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Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée

(E.N.S.S.E.A)

Thèse élaborée en vue de l’obtention d’un diplôme de doctorat sciences


« Economie et Statistique Appliquée »

Par

Mr SAMI Abdesslam

LES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE


PARTS DU MARCHE
ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT

Soutenue le 19/02/2017, devant le jury composé de :

Dr KHERCHI Hanya Professeur à l’ENSSEA Directrice de thèse


Dr BELKACEM Djamila Professeur à l’ENSSEA Présidente de Jury
Dr REZIG Kamel Professeur à l’université de Blida Examinateur
Dr REZZAZI Omar Professeur à l’université de Blida Examinateur
Dr DJEMA Hassiba Professeur à l’EHEC Examinatrice

Année : 2016/2017

1
RESUME

La finance islamique a connu durant les deux dernières décennies

un développement sans précédent à l’échelle mondiale. Elle est

aujourd’hui un marché en pleine croissance, qui se chiffre en milliards

de dollars et combine des taux de croissance exceptionnels et de solides

perspectives.

Dans ce modeste travail, à travers une étude empirique, nous avons

mis l‘accent sur les parts des banques dans le marché Algérien, en

générale, et les parts des banques islamiques, en particulier, ensuite,

nous avons effectué des prévisions économétriques pour prévoir les

tendances de développement de cette finance en Algérie pour l’année

2015.

Mots clés : Banque islamique, banque conventionnelle, système

financier Algérien.

2
‫ملخص‬

‫تطورت امالية اإسامية ي خال العشريتن اأخرتن بصفة غر مسبوقة على الصعيد العامي‪ ٠‬حيث أن‬

‫كل اإحصائيات تؤكد استحواذها على جزء معتر من السوق وتراهن على مستقبلها الزاهر‪٠‬‬

‫هذا البحث امتواضع يتطرق إى دراسة حصص البنوك عامة وحصص البنوك اإسامية خاصة ي السوق‬

‫اجزائرية‪ ،‬من جهة‪ ،‬وإجراء دراسة تطبيقية لتوقعات تطور البنوك اإسامية ي السوق اجزائرية لسنة ‪ ،٢٠١٥‬من جهة‬

‫أخرى‪.‬‬

‫الكلمات المفتاحية‪ :‬بنوك إسامية‪ ،‬بنوك تقليدية‪ ،‬نظام مصري جزائري‪.‬‬

‫‪3‬‬
ABSTRACT

Over the last decades, Islamic finance has witnessed an

extraordinary and fast development on a global scale.

It is now, an emergent market, which gained billions of dollars and

combines exceptional growth rates and solid prospects.

In this modest work, and through empirical study, we have focused

the shares of banks generally and the shares of the Islamic banks

particularly, in the Algerian finance market. Then we have effected

econometric forecasts to predict trends in the development of Islamic

banks in the Algerian finance market for the year 2015.

Keywords: Islamic banks, conventional banks, Algerian financial

system.

4
REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS

Je remercie Dieu pour m’avoir donné le courage et la volonté de réaliser ce travail.

C’est pour moi, autant un plaisir qu’un devoir d’exprimer ma gratitude et reconnaissance,

à toutes les personnes qui ont contribués à la réalisation de cette thèse.

A leur tête, ma directrice de thèse Dr KHERCHI Hania, qu’elle trouve dans ces quelques

mots sincères et honnêtes, l’expression de ma profonde gratitude.

Un chaleureux remerciement pour tout le staff dirigeant et le personnel de l’ENSSEA et

de THE HOUSING BANK ALGERIA.

Mes remerciements s’adressent aussi aux membres du jury qui m’honorent en acceptant

de juger ce modeste travail.

1
DEDICACES

DEDICACES

Je dédie ce modeste mémoire à mes très chers parents qui m’ont préparé toutes les

conditions de succès.

A ma très chère femme qui m’a permis grâce à son labeur et son dévouement d’atteindre

mon objectif.

A mes très chère filles ‘AYA’ et ‘LYNA’.

Comme je le dédie à tous ceux qui m’ont soutenu de prés ou de loin tout au long de mes

années de recherche.

2
TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION a

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE DE 2007 ET L’EMERGENCE 01


DE LA FINANCE ISLAMIQUE
1. La crise financière mondiale 2007 01
1.1 Origine de la crise 01
1.2 Les failles du système 02
1.3 Sortie de la crise 04
2. La finance islamique, fondements, sources et principes 08
2.1 Les fondements de l’économie islamique 08
2.2 Les sources de la sharia 09
2.1.1 Le Coran 09
2.1.2 La Sounna 09
2.1.3 L'Ijmaa 10
2.1.4 Le Qiyass :(raisonnement par analogie) 10
2.3 Les principes de la finance islamique 10
2.3.1 Interdiction de la RIBA 11
2.3.2 Interdiction du GHARAR et du MAYSIR 12
2.3.3 Interdiction des investissements illicites 14
2.3.4 Principe du partage de profits et de pertes 14
2.3.5 L’asset banking 15
2.4 Le rôle du Comité de Conformité Sharia – CCS « sharia board » 15
3. Les principaux produits et comptes de placement de la finance islamique 17
3.1 Les produits financiers islamiques comprenant un système de Partage des Pertes et 17
Profits (3P)
3.1.1 MUDARABA 17
3.1.2 MUSHARAKA 18
3.2 Les produits financiers islamiques basés sur le principe du coût plus marge 19
3.2.1 MURABAHA 19
3.2.2 IJARA 19
3.2.3 ISTISNA 20
3.2.4 SALAM 21
3.3 SUKUKS 21
3.4 Les instruments de placement 22
3.4.1 Les comptes d’investissement 22
3.4.2 Les comptes d’épargne 23

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE 24


1. Aperçu, historique et cadre règlementaire du système Bancaire Algérien 24
2. Contexte général du système Bancaire Algérien 27
2.1 Impact sur l’activité collecte de ressource 29
2.2 Impact sur l’activité distribution des crédits 30
3. Contexte des Banques Islamiques en Algérie 31
3.1 La Banque Al Baraka d'Algérie 31
3.2 Al Salam Bank Algeria 31
3
TABLE DES MATIERES

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES 34


BANQUES ISLAMIQUES SUR LE MARCHE BANCAIRE
1. Présentation des banques Algériennes et leurs données 35
1.1 La BADR BANQUE 35
1.2 La BDL BANQUE 37
1.3 La BEA BANQUE 39
1.4 La BNA BANQUE 40
1.5 La CNEP BANQUE 41
1.6 Le CPA BANQUE 43
1.7 L’ABC BANQUE 44
1.8 L’AGB BANQUE 46
1.9 BNP PARIBAS 47
1.10 FRANSA BANQUE 48
1.11 HOUSING BANQUE 50
1.12 NATIXIS BANQUE 51
1.13 SGA BANQUE 53
1.14 TRUST BANQUE 54
1.15 AL BARAKA BANQUE 56
1.16 AL SALAM BANQUE 57
2. Analyse des données et détermination de la part des banques islamiques sur le
marché Bancaire Algérien 59
2.1 Analyse des ressources des groupes 63
2.2 Analyse des emplois des groupes 66
2.2.1 L’importance du réseau d’agence d’un groupe 70
2.2.2 Procédure interne d’octroi de crédit 70
2.2.3 Les bonifications 70
2.2.4 La domiciliation des sociétés publiques 71
2.2.5 Les dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM 71
2.2.6 Respect d’un Ratio dit de liquidité 71
2.2.7 Respect d’un Ratio de solvabilité 72
2.2.8 Le ratio de division des risques 73
2.2.9 Les réserves obligatoires 74
2.2.10 Recours au réescompte 75
2.2.11 Plafond de financement des engagements extérieurs 76
2.3 Analyse du total bilan des groupes 77

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES


ISLAMIQUES EN ALGERIE 82
1. Les prévisions sur la collecte des ressources pour l’année 2015 83
1.1 Choix du modèle 83
4
TABLE DES MATIERES

1.2 Détermination de la droite de régression par le critère des moindres carrés 86


1.3 Détermination des résidus du modèle 88
1.4 Tests de significativité des coefficients C’1, C’0 et du modèle en général 90
1.5 Les prévisions sur les ressources du groupe des banques islamiques 93
2. Les prévisions d’octroi de crédit (Les emplois) pour l’année 2015 98
2.1 Choix du modèle 99
2.2 Détermination des résidus du modèle 101
2.3 Tests de significativité des coefficients C’1, C’0 et du modèle en général 105
2.4 Les prévisions sur les emplois du groupe des banques islamiques 108

CONCLUSION 114

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

5
LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES TABLEAUX


Tableau N°01 : Les banques et succursales agréées par la Banque d’Algérie 28
Tableau N°02 : La collecte des ressources par les banques 2000-2003 30
Tableau N°03: La distribution des crédits par les banques 2000-2003 31
Tableau N°04 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014 36
Tableau N°05 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014 38
Tableau N°06 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014 39
Tableau N°07 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014 40
Tableau N°08 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014 42
Tableau N°09 : Données financières du CPA de 2006 à 2014 43
Tableau N°10 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014 44
Tableau N°11 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014 46
Tableau N°12 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014 47
Tableau N°13 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014 49
Tableau N°14 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014 50
Tableau N°15 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014 52
Tableau N°16 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014 53
Tableau N°17 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014 55
Tableau N°18 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014 56
Tableau N°19 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014 57
Tableau N°20 : Consolidation des ressources par groupe de banques 63
Tableau N°21 : Taux moyen annuel de croissance des ressources 63
Tableau N°22 : Matrice des parts de ressources par groupe de banques 65
Tableau N°23 : Consolidation des emplois par groupe de banques 66
Tableau N°24 : Taux moyen annuel de croissance des emplois 67
Tableau N°25 : Matrice des parts d’emplois par groupe de banques 69
Tableau N°26 : Répartition des agences bancaires par groupe de banques 70
Tableau N°27 : Consolidation du total Bilan par groupe de banques 77
Tableau N°28 : Taux moyen annuel de croissance du total bilan 77
Tableau N°29 : Matrice des parts du total bilan par groupe de banques 78
Tableau N°30 : les ressources du groupe des banques islamiques et du marché 83
Tableau N°31 : Les statistiques sur les ressources des deux variables 85
Tableau N°32 : Estimation des paramètres du modèle 87
Tableau N°33 : Détermination de la variable à expliquer 88
Tableau N°34 : Détermination des résidus du modèle 89
Tableau N°35 : Test de significativité des coefficients 91
Tableau N°36 : Les emplois du groupe des banques islamiques et du marché 99
Tableau N°37 : Les statistiques sur les emplois des deux variables 100
Tableau N°38 : Estimation des paramètres du modèle 102
Tableau N°39 : Détermination de la variable à expliquer 103
Tableau N°40 : Détermination des résidus du modèle 104
Tableau N°41 : Test de significativité des coefficients 106

6
LISTE DES GRAPHES

LISTE DES GRAPHES


Graphe N°01 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014 37
Graphe N°02 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014 38
Graphe N°03 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014 40
Graphe N°04 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014 41
Graphe N°05 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014 42
Graphe N°06 : Données financières du CPA de 2006 à 2014 44
Graphe N°07 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014 45
Graphe N°08 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014 47
Graphe N°09 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014 48
Graphe N°10 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014 49
Graphe N°11 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014 51
Graphe N°12 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014 52
Graphe N°13 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014 54
Graphe N°14 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014 55
Graphe N°15 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014 57
Graphe N°16 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014 58
Graphe N°17 : Evolution des emplois du groupe des banques publiques 59
Graphe N°18 : Evolution des ressources du groupe des banques publiques 59
Graphe N°19 : Evolution du total bilan du groupe des banques publiques 59
Graphe N°20 : Evolution des emplois du groupe des banques privées conventionnelles 60
Graphe N°21 : Evolution des ressources du groupe des banques privées conventionnelles 60
Graphe N°22 : Evolution du total bilan du groupe des banques privées conventionnelles 60
Graphe N°23 : Evolution des emplois du groupe des banques privées mixtes 61
Graphe N°24 : Evolution des ressources du groupe des banques privées mixtes 61
Graphe N°25 : Evolution du total bilan du groupe des banques privées mixtes 61
Graphe N°26 : Evolution des emplois du groupe des banques islamiques 62
Graphe N°27 : Evolution des ressources du groupe des banques islamiques 62
Graphe N°28 : Evolution du total bilan du groupe des banques islamiques 62
Graphe N°29 : Le stock des ressources par groupe de banques 64
Graphe N°30 : Répartition des ressources entre les groupes en 2006 65
Graphe N°31 : Répartition des ressources entre les groupes en 2014 65
Graphe N°32 : Le stock des emplois par groupe de banques 68
Graphe N°33 : Répartition des emplois entre les groupes en 2006 69
Graphe N°34 : Répartition des emplois entre les groupes en 2014 69
Graphe N°35 : Le total bilan par groupe de banques 78
Graphe N°36 : Répartition du total bilan entre les groupes en 2006 79
Graphe N°37 : Répartition du total bilan entre les groupes en 2014 79
Graphe N°38 : Nuage de points des ressources des banques islamique par le marché 84
Graphe N°39 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance 95
Graphe N°40 : Nuage de points des emplois des banques islamique par le marché 99
Graphe N°42 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance 110

7
INTRODUCTION

INTRODUCTION

Depuis l’an 2007, le monde se trouve sous l'empire d'une crise financière, la plus
catastrophique depuis celle de 1929. Ses effets se sont fait sentir dans l'économie réelle
et la mondialisation a accéléré sa propagation à travers le monde entier. Cette crise,
initialement axée sur des titres financiers américains obsolètes, n'a pas cessé de
s'étendre. Ainsi, les bourses internationales ont subis des pertes colossales, des piliers
de la finance mondiale se sont effondrés du jour au lendemain.

Pour limiter les effets de cette crise, plusieurs pays développés ont adoptés des
politiques d'austérité, ce qui n'a pas empêché de connaître une quasi-faillite de certains
Etats réputés solides du point de vu économique.

En revanche, cette crise financière a prouvé la fragilité du système capitaliste face aux
dérives spéculatives et face à la spirale de la dette. Le fort impact qu'a eu la crise
financière sur les économies des pays développés et émergents a poussé plusieurs
économistes et analystes à se pencher sur les raisons de la crise, ses conséquences,
ainsi que les moyens qui doivent être mis en place afin d'éviter que cela se reproduise.

A ce titre, la commission d'experts de l'ONU, réunie à New York sous la présidence de


JOSEPH STIGLITZ, met en exergue la nécessité vitale de réformer les principes
qui gouvernent les systèmes monétaires et financiers pour éviter de nouvelles crises.
Parmi les lignes directrices de cette commission, une nouvelle porte a été ouverte pour
s'inspirer des principes propres à la finance islamique. Ainsi, grâce à sa remarquable
évolution ces dernières années, le système financier Islamique a particulièrement
intéressé l'ensemble des analystes économiques dans le monde. En effet, les
estimations faites sur la croissance de la finance islamique comme deux fois plus
rapide que celle de la finance conventionnelle1, autour de 15 % par an2.

La religion musulmane englobe tous les aspects de la vie spirituelle comme de la vie
sociale du croyant, instituant des principes aussi bien pour le rapport de l'homme à

1
Pour des raisons de simplification nous appelons « conventionnel ou classique » tout élément se rapportant à la finance non-islamique.

2
www.financialislam.com, 2011
a
INTRODUCTION

Dieu qu'en ce qui concerne ses rapports sociaux et notamment les transactions
commerciales.

La finance islamique désigne les activités financières et commerciales qui respectes les
principes du droit et de la jurisprudence islamique, plus communément désignés sous
le vocable « CHARI’A ». Le respect de tels principes permet ainsi d’investir et de
réaliser des profits en conformité avec les règles du droit musulman. Donc la
« CHARI’A » définit un comportement acceptable dans tous les domaines de la vie
privée et publique des musulmans, incluant notamment les activités économiques et
commerciales.

Dans ce domaine, si le principe fondateur est celui de l'équité et de la transparence,


Dieu a prescrit ou interdit dans le Coran certaines pratiques. C'est notamment le cas de
l'interdiction du prêt à intérêt (RIBA), dont la pratique différencie principalement le
système bancaire international actuel du système bancaire islamique.

Dans ce contexte, la problématique que notre étude cherchera à résoudre est :

Quelles sont les parts des banques islamiques sur la place bancaire Algérienne, et
quelles sont les perspectives de développement de ces banques ?

De cette problématique découle une série de questions auxquelles nous essayerons de


répondre tout au long de cette modeste recherche :

Quelles sont les parts des banques islamiques comparativement aux banques
conventionnelles publiques et privées ?

Quelles sont les parts des banques commercialisant à la fois des produits
islamiques et conventionnels ?

Quelle est la croissance de l’activité des banques Algériennes, en générale, et des


banques islamiques, en particulier ?

b
INTRODUCTION

Quels sont les obstacles freinant le développement de la finance islamique


en Algérie ?

Quels sont les scénarios possibles de développement de la finance


islamique en Algérie ?

Les objectifs généraux que nous cherchons à travers la réalisation de cette thèse est
de :
 Faire connaître l’industrie de la finance islamique, plus particulièrement les
banques islamiques, sa différence par rapport à la finance conventionnelle.
 Présenter le cadre général des banques en Algérie, connaitre les parts des banques
islamiques sur la place Algérienne tout en prévoyant leurs perspectives de
développement.

Les objectifs opérationnels sont détaillés comme suit :


 La collecte des données sur toutes les banques de la place ;
 Constitution de groupe de banques pour faciliter l’analyse ;
 Détermination et analyse des parts de chaque groupe ;
 Tenter de construire un modèle économétrique pour effectuer des prévisions sur les
parts des banques islamiques.

Les hypothèses de cette thèse sont les suivantes :


 Les parts des banques islamiques sur le marché bancaire Algérien dépendent de
leurs stratégies internes de développement et du cadre règlementaire régissant
l’activité bancaire ;
 Le développement des banques islamiques est lié à la croissance du marché
Algérien.

Le modèle appliqué dans notre étude est le modèle analytique descriptif, ce modèle est
le plus adéquat pour ce genre d’étude. Il permet, dans un premier temps, de décrire le
phénomène, ensuite le modéliser et l’analyser.

c
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE DE 2007 ET L’EMERGENCE


DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Dans ce premier chapitre, nous allons aborder, dans un premier temps, les faits
déclencheurs de la crise financière de 2007, les conséquences de cette crise sur les
économies des pays, et dans un deuxième, présenter la finance islamique, ses principes
et ses produits.

1- La crise financière mondiale 2007


1-1 Origine de la crise

Les prémices de la crise financière actuelle ont vu le jour au cours du printemps 2007.
Un ralentissement de l'activité économique conjugué à une hausse des taux d'intérêt a
contribué à l'augmentation du taux d'endettement de ménages américains. En effet,
l'injection massive de crédits à des ménages à faible revenus, qui a permis de booster
les achats de biens immobiliers, a conduit à un phénomène de bulle inflationniste 3.
Mais lorsque les familles modestes se sont retrouvées dans l'incapacité de rembourser
leurs crédits, les banques n'étaient plus capables de récupérer les fonds prêtés dans les
tranches « subprimes 4», ce qui a causé de forts dommages aux établissements financiers
américains.

Pour amortir ces effets des crédits « supbrimes », les banques ont procédé à des
opérations de titrisation afin de rendre leurs prêts bancaires illiquides, par nature,
en titres négociables sur des marchés financiers. Ces titres qui présentaient des
rémunérations fortement prometteuses ont séduits de nombreux fonds spéculatifs à
travers le monde. Ainsi une des causes qui a contribué à la propagation de la crise, fut
la découverte par les investisseurs de montages financiers extrêmement risqués, ou
plutôt de montages dont le risque était impossible à évaluer5. Les révélations des

3
http://www.constructif.fr/bibliotheque/2010-6/crise-financiere-ou-crise-morale. Article de Philippe Jurgensen, La crise morale
qui a entrainé la crise financière, 2011.
4
Subprimes : Crédits immobiliers à risques.

5
http://www.nber.org/papers/w15334, article de William N. Goetzmann, Liang Peng, Jacqueline Yen The subprime Crisis and
House Price Appreciation, 2011.
1
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

valeurs détériorées des produits titrisés ont provoqué une contagion de cette crise
jusqu'en Europe et en Asie.

Toutefois, l'évènement majeur de cette crise qui la fait basculer en crise systémique a
été la faillite de la quatrième banque d'investissement de Wall Street, le lundi 15
septembre de l’année 2008 cette banque qui s’appelle Lehman Brothers s’est mise sous
la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. La faillite de cette importante
banque a touché les places boursières asiatiques et européennes. Elle a fini par toucher
Wall Street, dont l’indice Dow Jones a reculé sous les 11 000 points.

Cet évènement a accentué la crise de confiance entre les établissements. Les banques
refusaient par précaution de prêter de l'argent à leurs clients ou même entre elles.
Rapidement, certains établissements bancaires ont manqué de liquidité et n'ont plus été
capables d’honorer leurs engagements financiers. Ces banques n'ont plus eu de
solutions pour réagir à ce manque de liquidité que de vendre leurs actions et
obligations en masse.

Ceci a eu un impact plus grave sur les bourses mondiales et les valeurs boursières des
banques qui ont connu des chutes brutales entrainant avec eux les chutes des actions
des entreprises dans les autres industries. Ainsi, en une semaine, du 9 au 16 août 2007,
les principaux indices boursiers mondiaux ont connu des corrections brutales à la
baisse : « En Allemagne, Dax : - 4,42 % ; Aux Etats-Unis, Dow Jones : - 5,95 %
; Nasdaq : - 6,16 %; Au Royaume-Uni, FTSE 100 : - 8,37 % ; Au Japon, Nikkei : -
10,3 % ; Et en France, CAC 40 : - 8,42 %»6. C'est ainsi que la crise initialement
bancaire s'est transformée en crise également boursière.

1-2 Les failles du système

Le système bancaire Américain a été largement critiqué à la suite de la crise financière

6 www.journaldunet.com/economie/crise-financiere/, Article de Albert Edwards, Crise économique et financière : causes et


situation, 2011.
2
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

mondiale, les analystes lui reprochent un libéralisme laxiste et dénoncent l'obscurité


des transactions effectuées par les plus grandes institutions financières Américaines.
Mais les critiques ne se sont pas limitées au système bancaire, elles ont même été
généralisées à tout le système capitaliste qui a été qualifié par plusieurs experts
d'immoral. Ainsi, selon Jacques Tripon, responsable à la BNP Paribas dans la région
du Golfe, le subprime a mis en évidence une absence de moralité et a démontré la
nécessité de renforcer plus d'aspects moraux et éthiques. Mais le philosophe Français
André Comte-Sponville trouve que « le capitalisme ne peut être moral, ni contre la
morale. Il est tout simplement amoral ». En effet, l'économie de marché est, par
principe, favorable au développement, à la concurrence et à la dérégulation.

D'autant plus que le système bancaire est soumis à des règles prudentielles strictes qui
sont censés limiter la croissance de son bilan donc de ses activités, en particulier, celle
de monteur et distributeur de crédits. Mais ces règles ont prouvé leurs inefficacités
depuis quelques années. Ainsi, bien avant la crise actuelle, le géant Enron 7 avait réussit
à détourner le système de supervision de la FED8.

Les mêmes manques de transparence ont contribué à la propagation rapide des effets
de la crise actuelle. En effet, afin d'accroître la capacité de crédit du système bancaire,
les organismes financiers ont eu largement recours à la titrisation. L'utilisation massive
de cette technique fait justement partie des erreurs ayant été à l'origine de la crise selon
9
le prix Nobel Joseph Stiglitz qui a présidé la commission d'experts de l'ONU relative
à la crise hypothécaire. D'ailleurs, au travers des multiples produits créés via cette
technique, les banques d'investissement, principalement américaines, ont pu
développer dans les années 2000 un véritable modèle de distribution de crédits

7
Enron fut l'une des plus grandes entreprises américaines par sa capitalisation boursière. Outre ses activités propres dans le
gaz naturel, cette société texane avait monté un système de courtage par lequel elle achetait et revendait de l'électricité,
notamment au réseau des distributeurs de courant de l'État de Californie, communication. En décembre 2001, elle fit faillite
en raison des pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l'électricité, qui avaient été maquillées en
bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite entraîna dans son sillage celle d'Arthur Andersen, qui auditait ses
comptes.
8
FED : La Réserve fédérale (Federal Reserve System), appelée souvent Federal Reserve ou, plus court encore, Fed, est la
banque centrale des États-Unis. http://www.legrandsoir.info/Enron-et-liberalisme.html, Article de Salim Lamrani, «Enron et
Libéralisme », 2011.
9
ONU : L'Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant, à quelques exceptions
près, tous les États de la planète. Distincte des États qui la composent, l’organisation a pour finalité la paix internationale.
http://www.un.org/fr/index.html, 2011.

3
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

destinés directement à être revendus et titrisés, tout ceci transitant via des véhicules
non régulés. La traçabilité de ces crédits devenait difficile et le risque global très
complexe à évaluer. De plus, selon un rapport intitulé « La crise bancaire et la
régulation financière »10, la crise résulterait d'un ensemble de comportements délibérés
de la part des acteurs. Le rapport dénonce les excès d'une des activités financières, en
particulier le transfert du risque du prêteur à des contreparties diversifiées.

En somme, c'est la conjugaison du recours massif à la titrisation et la multitude des


produits dérivés créés à ce propos partout dans le monde, qui ont conduit à une
situation explosive, résultant du gonflement excessif des engagements hors bilan sur
un nombre limité de contreparties.

