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(E.N.S.S.E.A)
Par
Mr SAMI Abdesslam
Année : 2016/2017
1
RESUME
perspectives.
mis l‘accent sur les parts des banques dans le marché Algérien, en
2015.
financier Algérien.
2
ملخص
تطورت امالية اإسامية ي خال العشريتن اأخرتن بصفة غر مسبوقة على الصعيد العامي ٠حيث أن
كل اإحصائيات تؤكد استحواذها على جزء معتر من السوق وتراهن على مستقبلها الزاهر٠
هذا البحث امتواضع يتطرق إى دراسة حصص البنوك عامة وحصص البنوك اإسامية خاصة ي السوق
اجزائرية ،من جهة ،وإجراء دراسة تطبيقية لتوقعات تطور البنوك اإسامية ي السوق اجزائرية لسنة ،٢٠١٥من جهة
أخرى.
3
ABSTRACT
the shares of banks generally and the shares of the Islamic banks
system.
4
REMERCIEMENTS
REMERCIEMENTS
C’est pour moi, autant un plaisir qu’un devoir d’exprimer ma gratitude et reconnaissance,
A leur tête, ma directrice de thèse Dr KHERCHI Hania, qu’elle trouve dans ces quelques
Mes remerciements s’adressent aussi aux membres du jury qui m’honorent en acceptant
1
DEDICACES
DEDICACES
Je dédie ce modeste mémoire à mes très chers parents qui m’ont préparé toutes les
conditions de succès.
A ma très chère femme qui m’a permis grâce à son labeur et son dévouement d’atteindre
mon objectif.
Comme je le dédie à tous ceux qui m’ont soutenu de prés ou de loin tout au long de mes
années de recherche.
2
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION a
CONCLUSION 114
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
5
LISTE DES TABLEAUX
6
LISTE DES GRAPHES
7
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Depuis l’an 2007, le monde se trouve sous l'empire d'une crise financière, la plus
catastrophique depuis celle de 1929. Ses effets se sont fait sentir dans l'économie réelle
et la mondialisation a accéléré sa propagation à travers le monde entier. Cette crise,
initialement axée sur des titres financiers américains obsolètes, n'a pas cessé de
s'étendre. Ainsi, les bourses internationales ont subis des pertes colossales, des piliers
de la finance mondiale se sont effondrés du jour au lendemain.
Pour limiter les effets de cette crise, plusieurs pays développés ont adoptés des
politiques d'austérité, ce qui n'a pas empêché de connaître une quasi-faillite de certains
Etats réputés solides du point de vu économique.
En revanche, cette crise financière a prouvé la fragilité du système capitaliste face aux
dérives spéculatives et face à la spirale de la dette. Le fort impact qu'a eu la crise
financière sur les économies des pays développés et émergents a poussé plusieurs
économistes et analystes à se pencher sur les raisons de la crise, ses conséquences,
ainsi que les moyens qui doivent être mis en place afin d'éviter que cela se reproduise.
La religion musulmane englobe tous les aspects de la vie spirituelle comme de la vie
sociale du croyant, instituant des principes aussi bien pour le rapport de l'homme à
1
Pour des raisons de simplification nous appelons « conventionnel ou classique » tout élément se rapportant à la finance non-islamique.
2
www.financialislam.com, 2011
a
INTRODUCTION
Dieu qu'en ce qui concerne ses rapports sociaux et notamment les transactions
commerciales.
La finance islamique désigne les activités financières et commerciales qui respectes les
principes du droit et de la jurisprudence islamique, plus communément désignés sous
le vocable « CHARI’A ». Le respect de tels principes permet ainsi d’investir et de
réaliser des profits en conformité avec les règles du droit musulman. Donc la
« CHARI’A » définit un comportement acceptable dans tous les domaines de la vie
privée et publique des musulmans, incluant notamment les activités économiques et
commerciales.
Quelles sont les parts des banques islamiques sur la place bancaire Algérienne, et
quelles sont les perspectives de développement de ces banques ?
Quelles sont les parts des banques islamiques comparativement aux banques
conventionnelles publiques et privées ?
Quelles sont les parts des banques commercialisant à la fois des produits
islamiques et conventionnels ?
b
INTRODUCTION
Les objectifs généraux que nous cherchons à travers la réalisation de cette thèse est
de :
Faire connaître l’industrie de la finance islamique, plus particulièrement les
banques islamiques, sa différence par rapport à la finance conventionnelle.
Présenter le cadre général des banques en Algérie, connaitre les parts des banques
islamiques sur la place Algérienne tout en prévoyant leurs perspectives de
développement.
Le modèle appliqué dans notre étude est le modèle analytique descriptif, ce modèle est
le plus adéquat pour ce genre d’étude. Il permet, dans un premier temps, de décrire le
phénomène, ensuite le modéliser et l’analyser.
c
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
Dans ce premier chapitre, nous allons aborder, dans un premier temps, les faits
déclencheurs de la crise financière de 2007, les conséquences de cette crise sur les
économies des pays, et dans un deuxième, présenter la finance islamique, ses principes
et ses produits.
Les prémices de la crise financière actuelle ont vu le jour au cours du printemps 2007.
Un ralentissement de l'activité économique conjugué à une hausse des taux d'intérêt a
contribué à l'augmentation du taux d'endettement de ménages américains. En effet,
l'injection massive de crédits à des ménages à faible revenus, qui a permis de booster
les achats de biens immobiliers, a conduit à un phénomène de bulle inflationniste 3.
Mais lorsque les familles modestes se sont retrouvées dans l'incapacité de rembourser
leurs crédits, les banques n'étaient plus capables de récupérer les fonds prêtés dans les
tranches « subprimes 4», ce qui a causé de forts dommages aux établissements financiers
américains.
Pour amortir ces effets des crédits « supbrimes », les banques ont procédé à des
opérations de titrisation afin de rendre leurs prêts bancaires illiquides, par nature,
en titres négociables sur des marchés financiers. Ces titres qui présentaient des
rémunérations fortement prometteuses ont séduits de nombreux fonds spéculatifs à
travers le monde. Ainsi une des causes qui a contribué à la propagation de la crise, fut
la découverte par les investisseurs de montages financiers extrêmement risqués, ou
plutôt de montages dont le risque était impossible à évaluer5. Les révélations des
3
http://www.constructif.fr/bibliotheque/2010-6/crise-financiere-ou-crise-morale. Article de Philippe Jurgensen, La crise morale
qui a entrainé la crise financière, 2011.
4
Subprimes : Crédits immobiliers à risques.
5
http://www.nber.org/papers/w15334, article de William N. Goetzmann, Liang Peng, Jacqueline Yen The subprime Crisis and
House Price Appreciation, 2011.
1
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
valeurs détériorées des produits titrisés ont provoqué une contagion de cette crise
jusqu'en Europe et en Asie.
Toutefois, l'évènement majeur de cette crise qui la fait basculer en crise systémique a
été la faillite de la quatrième banque d'investissement de Wall Street, le lundi 15
septembre de l’année 2008 cette banque qui s’appelle Lehman Brothers s’est mise sous
la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. La faillite de cette importante
banque a touché les places boursières asiatiques et européennes. Elle a fini par toucher
Wall Street, dont l’indice Dow Jones a reculé sous les 11 000 points.
Cet évènement a accentué la crise de confiance entre les établissements. Les banques
refusaient par précaution de prêter de l'argent à leurs clients ou même entre elles.
Rapidement, certains établissements bancaires ont manqué de liquidité et n'ont plus été
capables d’honorer leurs engagements financiers. Ces banques n'ont plus eu de
solutions pour réagir à ce manque de liquidité que de vendre leurs actions et
obligations en masse.
Ceci a eu un impact plus grave sur les bourses mondiales et les valeurs boursières des
banques qui ont connu des chutes brutales entrainant avec eux les chutes des actions
des entreprises dans les autres industries. Ainsi, en une semaine, du 9 au 16 août 2007,
les principaux indices boursiers mondiaux ont connu des corrections brutales à la
baisse : « En Allemagne, Dax : - 4,42 % ; Aux Etats-Unis, Dow Jones : - 5,95 %
; Nasdaq : - 6,16 %; Au Royaume-Uni, FTSE 100 : - 8,37 % ; Au Japon, Nikkei : -
10,3 % ; Et en France, CAC 40 : - 8,42 %»6. C'est ainsi que la crise initialement
bancaire s'est transformée en crise également boursière.
D'autant plus que le système bancaire est soumis à des règles prudentielles strictes qui
sont censés limiter la croissance de son bilan donc de ses activités, en particulier, celle
de monteur et distributeur de crédits. Mais ces règles ont prouvé leurs inefficacités
depuis quelques années. Ainsi, bien avant la crise actuelle, le géant Enron 7 avait réussit
à détourner le système de supervision de la FED8.
Les mêmes manques de transparence ont contribué à la propagation rapide des effets
de la crise actuelle. En effet, afin d'accroître la capacité de crédit du système bancaire,
les organismes financiers ont eu largement recours à la titrisation. L'utilisation massive
de cette technique fait justement partie des erreurs ayant été à l'origine de la crise selon
9
le prix Nobel Joseph Stiglitz qui a présidé la commission d'experts de l'ONU relative
à la crise hypothécaire. D'ailleurs, au travers des multiples produits créés via cette
technique, les banques d'investissement, principalement américaines, ont pu
développer dans les années 2000 un véritable modèle de distribution de crédits
7
Enron fut l'une des plus grandes entreprises américaines par sa capitalisation boursière. Outre ses activités propres dans le
gaz naturel, cette société texane avait monté un système de courtage par lequel elle achetait et revendait de l'électricité,
notamment au réseau des distributeurs de courant de l'État de Californie, communication. En décembre 2001, elle fit faillite
en raison des pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l'électricité, qui avaient été maquillées en
bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite entraîna dans son sillage celle d'Arthur Andersen, qui auditait ses
comptes.
8
FED : La Réserve fédérale (Federal Reserve System), appelée souvent Federal Reserve ou, plus court encore, Fed, est la
banque centrale des États-Unis. http://www.legrandsoir.info/Enron-et-liberalisme.html, Article de Salim Lamrani, «Enron et
Libéralisme », 2011.
9
ONU : L'Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant, à quelques exceptions
près, tous les États de la planète. Distincte des États qui la composent, l’organisation a pour finalité la paix internationale.
http://www.un.org/fr/index.html, 2011.
3
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
destinés directement à être revendus et titrisés, tout ceci transitant via des véhicules
non régulés. La traçabilité de ces crédits devenait difficile et le risque global très
complexe à évaluer. De plus, selon un rapport intitulé « La crise bancaire et la
régulation financière »10, la crise résulterait d'un ensemble de comportements délibérés
de la part des acteurs. Le rapport dénonce les excès d'une des activités financières, en
particulier le transfert du risque du prêteur à des contreparties diversifiées.
Dés l'éclatement de la crise, plusieurs économistes avaient prédit que la sortie ne serait
pas si facile. Ainsi, le thème de la sortie de crise à été très discuté, et les avis des
analystes ont varié selon d’un côté ou de l’autre de l’atlantique. Les actions ont
également été différentes selon la période de propagation de la crise. A cet effet,
plusieurs économistes ont très tôt appelé les organismes Américains à adopter une
régulation à l'européenne comme a notamment préconisé Georges Hübner, professeur
à HEC de France. Il souligne dans son rapport « Quel capitalisme pour demain ?
L'innovation et la finance » que les initiatives visant à exercer un meilleur contrôle sur
le secteur financier doivent avant tout résulter dans des mesures adéquates et que les
actions des différents autorités bancaires doivent être coordonnées.
10
www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports, Rapport de Monique Bourven & M. Yves Zehr, 2012.
4
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
C’est justement en pompiers monétaires, que les banques centrales américaine (FED)
11
et européenne (BCE ) ont décidé à plusieurs reprises d'injecter des liquidités dans le
circuit monétaire afin de permettre aux banques impactées de se renflouer, et ainsi
envoyer le signal de confiance aux opérateurs qu'elles sont prêtes à agir avant que les
risques ne se matérialisent. Mais malgré les interventions coordonnées des différentes
banques centrales, plusieurs économistes ont prévenu que la solution ne sera pas sans
conséquence pour l’économie mondiale. Pour certaines économistes Français, le
modèle capitaliste actuel est autogéré et la crise actuelle fait seulement partie d'un
cycle périodique qui se résoudra par lui-même sans intervention de l'état. D'ailleurs le
fait que la monnaie injectée par les banques centrales n'existe pas concrètement,
favorise l’augmentation des prix, l’inflation. De plus selon l’économiste canadien
Bernard Elie, le risque encouru, sur le moyen terme, était un resserrement de la
politique du crédit.
De ce fait, l'aspect moral et éthique a commencé à prendre place dans les différents
débats. Plusieurs économistes ont affirmé que l'interventionnisme étatique est immoral
puisqu'en sauvant les établissements les plus mal gérés de la faillite, on enracine l'idée
que l'irresponsabilité n'est pas grave et que l'Etat et les contribuables seront là pour
éviter la sanction de la faillite aux banques privées mal gérées.
