifie les statuts 20 J LR+AR Sauf statutaire Idem
majorité dans la limite AGC
statutaire des 3/4
inférieure
- Approbation comptes 20 j
- Affectation résultats LR+AR 1/2 Sans Quorum 1/2
- Quitus au gérant 2em conv
8j
Les SARL et les SUARL sont tenues de désigner un commissaire aux comptes
lorsque :
12
13
•
SECTION I
Par ailleurs, les honoraires du commissaire aux comptes n’étaient fixés par
aucun texte. Ils variaient, selon les usages et dans les meilleures des cas, entre
50 D et 1000 D.
14
La réforme de 1982 de la fonction du commissaire aux comptes a pour la
première fois réglementé la profession en créant notamment l’ordre des experts
comptables et des commissaires aux comptes de sociétés de Tunisie.
En effet, l’article 22 de la loi n° 82-62 du 30 juin 1982 dispose que les fonctions
du commissaire aux comptes membre de l’ordre sont incompatibles avec toute
occupation salariale ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance
en particulier :
15
- d’agir en tant qu’agent d’affaires
- d’assurer une mission de représentation devant l’ordre judiciaire administratif
ou auprès des administrations et organismes publics.
- D’exercer la fonction de conseiller fiscal, de comptable ou d’expert
comptable.
Notons que ces incompatibilités ont été étendues, d’après les dispositions de
l’article 83 bis du code de commerce aux techniciens de la comptabilité nommés
comme commissaire aux comptes.
Alors que les anciens textes disposent que les commissaires aux comptes
peuvent à toute époque de l’année, opérer les vérifications ou contrôles qu’ils
jugent opportun les « nouveaux » textes prévoient que les commissaire aux
comptes exercent leurs contrôles de façon permanente et doivent procéder à un
contrôle approfondi des comptes.
16
- Par ailleurs, l’article 9 de la loi 82-62 du 30 juin 1982 oblige le commissaire
aux comptes membre de l’ordre à tenir un registre de ses diligences
professionnelles. Il doit porter sur ce registre pour chacune des sociétés qu’il
contrôle, les indications de nature à permettre le contrôle ultérieur des
travaux accomplis par lui, il mentionne leur date, leur durée et , s’il a été
assisté de collaborateurs, l’identité de ses collaborateurs avec les mêmes
indications pour leurs travaux que pour les siens propres.
Le registre doit être conservé pendant dix ans, même après la cessation des
fonctions. Il est mis à la disposition de la commission de contrôle et
éventuellement de la chambre de discipline.
- des sociétés civiles et dans ce cas, il faut que tous les membres de la société
soient individuellement membre de l’ordre ; soit que les associés de la société
soient reconnus comme pouvant exercer la profession par le conseil de
l’ordre des experts comptables.
- Des sociétés par action ou des sociétés à responsabilité limité (dont les
conditions d’exercice seront examinées dans les paragraphes suivants)
17
le corps des experts comptables à celui des commissaires aux comptes. Ainsi à
partir de 1988 il devient permis au commissaire aux comptes de réaliser des
missions d’expertise comptable, tel que la tenue de comptabilité, le redressement
des comptes …Toutefois ces missions ne peuvent, toujours pas avoir lieu au
seins des sociétés dont il est commissaire aux comptes.
En effet ledit code a étendu la mission du commissaire aux comptes aux SARL
et SUARL sous certaines conditions, que nous rappelons :
La nouvelle loi dispose, dans chapitre III, que le commissaire aux comptes :
18
. la fusion, la scission, l’apport partiel ou total d’actif
. la liquidation
. l’avis de clôture des comptes après dissolution, dissolution, liquidation,
fusion, scission ou réalisation d’apport partiel ou total d’actif
• la société dont le chiffre d’affaire ne dépasse pas un plafond fixé par arrêté
peut choisir comme commissaire au comptes, non pas parmi les membre de
l’ordre des experts comptables, mais parmi les techniciens de la comptabilité
(et non pas tout autre technicien de la comptabilité)
• la révocation du commissaire ne peut avoir lieu que pour faute grave
• le relèvement du degré de parenté au 4em degré pour les cas
d’incompatibilité
• les commissaires aux comptes ne peuvent être nommés administrateurs des
sociétés qu’il contrôle pendant les cinq années qui suivent leur mandat
• la désignation du commissaire aux comptes doit être publiée, en plus du
JORT, dans deux quotidiens dont un en langue arabe
• le commissaire aux comptes certifie la régularité et la sincérité des comptes
annuels de la société conformément à la loi relative au système comptable
des entreprises
• l’étendu de la mission du commissaire, dont le but est la certification de la
régularité et de la sincérité des comptes, est :
- le contrôle approfondi des comptes
- la vérification des livres, caisse, portefeuille et valeur de la société et
inventaire
- la vérification de l’exactitude des informations données par le rapport du
conseil à l’assemblée
- la vérification des conventions réglementées et l’information de l’assemblée
à leur sujet
- toute vérification et contrôle que le commissaire juge opportun
19
• unicité du rapport en cas de pluralité de commissaires même en cas de
divergence d’opinion
• relèvement des peines de (120-1200) à (1200-5000) pour fausse certification
des comptes ou non révélation de fait délictueux.
• Les actions en responsabilité contre le commissaire se prescrivent par 3 ans
à partir de la découverte du fait.
Le seul arrêté qui a fixé ce plafond est celui du Ministère du plan et des
finances en date 6 juin 1983, sous l’empire de l’ancien code de commerce. Le
montant du chiffre d’affaire ainsi fixé est de 3.000 000 D. Il convient de signaler
que cet arrêté ne concerne que les sociétés anonymes, celui relatif aux Sarl et
Suarl n’a pas encore vu le jour.
Ainsi, les sociétés dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas le plafond ci-avant
indiqué peuvent choisir leur commissaire aux comptes soit parmi les experts
comptables inscrits au tableau de l’ordre soit parmi les techniciens de la
comptabilité.
20
experts comptables. Il a fallu attendre la parution de la loi 2002-16 du 4 février
2002 portant organisation de la profession des comptables pour retrouver dans
son article 18 la mise à la charge des ces techniciens de comptabilité les mêmes
obligations que celles des experts comptables .
21
par la commission d’équivalence compétente relevant du ministère de
l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
• sont titulaires
- soit de quatre certificats obtenus dans le cycle de l’expertise comptable et
reconnus par le ministère de l’enseignement supérieur
- soit d’une maîtrise en gestion comptable
- soit d’un diplôme jugé équivalent
• ont exercé en leur propre nom la profession d’expert comptable
antérieurement au 1er janvier 1973
Les mêmes conditions sont exigées des sociétés revêtant la forme d’une SNC
Si elles sont constituées sou la forme d’une SARL ou d’une Société par actions,
les conditions suivantes doivent être respectées :
22
• Justifier que les trois quarts au moins de leurs actions ou de leurs parts
sociales sont détenus par des membres de l’ordre, le reste pouvant être détenu
par des personnes liées à la société par un contrat de travail
• Choisir leur président, leur directeur général, leurs gérants ou leurs fondés de
pouvoir parmi les associés membres de l’ordre
• Avoir, s’il s’agit de sociétés par action, leurs actions sous la forme
nominative et dans tous les cas, subordonner l’admission de tout nouvel
associé à l’autorisation préalable soit du conseil d’administration soit des
propriétaires des parts.
