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Introduction
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Le GRECO a été créé en 1986 et renouvelé pour quatre ans en 1990. Son objectif
général a été de structurer et coordonner la recherche amont en génie civil autour du
thème de la modélisation numérique des géomatériaux. Le GRECO a constitué le
pivot scientifique et technique autour duquel se sont développés de nouveaux
concepts théoriques et de nouveaux outils expérimentaux et numériques et se sont
organisés les échanges entre des équipes de statut très divers (grandes écoles
d'ingénieurs, écoles normales supérieures, instituts nationaux des sciences
appliquées, universités, centres techniques, grands organismes, bureaux d'études).
Le G R E C O s'est progressivement imposé comme pôle de référence, fournissant
chaque année un panorama de la recherche à travers son rapport annuel d'activités
(concernant plus de 30 centres) et sa réunion scientifique annuelle (regroupant près
de 250 chercheurs), qui se tenait la dernière semaine de novembre au Centre Paul
Langevin du C N R S à Aussois (Savoie), lieu de l'Ecole de rhéologie des
géomatériaux (novembre 1984), berceau du GRECO.
Introduction 21
Ces travaux ont reposé sur l'étude des caractéristiques dynamiques des
géomatériaux en laboratoire et in situ : mise au point d'un nouvel appareil de mesure
de caractéristiques dynamiques in situ, essais triaxiaux cycliques en petites
déformations. Des modèles de comportement ont été validés, en particulier par mise
en œuvre d'une méthode de calcul inverse pour la détermination des paramètres
(projet 1.1, cf. tableau 3).
Sur ces bases, des codes de calcul par éléments finis ont été développés en
linéaire, en non linéaire mais également en biphasique. Ainsi, la rupture du barrage
de San Fernando (Etats-Unis) a-t-elle pu être simulée sous sollicitations sismiques
avec couplage hydromécanique et rhéologie élastoplastique (projet 1.1).
Introduction 23
Enfin, l'influence de l'eau libre sur le comportement dynamique des bétons a été
quantifiée à travers plusieurs campagnes d'essais et peut maintenant être modélisée
(projet 1.3).
Les ruptures au sein des géomatériaux que l'on peut observer in situ et en
laboratoire montrent souvent une localisation des déformations le long de surfaces
privilégiées : bandes de cisaillement dans le cas des géomatériaux ductiles tels que
les sols et les roches sous fortes contraintes ou macro-fissurations dans le cas des
géomatériaux endommageables tels que les roches, les bétons et les argiles
surconsolidées sous faibles contraintes.
L'objectif de ce groupe était ainsi de parvenir à une description réaliste de la
rupture des géomatériaux en prenant en compte (c'est-à-dire en modélisant) la
rupture localisée sur la base des théories de bifurcation, interprétant le passage d'un
mode de déformations diffuses vers un mode strictement localisé comme un
processus de bifurcation.
Des études expérimentales fines menées en stéréophotogrammétrie, granularité
laser, par tomodensitométrie et par imagerie électromagnétique ont permis de
préciser ce processus de localisation en le décrivant de manière quantitative (projet
2.2).
Le concept de "désordre" est appliqué à la rupture fragile, permettant de passer
de façon continue d'un endommagement diffus à la rupture localisée en modélisant
le matériau par un réseau discret dont les propriétés locales peuvent être aléatoires
(projet 2.3).
Des lois décrivant le comportement à l'interface sol-structures mais également le
long d'une discontinuité de déformations localisées au sein d'un géomatériau, ont
été proposées. Elles permettent de modéliser aujourd'hui les propriétés mécaniques
majeures d'une interface en prenant en compte les phénomènes de contractance-
dilatance qui s'y développent (projet 2.4).
La fissuration des enrobés bitumineux a été étudiée expérimentalement par un
nouvel appareil (le fissuromètre) et modélisée à travers plusieurs approches
(méthode des discontinuités de déplacements, modèle d'endommagement, méthode
d'homogénéisation) (projet 2.5).
L'ensemble de ces outils est introduit dans des codes de calculs par la méthode
des éléments finis, où ils nécessitent des développements algorithmiques spécifiques
(maillages adaptatifs, hiérarchiques, mobiles ou superposition d'une bande
spectrale) (projet 2.1). La description, dans un même cadre, de la déformation
diffuse et de la rupture localisée au sein ou aux limites d'un ouvrage est un objectif
aujourd'hui très largement atteint.
La plupart des nouveaux matériaux du Génie Civil sont des géocomposites : sols
renforcés à l'échelle macroscopique (armatures, géotextiles, ...) et microscopique
(TEXSOL,...) et nouveaux bétons (bétons hautes performances, bétons à fibres,...).
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Introduction 25
GROUPE 5 : La validation
Les modèles de comportement et les codes de calcul par éléments finis qui les
incorporent se sont multipliés depuis la fin des années 70 y compris dans le champ
du génie civil. Il est ainsi important aujourd'hui de cerner les domaines de validité
des différents codes utilisés en France.
L'objectif de ce groupe était donc la qualification des codes par une procédure
de bancs d'essais ("benchmarks") sur des ouvrages-types, soigneusement
instrumentés.
La démarche du groupe repose sur une meilleure connaissance du comportement
mécanique des géomatériaux. Un sable, une argile et une roche de référence ont été
choisis et des campagnes d'essais complémentaires menées dans les laboratoires du
GRECO (projets 5.1 et 5.2). L'ensemble des résultats constitue aujourd'hui une base
de données expérimentales, unique au plan international au regard de cette
complémentarité. Ils sont en cours d'incorporation dans la banque de données
MODELISOL, dont l'objectif plus vaste englobe également des résultats d'essais
obtenus par les bureaux d'études qui en sont membres (projet 5.3).
A travers les ateliers de bancs d'essais internationaux, certains des modèles de
comportement développés au sein du GRECO connaissent des succès remarquables.
L'apport des méthodes probabilistes est pris en compte à travers une estimation
probabiliste des erreurs de code (projet 5.3). La démarche de validation des modèles
sur ouvrages-types a pu être entièrement menée dans le cas des fondations
superficielles, les essais-types ayant été réalisés sur la centrifugeuse de Nantes. Tous
les codes français importants ont pu être testés. Des dossiers de validation ont été
préparés dans le cas des tunnels et des barrages (projet 5.5).
Cependant, la démarche phénoménologique, adoptée pour construire la plupart
de ces modèles, aboutit à des formulations soit très incomplètes (élasticité, plasticité
parfaite), soit très lourdes à utiliser du fait du grand nombre de paramètres
constitutifs. Une approche rationnelle pour améliorer cet état de fait consiste à
fonder les modélisations sur une description fine de la microstructure locale. Des
progrès significatifs ont été réalisés dans cette perspective (projet 5.4) et ont, d'ores
et déjà, permis de retrouver certaines caractéristiques macroscopiques.
26 Les géomatériaux : avancées récentes en calcul d'ouvrages
Le programme scientifique a été organisé autour des mêmes cinq axes que le
G R E C O : la dynamique des géomatériaux, les phénomènes de localisation, les
géomatériaux renforcés, les couplages thermo-hydromécaniques, la modélisation
constitutive et les benchmarcks.