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I- Eléments de logique
1-Définition
Une proposition (ou une assertion) est un énoncé ayant valeur de vérité ; c'est-à-
dire dont on peut dire qu’elle vraie ou fausse.
Par exemple : l’énoncé « 6 est un nombre premier » est une proposition ; par contre
les énoncés « quel âge avez-vous ? »’’ et « fermer la porte ! » ne sont pas des
propositions.
On peut représenter les propositions par des lettres A, B, C, .... Ces lettres sont des
variables propositionnelles.
On utilise des parenthèses pour séparer des propositions.
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La proposition P Q est vraie, lorsque les propositions P et Q sont toutes les deux
vraies ou toutes les deux fausses.
3-Quantificateurs
Le quantificateur existentiel ‘’il existe’’ est noté .
Le quantificateur universel « pour tout » ou « quel que soit » est noté .Ce
quantificateur peut aussi être exprimé par les mots : chaque, chacun.
Remarque : Si un quantificateur universel est associé à une déclaration ouverte,
alors il change la déclaration en proposition.
Exemples :
Quel que soit le nombre décimal x, « 𝑥 > 2𝑥 » (proposition fausse).
Tout carré est un losange (proposition fausse) ;
Il existe un réel x tel que x2= -1(proposition fausse).
Il existe un parallélogramme dont les diagonales ont même longueur (proposition
vraie)
NB : l’utilisation des symboles des connecteurs logiques et des quantificateurs n’est
pas une abréviation du langage usuel.
4-Tableaux de vérité
Négation
Si la valeur « vrai » est désignée par la lettre V et la valeur « faux » par la lettre F,
alors on peut établir le tableau suivant :
P P
V F
F V
Théorème :
La négation d’une propriété contenant un certain nombre de fois les quantificateurs
« », « » et ensuite l’énoncé d’une propriété P, s’obtient en remplaçant chaque
quantificateur « » par le quantificateur « » et vice versa, et la propriété P par sa
négation P .
Exemple :
P : ∀𝑥 ∈ ℝ, p𝜖ℤ tel que x𝜖 ; 𝑝 + 1
P : x ℝ, tel que p ℤ, x∉ 𝑝; 𝑝 + 1
Conjonction
P Q P ΛQ
V V V
V F F
F V F
F F F
Disjonction
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P Q PQ
V V V
V F V
F V V
F F F
≤
Remarques
Si P, Q et R sont des assertions, alors :
(P ou (Q ou R)) = ((P ou Q) ou R) ce que l’on peut écrire (P ou Q ou R)
(P et (Q ou R)) = (P et Q) ou (P et R)
(Pou ( Q et R)) = (P ou Q) et (P ou R)
Théorème de Morgan
Si P et Q deux propositions élémentaires alors :
P Q = P Q et P Q = P Q
Preuve :
P Q PQ P Q P Q PQ
V V V F F F F
V F F V F V V
F V F V V F V
F F F V V V V
P P Q PQ P ou Q
V F V V V
V F F F F
F V V V V
F V F V V
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D’après le tableau précédent ;( P ou Q) et P Q ont la même valeur de vérité, donc
elles sont équivalentes.
Théorème
Les propositions P Q et Q P sont équivalentes
Preuve :
P P Q Q PQ QP
V F V F V V
V F F V F F
F V V F V V
F V F V V V
P Q PQ
V V V
V F F
F V F
F F V
Tautologie et antilogie
Une tautologie, est une proposition qui est vraie quelles que soient les valeurs de
vérité de ses composantes simples.
Exemples :
- la proposition P ⟹ P est une tautologie
-la proposition P ou P est une tautologie
Une antilogie (ou encore contradiction) est une proposition qui est fausse quelles
que soient les valeurs de vérité de ses composantes simples.
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Exemple : la proposition 𝑃 ∧ 𝑃est une antilogie ou une contradiction
Remarques:
-Pour établir qu’une proposition du type: x E, P(x) (énoncé universel) est vraie, on
peut :
choisir arbitrairement un x de l’ensemble E et on prouve que la proposition
P(x) est vraie (dans le cas où E contient un grand nombre d’éléments) ;
vérifier pour chaque élément de E que P est vraie (Si le nombre d’éléments de
E permet de le faire ; voir raisonnement par épuisement de cas).
Pour prouver qu’elle est fausse, il suffit d’exhiber un contre-exemple c'est-à-dire de
trouver un élément y0 de E ne vérifiant pas P.
-Pour établir qu’une proposition du type : ∃𝑥 ∈E, P(x) (énoncé existentiel) est vraie, il
suffit de d’exhiber un exemple c’est à dire un élément de E, ayant la propriété P.
-La négation d’un énoncé universel est un énoncé existentiel
On sait que P est une proposition vraie Donc Q est une proposition vraie
et que P Q est vraie
-La première partie (je sais que…) est tirée des hypothèses de l’énoncé ou des
résultats déjà établis antérieurement.