Plus largement, la commission Stiglitz souligne les responsabilités des différents


protagonistes responsables de la crise. En plus des emprunteurs et des institutions
financières qui ont négligé tous les signaux d'alerte, la commission pointe du doigt
également les agences de notation. Ces dernières ont joué un rôle important de quasi-
régulation financière puisqu'elles ont pour fonction d'évaluer les risques associés aux
produits financiers, y compris les plus complexes.

1-3 Sortie de la crise

Dés l'éclatement de la crise, plusieurs économistes avaient prédit que la sortie ne serait
pas si facile. Ainsi, le thème de la sortie de crise à été très discuté, et les avis des
analystes ont varié selon d’un côté ou de l’autre de l’atlantique. Les actions ont
également été différentes selon la période de propagation de la crise. A cet effet,
plusieurs économistes ont très tôt appelé les organismes Américains à adopter une
régulation à l'européenne comme a notamment préconisé Georges Hübner, professeur
à HEC de France. Il souligne dans son rapport « Quel capitalisme pour demain ?
L'innovation et la finance » que les initiatives visant à exercer un meilleur contrôle sur
le secteur financier doivent avant tout résulter dans des mesures adéquates et que les
actions des différents autorités bancaires doivent être coordonnées.

10
www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports, Rapport de Monique Bourven & M. Yves Zehr, 2012.
4
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

C’est justement en pompiers monétaires, que les banques centrales américaine (FED)
11
et européenne (BCE ) ont décidé à plusieurs reprises d'injecter des liquidités dans le
circuit monétaire afin de permettre aux banques impactées de se renflouer, et ainsi
envoyer le signal de confiance aux opérateurs qu'elles sont prêtes à agir avant que les
risques ne se matérialisent. Mais malgré les interventions coordonnées des différentes
banques centrales, plusieurs économistes ont prévenu que la solution ne sera pas sans
conséquence pour l’économie mondiale. Pour certaines économistes Français, le
modèle capitaliste actuel est autogéré et la crise actuelle fait seulement partie d'un
cycle périodique qui se résoudra par lui-même sans intervention de l'état. D'ailleurs le
fait que la monnaie injectée par les banques centrales n'existe pas concrètement,
favorise l’augmentation des prix, l’inflation. De plus selon l’économiste canadien
Bernard Elie, le risque encouru, sur le moyen terme, était un resserrement de la
politique du crédit.

Le professeur d'économie à l'Université de Paris Dauphine IX, Pascal Salin, a été du


même avis et dans son livre « Revenir au capitalisme pour éviter les crises » (Mars
2010), il affirme que l'intervention des autorités monétaires n'a fait qu'amplifier la
crise. Selon lui, cela ne se serait pas produit si les taux d'intérêts avaient été librement
fixés sur les marchés financiers sans intervention arbitraire des autorités monétaires.
Selon lui, la réglementation empêche la régulation, et la déréglementation est le
meilleur moyen de rendre possible l'autorégulation. A partir du moment où l'Etat
intervient, on est dans le domaine de l'immoralité, parce qu'on est dans le domaine de
la contrainte qui permet de porter atteinte aux droits légitimes d'autrui.

De ce fait, l'aspect moral et éthique a commencé à prendre place dans les différents
débats. Plusieurs économistes ont affirmé que l'interventionnisme étatique est immoral
puisqu'en sauvant les établissements les plus mal gérés de la faillite, on enracine l'idée
que l'irresponsabilité n'est pas grave et que l'Etat et les contribuables seront là pour
éviter la sanction de la faillite aux banques privées mal gérées.

11
BCE : La Banque centrale européenne est la banque centrale de l’Union européenne.
https://www.ecb.europa.eu/home/languagepolicy/html/index.fr.html, 2012

5
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

C'est pour cela que Georges Hübner préconise dans son rapport de viser, en premier
lieu, à ce que les produits et services fournis fassent l'objet d'une meilleure
compréhension par les parties concernées. Il juge qu'une meilleure compréhension irait
de paire avec une responsabilisation accrue. Hübner précise également que des
techniques telles que la titrisation doivent être analysées. Le compromis entre la
contribution qu'elles apportent aux objectifs de transformation d'échéance et
d'allocation efficace des risques entre les acteurs, et les dangers qu'elles occasionnent
en cas de manque de maîtrise des risques qu'elles induisent. Dans le même sens,
Bernard Elie affirme dans son livre « L'origine de la crise » (Février 2009), que s'il
n'est pas possible de moraliser les banques de force, au moins les autorités politiques et
prudentielles peuvent jouer de tout leur poids pour recentrer leurs activités sur le
thème de l'intermédiation financière et de la facilitation des investissements de
développement sur le long terme. Les gouvernements peuvent également devenir des
actionnaires de référence dans de nombreuses institutions. A ce titre il leur est
demandé de jouer un rôle activiste afin de permettre, sans déroger à leur responsabilité
fiduciaire vis-à-vis des autres actionnaires, aux banques de fournir des impulsions
particulières dans des projets orientés sur le long terme. De même, Joseph Stigliz
retient qu'une des grandes leçons de la crise financière est que l'Etat a un rôle crucial à
jouer dans le développement économique, à la fois dans la prévention des crises e t
dans la mise en œuvre de mesures appropriées permettant d'éviter de les amplifier et de
les transformer en dépression.

Et c'est toujours dans le sens de la moralisation du système bancaire que des


observateurs ont noté la résistance particulièrement forte qu'ont démontré quelques
systèmes, dits « éthiques », à la crise financière. Ce fut particulièrement le cas de la
finance islamique. En effet, grâce à une véritable traçabilité de ses transactions et du
fait de son appartenance au compartiment des finances prônant des valeurs morales et
éthiques. Elle a su jongler entre risque de spéculation et risque systémique en jouant
la carte de la sécurité. D'ailleurs, Jamie Bowden, ambassadeur britannique de Bahreïn,
trouve que la finance islamique présente une alternative intéressante pour les

6
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

entreprises et que les britanniques doivent continuer d'intégrer cette finance afin de
devenir un partenaire de choix pour les investisseurs. Selon lui, la finance islamique
est un outil d'avenir. Cette même idée a été reprise dans plusieurs ouvrages
économiques récents dont le livre intitulé «La finance islamique, une solution à la
crise » coécrit par Olivier Pastré et Elies Jouiny, où ils affirment que la Finance
islamique pourrait être un système qui éviterait une nouvelle crise des subprimes.

Du coup, la finance islamique commence à s'imposer comme une alternative crédible


au système actuel et qui permettrait de présenter une protection contre les
dérives constatées avant et pendant la crise grâce à ses valeurs morales et son sens de
l'éthique. Ainsi, le journaliste économiste Beaufils Vincent, directeur de la rédaction
du magazine Challenges, affirme qu' « ... au moment où nous traversons une crise
financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c'est plutôt le
Coran qu'il faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de
rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la Sharia, nous n'en
serions pas là. ». Ainsi, selon ce journaliste le principe Islamique qui stipule que
l'argent ne doit pas produire de l'argent, pourrait se traduire par le fait que tout crédit
doit avoir en face un actif bien identifié, et les produits toxiques qui contribuaient
largement à cette crise tels que les ABS12 et CDO13 seraient interdits dans un système
Islamique à partir du moment où leur complexité dépasserait les systèmes de contrôle
mis en place.

12
https://en.wikipedia.org/wiki/Asset-backed_security,2012, ABS : Un asset-backed security , ou « valeur mobilière
adossée à des actifs » en français, est une valeur mobilière dont les flux sont basés sur ceux d'un actif ou d'un portefeuille
d'actifs. La titrisation est le principal vecteur de création de ces actifs. Les flux peuvent par exemple être basés sur ceux d'un
portefeuille d'emprunts immobiliers, de paiements de cartes bancaires, de créances commerciales. Les ABS sont l'une des
formes les plus courantes de titrisation. Les ABS les plus répandus sont assis sur des crédits hypothécaires américains. Un
ABS est généralement constitué d'un paquet de 3 000 à 6 000 crédits d'un montant unitaire de 100 000 à 500 000 dollars
américains. Les ABS peuvent également porter sur des actifs sous-jacents plus originaux : le gouvernement italien a titrisé
en ABS les produits futurs du Lotto et de la vente d’un portefeuille de propriétés immobilières, David Bowie a titrisé les
revenus futurs de son catalogue de titres en 2002, et une banque britannique a titrisé les revenus futurs d’une chaîne de
bistrots.

13
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dérivé_de_crédit, 2012, Un dérivé de crédit est un produit financier à terme visant à
transférer le risque de crédit d'un actif d'une contrepartie "acheteuse de protection" vers une contrepartie "vendeuse de
protection" en échange d'une rétribution financière. La protection pourra être exercée lors de l'occurrence d'un
événement de crédit sur l'actif sous-jacent du dérivé de crédit. Il existe de nombreux produits dérivés de crédit, du plus
simple (CDS Single Name) au plus complexe (CDO Of CDO).
7
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

2- La finance islamique, fondements, sources et principes

2-1 Les fondements de l'économie islamique

L'économie islamique désigne la pratique de l'économie en accord avec les principes


de la doctrine islamique. Elle a été conçue au début du vingtième siècle pour faire face
aux idéologies communistes et capitalistes, et avait pour but de libérer les économies
des pays musulmans du poids de l'exploitation et de l'oppression des forces
coloniales14.

Comme toute théorie économique, l'économie Islamique aspire à atteindre un idéal de


société où les besoins humains fondamentaux sont satisfaits, où les ressources sont
utilisées de manière optimale et où les richesses sont partagées équitablement pour
toucher toutes les classes sociales, et ceci sans trop limiter la liberté individuelle ou
créer des déséquilibres macroéconomiques et écologiques continus.

Toutefois, les principes qui régissent le fonctionnement d'un système économique


islamique sont différents de l'esprit des systèmes conventionnels. En effet, le système
Islamique se distingue principalement par ses dimensions morale et religieuse dans la
définition des problèmes économiques, ce qui implique que les agents économiques ne
doivent pas considérer la profitabilité comme l'unique ni le principal critère de prise de
décision.

En conséquence, un système financier islamique, tout en intégrant des objectifs de


rentabilité et d'efficacité, se doit de respecter l'ensemble des principes éthiques de la
Sharia. Ainsi d'autre paramètres sont à prendre en compte lors de toute évaluation
économique, ceux-ci comprennent des objectifs tels que la fraternité humaine, la
justice socio-économique, la paix mentale, le bonheur, la famille, ou encore l'harmonie
sociale.

14
www.financialislam.com, 2012.

8
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Bien que ce modèle Islamique soit pratiquement impossible à quantifier, l'application


de la loi Islamique aux activités économiques vise à apposer les règles de la Sharia sur
les opérations courantes relatives aux dépenses, à l'épargne, à l'investissement, aux
dons, etc. La structure générale de ce système peut s'exposer en trois principaux piliers
qui sont, selon Muhammad Umar Chapra (1996) de la Banque Islamique de
développement :

 Le principe de la double propriété.


 Le principe de la liberté économique dans un cadre limité.
 Le principe de la justice sociale.

2-2 Les sources de la sharia

Le terme « Sharia », qui littéralement signifie en arabe « Le chemin à suivre », désigne


un système légal basé sur l'éthique musulmane. Ce système fait figure de référence
juridique et indique la ligne de conduite dans tous les domaines de la vie des
musulmans, y compris le domaine économique. Les deux principales sources de la
Sharia sont :

2-2-1 Le Coran

Le livre saint de l'Islam rend compte du message de Dieu tel que révélé au Prophète
Mohammed (SAWS), il constitue la première source en termes de loi. Tout élément tiré
d'autres sources juridiques doit impérativement être en totale conformité avec la parole
de Dieu dans le Coran.

2-2-2 La Sounna

Ce terme englobe l'ensemble des enseignements transmis par le Prophète Mohammed


(SAWS) via ses paroles, ses expressions, ses actes, et son approbation tacite.

9
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Ces deux sources constituent les bases essentielles permettant de déterminer la


conformité de toute action avec les règles et la finalité de la Sharia. Toutefois, la
Sharia reste ouverte aux possibles interprétions et développements . Ainsi nous
pouvons rajouter deux autres sources de la Sharia :

2-2-3 L'Ijmaa

Dans sa dimension technique, Ijmaa signifie le consensus des juristes musulmans sur
un point de droit. En pratique, l'Ijmaa fait office de preuve si aucun élément du Coran
ou de la Sounna ne permet de trancher sur un cas.

2-2-4 Le Qiyass :(raisonnement par analogie)

Cette technique consiste à affecter, sur la base d'une caractéristique sous-jacente


commune, la règle juridique d'un cas existant trouvée dans les textes du Coran, de la
Sounna et/ou de l'Ijmaa à un nouveau cas dont la règle juridique n'a pas pu être
clairement identifiée. Ceci tout en restant fidèle à l'esprit des sources traditionnelles du
droit musulman.

2-3 Les principes de la finance islamique

Ce qui distingue l'approche islamique des pratiques financières conventionnelles 15 est


la conception différente de la valeur du capital et du travail. Au lieu d'une simple
relation prêteur-emprunteur, le système financier islamique repose sur un partage plus
équitable du risque entre le prêteur et le propriétaire d'entreprise. Cette pratique
découle de cinq piliers principaux sur lesquels se base le modèle financier islamique : il
s'agit de l'interdiction du Riba (usure), l'interdiction du Gharar (spéculation) et du Maysir

15
Pour des raisons de simplification nous appellerons « conventionnel » tout élément se rapportant à la finance non -
islamique. La finance conventionnelle est définie selon Vernimmen comme « l’ensemble des activités qui rendent possible et
organisent le financement des agents économiques ayant des besoins de capitaux (comme par exemple les entreprises ou les
états) par les agents ayant des surplus ( typiquement les ménages épargnants). » Selon cette définition il n’est pas évident
de faire la distinction avec un système financier islamique. Nous tenterons cependant de démontrer leurs différences les
plus significatives dans les paragraphes suivants.

10
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

(incertitude), l'exigence d'investissement dans les secteurs licites, l'obligation de partage


des profits et des pertes et enfin le principe d’adossement des investissements à des actifs
tangibles de l'économie réelle16.

2-3-1 Interdiction de la RIBA

Le terme « Riba » désigne, dans le droit musulman, tout avantage ou surplus perçu par
l'un des contractants sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de vue de la
Sharia. Le Riba a deux formes principales :

 Riba-Al-fadl : Il s'agit de tout surplus concret perçu lors d'un échange direct entre
deux choses de même nature qui se vendent au poids ou à la mesure.

 Riba-Annassia : Le surplus perçu lors de l'acquittement d'un dû, dont le


paiement a été posé comme condition de façon explicite ou implicite dans le
contrat, en raison du délai accordé pour le règlement différé. Riba-Annassia est
le type le plus répandu dans la société, notamment à travers les crédits, des
prêts et des placements proposés par les établissements bancaires et les
organismes de financement traditionnels.

Ce qui différencie le Riba de la vente d'un bien ou d'un service, est que la contrepartie
perçue n'est considérée comme acceptable dans le droit musulman, que si elle vise à
compenser quelque chose de légitime, comme :

 La perte de valeur liée à l'usage d'un bien (dans le cas de la


location d'un bien) ;
 L'effort fourni pour la réalisation d'un objet (dans le cas de la
vente d'un bien produit par le vendeur) ; ou
 Le travail accompli pour l'obtention d'un bien matériel et le
Risque engagé dans sa prise en charge (dans le cas de la vente d'une
marchandise achetée à autrui).

16
www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2013
11
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Selon l'orientaliste français Jacques Austruy17, la prohibition du Riba dans toutes ses
formes semble être l'une des conséquences de l'égalitarisme recherché dans la loi
musulmane. D'après lui, cette interdiction est fondée sur la double affirmation que le
temps appartient à Dieu seul et que l'argent, en lui même, n'est pas productif. Ainsi, la
Sharia interdit le retrait par le prêteur d'un quelconque avantage de son prêt, sauf si cet
avantage est librement accordé par l'emprunteur après remboursement du prêt et sans
en constituer une condition tacite ou explicite.

2-3-2 Interdiction du GHARAR et du MAYSIR

La Sharia exige également, dans les affaires et le commerce, qu'il n'est pas permis de
conclure de transaction qui renferme du Gharar. Le Gharar peut être définit comme
étant tout flou non négligeable au niveau d'un des biens échangés et/ou qui présente en
soi un caractère hasardeux et incertain18. C'est le cas notamment :
 Lorsque la vente porte sur une marchandise qui n'est pas déterminée de
façon précise.
 Lorsque la transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne
soit fixé de façon claire.
 Lorsque la transaction porte sur une marchandise déterminée que le
vendeur ne possède pas encore.
 Lorsque le transfert de propriété est conditionné à un évènement
hasardeux.

Ceci correspond en finance conventionnelle aux produits ou transactions à terme


caractérisés par une incertitude évidente quant à leur réalisation, tels que les Futures19,

17
« L'islam face au développement économique», collection économie et humanisme, les éditions ouvrières. Paris 2006, p.52.
18
"Comprendre la finance islamique", Publication de la Cellule de Fiqh du Centre Islamique de la Réunion, 2013 - Édition
spéciale.

19
www.investopedia.com/terms/f/futures.asp, 2012, Futures : Un produit dérivé ou contrat dérivé ou encore « derivative

 Dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un produit appelé sous-jacent ;
product » est un instrument financier (IFRS 39) :

 Qui ne requiert aucun placement net initial ou peu significatif ;


 Dont le règlement s'effectue à une date future.
Il s'agit d'un contrat entre deux parties, un acheteur et un vendeur, qui fixe des flux financiers futurs fondés sur ceux d'un
12
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

20
les Swaps ou les autres produits financiers plus complexes comme les Subprimes.
De la même manière, le Sharia interdit les transactions basées sur le Maysir.
Etymologiquement, le Maysir était un jeu de hasard, dans le domaine économique, il
désigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend
d'un événement aléatoire21. Ainsi, chaque contrat doit avoir tous
les termes fondamentaux (tels que l'objet, le prix, les délais d'exécution et l'identité
des parties) clairement définis au jour de sa conclusion. Les juristes musulmans
encouragent par ailleurs fortement la satisfaction de toutes les conditions préalables
avant la signature du contrat. Ceci différencie clairement les banques Islamiques des
institutions de prêt à intérêt, basées sur le principe que l'on peut acheter sans payer et
vendre sans détenir, ce qui alimente constamment la spéculation et porte préjudice à la
stabilité du système bancaire.

Le risque calculé d'un investissement est autorisé par la Sharia, en revanche


l'interdiction des contrats à terme impliquant le Gharar et le Maysir vient du fait que le
risque de fausse anticipation d'évolution des marchés pourrait remettre en cause la
réalisation de transactions basées sur l'incertitude, la spéculation, ou même la détention
délictuelle d'une information privilégiée et préalable. Les juristes musulmans justifient
également la prohibition de ces transactions par la nécessité d'orienter les fonds
disponibles au financement de l'économie réelle, au lieu de les laisser alimenter les
bulles financières vides de toute productivité et de richesse utile.

actif sous-jacent, réel ou théorique, généralement financier.


20
https://fr.wikipedia.org/wiki/Swap_(finance), 2012, Le swap (de l'anglais to swap : échanger) ou l'échange financier :
est un contrat d'échange de flux financiers entre deux parties, qui sont généralement des banques ou des institutions
financières.
Les quatre contrats les plus courants sont :
Le swap de taux d'intérêt standard, taux variables contre taux fixes, (en anglais : plain vanilla interest rate swap)
qui échange les intérêts d'un prêt ou dépôt notionnel à taux variable contre des intérêts à taux fixe ;
Le swap de devises (Cross Currency Swap ou Currency Interest Rate Swap (CIRS)), par lequel on échange des
taux d'intérêt à moyen ou long terme libellés dans deux devises différentes ;
Le crédit default swap (appelé communément « CDS »), qui échange une protection sur le risque de crédit
d'un émetteur d'obligations contre des versements périodiques et réguliers pendant la durée du swap ;
Le swap sur matière première, qui échange un prix fixe, déterminé au moment de la conclusion du contrat, contre un
prix variable, en général calculé comme la moyenne d'un indice sur une période future.
13
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

2-3-3 Interdiction des investissements illicites

La Sharia exige également que tout musulman ne peut traiter des biens jugés illicites
ou Haram. En effet, il existe des exigences quant à la nature de l'activité dans laquelle
un investissement demeure conforme aux impératifs moraux et religieux tels que
dictés par l'Islam. Ainsi, les jeux de hasard, les activités en relation avec l' alcool, avec
l'élevage porcin ou encore avec l'armement, avec l'industrie cinématographique
suscitant ou suggérant la débauche et les activités liées à la pornographie en particulier
constituent des secteurs d'investissement prohibés dans l'Islam22. On retrouve ce
principe d'exclusion dans la finance éthique en faveur du développement durable et
dans l'investissement socialement responsable.

Du point de vue financier, les sous-jacents de tout type de contrats doivent également
être conformes à la Sharia. Typiquement, dans le cadre d'une prise de participation
sous la forme d'actions, un certain nombre de secteurs dont les activités sont
considérées comme illicites sont à exclure de l'univers d'investissement.

2-3-4 Principe du partage de profits et de pertes

La finance islamique est souvent qualifiée de « participative », à partir du


fonctionnement des contrats de participation. Elle a mis en place un système basé sur
le Partage des Pertes et des Profits (appelé communément le principe des « 3P »). Ce
système permet d'associer le capital financier au capital humain, et exige que la
participation doit être fixée dans une proportion et non par un bénéfice à la signature
du contrat.

Plus concrètement, un investisseur doit confier ses fonds à un entrepreneur avec qui il
partagera les bénéfices en fonction de la performance de l'actif sous-jacent, il devra
également partager toute perte éventuelle avec cet entrepreneur si celle-ci n'est pas due à
une négligence ou une faute grave de ce dernier. Ainsi le client d'une banque Islamique
a pratiquement un statut d'actionnaire dans les investissements liés à ses contrats et

21
www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2016.
14
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

son revenu prend la forme de dividende. C'est dans ce sens que la finance islamique
est considérée comme étant liée au capital-risque et au private equity23.

2-3-5 L’asset banking

Toute transaction financière doit être sous-entendue par un actif pour être valide selon
la Sharia. La tangibilité de l'actif signifie que toute opération doit être obligatoirement
adossée à un actif tangible, réel, matériel et surtout Détenu.
Ce principe de l'Asset Backing permet de renforcer le potentiel en termes de stabilité et
de maîtrise des risques et rassure notamment quant aux problématiques de déconnexion
de la sphère financière à la sphère réelle.

Le principe de la tangibilité des actifs est également une manière pour la finance
islamique de participer au développement de l'économie réelle par la création d'activité
économique dans les autres domaines.

2-4 Le rôle du Comité de Conformité Sharia – CCS « sharia board »

La plupart des institutions financières islamiques et des banques conventionnelles


offrant des produits Islamiques disposent d'un comité de conformité, appelé
communément « Sharia Board », qui établit de façon indépendante les conditions de
validité des transactions au regard des règles et principes de la Sharia.

Ce comité est un organe collégial composé en général de 4 à 7 oulémas (savants de la


Sharia), qui ont tous une compétence avancée en matière bancaire et financière. Selon
l'institution financière, les membres des comités peuvent ne pas être permanents, et se

22
www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2016.
23
https://fr.wikipedia.org/wiki/Capital-investissement , 2013, Le capital-investissement est une activité financière consistant
pour un investisseur à entrer au capital de sociétés qui ont besoin de capitaux propres. Le terme de capital-investissement
concerne généralement l'investissement dans des sociétés non cotées en bourse (d'où son nom de capital non coté ou de
private equity en anglais en opposition au terme public). Les sociétés qui constituent un portefeuille de participations en
réalisant des opérations de capital-investissement sont des sociétés de portefeuille ou des fonds d'investissement.
Le capital-investissement se décline sous plusieurs formes (définition sur le site de l’AFIC: http://www.afic.asso.fr) :
Le capital-risque pour financer le démarrage de nouvelles entreprises.
Le capital-développement pour financer le développement de l'entreprise.
Le capital-transmission ou LBO destiné à accompagner la transmission ou la cession de l'entreprise.
Le capital-retournement pour aider au redressement d'une entreprise en difficulté.
15
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

réunir périodiquement, afin d'examiner la conformité des produits et des processus. Il


est fréquent que des oulémas siègent aux Sharia Boards de multiples institutions, et
certains juristes de renommée internationale font partie de plus d'une quinzaine de
comités24.

Les oulémas du comité sont chargés d'approuver les différentes opérations ou produits
offerts par la banque islamique. Ils examinent également en détail la structure et la
documentation juridique des transactions, ainsi que les caractéristiques des produits
qui leur sont soumis.

Le Sharia Board est un élément clé de la structure d'une institution financière


islamique. Par leur pouvoir, les oulémas peuvent avoir une influence forte sur le
développement de ces institutions qu'ils conseillent. Leur indépendance par rapport aux
dirigeants de la banque et leur autorité leur permettent de rejeter toute transaction
jugée contraire à la Sharia. En outre, le comité peut être appelé à porter un jugement
sur les cas individuels qui lui sont soumis, visant à déterminer si des demandes
spécifiques des clients d'affaires sont acceptables à l'institution.

Bien que l'ensemble des oulémas s'accordent sur les grands principes fondamentaux de
la finance islamique, quelques opinions et interprétations avancées peuvent différer
entre différents Sharia Boards. Cela empêche l'harmonisation des produits ou des
procédures financières islamiques. En effet, selon l'institution financière, certains
requièrent une adhésion stricte aux principes religieux, d'autres sont plus ouverts aux
exigences du marché. La nomination des oulémas dans les comités religieux pourrait
se révéler un des plus grands défis à relever par la finance islamique.

