FONDAMENTALE
Thème
Encadré par :
Professeur Hamid EL AMRANI
FONDAMENTALE
Titre de la recherche
Impact de la COVID-19 sur le secteur d’assurance au Maroc : Etude
comparative, critique et perspectives
© 2020 – 2021
Dédicace
-1-
Je dédie ce travail,
A mes chers parents, pour tous leurs sacrifices, leur amour,
mes études,
parcours universitaire,
Hamza EL ALAMI
Remerciement
-2-
En préambule à ce projet, je remercie ALLAH qui
ses remarques.
de ce modeste travail.
-3-
I. Assurance, pilier de l’économie au service de l’individu et de
la société
-4-
III.7. Une nouvelle vision pour le système de santé marocain
s’impose pour mettre en place un nouveau paradigme
assuranciel : ………………………………………….… 44
Introduction
Introduction générale
-5-
(Approche particulière sur le
secteur d’assurance au Maroc et
l’impact du Covid-19)
Le secteur des assurances fait partie des secteurs introduits au Maroc à la suite de l'activité
maritime qui a permis l'émergence d'agences des compagnies d'assurances étrangères dans les
principaux ports marocains au cours du XIXe siècle.
Au Maroc, l'assurance n'a pas été toujours une culture de nos ancêtres. Pendant longtemps, l'opération
d'assurance a été considérée comme immorale car elle développait la négligence et la notion de pari.
Elle a été rejetée par le système juridique islamique, hormis les impératifs du développement
économique.
L’assurance n’a pu voir le jour qu’après l’avènement du protectorat, d’une part par l’élimination
des sociétés façades qui n’avaient de sociétés que le nom et qui en fait ne constituaient que de simples
agences, et d’autres parts par la marocanisation entamée à partir de 1974.
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De même que, le pouvoir d'achat limité de certaines couches de la population qui considèrent
l'assurance comme un produit de luxe, réservé aux marocains issus de la classe à revenu élevé,
constituait en partie un véritable handicap au développement naturel du secteur.
Avec le temps, cette pratique a pu tisser une place dans la société marocaine. Les premières
sociétés d'assurance étaient des compagnies étrangères qui travaillaient dans l'assurance maritime, et ce
n'est qu'après, que cette activité a pu se généraliser pour toucher d'autres secteurs.
La transplantation de cette technique au Maroc se justifie à l'origine d'une part, par l'arrivée des
étrangers, attirés par les richesses du pays et l'abondance de ses matières premières ainsi que les
facilités administratives et fiscales que leur accordaient les autorités du protectorat, et d'autre part, par
la volonté de se prémunir contre les aléas de l'avenir.
En 2004, le nombre des entreprises s'est ramené cette année à dix-huit dont quinze entreprises
commerciales et trois mutuelles.
Après avoir donnée une vision générale de l’historique du secteur au Maroc. Nous allons essayer
dans cette première partie d’élargir le champ du secteur d’assurance nous identifions tout d’abord ce
secteur, ces bases techniques, et sa structure et ensuite nous évoquerons des éclaircissements sur
l’utilité et l’importance de ce secteur dans l’économie et les problèmes qu’il encourt au Maroc.
Le secteur d’assurance se caractérise aussi par l’inversion de cycle de production, ce qui rend son
activité complexe et aléatoire. Afin de préserver l’impact social de l’assurance et son rôle dans le
financement de l’économie, ce secteur doit être soumis à un contrôle spécifique. Le cadre
règlementaire actuel, auquel les entreprises d’assurance et de réassurance sont soumises, présente
l’avantage d’être simple et intuitif pour la prise de décision, mais, il représente aussi de nombreuses
limites, notamment, le non prise en compte de la diversité des risques et de leurs spécificités.
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Dans ce contexte, le secteur d’assurance prépare son passage vers les normes de la nouvelle
règlementation prudentielle, la Solvabilité Basée sur les risques. Cette nouvelle réforme impose un
ajustement des fonds propres des entreprises d’assurance et de réassurance afin de faire face à leurs
engagements, en prenant en considération les risques auxquels elles sont confrontées.
Dans quelle mesure peut-on affirmer que le gouvernement a apporté un soutien voire une
contribution qualitative et quantitative aux assureurs et au client au cours et après les moments de
crises qu’a connu le royaume ? Comment les instructions officielles suprêmes ont concrétisé cet apport
pour lutter contre la détérioration du secteur ?
Quelle loi statistique mettant en évidence ce déclin économique ayant un impact direct sur le
secteur d’assurance ? Comment veiller à la satisfaction du client et penser donc à la promotion
assurancielle chez l’individu ?
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Chapitre 1
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1.1. Définition
D’une manière générale, l’assurance peut être définie comme :
Une réunion de personnes qui, craignent l’arrivée d’un événement dommageable pour elles, se
cotisent pour permettre à ceux qui seront frappés par cet événement de se faire face à ces
conséquences. D’une manière précise, selon Joseph Hémard :
" L'assurance est une opération par laquelle une personne, l'assuré, se fait promettre,
moyennant une rémunération (la prime), pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un
risque, une prestation par une autre partie, l'assureur, qui prenant en charge un ensemble de
risques, les compense conformément aux lois de la statistique ".
L’assurance est une opération qui comporte quatre éléments selon la définition de Hémard : le
risque, la prime, la prestation de l’assureur et la compensation.
1.1.1. Le risque :
Le risque est l’événement dommageable contre l’arrivée duquel on cherche à se prémunir. Les
caractères du risque assurable sont :
• Etre futur.
• Etre aléatoire et incertain dans sa survenance ou dans sa date.
• L’arrivée de l’événement ne doit pas dépendre de la volonté de l’assurée.
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1.1.2. La prime :
La prime est la contribution que verse l’assurée à l’assureur en échange de la garantie qui lui
accordée. Elle est payable au départ de l’opération d’assurance ou de l’année d’assurance.
