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Les Universités et structures de formation des pays ci-dessous constituent les membres
fondateurs de ce réseau : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Mali, Niger,
Togo et d’autres partenaires comme le Centre International de Recherche Développement sur
l’Elevage en zone Sub-humide (CIRDES)-Bobo Dioulasso ; EISMV-Sénégal.
L’école Doctorale que le réseau anime assure une formation de haut niveau à travers une
recherche utilitaire sur plusieurs thématiques touchant la vie quotidienne des populations
africaines. Cette école a permis au CRSBAN d’être érigé en pôle régional d’excellence en
Biotechnologie d’une part par l’AUA et d’autre part par l’AUF. Elle accueille des étudiants
de plus de 14 pays d’Afrique centrale de l’Ouest.
La mutualisation des expériences par toutes ces compétences est un atout majeur pour la
formation des ressources humaines de qualité au profit du continent africain et de l’humanité.
Pr Alfred S TRAORE
Professeur titulaire de Biochimie Microbiologie
CRSBAN / UFR-SVT / Université de Ouagadougou
ii
DEDICACE
Je dédie ce mémoire.
iii
SOMMAIRE
REMERCIEMMENTS………………………………………………………………………V
SIGLES ET ABREVIATIONS………………………………………………......................vi
RESUME……………………………………………………………………………………..ix
CHAPITRE V : RESULTATS………………………………………….......................….…34
5.2.1. Evolution des caractères agronomiques quantitatifs des variétés et lignées (Stress
précoce)....................................................................................................................................40
5.2.2. Evolution des caractères agronomiques quantitatifs des variétés et lignées (Stress final)
..................................................................................................................................................47
5.2.3. Caractérisation des variétés et lignées en fonction des variables quantitatives en
condition de stress final.........................................................................................................51
5.3. Evolution des caractères agronomiques qualitatifs des variétés et lignées (Stress
Précoce).53
5.4. Evolution des caractères agronomiques qualitatifs des variétés et lignées (Stress final) 55
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................72
ANNEXES..............................................................................................................................77
vi
1
INTRODUCTION GENERALE
L’agriculture Burkinabè qui est essentiellement pluviale, est largement dominée par de petites
exploitations familiales de 3 à 6 ha (MAHRH, 2006). C’est avant tout une agriculture de
subsistance basée sur les céréales (sorgho, mil, maïs). De plus, la faible utilisation des engrais
et des pesticides, le faible niveau d’équipement et l’application très limitée des techniques
modernes se traduit par des rendements peu satisfaisants. Le secteur agricole reste alors très
peu performant et contribue insuffisamment à la réalisation de la sécurité alimentaire et à la
réduction de la pauvreté en milieu rural. Le résultat global de cette situation est la baisse de
la productivité de l’agriculture aggravée par les aléas climatiques. La production céréalière
qui occupe plus de 80% de la population est soumise à la mauvaise répartition spatio-
temporelle des pluies et ne parvient pas à assurer l’autosuffisance alimentaire du pays.
L'irrigation apparaît dans ces conditions comme un des moteurs de la modernisation de
l'agriculture.
En effet, avec la maîtrise d’eau accompagnée des méthodes modernes de production et surtout
l'élévation du niveau technique des producteurs que l’on pourrait accroître la productivité
agricole et également la valeur ajoutée des produits agricoles.
La recherche rizicole nationale contribue à accroître la production nationale et à réduire la
sortie de devises par la mise à la disposition des producteurs de variétés productives adaptées
aux conditions locales ainsi que des techniques performantes de production permettant la
gestion des ressources naturelles dans le respect de l’environnement.
C’est dans ce cadre que pour l’amélioration de la riziculture en Afrique de l’Ouest en général,
et au Burkina en particulier, il a été fait appel à la technologie asiatique tant pour les
techniques de production que pour les variétés. Cette introduction s’est faite au détriment de
l’espèce de riz d’origine africaine O. glaberrima Steud plus communément appelé riz rouge
ou riz de montagne au profit de l’espèce Asiatique Oryza sativa L-.
Afin de réhabiliter le riz d’origine africaine, le Programme riz de l’INERA vient d’enrichir la
gamme variétale de riz qu’il a mise au point (une cinquantaine de variétés) avec sept (7)
nouvelles variétés de type NERICA, dont 4 variétés de riz inondé et 3 variétés de riz pluvial.
Le zonage agroclimatique réalisé par l’INERA a permis d’identifier les zones de vocation
culturale du riz pluvial dans le pays. Il constitue un puissant outil pour le développement de
ce type de riziculture et sa possible intégration dans les systèmes de culture à base de coton.
2
La résistance des céréales au manque d’eau est liée à plusieurs paramètres (profondeur et
architecture du système racinaire, fermeture rapide des stomates, efficience élevée de
l’utilisation de l’eau…) durant l’installation d’un déficit hydrique (SALEM, 1988).
La production du riz pluviale au Burkina Faso est tributaire des aléas climatiques avec une
mauvaise répartition spatio-temporelle de la pluviométrie. La connaissance de la résistance
des variétés disponibles au stress hydrique et leur stade les plus vulnérables à ces facteurs
pourrait aider à faire un choix judicieux des variétés à cultiver avec une application efficiente
des techniques culturales en fonction de la pluviométrie du milieu.
Cette étude est une contribution aux efforts d’amélioration génétique entrepris depuis
plusieurs décennies contre les stress hydriques et les pathogènes qui ne cessent de
compromettre dangereusement la riziculture notamment pluviale. Elle permettra également
d’accompagner l'effort de production des populations rurales et accroître leur productivité.
L’étude comporte trois parties :
- la première partie est une synthèse bibliographique des connaissances sur le riz et la
riziculture ; elle traite des généralités sur le riz et la problématique de l’irrigation au Burkina
Faso ;
- la deuxième partie est relative à la démarche adoptée ; elle fait une description détaillée du
matériel et des méthodes utilisées tout au long de l’étude ;
- la troisième partie est consacrée aux résultats et discussions.