C'est pour cette raison que dans des pays comme la Malaisie, la Banque Centrale a
créé un Sharia Board central qui statue sur la conformité des produits financiers. En
parallèle, chaque institution peut avoir son propre Sharia Board, mais elle doit, en
premier lieu, se conformer aux normes édictées par ce Sharia Board central. Aux pays

24
http://www.finance-muslim.com/2009/04/role-fonctionnement-sharia-board, 2015.
16
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

du Golfe, la cohérence est assurée par le fait que la plupart des Oulémas siègent dans
plusieurs Sharia Boards à la fois, et émettent par conséquent des fatwas conformes à
travers les différentes institutions financières.

3- Les principaux produits et comptes de placement de la finance islamiques

Dans le paragraphe précédent, nous avons vu les bases sur lesquels repose la finance
islamique. Nous allons voir dans cette section les différents mécanismes juridico-
financiers que les banques islamiques et les filiales islamiques des banques
conventionnelles ont développé pour rester dans la légalité islamique. En effet, la
mobilisation et l'emploi des capitaux dans la finance islamique reposent sur des
concepts juridiques différents de ceux des banques conventionnelles. Au cours de
son développement, la finance islamique a créé plusieurs instruments de financement
et de placement afin de satisfaire les besoins de leurs clients.

La majorité des experts de la finance islamique s’accorde à dire qu’il existe deux types
de produits financiers islamiques : Les produits basés sur le principe des 3P et ceux
basés sur le principe du coût plus marge. C’est pour cette raison que nous présenterons
de manières scindées les mécanismes et les schémas des deux types de produits
financiers conformes à la Charia.

3-1 Les produits financiers islamiques comprenant un système de Partage des


Pertes et Profits (3P)

3-1-1 MUDARABA

La Mudaraba est une technique de financement utilisée par les banques islamiques. La
banque fournit la totalité du capital à un entrepreneur pour le financement d’un projet.
En contrepartie ce dernier fournit son savoir-faire et son capital humain. Les profits sont
partagés in-fine selon un ratio préétabli. Les pertes sont entièrement supportées par
la Banque sauf en cas de négligence, fraude ou mauvaise exécution du contrat. Ce type
de contrat est souvent utilisé pour des transactions à court terme pour tout ce qui touche
17
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

au fond de roulement.

Du côté du Passif des banques, il existe aussi de tels contrats, mais ceux-ci sont
illimités. La banque a le droit d’utiliser les fonds des déposants pour un large panel de
projets.

Cette combinaison actif-passif de ce type de contrat est appelée Mudaraba two-tiers25.

3-1-2 MUSHARAKA

La Musharaka est un contrat entre la banque et le client, en vertu duquel la banque et le


client apportent chacun des capitaux en vue d'un projet spécifique. Les partenaires
apportent les fonds, mais seul un d'eux, dispose de la charge de la gestion du projet.

Les conditions de partage des profits sont prédéfinies. La répartition des bénéfices
réalisés est au prorata. Le remboursement obéit à un tableau d'amortissement qui
comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette
opération. Les pertes sont partagées en fonction de l'apport en capital investi.

Dans le cas d’un DIMINISHING MUSHARAKA, l’entrepreneur peut racheter


Progressivement les parts de la banque26.

Les contrats Musharaka et Mudaraba sont les plus recommandés par les jurisconsultes
musulmans, car ils répondent au principe d’équité dans la prise de risque et sa
rémunération. Malgré cela et mise à part les diminishing Musharaka, ces types de
financement sont rarement utilisés dans la pratique en raison de leur fort degré de
risque et d’incertitude des profits. De plus, comme nous l’avons vu précédemment, il
existe un fort risque d’agence, d’asymétrie d’information et d’aléa moral dans ce genre
de contrat. En effet, l’entrepreneur peut être tenté de falsifier les résultats afin
d’améliorer son profit et / ou négliger la gestion du projet vu qu’il n’a pas à subir les
pertes (uniquement pour un contrat Mudaraba).

25
Karich I, « Le système financier islamique : de la Religion à la Banque ».Bruxelles. Édition Larcier, 2002. p.65.
26
www.financialislam.com/diminishing-musharakah.html, 2012.
18
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

3-2 Les produits financiers islamiques basés sur le principe du coût plus
marge

3-2-1 MURABAHA

La Murabaha est un contrat de vente, entre un vendeur et un acheteur, par


lequel ce dernier achète les biens requis par un acheteur et les lui revend à un
prix majoré. Les bénéfices (marge bénéficiaire) et la période de remboursement
(versements échelonnés en général) sont précisés dans un contrat initial. Cela
permet à un client d'acquérir un bien sans contracter un emprunt avec intérêt.
Les conditions de vente telles que la marge bénéficiaire pour le vendeur ou les
détails de remboursement des échéances sont prédéfinies entre les différentes
parties27.

3-2-2 IJARA

L'Ijara est un mode de financement à moyen terme par lequel la banque achète
des machines et des équipements puis en transfère l'usufruit au bénéficiaire
pour une période durant laquelle elle conserve le titre de propriété de ces biens.
L'Ijara est l'équivalent du contrat crédit-bail. Toutefois, il y a quelques
différences qu'il convient de souligner. Ce qui le diffère du crédit bail, c'est
l'absence de pénalité en cas de non paiement mensuel ou en cas de retard car
les pénalités qui surviendraient pour ces motifs seraient considérées comme des
intérêts, or la finance islamique réfute ce procédé. Les conditions de contrat
sont prédéfinies, en cas de modification d'une des conditions, même avec
l'accord des deux parties, un nouveau contrat doit être réalisé avec les nouvelles
conditions28.
3-2-3 ISTISNA

L'Istisna est un moyen de financement progressif. L’Istisna’a est défini comme un

27
Wadi MZID Directeur à Banque Zitouna, Tunisie « La Finance islamique : Principes fondamentaux et apports potentiels dans
le financement de la croissance et du développement », publié sur le site www.rh.banquezitouna.com/upload/1451918489.pdf,
2016.
19
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

contrat par lequel le Client, en tant que « Acquéreur Final » ou « Maitre d’Ouvrage » «
Mostasni’i » souhaite acquérir un bien nécessitant un processus de fabrication. La
Banque en tant que « Vendeur » ou « Maitre d’œuvre » « Sani’i » s’engage à acheter les
matières premières et à livrer le bien à fabriquer selon une description prédéfinie des
caractéristiques produit, à un prix fixé et payable selon les modalités convenues au
Contrat.

Dans la Pratique, pour le financement via cette technique, les Banque Islamiques
opèrent par des contrats d’Istisna’a Parallèle où les travaux de fabrication sont sous-
traités un constructeur dans le domaine (sous-traitant) pour la réalisation du bien
souhaité par le client ou l’Acquéreur final. Dans ce cas, la banque aura une double
Casquette :
 Sani’i: Pour l’exécution des travaux et ce dans sa relation avec son
Client (Mostasni’i) ;
 Mostasni’i: Pour transmettre les caractéristiques souhaités du
bien dans sa relation avec le Sous-Traitant (Sani’i)

L’utilité de ce mode de financement est de financer des projets et des biens nécessitant
un processus de fabrication assez long conformément à un cahier de charge. Ainsi que la
facilité de paiement avec différents modes de règlement.

Pour que ce produit soit conforme à la Charia, l’activité du projet ou la nature du bien
objet du contrat doit être licite. En plus de l’engagement du vendeur à manufacturer le
bien conformément au cahier de charge29.

28
www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/ijara, 2014.
29
www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/istina, 2014.
20
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

3-2-4 SALAM

Le Salam est un contrat généralement de court terme par lequel une institution
financière verse, d'avance, les montants correspondant à la livraison future d'une
quantité définie de marchandises. Un Salam est principalement utilisé pour le
financement des marchandises.
Il est semblable à un contrat à terme où la livraison est à une date future en échange du
paiement au comptant30.

3-3 SUKUKS

Le mot Sukuk se rapporte communément à l’équivalent islamique des obligations.


Cependant, contrairement aux obligations conventionnelles, qui confèrent simplement
la propriété d’une dette, le Sukuk accorde à l’investisseur une part d’un actif, ainsi que
des flux de trésorerie et des risques proportionnés. En tant que tels, les titres Sukuk
respectent les lois islamiques parfois appelées principes de la Charia, qui interdisent la
facturation ou le paiement d’intérêts.

L’apparition des Sukuk a été l’un des développements les plus importants sur les
marchés islamiques de capitaux au cours des dernières années. Plus simplement, les
instruments Sukuk agissent comme un pont. Ils relient leurs émetteurs, principalement
les fonds souverains et les grandes sociétés au Moyen-Orient et dans le Sud-Est
asiatique, avec un grand nombre d’investisseurs, dont beaucoup cherchent à diversifier
leurs avoirs au-delà des classes traditionnelles d’actifs.

Les investisseurs locaux et ou étrangers, suivant le type d’émission, achètent des


Sukuk ayant des structures variées approuvées par les conseils d’administration des
spécialistes de la jurisprudence musulmane de la Charia.

L’émission de Sukuk a prouvé sa capacité de résistance durant les périodes récentes de

30
www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/salam, 2014.
21
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

turbulence sur les marchés mondiaux de capitaux. L’émission de Sukuk a augmenté de

14,9 milliards à 23,3 milliards d’USD en 2009, avec l’Asie qui a montré une puissance
particulière. Malgré tout, le marché des Sukuk est encore une niche, avec un énorme
potentiel de croissance. Le taux de croissance des Sukuk est actuellement de 10 à 15%
sur les marchés financiers mondiaux.

Les SUKUKS sont considérés à la fois comme un instrument de financement et de


placement31.

3-4 Les instruments de placement

3-4.1 Les comptes d’investissement

Il existe deux sortes de compte d’investissement. Le premier est nommé compte


« Restreint » car il permet à son détenteur de définir l’allocation de ses actifs. Le
second est appelé non-restreint car il délègue l’entière gestion de ses actifs à la banque.

Le déposant accepte que la banque gère son argent en contrepartie de frais de gestion
appelé frais de MUDARIB qui vient de MUDARABA, ce qui veut dire partage des
pertes et profits en arabe. Ces frais sont fonction du profit de la banque.
Avec l’ensemble des dépôts, la banque créée un ou plusieurs fonds d’investissements
dans lesquels le dépositaire n’a aucun droit de regard et de gestion pour le compte non
restreint alors qu’il peut décider de l’allocation de ses fonds avec un compte restreint.

Pour ces deux cas de placement, ni le capital ni le taux de rendement ne sont garantis.

La durée des dépôts varie entre 1 mois et 5 ans. Si le détenteur du compte se retire
avant la fin de l’échéance il partage les pertes, mais pas les profits que le fond aura pu
générer.

31 27
Définition de la Banque Islamique de Développement « BID »
http://thatswhy.isdb.org/irj/go/km/docs/documents/IDBDevelopments/Internet/thatswhy/fr/sukuk/what-is-sukuk.html, 2013

22
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Ces deux types de placement peuvent être formalisés par un titre c’est ce qui est appelé
les bons d’investissement, ou par un simple placement dans un compte
d’investissement étalé sur une période bien déterminé, ce genre de placement est
appelé dépôt d’investissement.

3-4.2 Les comptes d’épargne

En plus des comptes d’investissements, il existe les comptes d’épargne32 qui sont des
dépôts à vue. Ils peuvent être rémunérés via les profits de la Banque pour autant que la
Banque elle-même ait tiré ses revenus d’opérations réalisées en harmonie avec les
principes de la Chari’a. Il s’agit souvent d’opérations de court terme à faible risque.
Il n’y a pas de garantie de rémunération : si les opérations ne sont pas profitables les
dépôts ne seront pas rémunérés. Si les opérations sont perdantes, les dépôts pourront
en être affectés.

32
http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/, 2013

23
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

Dans ce deuxième chapitre, nous allons décrire l’évolution du cadre règlementaire


régissant l’activité bancaire en Algérie depuis l’indépendance à nos jours, d’une part, et
les principaux évènements ayant lieu et leurs répercussions sur l’activité des banques en
Algérie, d’autre part.

1. Aperçu, historique et cadre règlementaire du système Bancaire Algérien

La constitution du système bancaire Algérien est passée par deux principales étapes. La
première se caractérise par la nationalisation des banques Française après l’indépendance
et la création de nouvelles banques publiques, quant à la deuxième, elle se définit par
l’ouverture sur le secteur privé national et international (libéralisation).

Le processus de nationalisation du secteur bancaire Algérien en 1962 a commencé par la


création de la Banque centrale d’Algérie à la place de Banque de l’Algérie qui existait
auparavant et ce au terme de la loi 62-144 du 13/12/1962 et la création d’une monnaie
nationale appelé le Dinar Algérien.

Ce processus s’est étendu aux autres banques telles que la Banque Algérienne de
Développement ex CAD (Caisse Algérienne de Développement) et la Caisse Nationale
d’Epargne et de Prévoyance CNEP. D’autres sociétés ont été créées par la suite à savoir
le Crédit Populaire d’Algérie CPA et la Banque Extérieur d’Algérie BEA. La gestion de
ce secteur financier a été attribuée au Trésor Public et à l’organe de planification.

Cet arsenal bancaire a été mis à la disposition exclusive des pouvoirs publics dans un but
de développer l’économie nationale et les entreprises publiques.

A partir des années 1970, l’Etat Algérien a pris la décision de spécialiser chaque Banque
dans un secteur d’activité bien précis et bien définit.

La première loi régissant l’activité Bancaire et financière a vu le jour en date du


19/08/1986 sous le numéro 86-12. Auparavant, le secteur financier était règlementé par
la loi 62/144 portant la création et fixant les statuts de la Banque Centrale d’Algérie, les
24
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

lois des finances de 1970 et 1971 et en fin la loi 80-05 modifiée et complétée relative à
l’exercice de la fonction de contrôle par la cour des comptes.

La loi 88-01 du 12/01/1988 relative à l’orientation des entreprises publiques


économiques a abrogé la loi sur le régime des banques de 1986 modifiée et complétée.
L’Etat en 1988 a effectué une vaste restructuration des grandes entreprises publiques en
les transformant en sociétés par action, d’où l’avènement d’autres banques publiques
telles que la Banque de Développement Rural BADR issue de la BNA et la Banque de
Développement Local BDL issue du CPA.

Le secteur bancaire Algérien a connu un bouleversement total après l’apparition de la loi


90-10 du 14/04/1990 relative à la monnaie et au crédit. En effet, cette loi définit
clairement et encadre avec précision le nouveau système financier Algérien. Cette loi a
permis entre autre à l’ouverture de l’activité bancaire au capital privé national et
étranger. Cette loi ne fait plus de différence entre une banque publique ou privée et
considère les deux entités comme des sociétés à part entière soumise au cadre
règlementaire en vigueur. L’obtention de l’agrément était une condition préalable à toute
activité financière. Le trésor public est devenu propriétaire des actions des banques
publiques.

Cette loi est restée pendant longtemps l’un des piliers qui définit les missions et rôles de
la Banque Centrale d’Algérie qui devient la Banque d’Algérie en sa qualité de la Banque
des Banques primaires et acteur dans la gestion de la politique monétaire du pays. Elle a
prévu l’autonomie de la Banque Centrale, la régulation du système bancaire par des
autorités administratives indépendantes et la séparation entre l’autorité de règlementation
et d’agrément des banques et l’autorité de supervision. Dans un autre, elle a défini les
règles de gestion des banques primaires, les opérations de banque et les infractions à
l’activité bancaire.

Cette loi ne fait plus référence aux banques islamiques, ces dernières disposent du même
cadre juridique prévu par cette loi, donc, ne sont plus soumises à un cadre juridique
spécifique.

Les opérations de banque sont exercées exclusivement par les banques primaires et les
établissements financiers. La spécialisation n’est plus exigée et donc les banques et les
25
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

établissements financiers sont libres pour définir le type de clientèle à cibler ou les
secteurs d’activités à viser.

Cette loi a permis l’apparition de plusieurs Banques Nationale à capitaux privés et


étranger.

L’ordonnance N°03-11 du 26/08/2003 relative à la monnaie et au crédit avait porté des


modifications à la loi 90-10 tout en abrogeant cette dernière. Elle a étendu son champ
d’intervention à d’autres concepts tel que le secret professionnel, les mouvements de
capitaux et les changes et la protection des déposants.

La banque d’Algérie à travers le règlement n°04-01 du 4 mars 2004 a exigé un capital


minimum aux banques exerçant en Algérie. Les Banque, visées à l’article 70 de
l’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003, constituées sous forme de société par actions de
droit Algérien, doivent disposer, à leur constitution, d’un capital libéré en totalité et en
numéraire au moins égal à deux milliards cinq cent millions de dinars (2.500.000.000
DA).

Cette exigence en matière de capital minimum a été revue à la hausse à travers le


règlement Banque d’Algérie n° 08-04 du 23 Décembre 2008. Les banques, constituées
sous forme de société par actions de droit Algérien, doivent disposer, à leur constitution,
d’un capital libéré en totalité et en numéraire au moins égal à Dix milliards de dinars (10
000 000 000 DA).

La dernière modification apportée sur la loi fondamentale relative à la monnaie et au


crédit est datée du 26/08/2010 sous la référence 10-04. Elle a apportée des modifications
approfondies comme :

 Limiter la participation étrangère dans le capital d’une banque à hauteur de 49%


au maximum. Les 51% restant doivent être constitués la partie du capital privé au
public national ;

 L’Etat détient le droit de participer au sein des organes sociaux des banques
privées sans droit de vote ;

 Le droit de préemption attribué à l’Etat en cas de vente d’une banque privée ;

26
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

 Les cessions d’actions doivent recueillir au préalable l’accord de la Banque


d’Algérie ;

 La banque d’Algérie aura à veiller à la stabilité des prix et doit établir la balance
des paiements et arrêter la position financière extérieure de l’Algérie ;

 Les banques doivent mettre en place un dispositif de contrôle interne et de


contrôle de conformité ;

 La banque d’Algérie organise et gère une centrale des risques des entreprises, une
centrale des risques des ménages et une centrale des impayés.

2. Contexte général du système Bancaire Algérien

Le système bancaire Algérien compte 20 banques et succursales agréées par la Banque


d’Algérie au 04/01/201533. Parmi ces banques, figure :

 Six (6) banques publiques, dont la Caisse d'épargne


 Neuf (09) banques privées
 Une (01) banque à capitaux mixtes (AL BARAKA et
 Quatre (04) Succursales de banques étrangères.

Parmi ces Banques, il figure deux banques commercialisant à 100% des produits
islamiques à savoir :
 Al Baraka Bank; et
 Al Salam Bank.

Deux autres banques mixtes, commercialisent à la fois les produits islamiques et les
produits conventionnels, à savoir :
 La Housing Bank ; et
 La Algeria Gulf Bank.

33 www.bank-of-algeria.dz/html/banque.htm, 2015
27
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

Tableau N°01 : Les banques et succursales agréées par la Banque d’Algérie

LES BANQUES PUBLIQUES ADRESSE

BANQUE EXTÉRIEURE D’ALGÉRIE "BEA" Siège Social : 48, Rue des Frères Bouadou,
Bir Mourad Raïs - Alger

BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE "BNA" Siège Social : 8, Boulevard Ernesto Che


Guevara, Alger

BANQUE DE L’AGRICULTURE ET Siège Social : 17, Boulevard Colonel


DU DÉVELOPPEMENT RURAL "BADR" Amirouche, Alger

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL "BDL" Siège Social : 5, rue Gaci Amar, Staoueli,
Alger

CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE "CPA" Siège Social : 2, Boulevard Colonel


Amirouche, Alger
CAISSE NATIONALE D’ÉPARGNE ET DE Siège Social : Lot n°2 Garidi, Kouba - Alger
PRÉVOYANCE "CNEP BANQUE"

LES BANQUES MIXTES ADRESSE

BANQUE AL BARAKA ALGERIE Siège Social : Haï Bouteldja Houidef, Villa n°


1 Rocade Sud, Ben Aknoun - Alger

LES BANQUES PRIVEES ADRESSE

ARAB BANKING CORPORATION ALGERIE Siège Social : 54, Avenue des Trois Frères
"ABC" Bouadou (ex ravin de la femme sauvage) Bir
Mourad Rais, Alger

NATIXIS ALGERIE Siège Social : 62, Chemin Drareni, Hydra,


Alger

SOCIETE GENERALE ALGERIE Siège Social : Résidence El Karma 16105 Gué


de Constantine
-Alger- BP : 55 Bir Khadem

CITYBANK N.A. ALGERIA Siège Social : 7, Rue Larbi Allik, Hydra, Alger
(SUCCURSALE)

ARAB BANK PLC ALGERIA Siège Social : Boulevard Benyoucef


Benkhedda,
(SUCCURSALE) Sidi Yahia n°46 - Alger

B.N.P.-PARIBAS EL DJAZAIR Siège Social : 10, Rue Abou Nouas, Hydra -


Alger

TRUST BANK ALGERIA Siège Social : 70, Chemin Larbi Allik, Hydra -
Alger - BP 772

GULF BANK ALGERIA Siège Social : Haouche Route de Chéraga,

28
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

BP 26 bis Delly Ibrahim - Alger

THE HOUSING BANK FOR TRADE AND Siège Social : 16, Ahmed Ouaked, BP 103,
FINANCE-ALGERIA code postal n°16320 Delly Ibrahim - Alger

FRANSABANK EL-DJAZAIR Siège Social : 45 B. Lot Petite Provence,


Sidi Yahia - Hydra - Alger

CREDIT AGRICOLE CORPORATE Siège Social : Tour Business Center, Pin


ET INVESTISSEMENT BANK – ALGERIE Maritime, Mohammadia - Alger

(SUCCURSALE)

AL SALAM BANK - ALGERIA Siège Social : 233 Rue Ahmed Ouaked Dély
Brahim - Alger

H.S.B.C. ALGERIA (SUCCURSALE) Siège Social : Business Center, Pins maritime


El-Mohammadia - Alger
Source : www.bank-of-algeria.dz/html/banque.htm, 2015.

L'entrée en activité de banques privées et leur développement ont permis l'émergence


d'un environnement concurrentiel tant au niveau du marché des ressources, qu'au niveau
du marché de crédits et celui des services bancaires. Néanmoins, la faillite de deux
banques privées à capitaux nationaux au cours de l'année 2003 a eu pour résultat la
baisse de la part des banques privées aussi bien au niveau du marché de ressources que
du marché de crédits.
Ces deux évènements, à savoir la liquidation de deux banques privées par la
Commission Bancaire en 2003, avaient des retombés négatives sur le développement des
Banques privées en Algérie. La part de ces dernières a connu une baisse considérable
durant l’année 2003.

L’analyse ci-après nous montre clairement comment les banques privées ont été affectées
par ces deux evènements entre l’année 2000 et 2003.

2.2 Impact sur l’activité collecte de ressource

L'activité collecte de ressources des banques a connu un développement appréciable de


2000 à 2003 en passant de 1 441 852 Milliards de dinars à 2 443 452 Milliards de Dinars
soit 84% de croissance. L’analyse de la croissance des ressources des banques durant
cette période montre que la part des banques privées a connu une augmentation entre
2000 et 2002 en gagnant de plus en plus des points par rapport aux banques publiques, en

29
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

passant de 5.2% du total ressources en 2000 à 12.5% en 2002. Durant l’année 2003, la
tendance s’est renversée, les banques privées ont enregistré des fuites de ressources de
presque de la moitié, en passant à un niveau de 5.6% du total ressources.

Tableau N°02 : La collecte des ressources par les banques 2000-2003


En milliards de dinars 2000 2001 2002 2003
Banques publiques 438 244 499 174 548 130 648 771
Dépôts à vue Banques privées 29 258 55 753 94 038 70 816
Total Dépôts à vue 467 502 554 927 642 168 719 591
Dépôts à Banques publiques 928 468 1 152 012 1 312 962 1 656 684
terme Banques privées 45 882 82 994 172 229 67 177
Total Dépôts à terme 974 350 1 235 006 1 485 191 1 723 861
Total ressources 1 441 852 1 789 933 2 127 359 2 443 452
Ressources Banques publiques 94.8% 92.2% 87.5% 94.4%
collectées Banques privées 5.2% 7.8% 12.5% 5.6%
Source : www.bank-of-algeria.dz/doc/5-03.doc, 2015.

2.3 Impact sur l’activité distribution des crédits

Le total des crédits à l'économie est passé de 993 053 Milliards de Dinars en 2000 à
1 378 252 Milliards de Dinars en 2003 soit une croissance de 39%. Les banques
publiques ont accordé eux seules 97.3% des crédits contre 2.7% pour les banques privées
et ce durant l’année 2000. En 2000 à 2002, la part des banques privées a connu une
croissance considérable en passant de 2.7% à 14.3%. Durant l’année 2003, avec la
liquidation des deux banques privées à capitaux nationaux à savoir El-Khalifa Bank et la
Banque Commerciale et Industrielle d'Algérie (B.C.I.A.), la part de financements de
l’économie par les banques privées a diminuer d’une manière remarquable pour atteindre
7.2%. Ce résultat a donné plus d’avantages au développement du secteur bancaire
public.

A partir de 2003, les banques publiques assurent presque la totalité du financement du


secteur public. En outre, leur part dans le financement du secteur privé est en
augmentation passant de 67 % en 2002 à 83,2 % en 2003.

30
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

Tableau N°03: La distribution des crédits par les banques 2000-2003


En milliards de dinars 2000 2001 2002 2003
Crédits au Banques publiques 701 812 735 098 715 834 791 494
secteur public Banques privées - 4 989 - 199
Total des crédits au secteur public 701 812 740 087 715 834 791 693
Crédits au Banques publiques 264 872 297 916 368 956 487 740
secteur privé Banques privées 26 369 39 696 181 252 98 819
Total des crédits au secteur privé 291 241 337 612 550 208 586 559
Total des crédits 993 053 1 077 699 1 266 042 1 378 252
Crédits Banques publiques 97.3% 95.9% 85.7% 92.8%
distribués Banques privées 2.7% 4.1% 14.3% 7.2%
Source : www.bank-of-algeria.dz/doc/5-03.doc, 2015.