• Communiquer au conseil de l’ordre la liste de leurs associés, ainsi que toute
modification apportée à cette liste, tenir les même renseignements à la
disposition des pouvoirs publics et de tous les intéressés ; le conseil de
l’ordre peut alors retirer son agrément s’il juge que les conditions
d’admission ne sont plus remplies.
• N’être sous la dépendance, même indirecte, d’aucune personne ou d’aucun
groupement d’intérêt.
• Ne pas prendre de participation financière dans les entreprises industrielles,
commerciales, agricoles ou bancaires ni dans les sociétés civiles.
• Etre reconnu comme pouvant exercer la profession d’expert comptable et
inscrites au tableau de l’ordre par le conseil de l’ordre chargé d’examiner si
les conditions précédentes sont remplies.
Par ailleurs, les droits attribués et les obligations imposées aux membres de
l’ordre s’étendent aux sociétés inscrites au tableau de l’ordre à l’exception
toutefois des droits de vote et d’éligibilité.
Le pouvoir dont est investi le commissaire aux comptes et les droits dont il
dispose ont comme corollaire un ensemble d’obligations et de règles d’éthique
qu’il doit vigoureusement respecter.
23
En plus des dispositions légales qui ont été rappelées au code, celui-ci comporte
certaines dispositions spécifiques se rapportant notamment aux rapports du
professionnel avec l’ordre, avec ses confrères et avec les clients.
Les rapports des professionnels avec les clients sont basés sur la loyauté,
l’indépendance, l’impartialité et le désir d’être utile. Tout professionnel doit
24
faire preuve de la plus grande discrétion dans l’exercice de sa profession pour
préserver la dignité et l’honneur de celle-ci. IL doit particulièrement :
Il est certain que le commissaire aux comptes ne saurait certifier valablement les
comptes annuels si remplir les autres missions légales s’il n’est pas compétent
pour le faire.
25
adoptées en matière de comptabilité, d’audit et d’autres disciplines en rapport,
ainsi que les prescriptions réglementaires et légales.
3.3 L’indépendance
26
- Commandité dans une commandite par actions
- Gérant d’une société en participation ou participant dans cette société lorsque
le contrat ne limite pas la responsabilité au montant de l’apport mais stipule
que le participant pourra dans ses apports avec les autres associés être tenu
indéfiniment des dettes sociales ; dans ce cas la capacité requise dépasse celle
de faire un placement de capitaux, il lui faut donc la capacité d’exercer le
commerce.
Il va sans dire que les mandats précités sont interdits au professionnel quel que
soit l’objet de la société à part les sociétés d’expertise comptable inscrites au
tableau de l’ordre. Ainsi un expert comptable ne peut être gérant d’une société
d’expertise comptable si celle ci n’est pas inscrite au tableau de l’ordre.
27
Par ailleurs le terme « indirectement » prévu par cet article n’est pas sans
poser de difficultés d’interprétation. Le législateur semble viser par les
participations indirectes, non pas les participations prises par le conjoint et
par l’intermédiaire d’une tierce personne, mais plutôt des participations
détenues par le biais d’entreprise ou de sociétés filiales ou apparentées et
dans lesquelles le commissaire aux comptes détient directement une
participation.
Les incompatibilités de fonction ont été confirmées par le nouveau code des
sociétés par son l’article 262. Cet article précise que ne peuvent être nommés
comme commissaire aux comptes :
28
Par ailleurs, le texte vise tous les parents ou alliés de ces personnes jusqu’au
quatrième degré inclusivement. Il s’agit en effet de tous les parents en ligne
directe (parents, grands parents, enfants, petits enfants)
Les alliés sont les conjoints des parents. Cela a été clairement précisé dans le
quatrièmement de l’article 262 susvisé.
29
ARBRE DES INCOMPATIBILITES
Grand Père
Oncle Père
1er degré
4em degré
1er degré
Fils
NB : Pour les alliés le conjoint est soumis aux même règles que le CAC
30
Le droit français a donné aux fonctions d’administrateur un sens large du terme,
du fait qu’en vertu de l’article L91, sont concernés par l’interdiction aussi bien
les personnes physiques que les représentants permanents des personnes morales
administrateurs.
Les apporteurs visés par cet article semblent en toute logique concerne les
apporteurs en nature. La qualité d’apporteur en nature, et par conséquent
l’incompatibilité persiste durant toute la durée de non négociabilité des actions
représentant l’apport en nature.
b) les personnes recevant sous une forme quelconque à raison de fonction autre
que celle de commissaire, un salaire, ou une rémunération des
administrateurs ou des membres du directoire ou de la société ou de toute
entreprise possédant le dixième du capital de la société, ou dont la société
possède au moins le dixième du capital
Etant donné que les activités salariales et commerciales ont été interdites aux
commissaires aux comptes, les rémunérations qu’il peut percevoir en dehors de
l’exercice de ces activités se rapportent essentiellement aux travaux d’expertise
comptable (tenue et assistance comptable, organisation, conseil etc ...)
31
- Une commission : la commission provient de l’exercice de fonction du
commissionnaire et cette fonction est, comme nous l’avons ci-avant examiné,
interdite au commissaire aux comptes.
- Une vacation : c’est le cas d’un enseignant vacataire dans une école libre
ayant la forme de SA, les vacations perçues constituent des rémunérations au
sens de la loi.
- les fonctionnaires
- les magistrats
- les avocats
- les huissiers notaires
- les interprètes assermentés
32
• La déchéance du droit d’exercer cette fonction
- l’article 271 du code des sociétés précise que « les dispositions de la loi
pénale, relative à la violation du secret professionnel, sont applicables aux
commissaires aux comptes »
- l’article 254 du code pénal dispose que « … Toutes autres personnes
dépositaires, par état ou profession, de secrets qu’on leur confie, qui, hors le
cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, auront révélé
ces secrets, seront punis d’un emprisonnement de 6 mois et d’une amende de
500 fr.
Les termes « hors le cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter
dénonciateurs et … sous réserve de toutes dispositions législatives contraires »
prévus respectivement par l’article 254 du code pénal et l’article 8 de la loi n°
33
88-108, visent les dérogations du respect du secret professionnel imposées aux
commissaires aux comptes en cas de révélation de faits délictueux au procureur
de la république .
Par ailleurs, le commissaire aux comptes n’est pas considéré comme ayant un
secret professionnel vis à vis du conseil d’administration, du président directeur
général, du directeur général et bien évidemment de l’assemblée (mais pas vis à
vis des actionnaires pris individuellement) et ce uniquement au sujet des
inexactitudes et irrégularités qu’il doit lui signaler en application des
dispositions de l’articles 270 du code des sociétés. Le commissaire aux comptes
doit s’abstenir de fournir en assemblée des renseignements ou des explications
qui dépassent le cadre de son rapport et qui pourraient être exploités par des
actionnaires qui peuvent être des concurrents à la société.
Le commissaire aux comptes est investi de certains droits pour l’exercice de ses
fonctions.
Par ailleurs, le commissaire aux comptes fait signer par son client, une lettre
appelée « lettre de représentation » en vue d’obtenir de celui-ci les affirmations
se rapportant à la confirmation des éléments probants d’information nécessaire à
la formulation de l’opinion.
