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SOMMAIRE

Pages

Historique………………………………………………………………………1

Introduction…......................................................................................1

I. Fonctionnement des barrages hydroélectrique .........………2

II. L’évolution des barrages……………………………………………4

III. Les différents types de barrages……………………… ………………5

IV. Les travaux permettant de mettre en place un barrage…………11

V. Les différents types de centrales hydroélectriques…………………17

VI. Les barrages hydroélectriques dans le monde………………19

VII. Les conditions pour construire un barrage hydroélectrique…......21

VIII. Les procédures de construction des barrages hydroélectriques…21

IX. Conception et dimensionnement des barrages hydroélectriques.24

X. Les risques pris en compte lors de la conception des barrages…28

XI. Les différentes étapes de construction d’un barrage..................…28

XII. Les moyens mis en œuvre dans la construction d’un barrage……32

XIII. Vie des barrages hydroélectriques……………………………….…….34

XIV. Etude de cas : le barrage de Tignes en France………………..….37

XV. Impacts des barrages hydroélectriques sur l’environnement…39


Exposé de Procédés Généraux des constructions

Conclusion…………………………………………………………………….

Historique

Le premier barrage connu a été construit en Egypte vers 4000 av JC


pour faire dévier le Nil afin de créer un site pour la ville de Memphis. De
nombreux barrages en terre ont été bâtis durant l’antiquité pour former
des systèmes d’irrigation élaborés qui ont permis de rendre fertiles des
régions jusque-là improductives et alimenter en eau d’importantes
populations. Par la suite, l’homme a eu l’idée d’utiliser l’énergie des cours
d’eau pour faire tourner des moulins et des machines à eau qui
permettaient de moudre le grain des céréales pour faire de la farine et
donc de se nourrir.

L'usage de la force hydraulique remonte au début de notre ère.


Jusqu'au moyen-âge, de nombreux moulins permettaient de fournir de
l'énergie mécanique. Certains d'entre eux produisent encore aujourd'hui
de l'énergie électrique renouvelable. La conversion des sites à la
production d'électricité s'est faite à partir de la fin du XIXème siècle et les
premiers aménagements hydroélectriques sont apparus dès le début du
XXème siècle. De nos jours, grâce aux moyens modernes on compte plus
de 35000 barrages et 1500 en construction dans le monde.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Exposé de Procédés Généraux des constructions

Introduction

Un barrage est un « ouvrage artificiel coupant le lit d’un cours d’eau et servant,
par le biais des canaux d’irrigation, soit à en assurer la régulation, soit à pourvoir
à l’alimentation en eau des villes ou à l’irrigation des cultures, ou bien à produire
de l’énergie, ou encore à prévenir des inondations en aval du barrage ».

L’épuisement des réserves pétrolières et la pollution atmosphérique


appellent à une réorientation progressive des politiques énergétiques.
Tout comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, l’hydroélectricité est
l’une des sources de substitution envisageables pour répondre à l’essor de
la demande en électricité sans léser l’environnement contrairement aux
centrales thermiques et nucléaires.

L'énergie hydroélectrique représente actuellement 20% de la


production électrique totale et 7% environ de toute l'énergie consommée
dans le monde. C’est la source d’énergie renouvelable la plus utilisée et
aussi le potentiel hydroélectrique mondial reste encore à exploiter. Dans
les pays en voie de développement, c'est souvent la seule ressource
disponible localement. L’énergie hydroélectrique est une énergie
électrique obtenue par conversion de l’énergie hydraulique fournie par
les chutes d’eau ; l’énergie hydroélectrique nécessite donc un cours
d’eau ou une retenue d’eau.

Nous étudierons donc plus particulièrement les barrages


hydroélectriques qui sont des barrages de retenues d’eau pour la
production de l’électricité.

Nous aborderons les barrages mobiles, les évacuateurs des crues, les
barrages anti-inondations ou contre inondations.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Exposé de Procédés Généraux des constructions

I. FONCTIONNEMENT DES BARRAGES HYDROELECTRIQUES

La première fonction du barrage est simple, elle est de retenir une


importante quantité d'eau dont la principale raison est de produire de
l'électricité. Le barrage s’oppose donc à l’écoulement naturel de l’eau, sauf
en cas de forts débits, qu’il laisse alors passer. De grandes quantités
d’eau s’accumulent et forment un lac de retenue.

Lorsque l’eau est stockée, il suffit d’ouvrir les vannes du barrage


fermant le réservoir d’eau pour amorcer le cycle de production de
l’électricité.

L’eau s’engouffre alors dans une conduite forcée ou dans une galerie
creusée dans la roche suivant l’installation, et se dirige vers la centrale
hydraulique située en contre-bas pour augmenter la hauteur de chute.

À la sortie de la conduite, l’écoulement de l’eau possède une grande


énergie cinétique due à sa perte d’altitude et fait tourner la roue d’une
turbine reliée à un générateur. Sous l’effet du mouvement de rotation
continue, la turbine transforme l’énergie cinétique de l’eau en énergie
mécanique et entraîne le générateur qui produit à son tour du courant
électrique.

L'électricité produite dépend de la puissance de l'eau qui dépend du


débit et de la hauteur de la chute.

L'électricité produite peut soit être utilisée directement, soit stockée


dans des accumulateurs. Enfin, l'eau est restituée à la rivière pour
reprendre son cours normal grâce au canal de fuite.

La production constante d'électricité exige un débit qui ne soit pas


variable comme celui des fleuves et qui soit disponible au moment voulu.
La création des barrages a résolu ces deux problèmes.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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NB : Dans le cas où l’eau provient d’un bassin, la meilleure solution pour


contrôler la production d'énergie est l'utilisation d'un système de
pompage pour ré-emplir le bassin indépendamment des conditions
météorologiques ; on parle alors de Stations de Transfert d'Energie par
Pompage (STEP).

Coupe transversale d’un barrage hydroélectrique

Pour produire de l'électricité on utilise l’énergie cinétique de l’eau.


L'énergie cinétique provient de la force de gravitation (la force de
gravitation dépend de la hauteur de la chute de l'eau). L'énergie cinétique
provient de l'énergie potentielle, c'est lorsque l'eau descend des conduits
que l'énergie potentielle est transformée en énergie cinétique. Au niveau
de la centrale presque toute l'énergie potentielle est transformée.
Il suffit d'utiliser la formule suivante pour savoir la puissance de la
centrale : P=Ec/T (P = puissance de la centrale, Ec= énergie cinétique de
l’eau, T = temps mis par l’eau depuis l’entrée des conduites pour arriver
sur les turbines).

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Em=Ec+Ep avec Em = énergie mécanique de l’eau et Ep= énergie


potentielle de l’eau.

𝟏
Ec=1/2 ×m×v² avec m = masse de l'eau et v = vitesse de l'eau.

Ep=m×g×h avec m=masse de l’eau, g=gravitation terrestre et h=hauteur


de chute.

II. L’EVOLUTION DES BARRAGES

Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau


et destiné à réguler le débit du cours d'eau et/ou à en stocker l'eau pour
différents usages tels que le contrôle des crues, l’irrigation, l’industrie, la
pisciculture, la réserve d'eau potable, l’hydroélectricité etc.

Les avancées de la connaissance et des techniques ont permis d’élever


progressivement la taille des ouvrages jusqu’aux records actuels (plus de
300 mètres de haut).

La construction des barrages durables d’une hauteur et d’une


réserve plus conséquentes, est devenue possible grâce à l’usage du
ciment du béton et de la mise au point d’engins de terrassement et de
transport de matériaux.

L’accroissement des besoins a entraîné la multiplication des


barrages partout dans le monde : il existe aujourd’hui plus de 35000
barrages (dépassant les 15 mètres de hauteur), mais pour en arriver là,
d’énormes progrès ont été nécessaires et il a fallu comprendre :

 Comment s’exerçait la pression de l’eau,


 Utiliser au mieux les propriétés des matériaux de construction,
 Ou en inventer de nouveaux,
 Savoir évaluer les caractéristiques du sol sur lequel s’appuiera
l’ouvrage,

 Sans oublier de garantir une sécurité toujours plus grande.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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C’est pourquoi la réalisation de chaque aménagement est une


aventure unique apportant sa contribution à une grande histoire qui ne
cesse de progresser de projet en projet.

Barrage ancien Barrage moderne

III. LES DIFFERENTS TYPES DE BARRAGES


Les techniques de la fin du XIX e et du début du XX e siècle ne
permettaient pas l’édification de retenues de grande capacité. Les
premiers barrages ont surtout une fonction de dérivation d’une partie de
l’eau vers une conduite forcée ou un canal d’irrigation.

