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BOUBECHRA Zainab
BOUMLIK Achraf
El Mehdi Hatim
1
Sommaire
Introduction
Chapitre 1 : la participation prouvée de l’entrepreneur individuel.
Conclusion
2
Introduction
« Seul le délinquant doit être frappé par la sanction pénale car c’est
dans cet homme que se trouve la cause du délit. »
-Fréderic Debove
3
théorie de Gabriel Tarde “plus une société se civilise, plus la responsabilité va
en s’individualisant”, la responsabilité pénale individuelle ou encore subjective
se manifeste comme étant la punition qui atteint que celui qui a commis ou qui a
contribué à la réalisation de l’infraction. 1 L’affirmation de ce principe de la
personnalité de la peine a été consacré dans l’article 132 du CPM qui dispose
que « toute personne saine d’esprit et capable de discernement est
personnellement responsable : – des infractions qu’elle commet ; des crimes ou
délits dont elle se rend complice ; des tentatives de crimes ; des tentatives de
certains délits qu’elle réalise dans les conditions prévues par la loi. ».
1
précis droit pénal
2
EMMANUEL DREYER, Droit pénal général, LexisNexis, 2ème édition.
3
https://www.legalplace.fr/guides/entrepreneur-individuel/
4
propre responsabilité pénale, à ce niveau-là, la question la plus raisonnable qui
se pose :
Pour répondre à cette problématique, notre travail sera divisé en deux chapitres ;
le premier sera consacré à la participation consentie (participation prouvée) de
l’entrepreneur individuel (chapitre1), et le second sera consacré à la
participation présumée de l’entrepreneur individuel (chapitre2).
5
La participation à l’ infraction est bien souvent le fruit d’un accord ou d’une
entente car« l’union fait la force aussi bien pour le mal que pour le bien »
Cette participation consentie peut revêtir plusieurs formes, allant de la simple
adhesion au projet criminel d’autrui, à la véritable organisation criminelle, .
Dailleurs, deux modes distincts de participation applicables à l’entrepreneur
individuel. Il est en mesure d’être poursuivi soit comme auteur ou coauteur
(section1) mais aussi comme complice d'un tiers (section2).
L’élément légale:
Le principe étant la liberté, dont celle d’entreprendre en fait partie. Seule la loi
peut limiter cette liberté lorsque l‟ordre public social et sociétal est concerné.
Néanmoins, les acteurs économiques pourraient manifester des difficultés sur le
sens de la loi parce que celui-ci est évolutif, et ne comprend pas seulement la
seule loi votée au parlement. En effet, l‟inflation normative englobe également
4
Mohamed kellati, thése de doctorat, le risque pénale dans l’entreprise, encadré par Abdesslam
Benhaddou,année universiaire 2017-2018.
5
https://www.savoir-juridique.com/les-droits-de-lentrepreneur-et-du-salarie-en-france/#:~:text=La%20libert
%C3%A9%20d%E2%80%99entreprendre%20recouvre%20en%20partie%20la%20libert%C3%A9,droit%20fr
%20depuis%20le%20d%C3%A9cret%20d%E2%80%99Allard%20de%201791.
6
l‟exercice du pouvoir réglementaire, de même que les normes internationales
sans cesse plus nombreuses.
L’élément matérielle :
7
l‟action ». Il s‟agit là de rechercher la responsabilité pénale de la personne
laissant commettre un acte délinquant.
« Actus non facit reum nisi mens sit rea » : L‟élément moral désigne « l‟état
d‟esprit qui était celui de l‟agent au moment où il accomplissait son acte » .
8
IBID,
9
Mohamed kellati, thése de doctorat, le risque pénale dans l’entreprise, encadré par Abdesslam
Benhaddou,année universiaire 2017-2018
8
individuel devra nécessairement être établie de manière positive par
l‟accusation : la complicité .
