Le 02/03/2020
La dépression
Tableau clinique de la dépression
I- Principaux syndromes
- Trouble de l’humeur
Profonde tristesse
Perte de désir
- Douleur morale
Sentiment de forte culpabilité
Auro reproche
Sentiment de nullité
- Trouble de l’idéation
Ralentissement des processus de la pensée
- Trouble moteur
Perte du tonus musculaire
Grande fatigue
Difficulté de se mouvoir
- Hypersensibilité sensorielle
Quand elle est en relation avec un événement vécu qui mérite et provoque la tristesse.
Il y a des gens, qui sont rarement triste, ou qui évitent d’être triste. Ou bien au lieu
d’être triste sont joyeux, ou font d’autres activités pour éviter de ressentir de la peine
et de la tristesse. Le rapport à la tristesse chez chacun n’est jamais un rapport simple.
Il y en a qui vont se laisser aller à la vivre d’autre refuseront.
Il y a la tristesse sans objet, c’est quand la personne se sent triste sans savoir pourquoi,
elle peut être occasionnelle, momentanée, de temps en temps, comme elle peut être
chronique et continue, une sorte de tristesse permanente, qui est cachée et qu’on évite
mais dont on ressent la présence. Là on est dans une dépressivité, une tristesse presque
menaçante
Il y a la tristesse profonde, et là on est dans la dépression, mais il faudra vérifier s’il y
a d’autres expressions symptomatiques.
La douleur morale est la souffrance d’être avec un sentiment de culpabilité sans objet,
non par rapport à des faits coupables. On retrouve également le sentiment de nullité, la
personne se sent sans valeur, inutile, futile, mais encore attention ce sentiment
De nullité peut se trouver dans différentes organisations pathologiques, il n’est pas
exclusif à la dépression.
Quand ces syndromes sont réunis, là nous sommes surs que la personne souffre de
dépression, une dépression dont la gravité est en fonction de l’intensité des syndromes.
Avant d’aller vers les symptômes type psychotique il est nécessaire de savoir que
chaque syndrome du tableau clinique peut être observé dans d’autres organisations
psychopathologiques, de même la présence d’un, deux, ou trois symptômes simultanés
peuvent être qualifiés de syndrome dépressif majeur.
On peut avoir des symptômes type psychotique dans la dépression, par exemple la
dépersonnalisation, qui est le sentiment de ne pas être soi-même, l’impression d’être
une autre personne, de pas se reconnaitre par exemple devant le miroir la personne se
regarde comme s’il s’agit d’une autre personne, comme s’il y avait un trouble de
l’image, du regard et du sentiment de soi, habituellement on n’y pense pas. Ici la
personne ne se reconnait plus, une perte de soi-même. Là aussi c’est un symptôme qui
varie, il peut être léger, aigu, ou chronique et là ça peut provoquer des angoisses très
fortes.
Un autre symptôme type psychotique : l’hallucination, d’ordre auditif qui sont les plus
fréquentes, ou visuel, quand le sujet voit des personnages ou des situations, et cela se
fait un peu plus rare. Il peut y avoir des hallucinations olfactives aussi, la personne
sent des odeurs qui n’existent pas. L’hallucination est l’expression d’un désir.
Quand ces deux symptômes sont présents à la fois, on est dans une dépression type
psychotique. Dans le premier cas il s’agit d’une dépression névrotique.
La psychose est quand il y a une confusion entre le monde intérieur : rêve, imaginaire,
fantasme… et le monde intérieur. L’indifférenciation entre le dedans et le dehors.
Clinique des névroses et des psychoses – Saad BELGNAOUI
Dans l’hallucination par exemple le patient pense que les voix sont réelles et objectales
et qu’elles viennent de l’extérieur alors qu’en vrai ce sont des voix qui viennent de
l’intérieur, que le patient produit sans le savoir. La confusion dans la psychose réside
là.
Le psychiatre et le clinicien ne sont pas en conflit, leur travail se fait en collaboration.
Par exemple dans le cas de dépression extrême l’intervention du psychiatre est
nécessaire, même si elle ne guérit pas elle permet d’aller à l’avant et de consulter un
psychologue, tous ne le font pas, mais certains y arrivent.
Comme le médicament diminue l’intensité des symptômes, il permet à la personne de
passer au-dessus de sa passivité et d’aller de l’avant et vaquer à ses occupations.
