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WHAT OF IT?

(Des Cas de suraccentuation de la préposition dans les formes N1 of N2


et dans les verbes à préposition)
S. Schaefer

Les prépositions de l'anglais, on le sait bien, sont d'habitude inaccentués à l'orale dans les
énoncés où leur complément suit immédiatement ; cela peut donc surprendre dès qu'on
les entendre mis sous accent. Ceci est surtout vrai pour les apprenants étrangers, qui n'ont
peut-être jamais rencontré un tel phénomène dans leurs contacts précoces et limités avec
la langue parlée.
Les méthodes d'anglais, comme les plus exhaustifs des grammaires, n'en parlent peu ou
pas du tout de la possibilité d'accentuer les prépositions - ni ce qui pourrait en résulter si
jamais la chose ne se produise un jour. Par exemple, un lecteur non averti d'un roman
d'anticipation comme Fahrenheit 451 de Ray Bradbury peut s'étonne quand il lit:

1) « Pity Montag, pity. Don't haggle and nag them (the firemen). You were so recently
one of them yourself. » (p.111)

L'auteur a eu recours à une artifice graphique pour rendre une suraccentuation jamais
rencontré par le lecteur à l'oral. La mise en italique de « of » est le signe d'un accent dit «
contrastif », quand associe plus facilement à des mots lexicaux mis en emphase, ou bien
souvent des auxiliaires. Pour la voix du narrateur, muet sur la page, c'est le seul moyen
d'attirer l'attention du lecteur sur un mot qu'il considère être pertinent.Et pourquoi cette
préposition justement? On peut trouver l'accent sur le dénombreur « one », toute comme
on peut avoir un accent d'emphase sur « them » - mais avec une interprétation légèrement
différente. Soit on opère un choix exclusif d'unicité, soit un choix dans le paradigme des
groupes (them – par rapport à – d'autres).

On peut s'étonner devant une telle accentuation à l'orale aussi, mais à force, une
expression idiomatique comme « plenty of it » est accepté comme la prononciation
correcte s'il n'est toutefois pas la seule réalisation prosodique recevable. L'exemple
suivant est tiré d'un film des années quarante, où il est question - pour un avocat - de
prouver à un Amérique peu crédule l'existence de St. Nicolas.

(28) You know, if I'm going to win this case, I'm going to have public
opinion and plenty of it...and publicity is just the way to do it.
(from "Miracle on 34th Street")

Il suffit de se pencher un peu sur des exemples construits, afin de s'apercevoir que le
contexte contraint l'occurrence de focalisation sur cette préposition:
2) « I'm sleepy - I need coffee, and plenty of it. » est parfaitement recevable et en
effet, idiomatique dans un contexte donné, mais une variante prosodique comme
2') ??« I don't need your money, I have plenty of it. » est difficilement recevable.
D'ailleurs, dans cet énoncé, « it » ne peut être co-réferentiel avec your money, mais
seulement avec my money, qui n'a pas été mentionné. On lui préfère
2'') « I don't need your money, I have plenty of it. »
alors que
2''') « I don't need your money. I have money, and plenty of it. » ne pose aucun
problème.
On commence donc à voir émerger le fait que tout est dans la construction de l'énoncé, et
plus particulièrement dans la construction de repérages entre termes, qui conditionne et
contraint l'accentuation. On peut se poser la question de savoir si cette accentuation d'une
préposition monosyllabique n'est pas favorisée par la proximité à droite de « it », pronom
anaphorique inaccentué. Peut-on trouver des cas où « of » est accentué, mais suivi d'un
nom?

Nous pouvons trouver un exemple similaire où un quantifieur N1 construit une


délimitation de N2, alant jusqu'à l'absence :

"There's nothing of Osmond, no money, no name, no importance. Don't you care for these
things?" (Extrait de la version filmée du « Portrait of a Lady » de Henry James)

Mon propos ici est d'examiner un phénomène accentuel méconnu des linguistes, et qui
pose problème autant sur le plan phonologique qur sur le plan d'interprétation. Pourtant,
son vrai intérêt pour nous aujourd'hui est d'ordre théorique - du fait qu'il met en lumière
la complexité des repérages marqués par les prépositions sur le plan énonciatif.