L’amélioration des techniques et des bétons dans le premier quart de


XX e siècle permet d’envisager la réalisation de retenues plus
conséquentes, capables de réguler la production hydro-électrique.

L’objectif premier d’un barrage hydroélectrique étant la production


d’électricité, la hauteur de l’ouvrage est cruciale car la puissance fournie
augmente avec la hauteur d’eau retenue. Pour les barrages chargés de
contrôler les inondations, le volume de la réserve est la première
préoccupation. Cependant, ils existent plusieurs types de barrages, ces
barrages sont choisis en fonction de l'environnement et des moyens à
disposition.

La géologie et la topographie du site où sera édifié le barrage


commandent le type de barrage à construire.

Il existe deux grandes catégories de barrages :

 Les barrages en béton ou en maçonnerie

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 Les barrages en remblai.

3.1. Les barrages en béton ou en maçonnerie

Parmi les barrages en béton ou en maçonnerie, on trouve


principalement trois (03) catégories qui sont :

 Les barrage-poids,
 Les barrages-voûtes,
 Et les barrages à contreforts.

3.1.1. Le barrage-poids

C’est une solide structure en béton à profil triangulaire, épaissie à sa


base et affinée vers le haut. La stabilité du barrage-poids sous l'effet de la
poussée de l'eau est assurée par le poids propre du matériau.

Ce type de barrage convient bien pour des vallées larges ayant une
fondation rocheuse.

NB : On distingue des types de barrage-poids tels que barrage-poids


massif, barrage-poids à joints évidés, barrage-poids voûte, barrage-poids
incurvé, barrage en béton compacté au rouleau (BCR).

Coupe transversale d’un barrage poids barrage poids en 3D

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Photos de barrages poids

3.1.2. Le barrage-voûte

Il est généralement en béton armé dont la forme courbe permet un


report des efforts de poussée de l’eau sur les rives rocheuses de la vallée.
Ce type de barrage a parfois une double courbure verticale et horizontale

Ce type de barrage convient bien lorsque la topographie permet de


fermer la vallée par une forme arquée de longueur réduit.

Pour un barrage d’une centaine de mètres de hauteur, la largeur de la


vallée au couronnement est de l’ordre de six (06) fois la hauteur de
l’ouvrage.

NB : On distingue des types de barrage-voûte tels que barrage-voûte épais


barrage-voûte mince, barrage-voûte cylindrique, barrage-voûte à double
courbure.

Coupe transversale d’un barrage-voûte Barrage-voûte en 3D

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Photos de barrages-voûtes

3.1.3. Le barrage à contreforts

Il comporte un voile d’étanchéité s’appuyant sur des piliers


régulièrement espacés. Il est formé d’un mur amont qui supporte l’eau
retenue.

L’édifice est équipé d’une série de renforts ou murs triangulaires


verticaux plus ou moins épais appelés contreforts et construits pour
supporter la plate-forme et redistribuer la poussée de l’eau vers les
fondations.

Il est bien adapté aux vallées larges avec une fondation rocheuse de
bonne qualité.

NB : On distingue des types de barrage à contreforts tels que barrage-


voûte épais, barrage-voûte mince, barrage-voûte cylindrique, barrage-
voûte à double courbure.

Barrage à contreforts barrage à contreforts en 3D

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Photos de barrages à contreforts

3.2. Les barrages en remblais

Concernant les barrages en remblais, il en existe deux (02) types :

 Les barrages en terre


 Les barrages en enrochements.
Il s’agit d’ouvrages de grand volume dont la construction a été
rendue possible par l’emploi des engins modernes de terrassement et
de manutention.

On choisit ce type d’ouvrage lorsque la vallée est trop large


pour admettre une structure en béton et lorsqu’on trouve les
matériaux sur place ou à faible distance.

Ces types de barrage constitués de terre et d’enrochements


comportent généralement un noyau central d’argile qui assure
l’étanchéité. Dans certains ouvrages, l’étanchéité est assurée par un
masque amont en béton ou par un noyau en béton. Ce sont les barrages
les plus résistants aux tremblements de terre.

3.2.1. Le barrage en terre

C’est la structure la plus couramment utilisée pour retenir l’eau. C’est


une digue en remblai constituée d'un seul matériau meuble suffisamment
imperméable (terre argileuse, roche ou pierre) pour assurer à la fois
l'étanchéité et la résistance. Ces matériaux sont arrosés puis tassés et
compactés (construction peu coûteuse). La base doit être 4 à 7 fois plus

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large que sa hauteur. Sa structure est souvent complétée par des


dispositifs de drainage.

Il est bien adapté aux sites ayant une fondation déformable.

NB : On distingue des types de barrage en terre tels que barrage en terre


homogène, barrage en terre zonée, barrage en terre à noyau d’argile,
barrage en terre à masque amont (béton ou bitume), barrage en terre à
membrane interne en béton bitumineux.

Photos de barrages en terre

3.2.2. Le barrage en enrochements

Il est constitué de plusieurs types des matériaux disposés de façon à


assurer séparément les fonctions de stabilité du barrage et d’étanchéité.
Le découpage du corps du barrage en matériaux différents est appelé
zonage.

L'étanchéité est obtenue par une paroi en béton de ciment ou en


béton bitumineux.

Il permet de faire de grandes économies dans les volumes mis en


œuvre et d'utiliser au mieux les matériaux disponibles sur le site.

NB : On distingue des types de barrage en enrochement tels que barrage


en enrochement à noyau d’argile, barrage en enrochement à masque
amont (en béton ou bitume), barrage en enrochement à écran interne
d’étanchéité (membrane) en béton bitumineux.

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Photos de barrages en enrochements

IV. LES TRAVAUX PERMETTANT DE METTRE EN PLACE UN


BARRAGE HYDROELECTRIQUE
On distingue trois types de travaux dans la production de
l’hydroélectricité tels que les ouvrages de génie civil, les équipements
électriques et les équipements hydrauliques.

4.1. Les ouvrages de génie civil

Les principaux ouvrages de génie civil sont le barrage, les conduites


d’eau et la centrale en elle-même.

4.1.1. Le barrage

Le barrage dirige l’eau dans un canal, un tunnel ou directement dans


une conduite forcée. L’eau passe ensuite dans la turbine qu’elle fait
tourner avec suffisamment de force pour créer de l’électricité par le biais
d’une génératrice, après quoi elle retourne à la rivière par le canal de
fuite.

4.1.2. Les conduites de d’eau

Les conduites d’eau sont les suivantes :

 Une conduite forcée, qui peut parfois prendre la forme d’un tunnel
souterrain, qui amène l’eau jusqu’à la turbine de la centrale. Elle
est généralement en acier galvanisé, en fer et plus rarement en fibre
de verre, en plastique ou en béton.
 L’entrée et la sortie de la turbine, qui incluent les soupapes et les
vannes nécessaires pour arrêter l’arrivée d’eau lors de la fermeture
pour l’entretien. Ces composants sont généralement en acier.

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 Un canal de fuite, qui transporte l’eau de la sortie de la turbine


jusqu’à la rivière. Ce canal est en général excavé, muni de vanne en
bois qui permettent les opérations d’entretien.

Photo de conduites d’eau

4.1.3. La centrale

La centrale en elle-même contient la ou les turbines et la plupart des


équipements mécaniques et électriques. La centrale doit assurer une
infrastructure, un accès pour l’entretien et un niveau de sécurité
adéquats. La centrale est construite en béton et autres matériaux locaux.

4.2. Equipements hydrauliques

Comme équipements hydrauliques on peut citer les turbines. Les


turbines constituent l’organe qui justifie l’existence de nombreux
barrages, ce sont elles qui permettent la production d’hydroélectricité en
entraînant l’alternateur qui va transformer l’énergie hydraulique en
énergie électrique. Pour faire fonctionner une turbine correctement, un
système de régulation doit être mis en place. Ce dernier doit permettre
d’adapter le régime de vitesse de la turbine en fonction de la
consommation électrique et du débit à l’entrée de la prise d’eau. Il y a en
général trois types de turbine qui sont :

 Turbine Kaplan :

C’est la plus appropriée pour le turbinage des faibles chutes. Les


puissances correspondantes peuvent varier de quelques kW à

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plusieurs centaines de kW. Elle se caractérise par sa roue qui est


similaire à une hélice de bateau et dont les pales sont réglables.