3. Contexte des Banques Islamiques en Algérie

Comme c’est déjà indiqué, le système bancaire Algérien compte deux banques
commercialisant à 100% des produits islamiques :

3.1 La Banque Al Baraka d'Algérie 34

Elle est le premier établissement bancaire à capitaux mixtes (publics et privés). Créée le
20 mai 1991, avec un capital de 500.000.000 DA augmenté à 10 000 000 000 DZD en
2009, la Banque a entamé ses activités bancaires proprement dites durant le mois de
septembre 1991.

Ses actionnaires sont la Banque de l'Agriculture et du Développement Rural (Algérie) et


le Groupe Dallah Al Baraka (Arabie Saoudite). Elle est habilitée à effectuer toutes les
opérations bancaires, de financement et d'investissement, en conformité avec les
principes de la chari'a islamique.

Elle compte 25 agences sur son réseau national.

3.2 Al Salam Bank Algeria 35

Elle est la deuxième banque 100% islamique créée en date du 08/06/2006 et agréée par la
Banque d’Algérie en date du 10/09/2008. Son activité a débuté le 20/10/2008. Elle est
dotée d'un capital 100% étranger (Emirats arabes unis) de 7.2 milliards de dinars

34 http://www.albaraka-bank.com/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=218&Itemid=28, 2015
35 http://www.alsalamalgeria.com/?path=catalogue.produits.famille.3, 2015
31
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

algériens, capital qui est augmenté en 2009 à 10 milliards de dinars algériens. La banque
entend bien investir les créneaux de la finance islamique. Elle dispose actuellement 6
Agences dont deux sur Alger.

D’autres banques conventionnelles ont pris l’initiative d’ouvrir des fenêtres islamiques
pour la commercialisation des produits islamiques comme c’est le cas de :

 GULF BANK ALGERIA « AGB » ; et

 THE HOUSING BANK FOR TRADE AND FINANCE ALGERIA « HBTFA ».

Le principe fondamental de ces deux banques islamiques repose sur l’intervention directe
de la Banque dans les transactions financées par elle. La rémunération qu’elle perçoit se
justifie soit par :

 Sa qualité de copropriétaire aux résultats du projet financé (pertes ou profits) dans


le cas d’une MOUDHARABA ou d’une MOUCHARAKA ; ou

 La prestation de commercialisation ou de location de biens préalablement acquis


par elle, dans le cas d’une MOURABAHA, d’un IDJAR ou d’un SALAM ; ou
enfin

 La fabrication/construction de biens meubles ou immeubles par ses soins ou par


des tiers, dans le cas d’un ISTSINA‘A.

La règle générale est que la monnaie, n’est, du point de vue islamique, qu’un simple
intermédiaire et instrument de mesure dans les échanges de produits. Même si, en
parallèle, elle assure une fonction de réserve de valeur, elle ne peut produire de surplus
que dans la mesure où elle est transformée préalablement en bien réel.
Donc, la marge bancaire n’est considérée comme licite par la Chari’a islamique que dans
la mesure où elle est générée par l’une des activités suivantes : Vente - Participation -
Location – Fabrication.
Ces Institutions financières islamiques ont une double vocation commerciale et
financière. Loin de se cantonner dans la mission classique d’intermédiation financière,
elles interviennent dans les activités de création, transformation et commercialisation des
richesses en tant que parties prenantes à part entière.
Cette double vocation est illustrée sur les conventions de financement par l’existence de
32
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

deux types de clauses dans régissant la relation entre la Banque Islamique et ses
partenaires :

 Des clauses financières fixant le montant, la durée et les conditions générales


d’utilisation et de renouvellement de la ligne de financement ;

 Des clauses commerciales, fixant les modalités de la transaction et/ou opération


effectuée dans le cadre de la ligne de financement précitée.

Néanmoins, il est important de souligner que toutes les lois en vigueur ne distinguent
plus entre une banque conventionnelle et une banque islamique. Le législateur ne fait
référence qu’au terme Banque et activité bancaire.

Vis-à-vis de la Banque d’Algérie, toutes les banques de la place sont traitées de la même
manière en terme d’arsenal juridique et plus précisément la loi sur la monnaie et le crédit
modifiée et promulguée référencée 10-4. Les états financiers sont les mêmes et le plan
comptable appliqué est le même pour toutes les banques sans aucune modification ni
exception.

Cette manière de faire montre clairement la politique suivie par les pouvoirs publics
envers les banques islamiques. En effet les banques islamiques, depuis la création de la
première banque en Algérie en 1991, sont considérées des entités économiques ayant les
mêmes caractéristiques d’une banque conventionnelle et soumises aux mêmes textes de
loi en vigueur. Les banques sont libres en matière de mise en place de nouveaux
produits, à conditions de les faire valider au préalable par la banque d’Algérie.

33
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART


DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

L’analyse des données des banques Algériennes permettra de positionner la part des
banques islamiques sur le marché bancaire Algérien, d’une part, et de déterminer et
comprendre les facteurs et les contraintes qui freinent le développement de cette finance
en Algérie. Ce diagnostic de la situation des banques islamiques sur le marché Algérien
aidera à prévoir leurs perspectives de développement et les moyens dont elles doivent se
procurer pour détenir plus de place sur le marché.

Pour se faire, il est important de savoir que cette étude repose sur des données réelles
extraites du service BOAL36 et les sites des banques concernées.

Toutes les banques ont été prises en considération mis à part les quatre (04) succursales
de banques étrangères37 pour faute de données et les institutions financières qui ne sont
pas versées dans le même segment.

L’étude repose sur des critères et indicateurs financiers significatifs à savoir :

 Les ressources : l’indicateur le plus significatif est les « Dettes envers la


clientèle à vue et à terme » qui est une rubrique du passif des bilans des banques.
Cet indicateur regroupe les postes suivants :

o Les comptes créditeurs à vue de la clientèle ;

o Les comptes d’épargne ;

o Les comptes de dépôts d’investissement ;

o Les dettes représentées par un titre (Les bons de caisse pour les banques
conventionnelles et les bons d’investissement pour les banques islamiques)

36 BOAL c’est l’abréviation de Bulletin Officiel des Annonces Légales.


37
Les Quatre succursales de banque sont : CITYBANK N.A. ALGERIA/ ARAB BANK PLC ALGERIA/ CREDIT AGRICOLE
CORPORATE ET INVESTISSEMENT BANK – ALGERIE/ et H.S.B.C. ALGERIA

34
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

 Les emplois : Deux rubriques importantes ont été sélectionnées de l’actif des
banques à savoir :

o Les prêts et créances sur la clientèle : qui regroupe tous les concours
accordés à la clientèle que ce soit islamiques ou classique, à terme ou à
court terme.

o Les participations : rubrique qui représente la part des banques dans


d’autres sociétés ou filiales. Elle est choisie car elle est utilisée par les
banques islamiques dans le cadre des financements MOUCHARAKA et
MOUDHARABA et par les banques conventionnelles.

 Le total bilan : Cette rubrique regroupe l’ensemble des postes du Bilan actif ou
passif. Elle donne un aperçu sur l’importance de ‘l’activité d’une banque.

L’analyse se fera de 2006 à 2014. Ce choix est motivé par la disponibilité de


l’information sur les états financiers des banques durant cette période. Plus que la durée
est plus longue plus les prévisions et l’analyse deviennent significatives.

Les banques qui ont ouvert des fenêtres islamiques seront considérées comme des
banques mixtes38 et ce vue la difficulté de distinguer, sur les états financiers, entre les
deux activités islamiques et conventionnelles. Toutes les rubriques du bilan regroupent
les deux activités en même temps. D’ailleurs, cette contrainte est l’une des
problématiques de la finance islamique en Algérie et reflète en partie le traité accordé par
les pouvoirs publics à cette finance émergente dans le monde entier.

1. Présentation des banques Algériennes et leurs données

1.1 La BADR BANQUE 39

La banque de l’agriculture et du développement rural est une institution financière


nationale publique avec un capital de 33 000 000 000DZD, issue du démembrement de la
banque nationale algérienne BNA. Elle est créée le 13/03/1982 par le décret présidentiel
portant la référence 82-106 du 13 mars 1982. La BADR a pour activité principale le

38Le terme Banque Mixte désigne la banque qui commercialise à la fois les produits conventionnels et islamiques, ou dans un
autre terme, la banque conventionnelle qui a ouvert une fenêtre islamiques.
39 www.badr-bank.dz/index.php?id=presentation, 2015.
35
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

développement des secteurs agricoles, de la pêche et des ressources halieutiques ainsi


que la promotion des zones rurales.

Elle est constituée initialement de 140 agence cédées par la BNA, son réseau compte
actuellement plus de 300 agences réparties sur tout le territoire national. Il est le réseau le
plus grand des banques Algériennes.

Tableau N° 04 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

B Dettes envers la clientèle 432 067,00 489 923,00 648 908,00


A TOTAL RESSOURCES 432 067,00 489 923,00 648 908,00
D Prêts et créances sur la clientèle 271 882,00 266 960,00 277 123,00
R Participations 2 860,00 3 281,00 3 361,00
TOTAL DES EMPLOIS 274 742,00 270 241,00 280 484,00
TOTAL BILAN 598 666,00 591 737,00 768 076,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

707 115,00 693 131,00 850 992,00 841 186,00 974 459,00 1 235 334,00
707 115,00 693 131,00 850 992,00 841 186,00 974 459,00 1 235 334,00
309 244,00 254 170,00 367 435,00 415 708,00 498 460,00 659 397,00
6 967,00 7 915,00 8 550,00 10 264,00 10 887,00 10 896,00
316 211,00 262 085,00 375 985,00 425 972,00 509 347,00 670 293,00
832 148,00 811 320,00 921 343,00 984 562,00 1 121 447,00 1 376 079,00

Source : BOAL et www.badr-bank.dz, 2015

36
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°01 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BADR banque a connu une évolution importante entre 2006 et 2014 sur tous les
plans ; ressources, emploies et total bilan.

40
1.2 La BDL BANQUE

La banque de développement local est une banque publique dotée d’un capital social de
15 800 000 000 DZD, elle a été créée à partir de la restructuration du crédit populaire
d’Algérie CPA en 1982. La BDL dispose d’un réseau de 150 agences judicieusement
implantées sur tout le territoire national, dont 145 traitant les opérations bancaires
attribuées aux banques et 05 dédiées aux prêts sur Gage, une activité dont la BDL a
l’exclusivité.

La BDL est d’abord la Banque des PME/PMI et du Commerce dans sa conception la plus
large et ensuite la Banque des professions libérales, des particuliers et des ménages.

40 www.bdl.dz/parcour.html, 2015.
37
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N°05 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

Dettes envers la clientèle 146 068,00 168 166,00 196 785,00


B
TOTAL RESSOURCES 146 068,00 168 166,00 196 785,00
D
Prêts et créances sur la clientèle 82 641,00 94 140,00 110 276,00
L
Participations 2 401,00 2 379,00 2 454,00
TOTAL DES EMPLOIS 85 042,00 96 519,00 112 730,00
TOTAL BILAN 224 482,00 258 127,00 308 074,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

231 178,00 255 353,00 291 575,00 300 634,00 387 837,00 578 607,00
231 178,00 255 353,00 291 575,00 300 634,00 387 837,00 578 607,00
134 316,00 153 279,00 197 771,00 268 276,00 376 511,00 469 393,00
2 491,00 2 656,00 4 740,00 4 725,00 4 827,00 5 217,00
136 807,00 155 935,00 202 511,00 273 001,00 381 338,00 474 610,00
349 731,00 372 751,00 433 030,00 451 528,00 567 359,00 706 240,00

Source : BOAL et http://www.bdl.dz/, 2015

Graphe N°02 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BDL banque a connu aussi une évolution nette entre 2006 et 2014 sur tous les plans ;
ressources, emploies et total bilan.

38
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

41
1.3 La BEA BANQUE

La Banque extérieur d’Algérie est une banque publique d’un capital de 100 Milliards de
Dinars Algérien. Elle a été créée en 1967 par l’ordonnance numéro 67-204. La BEA a
pour vocation le financement de tous les secteurs d’activités notamment des
hydrocarbures, de la sidérurgie, des transports, des matériaux de construction et des
services. La BEA compte 92 agences (segmentées en agences Corporate, particuliers et
universelles).

Tableau N°06 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

Dettes envers la clientèle 1 288 696,00 1 929 612,00 2 163 722,00


B
TOTAL RESSOURCES 1 288 696,00 1 929 612,00 2 163 722,00
E
Prêts et créances sur la clientèle 221 411,00 266 305,00 384 510,00
A
Participations 10 896,00 13 734,00 14 138,00
TOTAL DES EMPLOIS 232 307,00 280 039,00 398 648,00
TOTAL BILAN 1 490 045,00 2 115 972,00 2 379 225,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

1 765 778,00 2 057 408,00 2 221 361,00 1 886 745,00 1 721 313,00 2 137 486,00
1 765 778,00 2 057 408,00 2 221 361,00 1 886 745,00 1 721 313,00 2 137 486,00
418 246,00 434 608,00 564 666,00 580 656,00 760 362,00 877 652,00
11 604,00 9 467,00 24 185,00 23 861,00 21 592,00 22 492,00
429 850,00 444 075,00 588 851,00 604 517,00 781 954,00 900 144,00
2 182 538,00 2 367 626,00 2 636 705,00 2 307 759,00 2 111 443,00 2 581 393,00

Source : BOAL et www.bea.dz/, 2015.

41 www.bea.dz/presentationbea/presentation.html, 2015.
39
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°03 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BEA banque étant la banque principale de SONATRACH ce qui explique


l’importance de la variation des ressources et du total bilan. Ces deux derniers, sont très
affectés par la variation des recettes pétrolières de SONATRACH. Tandis que les
emplois de la banque ont connu une tendance haussière linéaire de 2006 à 2014.

1.4 La BNA BANQUE 42

La banque nationale d’Algérie est une banque publique au capital social de


41 600 000 000DZD. Elle est créée en juin 1966. Elle exerce toutes les activités
d’une banque universelle. Son réseau compte plus de 197 agences réparties sur tout le
territoire Algérien.

Tableau N°07 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

Dettes envers la clientèle 496 995,00 595 593,00 697 546,00


B
TOTAL RESSOURCES 496 995,00 595 593,00 697 546,00
N
Prêts et créances sur la clientèle 353 344,00 451 043,00 569 395,00
A
Participations 3 852,00 3 668,00 3 084,00
TOTAL DES EMPLOIS 357 196,00 454 711,00 572 479,00
TOTAL BILAN 716 991,00 922 921,00 1 119 288,00

42 http://www.bna.dz/presentation.html , 2015
40
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

743 324,00 757 529,00 987 179,00 1 341 464,00 1 515 685,00 1 761 243,00
743 324,00 757 529,00 987 179,00 1 341 464,00 1 515 685,00 1 761 243,00
799 698,00 747 180,00 900 468,00 1 134 166,00 1 315 847,00 1 831 665,00
4 566,00 6 571,00 7 404,00 7 753,00 17 115,00 17 467,00
804 264,00 753 751,00 907 872,00 1 141 919,00 1 332 962,00 1 849 132,00
1 260 737,00 1 421 685,00 1 620 662,00 2 060 079,00 2 185 693,00 2 620 619,00

Source : BOAL et www.bna.dz/, 2015

Graphe N°04 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BNA gère d’une manière optimale ses ressources et ses emplois. Ces deux postes
évoluent avec la même tendance.

1.5 La CNEP BANQUE 43

La Caisse Nationale d’Epargne et de Prévoyance-Banque est spécialisée, depuis sa


création le 10 août 1964, dans la collecte de l’épargne et les crédits immobiliers aux
particuliers destinés aux Algériens résidant en Algérie et à l’étranger. Elle est issue du
réseau de la caisse de solidarité des départements et des communes d’Algérie. Cette
caisse est devenue une banque au sens propre du mot en 1997. Son réseau regroupe 214
agences réparties sur tout territoire national. La CNEP-Banque, banque de l’immobilier
par excellence, est leader dans le financement de la promotion immobilière publique et
privée. La CNEP-Banque finance également les investissements dans toutes les activités
économiques, hormis le commerce et le commerce extérieur. La CNEP-Banque est

43 www.cnepbanque.dz/fr/index_fr.php?page=presentation, 2015
41
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

également leader dans la bancassurance (en partenariat avec une compagnie d’assurance
étrangère).

Tableau N°08 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

C Dettes envers la clientèle 578 913,00 636 786,00 675 431,00


N TOTAL RESSOURCES 578 913,00 636 786,00 675 431,00
E Prêts et créances sur la clientèle 200 995,00 204 880,00 227 611,00
P Participations 2 989,00 2 787,00 3 913,00
TOTAL DES EMPLOIS 203 984,00 207 667,00 231 524,00
TOTAL BILAN 631 260,00 707 906,00 744 765,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

738 293,00 819 440,00 918 915,00 1 012 900,00 1 082 987,00 1 158 657,00
738 293,00 819 440,00 918 915,00 1 012 900,00 1 082 987,00 1 158 657,00
253 232,00 291 607,00 314 321,00 393 713,00 519 094,00 627 316,00
3 310,00 3 346,00 3 424,00 3 398,00 3 648,00 3 590,00
256 542,00 294 953,00 317 745,00 397 111,00 522 742,00 630 906,00
811 011,00 902 442,00 1 001 146,00 1 098 123,00 1 171 938,00 1 256 435,00

Source : BOAL et www.cnepbanque.dz, 2015.

Graphe N°05 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Pour la CNEP, la collecte de ressources est plus importante que l’octroi du crédit. Ce qui
justifie son orientation vers l’épargne. L’écart entre les deux postes est important ce qui
signifie une mauvaise allocation des ressources. La banque est en surliquidité.

42
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Les deux rubriques ressources et emplois font partie des éléments du bilan, d’où l’écart
observé entre le total bilan et les deux postes précédents. Cet écart devient plus important
lorsque la banque engage des investissements pour l’acquisition des sièges que ce soit
pour les Directions ou les Agences. Cet écart important est observé particulièrement au
niveau des bilans des banques publiques qui optent pour l’acquisition des sièges au lieu
de la location comme c’est le cas de la plus part des banques privées.

1.6 Le CPA BANQUE 44

Le crédit populaire d’Algérie a été créé en 1966 suivant l’ordonnance numéro 66-366 du
29/11/1966. Le CPA a bénéficié du patrimoine des banques populaire dissoutes à
l’image de la banque populaire commerciale et industrielle d’Alger, d’Oran, de
Constantine,…etc. Il a pour mission de promouvoir le développement du BTPH, des
secteurs de la santé et du médicament, de l’artisanat, des médias du commerce et de la
distribution, de l’hôtellerie et du tourisme. Son réseau compte plus de 139 agences.

Tableau N° 09 : Données financières du CPA de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

Dettes envers la clientèle 362 908,00 398 752,00 498 641,00


C
TOTAL RESSOURCES 362 908,00 398 752,00 498 641,00
P
Prêts et créances sur la clientèle 137 741,00 157 837,00 217 421,00
A
Participations 4 785,00 4 993,00 5 693,00
TOTAL DES EMPLOIS 142 526,00 162 830,00 223 114,00
TOTAL BILAN 487 859,00 534 415,00 724 544,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

587 095,00 613 384,00 727 136,00 858 152,00 1 028 426,00 1 184 140,00
587 095,00 613 384,00 727 136,00 858 152,00 1 028 426,00 1 184 140,00
267 687,00 336 874,00 436 004,00 538 949,00 656 647,00 756 489,00
5 707,00 6 265,00 6 492,00 8 149,00 8 568,00 8 630,00
273 394,00 343 139,00 442 496,00 547 098,00 665 215,00 765 119,00
778 966,00 811 741,00 990 360,00 1 152 002,00 1 362 437,00 1 512 052,00

Source : BOAL

44 https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit_populaire_d%27Alg%C3%A9rie, 2015
43
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 06 : Données financières du CPA de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les ressources et les emplois du CPA suivent une tendance haussière linéaire de 2006 à
2014 mais avec un écart important entre les deux rubriques. La banque est en
surliquidité.

1.7 L’ABC BANQUE 45

L’ARAB Banking Corporation-Algeria est une filiale d’Arab Bankink Corporation


BAHREIN. Elle a eu la décision officielle du conseil de la monnaie et du crédit de la
Banque d’Algérie en Septembre 1998. En Décembre de la même année, elle a ouvert sa
première agence à Bir Mourad Rais Alger. Actuellement, elle compte 24 agences.

Tableau N° 10 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

Dettes envers la clientèle 17 437,00 20 048,00 23 266,00


A
TOTAL RESSOURCES 17 437,00 20 048,00 23 266,00
B
Prêts et créances sur la clientèle 7 342,00 11 572,00 15 057,00
C
Participations 273,00 273,00 1 454,00
TOTAL DES EMPLOIS 7 615,00 11 845,00 16 511,00
TOTAL BILAN 29 758,00 36 521,00 34 003,00

45 https://www.bank-abc.com/En/AboutABC/Pages/default.aspx, 2015
44
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

23 293,00 22 886,00 23 719,00 27 191,00 31 721,00 27 747,00


23 293,00 22 886,00 23 719,00 27 191,00 31 721,00 27 747,00
14 552,00 17 177,00 16 318,00 20 047,00 30 599,00 28 253,00
1 454,00 1 454,00 1 617,00 1 660,00 1 912,00 1 836,00
16 006,00 18 631,00 17 935,00 21 707,00 32 511,00 30 089,00
45 480,00 41 995,00 42 015,00 47 313,00 50 775,00 54 227,00

Source : BOAL et https://www.bank-abc.com/, 2015.

Graphe N° 07 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les emplois de l’ABC évoluent plus que les ressources. Durant 2013 et 2014 les emplois
ont dépassé les ressources collectées. Pendant cette période ces deux postes ont connu
une légère baisse. La banque est en besoin de liquidité.

Il est aussi remarqué que le total bilan de cette banque est important ce qui est justifié par
le nombre d’agences et la politique de la banque visant l’acquisition de la plus part des
sièges au lieu de la location. Cette politique nécessite des investissements importants.

45
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1.8 L’AGB BANQUE 46

La Gulf Bank Algeria est une Banque commerciale de droit Algérien ; filiale de Burgan
Bank Group et membre d'un des plus éminent groupe d'affaires du moyen orient KIPCO
« Kuwait Projects Company ». Elle a été agréée par la Banque d’Algérie en 2004, elle
propose à la fois des produits conventionnels et islamiques. Le nombre total des agences
est de 55 couvrant les principales villes d’Algérie.

Tableau N°11 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

Dettes envers la clientèle 4 700,00 6 209,00 13 329,00


A
TOTAL RESSOURCES 4 700,00 6 209,00 13 329,00
G
Prêts et créances sur la clientèle 5 984,00 8 749,00 17 538,00
B
Participations 15,00 15,00 15,00
TOTAL DES EMPLOIS 5 999,00 8 764,00 17 553,00
TOTAL BILAN 10 092,00 14 545,00 27 500,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

24 830,00 38 185,00 48 989,00 75 763,00 104 438,00 135 818,00


24 830,00 38 185,00 48 989,00 75 763,00 104 438,00 135 818,00
22 567,00 26 412,00 44 622,00 64 949,00 81 240,00 101 162,00
15,00 15,00 15,00 15,00 15,00 15,00
22 582,00 26 427,00 44 637,00 64 964,00 81 255,00 101 177,00
46 214,00 57 308,00 75 211,00 105 239,00 138 962,00 176 819,00

Source : BOAL et https://www.agb.dz/, 2015.

46 https://www.agb.dz/article-viewCat-1-111111-143-129-9.html, 2015

46
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°08 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les ressources évoluent pratiquement avec la même tendance et d’une manière équilibrée
avec les emplois. Un écart prend de l’ampleur à partir de 2012 entre les deux postes. Le
total bilan de cette banque ne présente pas un écart important par rapport aux deux autres
postes malgré le nombre d’agences détenues. Ceci s’explique par la politique de la
banque envisageant la location des sièges ce qui se traduit par un total bilan faible.

1.9 BNP PARIBAS47

BNP Paribas Al Djazair est une filiale à 100% de BNP Paribas France. Elle est agréée en
Janvier 2002, elle compte plus 60 agences réparties sur la plus part des 48 wilayas du
pays.

Tableau N° 12 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014

B 2 006 2 007 2 008


Données en MDA
N
P
Dettes envers la clientèle 30 420,00 44 299,00 79 784,00
P TOTAL RESSOURCES 30 420,00 44 299,00 79 784,00
A
R Prêts et créances sur la clientèle 22 710,00 36 409,00 50 112,00
I Participations 15,00 15,00 15,00
B
A TOTAL DES EMPLOIS 22 725,00 36 424,00 50 127,00
S TOTAL BILAN 59 221,00 76 608,00 129 874,00

47 http://www.bnpparibas.dz/nous-connaitre/
47
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

103 180,00 121 653,00 131 531,00 155 338,00 188 758,00 201 556,00
103 180,00 121 653,00 131 531,00 155 338,00 188 758,00 201 556,00
61 275,00 70 002,00 79 542,00 81 580,00 110 043,00 115 293,00
15,00 15,00 17,00 17,00 17,00 17,00
61 290,00 70 017,00 79 559,00 81 597,00 110 060,00 115 310,00
142 645,00 166 825,00 173 457,00 207 164,00 233 868,00 254 285,00

Source : BOAL et http://www.bnpparibas.dz/, 2015

Graphe N° 09 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BNP PARIBAS a connu une évolution considérable sur tous les niveaux durant la
période 2006 à 2014. Ces ressources ont pris de l’ampleur en dépassant les crédits
accordés et ce depuis 2008 pour atteindre un spread important en 2014. La banque est en
surliquidité.