Lorsque l’organisme d’assurance est une société mutuelle la prime s’appelle cotisation. On
distingue entre prime ou cotisation fixe qui ne peut être modifié en cours du contrat sans le
consentement de l’assureur et prime ou cotisation variable pratiqués par les sociétés mutuelles d’où le
paiement est soit complémentaire d’un rappel de cotisation si les sinistres ont coûté plus cher que
prévu soit à un remboursement appelé ristourne dans le cas contraire.
L’engagement pris par l’assureur en cas de réalisation du risque consiste à verser une
prestation. Il s’agit d’une somme d’argent destinée soit au souscripteur et assuré, soit à un
tiers ou soit au bénéficiaire. Il convient de distinguer de sortes de prestations : celles des
indemnités et les prestations forfaitaires.
Chaque souscripteur verse sa prime sans savoir si lui ou un autre qui en bénéficiera, mais
conscient du fait que grâce à ses versements et à ceux des autres que l’assureur pour indemniser
ceux qui auront été sinistrés. L’ensemble des personnes assurées contre un même risque et qui
cotisent mutuellement constituent une mutualité.
Cette solidarité est très forte, si le risque s’aggrave ; si le risque diminue et si les assurés
trichent.
L’idée de la compensation implique que tous les membres de cette mutualité soient traités sur
pied d’égalité et avec équité.
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1.2. Classification des assurances
I. En fonction de leur domaine d’application, les assurances sont classées en deux familles :
1/ Les assurances terrestres : qui regroupent les assurances vie et les IARD.
2/ Les assurances de transports : qui concernent essentiellement le transport maritime et
les autres moyens de transport.
II. En fonction de leur objet, les multiples contrats qui entrent dans l’une ou l’autre de ces
familles peuvent être répartis en deux catégories :
1/ Les assurances de dommages : qui ont pour but de protéger le patrimoine de l’assuré. On
les classe à leur tour en assurances de choses et celles de responsabilité. Le fondement des
assurances de dommages est le principe indemnitaire : la réparation doit correspondre aux
dommages subis sans engendrer d’enrichissement sans cause.
2/ Les assurances de personnes : elles ont pour objet de prémunir l’assuré contre les
atteintes à sa personne. On les divise en : assurance-vie et assurance contre les accidents
corporels.
3/ Les assurances de personne n’ont pas de caractère indemnitaire : l’assureur doit
verser les sommes assurées sans tenir compte du dommage ou de l’absence de dommage du
bénéficiaire.
III. En fonction de leur gestion, en distingue les assurances gérées en répartition et les assurances
gérées en capitalisation.
1/ Les assurances gérées en répartition : il s’agit des assurances gérées selon une technique
correspondant strictement à la définition de l’assurance donnée précédemment ( l’assureur ne
fait que répartir entre les assurés sinistrés la marge des primes acquittées par l’ensemble des
membres de la mutualité.
Cette répartition s’opère par année les assurances gérées en répartition sont les IARD.
En conséquence, dans sa gestion, l’assureur doit mettre de côté tous ou partie des primes pour
faire face à ses engagements dans l’avenir et de plus les primes doivent bénéficier d’intérêts
composés, c'est-à-dire capitalisés.
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Assurance : un secteur en mutation
Vers de nouveaux modèles assurantiels
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Modèle n°1 : le modèle traditionnel
L’assurance affinitaire est une garantie qui couvre des groupes d’individus. Ce modèle
d’assurance, bien que moins répandu, coexiste avec le modèle traditionnel depuis des années
(modèle n°1). L’assurance affinitaire est intégrée dans l’offre d’un tiers ; elle est souvent
distribuée en accessoire d’un produit principal (l’assurance voyage ou livraison, par exemple).
L’assureur est intégré à l’offre mais n’est pas le contact privilégié ; le partenaire de service est
quant à lui en contact direct avec le client. Ce modèle s’est beaucoup développé ces dernières
années, traduisant l’importance de l’expérience client tirée par l’usage ou le contexte.
Dans le modèle d'auto-assurance, le client n'a pas besoin d'assureur pour se protéger. Les
clients se rassemblent pour former une communauté via une plateforme de mise en relation.
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Ils épargnent alors de manière mutualisée pour subvenir à leur besoin d'assurance. Pertinent
sur des groupes d’individus assez restreints, ce modèle de self insurance reste aujourd'hui très
marginal, il a davantage vocation à combler les limites des acteurs actuels. Le développement
par les GAFA de capteurs type séquençage ADN ou douche body-scan - le quantified self
- est un contexte favorable pour le self insurance.
Les plateformes de services pilotées par les assureurs n’existent pas à ce jour ou de façon
très parcellaire. Très en rupture, ce modèle place l’assureur au cœur de l’écosystème global du
quotidien de l'assuré. L’assureur se positionne en tant que plateforme multi-services
d'accompagnement des activités du quotidien (mobilité, travail, éducation, loisirs...), en
relation avec de nombreux partenaires. Il est en contact direct avec ses clients, à qui il propose
une assurance personnalisée à leurs usages quotidiens. Ce modèle attire beaucoup l’attention :
conserver la relation client - et disposer de leurs données - est un enjeu de taille pour les
assureurs.
Le danger est le prélude au risque qui est lui-même le prélude à l’accident. Ainsi le
danger ayant été identifié, le risque devient parfaitement descriptible, il est susceptible de se
produire mais on ne sait pas s’il se réalisera et quand il se réalisera.
La notion de risque est une notion clé en matière d’assurance, il s’agit d’un événement
aléatoire redouté par un assuré pour ses conséquences financières. L’aléa repose sur trois
critères :
Les statistiques sont indispensables à l’assurance pour le calcul des primes en premier
lieu, pour une meilleure répartition des risques en second lieu.