11
BCE : La Banque centrale européenne est la banque centrale de l’Union européenne.
https://www.ecb.europa.eu/home/languagepolicy/html/index.fr.html, 2012
5
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
C'est pour cela que Georges Hübner préconise dans son rapport de viser, en premier
lieu, à ce que les produits et services fournis fassent l'objet d'une meilleure
compréhension par les parties concernées. Il juge qu'une meilleure compréhension irait
de paire avec une responsabilisation accrue. Hübner précise également que des
techniques telles que la titrisation doivent être analysées. Le compromis entre la
contribution qu'elles apportent aux objectifs de transformation d'échéance et
d'allocation efficace des risques entre les acteurs, et les dangers qu'elles occasionnent
en cas de manque de maîtrise des risques qu'elles induisent. Dans le même sens,
Bernard Elie affirme dans son livre « L'origine de la crise » (Février 2009), que s'il
n'est pas possible de moraliser les banques de force, au moins les autorités politiques et
prudentielles peuvent jouer de tout leur poids pour recentrer leurs activités sur le
thème de l'intermédiation financière et de la facilitation des investissements de
développement sur le long terme. Les gouvernements peuvent également devenir des
actionnaires de référence dans de nombreuses institutions. A ce titre il leur est
demandé de jouer un rôle activiste afin de permettre, sans déroger à leur responsabilité
fiduciaire vis-à-vis des autres actionnaires, aux banques de fournir des impulsions
particulières dans des projets orientés sur le long terme. De même, Joseph Stigliz
retient qu'une des grandes leçons de la crise financière est que l'Etat a un rôle crucial à
jouer dans le développement économique, à la fois dans la prévention des crises e t
dans la mise en œuvre de mesures appropriées permettant d'éviter de les amplifier et de
les transformer en dépression.
6
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
entreprises et que les britanniques doivent continuer d'intégrer cette finance afin de
devenir un partenaire de choix pour les investisseurs. Selon lui, la finance islamique
est un outil d'avenir. Cette même idée a été reprise dans plusieurs ouvrages
économiques récents dont le livre intitulé «La finance islamique, une solution à la
crise » coécrit par Olivier Pastré et Elies Jouiny, où ils affirment que la Finance
islamique pourrait être un système qui éviterait une nouvelle crise des subprimes.
12
https://en.wikipedia.org/wiki/Asset-backed_security,2012, ABS : Un asset-backed security , ou « valeur mobilière
adossée à des actifs » en français, est une valeur mobilière dont les flux sont basés sur ceux d'un actif ou d'un portefeuille
d'actifs. La titrisation est le principal vecteur de création de ces actifs. Les flux peuvent par exemple être basés sur ceux d'un
portefeuille d'emprunts immobiliers, de paiements de cartes bancaires, de créances commerciales. Les ABS sont l'une des
formes les plus courantes de titrisation. Les ABS les plus répandus sont assis sur des crédits hypothécaires américains. Un
ABS est généralement constitué d'un paquet de 3 000 à 6 000 crédits d'un montant unitaire de 100 000 à 500 000 dollars
américains. Les ABS peuvent également porter sur des actifs sous-jacents plus originaux : le gouvernement italien a titrisé
en ABS les produits futurs du Lotto et de la vente d’un portefeuille de propriétés immobilières, David Bowie a titrisé les
revenus futurs de son catalogue de titres en 2002, et une banque britannique a titrisé les revenus futurs d’une chaîne de
bistrots.
13
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dérivé_de_crédit, 2012, Un dérivé de crédit est un produit financier à terme visant à
transférer le risque de crédit d'un actif d'une contrepartie "acheteuse de protection" vers une contrepartie "vendeuse de
protection" en échange d'une rétribution financière. La protection pourra être exercée lors de l'occurrence d'un
événement de crédit sur l'actif sous-jacent du dérivé de crédit. Il existe de nombreux produits dérivés de crédit, du plus
simple (CDS Single Name) au plus complexe (CDO Of CDO).
7
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
14
www.financialislam.com, 2012.
8
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
2-2-1 Le Coran
Le livre saint de l'Islam rend compte du message de Dieu tel que révélé au Prophète
Mohammed (SAWS), il constitue la première source en termes de loi. Tout élément tiré
d'autres sources juridiques doit impérativement être en totale conformité avec la parole
de Dieu dans le Coran.
2-2-2 La Sounna
9
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
2-2-3 L'Ijmaa
Dans sa dimension technique, Ijmaa signifie le consensus des juristes musulmans sur
un point de droit. En pratique, l'Ijmaa fait office de preuve si aucun élément du Coran
ou de la Sounna ne permet de trancher sur un cas.
15
Pour des raisons de simplification nous appellerons « conventionnel » tout élément se rapportant à la finance non -
islamique. La finance conventionnelle est définie selon Vernimmen comme « l’ensemble des activités qui rendent possible et
organisent le financement des agents économiques ayant des besoins de capitaux (comme par exemple les entreprises ou les
états) par les agents ayant des surplus ( typiquement les ménages épargnants). » Selon cette définition il n’est pas évident
de faire la distinction avec un système financier islamique. Nous tenterons cependant de démontrer leurs différences les
plus significatives dans les paragraphes suivants.
10
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
Le terme « Riba » désigne, dans le droit musulman, tout avantage ou surplus perçu par
l'un des contractants sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de vue de la
Sharia. Le Riba a deux formes principales :
Riba-Al-fadl : Il s'agit de tout surplus concret perçu lors d'un échange direct entre
deux choses de même nature qui se vendent au poids ou à la mesure.
Ce qui différencie le Riba de la vente d'un bien ou d'un service, est que la contrepartie
perçue n'est considérée comme acceptable dans le droit musulman, que si elle vise à
compenser quelque chose de légitime, comme :
16
www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2013
11
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
Selon l'orientaliste français Jacques Austruy17, la prohibition du Riba dans toutes ses
formes semble être l'une des conséquences de l'égalitarisme recherché dans la loi
musulmane. D'après lui, cette interdiction est fondée sur la double affirmation que le
temps appartient à Dieu seul et que l'argent, en lui même, n'est pas productif. Ainsi, la
Sharia interdit le retrait par le prêteur d'un quelconque avantage de son prêt, sauf si cet
avantage est librement accordé par l'emprunteur après remboursement du prêt et sans
en constituer une condition tacite ou explicite.
La Sharia exige également, dans les affaires et le commerce, qu'il n'est pas permis de
conclure de transaction qui renferme du Gharar. Le Gharar peut être définit comme
étant tout flou non négligeable au niveau d'un des biens échangés et/ou qui présente en
soi un caractère hasardeux et incertain18. C'est le cas notamment :
Lorsque la vente porte sur une marchandise qui n'est pas déterminée de
façon précise.
Lorsque la transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne
soit fixé de façon claire.
Lorsque la transaction porte sur une marchandise déterminée que le
vendeur ne possède pas encore.
Lorsque le transfert de propriété est conditionné à un évènement
hasardeux.
17
« L'islam face au développement économique», collection économie et humanisme, les éditions ouvrières. Paris 2006, p.52.
18
"Comprendre la finance islamique", Publication de la Cellule de Fiqh du Centre Islamique de la Réunion, 2013 - Édition
spéciale.
19
www.investopedia.com/terms/f/futures.asp, 2012, Futures : Un produit dérivé ou contrat dérivé ou encore « derivative
Dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un produit appelé sous-jacent ;
product » est un instrument financier (IFRS 39) :
20
les Swaps ou les autres produits financiers plus complexes comme les Subprimes.
De la même manière, le Sharia interdit les transactions basées sur le Maysir.
Etymologiquement, le Maysir était un jeu de hasard, dans le domaine économique, il
désigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend
d'un événement aléatoire21. Ainsi, chaque contrat doit avoir tous
les termes fondamentaux (tels que l'objet, le prix, les délais d'exécution et l'identité
des parties) clairement définis au jour de sa conclusion. Les juristes musulmans
encouragent par ailleurs fortement la satisfaction de toutes les conditions préalables
avant la signature du contrat. Ceci différencie clairement les banques Islamiques des
institutions de prêt à intérêt, basées sur le principe que l'on peut acheter sans payer et
vendre sans détenir, ce qui alimente constamment la spéculation et porte préjudice à la
stabilité du système bancaire.
La Sharia exige également que tout musulman ne peut traiter des biens jugés illicites
ou Haram. En effet, il existe des exigences quant à la nature de l'activité dans laquelle
un investissement demeure conforme aux impératifs moraux et religieux tels que
dictés par l'Islam. Ainsi, les jeux de hasard, les activités en relation avec l' alcool, avec
l'élevage porcin ou encore avec l'armement, avec l'industrie cinématographique
suscitant ou suggérant la débauche et les activités liées à la pornographie en particulier
constituent des secteurs d'investissement prohibés dans l'Islam22. On retrouve ce
principe d'exclusion dans la finance éthique en faveur du développement durable et
dans l'investissement socialement responsable.
Du point de vue financier, les sous-jacents de tout type de contrats doivent également
être conformes à la Sharia. Typiquement, dans le cadre d'une prise de participation
sous la forme d'actions, un certain nombre de secteurs dont les activités sont
considérées comme illicites sont à exclure de l'univers d'investissement.
Plus concrètement, un investisseur doit confier ses fonds à un entrepreneur avec qui il
partagera les bénéfices en fonction de la performance de l'actif sous-jacent, il devra
également partager toute perte éventuelle avec cet entrepreneur si celle-ci n'est pas due à
une négligence ou une faute grave de ce dernier. Ainsi le client d'une banque Islamique
a pratiquement un statut d'actionnaire dans les investissements liés à ses contrats et
21
www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2016.
14
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
son revenu prend la forme de dividende. C'est dans ce sens que la finance islamique
est considérée comme étant liée au capital-risque et au private equity23.
Toute transaction financière doit être sous-entendue par un actif pour être valide selon
la Sharia. La tangibilité de l'actif signifie que toute opération doit être obligatoirement
adossée à un actif tangible, réel, matériel et surtout Détenu.
Ce principe de l'Asset Backing permet de renforcer le potentiel en termes de stabilité et
de maîtrise des risques et rassure notamment quant aux problématiques de déconnexion
de la sphère financière à la sphère réelle.
Le principe de la tangibilité des actifs est également une manière pour la finance
islamique de participer au développement de l'économie réelle par la création d'activité
économique dans les autres domaines.
22
www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2016.
23
https://fr.wikipedia.org/wiki/Capital-investissement , 2013, Le capital-investissement est une activité financière consistant
pour un investisseur à entrer au capital de sociétés qui ont besoin de capitaux propres. Le terme de capital-investissement
concerne généralement l'investissement dans des sociétés non cotées en bourse (d'où son nom de capital non coté ou de
private equity en anglais en opposition au terme public). Les sociétés qui constituent un portefeuille de participations en
réalisant des opérations de capital-investissement sont des sociétés de portefeuille ou des fonds d'investissement.
Le capital-investissement se décline sous plusieurs formes (définition sur le site de l’AFIC: http://www.afic.asso.fr) :
Le capital-risque pour financer le démarrage de nouvelles entreprises.
Le capital-développement pour financer le développement de l'entreprise.
Le capital-transmission ou LBO destiné à accompagner la transmission ou la cession de l'entreprise.
Le capital-retournement pour aider au redressement d'une entreprise en difficulté.
15
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
Les oulémas du comité sont chargés d'approuver les différentes opérations ou produits
offerts par la banque islamique. Ils examinent également en détail la structure et la
documentation juridique des transactions, ainsi que les caractéristiques des produits
qui leur sont soumis.
Bien que l'ensemble des oulémas s'accordent sur les grands principes fondamentaux de
la finance islamique, quelques opinions et interprétations avancées peuvent différer
entre différents Sharia Boards. Cela empêche l'harmonisation des produits ou des
procédures financières islamiques. En effet, selon l'institution financière, certains
requièrent une adhésion stricte aux principes religieux, d'autres sont plus ouverts aux
exigences du marché. La nomination des oulémas dans les comités religieux pourrait
se révéler un des plus grands défis à relever par la finance islamique.
C'est pour cette raison que dans des pays comme la Malaisie, la Banque Centrale a
créé un Sharia Board central qui statue sur la conformité des produits financiers. En
parallèle, chaque institution peut avoir son propre Sharia Board, mais elle doit, en
premier lieu, se conformer aux normes édictées par ce Sharia Board central. Aux pays
24
http://www.finance-muslim.com/2009/04/role-fonctionnement-sharia-board, 2015.
16
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
du Golfe, la cohérence est assurée par le fait que la plupart des Oulémas siègent dans
plusieurs Sharia Boards à la fois, et émettent par conséquent des fatwas conformes à
travers les différentes institutions financières.
Dans le paragraphe précédent, nous avons vu les bases sur lesquels repose la finance
islamique. Nous allons voir dans cette section les différents mécanismes juridico-
financiers que les banques islamiques et les filiales islamiques des banques
conventionnelles ont développé pour rester dans la légalité islamique. En effet, la
mobilisation et l'emploi des capitaux dans la finance islamique reposent sur des
concepts juridiques différents de ceux des banques conventionnelles. Au cours de
son développement, la finance islamique a créé plusieurs instruments de financement
et de placement afin de satisfaire les besoins de leurs clients.
La majorité des experts de la finance islamique s’accorde à dire qu’il existe deux types
de produits financiers islamiques : Les produits basés sur le principe des 3P et ceux
basés sur le principe du coût plus marge. C’est pour cette raison que nous présenterons
de manières scindées les mécanismes et les schémas des deux types de produits
financiers conformes à la Charia.
3-1-1 MUDARABA
La Mudaraba est une technique de financement utilisée par les banques islamiques. La
banque fournit la totalité du capital à un entrepreneur pour le financement d’un projet.