Une conclusion permet de tirer les principaux enseignements de notre travail.
Objectifs de l’étude
L’objectif global est d’étudier le polymorphisme variétal du riz pluvial sous stress hydrique
par la détermination du seuil limite de stress hydrique (précoce et final), qui caractérise la
résistance à la sécheresse des variétés et lignées testées à différents stades critiques de leur
cycle de développement.
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1.2. Climat
Le Burkina Faso est un pays intertropical et soudano - sahélien. Il se caractérise par
l'existence d'une seule saison humide et d'une saison sèche par an. Les mouvements du front
intertropical (FIT) déterminent la succession des saisons. Le FIT atteint sa position haute en
Juillet – Août tandis qu’en période froide, il occupe une position basse. La saison humide
débute de façon progressive entre mai et juin, mais sa fin intervient de façon brutale entre la
fin du mois de septembre et la mi-octobre alors que les céréales semées tardivement sont en
maturation. Les mois les plus arrosés sont juillet et août. Au-delà de ces mois, les
5
Les températures montrent une grande variation saisonnière et haut s'étend la nuit.
L'évapotranspiration est aussi très haut et varie entre 1 854 mm/an au sud et 2 225 mm/an au
nord (SIVAKUMAR, 1991).
Du Nord au Sud, on distingue globalement trois grandes zones climatiques (Fig. 2) :
- la zone sahélienne au Nord avec une pluviométrie inférieure à 600 mm ;
- la zone soudano - sahélienne, comprise entre 11°30' et 14° latitude Nord, avec une
pluviométrie variant entre 600 et 900 mm ;
- la zone soudanienne, située au Sud de 11°30' latitude Nord, avec une pluviométrie comprise
entre 900 et 1 200 mm. La durée de la saison pluvieuse s'étale sur 3 mois au Nord et sur 5 à 6
mois au Sud.
Les températures varient en moyenne entre 16 et 40° C. L' harmattan, vent sec dominant,
souffle en saison sèche, entraînant une baisse très forte de l'humidité relative de l'air.
L’évaporation potentielle atteint une valeur maximale de 12 mm / jour.
L o n g it u d e ( ° )
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
DORI
14 M A LI 14
N IG E R
O U A H IG O U YA
B OG ANDE
13 13
DED OUGOU
Longitude (°)
Latitude (°)
OU AGADO UGOU
FA D A N G O U R M A
12 12
BOROMO
B O B O -D IO U LA S SO PO
900
11 9 00 90 0 11
TO G O B E N IN
G H ANA
GAOUA LEGENDE :
C lim at S ahé lien
10 10
C lim at S oud ano-sa hélie n
C lim at S ou dan ien
C O T E D ' IV O IR E B U R K IN A FA S O
D IR E C T IO N D E LA M E T E O R O L O G IE
9 9
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
L o n g it u d e ( ° )
Figure n° 2 : Zones climatiques du Burkina Faso au cours de la période 1971-2000 (IGB, 2007)
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1.4. Végétation
Les formations végétales rencontrées au Burkina Faso vont des steppes à la savane arbustive
(GUINKO, 1984) et suivent de manière générale les variations climatiques selon le gradient
de pluviométrie. Ainsi, on rencontre les formations suivantes :
- dans la zone sahélienne, le couvert ligneux forme une steppe à arbrisseaux, arbustes et
arbres épais ou fourrés (Acacia spp., Balanites aegiptiaca, Adansonia digitata) ; parmi les
plantes herbacées, on rencontre surtout des espèces annuelles de graminées (Aristida,
Cenchrus), de papillionacées (Alysicarpus ovalifolius) ;
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- dans la zone soudanienne, on note les espèces telles que Vitellaria paradoxa (le karité),
Parkia biglobosa (le néré) et Khaya senegalensis (le caïlcédrat) ; les graminées pérennes,
Andropogon gayanus et Cymbopogon spp, sont fréquentes ; les formations ligneuses y sont
plus denses et le tapis herbacé de plus en plus continu, au fur et à mesure que l'on va vers le
Sud ;
- dans la zone soudano-guinéenne localisée dans le Sud-Ouest du pays, on rencontre des forêts
galeries avec comme espèces dominantes : Elaeïs guineensis et Cola lauriflora (espèces
guinéennes), Anogeissus leiocarpus, Daniellia oliveri.
relation avec le cultivar. Le limbe est relativement épais et dépend de la variété. D'un vert plus
au moins foncé, les feuilles sont rugueuses au toucher dans le sens de la longueur du sommet
vers la base. Au point de jonction entre la gaine et le limbe se retrouve la ligule. A l'aisselle de
chaque feuille se trouve un bourgeon qui peut, soit dégénérer, soit donner une talle de premier
ordre 18 à 20 jours après le semis. Il peut, par la suite, donner une talle de 2 e ordre, selon les
différentes caractéristiques variétales.
- L'inflorescence est une panicule érigée ou pendante, mesurant de 10 à 40 cm. Elle porte des
ramifications en grappes et naît sur l'entre-nœud terminal. L'épillet est normalement uniflore,
hermaphrodite à quatre bractées mâles. Il possède deux glumes et deux glumelles. L'androcée
est formé de six étamines réparties sur deux verticilles alternées. Le gynécée est formé d'un
pistil à carpelle unique et fermé.
Le riz est très fortement autogame. L'épillet est pédiculé. Le fruit est un caryopse.