1.10 FRANSA BANQUE 48

FRANSA BANK El Djazaïr SPA, société par actions à capitaux mixtes majoritairement libanais,
a débuté ses activités en Algérie en date du 1er Octobre 2006, offrant à sa clientèle composée de
Petites et Moyennes Entreprises ainsi que de grands groupes nationaux et internationaux, tous
les produits et services d'une banque commerciale à vocation universelle. Elle dispose de 3
agences, deux sur Alger et une sur Oran.

48 http://www.fransabank.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=3&Itemid=111, 2015
48
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 13 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008


F
R
Dettes envers la clientèle 479,00 2 608,00 5 817,00
A TOTAL RESSOURCES 479,00 2 608,00 5 817,00
N Prêts et créances sur la clientèle 5,00 1 659,00 2 670,00
S Participations - 10,00 15,00
A
TOTAL DES EMPLOIS 5,00 1 669,00 2 685,00
TOTAL BILAN 3 139,00 6 004,00 9 449,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

9 018,00 8 096,00 5 720,00 9 494,00 11 944,00 11 583,00


9 018,00 8 096,00 5 720,00 9 494,00 11 944,00 11 583,00
3 901,00 10 698,00 10 698,00 11 254,00 11 348,00 11 325,00
15,00 15,00 15,00 15,00 15,00 15,00
3 916,00 10 713,00 10 713,00 11 269,00 11 363,00 11 340,00
20 171,00 21 428,00 18 322,00 23 486,00 25 846,00 24 473,00

Source : BOAL et http://www.fransabank.dz, 2015.

Graphe N°10 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La banque a connu des perturbations durant la période de 2009 à 2014 sur le plan
ressources et emplois. A partir de 2010 la banque a maintenu le plafond des crédits
atteint jusqu’au en 2014. Cette situation s’explique par la perte d’une partie importante
de ses ressources entre 2010 et 2011 ce qui ne lui a pas permis d’accorder plus de crédit.
A partir de 2012 la banque a pu récupérer la perte subite pour atteindre l’équilibre avec
les emplois. La baisse du total bilan en 2011 se justifie par la baisse de la rubrique
ressources.

49
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

49
1.11 HOUSING BANQUE

La Housing Bank For Trade and Finance Algeria agréée en septembre 2002 et a débuté
son activité en octobre 2003. Son capital est réparti entre la banque mère Jordanienne
avec 85% et Libyan Arab Foreign Investment Holding Company-Algeria avec 15%.

Pour répondre aux besoins de plus en plus diversifiés de ses clients, Housing Bank a
récemment élargi son activité à la Finance Islamique par la mise à disposition des
entreprises de financements conformes à la Shari’a à travers une fenêtre islamique.

Le financement des équipements par le moyen du leasing est un autre produit de Housing
Bank largement prisé par la clientèle entreprise.

Sa stratégie de développement est l’accompagnement des entreprises Algériennes, de


toutes dimensions, dans leurs activités courantes et dans leurs investissements sur la base
de produits et services appropriés et de qualité compétitive et moderne.

Housing Bank–Algeria est présente dans les principaux pôles économiques régionaux du
pays avec 7 agences.

Tableau N° 14 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008


H
O Dettes envers la clientèle 3 515,00 5 166,00 2 781,00
U TOTAL RESSOURCES 3 515,00 5 166,00 2 781,00
S
I Prêts et créances sur la clientèle 3 327,00 4 258,00 5 491,00
N Participations 15,00 15,00 15,00
G TOTAL DES EMPLOIS 3 342,00 4 273,00 5 506,00
TOTAL BILAN 8 484,00 10 139,00 9 509,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

6 581,00 11 098,00 12 881,00 18 058,00 22 592,00 26 059,00


6 581,00 11 098,00 12 881,00 18 058,00 22 592,00 26 059,00
5 914,00 6 312,00 9 923,00 11 816,00 16 014,00 17 395,00
15,00 15,00 15,00 15,00 15,00 15,00
5 929,00 6 327,00 9 938,00 11 831,00 16 029,00 17 410,00
18 935,00 24 976,00 30 285,00 40 550,00 46 234,00 57 116,00

Source : BOAL et http://www.housingbankdz.com/documents/, 2015.

49 http://www.housingbankdz.com/documents/chiffres-2015.pdf, 2015
50
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 11 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La HOUSING banque a enregistré durant la période de 2008 à 2014 une évolution stable
des emplois et des ressources. L’écart n’est pas assez important entre les deux postes. Par
contre le total bilan a connu une hausse importante durant la même période ce qui
s’explique par les investissements engagés par cette banque pour l’extension de son
réseau d’agences en passant de 4 agences en 2012 à 7 agences en 2014.

1.12 NATIXIS BANQUE 50

Natixis Algérie est la filiale du Groupe BPCE adossée à Natixis (Pôle Services
Financiers Spécialisés) installé en Algérie depuis 1999. Avec plus de 750 collaborateurs
et 28 agences réparties sur tout le territoire Algérien, Natixis Algérie offre une gamme
étendue de produits et services financiers aux grandes entreprises, PME-PMI,
professionnels et particuliers Algériens.

50 http://www.natixis.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=512&lang=fr, 2015
51
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 15 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008


N
A Dettes envers la clientèle 6 775,00 21 205,00 27 208,00
T
TOTAL RESSOURCES 6 775,00 21 205,00 27 208,00
I
X Prêts et créances sur la clientèle 8 209,00 18 513,00 25 031,00
I Participations 15,00 15,00 15,00
S TOTAL DES EMPLOIS 8 224,00 18 528,00 25 046,00
TOTAL BILAN 18 787,00 37 264,00 43 144,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

32 431,00 35 751,00 46 025,00 62 639,00 83 501,00 101 285,00


32 431,00 35 751,00 46 025,00 62 639,00 83 501,00 101 285,00
31 098,00 36 715,00 42 168,00 49 796,00 57 878,00 76 672,00
15,00 15,00 15,00 15,00 15,00 15,00
31 113,00 36 730,00 42 183,00 49 811,00 57 893,00 76 687,00
50 205,00 53 970,00 67 237,00 85 297,00 107 462,00 117 659,00

Source : BOAL et http://www.natixis.dz/, 2015.

Graphe N° 12 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Pour NATIXIS, les ressources et les emplois évoluent de la même tendance et avec une
exploitation optimale des ressources collectées. A partir de 2012 les ressources ont connu
une tendance haussière plus importante que les emplois. La banque se trouve en
surliquidité.

52
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1.13 SGA BANQUE 51

La Société Générale Algérie, détenue à 100% par le Groupe Société Générale, est l’une
des toutes premières banques privées à s’installer en Algérie, soit depuis 2000.

Son réseau, en constante croissance, compte actuellement 86 agences dont 11 Centres


d’Affaires ou Business Center dédiés à la clientèle des Entreprises.

La Société Générale Algérie offre une gamme diversifiée et innovante de services


bancaires à plus de 335 000 clients Particuliers, Professionnels et Entreprises. L’effectif
de la banque est de 1 360 collaborateurs au 31 décembre 2014.

Tableau N° 16 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

Dettes envers la clientèle 47 204,00 61 984,00 80 847,00


S
TOTAL RESSOURCES 47 204,00 61 984,00 80 847,00
G
Prêts et créances sur la clientèle 33 896,00 55 035,00 85 445,00
A
Participations 15,00 15,00 15,00
TOTAL DES EMPLOIS 33 911,00 55 050,00 85 460,00
TOTAL BILAN 64 699,00 84 994,00 109 402,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

108 251,00 117 616,00 131 927,00 161 229,00 182 135,00 197 996,00
108 251,00 117 616,00 131 927,00 161 229,00 182 135,00 197 996,00
87 704,00 104 829,00 111 745,00 102 966,00 112 917,00 117 035,00
15,00 15,00 15,00 15,00 15,00 15,00
87 719,00 104 844,00 111 760,00 102 981,00 112 932,00 117 050,00
144 036,00 158 225,00 167 056,00 202 485,00 222 605,00 243 338,00

Source : BOAL et https://www.societegenerale.dz, 2015.

51 https://www.societegenerale.dz/nous_connaitre.html, 2015
53
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 13 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les ressources et les emplois de la SGA Banque évoluent de la même tendance et avec
une allocation optimale des ressources. A partir de 2010 les emplois ont connu une
stabilité en maintenant le même niveau jusqu’en 2014. La banque se trouve en
surliquidité.

1.14 TRUST BANQUE 52

La Trust Bank Algeria est une banque de droit Algérien, à capitaux privés, créée en date
du 30 décembre 2002, sous la forme de société par actions (SPA) d'un capital initial de
750 millions de dinars, qui a été porté à 2,5 milliards de dinars, en février 2006. Une
autre augmentation de capital a été décidée par les actionnaires durant l’exercice 2009,
pour arriver à un capital de 10 milliards de dinars, conformément aux nouvelles
dispositions du Conseil de la Monnaie et du Crédit.

Le capital de la banque a été porté en Février 2012 à 13.000.000.000 DA. Son réseau
compte 17 agences dont 10 agences sur Alger. La banque compte ouvrir 5 nouvelles
agences pour la couverture d’autres grandes villes du pays.

52 http://www.trust-bank-algeria.com/pr%C3%A9sentation, 2015
54
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N°17 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014

Données en MDA 2 006 2 007 2 008

T Dettes envers la clientèle 5 900,00 2 507,00 9 717,00


R TOTAL RESSOURCES 5 900,00 2 507,00 9 717,00
U
S Prêts et créances sur la clientèle 7 240,00 5 760,00 11 607,00
T Participations 10,00 10,00 10,00
TOTAL DES EMPLOIS 7 250,00 5 770,00 11 617,00
TOTAL BILAN 12 266,00 10 395,00 17 710,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

2 050,00 2 462,00 13 948,00 15 962,00 20 635,00 23 360,00


2 050,00 2 462,00 13 948,00 15 962,00 20 635,00 23 360,00
1 753,00 1 980,00 18 318,00 18 826,00 26 666,00 30 560,00
10,00 2 892,00 2 892,00 2 892,00 2 892,00 2 892,00
1 763,00 4 872,00 21 210,00 21 718,00 29 558,00 33 452,00
29 774,00 32 868,00 30 115,00 36 295,00 40 989,00 44 701,00

Source : BOAL et http://www.trust-bank-algeria.com/nos-chiffres, 2015

Graphe N°14 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La TRUST banque a connu une perturbation durant 2008 à 2010 sur le plan collecte de
ressources et octroi des crédits. Elle a enregistré une baisse importante sur les deux
rubriques précédentes durant cette période. Cette situation s’explique par la fuite des
déposants vers d’autres banques de la place pour différentes raisons (rémunération
attractive/ qualité de service…etc). À partir de 2011, la banque a renforcé sa politique de
collecte de ressources et d’octrois de crédit en enregistrant une tendance haussière
jusqu’à 2014.

55
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Le total bilan durant 2008 et 2010 n’a pas connu de baisse comme c’est le cas des deux
rubriques précédentes à savoir les ressources et les emplois. Cette situation se justifie par
l’augmentation du capital des banques en 2009 à hauteur de 10 000 000 000 DZD.
Exigence règlementaire53 en matière de capital minimum que les banques doivent
satisfaire.

1.15 AL BARAKA BANQUE

Cette banque a été présentée dans le chapitre précédent. Les données financières d’AL
BARAKA BANK se présentent comme suit :

Tableau N°18 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014

A Données en MDA 2 006 2 007 2 008


L
Dettes envers la clientèle 36 530,00 44 575,00 55 186,00
B
TOTAL RESSOURCES 36 530,00 44 575,00 55 186,00
A
R Prêts et créances sur la clientèle 28 051,00 37 697,00 51 609,00
A Participations 314,00 314,00 276,00
K TOTAL DES EMPLOIS 28 365,00 38 011,00 51 885,00
A
TOTAL BILAN 42 062,00 56 246,00 72 254,00

2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

76 538,00 89 963,00 103 284,00 116 513,00 125 434,00 131 175,00
76 538,00 89 963,00 103 284,00 116 513,00 125 434,00 131 175,00
59 637,00 55 688,00 58 583,00 57 891,00 62 640,00 78 246,00
274,00 305,00 305,00 305,00 305,00 1 670,00
59 911,00 55 993,00 58 888,00 58 196,00 62 945,00 79 916,00
99 105,00 120 508,00 132 984,00 150 788,00 157 073,00 162 772,00

Source : www.albaraka-bank.com/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=231&Itemid=40, 2015

53www.bank-of-algeria.dz/html/, 2015, Règlement Banque d’Algérie n° 08-04 du 23 Décembre 2008 relatif au capital
minimum des banques et établissements financiers.
56
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°15 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La banque commercialise des produits islamiques conformes à la Shari’a. Une évolution


positive de la collecte de ressource et du financement a été enregistrée durant 2006 à
2009 avec une tendance similaire. A partir de 2009, les financements ont connu une
stagnation jusqu’en 2014 où une reprise a été observée. Quant au à l’activité de collecte
de ressource que ce soit à vue ou sous forme de souscription de bon d’investissement et
d’ouverture de compte d’investissement montre une tendance haussière sans interruption
du début de la période à sa fin. Il s’agit d’une banque en évolution et en surliquidité.

1.16 AL SALAM BANQUE

Cette banque a été présentée dans le chapitre précédent. Les données financières d’AL
SALAM BANK se présentent comme suit :

Tableau N° 19 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014

A
Données en MDA 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014
L
Dettes envers la clientèle 1 250,00 4 350,00 8 647,50 12 945,00 19 400,00 23 930,00 19 450,00
S TOTAL RESSOURCES 1 250,00 4 350,00 8 647,50 12 945,00 19 400,00 23 930,00 19 450,00
A Prêts et créances sur la clientèle 520,00 5 126,00 9 422,50 13 719,00 20 212,00 27 530,00 22 548,00
L
Participations 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00
A
M TOTAL DES EMPLOIS 530,00 5 136,00 9 432,50 13 729,00 20 222,00 27 540,00 22 558,00
TOTAL BILAN 11 254,00 14 562,00 18 425,00 24 821,00 32 782,00 39 550,00 36 309,00

Source : www.alsalamalgeria.com/?path=support.downloads.sommaire, 2015.

57
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 16 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Comme il était précisé précédemment que l’activité d’AL SALAM banque a été
commencée en fin de l’année 2008.

AL SALAM banque a connu dès son démarrage une évolution significative que ce soit
pour les ressource que pour les emplois, une tendance haussière équilibrée entre les deux
rubriques. Néanmoins, en 2014 la banque a connu une baisse des deux postes d’environ 6
Milliards de dinars pour les ressources et 5 Milliards de dinars pour les emplois. Cette
perte est justifiée par un évènement qui a marqué la banque en 2014. L'autorité
Algérienne de surveillance bancaire, à savoir, la commission bancaire, a désigné un
administrateur provisoire à la tête d’AL SALAM banque Algérie, en date du 06 juillet de
la même année, et ce suite à une mésentente entre les actionnaires de cette banque
islamique.

La commission bancaire Algérienne a assuré que l'activité de l’établissement «continue


sous l'égide de l'administrateur provisoire qui a tous pouvoirs nécessaires à
l'administration et à la gestion de la banque».

Cette décision a provoqué une méfiance de la part des déposants qui s’est traduite par des
retraits massifs de leurs avoirs bancaires.

Elle est considérée comme un coût fort à l’égard des banques islamiques Algériennes et
de la finance islamique en générale.

58
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2. Analyse des données et détermination de la part des banques islamiques sur


le marché Bancaire Algérien

Afin d’enrichir d’avantage cette étude et lui donner une autre valeur ajoutée, une
répartition par groupe a été adoptée. Les Banques Algérienne ont été classées sous
Quatre grands groupes, à savoir :

 Le groupe des banques publiques conventionnelles : Ce groupe regroupe toutes


les banques publiques conventionnelles ce qui nous donnera un aperçu sur le
poids des banques publiques sur le marché Bancaire Algérien.

Graphe N° 17 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 18 : Evolution des ressources du groupe
des banques publiques des banques publiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
Graphe N° 19 : Evolution du total bilan du groupe
des banques publiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

59
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

D’après les données de ce groupe, il s’avère clairement que deux banques publiques
dominent le marché, à savoir, la BEA pour la collecte de ressources et la BNA en ce qui
concerne le volume des crédits accordés. Pour le total du bilan, les deux banques sont à
la tête du classement.

Il est aussi visible que la BDL occupe le dernier classement. Pour les autres banques,
elles sont, pratiquement, au même niveau de classement.

 Le groupe des banques privées conventionnelles : Ce groupe regroupe toutes


les banques à capitaux privées commercialisant à 100% des produits
conventionnels.

Graphe N° 20 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 21 : Evolution des ressources du groupe

des banques privées conventionnelles des banques privées conventionnelles

Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
Graphe N° 22 : Evolution du total bilan du groupe
des banques privées conventionnelles

Source : Graphe élaboré par le doctorant

60
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

D’après les données de ce 2ème groupe, le marché des crédits est dominé par la SGA
ratrappée par la BNP Paribas à partir de 2013. Pour la collecte de ressources et le total
bilan, les deux banques précédentes évoluent avec le même rythme et sur le même
niveau en tête du classement. Ces deux banques sont suivis de la TRUST en terme de
volume. Les autres banques suivent en dernier classement.

 Le groupe des banques privées Mixtes : Ce groupe regroupe les banques qui ont
ouvert des fenêtres islamiques et donc celles qui commercialisent à la fois les
produits conventionnels et islamiques.

Graphe N° 23 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 24 : Evolution des ressources du groupe

des banques privées mixtes des banques privées mixtes

Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant

Graphe N° 25 : Evolution du total bilan du groupe


des banques privées mixtes

Source : Graphe élaboré par le doctorant

61
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Les données de ce 3ème groupe, composé de deux banques seulment, montrent que
l’AGB est classée en premier sur tous les niveaux suivi de la HOUSING.

 Le groupe des banques islamiques : Ce groupe regroupe les banques


commercialisant à 100% des produits conformes à la Shari’a.

Graphe N° 26 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 27 : Evolution des ressources du groupe
des banques islamiques des banques islamiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
Graphe N° 28 : Evolution du total bilan du groupe
des banques islamiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les données de ce 4ème groupe, composé aussi de deux banques, affiches clairement
qu’ALBARAKA domine de loin le marché de la finance islamique en Algérie suivi
d’ASALAM en dernier classement.
62
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.1 Analyse des ressources des groupes

L’évolution des parts des groupes sur le marché bancaire Algérien de ressources se
présente dans le tableau ci-après :

Tableau N° 20 : Consolidation des ressources par groupe de banques

En Millions de DZD ∑ 06 Banques ∑ 06 Banques ∑ 02 Banques ∑ 02 Banques ∑ 16 Banques


RESSOURCES GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ RCES BQUES
2 006 3 305 647,00 108 215,00 8 215,00 36 530,00 3 458 607,00
2 007 4 218 832,00 152 651,00 11 375,00 44 575,00 4 427 433,00
2 008 4 881 033,00 226 639,00 16 110,00 56 436,00 5 180 218,00
2 009 4 772 783,00 278 223,00 31 411,00 80 888,00 5 163 305,00
2 010 5 196 245,00 308 464,00 49 283,00 98 610,50 5 652 602,50
2 011 5 997 158,00 352 870,00 61 870,00 116 229,00 6 528 127,00
2 012 6 241 081,00 431 853,00 93 821,00 135 913,00 6 902 668,00
2 013 6 710 707,00 518 694,00 127 030,00 149 364,00 7 505 795,00
2 014 8 055 467,00 563 527,00 161 877,00 150 625,00 8 931 496,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Tableau N° 21 : Taux moyen annuel de croissance des ressources

Taux moyen annuel de croissance


GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ RCES BQUES
12,13% 23,59% 46,50% 19,93% 12,89%
Source : Tableau élaboré par le doctorant

Les ressources détenues par les banques en Algérie sont passées de 3 458 Milliards de
Dinars en 2006 à 8 931 Milliards de Dinars en 2014, soit un taux moyen annuel de
croissance de 12.89%.

Le taux moyen annuel de croissance le plus faible en matière de collecte de ressources


est enregistré par le groupe des banques publiques avec 12.13%.

La plus grande croissance enregistrée est celle du groupe des banques privées mixtes qui
affiche un taux moyen annuel de croissance 46.50%. Cette importante croissance est la
résultante du lancement des fenêtres islamiques qui ont apporté une valeur ajoutée
supplémentaire à l’activité bancaire.

Le groupe des banques islamiques a affiché un taux moyen annuel de croissance de


19.93%.

63
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Suivant les statistiques publiées par l'Agence islamique internationale de presse 54 à


travers un rapport du secteur bancaire islamique, une nette croissance annuelle des actifs
de la finance islamique a été enregistrée au cours de la période 2006 à 2012 avec un taux
de 16 %. Par contre, La croissance réalisée par l'industrie bancaire islamique durant 2012
et 2013 s’élève à 8,7%.

Ces taux de croissance de l’industrie bancaire islamique à l’échelle mondiale montrent


clairement que les banques islamiques Algériennes dépassent la croissance mondiale, ce
qui est un bon signe pour l’avenir de cette industrie en Algérie.

Graphe N° 29 : Le stock des ressources par groupe de banques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

54 http://www.iinanews.com/page/public/report.aspx?id=10356#.Vx9qYmOvA6s, 2016
64
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 22 : Matrice des parts de ressources par groupe de banques

∑ 6 Banques ∑ 6 Banques ∑ Banques ∑ Banques ∑ 6 Banques


RESSOURCES GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ RCES BQUES
2006 95,61% 3,13% 0,24% 1,06% 3 457 344,00
2007 95,29% 3,45% 0,26% 1,01% 4 427 433,00
2008 94,22% 4,38% 0,31% 1,09% 5 180 218,00
2009 92,44% 5,39% 0,61% 1,57% 5 163 305,00
2010 91,93% 5,46% 0,87% 1,74% 5 652 602,50
2011 91,87% 5,41% 0,95% 1,78% 6 528 127,00
2012 90,42% 6,26% 1,36% 1,97% 6 902 668,00
2013 89,41% 6,91% 1,69% 1,99% 7 505 795,00
2014 90,19% 6,31% 1,81% 1,69% 8 931 496,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Graphe N° 30 : Répartition des ressources Graphe N° 31 : Répartition des ressources


entre les groupes en 2006 entre les groupes en 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant

La part du lion dans la collecte des ressources revient au groupe des banques publiques
avec 95% du total ressources en 2006. Cette part a connu une légère diminution en 2014
soit un taux de 90.19%. Cette importante concentration des ressources auprès des
banques publiques s’explique par plusieurs facteurs :

 L’ancienneté des banques publiques sur la scène nationale avec un réseau


dépassant 1092 agences couvrant tout le territoire national.

 La domiciliation de toutes les sociétés publiques au sein des banques publiques,


instruction donnée par les pouvoirs publics après la liquidation des deux Banque
El-Khalifa Banque et la Banque Commerciale et Industrielle d'Algérie (B.C.I.A.).
Le poids des sociétés publiques est très important ce qui procure à la fois des

65
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

ressources importantes pour certaines d’entre eux et des financements colossaux


pour d’autres.

 La confiance qu’accordent les ménages et les sociétés privées aux banques


publiques surtout en terme de dépôt à terme et ce vue la mauvaise expérience
vécue en 2003.

Les banques islamiques ne détiennent, en termes de collecte de ressources, qu’une part


très minime en la comparant au total ressources, soit une part de 1.06% en 2006 contre
1.69% en 2014. Cette dernière, est inférieure à celle enregistrée en 2013 soit 1.99% avec
une perte de 0.3%. Cette perte est engendrée par l’évènement qu’à marquer la banque AL
SALAM en juillet 2014 à savoir la désignation d’un administrateur par le conseil de
surveillance des banques suivi par des retraits massifs des dépôts par la clientèle. Donc,
AL SALAM banque a tiré en bas l’évolution enregistrée au niveau d’AL BARAKA
banque durant cette période.

Les banques mixtes aussi ont des parts de ressources très petites de 0.24% en 2006 et
1.81% en 2014.

2.2 Analyse des emplois des groupes

L’évolution des parts des groupes sur le marché bancaire Algérien des crédits se présente
ci-après :

Tableau N° 23 : Consolidation des emplois par groupe de banques


En Millions de DZD ∑ 06 Banques ∑ 06 Banques ∑ 02 Banques ∑ 02 Banques ∑ 16 Banques
EMPLOIS GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ EMP BQUES
2 006 1 063 490,00 79 730,00 9 341,00 28 365,00 1 180 926,00
2 007 1 191 968,00 129 286,00 13 037,00 38 011,00 1 372 302,00
2 008 1 420 331,00 191 446,00 23 059,00 52 415,00 1 687 251,00
2 009 1 787 218,00 201 807,00 28 511,00 65 047,00 2 082 583,00
2 010 1 809 863,00 245 807,00 32 754,00 65 425,50 2 153 849,50
2 011 2 246 609,00 283 360,00 54 575,00 72 617,00 2 657 161,00
2 012 2 785 101,00 289 083,00 76 795,00 78 418,00 3 229 397,00
2 013 3 411 604,00 354 317,00 97 284,00 90 485,00 3 953 690,00
2 014 4 390 060,00 383 928,00 118 587,00 102 474,00 4 995 049,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

66
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 24 : Taux moyen annuel de croissance des emplois

Taux moyen annuel de croissance


GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ EMP BQUES
19,70% 23,21% 38,86% 18,03% 19,96%

Source : Tableau élaboré par le doctorant

La participation des banques Algériennes dans le financement de l’économie est passée


de 1 180 Milliards de dinars en 2006 à 4 995 Milliards de dinars en 2014, soit un taux
moyen annuel de croissance de 19,96%. Le marché Algérien est un marché en forte
croissance. C’est un marché vierge.

