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TiTRE PRELIMINAIRE: NOTIONS GENERALES

CHAPITRE I: EVOLUTION HISTORIQUE ET CARACTÈRES

Section I : l'évolution historique

Sous l'ancien régime, le travail était artisanal. seules quelques manufactures


annonçaient les conditions de travail moderne. les corporations avaient le monopole de
l'exercice de la profession et c'est dans le cadre de leurs statuts que s'établissaient les
relations maître/compagnons, essentiellement personnelles.

La révolution de 1789, en supprimant les corporations et en établissant l'individualisme


libéral, et plus encore la révolution industrielle à partir de la moitié du XIX siècle, en
transformant les conditions de travail, allaitent faire apparaître la nécessité des règles
juridiques nouvelles destinés à régir les rapports de travail.

Paragraphe I: La période libérale : de la Révolution de 1789 à la moitié du XIX siècle

La révolution de 1789 consacre les principes d'égalité et de la liberté : les corporations


sont supprimées, les groupes professionnels et les coalitions interdits (Décret d'Allard et
loi Le chapelier de 1791) au nom de la liberté du travail, du commerce et de l'industrie.

Paragraphe II: L'intervention de l',État: naissance du droit du travail

La révolution industrielle entraîne la concentration de masses considérables de


la salariés vivant miserablement, qui constituent un facteur important de
troubles sociaux.

La montée des courants socialistes, de la démocratie, la reconnaissance du droit


de grève (1864), du droit de créer des syndicats (1884) sont autant de facteurs qui
conduisent à l'intervention de l'Etat en faveur de la classe ouvrière.

La première loi sociale est celle du 24 mars 1841 fixant la durée journalière du
travail dans les ateliers à 12 heures pour les enfants de 12 à 16 ans, 8 heures pour
les enfants de 8 à 12 ans. considérée comme faussent les mécanismes
économiques, elle ne fut pas appliquée !

Elle marque néanmoins la naissance du droit du travail, et les textes vont se


succéder, très nombreux durant la fin XIX siècle et le XX siècle.

Paragraphe III: Le droit du travail moderne


L'intervention de l'Etat se justifie par la dépendance du salarié à l'égard de
l'employeur.

La montée des syndicats, qui se posent en défenseurs résolus de la classe


ouvrière, transforme le rapport de force. La relation de travail, inégalitaire sur le
plan individuel, devient égalitaire sur le plan collectif.

Les conditions de travail sont négociées par les syndicats face au patronat dans le
cadre des conventions collectives à partir de la fin de la première guerre
mondiale et surtout en 1936.

Le droit du travail conventionnel vient compléter le droit du travail législatif et


réglementaire. Plus souple,il adapte ce dernier aux besoins particuliers de la
branche professionnelle ou de l'entreprise .il complète les avantages que le
salarié a obtenus de la loi.

Ces deux modes de création du droit non seulement se complète , mais souvent
coopèrent.

SECTIONII: Les caractères du droit du travail

L' évolution historique du droit du travail fait apparaître trois caractères


dominants:

- c'est un droit dans lequel l'intervention de l'État est particulièrement accusée;

- c'est un droit où coexistent relations individuelles ;

- c'est un droit progressiste dans la mesure où il tend vers le progrès social.

Licence en droit

PARAGRAPHE I: L'intervention de l'État

Historiquement, l'intervention de l'État est née de la volonté de corriger les excès


du libéralisme. Aussi les dispositions légales et réglementaires supplétives ou
interprétatives sont rares et les dispositions impératives fréquentes, dans le but
d'établir un ordre public social. Les sanctions pénales sont nombreuses.

La fréquence des sanctions pénales peut laisser penser que le droit du travail
n'est pas toujours effectivement appliqué dans les entreprises. C'est parfois sinon
souvent le cas , surtout dans les petites et moyennes entreprises. Le salarié qui
craint de perdre son emploi , renonce à exiger l'application du droit qu'il connait
mal.

Paragraphe II: La coexistence des relations collectives et individuelles

1. A côté des rapports individuels de travail et collectifs. Ainsi le code du travail


traite des syndicats,des conventions et accords collectifs de travails et de la grève.

2.Des liens étroits existent entre rapports individuels et collectifs. Par exemple,
les clauses de la convention ou de l'accord collectif de travail en vigueur dans
l'entreprise ; s'appliquent aux contrats de travail conclus par l'employeur , sauf
dispositions plus favorables au salarié. De même une hausse de salaire obtenue à
la suite d'une grève profite à tous les salariés , grévistes ou non-grévistes.

Paragraphe III: Le caractère progressiste

L'évolution du droit du travail va dans le sens d'une améliorations des


conditions de travail et des garanties sociales. Par exemple, la durée de la journée
de travail est passé en France, de 15 heures en 1841, à 12 heures en 1848, 10
heures en 1900, 48 heures en 1919 , 40 heures en 1936, 39 heures en 1981 et 35
heures dans les années 1990 ( elle est de 40 heures au Congo selon l'article 105 du
code de travail).

Cette évolution connaît des limites : le droit du travail résulte d'un équilibre ,
à un moment donné, entre les revendications des salariés et les intérêts des
autres groupes de pression à l'intérieur de l'État .Ainsi, une hausse des salaires
non compensée par des gains de productivité de traduit , par exemple, par un
accroissement des charges et une augmentation du coût de revient . Si le prix de
vente ne peut être relevé du fait de la concurrence , le profit sera diminué.
L'intérêt des propriétaires de l'entreprise s'oppose à l'intérêt des salariés.
Cependant , il serait trop élémentaire d'opposer progrès social et progrès
économique. Le progrès social n'est rendu possible que par le progrès
économique pour trois raisons :

1- seules des entreprises saines et performantes peuvent verser des salaires


élevés et proposer de bonnes conditions de travail . Il est donc de l'intérêt du
salarié d'appartenir à une entreprise Prospère. Le progrès économique est lui-
même favorisé par le progrès social.

2- De bonnes conditions de travail conduisent à un climat social détendu et à une


meilleure productivité.

3- les salariés constituent la grande majorité des consommateurs. De leur pouvoir


d'achat dépendent en grande partie les débouchés offerts aux entreprises.

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