Photo d’une turbine Kaplan


Turbine Pelton :
Elle est utilisée pour les hautes chutes et petits débits. Elle est
constituée d'une roue à augets mise en mouvement par un jet
provenant d'un ou de plusieurs injecteurs :
 Les augets sont profilés pour obtenir un rendement maximum tout
en permettant à l'eau de s'échapper sur les côtés de la roue. Ils
comportent une échancrure qui assure une pénétration progressive
optimale du jet dans l'auget,
 L’injecteur est conçu pour produire un jet cylindrique aussi
homogène que possible avec un minimum de dispersion.

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Photo d’une turbine Pelton

turbine Francis :

Elle est généralement utilisée pour de moyennes chutes et peut


développer des puissances très importantes. Son rendement est très bon :
pour des débits variant de 60 à 100 % du débit nominal il dépasse 80 %,
cependant ce matériel n'est pas recommandé lorsque le débit est
susceptible de varier au-delà de ces limites.

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Photo d’une turbine Francis

4.3. Equipements électriques

On distingue la génératrice, les pylônes, les lignes de transport et autres


composants électriques.

4.3.1. La génératrice

Les génératrices utilisées sont de deux grands types : synchrones et


asynchrones (ou à inductions). La génératrice synchrone peut fonctionner
isolément, tandis que la génératrice asynchrone doit normalement
fonctionner de concert avec d’autres ou être raccordée au réseau
principal. Les premières sont utilisées comme principale source d’énergie
par les compagnies d’électricité et pour les petites centrales hydrauliques
isolées en milieu rural.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Les génératrices à induction d’une capacité inférieure à 500 kW sont


généralement préférées pour les petites centrales hydroélectriques qui
fournissent l’électricité à un important réseau de distribution existant.

Photo d’une génératrice

4.3.2. Les pylônes

Le rôle des pylônes est de porter les câbles électriques dans un réseau
aérien. Ils doivent être capables de supporter le poids de ces câbles ainsi
que celui des composants installés en haut de poteau, tout en résistant
aux contraintes mécaniques et aux agressions chimiques du milieu
extérieur. On distingue trois (03) types de pylônes : les pylônes en bois,
les pylônes en béton et les pylônes en acier.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Photos de pylônes en acier

4.3.3. Les lignes de transport

Ces lignes servent à transporter le courant électrique.

4.3.4. Autres composants électriques

Les autres composants constituants une centrale hydraulique sont les


suivants :

 Système électrique de protection et de contrôle, tableau de


commande avec coffret de puissance ;
 Dispositif de commutation électrique ;
 Transformateurs auxiliaires et de transport de l’énergie ;
 Services auxiliaires, notamment l’éclairage, ainsi que l’énergie pour
alimenter les systèmes de contrôle et le dispositif de commutation
électrique ;
 Système de ventilation.

V. LES DIFFERENTS TYPES DE CENTRALES HYDROELECTRIQUES

Les projets de production d'énergie hydroélectrique englobent des


projets de barrages-réservoirs et de différents types de centrales
hydroélectriques. Cette diversité permet à l'énergie hydroélectrique de
répondre aux importants besoins urbains centralisés ainsi qu'aux besoins
ruraux décentralisés.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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L'utilisation de la force motrice de l'eau peut s'envisager soit au "fil de


l'eau" soit à partir de retenues obtenues par des barrages. On distingue
alors plusieurs techniques et centrales : les centrales au fil de l'eau, les
centrales de lac de type "barrage", les centrales par éclusées, les centrales
de pompage turbinage (ou stations de transfert d'énergie par pompage :
STEP) et la picohydroélectricité.

5.1. Les centrales au fil de l'eau ou de basse chute

Les centrales au fil de l'eau ne disposant pas de capacité pour


retenir l'eau, elles turbinent en continu le débit du cours d'eau. La
chute est de moins de 30m.

5.2. Les centrales de lac de type "barrage" ou de haute chute

Elles permettent de produire de l'électricité en retenant l'eau dans


un réservoir (lac) situé en amont d'un barrage. Le passage de l'eau
dans des turbines permet de produire de l'électricité. Cette technologie
représente une puissance très rapidement mobilisable en période de
pointe de consommation, en vidant davantage le réservoir. La chute
est supérieure à 300m.

5.3. Les centrales par éclusées ou de moyenne chute

Ces centrales permettent un stockage quotidien ou hebdomadaire de


quantités moyennes d'eau. La chute est comprise entre 30m et 300m.

5.4. Les centrales de pompage-turbinage (ou stations de transfert


d'énergie par pompage : STEP)

Elles utilisent un réservoir amont et un réservoir aval entre lesquels


l'eau est pompée vers l'amont en période de basse consommation quand
l'électricité est peu chère et turbinée vers l'aval en période de pointe de
consommation. Il ne s'agit pas à proprement dit d'un site de production
mais davantage d'un centre de stockage d'énergie.

5.5. La pico-hydroélectricité

Il s'agit d'un procédé encore récent et peu développé. Le principe est


d'équiper des canalisations d'eau potable de micro turbines qui se servent
de la gravité pour produire de l'énergie.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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VI. LES BARRAGES HYDROELECTRIQUES DANS LE MONDE

Parlons d’abord du barrage hydroélectrique de NANGBETO construit


sur le fleuve MONO à la frontière entre le Togo et Bénin. A sa création, ce
barrage de capacité 60 Mégawatts, de potentiel 148 Gigawatt-heures/an
et de réserve d’eau 1,7 milliards de m³ avait pour objectif principal, la
satisfaction des besoins en énergie électrique à moyen terme du Togo et
du Bénin.

Nous allons maintenant énumérer les barrages hydroélectriques les


plus importants dans le monde dont la puissance électrique installée est
comprise entre 5000 mégawatts et 30000 mégawatts. Ces barrages sont
classés dans le tableau suivant.

Noms Pays Production Année de mis


annuelle en service
D’électricité (en
GWh)
Barrage des Chine 84700 2009
Trois Gorges
Barrage Brésil-Portugal 96400 1984
d’Itaipu
Barrage de Venezuela 87000 1978
Guri
Barrage de Brésil 21000 1984
Turquie
Barrage de Russie 21000000 1978
Saiansk
Centrale Canada 5,616 1981
RobertBourassa
Centrale de Canada 3500 1971
Churchill Falls

NB : Le classement dans le tableau est fait suivant l’ordre décroissant de


puissance électrique installée des barrages.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Le barrage des trois gorges

Les caractéristiques du barrage des trois gorges

C’est le barrage hydroélectrique le plus puissant du monde.

 Hauteur : 185 mètres (5 mètres au-dessus du réservoir


maximal)

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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 Longueur : 2309 mètres


 Puissance hydroélectrique : 18200 Mégawatts (équivalent
d'environ 15 réacteurs nucléaires de puissance moyenne)
 Production : 84,7 Térawattheures par an
 Réservoir : 39 milliards de m³ s’étendant de Chongqing à
Yichang (superficie : 650 km2)
 Hauteur de chute : environ 90 mètres.

VII. LES CONDITIONS POUR CONSTRUIRE UN BARRAGE


HYDROELECTRIQUE

Les techniques de construction d’un barrage nécessitent une étude


approfondie de la topographie, de la géologie et de l’hydrologie. Ces trois
facteurs permettent de comprendre les phénomènes hydrauliques et ainsi
d’adopter le corps et le type de construction au lieu choisi.

Ainsi Il faut :

 De bonnes conditions topographiques : l’idéal, ce sont les gorges


d’un cours d’eau, ou un resserrement en général. Si l’on veut
stocker un maximum d’eau, il faut aussi calculer le volume de
cuvette en amont du barrage. Une vallée large et plate, c’est parfait.
 De bonnes conditions géologiques : les roches sur lesquelles
s’appuie le barrage doivent être stables et étanches, à la fois pour
des raisons d’efficacité et de sécurité.
 De bonnes conditions hydrologiques : les précipitations sur le
bassin versant qui alimente la cuvette du barrage doivent être
suffisantes pour la remplir et compenser les pertes d’évaporation
du lac de retenue.

NB : Il faut bien sûr convaincre les éventuels habitants de la cuvette de


déménager et les indemniser.

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VIII. LES PROCEDURES DE CONCEPTION DES BARRAGES


HYDROELECTRIQUES
Lors de la conception d’un barrage, comme dans tout autre projet de
génie civil, on peut distinguer trois phases bien caractérisées qui sont :
études préliminaires ou Avant-Projet Sommaire (APS), études d’Avant-
Projet Détaillé (APD) et études de réalisation des ouvrages (dossier
d’exécution).