34
transmet, selon le cas, au ministère des finances ou au procureur de la
république.
Toutefois et étant donné que le délit d’entrave n’est pas prévu en Tunisie, la
sanction afférente à ce refus de collaboration semble être inexistante. En France
le délit d’entrave est punissable par 5 ans d’emprisonnement et ou une amende
de 2000 à 120 000 F.
Les commissaires aux comptes exercent leur contrôle d’une façon permanente, il
s peuvent à cet effet, et à toue époque de l’année opérer les vérifications ou
contrôles qu’ils jugent nécessaires.
Ils peuvent se faire communiquer sur place ou chez eux (selon les commodités)
les pièces qu’ils estiment nécessaires à l’exercice de leur mission.
Il peut aussi, par ordonnance sur requête du juge compétent, recueillir toutes
informations utiles à l’exercice de leurs missions auprès des tiers qui ont conclu
des contrats avec la société ou pour son compte.
Notons que le commissaire peut se faire assister, sous sa responsabilité par des
collaborateurs de son choix qui disposent des même droits d’investigation.
Toutefois le nouveau code a soumis ces collaborateurs à une condition de
niveau, celui d’avoir la maîtrise ; dans ce cas ces collaborateurs doivent être
indiqués nommément au client.
35
4.3 Droit à la perception des honoraires
Les honoraires constituent l’un des droits les plus absolus des commissaires aux
comptes, ils doivent être obligatoirement payés en numéraire, aucun payement
sous forme d’avantages en nature, ristournes, commissions ou participations
apparentes ou occultes n’est permis.
Une provision sur ces honoraires peut être demandée, elle est même
recommandée par le code des devoirs professionnels, elle est payée soit au
commencement des travaux, soit en cours d’exécution.
Notons qu’en France, le barème est basé sur un minimum d’heure de travail à
consommé par mission sans plafond d’honoraires.
L’article 30 ajoute que pour que la rétention ne puisse pas nuire gravement aux
tiers, les documents peuvent être déposés au greffe du tribunal du siège social du
client où les personnes intéressées pourraient en prendre connaissance. L’usage
de ce droit peut être exercé en cas de non encaissement d’honoraires
légitimement dus.
Ceci n’est pas le cas lorsque le professionnel agit en qualité de commissaire aux
comptes ; En effet le commissaire aux comptes n’a pas le droit à la rétention ni
de son rapport, ni des documents du client en sa possession.
36
5 Obligations du Commissaire aux comptes
Alors que les deux premières obligations feront l’objet des développements qui
suivent, les deux autres sont examinées dans la deuxième partie de ce cours.
Ces travaux constituent les tâches légales que le commissaire aux comptes doit
accomplir en se référant aux normes professionnelles et aux diligences
généralement admises en la matière.
La question qui mérite d’être posée est celle de savoir si le commissaire aux
comptes a ou non l’obligation de parvenir à un résultat nettement précis et
certain quant aux différents volets de sa mission en garantissant par exemple un
certificat absolu de la régularité et de la sincérité des comptes.
37
En d’autres termes, le commissaire aux comptes a-t-il une obligation de moyen
ou plutôt de résultat.
Le commissaire porte sur ce registre, pour chacune des sociétés dont il assure le
contrôle, les indications de nature à permettre le contrôle ultérieur des travaux
accomplis par lui. IL mentionne leurs date, durée et s’il a été assisté de
38
collaborateurs, l’identité de ses collaborateurs avec les mêmes indications pour
leurs travaux que pour les siens propres.
Il s’agit donc de fait délictueux et il faut que le commissaire aux comptes ait pris
connaissance de ces faits, soit à l’occasion de l’accomplissement de ses
diligences soit par information externe. Dans ce cas le commissaire n’est pas
tenu de qualifier le délit et doit le révéler au procureur sans délai.
La non révélation est punissable, d’après l’article 271 du code des sociétés,
d’une année à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende de 1200 D à 5000 D.
39
5.5 Autres obligations
40
SECTION II
Le contrôle des sociétés anonymes et des autres formes de sociétés, est assuré
par un ou plusieurs personnes, commissaires aux comptes.
Par conséquent toute société anonyme ou SARL et SUARL ou autre forme de
sociétés, le cas échéant, doivent avoir au moins un commissaire aux comptes.
(Alors qu’en France, les sociétés par actions faisant publiquement appel à
l’épargne et les sociétés par actions qui ne font pas appel public à l’épargne mais
dont le capital dépasse 5 Millions doivent avoir au moins deux commissaires
aux comptes).
Même si dans les faits la nomination d’un commissaire aux comptes revient au
conseil d’administration ou parfois même au Président Directeur Général,
légalement seuls les actionnaires réunis en assemblée général, peuvent procéder
à cette désignation.
41
La nomination du commissaire aux comptes est donc l’une des prérogatives de
l’assemblée générale qui ne peut et ne doit en aucun cas être déléguée au conseil
d’administration. La nomination du premier commissaire aux comptes doit être
faite par l’assemblée constitutive statuant dans les conditions de quorum et de
majorité prévues par le code des sociétés commerciales en matière d’assemblée
générale extraordinaire.
Alors qu’en France la nomination du commissaire aux comptes dans les statuts
est explicitement prévue par l’article L 88 pour les sociétés ne faisant pas appel
public à l’épargne, cette modalité n’a pas été expressément prévue par le code
des sociétés. Quoi qu’en vertu des textes en vigueur rien n’empêche une telle
désignation, il faut toutefois souligner qu’elle constitue une pratique très peu
abondante et ne permettant pas de préserver et de renforcer l’indépendance du
commissaire notamment vis à vis des fondateurs qui peuvent par la suite occuper
les fonctions d’administrateur.
Défendant cette position et dans l’un des articles publiés au « bulletin de liaison
de la Fédération de Commissaires de Sociétés», il a été indiqué que la
nomination du commissaire ne peut pas être prévue parmi les questions diverses.
Ces questions ne traitent que des points d’importance minime. En effet, il est
42
inadmissible de considérer une obligation légale de désigner une contrôleur
« mandataire » comme étant une question diverse à examiner en dernier lieu. Le
Professeur Emmanuel du Pontavice, considère dans un article publié dans la
revue précitée (Bulletin N° 13, Page 16) que l’indication du nom du
commissaire à la fois dans le texte des résolutions et dans celui de l’ordre du
jour est nécessaire.
Dans le but de pallier aux situations qui entraînent une absence de contrôle dans
la société, l’article 261 du code des sociétés a prévu une procédure
exceptionnelle de désignation, il s’agit de la désignation par ordonnance sur
requête du Président du tribunal de première instance.
Deux situations énumérées par l’article 261du code des sociétés devant donner
lieu à une nomination par voie de justice, il s’agit :
43
assemblée ayant pour ordre du jour la désignation d’un commissaire,
avant que la demande n’en soit faite par voie de justice.
Dans ces cas, la désignation ne peut se faire que par voie de justice, l’assemblée
des actionnaires ne peut pas se réunir rapidement de nouveau pour désigner un
commissaire en remplacement de celui qui a refusé la désignation ou qui a été
empêché.
• Modalité de la demande
44
le temps nécessaire pour convoquer l’assemblée. D’ailleurs, en toute logique, il
faut qu’il y ait une mise en demeure adressée aux dirigeants préalablement à la
demande de la requête, si cette mise en demeure reste sans réponse le recours à
la justice se justifie.