- Le Grain est dénommé « paddy » lorsqu’il n’est pas décortiqué. Sa structure est celle d’un
caryopse constitué de : barbe, lemma, palea, assise à aleurone, testa, péricarpe, rachilla, glume
et glumelles, l’endosperme et l’embryon.
a) Phase végétative
La phase végétative commence par la germination de la semence et se termine par le début de
l’initiation paniculaire. La durée de cette phase varie en fonction de : le cycle, la variété, les
facteurs climatiques et les conditions édaphiques. Elle comprend les stades suivants :
- la germination qui correspond à l’apparition de la tige, la racine principale, les premières
feuilles et les racines adventives ;
- le tallage : les plantules en croissance produisent des feuilles tous les 3 à 5 jours. Après
l’apparition de la cinquième feuille, 14 à 22 jours après l’émergence, la première talle devient
visible. Chaque talle provient du plateau de tallage situé au bas de la tige principale (Fig. 4).
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Panicule
Feuille
paniculaire
Gaine foliaire
Tige (chaume)
Talle
Racines
peut être influencé par les conditions du milieu. La période basale (semi – épiaison) détermine
la durée du cycle du riz. La période épiaison–maturité est relativement constante. Ainsi pour
les variétés hâtives, la période semis – épiaison dure de 70 à 80 jours ; elle est de 80 à 105
jours pour les variétés à cycle intermédiaire, et dure de 90 à 130 jours pour les variétés
tardives. La période épiaison–maturité dure en général 25 à 35 jours pour toutes les variétés
de riz.
Les besoins en eau d’irrigation sont la quantité d’eau nécessaire pour la croissance de la
culture qui n’est pas fournie par la pluie. Cette quantité est estimée comme la différence entre
le besoin en eau de la culture et la pluie efficace, s’il existe (ALLEN et collaborateurs, 1998).
13
La pluviométrie est l’un des facteurs limitant en riziculture pluviale dont la production est
exclusivement dépendante de la pluie. Les possibilités d’irrigation permettent cependant de
pallier cette dépendance. Mais des pluies abondantes pendant l’épiaison provoquent des
coulures et l’avortement des fleurs et les pluies tardives gênent la récolte, le séchage du paddy
et provoque la germination (KIMA, 1993).
a). La lumière
Le cycle végétatif du riz est généralement influencé par le photopériodisme plus ou moins
suivant les variétés. Toutes les variétés cependant ne réagissent pas de la même manière à la
photopériode, celles de type indica sont généralement photosensibles alors que celles de type
japonica ne le sont pas. Selon GRIST (1975) cité par KIMA (1993) le nombre de talles
augmente avec l’intensité et la quantité de la lumière. L’initiation paniculaire se trouve
retardée ou même supprimée lorsque le riz est soumis à de longues durées de jours.
b). La température
C’est un facteur climatique important pour le riz, qui exige pour sa croissance une quantité de
chaleur de 20° à 35°c en moyenne par jour. Selon les variétés, le zéro de germination se situe
entre 10 et 13°C. Au dessus de 45°C la germination est inhibée (ARRAUDEAU, 1998).
c). Le vent
L’effet du vent sur le riz dépend de sa violence et du stade de développement de celui-ci. Au
stade repiquage, les vents forts peuvent entraîner un arrachage des plants. Des phénomènes de
verses peuvent survenir à la montaison et, à maturité, les vents forts peuvent provoquer
l’égrenage des grains chez les variétés sensibles.
2.2.3. Conditions édaphiques
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Le riz peut être cultivé grâce dans des conditions édaphiques très diverses grâce à son extrême
plasticité : sols alluvionnaires, ferrallitiques, ferrugineux tropicaux, zones marécageuses ou
inondées. Le développement de la plante sur ces différentes catégories de sols dépend de la
pluviométrie et la capacité du sol à retenir la quantité d’eau nécessaire et à la mettre à la
disposition de la plante. Les sols pauvres peuvent être corrigés par des éléments fertilisants si
les conditions climatiques sont favorables (DOBELMANN, 1976).
- le mauvais contact entre le sol et les racines, notamment dans le cas de jeunes semis mal
levés, des racines non suffisamment adhérées au substrat cultural ou d’un terrain mal préparé
pour recevoir les semis ;
- le retard ou le blocage de la transmission du sol vers les racines suite à une perturbation du
mouvement de l’eau dans le sol due à un semis inadéquat ou causée par le tassement du sol ;
- le sol dont la capacité de rétention en eau est faible à cause d’une structure particulière,
d’une faible profondeur, ou d’une perturbation résultant de l’érosion ;
- le sol dont la concentration en sel est élevé ;
- le sol qui n’est pas bien humide en raison d’une sécheresse accentuée et prolongée, ou à
cause de l’épuisement de la nappe phréatique suite à un pompage excessif ;
- l’évapotranspiration de l’air induite par de températures élevées et le déficit hygrométrique
accentuée de l’air ;
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- le retard ou le blocage de la transmission de l’eau vers les feuilles, suite à une perturbation
du mouvement de l’eau dans les vaisseaux qui est due aux phénomènes de cavitation et
d’embellissement.
– floraison. Par ailleurs, l'eau permet de lutter contre certains adventices et favorise l'efficacité
des engrais chimiques. Les normes d'irrigation varient selon les types de sols et le climat local
(évapotranspiration). La récolte intervient quand 75 % des panicules ont la couleur jaune
paille; le paddy est séché et conservé à 14 % d’humidité.
Figure n° 5 : Evolution des superficies (ha) et des productions (t) du riz au
Burkina Faso de 1998 à 2007 (Source : DSA/DGPSA/MAHRH)
Figure n° 6 : Evolution des importations (t) de riz au Burkina Faso et valeur (CFA)
de 2000 à 2006 (Source : DSA/DGPSA/MAHRH)
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Les bas-fonds améliorés sont munis de dispositifs permettant retenir de l'eau pour une irrigation
d'appoint pendant les poches de sécheresse ou en fin de cycle (en saison humide). On
distingue :
- l’aménagement avec diguettes, digues déversantes et collecteur central ;
- l’aménagement avec petite retenue associée à des canaux d’irrigation et des diguettes.