En effet, on peut maîtriser le hasard avec des études statistiques portant sur un très grand
nombre de cas et sur des périodes longues. On peut ainsi prédire la probabilité de survenance
d'un événement avec suffisamment de certitude pour en tirer des conclusions chiffrables. Les
statistiques pourront par exemple indiquer combien de décès surviennent à tel âge de la vie ou
l'âge moyen de décès d'une population masculine ou féminine à une époque donnée. De
même, les statistiques pourront indiquer l'effectif de sinistres Incendie survenus dans une
population d'assurés et combien ils ont coûté, globalement et en moyenne.
Pascal mathématicien français du XVII siècle, a étudié le hasard et a démontré qu’il était
régi par des lois. Au XVIII siècle, Bernoulli autre mathématicien suisse énonça la loi des
grands nombres à partir des études précédentes.
Prenons un dé à jouer à 6 faces, la probabilité de sortir le 1 est de 1/6e puisque chaque
face a autant de chances de sortir. En jouant un nombre de fois limité, 10 par exemple, la
possibilité de sortir le 1 est de 0, 1, 2, 10 fois peut être avec de la chance, soit un résultat très
proche ou très éloigné des 1/6e. Mais en jouant beaucoup plus, 10.000, 1.000.000 de fois, le
nombre total de sorties du 1, la fréquence observée se rapproche de la probabilité théorique de
1/6e. Si on possède des études portant sur un très grand nombre de cas, on connaît de manière
précise, la probabilité de survenance d’un événement. Ainsi en raisonnant globalement on
peut maîtriser le hasard.
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1.5.2. Les données statistiques de l’assurance :
En ce qui concerne l’assurance, la loi énoncée précédemment est capitale. Nous devons
garantir l’assuré contre un risque qui est aléatoire. En raisonnant globalement on peut connaître
avec précision acceptable la probabilité de survenance du risque.
Cette probabilité s’appelle fréquence.
De même les statistiques vont nous indiquer combien de sinistres sont survenus et combien ils
ont coûté. On pourra ainsi calculer le coût moyen d’un sinistre. Il est aisé de comprendre que ces
informations essentielles vont permettre à l’assureur de calculer ce qu’il devra payer et donc ce que
les souscripteurs auront à débourser. Bien entendu, les assureurs doivent suivre en permanence
l’évolution des statistiques pour adapter, si nécessaire, les primes en conséquence. Pour l’assurance
des risques nouveaux posent des problèmes en raison de l’absence ou de l’insuffisance des
statistiques. On procède alors par tâtonnements et ajustements successifs.
- 18 -
1
‘Le taux de pénétration de l’assurance reste faible au Maroc à 3,9%(2019)’ (finance-inclusive.ma/le-
taux-de-penetration-de-lassurance-reste-faible-au-maroc-a-39/)
Chapitre 2
Face à la crise :
Les assureurs ont-ils assuré ?
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2.1. Impact de la covid-19 sur l’économie nationale
L’économie marocaine fait face à une année 2020 extrêmement difficile et complexe. La crise
provoquée par le choc de la Covid-19 est singulière, multicanale et fondamentalement différente des
crises précédentes. Elle altère le système productif par un double choc d’offre et de demande,
amplifié, de passage, par une crise de confiance. Alors que l’année 2020 touche à sa fin, il est crucial
de dresser une première évaluation circonstanciée des ramifications de cette crise, qui permettrait de
mieux poser les défis et les enjeux de la politique économique pour les années à venir, devant un
bilan économique à priori lourd. Ainsi, plusieurs approches ont été déployées pour fournir des ordres
de grandeur approximatifs de l’impact de la crise sur l’activité économique et les équilibres
macroéconomiques et sociaux.
Les analyses s’accordent sur l’ampleur de la crise et révèlent une contraction sévère de l’activité
économique de près de 7%, sous l’effet principalement des mesures de confinement et la baisse
drastique de la demande étrangère. La distribution régionale du choc n’est pas uniforme et indique
une plus forte exposition des régions du pays où le secteur informel est important, le taux du secteur
public est faible et les activités touristiques et manufacturières sont prépondérantes. Ainsi, les plus
grandes pertes économiques devraient être observées dans les régions de Casablanca-Settat, Tanger-
Tétouan-Al-Hoceima et Marrakech-Safi, alors que les régions les moins touchées, éventuellement,
sont celles de Dakhla-Oued Ed-dahab, Guelmim-Oued Noun et Laâyoune Sakia el-Hamra.
Des simulations ont été élaborées pour soumettre les équilibres sociaux et macroéconomiques
domestiques à ce scénario de crise économique. A l’échelle sociale, la récession profonde agirait
davantage sur les classes sociales les plus précaires, puisqu’elle basculerait environ 1 million de
personnes vers la pauvreté et à peu près 900 milles autres sous la ligne de la vulnérabilité.
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PIB. A l’échelle interne, la détérioration du déficit budgétaire traduirait davantage une baisse
prévisible des recettes fiscales plutôt qu’un accroissement volontariste des dépenses budgétaires. Les
actions de soutien aux agents économiques les plus touchés se sont appuyés sur le Fonds spécial du
Covid-19, dont le montant alloué avoisine 3% du PIB. Sur la balance des paiements, le compte
courant aurait considérablement pâti du « Sudden Stop » des recettes touristiques et la contraction
profonde des exportations des biens et des autres services. Toutefois, l’ajustement des importations et
la forte résilience des transferts des Marocains résidents à l’étranger auraient apaisé considérablement
la pression sur les réserves de change. Le recours exceptionnel au financement extérieur a plus que
comblé le déficit en devises et s’est soldé par une augmentation des stocks des avoirs de réserves à
des niveaux élevés, au point d’observer une relative appréciation nominale du dirham face au panier
d’ancrage.