Le code des sociétes n’a pas prévu de délai pour demander la nomination par
voie de justice.
Par ailleurs et dans le cas de pluralité de commissaires prévue par les statuts ou
décidée par l’assemblée générale, le refus ou l’empêchement d’un commissaire
aboutirait à la même situation qu’une société dépourvue de commissaire.
Le nombre de commissaire est fixé à un au minimum. Les commissaires
désignés en plus de ce minimum légal (ou du minimum statuaire) sont assimilés
aux commissaires obligatoires. Ils ont même autorité, même responsabilité et
mêmes obligations.
45
- l’acceptation du mandat par lettre écrite lorsque le commissaire n’a pas
assisté à la réunion de l’assemblée qui l’a désigné.
Cette même norme prévoit également que dans l’un au l’autre des cas, le
commissaire aux compte doit, en acceptant la mission, déclarer par écrit ne
se trouver dans aucun cas d’incompatibilité ni d’interdiction légale ou
réglementaire ou demander un délai qui ne peut dépasser un mois pour
mettre fin à la cause ou aux causes d’incompatibilités existantes à la date
d’acceptation.
3. Publicité de la désignation
46
renouvellement…, le deuxième alinéa de ce même article semble ne soumettre à
la procédure de notification à l’OECT que la désignation ; le renouvellement
semble être dispensé. En cas de nomination par le juge, à qui incombe cette
obligation ? Et dans quel délai elle doit être faite ? Devant le silence de la loi,
cette obligation, incombe, à notre avis, au représentant légal de la société, qui
doit l’accomplir dans les dix jours qui suivent la notification du jugement.
dans les autres cas, cette notification doit être faite par lettre recommandée avec
accusé de réception dans les 10 jours :
47
amende pécuniaire en cas de défaut de désignation ou en cas de désignation non
conforme aux dispositions réglementaires.
Palliant à cette équivoque la loi française de 1966 dispose dans son article 222
"les délibérations prises à défaut de désignation régulière de commissaires aux
comptes ou sur le rapport de commissaire aux comptes nommés ou demeurés en
fonction contrairement aux dispositions des articles 219 et 220 sont nulles".
Ces dispositions précises dans leurs contenu et claires dans leur sens ont permis
de lever l’équivoque posée par l’article 34 de l’ancienne loi de 1867 et dont les
termes sont identiques a ceux de l’article 85 abrogé du code de commerce.
Par ailleurs, les seules délibérations annulables paraissent être celles des
assemblées générales ordinaires. A notre avis, il faut en toute logique y joindre
les décisions prises par les assemblées générales extraordinaires sur la base d’un
rapport spécial du commissaire.
4.2 Sanctions pour défaut de désignation ou pour désignation non conforme aux
dispositions réglementaires.
48
Les dispositions qui précèdent se rapportent essentiellement au choix du
commissaire parmi ceux inscrits au tableau de l’ordre lorsque le chiffre
d’affaires de la société dépasse le plafond fixé par arrêté (3.000.000 D), à la
désignation du commissaire par l’assemblée et pour un mandat de trois ans et
vraisemblablement au respect des cas d’incompatibilité prévus par l’article 11 de
la loi n° 88-108.
Il est regrettable de constater qu’aucune sanction pénale ne soit prévue par le
code ni à l’encontre des administrateurs qui n’ont pas provoqué la désignation
de commissaire aux comptes ni à l’encontre des commissaires qui ont
irrégulièrement accepté des fonctions de commissariat.
De telles dispositions sont prévues par la législation française qui dispose dans
les articles L455 et L456 ce qui suit :
« seront punis d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de
2000 F à 40.000 F, ou de l’une de ces deux peines seulement le Président ou les
administrateurs d’une société anonyme qui n’auront pas provoqué la désignation
des commissaires aux comptes de la société ou ne les auront pas convoqués à
toute assemblée d’actionnaires. »
« Sera punie d’un emprisonnement de deux mois à six mois et d’une amende de
2000 F à 40.000 F, ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne
qui, soit en son nom personnel, soit au titre d’associé dans une société de
commissaire aux comptes, aura, sciemment accepté, exercé ou conservé les
fonctions de commissaires aux comptes nonobstant les comptabilités légales. »
1. La suppléance
49
Le commissaire aux comptes suppléant est le commissaire désigné par
l’assemblée mais qui ne peut exercer sa mission qu’en cas d’empêchement du
commissaire aux comptes titulaire.
C’est un commissaire aux comptes nommé sous condition suspensive. En effet,
tant que la condition ne s’est pas réalisée (défaillance du titulaire) l’entrée en
fonction du suppléant est suspendue.
Par contre, la suppléance n’est pas prévue pour les cas de démission, de
révocation et de récusation du commissaire titulaire.
50
a) maladie de longue durée
b) interdiction imposée par mesure disciplinaire
c) survenance d’une situation d’incompatibilité
d) démission
A ces situations qui doivent, à notre avis et d’après les termes de l’article 261
du code des sociétés, donner lieu à une désignation par le juge (et non à une
titularisation du suppléant) il faut ajouter le refus du commissaire aux comptes
pour l’exercice de ses fonctions.
Peu importe les raisons de ce refus, ses fondements…., il suffit qu’il soit notifié
à la société pour que celle-ci se trouve dans l’obligation de demander la
nomination d’un autre commissaire par voie de justice.
Après avoir exclu toutes ces situations, il ne reste que celle du décès ; entraîne
t-elle la titularisation du suppléant, sans recourir à la justice pour la désignation
d’un commissaire ?
51
- procédure de nomination (publicité, acceptation…)
La durée du mandat du suppléant n’a pas été précisée par le droit français (et à
plus forte raison par le droit tunisien qui n’a pas évoqué le statut de suppléant).
L’assimilation du statut du suppléant à celui du titulaire conduit à admettre que
la nomination du suppléant doit être faite pour la même durée que celle du
titulaire.
52
Par ailleurs et malgré le silence des textes, il nous semble que le titulaire, ne
peut pas refuser de fournir des informations demandées par le suppléant, et ce,
en respect des règles de déontologie professionnelles.
2 - Le terme du mandat
L’article 260 du code des sociétés dispose que "l’assemblée générale désigne
pour trois ans un ou plusieurs commissaires".
Ces précisions fournies par l’article L224 de la nouvelle loi ont permis de
résoudre les difficultés posées par le terme "année".
- Une année civile de 365 jours, c’est à dire une fin du mandat à
l’expiration de la troisième année, d’où la possibilité d’expiration du
mandat avant la tenue de l’assemblée du 3ème exercice ou encore le
"débordement" de la mission sur le 4ème exercice social (lorsque
l’assemblée du troisième exercice se tient, en jour et en mois, avant
l’assemblée de désignation).
- Une année qui coïncide avec l’exercice social de la société de telle sorte
que le mandat prenne fin avec la clôture du troisième exercice social.
- Une année qui coïncide avec l’exercice social mais qui correspond à la
période qui sépare deux exercices même si elle dépasse les 365 jours.