10
La complicité consiste dans la participation « d‟une personne qui, sans être l‟auteur matériel de
l‟infraction, apporte sa contribution dans les formes visées par l‟article 221-4 du code pénal, à la
réalisation de l‟acte délictueux ». CARTIER (M.E), « la responsabilité pénale du fait de l‟entreprise »,
op. cit., p. 58
9
- Le droit commun de la responsabilité pénale trouve donc largement à
s‟appliquer à l‟hypothèse de participation prouvée du dirigeant. Mais, il existe
des cas particuliers dans lesquels l‟infraction aura été commise par un tiers et à
l‟insu d‟un chef d‟entreprise pourtant déclaré responsable. Cette solution
s‟explique par la volonté des juridictions de présumer sa participation.
11
Sur ce point : DURAND RENAUD (P.), « La responsabilité pénale du chef d’entreprise », Op. cit., p. 38.
12
Supra n°327.
10
Cet élément se voit à travers l’omission de l’entrepreneur.
Pour engager la responsabilité pénale d'un dirigeant, d’une part, il faut qu'il y a
une participation personnelle à la matérialité de l'infraction, d'autre part, une «
culpa », une faute au sens large du terme.
Ces conditions ne sont pas toujours remplies en la personne du chef
d’entreprise13. D'où la polémique devant certaines détentions et par certains
auteurs14.
En effet, l'entrepreneur individuel à la charge de faire respecter les normes
au sein de l'entreprise en tant que pouvoir de direction. C'est l'obligation de
veiller à l'application des règles15.
Dans la France, le comportement délinquant d'un préposé
implique nécessairement l'omission imputable à l'entrepreneur lui-même.
Ainsi, la jurisprudence française est fondée sur l'affirmation que le chef ne
commet aucun acte positif, seule une omission peut être retenue à son
encontre16.
En d’autres termes, il s'agit d'un fait personnel, lointain et plus immatériel du
subordonné , matérialisé généralement par une défaillance à des obligations
légales précises17.
En effet, cette augmentation s'applique aussi au niveau de
l'élément psychologique de l'infraction.
Paragraphe 3. L’imputation de l’élément moral à l’entrepreneur
La faute de l'entrepreneur est une faute personnelle relève de son imprudence et
sa négligence. Il doit assurer le respect des normes au sein de l'entreprise, dont
leur violation révèle ses propres manquements18.
13
CARTIER (M.E), la responsabilité pénale du fait de l’entreprise, op. cit., p 5.2.
14
LEREBOURG – PEGONNIERE : Du délit de commission par omission, Revue de droit pénal et criminologie,
1901, p. 716. Ainsi, CARTIER (M.E), la responsabilité pénale du fait de l’entreprise, op., cit., p. 52 :
«L’intervention personnelle du préposé apparaît comme un obstacle dirimant à la mise en cause du chef
d’entreprise, dès lors que celui-ci n’a pas été le complice de son préposé ».
15
Il s’agit d’un devoir de surveillance et de contrôle des actes de ses employés.
16
VILLEY, sous cass. Crim., 12/05/1893, S. 1894.1.201 : Le dirigeant « est puni non à raison du fait positif
commis par d’autres (…) mais à raison de son omission personnelle et pour n’avoir pas tenu la main à
l’exécution d’obligations qui lui incombent à lui-même ».
17
Dans le même sens : « la personnalisation facteur de responsabilité pénale peut ne pas être le reflet de la
matérialité des faits, et il convient de dépasser les apparences pour atteindre le réel (…) le fait d' (…) joue donc
comme révélateur de son propre fait » : MAYAND (Y.) : « Responsables et responsabilité », Dr. Soc. 2000, pp.
944-954. Pour une application jurisprudentielle : cass. Crim, 23/11/2004, 1ère espèce, Bull. crim. N° 295
18
Dans le même sens, des auteurs ont pu affirmer que : « Les juges n’ont d’ailleurs jamais dit autre chose,
lorsque, pour justifier sa condamnation, ils relèvent, depuis toujours, qu’il est tenu de « veiller
personnellement à la stricte et constante exécution des prescriptions réglementaires » CONTE (P.), CHAMBON
11
Cette idée est attestée par certains textes qui reproche au dirigeant le fait de
laisser violer ces prescriptions19.