Ainsi, les décideurs économiques seraient tiraillés entre, d’une part, l’objectif de restauration des
équilibres comptables et, d’autre part, le déclenchement de politiques expansionnistes à même de
revigorer la reprise économique.
Nous proposons que les pouvoirs publics activent tous les leviers budgétaires et monétaires à leur
disposition, y compris un élargissement des bandes de fluctuations du dirham, en anticipation des
pressions sur les réserves de change.
Dans ce contexte, les annonces successives de découverte de potentiels vaccins et le
déclenchement prévisible de la campagne de vaccination au Maroc et dans les pays partenaires
seraient de bon augure pour la reprise de l’économie marocaine et la dissipation progressive des
facteurs d’incertitude économique et sanitaire.
Ceci dit, relever les défis de relance et de retour à la normale ne serait pas le seul enjeu des politiques
publiques à l’ère post-Covid-19, car de nouvelles tendances mondiales sont à l’œuvre et qui
requièrent des politiques publiques adaptées, territorialisées et visionnaires.
- 21 -
Impacts économiques par secteur et par région
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2.2. Déduction de l’impact et sa projection sur le secteur d’assurance au
Maroc
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Selon les estimations de Standard & Poor’s à fin juin 2020, le coût de la crise sanitaire pour le
Le recul des résultats du troisième trimestre 2020 des principaux assureurs et réassureurs a
contraint certains acteurs à revoir à la baisse leurs perspectives de croissance pour l’exercice 2020. Les
projections pour 2021 et les années suivantes sont, quant à elles, mises en stand-by ou révisées à la
baisse.
Parmi les leaders du marché, Axa avance un coût prévisionnel de la crise sur ses comptes de 1,5
milliard EUR (1,75 milliard USD). Les pertes d’Allianz s’élèveraient à 1,3 milliard EUR (1,52 milliard
USD). Le réassureur allemand Munich Re prévoit, quant à lui, une facture de 800 millions EUR (936,4
millions USD) liée à l’actuelle pandémie pour les neuf premiers mois de 2020.
Du fait de l’interruption des activités économiques pour cause de Covid-19, la sinistralité a évolué
à la baisse ou à la hausse selon les branches d’assurance.
Cette amélioration a conduit certaines entreprises, surtout les mutuelles, à accorder des ristournes aux
assurés et à verser un dividende avant même la clôture des comptes 2020.
Les branches les plus touchées par les effets de la crise sont les garanties annulation d’événements
et pertes d’exploitation.
- 24 -
D’autres branches, directement exposées comme l’assurance-crédit, l’assistance, l’assurance
voyage, l’assurance maladie et prévoyance, ont également connu une hausse de la sinistralité.
La violence particulière de la crise a contraint les autorités à réagir. Pour éviter un effondrement
total de l’économie, les gouvernements ont dû prendre des mesures urgentes de soutien aux différents
acteurs du marché et appeler les assureurs à participer à cet élan de solidarité.
Ainsi, certains régulateurs ont demandé et parfois imposé aux assureurs privés d’examiner avec
compréhension les réclamations liées au Covid-19. D’autres ont par contre tenu au respect des
garanties souscrites dans les contrats, tout en sollicitant un soutien financier auprès des compagnies
d’assurance au profit des particuliers et secteurs affectés par la crise.
2.2.6. Maroc :
2.3. Comment les assureurs se sont enfoncés dans la crise ? Touchés mais
pas coulés
Le désastre provoqué par le Covid-19 ne peut être comparé ni à la crise financière de 2008 ni à la
seconde guerre mondiale. C'est une crise planétaire, multisectorielle provoquée par un choc extérieur à
toute activité financière, économique ou militaire.
En quelques mois, le coronavirus a paralysé l'économie mondiale, tuant deux millions de personnes et
faisant basculer 120 millions d'autres dans l'extrême pauvreté.
- 25 -
Après un choc d'une telle intensité, l'année s'achève avec comme premier constat la pandémie qui
devient un risque bien plus redoutable qu'un événement naturel, une guerre ou une crise financière.
Désormais, les assureurs ne peuvent plus ignorer ce nouveau type de risque catastrophique dont la
souscription nécessite d'énormes capitaux.
Deuxième enseignement, la crise sanitaire a accéléré les changements structurels des sociétés
d'assurance. Le travail à distance s'est imposé menaçant certains emplois et réseaux de distribution
traditionnels de l'assurance.
Enfin, dernier enseignement de l'année 2020, le secteur des assurances a, une fois de plus, fait preuve
de résilience. Le marché reste solide malgré une sinistralité aggravée et des revenus en baisse.
L'assurance est une des rares activités à ne pas avoir sollicité l'aide financière de l'Etat en cette période
de crise.
Sa
h a
m
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Assurance Maroc reste solide malgré des résultats en baisse. Le contexte actuel marqué par la crise
sanitaire a eu en effet raison des revenus de la c ompagnie d’assurance. Une tendance que le groupe
espère renverser à moyen terme.
Les effets de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 se sont fait ressentir au niveau du
secteur des assurances. Saham Assurance Maroc, en a également fait les frais. Son chiffre d’affaires au
titre du premier semestre 2020, s’est établi à 2,87 MMDH, en retrait de 6,6% par rapport à fin juin
2019. Une contreperformance amputée principalement à la baisse de l’activité vie. La collecte de
l’épargne faisant défaut, les revenus de la branche se sont en effet dépréciés de 31,9% pour se limiter à
423 MDH.
D’ailleurs, le groupe tient également à rassurer sur sa solidité financière en communiquant sur son
niveau de fonds propres. Ces derniers se sont renforcés de 1,4% pour atteindre 4,46 MMDH à fin juin
2020, et ce même, après la distribution de 124 MDH de dividendes au titre de l’exercice 2019. Si le
secteur des assurances a été à l’épreuve de la pandémie durant le premier semestre, il a pu rapidement
reprendre vigueur dès le mois de juin, soit juste après l’annonce du déconfinement.