A notre avis, le terme "année" doit être entendu au sens de l’exercice social du
fait que l’interprétation restrictive de ce terme conduirait à une limitation dans le
temps du mandat et du rôle permanent du commissaire. Dans l’attente d’une
substitution dans les textes de l’exercice à l’année, la durée du mandat du
commissaire doit être entendue de trois exercices et que la fin du mandat ne peut
avoir lieu qu’à l’issue de la troisième assemblée qui suit celle de la désignation,
53
puisqu’il est inconcevable que le mandat prenne fin avant que le commissaire ne
rende compte de l’étendue de ses travaux et de ses conclusions à ses mandants.
Il va sans dire qu’il existe une exception à la durée ci-avant indiquée et qui se
rapporte à l durée du mandat du commissaire nommé en remplacement d’un
autre qui ne demeure en fonction que jusqu’à l’expiration du mandat de son
prédécesseur.
54
- L’article 1345 du COC obligeant les liquidateurs d’établir à la fin de la
liquidation un inventaire et un bilan actif et passif résumant toutes les
opérations par lui accomplies et la situation définitive qui en résulte, n’a
pas non plus prévu le contrôle de cet inventaire.
Signalons que la loi amendant la loi 89-9 du 1 février 1989 relative aux
participations de l’Etat, est allée vers cette tendance avant même la parution du
code des sociétés et a exigé que les entreprises en liquidation devraient être
dotées d’un commissaire aux comptes.
Nous avons vu dans les développements qui ont précédé que le décès du
commissaire n’est pas assimilé à une situation d’empêchement devant donner
lieu à une désignation d’un autre commissaire aux comptes par voie de justice.
55
De ce fait, et comme il a été dit dans le précédent paragraphe, en cas d’existence
d’un commissaire aux comptes suppléant, celui-ci entrera immédiatement en
fonction lors du décès du commissaire titulaire. S’il n’existe pas de commissaire
suppléant, il appartiendra au conseil d’administration de convoquer dès que
possible une assemblée générale pour désigner un nouveau commissaire.
Il demeure entendu que la durée du mandat du remplaçant est égale à la durée
restante du mandat du prédécesseur.
2.3. La démission
Implicitement, le même sort doit être réservé à tout commissaire qui ne remplit
pas les conditions d’exercice de la fonction de commissaire (inscription à
l’ordre, nationalité tunisienne etc…).
Dans ce cas, la démission est imposée aussi bien au commissaire qu’à la société,
et la solution réside dans la demande qui doit normalement être faite par les
administrateurs pour la désignation d’un commissaire aux comptes par voie de
justice.
56
- La démission ne doit pas être décidée par simple commodité et donnée
de façon intempestive de nature à causer d’un préjudice à la société et
porter atteinte à ses intérêts, le commissaire doit consciencieusement
poser les conséquences de cet acte.
- La démission ne doit pas être donnée à une période qui cause de réels et
sérieux préjudices à l’entreprise, exemple préalablement à une
augmentation de capital ou l’émission d’un emprunt obligation.
Cette même loi ajoute que la demande de récusation doit être faite dans les
trente jours qui suivent la nomination, elle ne peut être demandée, bien entendu,
que pour les commissaires nommés par l’assemblée "et non pour les
commissaires désignés par la justice.
57
L’article 264 du nouveau code des sociétés est venu confirmer cette pratique en
donnant la possibilité à certaines partie de demander à ce que le commissaire
soit relevé de ses fonctions. Il s’agit :
- du ministère public
- du conseil d’administration
- d’un ou plusieurs actionnaires détenant 15% du capital
- du conseil du marché financier
Le commissaire récusé est remplacé soit par l’assemblée soit par le juge.
Il semble alors que la procédure de récusation soit possible dès que l’irrégularité
tient, non pas à l’assemblée générale ou à la résolution de nomination mais au
commissaire lui-même.
Le commissaire est investi d’un mandat (article 266 : l’étendue et les effets de la
responsabilité des commissaires envers la société sont déterminés d’après les
règles générales du mandat) et sachant que l’article 1153 du COC prévoit parmi
les situations donnant lieu à l’extinction du mandat, la révocation du mandataire,
il résulte que la révocation du commissaire est légalement permise.
Ceci est d’autant plus vrai que l’article 260 tolère la révocation mais il la
conditionne à l’existence d’une faute grave commise par le commissaire.
58
La révocation du commissaire aux comptes est du ressort de l’assemblée
générale des actionnaires.
En effet, la révocation doit être publiée au JORT (mais aucun délai n’est prévu
pour cette publication), de même, la révocation doit être notifiée à l’ordre. La
chambre de discipline est également saisie pour statuer sur la révocation ; si elle
estime que la révocation est fondée et a des motifs valables des mesures
disciplinaires seront prises à l’encontre du professionnel, si au contraire il
s’avère que la révocation est abusive, l’ordre doit se montrer solidaire en
intentant une action en justice à l’encontre de la société et aucun confrère ne
devrait accepter le remplacement du commissaire révoqué.
59
fonctions face à des actionnaires qui l’ont désapprouvé. C’est pour cette raison
que la réintégration prévue sous l’ancienne législation française n’a été
explicitement prévue par la loi de 1966.
Ces diligences sont entreprises en trois phases différentes et ont été développées
dans la norme 4 de l’OECT.
60
Il va sans dire que toutes ces formalités doivent être accomplies préalablement à
l’acceptation de la mission.
En cas d’acceptation du mandat nonobstant l’existence d’une irrégularité, outre
les sanctions disciplinaires la nomination peut être annulée.
Le commissaire doit s’assurer que sa nomination est régulière et est faite pour
une durée de trois ans. Il doit procéder à la cession immédiate des titres qu’il
détient directement ou indirectement dans la société contrôlée.
Notification de la nomination
Dans les dix jours qui suivent l’acceptation du mandat, le commissaire doit
notifier sa nomination à l’ordre des experts comptables de Tunisie par lettre
recommandée avec accusé de réception.
61
Le P.D.G. de la société a procédé à cette formalité dans les 10 jours qui
suivent la date de l’assemblée.
62
SECTION III
En vertu de l’article 266 du code des Sociétés, les commissaires ont mandat de
vérifier les livres, la caisse, le portefeuille et les valeurs de la société et de
contrôler la régularité et la sincérité des inventaires et des bilans ainsi que
l’exactitude des informations données sur les comptes de la société dans le
rapport du conseil d’administration.
L’étendu de la mission telle que décrite par cet article et comportant les trois
niveaux suivants d’investigation ne traduit pas le véritable rôle dévolu au
commissaire et l’importance des tâches qui lui incombent.
Une énumération des éléments que doit vérifier le commissaire nous paraît sans
intérêt du moment où la nature des éléments qui doivent être couvert par le
contrôle du commissaire diffère d’une activité à une autre et d’une organisation
à une autre.
Par ailleurs le terme « valeurs » doit-il indiquer l’ensemble des valeurs actives
de la société ou uniquement les existants mobiliers ?
63
Par ailleurs, le mandat du commissaire consiste à contrôler la régularité et la
sincérité des inventaires et du bilan mais également, et surtout, à certifier cette
régularité et sincérité, de même le terme inventaire n’ayant fait l’objet d’aucune
définition légale laisser subsister quelque équivoques. Les termes « comptes
annuels » ou « états financiers » semblent être plus appropriés.
Le contrôle approfondi visé dans le nouveau code est supposé être un ensemble
de vérifications et d’investigations effectuées par le commissaire d’une manière
permanente et en se référant à des standards et normes de travail.