8.1. Première phase : études préliminaires

Elle concerne les reconnaissances et les études générales de la


zone en question développée en vue dans le but :

 D’établir l’inventaire des réalisations susceptibles de satisfaire


des besoins soit déjà exprimés soit répertoriés dans la zone,

 D’apprécier l’intérêt économique de la réalisation de ces


aménagements.

Elle comprend les étapes suivantes :

 Collecte des données disponibles : documents cartographiques,


données climatiques, renseignements géologiques, données
relatives aux pratiques agricoles et aux besoins d’eaux.
 Inventaires des sites potentiels et Critères de choix :
topographiques, géologique et géotechnique, hydrologique,
proximité des lieux d’utilisation, critères économiques,
reconnaissance des lieux, reconnaissance géologique et
géotechnique, examen des sites topographiques rapides,
reconnaissance du périmètre irrigable et/ou des agglomérations
rurales.

Les études préliminaires à réaliser sont :

1- Etude topographique

2- Etude hydrologique

3- Etude géologique et géotechnique

4- Evaluation des besoins

5- Evaluation des caractéristiques de l’aménagement

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Exposé de Procédés Généraux des constructions

6- Choix des sites

7- Schémas des aménagements - Estimations des coûts

8- Enquête sanitaire et sur le milieu

9- Programme de réalisation

10- Etablissement du rapport de synthèse.

8.2. Deuxième phase : études d’Avant-Projet Détaillé (APD)

Elle concerne les études des variantes présélectionnées lors de la


phase préliminaire. Il s’agit des études d’avant-projet détaillé qui
permettront la réalisation des aménagements.

Les études d’avant-projet détaillé comprennent :

1- Levés et études topographiques

2- Etudes hydrologiques

3- Etudes géologiques et géotechniques

4- Evaluation des besoins en eau

5- Etude de régularisation

6- Etudes d’impacts du projet

7- Types, caractéristiques et dimensionnements des ouvrages

8- Les prescriptions techniques

9- Avant-métré et détail estimatif.

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Exposé de Procédés Généraux des constructions

8.3. Troisième phase : études de réalisation des ouvrages (dossier


d’exécution)

Elle concerne les conditions d’organisation, les prescriptions


techniques pour une bonne exécution et les contrôles qui doivent être mis
en œuvre pendant la construction des ouvrages.

Pour ces études on a les aspects suivants :

 Moyens pour la réalisation du projet (engins, matériaux, matières


consommables, personnel)
 Organisation du chantier
 Exécution des travaux (séquence des opérations, principaux
travaux, contrôle des travaux).

IX. CONCEPTION ET DIMENSIONNEMENT DES BARRAGES


HYDROELECTRIQUES

Les aspects pris en compte sont : les éléments de calcul, le choix de


barrage à construire, l’étude des infiltrations dans le barrage et dans les
fondations, le phénomène de renard et l’étude de stabilité. Toutes ces
études sont régies par les ‘’formules de géotechnique’’.

9.1. Les éléments de calcul

Un barrage est soumis à une force horizontale liée à la pression


exercée par l'eau sur sa surface immergée. La pression hydrostatique
en chaque point est fonction de la hauteur d'eau au-dessus de ce point :

où est la masse volumique de l'eau égale à 1 000 kg/m3 ; est la


pesanteur sensiblement égale à 9,81 m/s2 ; est la hauteur d'eau au-
dessus du point considéré mesurée en mètre (m) et la pression
hydrostatique exprimée en pascal (Pa).

La force résultante est l'intégrale des pressions hydrostatiques


s'exerçant sur la surface immergée du barrage.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Exposé de Procédés Généraux des constructions

Cette formule ne s'intègre pas « à la main » pour les barrages à


géométrie compliquée. En revanche, une expression analytique peut être
obtenue pour un élément de barrage poids (de largeur , et de hauteur
immergée constante
):

D’où
On voit dans cette formule que la poussée exercée par l'eau sur un
barrage augmente avec le carré de la hauteur de la retenue (ce qui est
vrai pour tout type de barrage). Elle ne dépend bien sûr pas du volume
d'eau stocké dans la retenue. Le point d'application de cette force se situe
au barycentre du diagramme des pressions, soit généralement au tiers de
la hauteur de retenue.

Les calculs ci-dessus ne concernent que les barrages en


matériaux rigides (béton, maçonnerie…), quel que soit leur type
(poids, voûte, contreforts…). En revanche l'intégration n'intéresse
que les barrages de type poids ou contreforts, qui sont régis par la
statique du solide. Pour les voûtes, les efforts étant reportés
latéralement par des mécanismes de flexion et de compression, un
calcul ne prenant en compte que les forces verticales n'est pas
suffisant et il est nécessaire de recourir à la résistance des
matériaux (Déformation élastique) et souvent à des méthodes
numériques avancées (méthode des éléments finis linéaires voire
non-linéaires).

En revanche, en ce qui concerne les barrages en matériaux meubles


(sol, terre, enrochements, remblais…), les calculs sont apparentés à des
calculs de stabilité de pente des talus qui doivent prendre en compte l'état
saturé ou non de ces remblais.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Plan d’eau amont

Exposé de Procédés Généraux des constructions

Plan d’eau aval H1


Barrage
F1
F2 H2

W : sous-pression

Avec F1 et F2 les forces hydrostatiques respectivement en amont et en


aval.

9.2. Le choix de barrage à construire

Le choix du barrage à construire est conditionné par des critères tels que
la forme de la vallée, le risque sismique, les aspects géologie et
géotechnique de la zone concernée, les matériaux de construction, les
conditions climatiques et les crues à maîtrise ; l’économie et la sécurité.

9.3. L’étude des infiltrations dans le barrage et ses fondations

Le barrage ne pouvant être complètement étanche, il importe


d'étudier les infiltrations qui permettront de déterminer :

 La ligne de saturation,
 La pression de l'eau interstitielle dans le massif
 Et le débit de fuite

La vitesse et le débit de l’écoulement sont donnés par la loi de DARCY :

V=Ki et Q=SV

Avec

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
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V la vitesse de l’écoulement en m/s,

Q le débit de l’écoulement en m3/s,

K le coefficient de perméabilité de milieu poreux en


m/s, i le gradient hydraulique et
S la section de l’écoulement en m2.

9.4. Le phénomène de Renard

A l'aval du barrage, l'eau entraine les particules de terrains. Dès que


les grains sont enlevés, ceux qui les environnent sont à leur tour
emportés, ce qui crée une sorte de galerie qui remonte progressivement de
l'aval vers l'amont.

Plus cette galerie se forme, plus sa surface de drainage augmente et le


flux d'eau qui s'écoule grandit. Lorsque le renard atteint la retenue d'eau,
il se forme une fuite brutale et toute la digue risque d'être emportée.

Plus la cohésion est faible et plus les grains sont petits, plus le risque
est élevé.

La prévention contre ce phénomène consiste à obliger l'eau à parcourir


un chemin suffisamment long sous la digue afin que les résurgences ne
se produisent pas à l'aval.

9.5. L’étude de la stabilité du barrage

Un barrage est soumis à plusieurs forces. Les plus significatives sont :

 La pression hydrostatique exercée par l'eau sur son parement


exposé à la retenue d'eau et son parement aval en présence
d’eau ;
 les sous-pressions (poussée d'Archimède), exercées par l'eau
percolant dans le corps du barrage ou la fondation ;
 Les éventuelles forces causées par l'accélération sismique.

Pour résister à ces forces, deux stratégies sont utilisées :

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Exposé de Procédés Généraux des constructions

 Construire un ouvrage suffisamment massif pour résister par


son simple poids, qu'il soit rigide (barrage-poids en béton) ou
souple (barrage en remblai) ;
 Construire un barrage capable de reporter ces efforts vers des
rives ou une fondation rocheuse résistante (barrage-voûte).

Cependant la stabilité d’un barrage concerne :

 Le calcul des pressions de soulèvement à la base du barrage,


 La stabilité au glissement : elle est vérifiée si le rapport F=∑ F V /∑FH
est en général supérieur à 1,5 ; avec
 F le coefficient de frottement barrage-fondation
 ∑ FV la somme des forces verticales
 ∑FH la somme des forces horizontales,
 La stabilité interne,

 La stabilité au renversement : elle est vérifiée si le rapport ∑M S/∑MR


est en général supérieur 1,5 ; avec
 ∑MS la somme des moments stabilisateurs par rapport à la
base aval du barrage
 ∑MR la somme des moments renverseurs par rapport à la
base aval du barrage,
 Calcul du tassement et
 La stabilité mécanique de l’ouvrage.