La riziculture de bas-fond occupe 67 % des superficies rizicoles et fournit 42 % de la
production nationale en riz.
- Les foreurs de tige : Orseolia oryzivora (cécidomyie du riz), agent causal des tubes
d’oignon, très répandu en riziculture irriguée et de bas-fond (BONZI, 1979).
- Les lépidoptères qui provoquent les panicules blanches et autres pourritures de cœurs : Chilo
zacconius, C. diffisilineus, Maliarpha separatella, et Sesamia calamistis.
- Les diopsides dont les dégâts se limitent aux jeunes tiges en période de tallage. Ils se
manifestent par des retards dans la montaison et la réduction du nombre de tiges fructifères
(OKOCHA et collaborateurs, 1991). Chaque talle atteinte présente le symptôme de « cœur
mort ». Les dégâts sont similaires à ceux des foreurs de tiges (TRAORE, 2000).
- Les insectes terricoles (par exemple les termites) qui prolifèrent en riziculture sèche et, à la
faveur d’une poche de sécheresse, causent des dégâts sur la partie souterraine de la plante.
Les maladies : Trois groupes de maladies causent des dégâts sur le riz. IL s'agit des
maladies fongiques, des maladies bactériennes et des maladies virales. Au Burkina Faso, les
plus communes sont la pyriculariose causée par Magnaporthe grisea (maladies fongiques), le
flétrissement bactérien causé par Xanthomonas oryzae (maladies bactériennes), le "Rice
Yellow Mottle Virus" (RYMV) qui est une maladie virale apparue dans les années 1980.
Il faut noter l'émergence de certaines maladies jusque là considérées comme secondaires ; il
s'agit de l'helminthosporiose due à Bipolaris oryzae et de la rhynchosporiose ou échaudage
des feuilles causées par Rhyncosporium oryzae (Gerlachia oryzae).
• Les nématodes : Ils causent des dégâts au niveau des racines en condition irriguée. Ces
dégâts sont des galles qui résultent de l'hyperplasie des cellules des tissus de la racine La
plante jaunit, demeure rabougrie et produit peu Les espèces Hirschmaniella Spinicaudata et
H. Oryza sont observées dans toutes les zones de riziculture en Afrique, alors que H. Oryzae
a été observée en zone sahélienne plus sèche et H. spinicaudata en zone plus humide (THIO,
2006).
•Les mauvaises herbes (adventices) : dans toutes les zones de production rizicole, on
rencontre de nombreuses espèces d’adventices appartenant aussi bien aux monocotylédones
qu'aux dicotylédones, avec une plus grande spécialisation en conditions d'irrigation (IRAT,
1978). Ainsi, on observe les familles et les espèces suivantes :
Monocotylédones :
- Commelinaceae : Commelina benghalensis, Commelina erecta
- Cyperaceae : Cyperus difformis, C. esculentus, C. iria, C. rotondus
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Dicotylédones :
Acanthospermum hispidum, Eclipta prostrata, Tridax procumbens, Ipomea aquatica,
Euphorbia hirta, Borreria verticillata, Portulaca oleracea, etc.
La lutte contre les adventices est surtout mécanique avec des sarclages à la demande, l'usage
des herbicides étant relativement cher dans le contexte du Burkina Faso.
Les croisements au sein d’une espèce par contre comme Orysa sativa L. entre groupes
différents
(Japonica x indica ; indica x japonica) ou au sein du même groupe (japonica x japonica
indica x indica) donnent des hybrides intraspéifiques (F1) souvent stériles.
Le terme de « stérilité hybride » est employé pour décrire une série de stérilité des épillets
chez l’hybride F1 et qui dérive d’un manque d’affinité entre les parents (CLEMENT, 1989).
La stérilité F1 est, avec le phénomène beaucoup plus rare de faiblesse hybride la plus
immédiate des barrières reproductives dans les croisements intervariétaux chez Orysa sativa
L. La fertilité au niveau des hybrides Oryza sativa L et Oryza glaberrima et entre groupes
indica et japonica de l’espèce asiatique est restaurée rapidement après des retrocroisments
successifs.
Les espèces africaine et asiatique ont évolué différemment chacune ayant ses caractéristiques
propres. L’espèce africaine se caractérise par sa résistance aux agents biotiques (maladies
fongiques, insectes, nématodes etc…) mais elle est très sensible à la verse au stade de
remplissage des grains. Elle s’égrène facilement, perd beaucoup de grains, tandis que l’espèce
asiatique est reconnue pour sa grande productivité, taille court à moyen (SIE et collaborateurs,
2006). Cependant les producteurs africains se trouvent confrontés au problème de la
sensibilité de l’espèce asiatique aux adventices aux insectes, aux maladies et à la sécheresse.
de bas-fonds/irriguée (FKR 56N, FKR 58N, FKR 60N et FKR 62N). Ces variétés ce sont
montrées résistantes aux contraintes biotiques (maladies, insectes mauvaises herbes) avec une
bonne réponse à l’azote et un potentiel de rendement de 3 – 4 t / ha pour les NERICA
pluviaux et de 5–7 t / ha pour les NERICA de bas- fonds et irrigué (EUREKA, 2005).
25
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1. Site d’expérimentation
L’étude s’est déroulée de Décembre 2007 à Mai 2008 à la station de Farako - Bâ. Cette station de l’
INERA est située à 10 km au sud-ouest de Bobo-Dioulasso, sur l’axe routier Bobo - Banfora. Elle
est localisée par les coordonnées géographiques suivantes :
Longitude : 04° 20’ Ouest
Latitude : 11° 06’ Nord
Altitude : 405 m
2. Matériel
3. Méthode
Le dispositif expérimental (planche 1) mis en place est un split-plot à 3 répétitions tableau II où les
parcelles principales seront réservées aux différents traitements hydriques et les parcelles
secondaires aux variétés semées en pots et soumises à trois niveaux d’irrigation (07,5 m3 / m2):
H2 : Hydrique 2 (stress hydrique modérée SHM), apport d’eau tous les 7 jours;
- Semis : 0,150 m3 / pot
- Tallage : 0,300m3 / pot
- Montaison : 0,440m 3 / pot
- Maturité : 0,600 m3 / pot
27
H3 : Hydrique 3 (stress hydrique sévère SHS), apport d’eau tous les 10 jours.