Le code des Sociétés a bien précisé dans son article 266 Alinéa 3, que le
commissaire aux comptes n’a pas à s’immiscer dans la gestion de l’entreprise.
64
ni apprécier l’opportunité des actes qui ont été passés par le conseil
d’administration sauf irrégularités.
65
La convention est définie comme étant « tout accord de volontés entre deux ou
plusieurs personnes, en vue de produire des effets de droit ». La notion de
convention englobe :
Ce sont les conventions qui échappent à la procédure prévue par l’article 200
et qui sont limitées au seules opérations normales portant sur les opérations
de la société avec ses clients, auxquelles nous pouvons ajouter le opérations
soumises à des procédures spécifiques qui se subsistent à la procédure
d’autorisation préalable, c’est le cas notamment d’une fusion, d’un apport
partiel d’actif ou d’une augmentation du capital, qui obéissent à une
réglementation qui leur propre destinée à protéger par des moyens
spécifiques les intérêts des actionnaires et qui ne relèvent pas de la
compétence du conseil d’administration.
Ce sont les conventions qui doivent suivre la procédure prévue par l’article
200 du CSC du fait qu’elles sont conclues entre la société et l’un des
partenaires visés par le dit article, nous citons à titre indicatif :
Les conventions soumises aux formalités prévues par l’article 200 sont celles
conclues entre la société et une ou plusieurs personnes physiques ou morales
ayant un lien quelconque de dépendance directe ou indirecte à la société.
66
par laquelle l’administrateur est intéressé ; l’intérêt n’est pas nécessairement
pécuniaire.
Les représentants permanents des personnes morales doivent être régis par les
dispositions de l’article 200 pour ce qui est des conventions qu’ils concluent
avec la société.
- Jetons de présence,
- Rémunération exceptionnelle (soumise à autorisation du CA)
67
En l’absence de précisions fournies par l’article 200 du code des sociétés et en
se référant à la législation française nous pouvons considérer que :
La procédure prévue par l’article 200 du code des sociétés comporte 5 étapes :
68
L’administrateur intéressée, participe t-il aux votes ?
Le nouveau code n’a exclut la voix de l’administrateur qu’en cas de couverture
de nullité (Art 202), il nous semble qu’en toute logique et par analogie aux votes
des avantages particuliers, l’administrateur intéressé ne doit pas être pris en
compte pour le calcul du quorum et de la majorité lors du vote de l’autorisation
le concernant. Le mémento des sociétés commerciales précise en plus que si
l’exclusion frappe tous les administrateurs, à l’exception d’un seul, celui-ci peut
valablement donner l’autorisation demandée.
Alors que la législation française fixe le délai d’un mois pour informer les
commissaires aux comptes des conventions autorisées, l’article 201 du code des
Sociétés n’a prévu aucun délai en la matière et n’a pas mentionné
spécifiquement les conventions comme devant être mises à la connaissance du
commissaire. Il a plutôt traité du rapport annuel qui doit être communiqué au
commissaire.
69
d) Rapport spécial du commissaire aux comptes
En vertu des articles 200 du nouveau code, Les conventions ne sont approuvées
par l’assemblée des actionnaires qu’après lecture du rapport du commissaire
aux comptes.
Bien que la loi n’a pas définit le contenu de ce rapport, nous pensons qu’il doit
contenir les indications suivantes :
La convention ne peut être annulée qu’en cas de dommage subi par la société, la
nullité n’est pas donc de plein droit, elle est facultative et doit être prononcée par
le tribunal. ( jurisp. Franç cass ch. mixte 10/7/81).
70
L’action en nullité peut être exercée par la société elle même ou un actionnaire,
en revanche, il ne semble pas que les tiers puissent invoquer cette nullité.
(Memento des sociétés commerciales).
Ces conséquences sont les mêmes pour les cas de refus de l’autorisation ou de
l’autorisation irrégulière.
La norme N°. 7 précise dans ce même ordre d’idée que le commissaire aux
comptes confirme dans son rapport les informations données par le conseil et les
complète, s’il le juge utile.
Nous pensons que les deux formulations sont mal appropriées au véritable rôle
du commissaire quant aux informations données par le conseil d’administration
aux actionnaires.
71
commissaire doit, à notre avis s’assurer que les renseignements notamment
d’ordre financier contenus dans le rapport du conseil d’administration adressé
aux actionnaires sont sincères.
En effet le commissaire ne peut dans tous les cas de figure que contrôler la
sincérité (et non l’exactitude) et ses investigations ne peuvent porter que sur la
situation financière et les comptes de la société. Dans ce cadre, le commissaire
est appelé à :
- S’assurer que les états financiers sont conformes à ceux qui lui ont été
présentés et figurant dans son rapport de commissariat.
- Les détails et les diverses justifications des comptes sont corrects et conformes
à ceux qui lui ont été présentés.
Le terme « faits délictueux » est beaucoup plus large que le terme « délit ». En
effet, alors que le premier englobe non seulement les délits proprement dits,
mais aussi les crimes et les contraventions, c’est à dire même les infractions
mineures, le terme délit se limite aux infractions dont la peine
d’emprisonnement se situe entre 16 jours et 5 ans ou réprimées par une amende.
72
Les faits délictueux peuvent être classés selon leur nature ou selon la gravité de
l’infraction .
- les contraventions
- les délits
73
- les crimes
ces trois catégories d’infraction donnent lieu à des sanctions pénales c’est à dire
des sanctions qui ont un caractère répressif en vue de blâmer ou de réprimer
d’une manière assez rigide l’auteur du fait. La sanction pénale diffère de la
sanction civile qui a essentiellement pour but de réparer un dommage subi par
une personne déterminée.
Le commissaire aux comptes doit-il révéler toute infraction rencontrée par lui ou
uniquement une catégorie quelconque compte tenu de son importance et/ou de
sa gravité ?
Cette norme ajoute que les informations révélées sont considérées significatives
lorsqu’ils correspondent à un fait ou un ensemble de faits ayant pour effet de
soustraire l’entreprise ou ses dirigeants à des dispositions légales. Exemple :
74
Le caractère significatif doit être apprécié à la date de consommation des faits et
non à la date de leur découverte par le commissaire aux comptes.
Lorsque les faits révélés sont jugés non significatifs, le commissaire écarte la
mauvaise foi de leur auteur dans la mesure où il constate ou obtient une
régularisation complète et rapide. Un dédommagement est complet lorsqu’il
comprend en plus de la régularisation, le remboursement de tous débours,
intérêts et frais accessoires.
La norme ajoute que même si la mission du commissaire n’a pas pour objet
principal de rechercher les infractions, le commissaire ne saurait se mettre à
l’abri de sa négligence pour invoquer sa méconnaissance des faits.
75
C’est dans cet ordre d’idée que la norme institue l’obligation pour le
commissaire d’établir et de conserver, dans son dossier annuel, une feuille de
travail particulière pour chaque société contrôlée où il sera indiqué pour les faits
délictueux qu’il constate au cours de sa mission, la révélation faite ou le cas
échéant les raisons pour lesquelles celle-ci a été écartée. Si le commissaire n’a
constaté aucun fait ayant retenu son attention, il l’indiquera sur la feuille de
travail.