La faute personnelle du dirigeant est une présomption, cela signifie que cette
faute est une présomption simple qui peut être renversée par la preuve
contraire20.
Ce mécanisme constitue «une règle de preuve qui n'interdit pas au dirigeant
de démontrer qu'il n'a commis aucune faute»21. Il pourra, par exemple prouver
qu'il a accompli les diligences raisonnables pour prévenir et éviter la
commission de l'acte délinquant ou si l'avait fourni les équipements nécessaires
au préposé pour l'accomplissement de sa mission22.
Dans le même sens, même si "le chef d'entreprise ne pouvait ignorer le risque"
en question, cela n'est pas de nature à faire obstacle à sa responsabilité23.
Le chef d'entreprise ne peut échapper à sa responsabilité en prouvant qu'il
n'aurait commis aucune faute. Il s'agirait donc là d'une véritable responsabilité
objective24 du fait d'autrui. Il sera coupable pénalement, sans qu'il soit besoin de
prouver un manquement à son encontre par l'accusation.
Cette présomption présente plusieurs conséquences, parmi elles le fait que la
responsabilité du dirigeant est une responsabilité de principe25, quasi-
automatique26.
Cette présomption admet cependant quelques limites, qu’on va les traiter dans la
section suivante.
Section2 : Les limites du recours aux présomptions :
S’il est fréquent qu’un seul entrepreneur se charge de l’affaire de son client, il
n’est pas rare non plus qu’une prestation soit confiée à plusieurs prestataires.
Dans cette situation et si la chose confiée « vient à périr », chacun supporte
alors sa part de responsabilité.
(A.), Droit pénal général, presses universitaires de France, Armand COLIN, 7 ème éd., 2004, n° 439.
19
Voir, les articles 390 et 391 du Code pénal.
20
MASCALA (C.), « la responsabilité pénale du chef d’entreprise », LPA 1996, n° 87, p. 16 : « La présomption de
faute est devenue ainsi, une présomption simple supportant la preuve contraire ».
21
DESPORTES (F.) et LE GUNEHEC (F.), Droit pénal général, Economica, coll. Droit pénal, série enseignement et
pratique 11ème éd., 2004, n° 524.
22
Cass. Crim, 22/09/1998,, RSC 1999, p. 341, chron. GUIDICELLI – DELAGE (G.).
23
Cass. Crim, 11/02/2003, Bull. crim. N° 28 ; D. 2003, IR, p. 1267 et Somm. P. 1660, obs. MATHIEU (C.).
24
« Ce processus objectif est, par définition, totalement indifférent à la présence d‟une faute imputable à la
personne poursuivie » : DESNOIX (E.), op. cit., p. 133.
25
Cass. Crim., 06/01/1938, Gaz.dual. 1938, JP, p. 814.
26
DURAND RENAUD (P.), la responsabilité pénale du chef d‟entreprise, op. cit., n° 91.
12
En effet, la présomption revient, dans certains hypothèses, à consacrer une
double nature pour certains délits : commission pour le salarié, commission par
omission pour le dirigeant,
13
Par analogie avec le contrôle des apports en nature dans les sociétés, le
législateur a prévu a prévu un dispositif similaire applicable aux affectations en
nature supérieure à un montant fixé par décret. Il s’agit d’éviter les
surévaluations susceptibles de fausser la perception de la consistance du
patrimoine affecté par les créanciers.
L’élément d’actif considéré est évalué par l’entrepreneur puis pas un
professionnel. Cela permet aux créanciers professionnels d’apprécier la surface
financière de leur cocontractant.
L’efficacité du dispositif résulte de la sanction, la responsabilité de
l’entrepreneur individuel à l’égard des tiers sur la totalité de son patrimoine
(affecté et non affecté) pendant une durée de cinq ans. Cette sanction joue dans
deux hypothèses :
- lorsque la valeur déclarée est supérieure à celle proposée par le professionnel :
la responsabilité est alors limitée à la différence entre la valeur proposée et la
valeur déclarée.