X. LES RIQUES PRIS EN COMPTE LORS DE LA CONCEPTION DES


BARRAGES

 Etude de la résistance aux crues :


Tous les barrages sont aujourd’hui équipés d’évacuateurs de crues.

 Etude de la résistance aux séismes :


Il faut tenir compte de la stabilité des sols entourant la cuvette de
retenue. Des analyses rigoureuses sont effectuées sur les fondations
naturelles qui doivent être étanches et avoir la résistance nécessaire
pour supporter le poids du barrage et de l’eau.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
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XI. LES DIFFERENTES ETAPES DE CONSTRUCTION D’UN BARRAGE


HYDROELECTRIQUE

Les concepteurs de barrages peuvent s’appuyer sur un recueil


d’informations particulièrement détaillés, grâce à un effort mené de
longues dates. Un projet est souvent modifié en cours de construction.
En effet, le contact du terrain va amener à recueillir de nouvelles
données et à adopter l’ouvrage en conséquence.

Les reconnaissances sur le terrain jouent un rôle fondamental. Le


chantier lui-même constitue un véritable laboratoire où maître d’œuvre et
entrepreneur expérimentent des solutions aux problèmes souvent
imprévus qu’ils rencontrent.

Nous allons seulement énumérer les principales étapes.

11.1. Implantation

Le site étant choisi, on repère l’axe avec des bornes en béton


installées à chaque extrémité. Ces bornes serviront de repères pendant
les travaux et ne doivent pas être déplacés. Dans l’alignement des
repères, on plante des piquets à intervalles réguliers. Sur la base de ce
relevé, on peut déterminer :

 La hauteur des remblais en chaque


point
 La largeur de la digue à la base
 Et le volume des remblais.

11.2. La mise hors d’eau et excavation

La construction d’un barrage nécessite la mise à sec et la préparation


des fondations. L’assèchement est réalisé au moyen de digues ou
barrages provisoires appelés batardeaux et construits à l’amont du site
pour protéger la zone des travaux contre les inondations. Ils détournent
la rivière pendant la construction au moyen de conduites (plus de 10 m
de diamètre), de galeries ou de canaux de dérivation. Si les travaux se
réalisent entièrement pendant une saison sèche, les batardeaux ne sont
pas nécessaires.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Exposé de Procédés Généraux des constructions

L’eau stockée par les batardeaux peut être utilisée pour les travaux
(compactage) et éventuellement gâchage des bétons.

L’eau qui retourne à la rivière en aval du barrage ne doit pas avoir


la possibilité de creuser ou d’éroder ni le lit de la rivière, ni d’affecter la
fondation du barrage.

Certains travaux d’excavation, en particulier pour de barrages-voûtes


dans des sites montagneux, relèvent d’un véritable exploit technique du
fait des nombreuses contraintes qui pèsent alors : terrains très pentus,
nécessité de respecter la stabilité des rives, de bien mesurer les charges
d’explosifs à utiliser.

11.3. Préparation des fondations

La préparation des fondations est une étape essentielle du chantier.

 Pour les barrages en terre, le principal problème est celui de


l’étanchéité particulièrement dans le cas d’alluvions, il est alors
nécessaire d’améliorer cette étanchéité en procédant à des
injections. On peut également être amener à dresser, dans les
fondations mêmes, un mur destiné à stopper les infiltrations.
C’est une variante des injections appelée la technique des parois
moulées.

 Pour les barrages en béton, le rocher doit toujours être amélioré,


parce qu’il n’est jamais tout à fait imperméable. Les explosifs
utilisés pour enlever les rochers les plus mauvais contribuent
également à les détériorer. On va donc réaliser un rideau
d’injections qui a pour but de réduire les infiltrations et les fuites
sous la fondation du barrage.

11.4. Construction des ouvrages

Les matériaux sont transportés, déposés et répandus pour atteindre


l’épaisseur requise. Si le matériau naturel n’a pas la teneur en eau
requise pour un bon compactage, on procède à son humidification soit au
banc d’emprunt soit après épandage à l’aide d’une citerne munie d’une
rampe distributrice. Le compactage se fait à l’aide d’engins de
compactage.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Exposé de Procédés Généraux des constructions

L’épaisseur des couches et le nombre de passes de l’engin sont


déterminés par une planche d’essais réalisée sur le chantier.

La digue est construite avec une surlargeur de 20 à 40 cm qui permet


un bon compactage des talus qui sont ensuite découpés à la pente
requise.

11.4.1. Construction d’un barrage en remblai

Elle est constituée de 3 éléments : de la terre ou des enrochements,


de l’eau et de l’énergie.

Sa construction consiste à étaler des couches de matériaux


successives, préalablement humidifiées si nécessaire pour obtenir le
compactage recherché.

Celui-ci est réalisé à l’aide de rouleaux « à pied de moutons » ou de


rouleaux lisses vibrants. La terre utilisée est prélevée le plus proche
possible du site des travaux (jamais plus de quelques kilomètres). Celle-
ci est ensuite convoyée jusqu’au chantier par dumpers.

Le mode de compactage peut varier selon la nature du matériau :


une terre plus argileuse ou plus graveleuse ne sera pas traitée de la
même manière : drains et filtres assurant la transition entre matériaux
à granulométrie différente.

Les différentes épaisseurs de terre seront ensuite montées les unes sur
les autres par couches successives.

11.4.2. Construction d’un barrage en béton

Une fois les fondations creusées, le barrage est divisé en plots suivant
des plans verticaux, dont les dimensions seront définies en fonction des
bétons employés.

Les plots décalés les uns par rapport aux autres, puis clavés, c’est à
dire que du ciment est injecté entre les plots pour transformer le béton
en masse monolithique.

La recherche des matériaux doit être faite le plus près possible du


chantier. En montagne, le transport se fera par bandes transporteuses.

Le ciment provient en général des usines à proximité du site.

Le béton est mis en place en le serrant avec des aiguilles vibrantes,


ce qui a pour propriété de le rendre liquide et d’occuper ainsi tout
l’espace prévu entre les coffrages.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Exposé de Procédés Généraux des constructions

11.4.3. Les barrages compactés au rouleau (BCR)

L’évolution des techniques a favorisé l’apparition de nouvelles


techniques d’exécution pour les barrages.

Ceux-ci possèdent un profil de barrage-poids, mais leur technique de


construction se situe à mi-chemin entre les barrages en terre et en béton.
Il est alors possible d’employer un béton à faible teneur de ciment,
travaillé sur toute la surface du barrage et étalé par couches successives
grâce aux rouleaux compacteurs.

11.5. Autres travaux

Tolérance de tassement : quand le remblai de la digue est terminé, on


lui ajoute une hauteur de remblai, d’environ 5% de la hauteur du
barrage, pour couvrir les tassements futurs.

Drain : Le drain vertical ou le drain de pied est réalisé en même temps


que la digue.

Fossé de pied : Un fossé est réalisé à l’extrémité du drain qui sert à


évacuer les eaux infiltrées et les eaux de ruissellement sur le talus aval.

Photos montrant les chantiers de construction de barrages

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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XII. LES MOYENS MIS EN ŒUVRES DANS LA CONSTRUCTION D’UN


BARRAGE HYDROELECTRIQUE
12.1. Les acteurs de la construction

Un barrage apparaît comme une œuvre collective, où chaque


participant a un rôle essentiel à jouer.

Vont être impliqués :

 Le maître d’ouvrage :
C’est lui qui est à l’origine du projet
 Le maître d’œuvre :
Il intervient comme ingénieur-conseil pour accompagner le maître
d’ouvrage dans la mise en place d’un avant-projet, puis de l’appel d’offre.

C’est lui qui conçoit l’ouvrage (dont on peut dire qu’il est en quelque sorte
l’architecte).

Il intervient la plupart du temps sur le chantier lui-même en dirigeant et


en surveillant les travaux au titre de chef d’aménagement.

 Les entrepreneurs :
Chacune des tâches doit être menée avec rigueur et dans les délais.

12.2. Les matériaux et matériels mis en œuvre

La mise en œuvre des terres et des enrochements a bénéficié des


progrès scientifiques de la mécanique des sols, mais aussi de l’évolution
des matériels.

Connaissances théoriques et innovations techniques ont ainsi permis


de progresser dans la connaissance et la manipulation des différents
types de terre, afin de les insérer dans les remblais qui forment les
barrages. Leur mise en place a pu se faire grâce à l’apparition de
nouveaux matériels d’extraction (pelles) de transport (dumpers) et de
compactage (rouleaux). L’extraction et le transport peuvent aussi être
réalisés grâce à des scrapers.