La prépostion OF est sans doute l'une des plus usités de l'anglais. Ses emplois et sens sont
variés, et nous pouvons d'emblée écarter l'hypothèse d'une quelconque signification
attachée à ce marqueur, à l'exclusion de toute autre. Par contre, nous pouvons associer
cette préposition à une valeur de base: marqueur de mise en relation « est répéré par
rapport à » (ε) plutôt que de le considérer comme un mot vide de sens, ce qu'on appelle
un « function word » dans le jargon générativiste. Depuis le vieil anglais, OF accentué
était « indicateur de la relation du Patient d'un déplacement à LOC 0 ».(Groussier 1984)

Ces emplois implique tantôt un sens dissociatif, ou le repérage spatio-temporel du Patient


d'un déplacement par rapport au point de départ, tantôt un repérage qualitatif avec un sens
associatif: le repère LOC 0 définit ensemble avec un deuxième repérage par rapport à
LOC 1 le trajet du déplacement du Patient. Sachant que OF est le marqueur d'une
relation de repérage construite entre deux termes, notre analyse procède du postulat que
tout marqueur dans le discours, pris comme un signifiant, correspond à la trace d'une
notion, même abstrait (ici, une notion relationnelle de dissociation/association; il lie deux
entités dissemblables entre elles). Le rapport entre les deux termes (ou prédicats) liés par
le moyen de ce marqueur est donc variable, dans une chassée-croisée d'opérations de
Quantité et de Qualité, comme l'a proposé A. Gauthier (1995) pour les structures N1 of
N2. Cet auteur fait remarquer que OF associe deux termes distincts autant qu'il ne les
relie. Le marqueur peut véhiculer une relation de délimitation de la notion N2 par un
dénombreur ou quantifier N1 (voir exemples (1) et (2) ci-dessus); d'un autre côté, la
notion N2 peut qualifier la notion N1, soit en construisant un cas-limite de celle-ci, soit
en lui opposant une caractérisation de haut degré. On remarque que la préposition ne peut
se trouver focalisée que dans ce premier cas de figure, le second ne fournissant point de
reprise anaphorique d'éléments pre-construits. Ce qu'il faudrait retenir à ce stade, c'est
que la préposition OF, en tant que marqueur d'une notion relationnelle entre les deux
termes qu'il relie, n'a de sens intrinsèque que dans le mesure où il permet à l'énonciateur à
intervenir sur les ces termes l'un par rapport à l'autre.
Petit Historique du marqueur OF

Signe d'une repérage du Patient (élément répéré) par rapport à un un élément-repère


stable LOC0, OF revet en viel anglais deux types d'emplois: 1) relation d'éloignement
(non-coïncidence avec LOC0 – valeur dissociative), et 2) en combinaison avec d'autres
localisations distinctes (prenant LOC0 pour repère-origine – valeur associative).
La préposition/relateur OF [ forme pleine/réduite], est devenue phonétiquement distincte
du particule adverbiale OFF depuis le moyen anglais, qui dérive lui aussi de l'Indo-
euopéen *ap(o), marqueur de rupture « away from ». Alors OF s'est spécialisé ensuite
dans des emplois de localisation géographique, appartenance, possession; relations de
qualification/quantification, etc.

Ses premiers emplois était d'indiquer un point de localisation par rapport à un Patient;
plusieurs de ses emplois avec deux GN lui attribuent des sens proches d 'autres
prépositions ou expressions. Nous nous occupons pas ici de tous ces emplois pour lier
deux GN, mais nous nous tournons vers un autre emploi actuel, qui est d'indiquer une
relation à un GN pris dans une expression verbale, en exprimant la relation caractérisée
entre Nom - Agent et Patient, Bénéficiaire ou encore Instrument et un procès donné
exprimé par le verbe principale.

Dans le cas de « prepositional verbs », qui nous concerne ici, la préposition vient s'ajouter
au verbe principale pour indiquer la relation d'un GN (Actant: Patient ou Bénéficiaire ou
encore Instrument au niveau notionnel) par rapport au procès exprimé par le prédicat, et
par là même, aux autres Actants (Agent ou Patient).

Regardons une expression de type verbale qui est plutôt idiomatique:

3) Suivant un contexte approprié, « What of it? » est tellement idiomatique, que l'on peut
prédire sa forme prosodique; voir sur la graphique suivant une montée importante de
fréquence sur la syllabe OF [forme pleine].