1/ au procureur de la république
la révélation doit être faite aussitôt que possible après que le commissaire ait eu
la certitude du caractère délictueux des faits relevés.
La révélation doit être faite par chacun des commissaires en cas de co-
commissariat.
l’information des actionnaires des faits est faite par le biais d’un chapitre spécial
du rapport général. Ce chapitre doit contenir une description des faits,
l’incidence financière, la qualification de l’infraction ainsi que la date de
révélation au ministère public.
Quant à la forme, la norme 10 précise que la révélation doit être faite par écrit,
qu’il est souhaitable de faire précéder par un entretien avec un magistrat du
ministère public.
76
La lettre de précision doit être déposée au tribunal du siège de la société
contrôlée, contre décharge et contenir notamment :
La description détaillée des faits ainsi que la référence des textes définissant
l’infraction semblent aller à l’encontre d’une attitude neutre et élégante de la
part du commissaire jusqu’à ce qu’il est communément admis que celui-ci n’a ni
les qualifications suffisantes ni la qualité requise pour qualifier un fait, c’est à
dire pour qualifier tel ou tel agissement par tel délit ou tel crime.
CAS PARTICULIERS
Lorsqu’un délit quelconque est constaté au niveau d’une filiale et que la société
mère qui détient la totalité du capital de la filiale est le principal auteur du délit,
s’agit-il d’un fait délictueux que le commissaire doit révéler au procureur de la
république ?
77
- Lorsque le fait commis ne cause pas un préjudice important pour la filiale mais
concourt et conditionne la réalisation de l’objectif du groupe.
* L’absence de plainte
Le commissaire aux comptes doit révéler les faits délictueux même en cas
d’absence ou de retrait de plainte, tout en précisant dans la lettre de révélation
qu’il y a eu renonciation à l’action civile par l’absence ou le retrait de la plainte.
* L’absence de préjudice
Le commissaire aux comptes est tenu de révéler les faits délictueux, même en
l’absence de préjudice, tout en précisant cette absence.
Ces missions que l’on peut qualifier de missions spéciales, sont de nature très
diverses et peuvent s’analyser dans ce qui suit :
78
provisoires, établis sous la responsabilité du conseil d’administration, au plus
tard deux mois après la fin de chaque semestre couru de l’exercice.
Ces états doivent être accompagnés de l’avis des commissaires aux comptes sur
les résultats provisoires.
- Approuver les situations provisoires semestriels que les sociétés dont les titres
sont inscrits à l’un des marchés de la côte permanente, doivent communiquer à
la bourse des valeurs mobilières.
- Certifier l’état du portefeuille-titres arrêté au 30 juin et au 31 décembre que les
sociétés d’investissement doivent afficher.
Le commissaire doit intervenir par l’établissement d’un rapport spécial dans les
cas suivants :
79
5.3 Les missions spéciales en cas de fusion, scission et apport partiel d’actif
(417, 430 et 435 du CSC)
Le terme « peuvent » signifie une latitude du commissaire qui fait partie de ses
diligences et constitue une obligation lorsque c’est nécessaire, et non un choix
pour le commissaire.
Les cas de nécessité ont été énumérés à titre indicatif (et non exhaustif) par la
commission juridique de l’ordre des experts comptables comme suit :
La commission ajoute dans son avis sur cette question, qui en se référant à la
législation française le commissaire ne peut convoquer l’assemblée qu’après
avoir vainement requis sa convocation au conseil d’administration.
80
Les articles 471 et 475 du code des sociétés commerciales institués par la loi
2001-117 du 06 décembre 2001, prévoient dans le cadre des groupe de sociétés
que :
· Si deux ou plusieurs sociétés d'un même groupe ont les mêmes dirigeants,
toute convention entre ces sociétés, est soumise à approbation par l'assemblée
générale de chaque société, sur la base d'un rapport spécial du commissaire aux
comptes.
A la fin de ses travaux, le commissaire aux comptes doit faire part aux
actionnaires et aux dirigeants sociaux de ses conclusions et leur rendre compte
de l’exécution du mandat dont il a été investi.
Ces conclusions et comptes rendus sont consignés dans différents rapports que
le commissaire est appelé à préparer et présenter.
3. La lettre au conseil
La lettre au conseil prévue par le décret N°. 87-529 et constituant une obligation
pour les experts comptables réviseurs des EPIC, n’est prévue par aucun texte
régissant le commissariat aux comptes. En effet, la loi organique et le code des
Sociétés Commerciales ne prévoient que les rapports spéciaux et le rapport
général.
La lettre au conseil est prévue par la norme N° 7 de l’OECT « Diligences du
Commissaire aux Comptes en Matière de Rapport sur les Comptes Sociaux » qui
a précisé ce qui suit :
81
• Le rapport au conseil doit être remis 30 jours au moins avant la date de
l’assemblée.
• La lettre au conseil indique les points faibles de contrôle interne constatés par
le commissaire aux comptes.
• Elle signale les postes des états financiers auxquels des modifications
paraissent devoir être apportées en faisant toutes observations utiles sur les
méthodes d’évaluation utilisées pour l’établissement de ces états.
4. Le rapport général
82
- Enfin l’article 270 dispose que « les commissaires aux comptes doivent
signaler à l’assemblée générale les irrégularités et les inexactitudes
relevées par eux au cours de l’accomplissement de leur mission ».
Les inexactitudes :
Les fraudes sont des actes commis avec l’intention de tromper comportant
soit des détournements d’actifs soit la présentation erronée des états
financiers par des moyens frauduleux, comme :
Le contenu du rapport
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• Le titre
Le titre clairement présenté et comportant le terme « indépendant » permet
aux utilisateurs du rapport de distinguer l’avis du réviseur de ceux exprimés
par d’autres personnes.
• Le destinataire
Le rapport doit bien identifier les documents de synthèse sur lesquels porte
l’avis du réviseur et leur date d’arrêté.
Dans l’état actuel de la législation et la réglementation actuelles tunisiennes,
les états financiers sur lesquels le réviseurs doit exprimer sont avis
comportent :
Le bilan
L’état de résultat
L’état de flux de trésorerie
Les notes relatives aux états financiers
• Les bases des contrôles effectués compte tenu des normes de révision
généralement admises.
Le commissaire doit rappeler les bases des contrôles mis en œuvre par le
réviseur compte tenu des normes de révision généralement admises.
• La signature du réviseur
5. Le rapport spécial
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Les conventions qui n’ont pas été autorisées par le conseil d’administration
constituent des irrégularités qui doivent être portées au rapport général.
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CONVENTIONS REGLEMENTEES
V1
Découvertes Découvertes
avant le dépôt après dépôt du
du rapport rapport
V5 Information
+ verbale de
V3 V2 Réserve au l’AGO
rapport +
Général Rapport de
l’ex. suivant
V4
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Nous croyons savoir que le Conseil de l’Ordre des Experts Comptables de
Tunisie vient de supprimer les normes d’audit précitées et adopter les normes
internationales de l’IFAC en la matière.
Ni les textes législatifs ni les normes professionnelles n’ont défini la forme et les
modalités d’établissement et de présentation de ces rapports.
Le rapport spécial doit à notre avis reprendre les renseignements de base qui ont
été examinés dans l’avant précédent rapport ; tels que : le titre, le destinataire, la
date…, il doit également définir clairement l’objet des travaux et rappeler d’une
manière concise l’étendue des investigations pour donner enfin les conclusions
de ces investigations.