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Selon les derniers chiffres de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale
(ACAPS), les primes émises du secteur se sont élevées à 4,1 MMDH à fin juin, marquant un bond de
41,5% par rapport à la même période de l’année précédente. Une embellie qui a été enregistré aussi
bien au niveau de la branche vie que de la non-vie. La rentabilité du secteur devrait, quant à elle, être
au rendez-vous grâce entre autres au bon comportement des activités de couverture des risques au
cours du deuxième trimestre. Seuls les revenus de placement ont été sensiblement affectés marquant un
repli de 29% sur la même période.
Nos sociétés occidentales sont profondément averses au risque. Or l’assurance a une fonction
fondamentale pour le développement de l’activité humaine, elle rend le risque supportable. Mais la
vraie attente du public c’est la suppression du risque et pour cela il se tourne vers l’Etat et l’assureur.
D’ailleurs on peut constater aujourd’hui à quel point les attentes des Pros et PME vis-à-vis des
assureurs sont proches de celles qu’ils ont vis-à-vis des Pouvoirs publics : protection de l’activité et
indemnisation des pertes d’exploitation.
Certaines initiatives ont été prises très rapidement : les assureurs dommages focalisés sur les
Particuliers peuvent bénéficier de l’effet d’aubaine que le confinement provoque en matière de
sinistralité automobile ; les assureurs de personnes (Santé et Prévoyance) proposent des reports (voire
des annulations) de cotisations ; tous abondent à divers fonds de solidarité…
En fait ce que révèle cette crise, c’est l’opacité et l’incompréhension du métier d’assureur par ses
clients. Les enquêtes consommateurs mettent en évidence cette question depuis de nombreuses années
(les fameuses « petites lignes »). La crise actuelle remet donc en priorité très forte l’absolue nécessité
pour les assureurs de simplification, de clarification et de transparence des offres. Le consommateur
réclame à la fois la simplicité des offres (intuitivité) et leur personnalisation (une offre pour moi).
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Ceci passera à la fois par une revue des offres pour les rendre plus intuitives, plus personnalisables
et adaptatives, plus simples à comprendre, et par un travail sur les processus pour les rendre lisibles et
transparents par les clients. La promesse client doit être lisible et compréhensible.
2.6. Les assureurs peuvent-ils jouer leur rôle face à de tels risques ?
Même s’il contribue à plusieurs fonds de soutien, le secteur de l’assurance fait l’objet de critiques
répétées soulignant sa mauvaise volonté à soutenir les entreprises frappées par les conséquences de la
pandémie.
Comme tous les patrons de bars, cafés et restaurants, Stéphane Manigold, président d’un groupe de
quatre établissements gastronomiques, dont La Maison Rostang, à Paris, a dû précipitamment baisser
le rideau à partir du samedi 14 mars à minuit, sur décision du premier ministre, Edouard Philippe. Il
s’est alors tourné vers son assureur, Axa, pour que la compagnie l’indemnise, arguant que son contrat
prévoyait « une extension pour les pertes d’exploitation en cas de fermeture administrative imposée
par les services de police ou d’hygiène ou de sécurité ». Refus de l’assureur. L’affaire attend désormais
d’être tranchée par le tribunal.
Son cas n’a rien d’exceptionnel. « Dans les jours qui ont suivi le confinement, nos adhérents sont allés
voir leur assureur et se sont heurtés à une fin de non-recevoir, sans que les compagnies prennent le
temps de regarder les dossiers et d’appeler un expert », raconte Alain Grégoire, président de l’Union
des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) pour la région Auvergne-Rhônes-Alpes.
Alors que la grogne monte, les assureurs s’emploient à expliquer que le risque « pandémie » n’est
pas assurable, car il touche tout le monde en même temps, rendant la mutualisation impossible. Le
23 mars, la Fédération française de l’assurance (FFA) annonce vouloir travailler à un nouveau régime
qui pourra intervenir « en cas d’une future catastrophe sanitaire majeure ».
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« Pour nous, ça a été le déclic. Créer un régime “pandémie” pour l’avenir, ça voulait dire pour
aujourd’hui, circulez, il n’y a rien à voir ! », Réagit Alain Grégoire. Le puissant lobby s’active, se
tourne vers les députés et sénateurs.
Les courriers qui leur sont adressés demandent que la garantie « perte d’exploitation » soit
respectée par les assureurs, « seule clause de sauvegarde permettant d’atténuer la perte drastique de
trésorerie » et « d’éviter de voir (…) des dizaines de milliers de salariés sans emploi ». Selon l’UMIH,
85 % des parlementaires répondent « on est avec vous ».1
- 30 -
1
Extrait le lemonde.fr « Publié le 14 mai 2020 à 10h07 - Mis à jour le 14 mai 2020 à 15h08 »
Chapitre 3
Face à la crise :
D’efforts considérables du
gouvernent
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3.1. Intervention des assureurs : Covid et mesures en faveurs des assurés
au Maroc
En complément de son plan d’urgence sanitaire, plusieurs mesures doivent permettre de faire
face à la crise, en ayant recours aux assurances.
Les attestations d'assurances automobile arrivant à échéance le 20 mars 2020 continueront à produire
leurs effets jusqu'à la fin du mois d'avril. Les assurés pourront renouveler leurs contrats jusqu'à la fin
de cette période et s'acquitteront de primes globales, y compris de celle portant sur la période de
prorogation ;
Les contrats d'assurance santé couvrent les actes médicaux et pharmaceutiques liés au Covid-19 ; et
Les contrats assurant le risque « accident du travail » couvrent le télétravail dès lors qu'il est autorisé
par l'employeur, à l'exclusion des accidents ménagers.