3') ?? « What of it? », avec focalisation sur le pronom intérrogatif, n'est plus bien formée
prosodiquement à mon sens. La focalisation dans ce cas ne se trouve pas associé à la
structure repérée sous-jacente, mais sur le pronom – qui lui, porte un acccent déjà, et ne
nécessite pas davantage afin de être perçu par le co-énonciateur.
Il faut faire deux remarques à ce stade: 1) le pronom it qui fonctionne comme anaphore
dans tous ces exemples est inaccentué, et donc sa voyelle est réduite. Il correspond à
l'absence de proéminence dans la chaîne sonore. Il en découle que la dernière syllabe
accentuée qui lui précède est donc candidat au rôle de l'accent nucléaire, normalement
attribuée à un mot lexical. 2) Le sens de l'énoncé invite une analyse de WHAT comme
étant un forme pronominale pas seulement d'intérrogative, mais qui cache une structure
elliptique: « What (do you imply/do you want to make) of it? » La « question
rhétorique » n'est pas posé sur un ton cordial, comme si l'on avait posé une véritable
demande d'information - mais plutôt sur un ton défiant ou même menaçant. Ce qui est
clair, c'est que l'énonciateur ne commente pas sur un aspect, ou un caractéristique qui'il
considère appartenant à « it », mais l'opinion de son co-énonciateur par rapport à
l'antecédent de ce « it ». Le rôle de l'anaphore est donc primordial. Le repérage assuré par
la préposition se joue donc sur deux niveaux: sur le plan de l'énonciation, entre le contenu
propositionnel du co-énonciateur à l'égard de « cette chose » - le marqueur of est la trace
d'une relation entre it et une appreciation supposée sous forme de lexis ( )rb ε (it), et sur
le plan inter-sujets, le repérage entre les deux sujets parlants. La modalisation de cette
relation à travers la prosodie véhicule une appréciation défavorable de ce que
l'énonciateur imagine va être une critique.

Autres exemples construits:


4) So I've dyed my hair pink - What of it?
On observe que la substitution de about pour of donne un énoncé ayant le même sens de
refus de commentaire anticipé :
4') So I've dyed my hair pink - What about it?

Une différence frappant est que cette expression peut être moins fort, et equivaut à une
invitation de commentaire:
5) I've got tickets to the theater - What about it?
6) I've got tickets to the theater - How about it?

Le problème qui se pose est de savoir dans quels contextes l'accent de phrase sera placé
sur les seuls noms lexicaux, ou têtes de GN, ou au contraire, dans quelles circonstances
la préposition même puisse recevoir un accent de phrase.

« Dangling prepositions »: l'allongement final

Dans un souci de délimiter le champs de réflexion, on peut examiner ces exemples de


groupes prépositionnelles éclatés, où la réduction de la voyelle est bloquée:

7) - I saw the police take you in for questioning.


'What did they 'blame you °for?

8) - I know that one of you started that fire last night.


'Who did they 'blame it °on?
9) - That's truly amazing!
'Who did you 'learn that 'trick °from?

10) - This new synthetic is really comfortable!


'What's it 'made °of?

Normalement, un relateur ne se réduit pas à moins qu'il joue effectivement son rôle de
liaison dans la chaîne parlée entre les éléments qu'il relie; on peut appeler de telles
'dangling' prépositions des orphelins, comme elles sont abandonnées - séparées de leurs
compléments. Notons que ces prépositions à voyelle pleine, ou variantes contextuelles
selon Rouskov-Low (1989), ne reçoivent pas d'accent de phrase dans ces contextes. Le
rythme constitué par les autres éléments accentués ne s'étend pas à cette position; la
forme pleine est à attribuer plutôt à sa proximité de la pause qui la suit. Cette phénomène
appellé « allongement final » est bien connu des phonéticiens et semble exister
universellement. Selon Lindblom (1978), elle est la conséquence de contraintes
physiologiques de production de parole, et peut s'expliquer notamment par la dépendance
à la F0 (il est la conséquence du temps nécessaire à l'exécution d'un contour de f0
important); le ralentissement d'exécution sert à planifier ce qui suit; il est également
motivé par le besoin de signaler la structure prosodique des constituants, frontières de
syntaxiques aussi bien que des pauses aux auditeurs.