En psychiatrie, ils vont différencier entre une dépression endogène (qui prend son
origine dans l’organisme)
La dépression est une sorte d’effondrement nerveux, et c’est plutôt un état affectif.
Un déprimé est quelqu’un qui perd gout à la vie : l’envie de ne rien faire.
Toute personne peut ressentir l’envie de ne rien à faire à un moment donné, mais le
déprimé est quelqu’un qui est plutôt dans la souffrance psychique, dans
l’autodépréciation et les remords.
La manie est un état d’une durée déterminée, il serait bien de distinguer
l’entendement commun et la pathologie : dans le langage commun on dit maniaque
pour quelqu’un de très précis, dans cette obsession de l’ordre et de la propreté, or il
s’agit là de névrose obsessionnelle qu’on appelle également névrose de contrainte.
Et au début du 20ème siècle, la manie était utilisée pour décrire des états psychotiques
ou schizophréniques.
Actuellement l’état maniaque correspond à un état psychique.
- Euphorie : ressentir une sorte de joie, d’excitation, état exagéré de bien être, le
monde apparait très accessible, la personne est physiquement et psychiquement
très mobile et peut accomplir des projets avec beaucoup d’énergie en peu de
temps
- Excitation psychique : la personne est très excitée,
Généralement on retrouve l’euphorie sans cause certaine (la pathologie est une
situation inattendue de la personne)
- Tachipsyché = fuite des idées : la personne à des idées de faire beaucoup de
choses, elle a beaucoup de plans (je vais faire ceci et cela)
Ce qui détermine le maniaque c’est qu’il ne finit jamais ses activités déjà entamées, il
ne réalise pas tous ses plans, il est partout et nul part.
Clinique des névroses et des psychoses – Saad BELGNAOUI
- Hyper insomnie : la personne généralement n’en souffre pas, il n’a pas envie de
dormir car il est surexcité.
L’état d’insomnie a des sens différents en fonction des pathologies selon les
personnes.
Toute insomnie n’est pas forcément un symptôme pathologique, il faut associer à ce
symptôme l’état affectif ; angoisse, tristesse, joie…
L’insomnie se déclenche lors d’un état pathologique : dépression, schizophrénie,
manie… ou à cause d’un événement qui immobilise une activité intellectuelle ou
affective : examen, entretien, voyage…
La difficulté à dormir dans la vie quotidienne est liée à un événement précis.
Il ne faut pas se suffire d’écouter un symptôme => l’écoute clinique
Une hyper activité peut être générée pour fuir ce qui est refoulé, quand on est occupé
on n’a pas le temps de penser à soi.
En parlant des autres, les autres se fuient eux même.
Exemple => Un homme riche et séducteur qui connait plusieurs femmes ; on retrouve
un rapport de séduction mais aussi l’impression que la femme va l’empoisonner et le
tuer. Et à chaque fois c’est une grande souffrance et angoisse.
Le maniaque peut également être dans un état sexuel exagéré (hyperactivité)
Hypomanie Hypermanie
Petite manie Très grande
Petit moment Très intense
Une fuite de soi pendant un petit moment La personne n’a aucune conscience de
Une semaine par exemple son état
Elle ne dit pas qu’elle est maniaque
Quand on est dans une alternance entre manie et dépression, on est dans un autre état
pathologique appelé la maniaco-dépressive jadis ; et qu’on appelle maintenant
Bipolarité (dans le DSM).
Cela peut durer une semaine, un jour ou un moment.
Des personnes peuvent avoir cette alternance selon les saisons par exemple ; maniaque
en été et dépressif en hiver.
Résumé => la dépression et la manie peuvent autant être deux états indépendants ou
les deux se réunissent en même temps chez une seule personne.
Maniaco-dépressive => la manie est l’exagération de toute chose ; le contraire de la
dépression. Tandis qu’il y a des degrés pour l’effondrement nerveux et la dépression.
Il peut y avoir une alternance épisodique. Une fois dépressive, une fois maniaque.
Dans le DSM bipolaire signifie les deux extrêmes.
1- Épisode dépressif
2- Épisode maniaque
Cela peut être en l’espace d’une semaine ou dans la même journée.
On perçoit une vraie modification de l’état psychique. Eton retrouve également un état
plus grave ou la personne peut avoir les deux épisodes en même temps et cela entraine
une plus grande souffrance.
La manie est sans aucun doute psychotique ; tandis que la dépression peut être soit
psychotique soit névrotique. La dépression peut également devenir mélancolie.