- Semis : 0,300 m3 / pot
- Tallage : 0,600m3 / pot
- Montaison : 0,800m 3 / pot
- Maturité : 1,200 m3 / pot
HI H2 H3
RI V1 V2 V3 V4 V5 V2 V6 V5 V8 V1 V7 V10 V6 V1 V3
V0 V0 V0
V6 V7 V8 V9 V10 V9 V3 V7 V10 V4 V2 V5 V4 V8 V9
H3 H1 H2
H2 H1 H3
RIII V2 V6 V5 V8 V1 V1 V2 V3 V4 V5 V2 V5 V4 V8 V9
V0 V0 V0
V9 V3 V7 V10 V4 V6 V7 V8 V9 V10 V7 V10 V6 V1 V3
- Semis
Les grains de riz paddy sont semés dans des pots contenant 10 kg de terre. Le semis est effectué avec
3 graines de riz par pot et par variété. Le démariage est fait à un plant par pot après la levée. Le
substrat de culture est formé par de la terre arable préalablement stérilisée par la chaleur humide. La
stérilisation est faite à la chaleur humide en chauffant la terre dans l’autoclave (pression 1 bar
atmosphère - 120 °C pendant 35 mn). Elle permet de débarrasser la terre de tous les micro-
organismes qui peuvent attaquer les plants de riz.
Les pots sont placés dans des bacs en béton construits dans une serre grillagée non couverte. Les
bacs sont munis d’un dispositif de drainage pour évacuer les eaux excédentaires pour éviter la
stagnation de l’eau au fond des pots. La remontée de l’eau par capillarité est évitée avec le bac à
fond bétonné.
- La fertilisation.
La fertilisation utilisée est la suivante :
NPK : 200 kg/ha au moment du labour soit 6 g / pot
Urée 1 35 kg/ha au 15e JAS soit 1,5 g / pot
Urée 265 kg/ha à l’initiation paniculaire (60 – 65 JAS) soit 2,5 g / pot.
Pour l’étude du stress final, le dispositif expérimental est identique à celui du stress précoce. Le
stress hydrique final est provoqué également avec les mêmes niveaux d’irrigation appliqués de la
montaison jusqu’à la maturité des variétés et lignées.
c) Gestion de l’eau
L’efficience d’utilisation de l’eau (UEE) a été calculée à partir du rapport de la production en grains,
déterminée à la récolte et la quantité totale d’eau consommée durant le cycle. La consommation
d’eau a été estimée par des pesées successives des pots depuis le stade quatre feuilles jusqu’à la
maturité des grains.
La réserve d’eau utile (REU) a été estimée par des pesées successives des pots après le stress
provoqué et avant l’irrigation suivante afin de déterminer la transpiration qui correspond à la
différence entre les pots avec plants et les pots sans plants (vides) depuis le stade quatre feuilles
jusqu’à la maturité des grains.
La variation de l’humidité résiduelle du sol enregistrée par décade avec les blocs Bouyoucos
permet de déterminer par une lecture directe la réserve d’eaux minimum disponibles pour les plants
de riz par niveau de traitement avant chaque irrigation.
Les meilleures variétés parmi les variétés testées sont celles qui ont recueilli les fréquences les plus
élevées de choix opéré par les analyses. Il en est de même pour le rejet des variétés.
32
H1 : Sans stress hydrique (FKR 45N) H1 : Sans stress hydrique (NERICA 1)
H2 : Stress hydrique moyen (FKR 45N) H2 : Stress hydrique moyen (NERICA1)
H3 : Stress hydrique sévère (FKR 45N) H3 : Stress hydrique sévère (NERICA 1)
Planche 2 : Essai stress hydrique précoce : FKR 45N très sensible et NERICA1 résistant.
H1 : Sans stress hydrique (FKR 43) H1 : Sans stress hydrique (FKR 47N)
H2 : Stress hydrique moyen (FKR 43) H2 : Stress hydrique moyen (FKR 47N)
H3 : Stress hydrique sévère (FKR 43) H3 : Stress hydrique sévère (FKR 47N)
Planche 3 : Essai stress hydrique final : FKR 43 très sensible et FKR 47N résistant.
34
CHAPITRE II. RÉSULTATS
Paramètres Traitements
H1 H2 H3
H1= Sans stress hydrique ; H2 = Stress hydrique moyen ; H3 = Stress hydrique sévère
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2.1.1. Utilisation de la réserve d’eau par les variétés et lignées testées en fonction des stress
appliqués
a). H1- Sans stress hydrique (mesure faite à partir du stade plantule)
a). H1- Sans stress hydrique (mesure faite à partir du stade montaison)
H1 : Sans stress hydrique ; H2 : Stress hydrique moyen ; H3 : Stress hydrique sévère
D0 : Décade initiale ; D1 : Première décade ; D2 : Deuxième décade ;
D3 : Troisième décade
Figure n° 9 : Variation de l'humidité résiduelle du sol pendant la période de stress précoce
(Enregistrement décadaire effectué avec les Blocs Bouyoucos)
H1 : Sans stress hydrique ; H2 : Stress hydrique moyen ; H3 : Stress hydrique sévère ;
2.2.1. Evolution des caractères agronomiques quantitatifs des variétés et lignées (Stress
précoce)
Tableau IV : Evolution du nombre moyen de talles totales à 40 jours après semis (40 JAS), du cycle Semis -
épiaison et du cycle semis maturité en fonction des variétés et lignées testées
2 1 0 b 119 0 a 154 0 a
2.2.1.1. Effet des niveaux de stress sur le développement des variétés et lignées testées à
l’initiation paniculaire à la fin du stress précoce
V2 FKR 45 N
1 3 0,51 90 0 105, 33 0,63
2 3 0,51 118 0,07 107,66 2,03
3 1,33 0,20 102 675 124 4,50
V4
FKR 49 N 1 1,66 0,20 92 0 122 0
2 3 0,51 78 5,85 101 672
3 3 0 74,33 5,70 107 6,59
2.2.1.2. Effet des niveaux du stress appliqué à partir de l’initiation paniculaire (stress final)
sur le développement des variétés et lignées testées
• la part de la variation expliquée par chaque axe est exprimée en pourcentage. Les variables ayant
les plus forts coefficients sont celles qui contribuent le plus à la formation de l’axe. Pour les
interprétations, les deux premiers axes sont considérés ;
• L’ensemble des axes F1 et F2 expriment 72 % de la variabilité totale (fig.11). L’axe F1 (55 %) est
défini par les variable CSE, CSM, HPM et IRS (BIO). Ces variables expriment les caractères
végétatifs (précocité et productivité) des NERICA : FKR 45N, FKR 47N, FKR 49N et NERICA 3.