« Inspiré de celui qui existe déjà pour les catastrophes naturelles », le nouveau régime « pourrait
appartenir à 50 % à l’Etat et à 50 % à un pool d’assureurs privés », estime Thomas Buberl dans un
entretien au « JDD ».
Le PDG de l’assureur Axa, Thomas Buberl, plaide pour la mise en place d’un mécanisme de
mutualisation afin de créer un « régime d’assurance pandémie » capable de répondre à une crise
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« Nous devons réfléchir à la création d’un mécanisme de mutualisation qui puisse accompagner les
crises sanitaires d’une telle ampleur », a-t-il ajouté.
« Axa est prêt à prendre l’initiative pour travailler avec l’Etat français et d’autres Etats européens »,
a-t-il assuré. Ce nouveau régime serait « inspiré de celui qui existe déjà pour les catastrophes
naturelles » et « pourrait appartenir à 50 % à l’Etat et à 50 % à un pool d’assureurs privés ». « On
encaisserait chaque année des primes qui seraient mises en réserve. En cas de crise, les assureurs
paieraient jusqu’à deux à trois fois le montant des primes, l’Etat prenant le relais au-delà », a suggéré
M. Buberl.
« Faire plus en matière de prévention ». « Mais il faudra aussi faire beaucoup plus en matière de
prévention », a prévenu le patron d’Axa, en estimant que « l’un des enseignements de cette pandémie
est que le monde n’était pas assez préparé et ne s’est pas assez coordonné ». « Or, avec le
réchauffement climatique notamment, nous avons devant nous de grands dérèglements requérant une
grande préparation et des actions coordonnées au niveau mondial », a-t-il estimé.
M. Buberl a par ailleurs récusé l’idée d’une possible prise en charge de pertes d’exploitation
d’entreprises laminées par la crise du coronavirus si elles n’ont pas dûment cotisé. « Une entreprise
peut être assurée contre le risque de perte d’exploitation lié à une épidémie, même si c’est assez rare
qu’une entreprise prenne ce type d’assurance. En revanche, nous ne pouvons prendre en charge
toutes les pertes non assurées provoquées par le confinement », a-t-il dit.
« Le secteur de l’assurance se mettrait en danger s’il payait un sinistre pour lequel personne n’a
cotisé », a ajouté M. Buberl. Le vice-président de la Fédération française de l’Assurance (FFA), Jean-
Laurent Granier, avait déjà estimé jeudi que si les assureurs devaient couvrir les pertes d’exploitation
des entreprises affectées par la crise du coronavirus, évaluées à quelque 50 milliards d’euros, « il n’y
aurait plus d’assureurs dommages », car tous leurs fonds propres y passeraient.
La nature de l'assurance implique que l'assuré verse une prime d'assurance généralement
payée immédiatement et en avance à l'assureur. En contrepartie, ce dernier s'engage à payer
une indemnité à l'assuré en cas de réalisation du sinistre objet de l'assurance. Face à ce cycle
économique inversé imposé par les techniques d'assurances permettant à l'entreprise
d'assurance d'encaisser les primes d'assurances sans donner de contrepartie matérielle autre
que l'engagement moral. Le législateur est intervenu dans la majorité des pays afin de protéger
les assurés par la promulgation de lois imposant à ce secteur le contrôle efficace des pouvoirs
publics pour contraindre les entreprises d'assurances à honorer leurs engagements dans le but
de préserver l'ordre public de toute anarchie que pourrait créer ces entreprises.
Raisons économiques :
Le législateur, et par conséquent l'Etat, ne peut pas ignorer que les fonds des entreprises
d'assurances constituent une part importante dans l'épargne nationale. Pour cette raison, l'Etat
est intervenu dans le secteur non seulement pour contrôler les fonds, et leurs investissements,
mais également pour en exploiter une partie dans la dette publique.
En réalité, cet objectif a été fixé comme conséquence à la transformation intervenue dans
l'Etat depuis le début du XXe siècle, d'où son intervention dans l'activité économique. La
réglementation de la concurrence entre les entreprises d'assurances et la méthode
d'exploitation de leurs réserves techniques ainsi que la prise de participation dans leur capital
sont autant d'éléments placés dans la catégorie des objectifs économiques de l'intervention
étatique dans le secteur d'assurances.
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Raisons sociales :
Les entreprises d'assurances sont appelées à jouer le rôle de service public ou social. Bien que
l'appellation "service public" soit aujourd'hui un peu ambiguë, il est parfois difficile de
l'appliquer aux assurances même si, généralement, la fonction sociale est parfaitement établie
et en accord avec la philosophie de l'assurance. D'ailleurs le secteur des assurances permet
d'assister un nombre considérable de personnes victimes de divers accidents, notamment les
accidents du travail. Ainsi, et à titre d'exemple, les ménages et unités de production (victimes,
ayants droit, bénéficiaires de contrats et auxiliaires ont perçu, au titre des indemnités de
sinistres et des capitaux échus, un montant de 8028,89 millions de dirhams, en progression de
0,72% d'un exercice à l'autre. La part des indemnités de sinistres a représenté 71,84% des
sommes distribuées, sans négliger le nombre important de personnes employées par le
secteur.
Après ce bref aperçu des principales raisons qui ont été derrière l'intervention étatique dans le
secteur, la question est de savoir quelle serait la forme à adopter, s'il devrait s'agir d'une
intervention efficace ?
Si au début il ne s'agissait que d'une intervention de l'Etat au cas où l'entreprise n'honorait pas
ses engagements, aujourd'hui, grâce à des législations spéciales, il est devenu un objectif que l'Etat
cherche à protéger avant qu'il n'y ait préjudice, devenant ainsi une intervention préventive depuis la
création de l'entreprise jusqu'à sa liquidation. L'Etat est également intervenu pour bénéficier de ses
fonds qui constituent un élément primordial dans l'épargne nationale.