Et encore, comme une préposition accentuée rentre dans le schéma accentuel de la


phrase, il n'a plus un poids moindre que le verbe qui le régit. La saillance d'une syllabe
accentuée - qu'elle appartient à un mot grammatical ou lexical, n'a de réalité que par
rapport aux inaccentuées voisines. Mais pour un mot qui est le plus souvent inaccentué, la
différence entre saillant et non saillant est mesurablement minime.

Considérer les énoncés suivants:

7') - They know you didn't steal the diamonds, so...


'What did they 'blame you for? (then)

8') - So they believed that you didn't start the fire in the barn?
'Who did they 'blame it on?(then)

9') - You mean to say they didn't teach you that at magic school?
'Who did you 'learn that 'trick from? (then)

10') - You mean to say that this isn't just a blend of oils and spices?
'What's it 'made of? (then)

Ici, les mêmes structures ont endossé une relation de plus, dont OF (accentué) est la trace.

(27) A: Oh man, you know what?


B: What?
A: You know, you know who I saw in the dress department?
B: No, tell me.
A: I didn't think anything of it before. No, no, I did wonder what he was doing there.
(from the movie "Jackie Brown")

11) – This is my new painting...'What do you 'think of it?

11') – If you're not exactly impressed by my work...(?) 'What do you 'think 'of it?

13) – This is my new painting...'What do you 'think a °bout it?

13') – If you're not exactly impressed by my work...(??) 'What do you 'think a'bout it?

12) – You seem to be miles away...'What are you 'thinking °of?

12') – If you're not thinking of our problems...What are you thinking 'of? (If not what I
just said)

14) – You seem to be miles away...'What are you 'thinking a °bout?

14') – If you're not thinking of our problems...'What are you 'thinking a'bout? If not
what I just said)

(30) A: Thank you for fetching my parcel.


B: 'Think nothing 'of it. ( O'Connor & Arnold)

(31) A: Did you 'think anything 'of it?


B: Not a 'bit 'of it.

26) - How can I thank you?


'- Think °nothing of it.

26') - How can I thank you?


* - 'Think 'nothing of it.

15) This is simply delicious! What's 'in it?

15') This is simply delicious! * 'What's in it?


(exceptionnellement avec Final rise)
15'') There's strychnine in it. 'What's in it / ? (Did I hear you right?)

16) - This deal is interesting.


- What's in it for 'me?

16') - This deal should interest you.


- 'What's 'in it for me?

17) - You're always nosing into other people's affairs!


- What're you 'getting °at?

17') - I'm not accusing you of nosing into other people's affairs.
- What're you °getting 'at? (then)

18) - That was great cake! Did you 'get °some of it?

19) - That was great cake! Did you 'get °any of it?

20) - That was my message. Did you 'get °all of it?

21) - That was great cake!


- I 'didn't get 'any of it !

21') - That was great cake!


- I didn't 'get °any 'of it !

21'') - That was great cake!


- I didn't 'get °any of it !

22) - Here's your share of the proceeds for this evening.


- I 'want 'all of it !

22') - Here's your share of the proceeds for this evening


* - I 'want all 'of it !

24) - You put a lot of time into that business deal...


Did 'anything 'come of it?

24') - You put a lot of time into that ridiculous business deal...
Did 'anything °come 'of it? (I would be surprised)

23) - And what about that business deal you were planning?
- 'Nothing 'came of it.

23') - And what about that business deal you were planning?
?? - 'Nothing came 'of it.

25) Did you 'get anything °from it?

25') Did you 'get anything 'from it?

Pourquoi focaliser OF alors? Les divers schémas d'accentuation qu'on trouve ici n'ont eu
juqu'alors une explication suffisante. Le pronom inaccentué <it> dans ces exemples pose
le problème de savoir si l'accent n'est pas remonté sur la préposition par quelque souci de
conserver un pied métrique trochaique. Est-ce une question de placement d'accent par «
défaut », de placement d'accent afin d'éviter une focalisation ailleurs, ou plutôt (en mème
temps) une manière de marquer (attirer l'attention sur) une relation au niveau énonciatif
par rapport à So?