En contrepartie ce dernier fournit son savoir-faire et son capital humain. Les profits sont
partagés in-fine selon un ratio préétabli. Les pertes sont entièrement supportées par
la Banque sauf en cas de négligence, fraude ou mauvaise exécution du contrat. Ce type
de contrat est souvent utilisé pour des transactions à court terme pour tout ce qui touche
17
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
au fond de roulement.
Du côté du Passif des banques, il existe aussi de tels contrats, mais ceux-ci sont
illimités. La banque a le droit d’utiliser les fonds des déposants pour un large panel de
projets.
3-1-2 MUSHARAKA
Les conditions de partage des profits sont prédéfinies. La répartition des bénéfices
réalisés est au prorata. Le remboursement obéit à un tableau d'amortissement qui
comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette
opération. Les pertes sont partagées en fonction de l'apport en capital investi.
Les contrats Musharaka et Mudaraba sont les plus recommandés par les jurisconsultes
musulmans, car ils répondent au principe d’équité dans la prise de risque et sa
rémunération. Malgré cela et mise à part les diminishing Musharaka, ces types de
financement sont rarement utilisés dans la pratique en raison de leur fort degré de
risque et d’incertitude des profits. De plus, comme nous l’avons vu précédemment, il
existe un fort risque d’agence, d’asymétrie d’information et d’aléa moral dans ce genre
de contrat. En effet, l’entrepreneur peut être tenté de falsifier les résultats afin
d’améliorer son profit et / ou négliger la gestion du projet vu qu’il n’a pas à subir les
pertes (uniquement pour un contrat Mudaraba).
25
Karich I, « Le système financier islamique : de la Religion à la Banque ».Bruxelles. Édition Larcier, 2002. p.65.
26
www.financialislam.com/diminishing-musharakah.html, 2012.
18
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
3-2 Les produits financiers islamiques basés sur le principe du coût plus
marge
3-2-1 MURABAHA
3-2-2 IJARA
L'Ijara est un mode de financement à moyen terme par lequel la banque achète
des machines et des équipements puis en transfère l'usufruit au bénéficiaire
pour une période durant laquelle elle conserve le titre de propriété de ces biens.
L'Ijara est l'équivalent du contrat crédit-bail. Toutefois, il y a quelques
différences qu'il convient de souligner. Ce qui le diffère du crédit bail, c'est
l'absence de pénalité en cas de non paiement mensuel ou en cas de retard car
les pénalités qui surviendraient pour ces motifs seraient considérées comme des
intérêts, or la finance islamique réfute ce procédé. Les conditions de contrat
sont prédéfinies, en cas de modification d'une des conditions, même avec
l'accord des deux parties, un nouveau contrat doit être réalisé avec les nouvelles
conditions28.
3-2-3 ISTISNA
27
Wadi MZID Directeur à Banque Zitouna, Tunisie « La Finance islamique : Principes fondamentaux et apports potentiels dans
le financement de la croissance et du développement », publié sur le site www.rh.banquezitouna.com/upload/1451918489.pdf,
2016.
19
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
contrat par lequel le Client, en tant que « Acquéreur Final » ou « Maitre d’Ouvrage » «
Mostasni’i » souhaite acquérir un bien nécessitant un processus de fabrication. La
Banque en tant que « Vendeur » ou « Maitre d’œuvre » « Sani’i » s’engage à acheter les
matières premières et à livrer le bien à fabriquer selon une description prédéfinie des
caractéristiques produit, à un prix fixé et payable selon les modalités convenues au
Contrat.
Dans la Pratique, pour le financement via cette technique, les Banque Islamiques
opèrent par des contrats d’Istisna’a Parallèle où les travaux de fabrication sont sous-
traités un constructeur dans le domaine (sous-traitant) pour la réalisation du bien
souhaité par le client ou l’Acquéreur final. Dans ce cas, la banque aura une double
Casquette :
Sani’i: Pour l’exécution des travaux et ce dans sa relation avec son
Client (Mostasni’i) ;
Mostasni’i: Pour transmettre les caractéristiques souhaités du
bien dans sa relation avec le Sous-Traitant (Sani’i)
L’utilité de ce mode de financement est de financer des projets et des biens nécessitant
un processus de fabrication assez long conformément à un cahier de charge. Ainsi que la
facilité de paiement avec différents modes de règlement.
Pour que ce produit soit conforme à la Charia, l’activité du projet ou la nature du bien
objet du contrat doit être licite. En plus de l’engagement du vendeur à manufacturer le
bien conformément au cahier de charge29.
28
www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/ijara, 2014.
29
www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/istina, 2014.
20
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
3-2-4 SALAM
Le Salam est un contrat généralement de court terme par lequel une institution
financière verse, d'avance, les montants correspondant à la livraison future d'une
quantité définie de marchandises. Un Salam est principalement utilisé pour le
financement des marchandises.
Il est semblable à un contrat à terme où la livraison est à une date future en échange du
paiement au comptant30.
3-3 SUKUKS
L’apparition des Sukuk a été l’un des développements les plus importants sur les
marchés islamiques de capitaux au cours des dernières années. Plus simplement, les
instruments Sukuk agissent comme un pont. Ils relient leurs émetteurs, principalement
les fonds souverains et les grandes sociétés au Moyen-Orient et dans le Sud-Est
asiatique, avec un grand nombre d’investisseurs, dont beaucoup cherchent à diversifier
leurs avoirs au-delà des classes traditionnelles d’actifs.
30
www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/salam, 2014.
21
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
14,9 milliards à 23,3 milliards d’USD en 2009, avec l’Asie qui a montré une puissance
particulière. Malgré tout, le marché des Sukuk est encore une niche, avec un énorme
potentiel de croissance. Le taux de croissance des Sukuk est actuellement de 10 à 15%
sur les marchés financiers mondiaux.
Le déposant accepte que la banque gère son argent en contrepartie de frais de gestion
appelé frais de MUDARIB qui vient de MUDARABA, ce qui veut dire partage des
pertes et profits en arabe. Ces frais sont fonction du profit de la banque.
Avec l’ensemble des dépôts, la banque créée un ou plusieurs fonds d’investissements
dans lesquels le dépositaire n’a aucun droit de regard et de gestion pour le compte non
restreint alors qu’il peut décider de l’allocation de ses fonds avec un compte restreint.
Pour ces deux cas de placement, ni le capital ni le taux de rendement ne sont garantis.
La durée des dépôts varie entre 1 mois et 5 ans. Si le détenteur du compte se retire
avant la fin de l’échéance il partage les pertes, mais pas les profits que le fond aura pu
générer.
31 27
Définition de la Banque Islamique de Développement « BID »
http://thatswhy.isdb.org/irj/go/km/docs/documents/IDBDevelopments/Internet/thatswhy/fr/sukuk/what-is-sukuk.html, 2013
22
CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
Ces deux types de placement peuvent être formalisés par un titre c’est ce qui est appelé
les bons d’investissement, ou par un simple placement dans un compte
d’investissement étalé sur une période bien déterminé, ce genre de placement est
appelé dépôt d’investissement.
En plus des comptes d’investissements, il existe les comptes d’épargne32 qui sont des
dépôts à vue. Ils peuvent être rémunérés via les profits de la Banque pour autant que la
Banque elle-même ait tiré ses revenus d’opérations réalisées en harmonie avec les
principes de la Chari’a. Il s’agit souvent d’opérations de court terme à faible risque.
Il n’y a pas de garantie de rémunération : si les opérations ne sont pas profitables les
dépôts ne seront pas rémunérés. Si les opérations sont perdantes, les dépôts pourront
en être affectés.
32
http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/, 2013
23
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
La constitution du système bancaire Algérien est passée par deux principales étapes. La
première se caractérise par la nationalisation des banques Française après l’indépendance
et la création de nouvelles banques publiques, quant à la deuxième, elle se définit par
l’ouverture sur le secteur privé national et international (libéralisation).
Ce processus s’est étendu aux autres banques telles que la Banque Algérienne de
Développement ex CAD (Caisse Algérienne de Développement) et la Caisse Nationale
d’Epargne et de Prévoyance CNEP. D’autres sociétés ont été créées par la suite à savoir
le Crédit Populaire d’Algérie CPA et la Banque Extérieur d’Algérie BEA. La gestion de
ce secteur financier a été attribuée au Trésor Public et à l’organe de planification.
Cet arsenal bancaire a été mis à la disposition exclusive des pouvoirs publics dans un but
de développer l’économie nationale et les entreprises publiques.
A partir des années 1970, l’Etat Algérien a pris la décision de spécialiser chaque Banque
dans un secteur d’activité bien précis et bien définit.
lois des finances de 1970 et 1971 et en fin la loi 80-05 modifiée et complétée relative à
l’exercice de la fonction de contrôle par la cour des comptes.
Cette loi est restée pendant longtemps l’un des piliers qui définit les missions et rôles de
la Banque Centrale d’Algérie qui devient la Banque d’Algérie en sa qualité de la Banque
des Banques primaires et acteur dans la gestion de la politique monétaire du pays. Elle a
prévu l’autonomie de la Banque Centrale, la régulation du système bancaire par des
autorités administratives indépendantes et la séparation entre l’autorité de règlementation
et d’agrément des banques et l’autorité de supervision. Dans un autre, elle a défini les
règles de gestion des banques primaires, les opérations de banque et les infractions à
l’activité bancaire.
Cette loi ne fait plus référence aux banques islamiques, ces dernières disposent du même
cadre juridique prévu par cette loi, donc, ne sont plus soumises à un cadre juridique
spécifique.
Les opérations de banque sont exercées exclusivement par les banques primaires et les
établissements financiers. La spécialisation n’est plus exigée et donc les banques et les
25
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
établissements financiers sont libres pour définir le type de clientèle à cibler ou les
secteurs d’activités à viser.
L’Etat détient le droit de participer au sein des organes sociaux des banques
privées sans droit de vote ;
26
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
La banque d’Algérie aura à veiller à la stabilité des prix et doit établir la balance
des paiements et arrêter la position financière extérieure de l’Algérie ;
La banque d’Algérie organise et gère une centrale des risques des entreprises, une
centrale des risques des ménages et une centrale des impayés.
Parmi ces Banques, il figure deux banques commercialisant à 100% des produits
islamiques à savoir :
Al Baraka Bank; et
Al Salam Bank.
Deux autres banques mixtes, commercialisent à la fois les produits islamiques et les
produits conventionnels, à savoir :
La Housing Bank ; et
La Algeria Gulf Bank.
33 www.bank-of-algeria.dz/html/banque.htm, 2015
27
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
BANQUE EXTÉRIEURE D’ALGÉRIE "BEA" Siège Social : 48, Rue des Frères Bouadou,
Bir Mourad Raïs - Alger
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL "BDL" Siège Social : 5, rue Gaci Amar, Staoueli,
Alger
ARAB BANKING CORPORATION ALGERIE Siège Social : 54, Avenue des Trois Frères
"ABC" Bouadou (ex ravin de la femme sauvage) Bir
Mourad Rais, Alger
CITYBANK N.A. ALGERIA Siège Social : 7, Rue Larbi Allik, Hydra, Alger
(SUCCURSALE)
TRUST BANK ALGERIA Siège Social : 70, Chemin Larbi Allik, Hydra -
Alger - BP 772
28
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
THE HOUSING BANK FOR TRADE AND Siège Social : 16, Ahmed Ouaked, BP 103,
FINANCE-ALGERIA code postal n°16320 Delly Ibrahim - Alger
(SUCCURSALE)
AL SALAM BANK - ALGERIA Siège Social : 233 Rue Ahmed Ouaked Dély
Brahim - Alger
L’analyse ci-après nous montre clairement comment les banques privées ont été affectées
par ces deux evènements entre l’année 2000 et 2003.
29
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
passant de 5.2% du total ressources en 2000 à 12.5% en 2002. Durant l’année 2003, la
tendance s’est renversée, les banques privées ont enregistré des fuites de ressources de
presque de la moitié, en passant à un niveau de 5.6% du total ressources.
Le total des crédits à l'économie est passé de 993 053 Milliards de Dinars en 2000 à
1 378 252 Milliards de Dinars en 2003 soit une croissance de 39%. Les banques
publiques ont accordé eux seules 97.3% des crédits contre 2.7% pour les banques privées
et ce durant l’année 2000. En 2000 à 2002, la part des banques privées a connu une
croissance considérable en passant de 2.7% à 14.3%. Durant l’année 2003, avec la
liquidation des deux banques privées à capitaux nationaux à savoir El-Khalifa Bank et la
Banque Commerciale et Industrielle d'Algérie (B.C.I.A.), la part de financements de
l’économie par les banques privées a diminuer d’une manière remarquable pour atteindre
7.2%. Ce résultat a donné plus d’avantages au développement du secteur bancaire
public.
30
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
Comme c’est déjà indiqué, le système bancaire Algérien compte deux banques
commercialisant à 100% des produits islamiques :
Elle est le premier établissement bancaire à capitaux mixtes (publics et privés). Créée le
20 mai 1991, avec un capital de 500.000.000 DA augmenté à 10 000 000 000 DZD en
2009, la Banque a entamé ses activités bancaires proprement dites durant le mois de
septembre 1991.
Elle est la deuxième banque 100% islamique créée en date du 08/06/2006 et agréée par la
Banque d’Algérie en date du 10/09/2008. Son activité a débuté le 20/10/2008. Elle est
dotée d'un capital 100% étranger (Emirats arabes unis) de 7.2 milliards de dinars
34 http://www.albaraka-bank.com/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=218&Itemid=28, 2015
35 http://www.alsalamalgeria.com/?path=catalogue.produits.famille.3, 2015
31
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
algériens, capital qui est augmenté en 2009 à 10 milliards de dinars algériens. La banque
entend bien investir les créneaux de la finance islamique. Elle dispose actuellement 6
Agences dont deux sur Alger.