Rappelons qu’en vertu des dispositions du code des sociétés commerciales ces
rapports spéciaux peuvent porter notamment sur :
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SECTION IV
A cet effet, l’article 6 de la loi N° 88-108 du 18 Août 1988 dispose que « les
personnes inscrites au tableau de l’Ordre assument la responsabilité de leurs
travaux ».
En plus, l’article 87 de l’ancien code de commerce précise que « l’étendue et les
effets de la responsabilité des commissaires envers la société sont déterminés
d’après les règles générales du mandat ».
Dans son article 258, le nouveau code des société dispose que « le commissaire
aux comptes vérifie, sou sa responsabilité, … »
Aussi, l’article 272 du même code dispose pour sa part que « les commissaires
aux comptes sont responsables tant l’égard de la société qu’à l’égard des tiers
des conséquences dommageables des négligences et fautes par eux commises
dans l’exercice de leurs fonctions. Il ne sont civilement responsables des
88
infractions commises par les membres du conseil d’administration ou les
membres du directoire sauf si en ayant eu connaissance, ils ne les ont pas révélés
dans leur rapport à l’assemblée générale ».
• La faute
• Le préjudice
• Le lien de causalité entre la faute et le préjudice
1.1 La faute
Il y a faute du commissaire toutes les fois qu’un préjudice est causé, et qui
n’aurait pas été, si le commissaire avait agi avec la prudence et la diligence
qu’on est en droit d’attendre de lui.
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1.2 Préjudice
Exp :
La nullité d’une délibération prise sur le rapport d’un commissaire aux comptes
demeuré en fonction malgré les causes d’incompatibilité qui ont pu survenir
un préjudice moral
entraîne
un préjudice pécuniaire frais de convocation d’une
nouvelle assemblée.
L’existence d’une faute et d’un préjudice causé directement par cette faute
engage la responsabilité du commissaire.
90
Il y a lieu dans ce qui suit de préciser les limites, atténuations et aggravations de
la responsabilité du commissaire pour fautes personnelles, à travers l’examen
des cas et situations particulières suivantes.
• La difficulté de preuve
Ces cas de force majeure ou de cause étrangère doivent être examinés cas
par cas. La jurisprudence française approuvée par la doctrine, n’a pas rendu
responsable un commissaire qui n’avait pu remplir intégralement sa
mission en raison de sa maladie et de l’éloignement en résultant. Par
contre, le manque de temps ou les difficultés de la tâche ne constituent pas
une excuse à une négligence.
• La bonne foi
La bonne foi n’a jamais été admise, comme une cause d’atténuation de la
responsabilité du commissaire.
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La majorité des tribunaux français ne considèrent pas l’inexpérience ou
l’incompétence du commissaire comme étant un facteur d’atténuation de la
responsabilité du commissaire. Certains ont même considéré que l’inaptitude
technique constituait une faute aggravant sa responsabilité.
• Clause de non-responsabilité
Comme il a été précisé ci avant, l’article 272 alinéa 2 dispose que « les
commissaires aux comptes ne sont pas civilement responsables des
infraction commises par les membres du conseil d’administration ou les
membres du directoire, sauf si, en ayant eu connaissance, ils ne les ont pas
révélés dans leur rapport à l’Assemblée Générale ».
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La responsabilité du commissaire aux comptes est donc engagée :
L’action en responsabilité
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Personnes contre lesquelles l’action est intentée
Compétence d’attribution
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- l’élément légal : l’article 1er du code pénal dispose que « Nul ne
peut être puni qu’en vertu d’une disposition d’une loi antérieure ».
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- l’exercice de la profession malgré une sanction disciplinaire de
suspension ou de radiation.
- l’élément matériel :
c’est le fait d’accepter, d’exercer ou de conserver les fonctions en
dépit de l’existence ou la survenance d’une incompatibilité.
- L’élément moral
C’est la connaissance de l’incompatibilité, telle que par exemple la
notification d’une sanction de suspension par lettre recommandée
avec accusé de réception.
- L’élément légal
C’est le texte traitant du fait punissable.
L’article 271 du code des sociétés commerciales dispose « est puni d’un
emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 1200D à 5.000D ou de l’une
de ces deux peines seulement, tout commissaire qui a sciemment donné ou
confirmé des informations mensongères sur la situation de la société…. »
96
De la réticence ou du silence : l’absence de démenti d’une information
mensongère, quand elle constitue une omission volontaire ainsi qu’une
réticence équivalant à une confirmation punissable.
Les avis des auteurs sont partagés sur cette question : pour les uns il s’agit
non seulement de la situation financière mais aussi des opérations de la
société, pour les autres, il s’agit des seules opérations qui peuvent avoir
une influence sur l’interprétation du bilan.
L’OEC Français limite les informations aux seules informations sur des
faits ou opérations entrant dans le cadre de la mission du commissaire ; il
ajoute qu’il n’est pas considéré comme tel, le fait pour le commissaire
d’avoir confirmé par exemple une information erronée sur les capacités de
production de l’entreprise.
Il faut alors entendre par ce terme « la situation qui devait être reflétée par
les comptes.
g) la mauvaise foi
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La sanction prévue pour la communication ou la confirmation d’information
mensongère s’applique au commissaire qui n’a pas révélé au ministère public les
faits délictueux dont il a eu connaissance (art 271 CSC). Les éléments
constitutifs de cette infraction sont :
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a) l’existence de faits secrets
Il s’agit des informations détenues par le commissaire de par ses fonctions
et dont la divulgation est de nature à nuire à l’entreprise. C’est l’intérêt de
la société qui constitue le critère du secret professionnel.
b) la révélation du secret
c) la mauvaise foi
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un acte matériel de complicité prévu par la loi doit être accompli :
provocation directe, individuelle et suivie d’effet, fourniture de
moyens, aide ou assistance.
- l’élément moral
- L’action en responsabilité
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IV) LA RESPONSABILITE DISCIPLINAIRE
- Négligences graves
Ce sont tous les faits, de quelque nature qu’ils soient susceptibles de porter
atteinte à la réputation de l’ensemble de la profession, même ceux ne se
rattachant pas à l’exercice de la profession :
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Les décisions de la chambre de discipline sont susceptibles de recours par voies
d’appel, devant la cour d’appel et devant le tribunal administratif en matière de
cassation.
V) LA RESPONSABILITE ADMINISTRATIVE
Il doit aussi, au cours des six mois qui suivent la date de clôture de l’exercice
social, lui remettre un rapport sur les résultats de ses travaux de contrôle.
La loi ayant créé ces organismes a exigé que ses comptes soient audités par un
commissaire aux comptes en les considérant comme organismes faisant appel
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public à l’épargne, le tout dans un soucis de transparence sécurisant les
épargnants.
Il doit aussi remettre un rapport sur les résultats de ses travaux de contrôle au
CMF en plus de son rapport général de commissariat aux comptes à l’assemblée
des actionnaires de l’organisme concerné.
En cas de non respect de ces diligences, le CMF est en mesure de prononcer des
sanctions à l’encontre du commissaire contrevenant, soit par la suspension ou la
radiation du marché financier. Sa décision est susceptible de recours auprès du
tribunal administratif.
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