La plus grande croissance enregistrée est celle du groupe des banques privées mixtes qui
affiche un taux moyen annuel de 38,86%. Cette importante croissance est le produit des
politiques des deux banques mixtes dans le but d’attirer plus de clients. Ces politiques
visent l’élargissement du réseau des deux banques, d’une part, et la diversification des
produits offerts par la mise en place d’un choix varié en matière de financement, à savoir
islamique ou classique, d’autre part. Cette nouvelle vision a donné ses fruits à partir de
2011.

Le groupe des Banques privées conventionnelles a affiché un taux moyen annuel de


croissance dépassant le taux du marché des crédits soit 23,21%.

Le groupe des banques publiques est classé au-dessous de la moyenne annuelle du


marché, mais il reste le moteur de financement de l’économie Algérienne.

Le taux moyen annuel de croissance le plus faible en matière d’octrois de crédit est
enregistré par le groupe des banques islamiques avec 18,03%. Il est au-dessous de la
moyenne du marché mais reste une bonne croissance à deux chiffres. Ce classement en
dernier des groupe est justifié par l’évènement qui a bousculé AL SALAM banque
durant l’année 2014 par la désignation d’un administrateur par la commission de
surveillance des banques. Ce frein inattendue a tiré les emplois de ce groupe vers le bas
ce qui s’est répercuté négativement sur la croissance moyenne annuel de la rubrique
emplois.

67
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Malgré cela, Cette croissance reste la plus importante par rapport à la croissance
mondiale comme c’est indiqué précédemment suivant les statistiques publiées par
l'Agence islamique internationale de presse.

Graphe N° 32 : Le stock des emplois par groupe de banques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

68
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 25 : Matrice des parts d’emplois par groupe de banques

∑ 6 Banques ∑ 6 Banques ∑ Banques ∑ Banques ∑ 6 Banques


EMPLOIS GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ EMP BQUES
2006 90,06% 6,75% 0,79% 2,40% 1 180 926,00
2007 86,86% 9,42% 0,95% 2,77% 1 372 302,00
2008 84,18% 11,35% 1,37% 3,11% 1 687 251,00
2009 85,82% 9,69% 1,37% 3,12% 2 082 583,00
2010 84,03% 11,41% 1,52% 3,04% 2 153 849,50
2011 84,55% 10,66% 2,05% 2,73% 2 657 161,00
2012 86,24% 8,95% 2,38% 2,43% 3 229 397,00
2013 86,29% 8,96% 2,46% 2,29% 3 953 690,00
2014 87,89% 7,69% 2,37% 2,05% 4 995 049,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Graphe N° 33 : Répartition des emplois Graphe N° 34 : Répartition des emplois


entre les groupes en 2006 entre les groupes en 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant

La part du lion dans l’octroi du crédit revient toujours au groupe des banques publiques
avec 90,06% du total emploi enregistré en 2006. Cette part a connu une légère
diminution en 2014 soit un taux de 87,89%.

A partir de 2011, les parts des deux groupes des banques islamiques et privées
conventionnelles ont connu une rétraction. Contrairement aux deux autres groupes, à
savoir les banques mixtes et publiques, qui ont gagné du terrain année après année.

Les banques islamiques ne détiennent, en terme de financement, qu’une part très petite
évaluée à 2,40% en 2006 et 2,05% en 2014. Le seuil maximum atteint c’était en 2008 et
2009 avec, respectivement, une part de 3,10% et 3,11%. Ces pics ont été réalisés par AL

69
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

BARAKA banque, étant donné que AL SALAM banque a commencé son activité en fin
2008.

Les banques mixtes aussi avaient des parts de financement très petites avec une
amélioration significative en passant de 0,79% en 2006 à 2,37% en 2014.

Les facteurs justifiant cette répartition des parts des emplois entre les quatre groupes sont
les suivants :

2.2.1 L’importance du réseau d’agence d’un groupe

Comme c’est expliqué dans l’analyse des ressources des groupes, le réseau d’agence
d’une banque est déterminant. Plus ce réseau est important et couvre tout le territoire
national, plus les demandes de crédit sont importantes. Le réseau du groupe des banques
islamiques est le dernier avec seulement 31 Agences ouvertes, dont 25 agences d’AL
BARAKA Banque. Ci-après la répartition des groupes par nombre d’agences :

Tableau N° 26 : Répartition des agences bancaires par groupe de banques

GPE BQUES GPE BQUES GPE BQUES GPE BQUES


PUBLIQUES PRIV CONV PRIV MIXTES ISLAMIQUE

1092 218 62 31
Source : Tableau élaboré par le doctorant

2.2.2 Procédure interne d’octroi de crédit

La politique de distribution des crédits par les banques islamiques est soumise à des
critères très sélectifs et des validations à différents niveaux. En effet, certains
financements sont soumis à l’approbation du comité de la Shari’a même s’ils sont
autorisés par le comité de crédit.

2.2.3 Les bonifications

Les bonifications du trésor public accordées à certains crédits, comme c’est le cas des
crédits immobiliers et les crédits d’investissement, ne sont pas accessibles aux banques
islamiques, ce qui réduit ses parts du marché.

70
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.2.4 La domiciliation des sociétés publiques

La politique des pouvoirs publics portant sur l’obligation imposée aux sociétés publiques
en matière de domiciliation de leurs opérations financières au niveau des banques
publiques. Il s’agit pur et simple d’un manque à gagner pour les autres groupes y compris
le groupe des banques islamiques.

2.2.5 Les dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM55

Les dispositifs d’aide aux jeunes promoteurs désirant créer une petite entreprise à travers
l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM avec des avantages dépassant toute concurrence en
matière de taux bonifié et de durée de remboursement. Ces trois dispositifs sont financés
exclusivement par les banques publiques. Les financements accordés dans le cadre de ses
trois dispositifs ont contribué à augmenter la part du groupe des banques publique sur le
marché.

2.2.6 Respect d’un Ratio dit de liquidité

En effet, suivant le règlement Banque d’Algérie n°11-04 du 24 mai 2011, portant,


identification, mesure, gestion et contrôle du risque de liquidité. L’article 03 stipule ce
qui suit : « Les banques et les établissements financiers sont tenus de respecter un rapport
entre, d’une part, la somme des actifs disponibles et réalisables à court terme et des
engagements de financement reçus des banques, et, d’autre part, la somme des
exigibilités à vue et à court terme et des engagements donnés. Ce rapport est appelé
coefficient minimum de liquidité. Les banques et établissements financiers doivent à tout
moment présenter un coefficient de liquidité au moins égal à 100 % » 56. Pour une bonne
maitrise de ce ratio, les banques à faible ressources peuvent manipuler les composantes
du numérateur ou du dénominateur :

55 ANSEJ : AGENCE NATIONALE DE SOUTIEN A L'EMPLOI DES JEUNES

CNAC : CAISSE NATIONALE D'ASSURANCE CHOMAGE

ANGEM : AGENCE NATIONALE DE GESTION DU MICRO CREDIT


56 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist011.htm, 2016.
71
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

 Augmenter l’octroi de crédit à court terme. C'est-à-dire, favoriser les actifs les
plus liquides (échéance moins de trois mois) et ce pour augmenter le numérateur
et en conséquence accroitre le ratio.

 Réduire l’octroi de crédit à moyen et long terme qui est une composante du
dénominateur, actif non liquide. Ce qui se traduit par un ratio supérieur.

 Comme les ressources à terme sont additionnées au numérateur, les groupes des
banques publiques conventionnelles, privées conventionnelles et mixtes peuvent
manier cette rubrique en attirant plus de déposant par l’augmentation des taux de
placement. Cette manière de faire n’arrange pas le groupe des banques islamiques
étant donné que la rémunération des dépôts est liée au bénéfice des
investissements engagés. Donc, le ratio de liquidité d’une banque islamique est
difficilement manipulable.

2.2.7 Respect d’un Ratio de solvabilité

Suivant le règlement n°14-01 du 16 février 2014 portant coefficients de solvabilité


applicables aux banques et établissements financiers57, dans ses articles 02, 03, 04 et 05 :
« Les banques et établissements financiers sont tenus de respecter en permanence, sur
base individuelle ou consolidée, un coefficient minimum de solvabilité de 9,5 % entre,
d’une part, le total de leurs fonds propres réglementaires et, d’autre part, la somme des
risques de crédit, opérationnel et de marché pondérés. En plus des 9,5% précités, les
banques et établissement financiers doivent également constituer un coussin dit de
sécurité, composé de fonds propres de base et couvrant 2,5 % de leurs risques
pondérés ». Au total, les banques et établissements financiers doivent garantir un
minimum de 12% des risques par des fonds propres. Cette exigence règlementaire limite
l’octroi de crédit pour les banques disposant de faible niveau des fonds propres. Les
banques publiques disposent d’un niveau important de fonds propres règlementaires ce
qui leurs permettent de bien se positionner sur le marché. Par contre, les autres banques y
compris les banques islamiques souffrent de cette contrainte règlementaire.

57 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist014.htm, 2016.
72
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.2.8 Le ratio de division des risques

Il a été prouvé que la diversification d’un portefeuille réduit considérablement les risques
encourus, c’est dans la même vision que vient s’imposer cette règle. La règle de division
des risques est un ratio qui vise à limiter les conséquences liées aux risques de non-
remboursement et donc à garantir la solvabilité de la banque. Elle a pour objectif d’éviter
la forte concentration des risques sur un bénéficiaire, ou un groupe de bénéficiaires
considérés comme une seule et même contrepartie, qui en cas de défaillance pourrait
mettre l’établissement en grande difficulté.
C’est le règlement n°14-02 du 16 Février 2014 relatif aux grands risques et aux
participations58, qui régit ce coefficient. Deux contraintes sont alors édictées dans ce
règlement :
 L’article 02 : « Toute banque ou établissement financier est tenu de respecter en
permanence un rapport maximum de 25 % entre l’ensemble des risques nets
pondérés qu’il encourt sur un même bénéficiaire et le montant de ses fonds
propres règlementaires »;

 L’article 05 : « Le total des grands risques encourus par une banque ou un


établissement financier ne doit pas dépasser huit (8) fois le montant de ses fonds
propres réglementaires ». Les grands risques sont définis par le même règlement
comme « le total des risques encourus sur un même bénéficiaire du fait de ses
opérations dont le montant excède 10 % des fonds propres de la banque ou de
l’établissement financier concerné ».

Il y’a donc deux limitations, l’une individuelle à chaque risque et l’autre à la totalité des
risques importants.

Pour ces deux ratios, les banques disposant de fonds propres importants peuvent accorder
plus de crédit, comme c’est le cas du groupe des banques publiques. Contrairement à ce
groupe, les autres groupes ne disposent pas de fonds propres importants, ce qui limite
leurs interventions dans le financement. Par conséquent, leurs parts sur le marché
deviennent trop serrées.

58
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist014.htm, 2016.
73
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.2.9 Les réserves obligatoires

Il s’agit d’un instrument de politique monétaire instauré par la Banque d’Algérie. Son
objectif est de contrôler la liquidité des banques et de réguler leur capacité de fonds
prêtables et les risques crédits inhérents.

Elle est Régie par le règlement n° 04-02 du 4 mars 2004 fixant les conditions de
constitution des réserves minimales obligatoires59. Le présent règlement stipule dans son
article 02 « Les banques, au sens de l’article 70 de l’ordonnance n° 03-11 du 27 Joumada
Ethania 1424 correspondant au 26 août 2003 susvisée, sont astreintes à la constitution de
réserves obligatoires». Et suivant l’article 08 du même règlement « La période de
constitution de réserves obligatoires est d’un mois. Elle débute le quinzième jour
calendaire de chaque mois et se termine le quatorzième jour calendaire inclus du mois
suivant ». Les éléments entrant dans le calcul de réserves obligatoires sont définit à
travers l’instruction n° 02-04 du 13 mai 2004 relative au régime des réserves
obligatoires60 dans son article 02, L'assiette des réserves obligatoires comprend les
dépôts en dinars de toute nature, à savoir les dépôts à vue, les dépôts à terme, les dépôts
préalables à l'importation, les livrets et bons d'épargne, les bons de caisse et les autres
dépôts.

L’article 2 de l’instruction n°02-2013 du 23 Avril 2013 modifiant et complétant


l’instruction n°02-2004 du 13 Mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires 61,
stipule que le taux des réserves obligatoires est fixé actuellement à 12% de l’assiette
définie ci-dessus.

Instruction n° 03-2016 du 25 avril 2016 modifiant et complétant l’instruction n° 02-


2004 du 13 mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires62 stipule dans ses
articles 02 et 03 qu’à partir du 15/05/2016 le taux de la réserve obligatoire sera fixé à 8%
de l’assiette définie ci-dessus.

59
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2004.htm, 2016.
60
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist34.htm, 2016.
61
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2013.htm, 2016.
62
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2016.htm, 2016.
74
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Les 12%, ou les 8% qui vont succéder, de l’assiette, définie en haut, est une liquidité
bloquée dans un compte ouvert par les banques auprès de la banque d’Algérie. Elle est
rémunérée en intérêt à 0.5%. Le groupe des banques islamiques ne tire aucun profit de ce
placement étant donné que l’intérêt est prohibé. Donc, la réserve obligatoire constitue un
manque à gagner certain aux banques islamiques.

2.2.10 Recours au réescompte

Suivant le règlement n° 15-01 du 19 février 2015 relatif aux opérations d’escompte


d’effets publics, de réescompte d’effets privés, d’avances et crédits aux banques et
établissements financiers63 dans ses articles :

Article 2 : « La Banque d’Algérie peut escompter aux banques et établissements


financiers les effets publics émis ou garantis par l’Etat » ;

Article 3 : « La Banque d’Algérie peut également réescompter les effets privés


représentatifs d’opérations commerciales et d’opérations de financement à court et
moyen termes effectuées par les banques et établissements financiers ».

Dans le cas où les banques ne trouvent pas de moyen de financement suite à une situation
de manque de liquidité, la banque d’Algérie a ouvert la voie aux banques, depuis l’année
passée, pour l’escompte et le réescompte. L’escompte et le réescompte ce sont des
opérations d’achat par la banque d’Algérie d’actif bien définit à travers le règlement
précédent et avec des conditions de financement détaillées par l’instruction N°02-2016
du 24 mars 2016 fixant le mode opératoire des opérations d’escompte et de réescompte
d’effets publics et prives en faveur des banques et établissements financiers et d’avances
et crédits aux banques64.

Comme le groupe des banques islamiques ne peuvent pas en bénéficié, étant donné qu’il
s’agit d’un financement rémunéré par un taux d’intérêt. Cette obstacle va sans doute

63 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist015.htm, 2016.
64 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2016.htm, 2016
75
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

diminuer les capacités de ce groupe dans le financement de nouveaux crédits, et ce,


devant une situation de manque de liquidité.

2.2.11 Plafond de financement des engagements extérieurs

L’instruction n° 02-15 du 22 juillet 2015 fixant le niveau des engagements extérieurs des
banques et établissements financiers65, stipule dans ses articles :

Article 2 : « A compter du 1er Août 2015, le niveau des engagements extérieurs par
signature des banques et établissements financiers ne doit à aucun moment dépasser une
(1) fois leurs fonds propres règlementaires».

Article 3 : « Par engagements extérieurs par signature au titre des opérations


d’importation, il faut entendre l’ensemble des engagements par signature afférents aux
opérations d’importation, déduction faite des dépôts de garantie et provisions constitués
en dinars au titre de ces opérations ».

Ce plafond limite les engagements extérieurs non provisionnés d’une banque à 100%, ce
qui se traduit par la diminution des financements versés dans ce créneau, surtout, pour les
banque à faible fonds propres.

65 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2015.htm, 2016
76
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.3 Analyse du total bilan des groupes

L’évolution des groupes en total bilan (Actif/ Passif) est présenté dans le tableau
suivant :

Tableau N° 27 : Consolidation du total Bilan par groupe de banques

En Millions de DZD ∑ 06 Banques ∑ 06 Banques ∑ 02 Banques ∑ 02 Banques ∑ 16 Banques


TOTAL BILAN GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ T.BILAN BQUES
2 006 4 149 303,00 187 870,00 18 576,00 42 062,00 4 397 811,00
2 007 5 131 078,00 251 786,00 24 684,00 56 246,00 5 463 794,00
2 008 6 043 972,00 343 582,00 37 009,00 83 508,00 6 508 071,00
2 009 6 215 131,00 432 311,00 65 149,00 113 667,00 6 826 258,00
2 010 6 687 565,00 475 311,00 82 284,00 138 933,00 7 384 093,00
2 011 7 603 246,00 498 202,00 105 496,00 157 805,00 8 364 749,00
2 012 8 054 053,00 602 040,00 145 789,00 183 570,00 8 985 452,00
2 013 8 520 317,00 681 545,00 185 196,00 196 623,00 9 583 681,00
2 014 10 052 818,00 738 683,00 233 935,00 199 081,00 11 224 517,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Tableau N° 28 : Taux moyen annuel de croissance du total bilan

Taux moyen annuel de croissance


GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ T.BILAN BQUES
11,91% 19,19% 38,11% 22,35% 12,61%
Source : Tableau élaboré par le doctorant

Le total Bilan des Banques Algériennes est passé de 4 397 Milliards de Dinars en 2006 à
11 224 Milliards de Dinars en 2014 avec un taux moyen annuel de croissance de 12.61%.

Entre les quatre groupes, les banques mixtes ont enregistré la meilleure croissance de
38.11% suivi des banques islamiques avec 22.35%. Les banques publiques sont classées
en terme de croissance moyenne annuel en dernier avec 11.91%.

77
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 35 : Le total bilan par groupe de banques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Tableau N° 29 : Matrice des parts du total bilan par groupe de banques

∑ 6 Banques ∑ 6 Banques ∑ Banques ∑ Banques ∑ 6 Banques


TOTAL BILAN GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ T.BILAN BQUES
2006 94,35% 4,27% 0,42% 0,96% 4 397 811,00
2007 93,91% 4,61% 0,45% 1,03% 5 463 794,00
2008 92,87% 5,28% 0,57% 1,28% 6 508 071,00
2009 91,05% 6,33% 0,95% 1,67% 6 826 258,00
2010 90,57% 6,44% 1,11% 1,88% 7 384 093,00
2011 90,90% 5,96% 1,26% 1,89% 8 364 749,00
2012 89,63% 6,70% 1,62% 2,04% 8 985 452,00
2013 88,90% 7,11% 1,93% 2,05% 9 583 681,00
2014 89,56% 6,58% 2,08% 1,77% 11 224 517,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

78
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Suivant les données affichées sur le tableau ci-dessous, les banques publiques sont
classées au sommet avec 89.56% des Actifs des Banques Algériennes en 2014 contre
94.35% en 2006. Cette diminution est absorbée par les autres banques de la place qui ont
enregistré des parts d’actif de plus en plus importantes.

Les banques islamiques sont au dernier classement avec 1.77% du total des actifs en
2014 contre 0.96% en 2006. Les banques mixtes détiennent 2.08% des actifs en 2014
contre 0.42% en 2006.

Graphe N° 36 : Répartition du total bilan Graphe N° 37 : Répartition du total bilan


entre les groupes en 2006 entre les groupes en 2014

Source : Tableau élaboré par le doctorant Source : Tableau élaboré par le doctorant

L’importance du total bilan des banques publiques est justifiée par plusieurs éléments :

 L’importance du capital de ces banques : étant donné que l’Etat est le seul
actionnaire dans ces banques, le capital a été révisé à la hausse plusieurs fois et ce
afin de leurs donner une capacité supérieure pour financer l’économie du pays ;

 L’importance des biens immobiliers détenus : Les banques publiques se sont


investies dans l’acquisition des sièges pour les différentes directions et agence du
réseau ;

79
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

 Les résultats des exercices écoulés ne sont pas distribués en dividende, ils étaient
reportés au passif du bilan, ce qui leurs donnent une capacité de financement
importante (voir l’importance des fonds propres dans le financement) ;

 L’ancienneté des banques publiques et le soutien absolu des pouvoirs publics ont
joué en faveur de ce groupe.

 La confiance des clients envers les banques publiques surtout après la liquidation
de deux banques privées a influencé sur le total du Bilan en terme de collecte de
ressources, d’une part, et d’octrois des crédits, d’autre part.

Bien que le groupe des banques islamiques et une partie du groupe des banques mixtes
sont les seuls qui répondent parfaitement aux exigences de la Shari’a en terme de
financement et de collecte de ressources, la plus part des clients sont restés fidèles aux
banques conventionnelles, en général, et les banques publiques, en particulier. La notion
de Shari’a, à elle seule, semble non convaincante pour pousser la population musulmane
Algérienne à déserter les banques conventionnelles.

Si la gouvernance de ces banques et les stratégies d’évolution ne jouent pas le rôle


escompté dans la promotion de l’activité, il faut s’attendre à de mauvaises expériences,
comme c’est le cas d’AL SALAM Banque soumise au contrôle de la Banque d’Algérie
par la désignation d’un administrateur.

D’autre part, la dissolution de deux banques privées en 2003 a eu des répercutions


significatives sur le développement des banques privées en général y compris les
banques islamiques. Les clients ont vécu une mauvaise expérience à l’époque, ce qui a
influencé sur le choix de leur banque.

Le cadre règlementaire actuel est une contrainte majeure pour les banques islamiques,
étant donné que ces dernières sont traitées de la même manière qu’une banque
conventionnelle.

Les règles prudentielles limitent l’intervention des banques sur le marché des crédits,
néanmoins, les banques conventionnelles s’en sortir facilement par la manipulation de
certains éléments du bilan, alors que les banques islamiques ne se permettent pas.

80
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

La politique de renforcement du réseau d’agence des banques islamiques est très limitée,
en effet, le réseau actuel ne couvre que certaines wilayas du pays avec une concentration
au nord pour ne pas dire le centre (Alger).

Le taux de croissance réalisé par les banques islamiques et mixtes est important par
rapport aux autres banques de la place. Cette croissance ne suffit pas pour un marché
vierge qui ne dispose que de deux banques ‘respectant’ les fondements de la Shari’a.

La part des banques islamiques et mixtes reste très insignifiante par rapport au volume du
marché des emplois et des ressources.

Afin de booster cette finance en Algérie, l’Etat doit s’impliquer d’avantage par la prise
d’initiative pour l’ouverture des fenêtres islamiques au sein des banques publiques. Cette
manière de faire, donne plus de crédibilité et de poids à la finance islamique en Algérie.
Sans cette volonté de l’Etat, la finance islamique restera un corps sans âme.

81
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT


DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Après avoir analysé et déterminer la part des banques islamiques en Algérie, ce


chapitre examine les perspectives de développement de ce secteur en se basant sur
l’historique des banques.

L’analyse se fera entre deux variables, le groupe des banques islamiques comme la
variable à expliquer notée « Y », et le marché comme variable explicative notée « X ».

Les données sont celles collectées entre 2004 et 2014 soit 9 observations pour chaque
variable.

Les prévisions 2015 seront calculées pour les deux rubriques « ressources » et
« emplois ».

Pour donner une crédibilité à l’analyse économétrique de cette étude, certaines


hypothèses doivent être mises en place :

 Hypothèse 01 : Le marché est défini comme étant l’ensemble des banques analysées
dans cette étude, soit, 16 banques ;
 Hypothèse 02 : Les valeurs du groupe des banques islamiques dépendent des
valeurs du marché.
 Hypothèse 03 : Pour des difficultés de scinder la partie islamique du classique pour
le groupe des banques mixtes, la partie islamique de ce groupe ne sera pas tenue en
considération dans le calcul des prévisions.

82
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1. Les prévisions sur la collecte des ressources pour l’année 2015

Dans cette section, nous allons faire des prévisions sur la rubrique des ressources du
groupe des banques islamique pour l’année 2015 en utilisant les données des banques
collectées entre 2006 et 2014.

Les données des ressources sont présentées dans le tableau ci-après :

Tableau N° 30 : les ressources


du groupe des banques islamiques et du marché

ANNEE GPE BQUE ISQUE MARCHE


2006 36 530,00 3 458 607,00
2007 44 575,00 4 427 433,00
2008 56 436,00 5 180 218,00
2009 80 888,00 5 163 305,00
2010 98 610,50 5 652 602,50
2011 116 229,00 6 528 127,00
2012 135 913,00 6 902 668,00
2013 149 364,00 7 505 795,00
2014 150 625,00 8 931 496,00
Source : Tableau élaboré par le doctorant

1.1 Choix du modèle

Pour permettre le choix du modèle, il y a lieu d’analyser le nuage de point des deux
variables « X » et « Y ». Sous le logiciel XL-STAT version 2016, le graphe suivant a été
obtenu :

83
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 38 : Nuage de points des ressources


des banques islamique par le marché

Source : Graphe élaboré par le doctorant

D’après le nuage de points ci-dessus, la relation entre les deux variables est linéaire
avec tendance haussière.

En effet, malgré le nombre d’observation réduit, soit 9, la relation visuelle entre la


variable à expliquer (Y = Ressources du Groupe des banques islamiques) et la variable
explicative (X = Ressources du marché) est hautement significative.