D’autres banques conventionnelles ont pris l’initiative d’ouvrir des fenêtres islamiques
pour la commercialisation des produits islamiques comme c’est le cas de :
Le principe fondamental de ces deux banques islamiques repose sur l’intervention directe
de la Banque dans les transactions financées par elle. La rémunération qu’elle perçoit se
justifie soit par :
La règle générale est que la monnaie, n’est, du point de vue islamique, qu’un simple
intermédiaire et instrument de mesure dans les échanges de produits. Même si, en
parallèle, elle assure une fonction de réserve de valeur, elle ne peut produire de surplus
que dans la mesure où elle est transformée préalablement en bien réel.
Donc, la marge bancaire n’est considérée comme licite par la Chari’a islamique que dans
la mesure où elle est générée par l’une des activités suivantes : Vente - Participation -
Location – Fabrication.
Ces Institutions financières islamiques ont une double vocation commerciale et
financière. Loin de se cantonner dans la mission classique d’intermédiation financière,
elles interviennent dans les activités de création, transformation et commercialisation des
richesses en tant que parties prenantes à part entière.
Cette double vocation est illustrée sur les conventions de financement par l’existence de
32
CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE
deux types de clauses dans régissant la relation entre la Banque Islamique et ses
partenaires :
Néanmoins, il est important de souligner que toutes les lois en vigueur ne distinguent
plus entre une banque conventionnelle et une banque islamique. Le législateur ne fait
référence qu’au terme Banque et activité bancaire.
Vis-à-vis de la Banque d’Algérie, toutes les banques de la place sont traitées de la même
manière en terme d’arsenal juridique et plus précisément la loi sur la monnaie et le crédit
modifiée et promulguée référencée 10-4. Les états financiers sont les mêmes et le plan
comptable appliqué est le même pour toutes les banques sans aucune modification ni
exception.
Cette manière de faire montre clairement la politique suivie par les pouvoirs publics
envers les banques islamiques. En effet les banques islamiques, depuis la création de la
première banque en Algérie en 1991, sont considérées des entités économiques ayant les
mêmes caractéristiques d’une banque conventionnelle et soumises aux mêmes textes de
loi en vigueur. Les banques sont libres en matière de mise en place de nouveaux
produits, à conditions de les faire valider au préalable par la banque d’Algérie.
33
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
L’analyse des données des banques Algériennes permettra de positionner la part des
banques islamiques sur le marché bancaire Algérien, d’une part, et de déterminer et
comprendre les facteurs et les contraintes qui freinent le développement de cette finance
en Algérie. Ce diagnostic de la situation des banques islamiques sur le marché Algérien
aidera à prévoir leurs perspectives de développement et les moyens dont elles doivent se
procurer pour détenir plus de place sur le marché.
Pour se faire, il est important de savoir que cette étude repose sur des données réelles
extraites du service BOAL36 et les sites des banques concernées.
Toutes les banques ont été prises en considération mis à part les quatre (04) succursales
de banques étrangères37 pour faute de données et les institutions financières qui ne sont
pas versées dans le même segment.
o Les dettes représentées par un titre (Les bons de caisse pour les banques
conventionnelles et les bons d’investissement pour les banques islamiques)
34
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les emplois : Deux rubriques importantes ont été sélectionnées de l’actif des
banques à savoir :
o Les prêts et créances sur la clientèle : qui regroupe tous les concours
accordés à la clientèle que ce soit islamiques ou classique, à terme ou à
court terme.
Le total bilan : Cette rubrique regroupe l’ensemble des postes du Bilan actif ou
passif. Elle donne un aperçu sur l’importance de ‘l’activité d’une banque.
Les banques qui ont ouvert des fenêtres islamiques seront considérées comme des
banques mixtes38 et ce vue la difficulté de distinguer, sur les états financiers, entre les
deux activités islamiques et conventionnelles. Toutes les rubriques du bilan regroupent
les deux activités en même temps. D’ailleurs, cette contrainte est l’une des
problématiques de la finance islamique en Algérie et reflète en partie le traité accordé par
les pouvoirs publics à cette finance émergente dans le monde entier.
38Le terme Banque Mixte désigne la banque qui commercialise à la fois les produits conventionnels et islamiques, ou dans un
autre terme, la banque conventionnelle qui a ouvert une fenêtre islamiques.
39 www.badr-bank.dz/index.php?id=presentation, 2015.
35
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Elle est constituée initialement de 140 agence cédées par la BNA, son réseau compte
actuellement plus de 300 agences réparties sur tout le territoire national. Il est le réseau le
plus grand des banques Algériennes.
707 115,00 693 131,00 850 992,00 841 186,00 974 459,00 1 235 334,00
707 115,00 693 131,00 850 992,00 841 186,00 974 459,00 1 235 334,00
309 244,00 254 170,00 367 435,00 415 708,00 498 460,00 659 397,00
6 967,00 7 915,00 8 550,00 10 264,00 10 887,00 10 896,00
316 211,00 262 085,00 375 985,00 425 972,00 509 347,00 670 293,00
832 148,00 811 320,00 921 343,00 984 562,00 1 121 447,00 1 376 079,00
36
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La BADR banque a connu une évolution importante entre 2006 et 2014 sur tous les
plans ; ressources, emploies et total bilan.
40
1.2 La BDL BANQUE
La banque de développement local est une banque publique dotée d’un capital social de
15 800 000 000 DZD, elle a été créée à partir de la restructuration du crédit populaire
d’Algérie CPA en 1982. La BDL dispose d’un réseau de 150 agences judicieusement
implantées sur tout le territoire national, dont 145 traitant les opérations bancaires
attribuées aux banques et 05 dédiées aux prêts sur Gage, une activité dont la BDL a
l’exclusivité.
La BDL est d’abord la Banque des PME/PMI et du Commerce dans sa conception la plus
large et ensuite la Banque des professions libérales, des particuliers et des ménages.
40 www.bdl.dz/parcour.html, 2015.
37
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
231 178,00 255 353,00 291 575,00 300 634,00 387 837,00 578 607,00
231 178,00 255 353,00 291 575,00 300 634,00 387 837,00 578 607,00
134 316,00 153 279,00 197 771,00 268 276,00 376 511,00 469 393,00
2 491,00 2 656,00 4 740,00 4 725,00 4 827,00 5 217,00
136 807,00 155 935,00 202 511,00 273 001,00 381 338,00 474 610,00
349 731,00 372 751,00 433 030,00 451 528,00 567 359,00 706 240,00
La BDL banque a connu aussi une évolution nette entre 2006 et 2014 sur tous les plans ;
ressources, emploies et total bilan.
38
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
41
1.3 La BEA BANQUE
La Banque extérieur d’Algérie est une banque publique d’un capital de 100 Milliards de
Dinars Algérien. Elle a été créée en 1967 par l’ordonnance numéro 67-204. La BEA a
pour vocation le financement de tous les secteurs d’activités notamment des
hydrocarbures, de la sidérurgie, des transports, des matériaux de construction et des
services. La BEA compte 92 agences (segmentées en agences Corporate, particuliers et
universelles).
1 765 778,00 2 057 408,00 2 221 361,00 1 886 745,00 1 721 313,00 2 137 486,00
1 765 778,00 2 057 408,00 2 221 361,00 1 886 745,00 1 721 313,00 2 137 486,00
418 246,00 434 608,00 564 666,00 580 656,00 760 362,00 877 652,00
11 604,00 9 467,00 24 185,00 23 861,00 21 592,00 22 492,00
429 850,00 444 075,00 588 851,00 604 517,00 781 954,00 900 144,00
2 182 538,00 2 367 626,00 2 636 705,00 2 307 759,00 2 111 443,00 2 581 393,00
41 www.bea.dz/presentationbea/presentation.html, 2015.
39
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
42 http://www.bna.dz/presentation.html , 2015
40
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
743 324,00 757 529,00 987 179,00 1 341 464,00 1 515 685,00 1 761 243,00
743 324,00 757 529,00 987 179,00 1 341 464,00 1 515 685,00 1 761 243,00
799 698,00 747 180,00 900 468,00 1 134 166,00 1 315 847,00 1 831 665,00
4 566,00 6 571,00 7 404,00 7 753,00 17 115,00 17 467,00
804 264,00 753 751,00 907 872,00 1 141 919,00 1 332 962,00 1 849 132,00
1 260 737,00 1 421 685,00 1 620 662,00 2 060 079,00 2 185 693,00 2 620 619,00
La BNA gère d’une manière optimale ses ressources et ses emplois. Ces deux postes
évoluent avec la même tendance.
43 www.cnepbanque.dz/fr/index_fr.php?page=presentation, 2015
41
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
également leader dans la bancassurance (en partenariat avec une compagnie d’assurance
étrangère).
738 293,00 819 440,00 918 915,00 1 012 900,00 1 082 987,00 1 158 657,00
738 293,00 819 440,00 918 915,00 1 012 900,00 1 082 987,00 1 158 657,00
253 232,00 291 607,00 314 321,00 393 713,00 519 094,00 627 316,00
3 310,00 3 346,00 3 424,00 3 398,00 3 648,00 3 590,00
256 542,00 294 953,00 317 745,00 397 111,00 522 742,00 630 906,00
811 011,00 902 442,00 1 001 146,00 1 098 123,00 1 171 938,00 1 256 435,00
Pour la CNEP, la collecte de ressources est plus importante que l’octroi du crédit. Ce qui
justifie son orientation vers l’épargne. L’écart entre les deux postes est important ce qui
signifie une mauvaise allocation des ressources. La banque est en surliquidité.
42
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les deux rubriques ressources et emplois font partie des éléments du bilan, d’où l’écart
observé entre le total bilan et les deux postes précédents. Cet écart devient plus important
lorsque la banque engage des investissements pour l’acquisition des sièges que ce soit
pour les Directions ou les Agences. Cet écart important est observé particulièrement au
niveau des bilans des banques publiques qui optent pour l’acquisition des sièges au lieu
de la location comme c’est le cas de la plus part des banques privées.
Le crédit populaire d’Algérie a été créé en 1966 suivant l’ordonnance numéro 66-366 du
29/11/1966. Le CPA a bénéficié du patrimoine des banques populaire dissoutes à
l’image de la banque populaire commerciale et industrielle d’Alger, d’Oran, de
Constantine,…etc. Il a pour mission de promouvoir le développement du BTPH, des
secteurs de la santé et du médicament, de l’artisanat, des médias du commerce et de la
distribution, de l’hôtellerie et du tourisme. Son réseau compte plus de 139 agences.
587 095,00 613 384,00 727 136,00 858 152,00 1 028 426,00 1 184 140,00
587 095,00 613 384,00 727 136,00 858 152,00 1 028 426,00 1 184 140,00
267 687,00 336 874,00 436 004,00 538 949,00 656 647,00 756 489,00
5 707,00 6 265,00 6 492,00 8 149,00 8 568,00 8 630,00
273 394,00 343 139,00 442 496,00 547 098,00 665 215,00 765 119,00
778 966,00 811 741,00 990 360,00 1 152 002,00 1 362 437,00 1 512 052,00
Source : BOAL
44 https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit_populaire_d%27Alg%C3%A9rie, 2015
43
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les ressources et les emplois du CPA suivent une tendance haussière linéaire de 2006 à
2014 mais avec un écart important entre les deux rubriques. La banque est en
surliquidité.
45 https://www.bank-abc.com/En/AboutABC/Pages/default.aspx, 2015
44
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les emplois de l’ABC évoluent plus que les ressources. Durant 2013 et 2014 les emplois
ont dépassé les ressources collectées. Pendant cette période ces deux postes ont connu
une légère baisse. La banque est en besoin de liquidité.
Il est aussi remarqué que le total bilan de cette banque est important ce qui est justifié par
le nombre d’agences et la politique de la banque visant l’acquisition de la plus part des
sièges au lieu de la location. Cette politique nécessite des investissements importants.
45
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La Gulf Bank Algeria est une Banque commerciale de droit Algérien ; filiale de Burgan
Bank Group et membre d'un des plus éminent groupe d'affaires du moyen orient KIPCO
« Kuwait Projects Company ». Elle a été agréée par la Banque d’Algérie en 2004, elle
propose à la fois des produits conventionnels et islamiques. Le nombre total des agences
est de 55 couvrant les principales villes d’Algérie.
46 https://www.agb.dz/article-viewCat-1-111111-143-129-9.html, 2015
46
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les ressources évoluent pratiquement avec la même tendance et d’une manière équilibrée
avec les emplois. Un écart prend de l’ampleur à partir de 2012 entre les deux postes. Le
total bilan de cette banque ne présente pas un écart important par rapport aux deux autres
postes malgré le nombre d’agences détenues. Ceci s’explique par la politique de la
banque envisageant la location des sièges ce qui se traduit par un total bilan faible.
BNP Paribas Al Djazair est une filiale à 100% de BNP Paribas France. Elle est agréée en
Janvier 2002, elle compte plus 60 agences réparties sur la plus part des 48 wilayas du
pays.