La mise en œuvre des enrochements a également bénéficié des progrès


apportés au compactage par les rouleaux vibrants.

Ces progrès ont permis de bâtir des ouvrages atteignant ou dépassant


les 300 mètres de haut.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Exposé de Procédés Généraux des constructions

La mise au point de différentes formes de ciments a provoqué des


avancées considérables dans le domaine des injections. Des ciments de
plus en plus fins ont pu dès lors être utilisés pour combler les fissures
dans les roches.

Les grues-tours constituent une spécialité française avec des sociétés


particulièrement en pointe dans ce domaine.

L’utilisation de blondins : Il s’agit de câbles que l’on met en place


pour distribuer matériaux et matériels sur toute la hauteur du barrage
et qui ressemblent à des téléphériques (moyens de transport utilisant
des cabines accrochées à des câbles mobiles). Un blondin peut
transporter jusqu’à un petit bulldozer (20 tonnes). Celui-ci est employé
pour étaler le béton sur des plots de surface importante.

On distingue entre autres les matériels hydromécaniques regroupant :

 Les matériels permettant à l’ouvrage de fonctionner (vannes et


robinets)
 Ceux qui conduisent l’eau aux usines voisines (conduites forcées)
 Ceux qui permettent de transformer l’énergie hydraulique en
énergie électrique (turbines).

NB : Le montage du matériel hydromécanique est une opération délicate,


requérant des personnels très qualifiés. En effet, il s’agit d’appareils de
très haute technicité, installés in situ, avec un poids de pièce unitaire très
important et une tolérance extrêmement faible.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Photos montrant les matériaux et matériels mis en œuvre dans la


construction d’un barrage
XIII. VIE DES BARRAGES
HYDROELECTRIQUES
La vie des barrages concerne principalement :
 L’entretien
 Et la surveillance.

13.1. L’entretien des barrages

En général l’entretien touche plus les talus et les structures annexes.

13.1.1. L’entretien des talus

Il dépend du revêtement de protection mis en place.

 Sur les talus enherbés, l’herbe doit être coupée chaque année
après qu’elle a produit des graines ;
 Sur les talus revêtus de pierre ou de moellons, vérifier que les
moellons sont bien en place et faire les corrections nécessaires.
 Les arbustes et les arbres doivent être déracinés sur les talus
amont et aval.

13.1.2. L’entretien des structures annexes

 Prise d’eau
Il faut régulièrement nettoyer l’entrée de la prise d’eau pour éviter qu’elle
soit obstruée par des branches, des objets flottants ou des sédiments. 
Evacuateur de crues
Il faut régulièrement nettoyer l’entrée de l’évacuateur pour éviter qu’elle
soit obstruée par des branches ou des objets flottants.

Il faut aussi vérifier et réparer les éventuels affouillements à l’aval du


déversoir et des seuils.

 Comblement de la retenue par des sédiments


Sous l’effet de l’érosion du bassin, la retenue peut se combler de
sédiments et perdre sa capacité de stockage.

Il existe plusieurs méthodes pour faire face à ce problème :

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 Le dragage de la retenue c’est-à-dire l’enlèvement des sédiments ;


cette méthode qui implique l’utilisation d’engins de terrassements
est très onéreuse ;
 Le rehaussement de la digue qui est la méthode la plus
économique.

13.2. La surveillance ou contrôle des barrages

L’approche scientifique dans la surveillance des ouvrages a commencé


à s’ébaucher à partir du XIXe siècle, avant de s’affiner au XXe siècle.

Peu à peu, des appareils d’observation du comportement des


ouvrages se sont mis en place, d’abord utilisés dans les structures
métalliques. Il faudra attendre les années 1920 pour pouvoir suivre
avec une certaine précision le comportement des ouvrages.

Aujourd’hui, les mesures portent principalement sur :

 La pression de l’eau dans les fondations (et à l’intérieur du barrage


lui-même s’il est en terre)
 Les déplacements de la crête du barrage, de la structure et à
l’intérieur de celle-ci

 Les débits d’eau passant à travers le barrage.

Les principaux contrôles sont :

 Contrôle du tassement

Les tassements proviennent des réarrangements des grains de


matériaux des fondations ou des remblais ; ils se soldent par un
affaissement des remblais visible en surface. La cote de la crête doit être
contrôlée chaque année à l’aide d’un niveau et à partir des repères posés
lors de la construction.

Les tassements excessifs peuvent avoir pour effet le déversement


pardessus la digue, ce qui va endommager celui-ci.

Si le tassement est trop important, il est nécessaire de surélever la


digue pour retrouver sa cote en crête initiale.

Les tassements peuvent se produire de façon inégale (tassement


différentiel). Ceci est très dangereux car des fissures peuvent

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Exposé de Procédés Généraux des constructions

apparaître et constituer des voies propices pour les fuites.  Contrôle


des infiltrations
Les infiltrations à travers et sous la digue peuvent provoquer le
phénomène de renard hydraulique et entrainer la destruction du barrage.

Une surveillance attentive des suintements (écoulements s’effectuant


de manière presque imperceptible) à la base du talus aval permettra de
vérifier qu’il n’y a pas d’augmentation de débit ou de transport de
matériaux.

On peut réduire les infiltrations en mettant en place un tapis étanche


à l’amont.

On peut aussi réaliser une tranchée drainage à la base de la digue à


l’aval afin d’assurer le bon drainage et éviter le transport de matériaux.

XIV. ETUDE DE CAS : Le Barrage de Tignes en France.

Imaginés dès 1930, les travaux de construction du barrage


commencent en 1947. Après-guerre, les besoins en énergie sont énormes
et la cuvette du
Chevril se prête particulièrement bien à la construction d'un grand
barrage.

Village de Tignes avant la construction du barrage

Le barrage de Tignes était le plus grand barrage-voute d'Europe en


altitude au moment de sa construction.

La voûte mesure 180m de hauteur, dont 20m en fondations, pour une


longueur de 295m et une épaisseur de 43m.

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Sa construction a utilisé 630 000 m3 de matériaux.

Barrage de Tignes en Hiver


La hauteur maximale de l'eau du barrage se situe à 1790m d'altitude
et le lac occupe 270 hectares. L'eau, turbinée vers les usines des
Brévières Malgovert et du Chevril, chute par une conduite forcée et
produit 805 gigawattheures d'électricité par an.

Au pied de la voûte, il y a une hauteur de chute de 233m. La


production d'électricité du barrage de Tignes sur une période d’un an
couvre entièrement les besoins en électricité pour la ville de Grenoble. La
mise en eau fut réalisée en 1952. Mais ce projet de grande envergure ne
se fit pas sans heurts...

Dès 1946, les habitants portèrent l'affaire devant les tribunaux afin
d'obtenir l'annulation les décrets estimant d'utilité publique les travaux
du barrage ainsi que les montants des indemnités pour les
expropriations. Malgré toutes leurs actions ils seront relogés au nouveau
village des Boisses. Le lac allait donc noyer le village, son église, son
cimetière et ses champs. Les cloches du clocher furent enlevées, les cuirs
de Cordoue et de nombreuses statues ont été déménagées vers la nouvelle
église et servirent à la reconstruction de l'édifice. Le village fut dynamité
pour que les eaux puissent prendre la place.

Les habitants qui vivaient de la terre et de l'élevage se reconvertirent


aux métiers du tourisme en montagne. Tignes est devenue une des
stations les plus célèbres du monde.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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Barrage de Tignes après construction

XV. IMPACTS DES BARRAGES HYDROELECTRIQUES SUR L’ENVIRONNEMENT

15.1. Impacts positifs ou avantages

Les avantages qu’offrent les barrages hydroélectriques sont multiples :

 L’énergie hydroélectrique est une énergie propre (renouvelable),


 Aucune consommation de ressources,
 Rejet infime de dioxyde de carbone,
 Production élevée d'électricité possible,
 Débit d'eau (et donc d'électricité) contrôlable,
 La gestion des cours d’eau permet le contrôle des crues :
 En période de sécheresse, on lâche de l’eau ;
 En période d’inondation, on retient le surplus d’eau ;  Apports
économiques :
 Embauche des ouvriers,
 Tourisme,
 Création de plages artificielles et développement d’activités
nautiques

Rédigé par Wean-Simon BEMY


. élève Ingénieur 2
Exposé de Procédés Généraux des constructions

15.2. Impacts négatifs ou inconvénients

Les barrages hydroélectriques présentent aussi des inconvénients


malgré les avantages qu’ils offrent. Ces impacts négatifs sont :

 Pollution atmosphérique
L'énergie hydraulique n'occasionne pas de dégagement de gaz à
effet de serre, si l'on néglige les émissions provenant de la végétation
en décomposition et d’autres réactions biologiques naturelles. La
production d’hydroélectricité peut donc être considérée comme très
faiblement émettrice de gaz responsable de pollution atmosphérique.