- en l’absence de recours à un professionnel : la responsabilité est alors
cantonnée à la différence entre la valeur réelle du bien au moment de
l'affectation et la valeur déclarée.
Conclusion
14
Pour conclure, en étudiant la responsabilité pénale du dirigeant du fait
personnel, il a été constaté que le dirigeant est un organe de direction de
l’entreprise qui a le pouvoir de prendre et de mettre en œuvre la décision dans la
société commerciale qui peut, en tant que chef d’entreprise, provoquer des
erreurs, des crimes ou des violations, ouvrant ainsi la porte à la responsabilité
pénale qui se produit lorsque le dirigeant s’écarte de l’objectif de la société pour
lequel elle est prévue. La plupart des délits prévus par le droit commercial et les
lois spéciales peuvent être intentés contre le gérant, le président, les
administrateurs, ou les directeurs généraux, et elle vise également toute personne
qui a effectivement exercé ou remplacé le représentant légal de l’entreprise dans
les tâches de gestion, de sorte qu’il porte les mêmes responsabilités civiles et
pénales comme s’il était le gérant de la société. Cette responsabilité peut être de
fait personnel. Elle peut résulter dans certains cas, de l’implication du chef
d’entreprise dans la consommation de l’infraction dans laquelle parait évidente
et non-équivoque.Par conséquent, l’accusation sera tenue de prouver de manière
positive, la participation des dirigeants à un ou plusieurs actes délinquants. À cet
égard, le chef d’entreprise peut être poursuivi comme auteur, coauteur ou
complice d’un tiers.
Dans d’autres hypothèses, son implication parait parfois plus lointaine et plus
équivoque du fait que le salarié qui a commis l’infraction. Cette position
autorise les magistrats à présumer seulement sa participation dans le but de
protéger la société et éviter que le dirigeant échappe à sa responsabilité.
Après que nous avons étudié la responsabilité pénale de l’entrepreneur
individuel de son propre fait, la question qui mérite d’être posée ici est la
suivante :
En quoi consiste la responsabilité pénale du dirigeant du fait d’autrui ?
15
Bibliographie :
Ouvrages :
16
DESPORTES (F.) et LE GUNEHEC (F.), Droit pénal général, Economica, coll. Droit
pénal, série enseignement et pratique 11ème éd., 2004, n° 524
Théses :
Kellati Mohamed, thése de doctorat, le risque pénale dans l’entreprise, encadré par
Abdesslam Benhaddou,année universiaire 2017-2018.
Webographie :
https://www.cabinetaci.com/le-principe-de-linterpretation-stricte-de-la-loi-penale/
#:~:text=Principe%20de%20l%E2%80%99interpr%C3%A9tation%20stricte%20de%20la%20loi
%20p%C3%A9nale,III%29.%20...%205%20IV%29.%20...%206%20V%29.%20
https://www.savoir-juridique.com/les-droits-de-lentrepreneur-et-du-salarie-en-france/#:~:text=La
%20libert%C3%A9%20d%E2%80%99entreprendre%20recouvre%20en%20partie%20la%20libert
%C3%A9,droit%20fr%20depuis%20le%20d%C3%A9cret%20d%E2%80%99Allard%20de%201791.
https://www.vie-publique.fr/fiches/20272-principe-de-legalite-ladministration-soumise-au-droit
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………......……………….3
Chapitre 1 : la participation prouvée de l’entrepreneur individuel 7
Section 1 : L’entrepreneur poursuivi en tant qu’auteur ou coauteur ….. 7
Section 2 : L’entrepreneur poursuivi en tant que complice 11
Chapitre 2 : la participation présumée de l’entrepreneur individuel 13
Section 1 : le nécessaire recours aux présomptions. 13
Section 2 : les limites du recours aux présomptions. 17
Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………………………..……21
Biblographie……………………………………………………………………………………………………………………………………..23
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