47 http://www.bnpparibas.dz/nous-connaitre/
47
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
103 180,00 121 653,00 131 531,00 155 338,00 188 758,00 201 556,00
103 180,00 121 653,00 131 531,00 155 338,00 188 758,00 201 556,00
61 275,00 70 002,00 79 542,00 81 580,00 110 043,00 115 293,00
15,00 15,00 17,00 17,00 17,00 17,00
61 290,00 70 017,00 79 559,00 81 597,00 110 060,00 115 310,00
142 645,00 166 825,00 173 457,00 207 164,00 233 868,00 254 285,00
La BNP PARIBAS a connu une évolution considérable sur tous les niveaux durant la
période 2006 à 2014. Ces ressources ont pris de l’ampleur en dépassant les crédits
accordés et ce depuis 2008 pour atteindre un spread important en 2014. La banque est en
surliquidité.
FRANSA BANK El Djazaïr SPA, société par actions à capitaux mixtes majoritairement libanais,
a débuté ses activités en Algérie en date du 1er Octobre 2006, offrant à sa clientèle composée de
Petites et Moyennes Entreprises ainsi que de grands groupes nationaux et internationaux, tous
les produits et services d'une banque commerciale à vocation universelle. Elle dispose de 3
agences, deux sur Alger et une sur Oran.
48 http://www.fransabank.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=3&Itemid=111, 2015
48
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La banque a connu des perturbations durant la période de 2009 à 2014 sur le plan
ressources et emplois. A partir de 2010 la banque a maintenu le plafond des crédits
atteint jusqu’au en 2014. Cette situation s’explique par la perte d’une partie importante
de ses ressources entre 2010 et 2011 ce qui ne lui a pas permis d’accorder plus de crédit.
A partir de 2012 la banque a pu récupérer la perte subite pour atteindre l’équilibre avec
les emplois. La baisse du total bilan en 2011 se justifie par la baisse de la rubrique
ressources.
49
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
49
1.11 HOUSING BANQUE
La Housing Bank For Trade and Finance Algeria agréée en septembre 2002 et a débuté
son activité en octobre 2003. Son capital est réparti entre la banque mère Jordanienne
avec 85% et Libyan Arab Foreign Investment Holding Company-Algeria avec 15%.
Pour répondre aux besoins de plus en plus diversifiés de ses clients, Housing Bank a
récemment élargi son activité à la Finance Islamique par la mise à disposition des
entreprises de financements conformes à la Shari’a à travers une fenêtre islamique.
Le financement des équipements par le moyen du leasing est un autre produit de Housing
Bank largement prisé par la clientèle entreprise.
Housing Bank–Algeria est présente dans les principaux pôles économiques régionaux du
pays avec 7 agences.
49 http://www.housingbankdz.com/documents/chiffres-2015.pdf, 2015
50
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La HOUSING banque a enregistré durant la période de 2008 à 2014 une évolution stable
des emplois et des ressources. L’écart n’est pas assez important entre les deux postes. Par
contre le total bilan a connu une hausse importante durant la même période ce qui
s’explique par les investissements engagés par cette banque pour l’extension de son
réseau d’agences en passant de 4 agences en 2012 à 7 agences en 2014.
Natixis Algérie est la filiale du Groupe BPCE adossée à Natixis (Pôle Services
Financiers Spécialisés) installé en Algérie depuis 1999. Avec plus de 750 collaborateurs
et 28 agences réparties sur tout le territoire Algérien, Natixis Algérie offre une gamme
étendue de produits et services financiers aux grandes entreprises, PME-PMI,
professionnels et particuliers Algériens.
50 http://www.natixis.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=512&lang=fr, 2015
51
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Pour NATIXIS, les ressources et les emplois évoluent de la même tendance et avec une
exploitation optimale des ressources collectées. A partir de 2012 les ressources ont connu
une tendance haussière plus importante que les emplois. La banque se trouve en
surliquidité.
52
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La Société Générale Algérie, détenue à 100% par le Groupe Société Générale, est l’une
des toutes premières banques privées à s’installer en Algérie, soit depuis 2000.
108 251,00 117 616,00 131 927,00 161 229,00 182 135,00 197 996,00
108 251,00 117 616,00 131 927,00 161 229,00 182 135,00 197 996,00
87 704,00 104 829,00 111 745,00 102 966,00 112 917,00 117 035,00
15,00 15,00 15,00 15,00 15,00 15,00
87 719,00 104 844,00 111 760,00 102 981,00 112 932,00 117 050,00
144 036,00 158 225,00 167 056,00 202 485,00 222 605,00 243 338,00
51 https://www.societegenerale.dz/nous_connaitre.html, 2015
53
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les ressources et les emplois de la SGA Banque évoluent de la même tendance et avec
une allocation optimale des ressources. A partir de 2010 les emplois ont connu une
stabilité en maintenant le même niveau jusqu’en 2014. La banque se trouve en
surliquidité.
La Trust Bank Algeria est une banque de droit Algérien, à capitaux privés, créée en date
du 30 décembre 2002, sous la forme de société par actions (SPA) d'un capital initial de
750 millions de dinars, qui a été porté à 2,5 milliards de dinars, en février 2006. Une
autre augmentation de capital a été décidée par les actionnaires durant l’exercice 2009,
pour arriver à un capital de 10 milliards de dinars, conformément aux nouvelles
dispositions du Conseil de la Monnaie et du Crédit.
Le capital de la banque a été porté en Février 2012 à 13.000.000.000 DA. Son réseau
compte 17 agences dont 10 agences sur Alger. La banque compte ouvrir 5 nouvelles
agences pour la couverture d’autres grandes villes du pays.
52 http://www.trust-bank-algeria.com/pr%C3%A9sentation, 2015
54
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La TRUST banque a connu une perturbation durant 2008 à 2010 sur le plan collecte de
ressources et octroi des crédits. Elle a enregistré une baisse importante sur les deux
rubriques précédentes durant cette période. Cette situation s’explique par la fuite des
déposants vers d’autres banques de la place pour différentes raisons (rémunération
attractive/ qualité de service…etc). À partir de 2011, la banque a renforcé sa politique de
collecte de ressources et d’octrois de crédit en enregistrant une tendance haussière
jusqu’à 2014.
55
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Le total bilan durant 2008 et 2010 n’a pas connu de baisse comme c’est le cas des deux
rubriques précédentes à savoir les ressources et les emplois. Cette situation se justifie par
l’augmentation du capital des banques en 2009 à hauteur de 10 000 000 000 DZD.
Exigence règlementaire53 en matière de capital minimum que les banques doivent
satisfaire.
Cette banque a été présentée dans le chapitre précédent. Les données financières d’AL
BARAKA BANK se présentent comme suit :
76 538,00 89 963,00 103 284,00 116 513,00 125 434,00 131 175,00
76 538,00 89 963,00 103 284,00 116 513,00 125 434,00 131 175,00
59 637,00 55 688,00 58 583,00 57 891,00 62 640,00 78 246,00
274,00 305,00 305,00 305,00 305,00 1 670,00
59 911,00 55 993,00 58 888,00 58 196,00 62 945,00 79 916,00
99 105,00 120 508,00 132 984,00 150 788,00 157 073,00 162 772,00
53www.bank-of-algeria.dz/html/, 2015, Règlement Banque d’Algérie n° 08-04 du 23 Décembre 2008 relatif au capital
minimum des banques et établissements financiers.
56
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Cette banque a été présentée dans le chapitre précédent. Les données financières d’AL
SALAM BANK se présentent comme suit :
A
Données en MDA 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014
L
Dettes envers la clientèle 1 250,00 4 350,00 8 647,50 12 945,00 19 400,00 23 930,00 19 450,00
S TOTAL RESSOURCES 1 250,00 4 350,00 8 647,50 12 945,00 19 400,00 23 930,00 19 450,00
A Prêts et créances sur la clientèle 520,00 5 126,00 9 422,50 13 719,00 20 212,00 27 530,00 22 548,00
L
Participations 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00
A
M TOTAL DES EMPLOIS 530,00 5 136,00 9 432,50 13 729,00 20 222,00 27 540,00 22 558,00
TOTAL BILAN 11 254,00 14 562,00 18 425,00 24 821,00 32 782,00 39 550,00 36 309,00
57
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Comme il était précisé précédemment que l’activité d’AL SALAM banque a été
commencée en fin de l’année 2008.
AL SALAM banque a connu dès son démarrage une évolution significative que ce soit
pour les ressource que pour les emplois, une tendance haussière équilibrée entre les deux
rubriques. Néanmoins, en 2014 la banque a connu une baisse des deux postes d’environ 6
Milliards de dinars pour les ressources et 5 Milliards de dinars pour les emplois. Cette
perte est justifiée par un évènement qui a marqué la banque en 2014. L'autorité
Algérienne de surveillance bancaire, à savoir, la commission bancaire, a désigné un
administrateur provisoire à la tête d’AL SALAM banque Algérie, en date du 06 juillet de
la même année, et ce suite à une mésentente entre les actionnaires de cette banque
islamique.
Cette décision a provoqué une méfiance de la part des déposants qui s’est traduite par des
retraits massifs de leurs avoirs bancaires.
Elle est considérée comme un coût fort à l’égard des banques islamiques Algériennes et
de la finance islamique en générale.
58
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Afin d’enrichir d’avantage cette étude et lui donner une autre valeur ajoutée, une
répartition par groupe a été adoptée. Les Banques Algérienne ont été classées sous
Quatre grands groupes, à savoir :
Graphe N° 17 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 18 : Evolution des ressources du groupe
des banques publiques des banques publiques
Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
Graphe N° 19 : Evolution du total bilan du groupe
des banques publiques
59
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
D’après les données de ce groupe, il s’avère clairement que deux banques publiques
dominent le marché, à savoir, la BEA pour la collecte de ressources et la BNA en ce qui
concerne le volume des crédits accordés. Pour le total du bilan, les deux banques sont à
la tête du classement.
Il est aussi visible que la BDL occupe le dernier classement. Pour les autres banques,
elles sont, pratiquement, au même niveau de classement.
Graphe N° 20 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 21 : Evolution des ressources du groupe
Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
Graphe N° 22 : Evolution du total bilan du groupe
des banques privées conventionnelles
60
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
D’après les données de ce 2ème groupe, le marché des crédits est dominé par la SGA
ratrappée par la BNP Paribas à partir de 2013. Pour la collecte de ressources et le total
bilan, les deux banques précédentes évoluent avec le même rythme et sur le même
niveau en tête du classement. Ces deux banques sont suivis de la TRUST en terme de
volume. Les autres banques suivent en dernier classement.
Le groupe des banques privées Mixtes : Ce groupe regroupe les banques qui ont
ouvert des fenêtres islamiques et donc celles qui commercialisent à la fois les
produits conventionnels et islamiques.
Graphe N° 23 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 24 : Evolution des ressources du groupe
Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
61
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les données de ce 3ème groupe, composé de deux banques seulment, montrent que
l’AGB est classée en premier sur tous les niveaux suivi de la HOUSING.
Graphe N° 26 : Evolution des emplois du groupe Graphe N° 27 : Evolution des ressources du groupe
des banques islamiques des banques islamiques
Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
Graphe N° 28 : Evolution du total bilan du groupe
des banques islamiques
Les données de ce 4ème groupe, composé aussi de deux banques, affiches clairement
qu’ALBARAKA domine de loin le marché de la finance islamique en Algérie suivi
d’ASALAM en dernier classement.
62
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
L’évolution des parts des groupes sur le marché bancaire Algérien de ressources se
présente dans le tableau ci-après :
Les ressources détenues par les banques en Algérie sont passées de 3 458 Milliards de
Dinars en 2006 à 8 931 Milliards de Dinars en 2014, soit un taux moyen annuel de
croissance de 12.89%.
La plus grande croissance enregistrée est celle du groupe des banques privées mixtes qui
affiche un taux moyen annuel de croissance 46.50%. Cette importante croissance est la
résultante du lancement des fenêtres islamiques qui ont apporté une valeur ajoutée
supplémentaire à l’activité bancaire.
63
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
54 http://www.iinanews.com/page/public/report.aspx?id=10356#.Vx9qYmOvA6s, 2016
64
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
La part du lion dans la collecte des ressources revient au groupe des banques publiques
avec 95% du total ressources en 2006. Cette part a connu une légère diminution en 2014
soit un taux de 90.19%. Cette importante concentration des ressources auprès des
banques publiques s’explique par plusieurs facteurs :
65
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les banques mixtes aussi ont des parts de ressources très petites de 0.24% en 2006 et
1.81% en 2014.
L’évolution des parts des groupes sur le marché bancaire Algérien des crédits se présente
ci-après :
66
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La plus grande croissance enregistrée est celle du groupe des banques privées mixtes qui
affiche un taux moyen annuel de 38,86%. Cette importante croissance est le produit des
politiques des deux banques mixtes dans le but d’attirer plus de clients. Ces politiques
visent l’élargissement du réseau des deux banques, d’une part, et la diversification des
produits offerts par la mise en place d’un choix varié en matière de financement, à savoir
islamique ou classique, d’autre part. Cette nouvelle vision a donné ses fruits à partir de
2011.
Le taux moyen annuel de croissance le plus faible en matière d’octrois de crédit est
enregistré par le groupe des banques islamiques avec 18,03%. Il est au-dessous de la
moyenne du marché mais reste une bonne croissance à deux chiffres. Ce classement en
dernier des groupe est justifié par l’évènement qui a bousculé AL SALAM banque
durant l’année 2014 par la désignation d’un administrateur par la commission de
surveillance des banques. Ce frein inattendue a tiré les emplois de ce groupe vers le bas
ce qui s’est répercuté négativement sur la croissance moyenne annuel de la rubrique
emplois.