 Dégradation des sols


 Suite à la construction d’un barrage, qui nécessite le défrichage de
grandes zones, on observe parfois une dégradation des bassins
versants : le déboisement provoque un ruissellement et une érosion
accrue, d'où un lessivage accentué des terres. Il en résulte d'une
part un appauvrissement des sols et d’autre part une ‘’sur
sédimentation’’ dans le réservoir provenant des particules
arrachées au sol.

 De plus, l'inondation des terres (cultures, prairies, forêts, parcs


naturels, zones d'habitation ...) provoque la migration voire la
disparition de nombreuses espèces animales et végétales.

Exemple type : La construction sur le Nil du gigantesque barrage


d’Assouan en Égypte (160 milliards de m³ de capacité de retenue) a
provoqué une baisse sensible de la teneur en limons (formation
sédimentaire) de l’eau, en aval du barrage. Résultat : le delta du Nil, qui
avançait jusque-là sur la mer, a commencé à reculer.

 Pollution des eaux


Une perturbation naturelle ou anthropique (modification du débit,
pollution, crue) en amont du cours d’eau, aura des répercussions au
niveau biologique en aval. La perturbation la plus connue est celle de la
faune, et plus particulièrement des poissons. Cette pollution de l'eau
entraîne une modification du milieu de vie des poissons, qui manquent
alors d’oxygène. Et à l’inverse, quand on lâche brutalement de l’eau du
haut du barrage, elle s’enrichit beaucoup en oxygène et contient des
microbulles d’air qui provoquent des embolies (obstructions des
vaisseaux sanguins) gazeuses chez les poissons.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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 Intégration au milieu
 Des impacts d'ordre sociaux interviennent tels que les
déplacements de population dus à la submersion des terres
cultivables, les pertes des traditions par l'abandon des villages, la
disparition de sites archéologiques.

Exemple type : la construction du barrage des Trois Gorges en Chine a


déplacé près de 2 millions de personnes, détruit des milliers d'hectares de
terres agricoles (436 km2 de terres ont disparu), des villages entiers et des
sites archéologiques (15 villes et 116 villages ont été engloutis).

 De plus, l'exploitation électrique du barrage est parfois en


contradiction avec les besoins locaux des pêcheurs.

 Enfin, dans les zones où les maladies hydriques tropicales sont


endémiques, la construction de nouveaux réservoirs peut
augmenter les risques en termes de santé. En effet le stockage de
l'eau, les phénomènes de concentration en éléments nutritifs, en
polluants (NH4, nitrates...) favorisent le développement de
bactéries, de virus, de protozoaires et de vers parasites.

NB : Les impacts les plus importants sont dus au stockage et à la


stagnation de grandes quantités d'eau à cause de l’importance de
l’activité bactériologique qui s’y développe.

On peut citer aussi comme inconvénients : le coût de l’aménagement et


les risques de rupture du barrage.

Faces à tous ces inconvénients, il a été créé la Commission Mondiale


des Barrages (CMB) qui a les objectifs suivants :

• Analyser l'impact des grands barrages en matière de développement


et évaluer les « alternatives » ce qui concerne la mise en valeur des
ressources hydrauliques et énergétiques ; et
• Élaborer, si nécessaire, des critères, des directives et des normes
acceptables à l'échelle internationale, en matière de planification,
conception, évaluation, construction, exploitation et suivi des
grands barrages ainsi que leur mise hors service.

Rédigé par Wean-Simon BEMY


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CONCLUSION
Dans le monde, l’énergie l’hydroélectricité a encore un potentiel de
développement. Comme la plupart des autres sources d’énergie
renouvelable, l’hydroélectricité demande des investissements élevés pour
la réalisation du projet mais ensuite les frais d’exploitation et d’entretien
sont très faibles. La majeure partie des investissements est consacrée aux
ouvrages de génie civil ; c’est pourquoi 75 % de ces investissements
dépendent du site.

Les ouvrages hydrauliques sont des ouvrages importants pour la


satisfaction des besoins en eau des populations, pour la sécurité
alimentaire et pour le développement rural en général. Ils doivent
toujours faire l’objet d’études sérieuses en relation avec leurs dimensions
et être réalisés selon les règles de l’art, par des ingénieurs et techniciens
compétents, ce qui garantira leur efficacité et leur longévité. On
n’insistera jamais assez sur la nécessité de l’entretien des ouvrages qui
doit être systématique et régulier.

EVACUATEUR DES CRUES


Un barrage est un « ouvrage artificiel coupant le lit d’un cours d’eau et servant,
par le biais des canaux d’irrigation, soit à en assurer la régulation, soit à pourvoir
à l’alimentation en eau des villes ou à l’irrigation des cultures, ou bien à produire
de l’énergie, ou encore à prévenir des inondations en aval du barrage ». Toutefois,
il est important de noter que cette eau que retient un barrage est sujette à des
crues. La crue est la montée temporaire des eaux d’une rivière ou d’un fleuve
suite à des pluies importantes dans le bassin versant. Cela entraîne
l’inondation de zones habituellement hors d’eau.
Pendant sa durée de vie un barrage devra faire face à de nombreuses et
différentes conditions d’écoulement. Il doit être capable de s’adapter de manière
sécurisée aux crues élevées pouvant largement dépasser les conditions
d’écoulement normales de la rivière. Pour cette raison, les passages de crue sont
intégrés dans les barrages. Ces passages dont connus sous le nom de déversoirs
ou évacuateurs de crue.
Un déversoir ou évacuateur de crue est une structure construite pour dériver ou
évacuer l’eau retenue derrière un vannage ou barrage fixe, dont la hauteur
excèderait une certaine limite (par exemple la crête de l’ouvrage). C’est une
structure au-dessus de laquelle ou à travers laquelle le débit est libéré pendant
les crues. Elle permet le transit des crues à travers le barrage en contrôlant les
côtes maximales atteintes par le barrage de manière à ce qu’elles restent
inférieures aux côtes assurant la stabilité de l’ouvrage.

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Les crues constituent un des risques principaux affectant la sécurité des


barrages. Le bulletin 99 de la Commission Internationale des Grands barrages
(CIGB) montre que plus d’un tiers des accidents graves ayant affecté des barrages
sont causés par le passage des crues. La maîtrise du risque crue, constitue donc
une préoccupation importante et légitime, à laquelle les pouvoirs publics, les
concepteurs et exploitants de barrage, se doivent d’être sensibles et d’accorder
une attention soutenue et continue. D’où l’intérêt de s’interroger sur les moyens
dont disposent les barrages pour faire face à ces crues.

UN PEU D’HISTOIRE

L'utilisation des déversoirs remonte probablement au moins aux premiers grands


aménagements hydrauliques de l'Antiquité.

Au Moyen Âge, l'utilisation croissante des moulins à eau, en complément des


moulins à vent (pompe à vent) impliquait le contrôle des débits, par l'utilisation
de vannages, de seuils et de déversoirs pour absorber et étaler d'éventuelles crues
brutales.

En 1715, le physicien italien Giovanni Poleni sera invité par le Sénat de Venise
pour étudier des problèmes d'hydraulique, liés à l'irrigation de la Basse-
Lombardie, et deviendra l'un des experts les plus demandés en la matière. Son
nom est resté dans le domaine de l'hydraulique (formule de Poleni), en ce qui
concerne le calcul de débit d'un déversoir (coefficient de décharge (de)).

CLASSIFICATION

Plusieurs classifications sont possibles parmi les évacuateurs de crue. Les


déversoirs et les évacuateurs peuvent être subdivisés en structures fixes et
structures mobiles. Les structures fixes, plus petites, sont généralement
qualifiées de déversoirs, tandis que les structures plus grandes sont qualifiées

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d’évacuateurs. Parmi les évacuateurs de crue on distingue deux grandes familles,


à savoir :

 Les évacuateurs de crue à "surface libre" (structure fixe), qui sont en fait des
déversoirs à grande échelle.

 Les évacuateurs de crue "vannés". Cette seconde famille se décompose elle-


même en deux grandes sous-familles d’organes :

o Les évacuateurs vannés de surface : prélèvent l’eau à évacuer à une


cote proche de la cote normale de retenue du barrage.

o Les évacuateurs vannés dit "de fond" ou de "demi-fond" : fonctionnent


en charge en prélevant l’eau à une cote très inférieure à celle de la
retenue.

