Vous êtes sur la page 1sur 1

Le chômage recule pour le troisième mois consécutif en novembre

En novembre, le nombre de demandeurs d'emploi a diminué de 30.400. Il s'agit d'une


troisième baisse consécutive, du jamais-vu depuis février 2008. Le bilan global du
quinquennat reste toutefois médiocre, avec 574.300 chômeurs en plus depuis mai 2012.
On comprend pourquoi les entourages de François Hollande et de Myriam El Khomri,
la ministre du Travail, leur avaient organisé, lundi, la visite de l'entreprise Etna France,
spécialiste des ascenseurs et monte-charge: les chiffres du chômage qu'ils ont pu commenter à
cette occasion se sont avérés flatteurs. Le chef de l'État y a vu «une satisfaction». En
novembre, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi (sans
aucune activité) a en effet diminué de 30.400 en France entière (DOM compris) et de 31.800
en métropole. Il s'agit de la troisième baisse mensuelle consécutive, du jamais-vu depuis…
février 2008, comme l'a souligné le communiqué du ministère du Travail. L'ampleur du recul
sur trois mois (- 109 800 inscrits en A en métropole) est, lui, inédit depuis 2001.
Autre bonne nouvelle, le chômage des jeunes, priorité du quinquennat, chute (- 8,8 %
sur trois mois). Fin novembre, la France comptait 3,7 millions de chômeurs en catégorie A:
c'est 125.400 de moins qu'un an plus tôt. «Le recul du chômage s'inscrit dans la durée», en
conclut Matignon. De fait, si les radiations administratives (+ 27 %) et les entrées en
formation (+ 88 %), du fait du plan 500.000, sont en forte hausse sur un an, ces deux mesures
n'expliquent pas à elles seules le recul du chômage. La reprise de l'emploi salarié a joué un
rôle majeur. «Nous avons eu 240.000 créations nettes d'emplois depuis 17 mois», a souligné
François Hollande. Rien qu'entre le début de l'année et la fin septembre, les entreprises du
secteur marchand ont créé 152.000 postes de plus qu'elles n'en ont détruit. À un tel niveau, et
compte tenu des embauches des secteurs publics et parapublics, la hausse de la population
active est absorbée et le chômage baisse.
Incontestablement, la croissance est devenue plus riche en emplois en France: alors
qu'il fallait, avant la crise, qu'elle atteigne 1,5 % pour que le taux de chômage recule, une
hausse du PIB de 1,2 % suffira cette année. L'Insee prévoit du coup un nouveau repli du taux
de chômage d'ici à juin 2017, à 9,8 %. Les mesures prises par l'exécutif pour baisser le coût
du travail - CICE, baisse de charges sociales, primes à l'embauche pour les PME - ont fini par
payer. C'est ce qu'avance le Medef dans son communiqué.
Cependant, il serait hasardeux de crier victoire. D'abord parce que le nombre de
personnes ayant des petits boulots, mais cherchant un autre poste et à ce titre inscrites comme
demandeurs d'emploi en catégorie B et C, a augmenté à la fois en novembre et sur trois mois.
Dit autrement, le retour au travail se fait aussi via des postes précaires. Ce mouvement n'a pas
empêché le nombre total de demandeurs d'emploi, en catégorie ABC, de reculer sur trois
mois. Mais il peut produire des à-coups: ainsi, en novembre, les inscrits en ABC ont
augmenté (+ 17.400).

Chômage de longue durée


Par ailleurs, les plus de 50 ans sont toujours plus nombreux à être sans emploi
(+ 1,8 % sur trois mois en ABC). Et le chômage de longue durée n'a fait que stagner entre
septembre et novembre. Bref, les faiblesses structurelles du marché du travail demeurent. Et il
est encore trop tôt pour dire si le plan de 500 000 formations supplémentaires, qui doit former
des personnes éloignées de l'emploi, aura un effet bénéfique à long terme. Enfin et surtout, le
bilan global du quinquennat reste désastreux, avec 574 300 chômeurs en plus en catégorie A
depuis mai 2012. L'inversion de la courbe du chômage, promise par François Hollande, s'est
bien produite… mais trop tardivement.

Vous aimerez peut-être aussi