67
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Malgré cela, Cette croissance reste la plus importante par rapport à la croissance
mondiale comme c’est indiqué précédemment suivant les statistiques publiées par
l'Agence islamique internationale de presse.
68
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Source : Graphe élaboré par le doctorant Source : Graphe élaboré par le doctorant
La part du lion dans l’octroi du crédit revient toujours au groupe des banques publiques
avec 90,06% du total emploi enregistré en 2006. Cette part a connu une légère
diminution en 2014 soit un taux de 87,89%.
A partir de 2011, les parts des deux groupes des banques islamiques et privées
conventionnelles ont connu une rétraction. Contrairement aux deux autres groupes, à
savoir les banques mixtes et publiques, qui ont gagné du terrain année après année.
Les banques islamiques ne détiennent, en terme de financement, qu’une part très petite
évaluée à 2,40% en 2006 et 2,05% en 2014. Le seuil maximum atteint c’était en 2008 et
2009 avec, respectivement, une part de 3,10% et 3,11%. Ces pics ont été réalisés par AL
69
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
BARAKA banque, étant donné que AL SALAM banque a commencé son activité en fin
2008.
Les banques mixtes aussi avaient des parts de financement très petites avec une
amélioration significative en passant de 0,79% en 2006 à 2,37% en 2014.
Les facteurs justifiant cette répartition des parts des emplois entre les quatre groupes sont
les suivants :
Comme c’est expliqué dans l’analyse des ressources des groupes, le réseau d’agence
d’une banque est déterminant. Plus ce réseau est important et couvre tout le territoire
national, plus les demandes de crédit sont importantes. Le réseau du groupe des banques
islamiques est le dernier avec seulement 31 Agences ouvertes, dont 25 agences d’AL
BARAKA Banque. Ci-après la répartition des groupes par nombre d’agences :
1092 218 62 31
Source : Tableau élaboré par le doctorant
La politique de distribution des crédits par les banques islamiques est soumise à des
critères très sélectifs et des validations à différents niveaux. En effet, certains
financements sont soumis à l’approbation du comité de la Shari’a même s’ils sont
autorisés par le comité de crédit.
Les bonifications du trésor public accordées à certains crédits, comme c’est le cas des
crédits immobiliers et les crédits d’investissement, ne sont pas accessibles aux banques
islamiques, ce qui réduit ses parts du marché.
70
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La politique des pouvoirs publics portant sur l’obligation imposée aux sociétés publiques
en matière de domiciliation de leurs opérations financières au niveau des banques
publiques. Il s’agit pur et simple d’un manque à gagner pour les autres groupes y compris
le groupe des banques islamiques.
Les dispositifs d’aide aux jeunes promoteurs désirant créer une petite entreprise à travers
l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM avec des avantages dépassant toute concurrence en
matière de taux bonifié et de durée de remboursement. Ces trois dispositifs sont financés
exclusivement par les banques publiques. Les financements accordés dans le cadre de ses
trois dispositifs ont contribué à augmenter la part du groupe des banques publique sur le
marché.
Augmenter l’octroi de crédit à court terme. C'est-à-dire, favoriser les actifs les
plus liquides (échéance moins de trois mois) et ce pour augmenter le numérateur
et en conséquence accroitre le ratio.
Réduire l’octroi de crédit à moyen et long terme qui est une composante du
dénominateur, actif non liquide. Ce qui se traduit par un ratio supérieur.
Comme les ressources à terme sont additionnées au numérateur, les groupes des
banques publiques conventionnelles, privées conventionnelles et mixtes peuvent
manier cette rubrique en attirant plus de déposant par l’augmentation des taux de
placement. Cette manière de faire n’arrange pas le groupe des banques islamiques
étant donné que la rémunération des dépôts est liée au bénéfice des
investissements engagés. Donc, le ratio de liquidité d’une banque islamique est
difficilement manipulable.
57 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist014.htm, 2016.
72
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Il a été prouvé que la diversification d’un portefeuille réduit considérablement les risques
encourus, c’est dans la même vision que vient s’imposer cette règle. La règle de division
des risques est un ratio qui vise à limiter les conséquences liées aux risques de non-
remboursement et donc à garantir la solvabilité de la banque. Elle a pour objectif d’éviter
la forte concentration des risques sur un bénéficiaire, ou un groupe de bénéficiaires
considérés comme une seule et même contrepartie, qui en cas de défaillance pourrait
mettre l’établissement en grande difficulté.
C’est le règlement n°14-02 du 16 Février 2014 relatif aux grands risques et aux
participations58, qui régit ce coefficient. Deux contraintes sont alors édictées dans ce
règlement :
L’article 02 : « Toute banque ou établissement financier est tenu de respecter en
permanence un rapport maximum de 25 % entre l’ensemble des risques nets
pondérés qu’il encourt sur un même bénéficiaire et le montant de ses fonds
propres règlementaires »;
Il y’a donc deux limitations, l’une individuelle à chaque risque et l’autre à la totalité des
risques importants.
Pour ces deux ratios, les banques disposant de fonds propres importants peuvent accorder
plus de crédit, comme c’est le cas du groupe des banques publiques. Contrairement à ce
groupe, les autres groupes ne disposent pas de fonds propres importants, ce qui limite
leurs interventions dans le financement. Par conséquent, leurs parts sur le marché
deviennent trop serrées.
58
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist014.htm, 2016.
73
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Il s’agit d’un instrument de politique monétaire instauré par la Banque d’Algérie. Son
objectif est de contrôler la liquidité des banques et de réguler leur capacité de fonds
prêtables et les risques crédits inhérents.
Elle est Régie par le règlement n° 04-02 du 4 mars 2004 fixant les conditions de
constitution des réserves minimales obligatoires59. Le présent règlement stipule dans son
article 02 « Les banques, au sens de l’article 70 de l’ordonnance n° 03-11 du 27 Joumada
Ethania 1424 correspondant au 26 août 2003 susvisée, sont astreintes à la constitution de
réserves obligatoires». Et suivant l’article 08 du même règlement « La période de
constitution de réserves obligatoires est d’un mois. Elle débute le quinzième jour
calendaire de chaque mois et se termine le quatorzième jour calendaire inclus du mois
suivant ». Les éléments entrant dans le calcul de réserves obligatoires sont définit à
travers l’instruction n° 02-04 du 13 mai 2004 relative au régime des réserves
obligatoires60 dans son article 02, L'assiette des réserves obligatoires comprend les
dépôts en dinars de toute nature, à savoir les dépôts à vue, les dépôts à terme, les dépôts
préalables à l'importation, les livrets et bons d'épargne, les bons de caisse et les autres
dépôts.
59
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2004.htm, 2016.
60
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist34.htm, 2016.
61
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2013.htm, 2016.
62
http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2016.htm, 2016.
74
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les 12%, ou les 8% qui vont succéder, de l’assiette, définie en haut, est une liquidité
bloquée dans un compte ouvert par les banques auprès de la banque d’Algérie. Elle est
rémunérée en intérêt à 0.5%. Le groupe des banques islamiques ne tire aucun profit de ce
placement étant donné que l’intérêt est prohibé. Donc, la réserve obligatoire constitue un
manque à gagner certain aux banques islamiques.
Dans le cas où les banques ne trouvent pas de moyen de financement suite à une situation
de manque de liquidité, la banque d’Algérie a ouvert la voie aux banques, depuis l’année
passée, pour l’escompte et le réescompte. L’escompte et le réescompte ce sont des
opérations d’achat par la banque d’Algérie d’actif bien définit à travers le règlement
précédent et avec des conditions de financement détaillées par l’instruction N°02-2016
du 24 mars 2016 fixant le mode opératoire des opérations d’escompte et de réescompte
d’effets publics et prives en faveur des banques et établissements financiers et d’avances
et crédits aux banques64.
Comme le groupe des banques islamiques ne peuvent pas en bénéficié, étant donné qu’il
s’agit d’un financement rémunéré par un taux d’intérêt. Cette obstacle va sans doute
63 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist015.htm, 2016.
64 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2016.htm, 2016
75
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
L’instruction n° 02-15 du 22 juillet 2015 fixant le niveau des engagements extérieurs des
banques et établissements financiers65, stipule dans ses articles :
Article 2 : « A compter du 1er Août 2015, le niveau des engagements extérieurs par
signature des banques et établissements financiers ne doit à aucun moment dépasser une
(1) fois leurs fonds propres règlementaires».
Ce plafond limite les engagements extérieurs non provisionnés d’une banque à 100%, ce
qui se traduit par la diminution des financements versés dans ce créneau, surtout, pour les
banque à faible fonds propres.
65 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2015.htm, 2016
76
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
L’évolution des groupes en total bilan (Actif/ Passif) est présenté dans le tableau
suivant :
Le total Bilan des Banques Algériennes est passé de 4 397 Milliards de Dinars en 2006 à
11 224 Milliards de Dinars en 2014 avec un taux moyen annuel de croissance de 12.61%.
Entre les quatre groupes, les banques mixtes ont enregistré la meilleure croissance de
38.11% suivi des banques islamiques avec 22.35%. Les banques publiques sont classées
en terme de croissance moyenne annuel en dernier avec 11.91%.
77
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
78
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Suivant les données affichées sur le tableau ci-dessous, les banques publiques sont
classées au sommet avec 89.56% des Actifs des Banques Algériennes en 2014 contre
94.35% en 2006. Cette diminution est absorbée par les autres banques de la place qui ont
enregistré des parts d’actif de plus en plus importantes.
Les banques islamiques sont au dernier classement avec 1.77% du total des actifs en
2014 contre 0.96% en 2006. Les banques mixtes détiennent 2.08% des actifs en 2014
contre 0.42% en 2006.
Source : Tableau élaboré par le doctorant Source : Tableau élaboré par le doctorant
L’importance du total bilan des banques publiques est justifiée par plusieurs éléments :
L’importance du capital de ces banques : étant donné que l’Etat est le seul
actionnaire dans ces banques, le capital a été révisé à la hausse plusieurs fois et ce
afin de leurs donner une capacité supérieure pour financer l’économie du pays ;
79
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Les résultats des exercices écoulés ne sont pas distribués en dividende, ils étaient
reportés au passif du bilan, ce qui leurs donnent une capacité de financement
importante (voir l’importance des fonds propres dans le financement) ;
L’ancienneté des banques publiques et le soutien absolu des pouvoirs publics ont
joué en faveur de ce groupe.
La confiance des clients envers les banques publiques surtout après la liquidation
de deux banques privées a influencé sur le total du Bilan en terme de collecte de
ressources, d’une part, et d’octrois des crédits, d’autre part.
Bien que le groupe des banques islamiques et une partie du groupe des banques mixtes
sont les seuls qui répondent parfaitement aux exigences de la Shari’a en terme de
financement et de collecte de ressources, la plus part des clients sont restés fidèles aux
banques conventionnelles, en général, et les banques publiques, en particulier. La notion
de Shari’a, à elle seule, semble non convaincante pour pousser la population musulmane
Algérienne à déserter les banques conventionnelles.
Le cadre règlementaire actuel est une contrainte majeure pour les banques islamiques,
étant donné que ces dernières sont traitées de la même manière qu’une banque
conventionnelle.
Les règles prudentielles limitent l’intervention des banques sur le marché des crédits,
néanmoins, les banques conventionnelles s’en sortir facilement par la manipulation de
certains éléments du bilan, alors que les banques islamiques ne se permettent pas.
80
CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La politique de renforcement du réseau d’agence des banques islamiques est très limitée,
en effet, le réseau actuel ne couvre que certaines wilayas du pays avec une concentration
au nord pour ne pas dire le centre (Alger).
Le taux de croissance réalisé par les banques islamiques et mixtes est important par
rapport aux autres banques de la place. Cette croissance ne suffit pas pour un marché
vierge qui ne dispose que de deux banques ‘respectant’ les fondements de la Shari’a.
La part des banques islamiques et mixtes reste très insignifiante par rapport au volume du
marché des emplois et des ressources.
Afin de booster cette finance en Algérie, l’Etat doit s’impliquer d’avantage par la prise
d’initiative pour l’ouverture des fenêtres islamiques au sein des banques publiques. Cette
manière de faire, donne plus de crédibilité et de poids à la finance islamique en Algérie.
Sans cette volonté de l’Etat, la finance islamique restera un corps sans âme.
81
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
L’analyse se fera entre deux variables, le groupe des banques islamiques comme la
variable à expliquer notée « Y », et le marché comme variable explicative notée « X ».
Les données sont celles collectées entre 2004 et 2014 soit 9 observations pour chaque
variable.
Les prévisions 2015 seront calculées pour les deux rubriques « ressources » et
« emplois ».
Hypothèse 01 : Le marché est défini comme étant l’ensemble des banques analysées
dans cette étude, soit, 16 banques ;
Hypothèse 02 : Les valeurs du groupe des banques islamiques dépendent des
valeurs du marché.
Hypothèse 03 : Pour des difficultés de scinder la partie islamique du classique pour
le groupe des banques mixtes, la partie islamique de ce groupe ne sera pas tenue en
considération dans le calcul des prévisions.
82
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Dans cette section, nous allons faire des prévisions sur la rubrique des ressources du
groupe des banques islamique pour l’année 2015 en utilisant les données des banques
collectées entre 2006 et 2014.
Pour permettre le choix du modèle, il y a lieu d’analyser le nuage de point des deux
variables « X » et « Y ». Sous le logiciel XL-STAT version 2016, le graphe suivant a été
obtenu :
83
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
D’après le nuage de points ci-dessus, la relation entre les deux variables est linéaire
avec tendance haussière.