Les structures de stockage mobiles sont généralement plus coûteuses que les
structures fixes, qu’il s’agisse de la construction ou de la maintenance. Leur
fonctionnement est également plus complexe.

Un déversoir peut également être classé en fonction de différentes


caractéristiques. Les principaux critères influençant l'écoulement de l'eau sont :

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 La géométrie du déversoir dans le sens de l’écoulement : paroi mince, paroi


épaisse, géométrie de la crête de déversement.

 La géométrie de la section : rectangulaire, demi-cercle, présence d'obstacle


etc.

 L'orientation du déversoir par rapport au sens du courant dans le plan d'eau


ou le cours d'eau amont.

 Le type d'écoulement : noyé, dénoyé ou adhérent.

PRINCIPE

Un déversoir ou évacuateur assure diverses fonctions :

 Envoyer un « trop plein » d'eau vers un « bras de décharge », pour étaler une
crue quand le débit en amont provoque une montée d'eau incompatible avec
la capacité d'absorption des vannages ou de moulins recevant cette eau.

 Conserver une hauteur minimale d'eau en amont d'un bief (les biefs servaient
aussi de réserve d'eau et de poissons nourris par les déchets de meunerie et
vers de farines sous les moulins à eau produisant le froment ou d'autres
farines). Maintenir en amont du déversoir une hauteur importante d'eau
dans la rivière permettait aussi d'utiliser des pierres gélives (moins coûteuses
et plus facile à tailler) pour les radiers, les fondations et la partie basse et
immergée des maçonneries de berges.

 Permettre un débit de fuite, détournant la rivière lorsqu'il faut la barrer


provisoirement pour l'assécher en aval, afin par exemple d'y faire des travaux
(de réfection d'un radier, d'un vannage, d'un mur, ou d'un support de roue à
aubes.

 Certains déversoirs peuvent être conçus comme passe à poissons.

En raison de vitesses élevées de l’eau qui s’écoule en cas de crues élevées, un


dispositif de dissipation d’énergie est habituellement prévu à la base de
l’évacuateur.

Le déversoir doit répondre à un compromis entre capacité de stockage de la


retenue et capacité d'évacuation, cette dernière étant souvent liée à la sécurité de
l'ouvrage. Selon les cas les déversoirs de barrages peuvent être soit libres, soit
vannés. Dans le cas d'un déversoir libre, les caractéristiques d'évacuation seront
déterminées par ses dimensions et son coefficient de débitance. On peut faire

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varier le coefficient de débitance d'un déversoir en modifiant la section du


déversoir (en cherchant par exemple à s'approcher de section de type Creager), en
modifiant les conditions d'approche de l'eau (curage à l'amont), ou en modifiant la
géométrie du réservoir (labyrinthe). Dans le cas d'un déversoir vanné, c'est la loi
de fonctionnement de la vanne qui régira le fonctionnement du déversoir.

La fonction de contrôle du déversoir peut aussi être assurée au moyen du


système de hausse fusible. Les hausses fusibles (appelées Fusegate en anglais),
inventées et brevetées par François Lempérière pour Hydro plus, filiale de GTM
Entrepose, sont des éléments auto-stables disposés sur la crête du déversoir et
qui fonctionnement de manière complètement autonome. Elles permettent
d'augmenter le niveau de stockage en amont du déversoir sans modifier les
conditions de sécurité de l'ouvrage face aux crues. Elles sont conçues de manière
à évacuer les crues courantes par-dessus leur crête en limitant le niveau d'eau à
l'amont grâce à leur forme de labyrinthe. En cas de très forte crue, le niveau d'eau
atteindra un niveau critique qui permettra l'alimentation d'une structure de mise
en eau propre à chaque hausse qui déstabilisera l'élément et provoquera son
évacuation. Chaque hausse fusible a un niveau de déclenchement différent, ce
qui permet un effacement progressif du rideau de rehausse et permet d'atténuer
la crue à l'aval.

Le choix du type d'évacuateur de crue et son dimensionnement intègrent


également de nombreux éléments dont un des premiers est la sensibilité de la
structure choisie à un exhaussement de la retenue mais interviennent également
les caractéristiques hydrologiques du site, les possibilités topographiques, les
caractéristiques du bassin versant en termes de corps flottants ou de transports
de sédiment.

PRINCIPAUX AVANTAGES ET INCONVENIENTS

Les déversoirs à seuils libre se révèlent la meilleure option en termes de fiabilité,


simplicité, sécurité, coûts de construction et maintenance. Ils ne nécessitent
aucune intervention humaine pour leur fonctionnement et ne sont donc pas
susceptible de tomber en panne en cas de crue, ou bien de s’ouvrir
intempestivement en période normale. Cependant, ils ne permettent aucune
maîtrise du débit déversé (et donc des variations de débit à l’aval). La cote de crête
du seuil est fixée à la retenue normale du barrage. La cote maximale atteinte en
crue peut être nettement supérieure à la cote de retenue normale.

Les évacuateurs vannés ont un seuil calé sous la cote de retenue normale du
barrage. Ils permettent d’évacuer un débit significatif à cette cote. Ils autorisent

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donc une optimisation du volume d’eau stockée en période normale pour une
même cote des plus hautes eaux en crue. C’est la raison pour laquelle ce type
d’évacuateurs à la préférence des exploitants de barrage dont le but principal est
la production d’hydroélectricité.

DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DE L’EVACUATEUR

D’après le Comité Français des Barrages et Réservoirs (CFBR) qui a établi un


document de recommandations pour le dimensionnement des évacuateurs de
crue de barrages, en juin 2013, le logigramme à utiliser dans toute démarche de
dimensionnement d’un évacuateur de crues est le suivant :

Démarche générale pour le dimensionnement et la conception d’un évacuateur de


crues

SITUATION DE PROJET

Les situations de projet modélisent un ensemble de conditions physiques


représentant les conditions réelles auxquelles l’ouvrage est soumis et qui se
produisent au cours d’une certaine durée pendant laquelle les distributions de
toutes les données (actions, résistances) sont considérées comme constantes.
Elles correspondent à des chargements que l’ouvrage est susceptible de connaître
durant sa vie : cote normale d’exploitation, crue de projet, séisme, retenue vide,
défaillance particulière d’un composant de l’ouvrage, etc.

Le concepteur définit les situations qu’il envisage pour le projet. Pour cela, il tient
compte de la conception du projet, du mode de fonctionnement des installations,

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de l’environnement auquel l’ouvrage est soumis et de la vraisemblance des


situations de défaillances.

Les conditions d’exploitation de l’ouvrage et les sollicitations hydrauliques


associées permettent au concepteur de définir les situations de projet
hydrauliques, qui revêtent une importance particulière pour les barrages.

Les situations de projet fixent les états-limites à justifier, selon l’ouvrage


considéré. Les situations de projet à considérer doivent être sélectionnées en
tenant compte des circonstances dans lesquelles l’ouvrage doit remplir sa
fonction. Elles sont classées de la manière suivante :

 Les situations normales d’exploitation : Elles se réfèrent aux conditions


d’exploitation normale de l’ouvrage, et notamment hors crue ;

 Les situations transitoires ou rares : Elles se réfèrent à des conditions


temporaires de fonctionnement ou à des probabilités d’occurrence assez
élevées sur la durée de vie de l’ouvrage ;

 Les situations exceptionnelles : Elles se réfèrent à des conditions


exceptionnelles applicables à l’ouvrage ou à des probabilités d’occurrence
faibles sur la durée de vie de l’ouvrage ;

 Les situations accidentelles ou extrêmes : Elles se réfèrent à des


conditions extrêmes applicables à l’ouvrage ou à des probabilités
d’occurrence très faibles sur la durée de vie de l’ouvrage.

DEBITS OU HYDROGRAMMES A CONSIDERER

ETUDE HYDROLOGIQUE

La détermination des valeurs extrêmes des débits de crues est un critère


fondamental et la précision est une nécessité. La Crue de projet est la crue de
calcul utilisée pour procéder au dimensionnement d’un barrage et ses ouvrages
annexes tels que les évacuateurs de crues et les organes de restitution, et pour
déterminer la capacité maximum de stockage, la hauteur du barrage et les
revanches nécessaires.

L'étude est conduite selon la « méthode du gradex », dont le principe est de relier
les lois statistiques des débits aux lois statistiques des précipitations.

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L'objectif est de déterminer les valeurs des débits de crues extrêmes en fonction
de leur durée de retour. Le débit dépend de la forme de la structure :

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