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Hématie Proérythroblaste
Figure 1. La cellule souche totipotente évolue en CFU-GEMM qui est un progéniteur multipotent et qui elle
même s’engage dans la voie érythroblastique de différenciation par la BFU-E puis par la CFU-E (Cell
Forming Unit -Erythroblastic) qui est à l’origine des proérythroblastes.
1. 3. Cinétique de l’érythropoïèse
Grâce à l’étude du métabolisme du radio-fer 59 et la synthèse d’ADN par l’incorporation
de thymidine tritiée couplée avec la technique auto-radiographique que l’on a pu préciser que le
proérythroblaste se divise une fois tandis que l’érythroblaste basophile se divise deux fois avant
de donner naissance à l’érythroblaste polychromatophile dernière cellule de la lignée à se diviser.
Au total, un proérythroblaste peut donner théoriquement naissance à 16 globules rouges. En fait,
il en donne généralement un peu moins chez l’homme.
Immunologie-Hématologie Parasitaire (Chapitre: II) Dr. H. BENABDALLAH
-1-
Département: Biologie et Physiologie Animale Faculté: Sciences de la Nature et de la Vie
III. Erythrocyte
L’érythrocyte ou hématie est une cellule mature formée dans la moelle osseuse lors de
l’érythropoïèse. Le nombre de globules rouges est extrêmement constant (4 à 5.1012 /l chez
l’adulte). La fonction essentielle des hématies est de véhiculer l’oxygène dans l’organisme. Pour
ce faire, l’hématie doit maintenir son élasticité membranaire et doit conserver son hémoglobine à
l’état fonctionnel.
3. 1. Morphologie
Le GR normal a la forme d’un disque biconcave: déposé sur une lame, il a une forme
circulaire régulière. C’est une sphère aplatie, d’observation facile en microscopie électronique à
balayage. Après coloration de May Grunwald Giemsa, il est orangé (acidophile). Sa membrane
cytoplasmique est régulière. Son cytoplasme est pâle, rosé, homogène, sans noyau, sans organite
d’aucune sorte (Fig. 6).
A l’état normal, tous les globules rouges ont sensiblement même forme, même diamètre,
même coloration et toute modification de ces critères traduit un phénomène pathologique.
3. 2. Physiologie
Physiologiquement, les globules rouges d’un frottis sanguin réalisé avec du sang natif
sont de même taille, de même forme et de même couleur. Leur diamètre moyen est de 7,5 µm,
leur épaisseur en périphérie de 2,4 µm et leur épaisseur au centre de 1,4 µm (Fig. 7).
Les protéines transmembranaires jouent un rôle essentiel dans les échanges du globule
rouge avec le milieu extérieur. Les plus importantes sont les ATPases Na + et K+ dépendantes qui
permettent le transport actif des cations Na + et K+, l’ATPase Ca2+ et les protéines permettant le
transport des anions et du glucose. Trois protéines transmembranaires permettent la stabilité de
forme du globule rouge en se fixant sur les protéines intrinsèques du cytosquelette: Ce sont: la
protéine 3 qui se fixe à la β spectrine grâce à l’Ankyrine, la Glycophorine A et la Glycophorine
C se fixent à la protéine 4.1.
Le squelette protéique comporte 3 protéines principales: la spectrine, l’Actine ou protéine
5, la protéine 4.1. La spectrine est en réalité formée de deux chaînes polypeptidiques différentes
nommées α et β, (α synthétisée par un gène du chromosome 1, β par un gène du chromosome
14). Les chaînes α et β sont polymérisées sous formes de tétramères qui soutiennent la couche
Immunologie-Hématologie Parasitaire (Chapitre: II) Dr. H. BENABDALLAH
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Département: Biologie et Physiologie Animale Faculté: Sciences de la Nature et de la Vie
phospholipoprotéique membranaire grâce à des liaisons avec les protéines 3 (via l’Ankyrine)
avec les glycophorines (via la protéine 4/1 et l’Actine). Toutes ces protéines peuvent être
phosphorylées.
Le microscope électronique ne permet de distinguer aucun organite cellulaire dans le
globule rouge. L’analyse révèle que ce dernier contient de l’eau, de l’hémoglobine, des ions (K+
essentiellement), des enzymes et du glucose. L’hématie qui vient de perdre le noyau de
l’érythroblaste est appelé réticulocyte. Il contient des organites cytoplasmiques résiduels
notamment des mitochondries et des polyribosomes qui disparaissent dans le globule rouge
adulte.