Pour appuyer notre constat, il y a lieu de calculer le coefficient de corrélation entre les
deux variables.
La formule de calcul est donnée comme suit :
r(X,Y) = Cov (X,Y) / [Ecart-type (X) * Ecart-type (Y)]
Sous Excel et à l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, les données statistiques
suivantes sont obtenues :
84
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
De ce qui précède, le modèle adéquat pour déterminer les prévisions d’évolution des
ressources du groupe des banques islamiques est la régression linéaire simple.
85
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Yt = C0 + C1 Xt + Ut
L’estimation du modèle par le critère des moindres carrés s’effectue en deux étapes :
86
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
C'1 = 0,025188
C'0 = - 53 856,26
dépendent pas du marché, ils sont propres aux actionnaires. Dans notre cas, la valeur
autonome des ressources est de - 53 856,26 Millions de dinars.
La variable à
expliquer estimées
ANNEE Y't
2006 33 260,13
2007 57 663,20
2008 76 624,56
2009 76 198,55
2010 88 523,12
2011 110 576,09
2012 120 010,13
2013 135 201,87
2014 171 112,84
∑ 869 170,50
Moyenne 96 574,50
Variance 1 774 264 280,69
Ecart type 42 122,02
Source : Tableau élaboré par le doctorant
88
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
2
ANNEE et et
2006 3 269,87 10 692 061,33
2007 - 13 088,20 171 300 926,75
2008 - 20 188,56 407 578 136,55
2009 4 689,45 21 990 894,79
2010 10 087,38 101 755 194,17
2011 5 652,91 31 955 429,91
2012 15 902,87 252 901 155,48
2013 14 162,13 200 565 891,87
2014 - 20 487,84 419 751 617,61
∑ 0,00 1 618 491 308,46
Moyenne 0,00 179 832 367,61
Variance 202 311 413,56
Ecart type 14 223,62
S'2u't = (∑e2t)/(n-2)
89
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C’1 est celui de Student :
Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la pente
90
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Suivant les résultats du logiciel XL-STAT, le tableau suivant nous donne un aperçu sur
la signification du test effectué :
Tableau N° 35 : Test de significativité des coefficients
Etant donné que la probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'1 est nul) est
inférieure au seuil de signification : Pr = 0.000 < α = 0,05, cela signifie que le test est
accepté et donc le rejet de l’hypothèse est effectif.
Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C'0 est celui de Student :
Étant donné le ratio Student tabulé pour (n -2) et au seuil α = 0,05 est déjà déterminé,
soit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365
Et Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que les
91
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'0 est nul) est inférieure au seuil
de signification : Pr = 0.030 < α = 0,050. Cela signifie que le test est accepté, donc, le
rejet de l’hypothèse est effectif.
I = [- 53 859,35 ; - 53 853,18]
F = t2C'1 = 61,39
92
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Le ratio Fisher tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit :
F (1 ; 7) = 5.59
Puisque F calculé > F tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la
régression est statistiquement significative. Donc, la pente du modèle est significative.
Nous savons que dans un modèle linéaire simple, accepter la significativité de la pente
revient à accepter celle du coefficient de corrélation linéaire. La pente C'1 est
significative, le rxy l'est aussi naturellement.
Etant donné que les paramètres C'1, C'0 sont acceptés, et la régression l’est aussi, le
modèle peut être utilisé pour calculer les prévisions.
1.5 Les prévisions sur les ressources du groupe des banques islamiques
Pour prévoir la valeur des ressources du groupe des banques islamiques par intervalle de
confiance, le calcul suivant doit se faire :
S'(en+h)= = {231 213 044,07*[1,11+(Xn+h-5 972 250,17)2/22 372 315 970 637]}1/2
93
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Y'2015 = - 53 856,26 + 0,025188 Xt = 171 112,84 (Sachant que l’unité est exprimée en
millions de dinars).
Suivant ce modèle, les ressources du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de
171 112 84 0 000 DZD
La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :
Pour ce scénario, à 95%, les ressources de 2015 du groupe des banques islamiques se
situent dans l'intervalle suivant :
I = [127 031,98 ; 215 193,70]
A l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, ce scénario est présenté dans le graphe
suivant :
94
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Suivant ce modèle, les ressources du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de
200 111 360 000 DZD.
La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :
95
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
S'e2015 = 20 773,14
Pour ce scénario, à 95%, les ressources de 2015 du groupe des banques islamiques se
situeront dans l'intervalle suivant :
I = [150 982,88 ; 249 239,84]
Les ressources en devise de l’Algérie sont parvenues à 98% des hydrocarbures. Cette
dépendance totale aux hydrocarbures ne fait qu’à aggraver la situation économique du
pays. Heureusement, durant les années précédentes, des réserves de change importantes
ont été constituées pour faire face aux situations de crise. Suivant les chiffres définitifs,
rendus publics par la Banque d’Algérie dans son rapport de conjoncture de fin juillet
2016, le niveau des réserves de change se situait à exactement 144 milliards de dollars à
fin 2015, contre 194 milliards de dollars en décembre 2013, soit, une baisse de -26 % en
deux années. Ces réserves ne peuvent tenir si la crise dure dans le temps.
Suivant le rapport de la banque mondiale (BM), le niveau des réserves de change à fin
2018 sera de 60 milliards de dollars. Quant à la banque d’Algérie, elle prévoit un niveau
de réserve dépassant les 80 Milliards de dollars à fin 2018.
96
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Par ailleurs, l’institution monétaire enregistrera dans les années à venir de forte baisse
des dépôts à vue du secteur des hydrocarbures représentant plus de 40% du total des
dépôts. Suivant la banque d’Algérie, cette baisse reflète l’impact de la chute des prix du
pétrole sur la SONATRACH. Au niveau des banques, les liquidités commencent à se
régresser, c’est pourquoi la banque d’Algérie, pour rattraper le déficit enregistré, a fait
appel à ses instruments qui sont le refinancement et la réduction de la réserve
obligatoire.
Le dirigeant de la Banque d’Algérie a également annoncé un certain nombre de mesures
visant à améliorer le cadre prudentiel de l’Algérie, dans un but d’augmenter les
capacités de résistances du pays aux chocs externes. Parmi ces mesures figure la mise en
œuvre effective de la protection contre les risques de change pour les acteurs
économiques, ainsi que la réactivation du marché interbancaire en Algérie.
De ce qui précède, le premier scénario est admis comme le plus proche de la réalité.
Les résultats obtenus dans les deux scénarios sont satisfaisant du point de vu
augmentation du stock des ressources détenus par les banques islamiques.
D’autres facteurs peuvent aussi influencer le stock des ressources détenus par les
banques islamiques voir même l’augmentation de la part de ce groupe. Il s’agit
notamment de la transformation des banques publiques en banques islamiques,
commercialisant à 100% des produits conformes à la Shari’a. Ou bien, l’ouverture des
fenêtres islamiques par les banques de la place, comme c’est le cas du groupe des
banques mixtes. Ce dernier groupe a enregistré, comme nous l’avons vu, de bonnes
croissances, dépassant tous les autres groupes.
vécu par AL SALAM BANK durant l’année 2014 et ses conséquences sur la
collecte des ressources et l’octroi des crédits.
D’autres mesures peuvent être prises par les pouvoirs publics afin d’augmenter les
liquidités des banques pour assurer les financements nécessaires de l’économie. Il s’agit
notamment de :
La lutte contre le marché parallèle véhiculant des sommes colossales, évaluées à
plus de 60 milliards de dollars. Les dernières directives appliquées consistent à
l’interdiction des paiements espèces pour des transactions immobilières dépassant
cinq millions de dinars et les services à hauteur d’un million de dinars. Ces
dispositions n’ont pas donné les résultats escomptés sur le terrain, c’est pourquoi, il
est nécessaire d’élargir ses champs d’application pour couvrir toutes les transactions
commerciales ;
Le recours à l’utilisation des moyens de paiement électroniques devrait connaître
une évolution très rapide sur le plan qualité de service, arsenal juridique et
règlement des litiges.
Dans cette section, nous allons faire des prévisions sur la rubrique des emplois du
groupe des banques islamique pour l’année 2015 en utilisant les données des banques
collectées entre 2006 et 2014.
98
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Pour permettre le choix du modèle, il y a lieu d’analyser le nuage de point des deux
variables « X » et « Y ». Sous le logiciel XL-STAT version 2016, le graphe suivant a été
obtenu :
100000
90000
80000
GPE BQUE ISQUE
70000
60000
50000
40000
30000
20000
1000000 1500000 2000000 2500000 3000000 3500000 4000000 4500000 5000000
MARCHE
D’après le nuage de points ci-dessus, la relation entre les deux variables est linéaire
avec tendance haussière.
99
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Pour appuyer notre constat, il y a lieu de calculer le coefficient de corrélation entre les
deux variables.
La formule de calcul est donnée comme suit :
Sous Excel et à l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, les données statistiques
suivantes sont obtenues :
Tableau N° 37 : Les statistiques sur les emplois des deux variables
De ce qui précède, le modèle adéquat pour déterminer les prévisions d’évolution des
emplois du groupe des banques islamiques est la régression linéaire simple.
100
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Y t = C0 + C 1 X t + U t
L’estimation du modèle par le critère des moindres carrés s’effectue en deux étapes :
101
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
C'1 = 0.017955
C'0 = 19 410.63
102
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
La variable à
expliquer estimées
ANNEE Y' t
2006 40 613,71
2007 44 049,79
2008 49 704,58
2009 56 802,61
2010 58 082,18
2011 67 118,94
2012 77 393,22
2013 90 397,63
2014 109 094,83
∑ 593 257,50
Moyenne 65 917,50
Variance 515 313 198,79
Ecart type 22 700,51
Source : Tableau élaboré par le doctorant
103
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Le carré des
Les erreurs
erreurs
ANNEE et et2
2006 - 12 248,71 150 030 806,57
2007 - 6 038,79 36 466 980,12
2008 2 710,42 7 346 381,20
2009 8 244,39 67 969 886,23
2010 7 343,32 53 924 381,34
2011 5 498,06 30 228 615,93
2012 1 024,78 1 050 165,62
2013 87,37 7 633,61
2014 - 6 620,83 43 835 447,03
∑ 0,00 390 860 297,65
Moyenne 0,00 43 428 921,96
COV (et ; y't) - 0,000000014901161194
r (et ; y't) - 0,000000000000000094
COV (et ; Xt) - 0,000001192092895508
r (et ; Xt) - 0,000000000000000135
Source : Tableau élaboré par le doctorant
S'2u't = (∑e2t)/(n-2)
Suivant les résultats obtenus et le graphe des résidus, ces derniers suivent une loi
normale d’espérance 0 et de variance 55 837 185.38, soit, N (0 ; 55 837 185.38).
Nous avons Var (C'1) = (S'2u't)/(∑xt2) = 55 837 185.38 / 12 788 182 674 309,90
Donc, Var (C'1) = 0,000004
De ce fait, S’(C'1) = 0,002089
Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C’1 est celui de Student :
H0 : Le coefficient C'1 est nul (il n’est pas significatif, la pente n’est pas significative)
H1 : Le coefficient C'1 ≠ 0 (il est significatif)
Le ratio Student tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit :
tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365
Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la pente
C'1 est statistiquement significative.
Suivant les résultats du logiciel XL-STAT, le tableau suivant nous donne un aperçu sur
la signification du test effectué :
105
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Etant donné que la probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'1 est nul) est
inférieure au seuil de signification : Pr = 0.0001 < α = 0,05, cela signifie que le test est
accepté et donc le rejet de l’hypothèse est effectif.
Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C'0 est celui de Student :
H0 : Le coefficient C'0 est nul (la droite de régression passe par l’origine)
H1 : Le coefficient C'0 ≠ 0 (il est significatif)
tC'0= 3.26
Étant donné le ratio Student tabulé pour (n -2) et au seuil α = 0,05 est déjà déterminé,
soit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365
Et Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que les
emplois autonomes C'0 sont, statistiquement, significatifs.
La probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'0 est nul) est inférieure au seuil
106
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
de signification : Pr = 0.014 < α = 0,050. Cela signifie que le test est accepté, donc, le
rejet de l’hypothèse est effectif.
Suivant ce coefficient, les emplois du marché expliquent à 91.34% les emplois du groupe
des banques islamiques. La relation entre les deux variables est très significative et donc
le modèle dispose d’un pouvoir explicatif très fort.
Le ratio Fisher tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit :
F (1 ; 7) = 5.59
107
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Puisque F calculé > F tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la
régression est statistiquement significative. Donc, la pente du modèle est significative.
Nous savons que dans un modèle linéaire simple, accepter la significativité de la pente
revient à accepter celle du coefficient de corrélation linéaire. La pente C'1 est
significative, le rxy l'est aussi naturellement.
Etant donné que les paramètres C'1, C'0 sont acceptés, et la régression l’est aussi, le
modèle peut être utilisé pour calculer les prévisions.
2.5 Les prévisions sur les emplois du groupe des banques islamiques
Pour prévoir la valeur des ressources du groupe des banques islamiques par intervalle de
confiance, le calcul suivant doit se faire :
S'(en+h)= {55 837 185,38 * [1,11 + (Xn+h-2 590 245,39)2/12 788 182 674 309,9]}1/2
108
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
Premier scénario : Les emplois du marché restent inchangés durant l’année 2015.