Pour appuyer notre constat, il y a lieu de calculer le coefficient de corrélation entre les
deux variables.
La formule de calcul est donnée comme suit :
r(X,Y) = Cov (X,Y) / [Ecart-type (X) * Ecart-type (Y)]

Sous Excel et à l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, les données statistiques
suivantes sont obtenues :

84
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 31 : Les statistiques sur les ressources des deux variables

La variable à La variable explicative


La variable à expliquer La variable explicative
expliquer centrée centrée

ANNEE GPE BQUE ISQUE (Yt) MARCHE (Xt) yt xt


2006 36 530,00 3 458 607,00 - 60 044,50 - 2 513 643,17
2007 44 575,00 4 427 433,00 - 51 999,50 - 1 544 817,17
2008 56 436,00 5 180 218,00 - 40 138,50 - 792 032,17
2009 80 888,00 5 163 305,00 - 15 686,50 - 808 945,17
2010 98 610,50 5 652 602,50 2 036,00 - 319 647,67
2011 116 229,00 6 528 127,00 19 654,50 555 876,83
2012 135 913,00 6 902 668,00 39 338,50 930 417,83
2013 149 364,00 7 505 795,00 52 789,50 1 533 544,83
2014 150 625,00 8 931 496,00 54 050,50 2 959 245,83
∑ 869 170,50 53 750 251,50 - -
Moyenne 96 574,50 5 972 250,17 - -
Variance 1 976 575 694,25 2 796 539 496 329,62 1 976 575 694,25 2 796 539 496 329,62
Ecart type 44 458,70 1 672 285,71 44 458,70 1 672 285,71
Covariance (x,y) 70 440 046 407,44 70 440 046 407,44
Coefficient de corrélation r (x,y) 0,947441556 0,947441556

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Le coefficient de corrélation entre les ressources du groupe des banques islamiques et


celles du marché est de 0.947. Il s’agit d’un nombre très proche de ‘un’. Ce résultat
nous mène à prouver statistiquement la forte corrélation existante entre les deux
variables Y et X. Ce qui justifie la recherche d'un ajustement à l'aide d'une droite.

De ce qui précède, le modèle adéquat pour déterminer les prévisions d’évolution des
ressources du groupe des banques islamiques est la régression linéaire simple.

La droite de régression linéaire de Y en fonction de X introduit l'hypothèse que les


valeurs de Y dépendent de celles de X, c'est-à-dire postulent que la connaissance des
valeurs de X permet de prévoir les valeurs de Y. Il s'agit donc d'un modèle de prévision
et l'objectif est de minimiser l'erreur de prévision c'est-à-dire la distance entre les
valeurs Yt observées et les valeurs Y’t estimés par la relation Y’=C1*X+ C0.

85
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1.2 Détermination de la droite de régression par le critère des moindres carrés

Le modèle adopté s’écrit comme suit :

Yt = C0 + C1 Xt + Ut

Les hypothèses relatives à ce modèle sont les suivantes :

 La distribution de l’erreur U est indépendante de X ;


 L’erreur est centrée et de variance constante (homoscédasticité) :
Quelque soit t = 1,…., 9. L’espérance de Ut = 0, Var (Ut) = s2
 C0 et C1 sont constants, pas de rupture du modèle.
 Hypothèse complémentaire pour les inférences : U suit une loi normale d’espérance
0 et de variance s2, soit, N (0, s2).

L’estimation du modèle par le critère des moindres carrés s’effectue en deux étapes :

 La détermination de la proportion marginale des ressources à collecter du marché


soit le coefficient C1 : C'1 =∑xtyt/∑xt2
 L’estimation de la collecte autonome de ressource soit la constante C0 :
C'0 = Moyenne (Yt)- C'1 Moyenne (Xt)

Le logiciel XL-STAT permet aussi l’estimation des paramètres du modèle :

86
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 32 : Estimation des paramètres du modèle

Le produit des deux Le carré de la variable


variables centrées explicative centrée

ANNEE xtyt xt2


2006 150 930 447 120,92 6 318 401 969 330,03
2007 80 329 720 258,08 2 386 460 078 428,03
2008 31 790 983 121,75 627 314 953 034,70
2009 12 689 518 356,92 654 392 282 673,36
2010 - 650 802 649,33 102 174 630 805,45
2011 10 925 481 220,75 308 999 053 836,69
2012 36 601 241 936,58 865 677 344 584,69
2013 80 955 064 979,25 2 351 759 755 843,36
2014 159 948 716 914,58 8 757 135 902 100,69
∑ 563 520 371 259,50 22 372 315 970 637,00
Moyenne 62 613 374 584,39 2 485 812 885 626,33
Source : Tableau «élaboré par le doctorant

C'1 = 0,025188
C'0 = - 53 856,26

Par conséquent, le modèle estimé s’écrit comme suit :

Y't = - 53 856,26 + 0,025188 Xt

Le paramètre C'1 de la droite de régression indique de combien varie en moyenne la


valeur de Y lorsque celle de X augmente d'une unité. Dans notre cas, une variation des
ressources du marché d’une unité, les ressources du groupe des banques islamiques
augmentent de 0,025188 unités. Autrement dit, la part des ressources des banques
islamiques est de 2.5188 % des ressources du marché.
D'un point de vue géométrique, la valeur de C'1 correspond à la pente de la droite de
régression avec l’axe des X.

Le paramètre C'0 de la droite de régression correspond quant à lui à la valeur théorique


de Y lorsque la valeur de X est égale à 0. Le paramètre est négatif, ce qui signifie qu’il
s’agit des fonds propres de la banque (capital, réserves et report à nouveau) qui ne
87
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

dépendent pas du marché, ils sont propres aux actionnaires. Dans notre cas, la valeur
autonome des ressources est de - 53 856,26 Millions de dinars.

D'un point de vue géométrique, la valeur de C'0 correspond à la coordonnée verticale de


l'intersection entre la droite de régression Y= C'1 X + C'0 et l'axe Y.

En remplaçant dans cette équation chaque valeur de Xt on déduit la valeur estimée de


Y't:
Tableau N° 33 : Détermination de la variable à expliquer

La variable à
expliquer estimées

ANNEE Y't
2006 33 260,13
2007 57 663,20
2008 76 624,56
2009 76 198,55
2010 88 523,12
2011 110 576,09
2012 120 010,13
2013 135 201,87
2014 171 112,84
∑ 869 170,50
Moyenne 96 574,50
Variance 1 774 264 280,69
Ecart type 42 122,02
Source : Tableau élaboré par le doctorant

1.3 Détermination des résidus du modèle

Les résidus du modèle sont calculés d'après la formule suivante :


et = Yt - Y't

88
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 34 : Détermination des résidus du modèle

Les erreurs Le carré des erreurs

2
ANNEE et et
2006 3 269,87 10 692 061,33
2007 - 13 088,20 171 300 926,75
2008 - 20 188,56 407 578 136,55
2009 4 689,45 21 990 894,79
2010 10 087,38 101 755 194,17
2011 5 652,91 31 955 429,91
2012 15 902,87 252 901 155,48
2013 14 162,13 200 565 891,87
2014 - 20 487,84 419 751 617,61
∑ 0,00 1 618 491 308,46
Moyenne 0,00 179 832 367,61
Variance 202 311 413,56
Ecart type 14 223,62

COV (et;Y't) 0,000000119209289551


r (et;y't) 0,000000000000000199

COV (et;Xt) 0,000002861022949219


r (et;Xt) 0,000000000000000120
Source : Tableau élaboré par le doctorant

L'estimateur de la variance de l'erreur est donné par la formule suivante :

S'2u't = (∑e2t)/(n-2)

S'2u't = 1 618 491 308.46 / 7 = 231 213 044,07

89
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Nous constatons que :

 La moyenne des erreurs est nulle, ce qui valide l’hypothèse de nullité de la


moyenne des résidus.
 Les coefficients de corrélation entre la variable explicative et les résidus d’une part
et celle de la variable à expliquer et les résidus, d’autre part, converge vers zéro. Ce
qui signifie qu’il n’y a aucune dépendance entre les variables et les résidus. Il s’agit
de la confirmation de l’hypothèse d’indépendance des résidus avec les variables du
modèle.
Suivant les résultats obtenus, les résidus suivent une loi normale d’espérance 0 et de
variance 231 213 044,07, soit, N (0 ; 231 213 044,07).

1.4 Tests de significativité des coefficients C’1, C’0 et du modèle en général

Le test de significativité du coefficient C’1 requiert le calcul de son écart-type.

Nous avons Var (C'1) = (S'2u't)/(∑xt2) = 0,000011


De ce fait, S’(C'1) = 0,003215

Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C’1 est celui de Student :

H0 : Le coefficient C'1 est nul (il n’est pas significatif)


H1 : Le coefficient C'1 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné comme suit :


tC'1= C'1/S'C'1 = 7,835162
Le ratio Student tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit :
tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365

Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la pente
90
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

C'1 est statistiquement significative.

Suivant les résultats du logiciel XL-STAT, le tableau suivant nous donne un aperçu sur
la signification du test effectué :
Tableau N° 35 : Test de significativité des coefficients

Source Valeur Erreur stan t Pr > |t|


Constante -53856,266 -2,712 0,030
MARCHE (Xt) 0,025188 7,835 0,000
Source : Tableau élaboré par le doctorant

Etant donné que la probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'1 est nul) est
inférieure au seuil de signification : Pr = 0.000 < α = 0,05, cela signifie que le test est
accepté et donc le rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'1 au niveau de confiance de 95%, au seuil


de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'1 - (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'c'1) ; C'1 + (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'(c'1))]


I = [0,017585 ; 0,032791]

Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C'0 est celui de Student :

H0 : Le coefficient C'0 est nul (il n’est pas significatif)


H1 : Le coefficient C'0 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné par le logiciel utilisé :


|tC'0|= 2.712

Étant donné le ratio Student tabulé pour (n -2) et au seuil α = 0,05 est déjà déterminé,
soit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365

Et Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que les
91
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

emplois autonomes C'0 sont, statistiquement, significatifs.

La probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'0 est nul) est inférieure au seuil
de signification : Pr = 0.030 < α = 0,050. Cela signifie que le test est accepté, donc, le
rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'0 au niveau de confiance de 95%, au seuil


de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'0 ± (tC'1*(α/2; n-2))*(1/n + (Moy X)2/((n-1)*S2x))1/2]

I = [- 53 859,35 ; - 53 853,18]

Le coefficient de détermination R2 nous renseigne sur le pouvoir explicatif du modèle. Il


est calculé comme suit :

R2 = SCE/SCT = ∑y't2/∑yt2 = 0,897646.

Suivant ce coefficient, les emplois du marché expliquent à 89,76% les ressources du


groupe des banques islamiques. La relation entre les deux variables est très significative
et donc le modèle dispose d’un pouvoir explicatif très fort.

Le deuxième test qui permet de tester la significativité de la régression du modèle est


celui de Fisher :

H0 : La régression n’est pas significative


H1 : La régression est significative

Le ratio de Fisher est donné comme suit :

F = t2C'1 = 61,39

92
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Le ratio Fisher tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit :
F (1 ; 7) = 5.59

Puisque F calculé > F tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la
régression est statistiquement significative. Donc, la pente du modèle est significative.

Nous savons que dans un modèle linéaire simple, accepter la significativité de la pente
revient à accepter celle du coefficient de corrélation linéaire. La pente C'1 est
significative, le rxy l'est aussi naturellement.

Etant donné que les paramètres C'1, C'0 sont acceptés, et la régression l’est aussi, le
modèle peut être utilisé pour calculer les prévisions.

1.5 Les prévisions sur les ressources du groupe des banques islamiques

Pour effectuer les prévisions ponctuelles, il y a lieu de remplacer la valeur du marché


dans le modèle estimé pour avoir une prévision sur la part des ressources du groupe des
banques islamiques :

Y't = - 53 856,26 + 0,025188 Xt

Pour prévoir la valeur des ressources du groupe des banques islamiques par intervalle de
confiance, le calcul suivant doit se faire :

Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'(en+h)

Sachant que : S'(en+h) = {S'2(u't)[1+(1/n)+(Xn+h-MoyX)2/∑Xt2]}1/2

S'(en+h)= = {231 213 044,07*[1,11+(Xn+h-5 972 250,17)2/22 372 315 970 637]}1/2

93
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Premier scénario : Les ressources du marché restent inchangées durant l’année


2015.

La prévision ponctuelle est donnée comme suit :

X2015 = 8 931 496,000000

Y'2015 = - 53 856,26 + 0,025188 Xt = 171 112,84 (Sachant que l’unité est exprimée en
millions de dinars).
Suivant ce modèle, les ressources du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de
171 112 84 0 000 DZD

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 8 931 496,00000


S'e2015 = 18 638,842804

Pour ce scénario, à 95%, les ressources de 2015 du groupe des banques islamiques se
situent dans l'intervalle suivant :
I = [127 031,98 ; 215 193,70]

A l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, ce scénario est présenté dans le graphe
suivant :

94
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 39 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Deuxième scénario : Les ressources du marché augmentent de 12,89% représentant le


taux annuel moyen de croissance des ressources du marché.

X2015 = 10 082 765,83

Y'2015 = - 53 856,266113 + 0,025188 Xt = 200 111,36

Suivant ce modèle, les ressources du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de
200 111 360 000 DZD.

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 10 082 765,83

S'e2015 = {S'2(u't) * [1+(1/n)+(X(n+h)-MoyX)2/∑Xt2]}1/2

95
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

S'e2015 = 20 773,14

De ce fait, l’intervalle de confiance est donné comme suit :

Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'en+h

Pour ce scénario, à 95%, les ressources de 2015 du groupe des banques islamiques se
situeront dans l'intervalle suivant :
I = [150 982,88 ; 249 239,84]

Les deuxièmes scénarios ne tient pas compte de la conjoncture économique future du


pays. L’hypothèse de l’augmentation des ressources reste loin de la réalité du marché.
Les liquidités deviennent du plus en plus rares et difficiles à obtenir devant la
conjoncture actuelle défavorable du pays due à la baisse des prix du pétrole.
En effet, les chiffres avancés par le gouverneur de la banque d’Algérie semblent
désespérant. La chute des prix du baril de pétrole à partir du deuxième semestre de
l’année 2014, en passant de 109 dollars au début de l’année 2014 à 58.23 dollars le baril,
soit, une chute de 47%, avait un impact négatif sur l’économie du pays. Depuis le temps,
les prix du baril se sont stabilisés entre 50 et 60 dollars le baril.

Les ressources en devise de l’Algérie sont parvenues à 98% des hydrocarbures. Cette
dépendance totale aux hydrocarbures ne fait qu’à aggraver la situation économique du
pays. Heureusement, durant les années précédentes, des réserves de change importantes
ont été constituées pour faire face aux situations de crise. Suivant les chiffres définitifs,
rendus publics par la Banque d’Algérie dans son rapport de conjoncture de fin juillet
2016, le niveau des réserves de change se situait à exactement 144 milliards de dollars à
fin 2015, contre 194 milliards de dollars en décembre 2013, soit, une baisse de -26 % en
deux années. Ces réserves ne peuvent tenir si la crise dure dans le temps.
Suivant le rapport de la banque mondiale (BM), le niveau des réserves de change à fin
2018 sera de 60 milliards de dollars. Quant à la banque d’Algérie, elle prévoit un niveau
de réserve dépassant les 80 Milliards de dollars à fin 2018.

96
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Par ailleurs, l’institution monétaire enregistrera dans les années à venir de forte baisse
des dépôts à vue du secteur des hydrocarbures représentant plus de 40% du total des
dépôts. Suivant la banque d’Algérie, cette baisse reflète l’impact de la chute des prix du
pétrole sur la SONATRACH. Au niveau des banques, les liquidités commencent à se
régresser, c’est pourquoi la banque d’Algérie, pour rattraper le déficit enregistré, a fait
appel à ses instruments qui sont le refinancement et la réduction de la réserve
obligatoire.
Le dirigeant de la Banque d’Algérie a également annoncé un certain nombre de mesures
visant à améliorer le cadre prudentiel de l’Algérie, dans un but d’augmenter les
capacités de résistances du pays aux chocs externes. Parmi ces mesures figure la mise en
œuvre effective de la protection contre les risques de change pour les acteurs
économiques, ainsi que la réactivation du marché interbancaire en Algérie.

De ce qui précède, le premier scénario est admis comme le plus proche de la réalité.

Les résultats obtenus dans les deux scénarios sont satisfaisant du point de vu
augmentation du stock des ressources détenus par les banques islamiques.

D’autres facteurs peuvent aussi influencer le stock des ressources détenus par les
banques islamiques voir même l’augmentation de la part de ce groupe. Il s’agit
notamment de la transformation des banques publiques en banques islamiques,
commercialisant à 100% des produits conformes à la Shari’a. Ou bien, l’ouverture des
fenêtres islamiques par les banques de la place, comme c’est le cas du groupe des
banques mixtes. Ce dernier groupe a enregistré, comme nous l’avons vu, de bonnes
croissances, dépassant tous les autres groupes.

Les banques islamiques peuvent rattraper le retard en matière de collecte de ressource


par :
 L’élargissement du réseau d’agences du groupe des banques islamiques. En effet, la
proximité joue un rôle très important dans le développement de l’activité bancaire ;
 La préservation de l’image de marque des banques islamiques pourrait être un
élément essentiel dans la promotion de ses activités. Nous avons vu l’évènement
97
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

vécu par AL SALAM BANK durant l’année 2014 et ses conséquences sur la
collecte des ressources et l’octroi des crédits.

D’autres mesures peuvent être prises par les pouvoirs publics afin d’augmenter les
liquidités des banques pour assurer les financements nécessaires de l’économie. Il s’agit
notamment de :
 La lutte contre le marché parallèle véhiculant des sommes colossales, évaluées à
plus de 60 milliards de dollars. Les dernières directives appliquées consistent à
l’interdiction des paiements espèces pour des transactions immobilières dépassant
cinq millions de dinars et les services à hauteur d’un million de dinars. Ces
dispositions n’ont pas donné les résultats escomptés sur le terrain, c’est pourquoi, il
est nécessaire d’élargir ses champs d’application pour couvrir toutes les transactions
commerciales ;
 Le recours à l’utilisation des moyens de paiement électroniques devrait connaître
une évolution très rapide sur le plan qualité de service, arsenal juridique et
règlement des litiges.

2. Les prévisions d’octroi de crédit (Les emplois) pour l’année 2015

Dans cette section, nous allons faire des prévisions sur la rubrique des emplois du
groupe des banques islamique pour l’année 2015 en utilisant les données des banques
collectées entre 2006 et 2014.

Les données sont présentées dans le tableau ci-après :

98
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 36 : Les emplois


du groupe des banques islamiques et du marché
ANNEE GPE BQUE ISQUE MARCHE
2006 28 365,00 1 180 926,00
2007 38 011,00 1 372 302,00
2008 52 415,00 1 687 251,00
2009 65 047,00 2 082 583,00
2010 65 425,50 2 153 849,50
2011 72 617,00 2 657 161,00
2012 78 418,00 3 229 397,00
2013 90 485,00 3 953 690,00
2014 102 474,00 4 995 049,00
Source : Tableau élaboré par le doctorant

2.1 Choix du modèle

Pour permettre le choix du modèle, il y a lieu d’analyser le nuage de point des deux
variables « X » et « Y ». Sous le logiciel XL-STAT version 2016, le graphe suivant a été
obtenu :

Graphe N° 40 : Nuage de points des emplois


des banques islamique par le marché

Nuage de points(GPE BQUE ISQUE vs MARCHE)


110000

100000

90000

80000
GPE BQUE ISQUE

70000

60000

50000

40000

30000

20000
1000000 1500000 2000000 2500000 3000000 3500000 4000000 4500000 5000000
MARCHE

Source : Graphe élaboré par le doctorant

D’après le nuage de points ci-dessus, la relation entre les deux variables est linéaire
avec tendance haussière.

99
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

En effet, malgré le nombre d’observation réduit, soit 9, la relation visuelle entre la


variable à expliquer (Y = Emplois du Groupe des banques islamiques) et la variable
explicative (X = Emplois du marché) est hautement significative.

Pour appuyer notre constat, il y a lieu de calculer le coefficient de corrélation entre les
deux variables.
La formule de calcul est donnée comme suit :

r(X,Y) = Cov (X,Y) / [Ecart-type (X) * Ecart-type (Y)]

Sous Excel et à l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, les données statistiques
suivantes sont obtenues :
Tableau N° 37 : Les statistiques sur les emplois des deux variables

La variable à La variable à La variable explicative


La variable explicative
expliquer expliquer centrée centrée

ANNEE GPE BQUE ISQUE (Yt) MARCHE (Xt) yt xt


2006 28 365,00 1 180 926,00 - 37 552,50 - 1 409 319,39
2007 38 011,00 1 372 302,00 - 27 906,50 - 1 217 943,39
2008 52 415,00 1 687 251,00 - 13 502,50 - 902 994,39
2009 65 047,00 2 082 583,00 - 870,50 - 507 662,39
2010 65 425,50 2 153 849,50 - 492,00 - 436 395,89
2011 72 617,00 2 657 161,00 6 699,50 66 915,61
2012 78 418,00 3 229 397,00 12 500,50 639 151,61
2013 90 485,00 3 953 690,00 24 567,50 1 363 444,61
2014 102 474,00 4 995 049,00 36 556,50 2 404 803,61
∑ 593 257,50 23 312 208,50 - -
Moyenne 65 917,50 2 590 245,39 - -
Variance 564 170 736,00 1 598 522 834 288,74 564 170 736,00 1 598 522 834 288,74
Ecart type 23 752,28 1 264 327,03 23 752,28 1 264 327,03
Covariance (x,y) 28 700 869 587,56 28 700 869 587,56
Coefficient de corrélation r (x,y) 0,955719298 0,955719298
Source : Tableau élaboré par le doctorant

Le coefficient de corrélation entre les emplois du groupe des banques islamiques et


ceux du marché est de 0.956. Il s’agit d’un nombre très proche de un. Ce résultat nous
amène à prouver statistiquement la forte corrélation existante entre les deux variables Y
et X. Ce qui justifie la recherche d'un ajustement à l'aide d'une droite.

De ce qui précède, le modèle adéquat pour déterminer les prévisions d’évolution des
emplois du groupe des banques islamiques est la régression linéaire simple.

100
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

La droite de régression linéaire de Y en fonction de X introduit l'hypothèse que les


valeurs de Y dépendent de celles de X, c'est-à-dire postulent que la connaissance des
valeurs de X permet de prévoir les valeurs de Y. Il s'agit donc d'un modèle de prévision
et l'objectif est de minimiser l'erreur de prévision c'est-à-dire la distance entre les
valeurs Yt observées et les valeurs Y’t estimés par la relation Y’=C1*X+ C0.

2.2 Détermination de la droite de régression par le critère des moindres carrés

Le modèle adopté s’écrit comme suit :

Y t = C0 + C 1 X t + U t

Les hypothèses relatives à ce modèle sont les suivantes :

 La distribution de l’erreur U est indépendante de X ;


 L’erreur est centrée et de variance constante (homoscédasticité) :
Quelque soit t = 1,…., 9. L’espérance de Ut = 0, Var (Ut) = s2
 C0 et C1 sont constants, pas de rupture du modèle.
 Hypothèse complémentaire pour les inférences : U suit une loi normale d’espérance
0 et de variance s2, soit, N (0, s2).

L’estimation du modèle par le critère des moindres carrés s’effectue en deux étapes :

 La détermination de la proportion marginale des emplois à collecter du marché soit


le coefficient C1 : C'1 =∑xtyt/∑xt2
 L’estimation des emplois autonomes, soit, la constante C0 :
C'0 = Moyenne (Yt)- C'1 Moyenne (Xt)

Le logiciel XL-STAT permet aussi l’estimation des paramètres du modèle :

101
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 38 : Estimation des paramètres du modèle

Le produit des deux Le carré de la variable


variables centrées explicative centrée

ANNEE xtyt xt2


2006 52 923 466 351,25 1 986 181 139 898,15
2007 33 988 537 182,03 1 483 386 098 538,15
2008 12 192 681 735,97 815 398 866 364,82
2009 441 920 109,53 257 721 101 092,37
2010 214 706 777,33 190 441 371 839,12
2011 448 301 136,64 4 477 699 010,37
2012 7 989 714 714,69 408 514 781 985,93
2013 33 496 425 483,47 1 858 981 207 567,93
2014 87 911 203 209,58 5 783 080 408 013,04
∑ 229 606 956 700,50 12 788 182 674 309,90
Moyenne 25 511 884 077,83 1 420 909 186 034,43
Source : Tableau élaboré par le doctorant

C'1 = 0.017955
C'0 = 19 410.63

Par conséquent, le modèle estimé s’écrit comme suit :

Y't = 19410,63 + 0,017955 Xt

Le paramètre C'1 de la droite de régression indique de combien varie en moyenne la


valeur de Y lorsque celle de X augmente d'une unité. Dans notre cas, une variation des
emplois du marché d’une unité, ceux du groupe des banques islamiques augmentent de
0.017955 unités. Autrement dit, la part des emplois des banques islamiques est de
1.795% des emplois du marché.
D'un point de vue géométrique, la valeur de C'1 correspond à la pente de la droite de
régression avec l’axe des X.

Le paramètre C'0 de la droite de régression correspond quant à lui à la valeur théorique


de Y lorsque la valeur de X est égale à 0. Il s’agit là des participations des banques
islamiques dans leurs filiales qui ne dépendent pas du marché. Dans notre cas, la valeur

102
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

autonome des emplois est de 19 410.63 Millions de dinars.


D'un point de vue géométrique, la valeur de C'0 correspond à la coordonnée verticale de
l'intersection entre la droite de régression Y= C'1 X + C'0 et l'axe Y.