Ainsi l'intervention de l'Etat dans ce secteur est complétée par le contrôle de la situation
financière de l'entreprise, en mettant en place des lois relatives aux investissements de l'entreprise par
la création de règlements adéquats donnant à l'entreprise le droit d'investir ses fonds au profit des
assurés et des bénéficiaires de contrats d'assurances.
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A- Les modalités et les instruments de l'intervention :
Tout d'abord, l'Etat est intervenu, de manière indirecte, au niveau de la législation en délimitant
le cadre juridique des entreprises d'assurances qui sont trouvées dans l'obligation d'appliquer les
dispositions des lois régissant les sociétés commerciales. Ainsi, ces entreprises prenaient la forme de
sociétés anonymes ou sociétés en commandite par action et autres formes de sociétés ce qui les a
assujetties aux règlements régissant ce type de sociétés.
Cette forme d'intervention a continué ainsi pour comprendre le contrat d'assurance. Les
dispositions de ce contrat ont été inspiré par le droit privé régissant les obligations civiles et
particulièrement le code civil complété ensuite, ce qui est tout à fait logique en raison de la nature de
l'engagement dans ce domaine par des dispositions particulières s'adaptant à la nature de l'activité
d'assurances.
Après cette période, et après la découverte de cette relation déséquilibrée qui lient les parties
contractantes dans le cadre du contrat d'assurances, l'Etat est intervenu directement pour garantir les
principes de ces contrats par les entreprises d'assurances afin de préserver les intérêts des assurés, des
bénéficiaires de contrats d'assurances et des souscripteurs.
Cette intervention tardive dans la majeure partie des cas entraînait une sanction contre
l'entreprise défaillante sans garantir à la partie lésée de recevoir ses indemnités, particulièrement dans
le cas de faillite de l'entreprise. Cette réalité a constitué l'une des raisons directes ayant poussé l'Etat à
intervenir à un stade précoce, soit avant le préjudice, à travers des services administratifs spécialisés
dans le contrôle des institutions d'assurances, puisque les entreprises ont été soumises au système des
agréments administratifs, avec toutes les conditions nécessaires à son obtention, soit au niveau du
contrôle à posteriori ayant pour objet l'activité d'assurance.
Dès que les activités d'assurances se sont développées, il est apparu indispensable de fixer les
règles - concernant le cadre juridique, contractuel, technique et financier - régissant les rapports
Assureur / Assuré, les obligations des parties, le contrôle des sociétés d'assurances, les éléments
devant obligatoirement figurer dans le contrat, etc.
Au Maroc, le premier texte régissant le contrat d’assurance est l'Arrêté Viziriel du 28 Novembre
1934, et du 6 septembre 1941 relatif au contrôle de l'Etat sur les entreprises d'assurances, de
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réassurance et de capitalisation. La réglementation en la matière relevait auparavant du droit
commun.
C'est après l'Indépendance que l'assurance au Maroc connaîtra une grande évolution, tant au
niveau de la réglementation et du contrôle qu'au niveau de l'organisation du secteur.
En effet, La réglementation régissant le secteur des assurances était à la fois éparse car elle a
connu une multitude de rajouts et de modifications sur plusieurs décennies, ce qui rendaient sa
manipulation difficile et son application imprécise. La volonté d'harmoniser ces textes épars, d'en
combler les insuffisances et de tenir compte des évolutions récentes dans l'industrie de l'assurance a
donc rendu nécessaire l'élaboration d'un code constituant un cadre institutionnel et technique propre
au secteur des assurances, à même de protéger les assurés et de sauvegarder les acquis du secteur au
bénéfice de l'économie nationale dont il est l'un des éléments moteurs.
La loi n° 17-99 portant le code des assurances (dahir n° 1-02-238 du rejeb 1423 / 3 octobre 2002)
ainsi que son décret d'application (n° 2-04-355 du 19 ramadan 1425 / 2 novembre 2004) apportent
des réponses aux insuffisances que connaissait la réglementation des assurances, en introduisant un
certain nombre d'innovations.
Le contrôle de l'Etat sur le secteur des assurances au Maroc, tant que dans la majorité des pays,
prend des formes assez semblables et uniformisées, axé dans leur ensemble sur trois axes principaux
qui déterminent leurs champs d'application :
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o Contrôle de la conformité des contrats d'assurances aux textes de loi : en raison des
particularités qui caractérisent les contrats conclus en matière d'assurance, le législateur
intervient généralement pour établir des textes de lois régissant les contrats d'assurance, ce
qui a conféré aux autorités le pouvoir d'exercer le contrôle et la vérification des contrats
d'assurances et leur conformité avec la loi.
Si l'Etat cherche à protéger et préserver les intérêts des assurés et des bénéficiaires de contrats
d'assurance, il a ainsi été amené, en exerçant son contrôle sur le secteur des assurances, à innover et
trouver de nouvelles techniques qui visent essentiellement à créer un nouveau système de contrôle
renforçant d'abord les garanties financières de l'entreprise et deuxièmement à innover en créant un
système de contrôle préventif.
Dans cette optique, nous remarquons que les pays ayant une longue expérience en la matière, tel
que la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont trouvé de nouvelles garanties dont
principalement la réserve de garantie en tant que garantie financière préventive qui a ses
particularités, puis le contrôle de la solvabilité de l'entreprise en créant une nouvelle réserve appelée
la marge de solvabilité ou ce qui baptisé dans l'orient arabe la marge de remplissage.