Suivant ce modèle, les emplois du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de
109 094 830 000 DZD
La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :
S'(e2015) = {55 837 185,38*[1,11+ (4 995 049-2590 245,39)2/12 788 182 674 309,9]}1/2
S'(e2015) = 9 343,02
Pour ce scénario, à 95%, les emplois de 2015 du groupe des banques islamiques se
situent dans l'intervalle suivant :
109
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
A l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, ce scénario est présenté dans le graphe
suivant :
Graphe N° 42 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance
120000
100000
GPE BQUE ISQUE
80000
60000
40000
20000
0
0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000 6000000
MARCHE
Echa nti l l on d'a pprenti s s a ge
Modèl e(GPE BQUE ISQUE)
Int. de conf. (Moyenne 95%)
Int. de conf. (Obs 95%)
La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :
S'e2015 = 10 609,89
Pour ce scénario, à 95%, les emplois de 2015 du groupe des banques islamiques se
situent dans l'intervalle suivant :
Pour les deux scénarios, les financements accordés à l’économie par les banques
islamiques sont en augmentation. Les demandes de crédit exprimées par les différents
acteurs économiques varient d’une année à l’autre suivant leurs besoins d’exploitation et
d’investissement.
Le fait de parler d’un marché constant, dans le cas du premier scénario, ça sous entend,
renouvellement des crédits échus et ou rachat des crédits d’autres banques de la place.
Pour ce scénario, l’hypothèse de stagnation du volume des crédits est loin de la réalité
du marché.
Le deuxième scénario, prévoyant une croissance du marché équivalente au taux de
croissance annuel moyen des années précédentes, est très proche de la réalité du marché,
sous prétexte que les demandes de crédits sont en hausse et les programmes des
pouvoirs publics rentrant dans le cadre du développement économique sont toujours
d’actualité, malgré les restrictions prises ces derniers temps pour limiter les
111
CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE
importations.
L’octroi du crédit dépend de deux paramètres essentiels, à savoir, le niveau des
ressources détenues et le respect des règles prudentiels citées dans le chapitre précédent.
Les banques sont tenues d’assurer un équilibre entre les fonds propres et les
engagements, d’une part, et les encaissements et les décaissements, d’autre part. Le
premier équilibre vise à garantir la solvabilité de la banque en matière de maitrise des
risques crédits et opérationnels, quant au deuxième vise à garantir la liquidité au sein des
banques.
Généralement les demandes de crédit sont liées à l’augmentation des besoins de la
clientèle. Ces besoins sont incités, en grande partie, par les différents projets lancés par
l’Etat dans le cadre de sa politique budgétaire. Cette politique détermine le degré de la
croissance économique du pays.
En effet, l’Etat a pour rôle d’organiser, de réguler et d'orienter la croissance potentielle
et par voie de conséquence de promulguer des lois économiques et des lois des finances
qui constituent l’instrument de l’action économique pour la vie d’une nation.
Dans ce cadre, le rôle du gouvernement est nécessairement d’occuper une fonction
centrale dans le bon fonctionnement des rouages de l'économie, notamment, le climat
des affaires et l'environnement dans lequel les banques, la bourse des valeurs et les
entreprises doivent évoluer en tant qu’acteurs actifs sur le marché
très largement dans les économies réalisées au cours des 15 dernières années grâce à
l’envolée des prix pétroliers.
Cette politique prudente aura des conséquences fâcheuses sur l’économie du pays dans
le cas où les secteurs marchands ne joueront pas le rôle escompté pour rattraper les
recettes pétrolières perdues. La baisse considérable des dépenses publiques va, sans
doute, obliger pas mal de sociétés à réduire ses plans de charge et par conséquent la
baisse de la demande du crédit pour faute de marché ou de projet à réaliser.
113
CONCLUSION
CONCLUSION
Après les différentes crises qu’à connu le monde dont la dernière remonte à 2007 et avec
toutes les conséquences désastreuses qui se sont engendrées allant jusqu’à la déclaration
de la faillite des banques de renommées mondiales, plus grave encore, la mise en péril
de plusieurs pays développés, la plus part des regards se sont orientés vers la recherche
d’une solution permettant de se prémunir contre tout risque de cette envergure.
L’enseignement islamique reconnaît que le risque financier est inévitable, étant donné
qu’il a toujours existé des cycles commerciaux et que les acteurs du marché, notamment
les investisseurs, commettent souvent des erreurs. Les principes islamiques exigent que
les risques commerciaux soient mieux partagés afin d’éviter d’imposer des risques
excessifs à l’une des parties. Un accent particulier est mis sur la solidarité ou la
fraternité, les uns partageant le fardeau des autres. La plupart des contrats financiers
islamiques prévoient le partage des risques, les responsabilités liées à la propriété étant
assumées par les investisseurs afin de justifier leur revenu. Le risque ne doit pas être pris
pour le plaisir, comme c’est le cas des jeux de hasard ou MAYSIR interdits, mais doit
servir une cause juste et sociale. La doctrine islamique implique d’éviter toute incertitude
contractuelle susceptible de se traduire par l’exploitation de l’une des parties par l’autre.
Ces pratiques constituent ce qu’est convenu d’appeler GHARAR et qui est formellement
interdit.
114
CONCLUSION
Le simple fait de générer des revenus à partir des prêts accordés est inacceptable, le
premier principe de la finance islamique étant que le revenu doit récompenser l’effort.
Les salaires sont justifiés par le travail, les bénéfices constituent la rétribution légitime
des risques commerciaux et les baux un droit découlant des responsabilités liées à la
propriété. Les intérêts ne s’inscrivent dans aucune de ces catégories d’où sa prohibition.
Il existe une large gamme de contrats financiers islamiques qui servent chacun une cause
particulière et veillent à l’équité des dispositions pour tous les signataires.
Il incombe au financier ou investisseur de veiller à l’utilisation à bon escient des
ressources en limitant le pouvoir discrétionnaire du bénéficiaire, l’objectif étant de garder
un certain niveau de contrôle en vue d’éviter que le financement ne soit utilisé à des fins
immorales. Les responsabilités contractuelles des parties atténuent les risques de
corruption que favorisent les ambiguïtés et incertitudes. Les contrats financiers
islamiques visent à assurer un niveau élevé de confiance entre les parties, réduisant ainsi
les coûts de transactions à long terme et faisant mieux que compenser les frais
supplémentaires liés au respect de la Shari’a.
Depuis des décennies, les contrats financiers islamiques modernes ont fait preuve
d’innovation, un processus appelé IJTIHAD en droit islamique. Le dialogue entre les
savants, les spécialistes du droit commercial et les professionnels de la finance ont mis
au point un large éventail de solutions financières qui peuvent être considérées comme
conformes à la Shari’a. En d’autres termes, loin de la renvoyer à l’époque où
l’intermédiation financière était peu développée, les défenseurs de la finance islamique
ont contribué à élaborer des contrats financiers à usages multiples dans les économies
modernes. Bien qu’il ne faille pas considérer les services bancaires islamiques comme un
remède permettant de relever les défis du développement, ceux-ci pourrait jouer un rôle
positif en Algérie surtout avec la baisse des prix du pétrole et devant l’épuisement
continue des réserves de change.
Il est impératif que les pouvoirs publics en Algérie adoptent un nouveau modèle
économique équilibré basé sur l’éthique et la responsabilité sociétale. Un tel système est
propice au développement de la finance islamique.
115
CONCLUSION
En Algérie, il n’existe pas de loi bancaire islamique. Les exigences relatives à l’exercice
de l’activité bancaire islamique, notamment en ce qui concerne le capital minimum des
banques, le respect des règles prudentiels et l’établissement de rapports financiers, sont
identiques à celles des banques conventionnelles. Cependant, la plus part des dispositions
règlementaires sont souvent défavorisées par rapport aux banques conventionnelles, vue
qu’elles ne sont pas adaptées au contexte islamique.
A titre d’exemple, les banques islamiques ne peuvent détenir des bons du Trésor
créditeurs d’intérêts ni accepter le paiement d’intérêts sur leurs dépôts auprès de la
banque centrale. Il s’ensuit que ces institutions ne tirent aucun bénéfice de l’acquisition
de bons du Trésor et de placement auprès de la banque centrale, contrairement à leurs
concurrentes conventionnels.
Une solution consiste pour le gouvernement à émettre des Sukuks souverains à court,
moyen et long terme ou des titres que les banques islamiques peuvent détenir en toute
légitimité et dont elles peuvent tirer un revenu modeste. Les Sukuks constituent un
moyen de financement non négligeable de l’économie d’un pays, surtout musulman où
toute la population intéressée peut adhérer sans contrainte religieuse. En réalité, il existe
une demande du marché avérée pour les services financiers islamiques qui nécessitent
simplement une réglementation leur permettant d’entrer en lice sur un pied d’égalité avec
les banques conventionnelles.
Il est aussi important de créer un dispositif spécifique aux banques islamiques au sein de
la banque centrale. Ce mécanisme permettra aux banques islamiques de bénéficier des
avantages de rémunération de leurs dépôts par la manipulation d’instruments financiers
islamiques adéquats et conformes à la Shari’a.
En outre, l’Etat doit jouer un rôle très important dans le développement de la finance
islamique en Algérie, et ce, par l’ouverture des fenêtres islamiques au niveau des
banques publiques, ou carrément, transformer ces banques conventionnelles en banques
islamiques. Cela, conduira sans doute à instaurer une confiance entre les clients et les
banques islamiques et à promouvoir l’activité de ces dernières.
116
CONCLUSION
- Le nombre limité de produits mis en place par ces banques qui est versé
dans la catégorie des produits financiers islamiques basés sur le principe
du coût plus marge au lieu du partage des pertes et profils ;
117
CONCLUSION
L’étude menée à travers ce modeste travail, nous a permis de situer les banques
islamiques dans le marché bancaire Algérien. Les résultats suivants ont été tirés de cette
analyse :
- Durant le début de notre analyse empirique, nous avons mis l’accent sur
l’importance de la part des banques publiques sur le marché Algérien qui
est de 90.19% pour les ressources et 87.89% pour les emplois en 2014. La
différence, revient au secteur des banques privées qui est composé des
trois groupes des banques islamiques, privées conventionnelles et privées
mixtes. Cette part du secteur des banques privées est répartie,
respectivement, entre ses trois groupes comme suit : pour les ressources
17%, 64% et 19%, et pour les emplois 17%, 63% et 20%.
- La part des actifs des deux banques islamiques sont aussi très peu
représentatifs sur le marché Algérien. Ils représentent 1.77% du total actif
du marché.
118
CONCLUSION
L’étude empirique menée sur les prévisions pour l’année 2015 des deux rubriques
ressources et emplois des banques islamiques sur le marché Algérien, a abouti aux
résultats suivants :
- Sous l’hypothèse d’un marché sans croissance, par rapport à l’an 2014,
l’année 2015 sera marquée, pour les banques islamiques Algériennes, par
la collecte de ressources en stocks situées entre les deux limites de
l’intervalle de confiance (127 031.98 MDA et 215 193.70 MDA), et par
des financements en stocks allant de 86 998.59 à 131 191.07 MDA.
De ce fait, dans les deux scénarios, les banques islamiques connaitrons de bonnes
perspectives de développement. Il reste entendu que la stabilité économique du pays, les
politiques monétaires de la banque d’Algérie et les politiques budgétaires de l’Etat sont
deux facteurs déterminant pour l’atteinte de ces prévisions.
Après publication des deux banques islamiques de leurs états financiers, nous avons
calculé les ressources et emplois réels. Ces deux derniers indicateurs sont donnés comme
suit :
Les ressources réelles de 2015 sont de 174 milliards de dinars. Il s’agit d’un
montant très proche du premier scénario stipulant un marché en stagnation avec des
prévisions de 171 milliards de Dinars de ressources pour 2015. Ce résultat soutient
notre hypothèse d’un manque éventuel de liquidité sur le marché suite à la baisse des
recettes du pétrole.
Les emplois réels de 2015 sont de 128 Milliards de dinars. Ce chiffre est plus
proche du deuxième scénario portant sur l’évolution du marché des emplois de
19.96% avec des prévisions de 127 milliards de dinars pour 2015.
119
CONCLUSION
Ces résultats semblent très encourageants pour soutenir cette finance qui est à l’origine la
nôtre. De ce fait, les pouvoirs publics pourraient adopter le système financier islamique
comme un modèle lui permettant de faire face à la crise qui commence à secouer le pays
avant qu’elle prend de l’ampleur. De leurs cotés, les actionnaires et les dirigeants des
banques islamiques ne devraient pas perdre d’espoir face aux différents entraves. Ils
devraient plutôt élargir le réseau d’agences pour couvrir la plus part du territoire national,
améliorer la qualité de service pour attirer plus de clientèle et enfin préserver l’image de
marque des banques islamiques.
Etant donné que le cadre général des banques islamiques en Algérie a été détaillé sur
tous les plans, règlementation, parts et prévision de développement, nous invitons nos
chercheurs intéressés par la problématique de la finance islamique de combler le déficit
en matière d’analyse de la situation interne des banques islamiques, leurs modes de
gouvernance et les stratégies de développement de ce type de banque. Tout en poussant
les recherches afin d’élaborer un modèle de gestion efficace, et ce, en se basant sur
l’expérience réussie des pays comme la Malaisie, le Soudan, l’Arabie saoudite…etc.
120
SOMMAIRE
SOMMAIRE
INTRODUCTION a
CONCLUSION 114
121
BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
ANNEXES
ANNEXE 01
128
ANNEXES
ANNEXE 02
129