Cet axe explique également NTP/P qui exprime la variabilité de la variété FKR 43 (tallage abondant
avec une haute taille dans les conditions d’irrigation).
L’axe F2 (17 %) exprime le caractère NT40 des lignées V7 (WAB-880-1-38-20-24-P1-HB), V8
(WAB-880-1-38-20-28-P1-HB), V9 (WAB- 881-10-37-18-12-P3-HB), et V10 (WAB-881-10-37-
18-25-P3-HB) très sensibles au stress précoce avec une biomasse très faible.
NERICA 1 est l’unique individu qui se retrouve au côté négatif des axes F1 et F2 mais très proche
de l’axe 1. Aucune variable agronomique n’a caractérisé cette variété au cours du stress précoce
appliqué. Elle a cependant été très précoce avec une biomasse très faible.
Figure n° 11. ACP/ Représentation simultanée dans le plan (axes F1 et F2 : 72%)
des variables et individus testés en stress hydrique précoce.
47
b). Analyse de la structure des variables
Le cercle de corrélation établi par l’analyse (Fig.12) défini la structure des variables. Au niveau de
l’axe F1 (62%), on constate que un regroupement de trois variables NTP/P, HPM et BIO, CSM est
un paramètre variable qui peut être influencé par les stress hydriques.
La matrice des corrélations fait ressortir des corrélations positives entre les caractères. Elles sont
positives surtout entre NTP/P, HPM et BIO.
2.2.2. Evolution des caractères agronomiques quantitatifs des variétés et lignées (Stress final)
2 FKR 45 N 1 90 0 b 120 0 b
2 118 0,07 a 153 0,06 a
3 119 0,07 a 154 0,06 a
1 : Irrigation régulière 48h ; 2 : Irrigation tous les 7 jours ; 3 : Irrigation tous les 10 jours
Les valeurs suivies d’une même lettre dans une même colonne ne sont pas significativement différentes
selon le test Student- Newman- Keuls au seuil de 5% ; HS : Hautement significatif
Tableau VIII : Effet des stress hydriques final sur la biomasse, la hauteur à maturité
50
des variétés et lignées de riz testées
Variétés / lignées Hauteur à Biomasse (g)
maturité (cm)
V1 FKR 43 1 77,66 0,30 74,66 0,82
2 82,66 0,32 28,66 3,72
3 73,33 0,32 43,33 1 ,63
3 61,33 00
Probabilité 0,5728 0,6300
Seuil de Signification NS NS
1 : Irrigation régulière 48 ; 2 : Irrigation tous les 7 jours ; 3 : Irrigation tous les 10 jours
h
Figure n °13 : ACP/ Représentation simultanée dans le plan (axes F1 et F2 : 78%)
des variables et variétés et lignées de riz testées en stress hydrique final.
La matrice des corrélations fait ressortir des corrélations positives entre le nombre total de telles
productives (NTP/P) et la biomasse négative. Le cycle semis-épiaison (CSE) est corrélé
positivement avec la biomasse (BIO), la hauteur des plants à maturité (HPM) et le cycle semis
maturité (CSM). Il existe également une corrélation positive entre le cycle semis-maturité (CSM)
entre la biomasse et la hauteur des plants à maturité (HPM).
L’aptitude des plantules au tallage à 40 jours après semis (NT40) n’est pas corrélée avec les autres
variables étudiées au cours du stress final.
53
2.3. Evolution des caractères agronomiques qualitatifs des variétés et lignées (Stress Précoce)
% Egrenage % Stérilité
Variétés / lignées
V1 FKR 43 1 1,66 0,21 1,15 0,05
2 1,66 0,21 3,05 0,22
3 1,66 0,21 2 0,28
V7 WAB-880-1-38-24-P1-HB 1 1 0 3 0
2 1 0 3 0,56
3 1 0 3 0,56
V9 WAB-881-10-37-18-12-P3-HB 1 1 0 0 0
2 1 0 3 0,56
3 1 0 4 0,48
La stérilité et l’égrenage sont deux variables qui rentrent dans l’étude des composantes de rendement
et permettent d’apprécier le rendement final.
Le taux d’égrenage (Tab. X) varie significativement entre la FKR 45N, FKR 49N, NERICA 3, et la
lignée V8. Ce taux se situe entre 1 et 3, ce qui correspond à des taux d’égrenage de 1 à 5%.
L’analyse de variance révèle une différence significative au seuil de probabilité de 5 % (P= 0,0202).
