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L’Italie fasciste
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Histoire 11ème, l’Italie fasciste
milieux syndicaux et socialistes. Il rencontre des réfugiés
bolcheviques qui lui exposent les thèses de Lénine. Il apprend aussi
l'allemand et le français.
Après la guerre, Mussolini rompt avec ses anciens amis socialistes et s'oppose au
pacifisme et à l’internationalisme. Ses idées nationalistes recueillent de plus en plus
d'écho dans le pays. C'est dans ce contexte que Benito Mussolini fonde en 1919 les
Faisceaux italiens de combat (Fasci italiani di combattimento).
Les « fasci » sont des groupes paramilitaires constitués de chômeurs, d’anciens
combattants, de petits bourgeois aigris, ... Mussolini les utilise pour conquérir le pouvoir
par la force. Le leader italien prône le combat contre le bolchevisme et le socialisme,
mais aussi contre le capitalisme et la démocratie. Il veut instaurer une République
autoritaire et laïque (l'Italie est alors une monarchie
constitutionnelle) en vue de restaurer la grandeur et la dignité du
pays.
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Histoire 11ème, l’Italie fasciste
marcher sur Rome et de s'emparer du pouvoir par la force. Les Chemises noires de
province commencent à avancer vers la capitale.
Cette marche regroupe environ 30'000 fascistes mal armés tandis que Rome dispose de
28'000 soldats bien équipés. Et pourtant, le roi Victor-Emmanuel III craint pour sa
couronne et, au lieu de mener une lutte rapide, déclare Mussolini chef du gouvernement !
Dès lors, le régime mussolinien va devenir le modèle de l'État « totalitaire », ainsi appelé
parce que tout est soumis à l'État. Face à ce dernier, l'individu ne compte pas, il n'est
rien.
L'État est personnifié par la personne de Mussolini, surnommé le « Duce » (en français,
le Guide, d'après la racine latine « ducere » qui signifie « conduire » - que l'on retrouve
dans conducteur... ou duc). La propagande du régime encourage le culte de la
personnalité par le biais de tous les nouveaux médias (affiches, photos, cinéma, radio,
parades....). « Il Duce ha sempre ragione » (Le Duce a toujours raison), l'un des slogans
les plus rabâchés, témoigne du côté quelque peu ridicule de la mise en scène fasciste.
Très vite, le Parti fasciste arrive à compter 3 millions de membres et, trop lourd, perd
son efficacité. Sa milice compte jusqu’à 700’000 membres.
Quand Mussolini a pris le gouvernement de l'Italie en 1922, celle-ci était encore un État
fragile, écartelé entre un Nord industriel et un Sud arriéré, vidé de sa substance par
l'émigration vers les Amériques et tenu en faible estime par les autres puissances
européennes....
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Histoire 11ème, l’Italie fasciste
Le Duce réforme le pays. Il mène une politique dirigiste tout en laissant les entreprises
et les terres à leurs propriétaires (pas question de les nationaliser comme en URSS).
Il lance de grands travaux en vue d'employer les chômeurs et d'améliorer les
infrastructures : construction de monuments, stades, logements, autoroutes.... L'Italie
est en 1923 le premier pays européen à se doter d'autoroutes (en dépit d'un parc
automobile très restreint).
Le gouvernement est moins inspiré dans son souci d'autarcie. Par fierté nationale,
Mussolini veut en effet que l'Italie se suffise à elle-même en matière agricole. Il lance
en grande pompe la « bataille du blé » en 1925. Les marais Pontins, près de Rome, sont
asséchés et transformés en terres agricoles. Ces terres
et beaucoup d'autres sont consacrées à la culture du blé...
au détriment de cultures d'exportation plus rentables
(agrumes....).
Pour accroître la puissance de l'Italie, Mussolini encourage
la natalité par des aides publiques aux familles nombreuses
et un gros effort de propagande. Il interdit aussi
l'émigration.
De 1929 à 1945, le pays voit sa population passer de 38
millions à 45 millions d'habitants.
Au-delà des apparences et du vernis de la propagande,
l'État fasciste ne modifie guère la société italienne. Cette
société reste fragile, pauvre, inégalitaire et relativement
inefficace. Elle ne résistera pas à la politique étrangère de Mussolini.
Politique internationale
Les premières actions diplomatiques de Mussolini se traduisent par des succès éclatants
qui rehaussent son prestige et lui valent l'admiration
de nombreux hommes d'État (dont Winston
Churchill).
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Histoire 11ème, l’Italie fasciste
Quand, début 1933, Hitler accède au pouvoir en Allemagne, Mussolini est l'un des
premiers dirigeants à s'opposer à lui, malgré l'admiration que lui voue le Führer. Il se
rapproche du chancelier autrichien Dollfuss, qui partage sa vision de l'État.
Quand Dollfuss est assassiné par les nazis en 1934, Mussolini envoie sans tarder des
divisions à la frontière italo-autrichienne pour dissuader Hitler de s'emparer du pays.
Le Führer ravale sa colère et se résigne à patienter.
Les Autrichiens lui faisant désormais défaut, Mussolini se tourne vers Pierre Laval
(France) avec lequel il signe un traité de bonne entente et prépare un système de
sécurité collective destiné à contenir la menace hitlérienne en Europe.
Cette menace se précise lorsque, en 1935, Hitler rétablit le service militaire obligatoire
et annonce son intention de porter les effectifs de la Wehrmacht de 100.000 hommes à
500.000.
Le 11 avril 1935, à Stresa, sur le lac Majeur, le Duce, le président du Conseil français
Pierre Laval et le Premier ministre britannique Ramsay Mac-Donald prennent
l'engagement de ne plus tolérer aucune nouvelle violation du traité de Versailles. C'est
le « front de Stresa ».
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Histoire 11ème, l’Italie fasciste
précipitent avec le déclenchement en Espagne d'une
guerre civile quelques semaines plus tard, le 16 juillet.
Le Führer répond sans attendre à la demande d'aide
des nationalistes espagnols et convainc le Duce d'en
faire autant. Les deux dictateurs vont souder leur
alliance sur le dos des républicains espagnols.
Dans un discours, le 1er novembre 1936, Benito Mussolini annonce la création d'un axe
Rome-Berlin autour duquel toute l'Europe est appelée à se réorganiser. Le mot
désignera désormais l'alliance des deux dictatures. L'année suivante, Mussolini se retire
de la SDN et découvre avec éblouissement l'Allemagne de Hitler.
En septembre 1938, comme le Führer est prêt à en découdre sur la question des
Sudètes (région de Tchécoslovaquie où vivent des Allemands), Mussolini tente encore de
l'empêcher de commettre l'irréparable et le convainc de recourir à un arbitrage
international.
Ainsi s'ouvre la conférence de Munich qui va déboucher sur un triomphe d’Hitler. Les
Sudètes sont annexés au Reich allemand.
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Histoire 11ème, l’Italie fasciste
Le maréchal Badoglio prend la direction du gouvernement et s'empresse de négocier un
armistice avec les envahisseurs. Celui-ci est rendu public le 8 septembre 1943 dans la
plus grande confusion.
Les Alliés font leur entrée à Rome le 4 juin 1944 mais il leur
faudra encore près d'une année avant de libérer complètement
l'Italie du nord. C'est seulement en avril 1945 qu'ils peuvent lancer leur ultime
offensive dans la péninsule.
Épilogue
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