4. 2. L’hémoglobine
C’est le principal constituant du globule rouge (300 millions de molécules par cellule)
représente environ le tiers du poids de la cellule. C’est une chromoprotéine assurant
l’oxygénation tissulaire. Elle est maintenue à l’état fonctionnel grâce aux enzymes
érythrocytaires. L’hémoglobine (PM 64500) comprend: 4 chaînes de globine et 4 molécules
d’hème.
4. 2. 1. Structure
L’hème: est une porphyrine contenant un atome de fer. La porphyrine ou protoporphyne III
comprend elle-même: 4 noyaux pyrrol à sommet azoté réunis par des ponts méthènes (-
CH=); 8 chaînes latérales; méthyl, vinyl ou acide propionique. Le fer est au centre, fixé sur 4
azotes des noyaux pyrrol et garde 2 valences libres (Fig. 9).
coudures pour donner à chaque chaîne sa forme définitive. Des liaisons de natures diverses
entre acides aminés mis en contact par les courbures de la molécule la stabilisent (structure
tertiaire). Enfin, la réunion de deux chaînes α et de deux chaînes β forme une molécule
symétrique globulaire: c’est la structure quaternaire. Les sous unités constituées chacune
d’une chaîne de globine portant sa molécule d’hème sont réunies entre elles par de
nombreuses liaisons. Les liaisons α1β2 et α2β1 sont relativement peu nombreuses (contacts
entre 19 acides aminés), alors que les liaisons α1β1 et α2β2 sont plus fortes (par 35 acides
aminés).
intermédiaires sont synthétisés: les porphyrines. L’importation du fer dans la protoporphyrine III
réalise l’hème (Fig. 11). La pyridoxine (vitamine B6) est le coenzyme de l’ALA-synthétase
(acide delta amino-lévulinique) et de l’hème synthétase aux deux extrémités de la chaîne de
réaction qui mène à l’hème. Le défaut de synthèse de l’hème n’est qu’une conséquence très
tardive et exceptionnelle de la carence en vitamine B6.
La régulation de la synthèse de l’hème se fait essentiellement au niveau de l’Ala-
synthétase, enzyme clef dont l’activité est inhibée par son produit direct l’Ala et par le produit
final, l’hème.
B. Synthèse de la globine
Elle se fait selon le schéma général de la synthèse des protéines. Il existe une
synchronisation normale de la synthèse des chaînes alpha et non alpha: une chaîne alpha et une
chaîne non alpha s’associent pour former un dimère, deux dimères associés à 4 molécules
d’hème constituant une molécule d’hémoglobine. La synchronisation entre la synthèse de l’hème
et celle de la globine se fait par l’intermédiaire de l’hème qui stimule la synthèse des chaînes de
globines. L’hème joue un rôle clef dans la régulation de la synthèse de l’hémoglobine.
Les hémoglobines normales sont constamment exposées à l’oxydation, notamment au
niveau de l’hème. La transformation du fer ferreux (Fe 2+) de l’hème en fer ferrique (Fe3+) réalise
une forme de dénaturation de l’hémoglobine, inapte au transport d’oxygène, la
méthémoglobine. A l’état normal 1% environ de l’hémoglobine est sous cette forme dénaturée
mais plusieurs enzymes assurent sa re-transformation permanente en hémoglobine fonctionnelle,
ce sont les méthémoglobines-réductases ou diaphorases dont la forme principale a pour
coenzyme le NADH réduit, alors que la diaphorase à NADPH semble accessoire à l’état normal.
4. 2. 3. Fonctions
Pigment respiratoire des globules rouges, l’hémoglobine assure plusieurs fonctions:
La fonction principale est le transport de l’oxygène des poumons aux tissus. Chaque
molécule d’hémoglobine fixe 4 molécules d’O2 sur le fer et constitue l’oxyhémoglobine.
Une autre fonction est le transport du gaz carbonique (CO2) des tissus aux poumons. Une
partie seulement du CO2 (environ 40%) est transportée sous cette forme. L’hémoglobine fixe
le gaz carbonique non sur le fer comme l’O2, mais sur des groupements aminés latéraux de
la globine, pour constituer la carbhémoglobine ou carbamino-hémoglobine.