Variétés/Lignées % Egrenage
V4 FKR 49 N 1 1 0,21 a
2 0,33 0,00 b
3 1 0 00 a
V6 NERICA 3 1 1 0,00 b
2 1 0,00 b
3 3 0,00 a
V8 WAB-880-1-38-20-28-P1-HB 1 3 0,00 a
2 1,66 0,21 b
3 1 0,00 b
Probabilité 0,0202
Seuil de Signification S
Les valeurs suivies d’une même lettre dans une même colonne ne sont pas significativement
différentes selon le test Student- Newman- Keuls au seuil de 5%. S : significatif
2.5. Performances des variétés et lignées selon les caractères morphologiques et physiologiques
Tableau XII : Evolution de l’enroulement des feuilles en fonction des variétés et lignées
de riz selon les niveaux de stress hydrique au stade précoce.
Enroulement des
Variétés Feuilles (%)
V1 FKR 43 1 1 0 b
2 3 0 a
3 3 0 a
V2 FKR 45 N 1 1 0 b
2 3,66 0,11 a
3 4,33 0,11 a
V3 FKR 47 N 1 1 0 b
2 3 0 a
3 3,66 0,11 a
V7 WAB-880-1-38-20-24-P1-HB 1 1 0 c
2 3 0 b
3 5 0 a
V10 WAB-881-10-37-18-25-P3-HB 1 1 0 c
2 3,66 0,11 b
3 5,66 0,07 a
Probabilité 0,0041
Seuil de Signification HS
Les valeurs suivies d’une même lettre dans une même colonne ne sont pas significativement
différentes selon le test Student- Newman- Keuls au seuil de 5%. H S : Hautement significatif
(%) : Pourcentage
60
Tableau XIII : Evolution de la longueur, la largeur et de la surface foliaire des variétés et lignées
soumises au stress hydrique précoce.
Tableau XIV : Effet des niveaux de stress hydriques appliqués sur l’évolution
61
des variétés et lignées au stade précoce
Rapport Longueur / Sénescence
largeur des feuilles foliaire
Variétés / Lignées (cm) (cm)
Au niveau de l’enroulement foliaire, Les résultats du tableau XV présentent une grande variabilité au
niveau de la morphologie des feuilles entre FKR 45N, FKR 49N et NERICA 3. L’analyse de
variance révèle une différence significative entre ces variétés au seuil de probabilité de 5% (P=
0,0186). Cependant le tableau XVII montre des notes qui varient de 1 (pas d’enroulement) pour FKR
43 en condition d’irrigation régulière à 5 (enroulement moyen) pour V7 (WAB-880-1-38-20-24-
P1-HB) soumis au stress hydrique sévère. Cette lignée V7 (WAB-880-1-38-20-24-P1-HB) avec la
note 5 est la plus élevée. L’analyse de variance ne révèle pas une différence significative par rapport
aux différents niveaux de stress au seuil de probabilité de 5% (P= 0,3294).
63
1 35,74 0,03 a
V2 FKR 45N = = 1 0 b
2 9,12 0,65 b
= = 3,66 0,34 ab
3 1,75 0,55 ab 7 0 a
= =
1 1 0 b
V4 FKR 49N = = =
2 3 0,40 b
= = =
3 7 0 a
= =
1 30,66 0,17 a 2 0 a 61,32 0 a 1 0 b
V6 NERICA 3
2 8,66 2,56 b 0,33 0,29 b 28,5 0,74 c 3 0,40 b
Tableau XVI : Evolution de la longueur moyenne, la largeur moyenne et la surface foliaire de la feuille
paniculaire des variétés et lignées soumises au stress hydrique final.
64
Longueur
moyenne Largeur moyenne Surface foliaire
Variétés/Lignées des feuilles (cm) des feuilles (cm) des feuilles (cm2)
V2 FKR 45 N 1 16 0,33 1 0
2 11,5 2,02 4,33 0,37
3 5,33 1,93 1 0,40
V3 FKR 47 N 1 1 0,26 1 0
2 4,33 1,96 4,33 0,37
3 4,33 2,01 4,33 0,37
V5 NERICA 1 1 17 0,42 1 0
2 19,66 0,22 4,33 0,11
3 20,33 0,36 4,33 0,18
V6 NERICA 3 1 18 0,19
2 17,33 2,33 =
3 20 0,29
• Quant à la hauteur du riz à maturité, en conditions d’irrigation normale nos variétés et lignées ont
bénéficié des caractères additifs intéressants des deux parents O. sativa et O. glaberrima : taille
moyenne (semi – naine). La taille des plants varie négativement avec l’intensité du stress hydrique.
L’eau joue un rôle capital dans le développement du riz. Les variétés et lignées ont affiché une taille
moyenne comprise entre 80 cm et 1,1m. Elles sont semi-naines. En effet, les variétés semi- naines
ont une hauteur comprise entre 0,8 m et 1,1 m (SIE, 1986). La FKR 43 et NERICA 1 présentent une
particularité variable (tallage abondant et taille haute en présence d’excès d’eau). Ce caractère qui
s’apparente au type indica leur confère une aptitude à la riziculture irriguée.
• La stérilité est un caractère qui influence fortement le rendement. Elle peut être due à plusieurs
facteurs (biotiques ou abiotiques). L’observation de nos résultats révèle un taux de stérilité qui
varie de 25 % pour les NERICA homologués par l’INERA (FKR 45N, FKR 47N et FKR 49N) à
plus de 50 % pour les lignées en fin de sélection : V7 (WAB-880-1-38-20-24-P1-HB), V8 (WAB-
880-1-38-20-28-P1-HB), V9 (WAB-881-10-37-18-12-P3-HB) et V10 (WAB-881-10-37-18-25-P3-
HB). Nos résultats confirment la grande sensibilité du riz à la sécheresse au stade montaison et
initiation paniculaire (CHAUDARY et collaborateurs, 2003). Selon HARRIS (1997 ) et KABORE
(2006), le stress hydrique sévère a des conséquences plus graves aux stade de la floraison et à la
maturation qu’au stade tallage, car il affecte directement les composantes d’absorption et influence
le développement des panicules et la formation des grains.