Nous avons défini la focalisation prosodique ailleurs (Schaefer 2001) comme la mise en
relief d'un élément de l'énoncé, qui « permet à l'énonciateur d'organiser la distribution
d'information de son énoncé en marquant la partie de celui-ci qu'il estime la plus
pertinente et donc qu'il cherche à faire reconnaître comme telle par le co-énonciateur. »
CITER EN NOTE Le marqueur prosodique...détérmination supplémentaire à l'énoncé.

Rappelons ce que nous avons dit à propos de la préposition OF, en tant que notion
relationnelle. Focaliser, l'élément OF, sauf là où l'opposition à une autre préposition est à
l'oeuvre, c'est dire à son co-énonciateur « attention, la relation entre x et y, telle que vous
la connaissez, est important », ce qui permet à l'énonciateur de commenter, refuser de
commenter ou de remettre en question la relation en question.

D'après l'analyse syntaxique des générativistes, l'accent est un attribut de phrase déduite
de la structure après l'application de règles.

Selkirk (1984) L' explication fourni par ce linguiste dérive directement des théories de
Chomsky, qui attribue l'accent de phrase à des constituants syntaxiques selon un ordre
précis d'application.
On lui doit le concept de 'accent par défaut' qui est proposé, faute de mieux, pour rendre
compte de l'accentuation des prépositions. FTA est imposé par 'pitch accents'.

Ladd (1996) Sa version de l'accentuation imposée par règles suit plutôt la structure
métrique des prominences relatives dans la phrase, qui attirent ensuite les accents' de
hauteur ou durée selon le cas.

I did it for HIM


I did it FOR him

(29) A: Frank, I'm sorry I stepped on the line of yours in the depot scene.
B: That's all right...think nothing of it.
(from "The Country Girl")

32) Which is how he'd first come close enough to Katie to strike up a conversation. [...] Katie
Marcus. He'd known of her, of course, everyone in the neighborhood knew of Katie. She was that
beautiful. But few people really knew her. (Mystic River de Dennis Lehane, p.42-43)

33) All the other people who packed the house right now - were looking to Jimmy, as if it
wouldn't occur to them to look out for him. (Mystic River de Dennis Lehane, p.216)

Conclusion

Dans la structuration prosodique nécessaire à l'interprétation de l'énoncé, qui représente une


complexification de l'ordre linéaire du discours, on trouve sans difficulté des cas de prépositions
accentuées, même quand elles se trouvent dans une position banale, ie devant leur complément.
Dans le cas présent, la préposition OF focalisée, sert à re-introduire dans le discours une relation
entre termes à base d'un pre_construit – ce qui explique que OF n'est jamais focalisé dans les
constructions N1 of N2 où le deuxième terme qualifie le premier. Il faut remarquer que focaliser
l'un ou l'autre des deux termes, que ce soit substantif ou prédicat, ne relève pas du même type
d'opération.
La focalisation de OF, dans une structure N1 of N2 comme avec un verbe prépositionnel, reprend
– de façon anaphorique – le même relation caractérisée des éléments en contexte ou bien au
niveau situationnel (qu'ils soient effectivement prononcés ou seulement présumés). Cette reprise
sert ensuite à l'énonciateur pour effectuer une modalisation appréciative, ce qui donne à ces
énoncés la fonction de remise en question, refus, ou commentaire.

Nous avons essayé de démontrer que des structures à préposition peuvent recevoir un accent sur
cette préposition charnière, y compris la préposition OF; mais aussi d'autres prépositions encore,
qui à cause des contraintes contextuelles qu'elles subissent, portent un accent nucléaire.
Et pourtant, ces contraintes ne sont pas simplement de nature syntaxique: des constructions de
repères complexes sont en jeu - lié soit à une appréciation portée par l'énonciateur sur la relation
entière, soit à une relation préconstruite. Si on trouve un énoncé comme

34) 'What are you 'looking at? Enoncé courant, et qui nécessite un contexte, fournit par la SIT0
34') 'What are 'you °looking at? Modalisé, focalisation sur you valeur de reproche
34'') 'What are you 'looking at? (then)

Nécessite un échange préalable entre deux co-énonciateurs. Il s'agit en partie du contexte à


gauche, mais ceci n'est pas en soi suffisant pour tenir compte de la relation inter-sujets qui est
surtout en jeu. Comme l'énonciateur cherche à signaler ce qui est pour lui pertinent, il se trouve
que cela implique son attitude vis-à-vis de son co-énonciateur.

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