Pour le cas du Maroc, le législateur a instauré ce type de réserves afin de faire face à toute
insuffisance qui viendrait à toucher par surprise les réserves techniques. Pour sa constitution, elle est
obligatoire pour toutes les entreprises. D'ailleurs le législateur marocain l'a considéré comme étant un
des engagements financiers indéniables de l'entreprise. Cette confirmation reflète bien évidemment la
nature protectionniste et l'importance de cette réserve pour sauver l'entreprise et préserver les intérêts
des assurés. Il apparaît donc que le législateur marocain a instauré ce type de garantie préventive pour
éviter toute insuffisance qui pourrait affecter les réserves techniques légales et non pas pour renforcer
le capital social ou constitutif comme aiment à penser certains. C'est pourquoi le législateur marocain
a obligé les entreprises d'assurances à constituer cette réserve à partir de prélèvements sur les primes
et non plus à partir de prélèvements sur les bénéfices comme stipulé par d'autres législations.
Et, vu le rôle que peut jouer la marge de solvabilité, comme instrument permettant à l'autorité de
contrôler et d'apprécier la situation financière de toute entreprise d'assurances, le législateur marocain
l'a introduit dans la réglementation des assurances sous forme d'instruction (Instruction n° 18 du 29
mars 1996). L'objet visé par la constitution de cette marge, et par son imposition et son contrôle aux
entreprises d'assurances, est d'éviter à ces dernières des mesures répressives lors des crises
financières, tel le retrait de l'agrément et la liquidation. C'est pourquoi André Besson l'a qualifié de
garde-fou pour les entreprises d'assurances.
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Nous remarquons d'ailleurs qu'il s'agit de deux éléments qui font partie des garanties financières
qui renforcent la situation financière de l'entreprise, alors que pour l'autorité chargée du contrôle ils
constituent deux instruments légaux lui permettant de jouer pleinement son rôle à l'égard de ce
secteur.
La Caisse Nationale de sécurité sociale gère l’assurance maladie obligatoire (AMO) pour les
salariés et pensionnés du secteur privé. Ce régime qui est entré en vigueur le 18 août 2005 a été
institué en 2002 par la loi 65.00 portant code de la couverture médicale.
L’adhésion est obligatoire pour les entreprises qui sont assujetties au régime de sécurité sociale
et qui ne disposent d’aucun système de couverture médicale à la date d’entrée en vigueur de
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L’Assurance Maladie Obligatoire a enregistré depuis son lancement, une évolution importante
non seulement en matière de soins couverts mais également en qualité de service. Etant limitée au
démarrage à un panier restreint de soins, l’AMO fut progressivement étendue à d’autres populations
Les commerçants, les agriculteurs, les artisans traditionnels, les transporteurs et les
professionnels libéraux pourront bénéficier de la couverture médicale, après seulement un mois de
leur inscription et paiement des cotisations auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS),
a indiqué, lundi à Rabat, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de
l’administration, Mohamed Benchaâboun.
Répondant aux questions des groupes parlementaires au sujet « des mesures prises pour la mise
en œuvre du chantier de généralisation de la protection sociale », lors de la séance des questions
orales à la Chambre des représentants, Benchaâboun a rappelé l’adoption, par le Conseil du
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gouvernement, du projet de loi 98.15 relatif au régime de l’assurance maladie obligatoire de base
(AMO) pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non
salariées exerçant une activité libérale.
Ce texte de loi vise à simplifier les procédures d’inscription et de paiement des cotisations, à
réduire la durée indispensable au démarrage des prestations de six à un seul mois, a précisé le
ministre, faisant également état de l’adoption du projet de loi amendant la loi 99.15 instituant un
régime de pensions pour ces mêmes catégories
3.7. Une nouvelle vision pour le système de santé marocain s’impose pour
mettre en place un nouveau paradigme assuranciel :
Il s’avère donc nécessaire d’enrichir l'analyse des professionnels de santé par celle de spécialistes
de l'assurance-risque, voire de professionnels capables de véritablement penser l'éventualité d'une
crise sanitaire de grande envergure. C'est en cela que l'analyse d'un spécialiste d’assurance-risque fait
sens.
Certes il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de la crise, pourtant nous savons déjà qu’il
excédera amplement le volet sanitaire : impacts financiers, économiques, assurantiels notamment.
Les dépenses encourues durant cette pandémie ne se limiteront pas qu’aux pertes humaines, mais
comprendront aussi les effets physiques sur les personnes infectées, ainsi que le traumatisme mental.
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Conclusion et Perspectives des
Recherches
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D’après notre étude et recherches menés au cours de ce projet qui vise l’étude de l’impact de la
Covid 19 sur le secteur d’assurance au Maroc et la contribution du mouvement pour le fortifier, on peut
repérer facilement que certains secteurs ont été rapidement et fortement impactés par le Covid-19.
Et afin de faire face à l’impact de cette pandémie sur le secteur de l’assurance plus
particulièrement, plusieurs mesures prudentielles ont été mises en place sur le plan national
et international.
Malgré l’ampleur des effets de cette crise sans précédent, le secteur de l’assurance au Maroc reste
solide et continue de couvrir l’exigence de marge de solvabilité. De même, tous les assureurs sont
engagés à prendre les dispositions nécessaires pour garantir la continuité du service à leurs assurés. Aussi,
prenant en compte les incertitudes sur la durée et les conséquences de cette crise, une évaluation de la
situation économique et des effets sur le secteur doit être réalisée en permanence.
Le programme de « tout est assuré » connaitra-t-il sa naissance malgré les efforts louables des
entreprises qui s’ajoutent à ceux du gouvernement en post-covid 19 ?
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Eléments supports et bibliographie
1. Statistiques
2. Références locales et officielles
3. Texte officiel de la protection sociale
4. Haut-Commissariat au Plan HCP : Collecte et diffusion des données statistiques sur le Maroc :
https://www.hcp.ma/
Liens :
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