• Quant à la biomasse, nos variétés et lignées qui ont subi l’influence des deux périodes
climatiques (saison sèche humide et saison sèche chaude) ont eu un taux d’avortement très élevé.
Les résultats des analyses de variance et les ACP réalisées avec les variables quantitatives nous ont
permis de considérer l’importance du nombre de talles productives et la biomasse élevée comme
variables indicateurs de résistance à la sécheresse en fin de cycle. Nos résultats confirment à ce
niveau les constats de DIALLO (2003).
68
3.3. Caractères physiologiques
Le remplissage des grains dépend des caractères de la feuille paniculaire qui contribue à
l’accomplissement de photosynthèse et donc à l’élévation du rendement. Les feuilles paniculaires
sont recherchées longues et larges pour une meilleure activité photosynthétique. Le déficit hydrique
induit une réduction de ces variables. La forte réduction de ces paramètres foliaires combinée à celle
de la hauteur des plants entraîne également la réduction de la biomasse (KABORE, 2006).
CHAUDHARY et collaborateurs (2003) indiquent comme conséquence du déficit hydrique chez le
riz, l’enroulement des feuilles, la sénescence et la réduction de la surface foliaire. Le stress hydrique
moyen de 7 jours appliqué à l’initiation paniculaire a provoqué un dessèchement des feuilles qui a eu
un effet néfaste sur leur potentiel de production (nombre de talles productives par pied et
biomasse). Au niveau du stress hydrique sévère, une réduction de la biomasse de moitié par rapport
au témoin sans stress a été constatée.
Au stress final également, FKR 45N, FKR 47N, FKR 49N et V8 résistent mieux, mais cette fois-ci
FKR 45N est la plus performante. Les lignées V9 (WAB-881-10-37-18-12-P3-HB) et V10 (WAB-
881-10-37-18-25-P3-HB) se sont montrées les plus sensibles.
70
L'aptitude du riz pluvial à résister au stress hydrique par une croissance anticipée a été testée sous
l’influence de deux périodes climatiques : la saison sèche fraîche qui s’étend de Décembre à Février
et la saison sèche chaude de Mars à Mai. Les variétés et lignées de riz utilisées sont des NERICA
homologués et des lignées qui sont en fin de sélection. Elles ont été évaluées pendant deux stades
phénologiques : stade plantule (stress hydrique précoce) et stade de reproduction (stress hydrique
final) avec trois niveaux d’alimentation hydrique à savoir : sans stress hydrique, stress hydrique
moyen et stress hydrique sévère.
Au niveau des stress hydriques moyen et sévère, l’analyse de variance effectuée a montré un effet
significatif au stress précoce sur le tallage à 40 jours après semis (10 jours après le début du stress)
en ce qui concerne FKR 47N et FKR 43, sur le cycle semis - épiaison et le cycle semis maturité en
ce qui concerne FKR 43 et sur la surface foliaire pour FKR 45N. Les variables qualitatives étudiées
sur les variétés FKR 43, FKR 45N, FKR 47N et les lignées V7 (WAB-880-1-38-20-24-P1-HB),
V10 (WAB-881-10-37-18-25-P3-HB) ont montré un effet significatif sur l’enroulement foliaire.
L’ACP des variables quantitatives a permis de distinguer deux groupes : le premier groupe (G1) est
composé des variétés précoces (NERICA 1 et NERICA 3) qui présentent une biomasse importante
avec moins de talles productives et le deuxième groupe (G2) les variétés les plus tardives : les
NERICA vulgarisés (FKR 45N, FKR 47N et FKR 49N) et les lignées V7 (WAB-880-1-38-20-24-
P1-HB), V8 (WAB-880-1-38-20-28-P1-HB), V9 (WAB-881-10-37-18-12-P3-HB) et V10 (WAB-
881-10-37-18-25-P3-HB).
Au niveau du stress hydrique final, les variétés et lignées se sont différemment comportées entre le
stress hydrique moyen et les stress hydrique sévère. Certaines variétés et lignées ont manifesté leur
sensibilité par une sénescence précoce et un taux d’avortement élevé. Au point de vue tolérance au
stress hydrique final, l’ACP a permis de distinguer deux groupes de variétés et lignées : d’une part
les variétés les plus tolérantes les NERICA FKR 45N, FKR 47N, FKR 49N, la lignée V8 (WAB-
880-1-38-20-28-P1-HB) et d’autre part les plus sensibles les lignées V7 (WAB-880-1-38-20-24-P1-
HB), V9 (WAB-881-10-37-18-12-P3-HB) et V10 (WAB-881-10-37-18-25-P3-HB).
Au terme de cette étude, des résultats fort intéressants obtenus permettent de mettre en évidence la
totipotence des végétaux et d’élucider le polymorphisme de résistance du riz à la sécheresse.
Néanmoins, les taux de stérilité relativement élevés observés sur les lignées en fin de sélection
testées suscitent des inquiétudes qui nécessitent de reconduire ces expérimentations pendant la
71
saison hivernale pour mieux apprécier le comportement des variétés et lignées testées aux
conditions de cette saison, en élargissant la gamme des variables étudiées et d’aller jusqu’au
rendement pour une décision ou en vue d’un choix final.
Ce premier travail nous a permis de constater, en accord avec d’autres travaux antérieurs, que le riz
soumis au stress hydrique présente une stratégie de résistance complexe fondée sur une variabilité
phénotypique considérable intégrant intimement des mécanismes phénologiques, morphologiques et
physiologiques.
Il ressort de l’étude de la distribution des variables, une variabilité intra-variétale importante surtout
pour les variables quantitatives étudiées qui présentent l’aptitude des NERICA à s’adapter au stress
hydrique précoce.
72
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ANNEXES