4. 2. 4. Hémoglobines anormales
L’hémoglobinopathie la plus fréquente et la plus grave est la drépanocytose. Elle résulte,
le plus souvent d’une mutation ponctuelle à l’état homozygote sur la chaîne béta globine, à
l’origine de l’hémoglobine S (pour Sickle-cell disease ou drépanocytose). Cette
hémoglobinopathie touche les populations noires d’Afrique, des Antilles et des Etats Unis; la
drépanocytose est aussi la première maladie génétique en France. La modification structurale de
l’hémoglobine S favorise la polymérisation de sa forme désoxygénée; les polymères fibreux
induisent la déformation du globule rouge en faucille: la falciformation, déclenchée par la
désoxygénation, la déshydratation, la fièvre et l’acidose, est responsable de l’anémie
normochrome, normocytaire, souvent bien tolérée et des crises vaso-occlusives douloureuses.
Les patients drépanocytaires présentent aussi une susceptibilité particulière aux infections.
V. Le métabolisme du fer
Le fer est un élément constitutif essentiel de l’hémoglobine de la myoglobine et de
diverses enzymes tels que: cytochrome oxydase, catalase, ribonucléotides réductases, xanthine
oxydases qui interviennent au niveau de l’ADN. Dans toutes ces protéines, le fer est lié à la
molécule de porphyrine. Une molécule de porphyrine = 1 Fer; Une molécule d’hémoglobine = 4
Fer.
L’hémoglobine contient 80% du fer de l’organisme. La carence en fer induit une anémie.
Le fer se retrouve chez l’humain à l’état ferreux ou ferrique, libre ou inclus dans des complexes
hétéro-protéiniques. Chez l’adulte il y a environ 3 g de fer chez l’homme et 2,5 g chez la femme.
Après avoir été ingéré, le fer pénètre d’abord les parois de l’intestin, où il est capté dans
le milieu extracellulaire, par une protéine que l’on appelle la transferrine. De là, il est dirigé vers
d’autres parties de l’organisme, en fonction des besoins: soit vers la moelle osseuse pour former
l’hémoglobine; soit vers le foie, où il est stocké sous forme de ferritine. Mais il arrive parfois que
la mécanique se dérègle, et que l’organisme se retrouve en carence du fer ou, en surcharge.
Les érythroblastes sont capables d’incorporer le fer jusqu’au stade de réticulocyte. Seul le
fer lié à la transferrine peut être fixé par les érythroblastes et incorporé à l’hème par
l’intermédiaire de récepteurs à la transferrine (TfR). La liaison de la transferrine à son récepteur
est suivie d’internalisation du complexe. Après libération du fer de la transferrine, le TfR est
recyclé à la surface cellulaire.
La transferrine est une glycoprotéine sérique importante qui transporte le fer à toutes les
cellules des tissus. Ce fer provient du foie qui en est le principal site de stockage dans
l’organisme, ainsi que de l’intestin où il est absorbé. L’apotransferrine (protéine sans fer) se lie
très fermement à deux ions Fe3+ et forme la ferrotransferrine. Toutes les cellules en croissance
contiennent à leur surface des récepteurs de la transferrine; ceux-ci se lient facilement à la
ferrotransferrine à pH neutre, après quoi le complexe récepteur-ferrotransferrine est soumis à
l’endocytose (endocytose par l’intermédiaire d’un récepteur). Cependant, là s’arrête la similitude
avec d’autres ligands soumis à l’endocytose: les deux atomes de fer liés demeurent dans la
cellule alors que l’apotransferrine est rapidement libérée après quelques minutes et transportée
par le sang vers le foie ou l’intestin, où elle se lie à de nouveaux atomes de fer. L’apotransferrine
demeure liée au récepteur de la transferrine au faible pH des vésicules (pH 5) (Fig. 12).
Macrophage
Hémoglobine Globine
CO Hème Fer
Cellule hépatique
Biliverdine
Bilirubine non conjuguée
Bilirubine
Glycuronyl
transférase
Bilirubine conjuguée
Circulation
Bilirubine non conjuguée < 11 mg/l
(sur l’albumine)