En remplaçant dans cette équation chaque valeur de Xt on déduit la valeur estimée de


Y't:
Tableau N° 39 : Détermination de la variable à expliquer

La variable à
expliquer estimées

ANNEE Y' t
2006 40 613,71
2007 44 049,79
2008 49 704,58
2009 56 802,61
2010 58 082,18
2011 67 118,94
2012 77 393,22
2013 90 397,63
2014 109 094,83
∑ 593 257,50
Moyenne 65 917,50
Variance 515 313 198,79
Ecart type 22 700,51
Source : Tableau élaboré par le doctorant

2.3 Détermination des résidus du modèle

Les résidus du modèle sont calculés d'après la formule suivante :


et = Yt - Y't

103
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 40 : Détermination des résidus du modèle

Le carré des
Les erreurs
erreurs

ANNEE et et2
2006 - 12 248,71 150 030 806,57
2007 - 6 038,79 36 466 980,12
2008 2 710,42 7 346 381,20
2009 8 244,39 67 969 886,23
2010 7 343,32 53 924 381,34
2011 5 498,06 30 228 615,93
2012 1 024,78 1 050 165,62
2013 87,37 7 633,61
2014 - 6 620,83 43 835 447,03
∑ 0,00 390 860 297,65
Moyenne 0,00 43 428 921,96
COV (et ; y't) - 0,000000014901161194
r (et ; y't) - 0,000000000000000094
COV (et ; Xt) - 0,000001192092895508
r (et ; Xt) - 0,000000000000000135
Source : Tableau élaboré par le doctorant

L'estimateur de la variance de l'erreur est donné par la formule suivante :

S'2u't = (∑e2t)/(n-2)

S'2u't = 390 860 297.65 / 7 = 55 837 185.38

Nous constatons que :

 La moyenne des erreurs est nulle, ce qui valide l’hypothèse de nullité de la


moyenne des résidus.
 Les coefficients de corrélation entre la variable explicative et les résidus d’une part
et celle de la variable à expliquer et les résidus, d’autre part, converge vers zéro. Ce
qui signifie qu’il n’a aucune dépendance entre les variables et les résidus. Il s’agit
de la confirmation de l’hypothèse d’indépendance des résidus avec les variables du
modèle.
104
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Suivant les résultats obtenus et le graphe des résidus, ces derniers suivent une loi
normale d’espérance 0 et de variance 55 837 185.38, soit, N (0 ; 55 837 185.38).

2.4 Tests de significativité des coefficients C’1, C'0 et du modèle en général

Le test de significativité du coefficient C’1 requiert le calcul de son écart-type.

Nous avons Var (C'1) = (S'2u't)/(∑xt2) = 55 837 185.38 / 12 788 182 674 309,90
Donc, Var (C'1) = 0,000004
De ce fait, S’(C'1) = 0,002089

Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C’1 est celui de Student :

H0 : Le coefficient C'1 est nul (il n’est pas significatif, la pente n’est pas significative)
H1 : Le coefficient C'1 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné comme suit :

tC'1= C'1/S'C'1 = 0.017955 / 0,002089


tC'1= 8,59

Le ratio Student tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit :
tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365

Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la pente
C'1 est statistiquement significative.

Suivant les résultats du logiciel XL-STAT, le tableau suivant nous donne un aperçu sur
la signification du test effectué :

105
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 41 : Test de significativité des coefficients

Source Valeur t Pr > |t|


Constante 19 410,629087 3,26 0,014
MARCHE 0,017955 8,59 < 0,0001
Source : Tableau élaboré par le doctorant

Etant donné que la probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'1 est nul) est
inférieure au seuil de signification : Pr = 0.0001 < α = 0,05, cela signifie que le test est
accepté et donc le rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'1 au niveau de confiance de 95%, au seuil


de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'1 - (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'c'1) ; C'1 + (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'(c'1))]


I = [0,013013 ; 0,022896]

Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C'0 est celui de Student :

H0 : Le coefficient C'0 est nul (la droite de régression passe par l’origine)
H1 : Le coefficient C'0 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné par le logiciel utilisé :

tC'0= 3.26

Étant donné le ratio Student tabulé pour (n -2) et au seuil α = 0,05 est déjà déterminé,
soit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365

Et Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que les
emplois autonomes C'0 sont, statistiquement, significatifs.

La probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'0 est nul) est inférieure au seuil
106
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

de signification : Pr = 0.014 < α = 0,050. Cela signifie que le test est accepté, donc, le
rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'0 au niveau de confiance de 95%, au seuil


de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'0 ± (tC'1*(α/2; n-2))*(1/n + (Moy X)2/((n-1)*S2x))1/2]

I = [19 409.84 ; 19 411.42]

Le coefficient de détermination R2 nous renseigne sur le pouvoir explicatif du modèle. Il


est calculé comme suit :

R2 = SCE/SCT = ∑y't2/∑yt2 = 0,9134.

Suivant ce coefficient, les emplois du marché expliquent à 91.34% les emplois du groupe
des banques islamiques. La relation entre les deux variables est très significative et donc
le modèle dispose d’un pouvoir explicatif très fort.

Le deuxième test qui permet de tester la significativité de la régression du modèle est


celui de Fisher :

H0 : La régression n’est pas significative


H1 : La régression est significative

Le ratio de Fisher est donné comme suit :


F = t2C'1 = 73,83

Le ratio Fisher tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit :
F (1 ; 7) = 5.59

107
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Puisque F calculé > F tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la
régression est statistiquement significative. Donc, la pente du modèle est significative.

Nous savons que dans un modèle linéaire simple, accepter la significativité de la pente
revient à accepter celle du coefficient de corrélation linéaire. La pente C'1 est
significative, le rxy l'est aussi naturellement.

Etant donné que les paramètres C'1, C'0 sont acceptés, et la régression l’est aussi, le
modèle peut être utilisé pour calculer les prévisions.

2.5 Les prévisions sur les emplois du groupe des banques islamiques

Pour effectuer les prévisions ponctuelles, il y a lieu de remplacer la valeur du marché


dans le modèle estimé pour avoir une prévision sur la part des emplois du groupe des
banques islamiques :
Y'2015 = 19410,63 + 0,017955 X2015

Pour prévoir la valeur des ressources du groupe des banques islamiques par intervalle de
confiance, le calcul suivant doit se faire :

Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'(en+h)

Sachant que : S'(en+h) = {S'2(u't) * [1 + (1/n) + (Xn+h-MoyX)2 / ∑Xt2]}1/2

S'(en+h)= {55 837 185,38 * [1,11 + (Xn+h-2 590 245,39)2/12 788 182 674 309,9]}1/2

108
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Premier scénario : Les emplois du marché restent inchangés durant l’année 2015.

La prévision ponctuelle est donnée comme suit :

X2015 = 4 995 049,00


Y'2015 = 19410,63 + 0,017955 X2015 = 109 094,83 (Sachant que l’unité est exprimée en
millions de dinars).

Suivant ce modèle, les emplois du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de
109 094 830 000 DZD

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 4 995 049,00

S'(e2015) = {55 837 185,38*[1,11+ (4 995 049-2590 245,39)2/12 788 182 674 309,9]}1/2

S'(e2015) = 9 343,02

De ce fait, l’intervalle de confiance est donné comme suit :

Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'(en+h)

Y2015 appartient à I =109094,83 ± 2,365 * 9 343,02

Pour ce scénario, à 95%, les emplois de 2015 du groupe des banques islamiques se
situent dans l'intervalle suivant :

I = [86 998,59 ; 131 191,07]

109
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

A l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, ce scénario est présenté dans le graphe
suivant :
Graphe N° 42 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance

Régression de GPE BQUE ISQUE par MARCHE (R²=0,913)


140000

120000

100000
GPE BQUE ISQUE

80000

60000

40000

20000

0
0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000 6000000

MARCHE
Echa nti l l on d'a pprenti s s a ge
Modèl e(GPE BQUE ISQUE)
Int. de conf. (Moyenne 95%)
Int. de conf. (Obs 95%)

Deuxième scénario : Les emplois du marché augmentent de 19.96% représentant le


taux annuel moyen de croissance des emplois du marché entre 2006 et 2014.

La prévision ponctuelle est donnée comme suit :

X2015 = 5 992 060,78

Y'2015 = 19410,63 + 0,017955 X2015 = 126 995,80

Suivant ce modèle, et en tenant compte d’une prévision de croissance annuelle des


emplois du marché de 19.96%, les emplois du groupe des banques islamiques pour 2015
seront de 126 995 800 000 DZD.

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 5 992 060,78


110
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

S'e2015 = {S'2(u't) * [1+(1/n)+(X(n+h)-MoyX)2/∑Xt2]}1/2

S'e2015 = {55837185,38 * [1,111111+(5992060,78-2590245,39)2/12788182674309,9]}1/2

S'e2015 = 10 609,89

De ce fait, l’intervalle de confiance est donné comme suit :

Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7)) S'en+h

Y2015 appartient à I =10 609,89 ± 2,365 * 10 609,89

Pour ce scénario, à 95%, les emplois de 2015 du groupe des banques islamiques se
situent dans l'intervalle suivant :

I = [101 903,41 ; 152 088,19]

Pour les deux scénarios, les financements accordés à l’économie par les banques
islamiques sont en augmentation. Les demandes de crédit exprimées par les différents
acteurs économiques varient d’une année à l’autre suivant leurs besoins d’exploitation et
d’investissement.
Le fait de parler d’un marché constant, dans le cas du premier scénario, ça sous entend,
renouvellement des crédits échus et ou rachat des crédits d’autres banques de la place.
Pour ce scénario, l’hypothèse de stagnation du volume des crédits est loin de la réalité
du marché.
Le deuxième scénario, prévoyant une croissance du marché équivalente au taux de
croissance annuel moyen des années précédentes, est très proche de la réalité du marché,
sous prétexte que les demandes de crédits sont en hausse et les programmes des
pouvoirs publics rentrant dans le cadre du développement économique sont toujours
d’actualité, malgré les restrictions prises ces derniers temps pour limiter les
111
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

importations.
L’octroi du crédit dépend de deux paramètres essentiels, à savoir, le niveau des
ressources détenues et le respect des règles prudentiels citées dans le chapitre précédent.
Les banques sont tenues d’assurer un équilibre entre les fonds propres et les
engagements, d’une part, et les encaissements et les décaissements, d’autre part. Le
premier équilibre vise à garantir la solvabilité de la banque en matière de maitrise des
risques crédits et opérationnels, quant au deuxième vise à garantir la liquidité au sein des
banques.
Généralement les demandes de crédit sont liées à l’augmentation des besoins de la
clientèle. Ces besoins sont incités, en grande partie, par les différents projets lancés par
l’Etat dans le cadre de sa politique budgétaire. Cette politique détermine le degré de la
croissance économique du pays.
En effet, l’Etat a pour rôle d’organiser, de réguler et d'orienter la croissance potentielle
et par voie de conséquence de promulguer des lois économiques et des lois des finances
qui constituent l’instrument de l’action économique pour la vie d’une nation.
Dans ce cadre, le rôle du gouvernement est nécessairement d’occuper une fonction
centrale dans le bon fonctionnement des rouages de l'économie, notamment, le climat
des affaires et l'environnement dans lequel les banques, la bourse des valeurs et les
entreprises doivent évoluer en tant qu’acteurs actifs sur le marché

Depuis le début des années 2000, dans un contexte de faiblesse relative de


l’investissement productif dans les secteurs marchands, l’augmentation considérable
des dépenses publiques, notamment par leur effet revenu, a constitué un stimulant
décisif de l’activité économique. A partir de 2014, avec la chute des prix du baril du
pétrole, le gouvernement a suivi une politique prudente par la limitation des budgets
alloués, et ce afin d’assurer un équilibre budgétaire entre les recettes et les dépenses
publiques.
La loi de finance 2016 s’est inscrite dans ce contexte, des dépenses de 75 milliards de
dollars ont été prévus, contre des recettes d’environ 50 milliards de dollars sur la base
d’un prix de marché du baril de 45 dollars. Reste donc dans ce cas un solde négatif de
25 milliards de dollars. Le Trésor public ira l’année prochaine chercher ces 25 milliards
de dollars dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR), c’est-à-dire qu’il épuisera
112
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

très largement dans les économies réalisées au cours des 15 dernières années grâce à
l’envolée des prix pétroliers.

Cette politique prudente aura des conséquences fâcheuses sur l’économie du pays dans
le cas où les secteurs marchands ne joueront pas le rôle escompté pour rattraper les
recettes pétrolières perdues. La baisse considérable des dépenses publiques va, sans
doute, obliger pas mal de sociétés à réduire ses plans de charge et par conséquent la
baisse de la demande du crédit pour faute de marché ou de projet à réaliser.

La croissance de l’activité des banques islamiques dépendra de la capacité de ces


banques d’attirer plus de clients, par, la mise en place des facilités attractives et des
services de qualité supérieure.

113
CONCLUSION

CONCLUSION

Après les différentes crises qu’à connu le monde dont la dernière remonte à 2007 et avec
toutes les conséquences désastreuses qui se sont engendrées allant jusqu’à la déclaration
de la faillite des banques de renommées mondiales, plus grave encore, la mise en péril
de plusieurs pays développés, la plus part des regards se sont orientés vers la recherche
d’une solution permettant de se prémunir contre tout risque de cette envergure.

Les avis de plusieurs experts, chercheurs, politiciens, économistes et financiers se sont


convergés vers la notion de la finance éthique, pour laquelle les facteurs de production
doivent découler de valeurs supérieures, humanistes et sociales. La seule finance
répondant parfaitement à ces principes est la finance islamique, d’où son adoption par
plusieurs pays y compris les pays non musulmans.

A l’échelle mondiale, La finance islamique est aujourd’hui un marché en pleine


croissance, qui se chiffre en milliards de dollars et combine des taux de croissance
exceptionnels à deux chiffres et des perspectives de développement très fleurissantes.

L’enseignement islamique reconnaît que le risque financier est inévitable, étant donné
qu’il a toujours existé des cycles commerciaux et que les acteurs du marché, notamment
les investisseurs, commettent souvent des erreurs. Les principes islamiques exigent que
les risques commerciaux soient mieux partagés afin d’éviter d’imposer des risques
excessifs à l’une des parties. Un accent particulier est mis sur la solidarité ou la
fraternité, les uns partageant le fardeau des autres. La plupart des contrats financiers
islamiques prévoient le partage des risques, les responsabilités liées à la propriété étant
assumées par les investisseurs afin de justifier leur revenu. Le risque ne doit pas être pris
pour le plaisir, comme c’est le cas des jeux de hasard ou MAYSIR interdits, mais doit
servir une cause juste et sociale. La doctrine islamique implique d’éviter toute incertitude
contractuelle susceptible de se traduire par l’exploitation de l’une des parties par l’autre.
Ces pratiques constituent ce qu’est convenu d’appeler GHARAR et qui est formellement
interdit.

114
CONCLUSION

Le simple fait de générer des revenus à partir des prêts accordés est inacceptable, le
premier principe de la finance islamique étant que le revenu doit récompenser l’effort.
Les salaires sont justifiés par le travail, les bénéfices constituent la rétribution légitime
des risques commerciaux et les baux un droit découlant des responsabilités liées à la
propriété. Les intérêts ne s’inscrivent dans aucune de ces catégories d’où sa prohibition.

Il existe une large gamme de contrats financiers islamiques qui servent chacun une cause
particulière et veillent à l’équité des dispositions pour tous les signataires.
Il incombe au financier ou investisseur de veiller à l’utilisation à bon escient des
ressources en limitant le pouvoir discrétionnaire du bénéficiaire, l’objectif étant de garder
un certain niveau de contrôle en vue d’éviter que le financement ne soit utilisé à des fins
immorales. Les responsabilités contractuelles des parties atténuent les risques de
corruption que favorisent les ambiguïtés et incertitudes. Les contrats financiers
islamiques visent à assurer un niveau élevé de confiance entre les parties, réduisant ainsi
les coûts de transactions à long terme et faisant mieux que compenser les frais
supplémentaires liés au respect de la Shari’a.

Depuis des décennies, les contrats financiers islamiques modernes ont fait preuve
d’innovation, un processus appelé IJTIHAD en droit islamique. Le dialogue entre les
savants, les spécialistes du droit commercial et les professionnels de la finance ont mis
au point un large éventail de solutions financières qui peuvent être considérées comme
conformes à la Shari’a. En d’autres termes, loin de la renvoyer à l’époque où
l’intermédiation financière était peu développée, les défenseurs de la finance islamique
ont contribué à élaborer des contrats financiers à usages multiples dans les économies
modernes. Bien qu’il ne faille pas considérer les services bancaires islamiques comme un
remède permettant de relever les défis du développement, ceux-ci pourrait jouer un rôle
positif en Algérie surtout avec la baisse des prix du pétrole et devant l’épuisement
continue des réserves de change.

Il est impératif que les pouvoirs publics en Algérie adoptent un nouveau modèle
économique équilibré basé sur l’éthique et la responsabilité sociétale. Un tel système est
propice au développement de la finance islamique.

115
CONCLUSION

En Algérie, il n’existe pas de loi bancaire islamique. Les exigences relatives à l’exercice
de l’activité bancaire islamique, notamment en ce qui concerne le capital minimum des
banques, le respect des règles prudentiels et l’établissement de rapports financiers, sont
identiques à celles des banques conventionnelles. Cependant, la plus part des dispositions
règlementaires sont souvent défavorisées par rapport aux banques conventionnelles, vue
qu’elles ne sont pas adaptées au contexte islamique.
A titre d’exemple, les banques islamiques ne peuvent détenir des bons du Trésor
créditeurs d’intérêts ni accepter le paiement d’intérêts sur leurs dépôts auprès de la
banque centrale. Il s’ensuit que ces institutions ne tirent aucun bénéfice de l’acquisition
de bons du Trésor et de placement auprès de la banque centrale, contrairement à leurs
concurrentes conventionnels.

Une solution consiste pour le gouvernement à émettre des Sukuks souverains à court,
moyen et long terme ou des titres que les banques islamiques peuvent détenir en toute
légitimité et dont elles peuvent tirer un revenu modeste. Les Sukuks constituent un
moyen de financement non négligeable de l’économie d’un pays, surtout musulman où
toute la population intéressée peut adhérer sans contrainte religieuse. En réalité, il existe
une demande du marché avérée pour les services financiers islamiques qui nécessitent
simplement une réglementation leur permettant d’entrer en lice sur un pied d’égalité avec
les banques conventionnelles.
Il est aussi important de créer un dispositif spécifique aux banques islamiques au sein de
la banque centrale. Ce mécanisme permettra aux banques islamiques de bénéficier des
avantages de rémunération de leurs dépôts par la manipulation d’instruments financiers
islamiques adéquats et conformes à la Shari’a.

En outre, l’Etat doit jouer un rôle très important dans le développement de la finance
islamique en Algérie, et ce, par l’ouverture des fenêtres islamiques au niveau des
banques publiques, ou carrément, transformer ces banques conventionnelles en banques
islamiques. Cela, conduira sans doute à instaurer une confiance entre les clients et les
banques islamiques et à promouvoir l’activité de ces dernières.

116
CONCLUSION

Actuellement, le contexte général des banques islamique en Algérie est défavorable ce


qui s’est traduit par des parts très minimes du marché, et ce, malgré la croissance à deux
chiffres enregistrée durant les exercices écoulés. Les raisons de ce constat peuvent être
résumées comme suit :

- Le développement limité des banques islamiques de détail d’une manière


générale. Le marché Algérien ne compte que deux banques islamiques et
deux banques mixtes ;

- Le nombre limité du réseau d’agences des banques islamiques. La plus


part du territoire du pays n’est pas couverts par les banques islamiques,
contrairement aux banques conventionnelles, que ce soit, privées et
publiques ;

- Le nombre limité de produits mis en place par ces banques qui est versé
dans la catégorie des produits financiers islamiques basés sur le principe
du coût plus marge au lieu du partage des pertes et profils ;

- La faible familiarisation des clients potentiels avec les services bancaires


islamiques ;

- Le manque de soutien de l’État, surtout, en ce qui concerne les aspects


juridiques et réglementaires ;

- Le manque de compétences et de main-d’œuvre qualifiée. En Algérie,


avec l’envolée de la première banque islamique en 1991, ce sont les
banquiers formés à la finance conventionnelle qui ont comblé les besoins
du secteur des banques islamiques. Pour que celle-ci se développe, il faut
de la recherche et des cursus spécifiques pour plus d’innovation.

117
CONCLUSION

L’étude menée à travers ce modeste travail, nous a permis de situer les banques
islamiques dans le marché bancaire Algérien. Les résultats suivants ont été tirés de cette
analyse :

- Durant le début de notre analyse empirique, nous avons mis l’accent sur
l’importance de la part des banques publiques sur le marché Algérien qui
est de 90.19% pour les ressources et 87.89% pour les emplois en 2014. La
différence, revient au secteur des banques privées qui est composé des
trois groupes des banques islamiques, privées conventionnelles et privées
mixtes. Cette part du secteur des banques privées est répartie,
respectivement, entre ses trois groupes comme suit : pour les ressources
17%, 64% et 19%, et pour les emplois 17%, 63% et 20%.

- Les deux banques islamiques qui se trouvent sur la place bancaire


Algérienne ne détiennent que 1.69% des ressources et 2.05% des emplois
du marché. Ce résultat est attendu étant donné que les banques publiques
dominent le marché Algérien. La part de la finance islamique, qu’a vu le
jour à partir de 1991 avec la création de la première banque islamique,
parait non significative après deux décennies et demi d’activité bancaire.

- La part des actifs des deux banques islamiques sont aussi très peu
représentatifs sur le marché Algérien. Ils représentent 1.77% du total actif
du marché.

- Le groupe des banques islamiques a enregistré une croissance à deux


chiffres, en dépassant le taux de croissance de la finance islamique à
l’échelle mondiale. Un taux de croissance annuel moyen a été calculé
entre 2006 et 2014 de 19.93% pour la collecte de ressource et 18.03%
pour l’octroi de crédit.

118
CONCLUSION

L’étude empirique menée sur les prévisions pour l’année 2015 des deux rubriques
ressources et emplois des banques islamiques sur le marché Algérien, a abouti aux
résultats suivants :

- Sous l’hypothèse d’un marché sans croissance, par rapport à l’an 2014,
l’année 2015 sera marquée, pour les banques islamiques Algériennes, par
la collecte de ressources en stocks situées entre les deux limites de
l’intervalle de confiance (127 031.98 MDA et 215 193.70 MDA), et par
des financements en stocks allant de 86 998.59 à 131 191.07 MDA.

- Sous l’hypothèse d’un marché en croissance, les chiffres seront plus


importants, allant de 150 982.88 MDA à 249 239.84 MDA de collecte de
ressources en stocks et de 101 903.41 à 152 088.19 MDA pour l’octroi de
crédit en stock.

De ce fait, dans les deux scénarios, les banques islamiques connaitrons de bonnes
perspectives de développement. Il reste entendu que la stabilité économique du pays, les
politiques monétaires de la banque d’Algérie et les politiques budgétaires de l’Etat sont
deux facteurs déterminant pour l’atteinte de ces prévisions.
Après publication des deux banques islamiques de leurs états financiers, nous avons
calculé les ressources et emplois réels. Ces deux derniers indicateurs sont donnés comme
suit :
 Les ressources réelles de 2015 sont de 174 milliards de dinars. Il s’agit d’un
montant très proche du premier scénario stipulant un marché en stagnation avec des
prévisions de 171 milliards de Dinars de ressources pour 2015. Ce résultat soutient
notre hypothèse d’un manque éventuel de liquidité sur le marché suite à la baisse des
recettes du pétrole.
 Les emplois réels de 2015 sont de 128 Milliards de dinars. Ce chiffre est plus
proche du deuxième scénario portant sur l’évolution du marché des emplois de
19.96% avec des prévisions de 127 milliards de dinars pour 2015.

119
CONCLUSION

Ces résultats semblent très encourageants pour soutenir cette finance qui est à l’origine la
nôtre. De ce fait, les pouvoirs publics pourraient adopter le système financier islamique
comme un modèle lui permettant de faire face à la crise qui commence à secouer le pays
avant qu’elle prend de l’ampleur. De leurs cotés, les actionnaires et les dirigeants des
banques islamiques ne devraient pas perdre d’espoir face aux différents entraves. Ils
devraient plutôt élargir le réseau d’agences pour couvrir la plus part du territoire national,
améliorer la qualité de service pour attirer plus de clientèle et enfin préserver l’image de
marque des banques islamiques.

Etant donné que le cadre général des banques islamiques en Algérie a été détaillé sur
tous les plans, règlementation, parts et prévision de développement, nous invitons nos
chercheurs intéressés par la problématique de la finance islamique de combler le déficit
en matière d’analyse de la situation interne des banques islamiques, leurs modes de
gouvernance et les stratégies de développement de ce type de banque. Tout en poussant
les recherches afin d’élaborer un modèle de gestion efficace, et ce, en se basant sur
l’expérience réussie des pays comme la Malaisie, le Soudan, l’Arabie saoudite…etc.

120
SOMMAIRE

SOMMAIRE
INTRODUCTION a

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE DE 2007 ET L’EMERGENCE 01


DE LA FINANCE ISLAMIQUE
4. La crise financière mondiale 2007 01
5. La finance islamique, fondements, sources et principes 08
6. Les principaux produits et comptes de placement de la finance islamique 17

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE 24


4. Aperçu, historique et cadre règlementaire du système Bancaire Algérien 24
5. Contexte général du système Bancaire Algérien 27
6. Contexte des Banques Islamiques en Algérie 31

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES 34


BANQUES ISLAMIQUES SUR LE MARCHE BANCAIRE
3. Présentation des banques Algériennes et leurs données 35

4. Analyse des données et détermination de la part des banques islamiques sur le


marché Bancaire Algérien 59

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES


ISLAMIQUES EN ALGERIE 82
3. Les prévisions sur la collecte des ressources pour l’année 2015 83
4. Les prévisions d’octroi de crédit (Les emplois) pour l’année 2015 98

CONCLUSION 114

121
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127
ANNEXES

ANNEXES

ANNEXE 01

128
ANNEXES

ANNEXE 02

129

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