-la deuxième partie (si…alors) est un savoir déclaratif (propriété, théorème…)
-la dernière partie Q est le résultat que l’on cherche à établir.
Exemple :
ABC est un triangle. Soit I et J les milieux respectifs des cotés 𝐴𝐵 et 𝐴𝐶 . Montrons
que les droites (IJ) et (BC) sont parallèles.
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Je sais que I et J sont les milieux La droite (IJ) est parallèle
respectifs des côtés 𝐴𝐵 et 𝐴𝐶 du à (BC)
triangle ABC Donc
Or si une droite joint les milieux des deux
côtés d’un triangle alors il est parallèle
au troisième côté
2-Raisonnement inductif :
Structure du raisonnement inductif
En mathématiques, le raisonnement inductif ne se conçoit, en général, que
comme une première étape, conduisant à une conjecture. Il restera ensuite, par un
raisonnement déductif, à démontrer la véracité de cette conjecture.
A l’inverse du raisonnement déductif, le raisonnement inductif part des cas
particuliers vers le cas général.
Exemple 1 :
On peut remarquer que :
13+23= 9
= 32
= (1+2)2
1 +2 +33 = 36
3 3
= (1+2+3)2
13+23+33+43 = (1+2+3+4)2
A partir de ces exemples ; il est naturel de vouloir généraliser en posant,
pour tout entier naturel n strictement positif, on a :
13+23+33+…+n3 = (1+2+3+…n)2 (a)
La proposition (a) est appelée une conjecture et elle est démontrée par récurrence
au 5).
Exemple 1 :
ABC est un triangle, I le milieu [AB], Δ une droite passant par I.
Démontrons que : si Δ // (BC), alors Δ passe par le milieu de [AC].
Démonstration:
Hypothèse(P) : Δ // (BC)
Conclusion à démontrer (Q) : Δ passe par le milieu de [AC]
Supposons que (non Q) est vraie c’est à dire : Δ ne passe pas par le milieu de [AC]
Notons J le milieu de [AC] et K le point d’intersection de Δ et (AC).
(1) (IJ)// (BC) (théorème de la droite des milieux)
(2) (IK) // (BC) car (IK)= Δ et d’après (P) : Δ // (BC)
Ainsi par I, on peut mener deux parallèles distinctes à (BC) : (IK) et Δ
Ce qui contredit l’axiome d’Euclide.
Notre supposition non Q a produit une contradiction (axiome d’Euclide). Elle est donc
absurde et est à rejeter. Ainsi, (non Q) est fausse, (Q) est donc vraie c'est-à-dire :
Δ passe par le milieu de [AC].
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Exemple 2:
Démontrons que 2 est un nombre irrationnel.
a
Supposons que 2 est un nombre rationnel ; c’est à dire 2 = où a ℤ, b ℤ∗ avec
b
a et b premiers entre eux.
On a alors : a= 2 b
Soit : a2= 2b2
2
Donc a est pair
Il en résulte que a est pair (le carré d’un entier impair est impair voir l’exemple sur le
raisonnement par contraposition).
Par suite, on a : a=2k avec k ℤ.
D’où: 2b2= (2k)2
2 b2=4k2
Soit b2 =2 k2
Ce qui entraine que b2 est pair
On n’en déduit que b est pair.
Nous avons montré que a et b sont des entiers pairs, par suite a et b ne sont pas
premiers entre eux, ce qui contredit l’hypothèse de départ (a et b premiers entre
eux).
D’après le principe du raisonnement par l’absurde, 2 est un nombre irrationnel.
Exemple3
Montrons que si a et b sont deux réels strictement positifs alors 𝑎 + 𝑏 ≠ 𝑎 + 𝑏
Supposons que a et b sont deux réels strictement positifs et que 𝑎 + 𝑏 = 𝑎 + 𝑏
2
On a alors : 𝑎 + 𝑏 = ( 𝑎 + 𝑏 )2
a+b = a+ 2 𝑎 𝑏 +
Donc 2 𝑎 𝑏=0
D’où a = 0 ou b = 0
Ce qui est contraire à l’hypothèse a et b strictement positifs.
D’après le principe du raisonnement par l’absurde, si a et b ont deux réels
strictement positifs alors 𝑎 + 𝑏 ≠ 𝑎 + 𝑏
Remarque : pour montrer par l‘absurde que l’implication « P Q » est vraie :
On suppose à la fois que P est vraie et Q est fausse et on cherche une
contradiction.
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4-Raisonnement par contraposition
Principe du raisonnement par contraposé
(P Q ) si et seulement si (Q P )
( implication permettant
une déduction directe ) ( contraposé de P Q
)
Exemple 1 :
Soit n un entier, si n2 est impair alors n est impair. La contraposée de cette
proposition est : si n est pair alors n2 est pair. Montrons cette contraposée es vraie.
Si n est pair, alors n=2k avec k entier.
Donc n2 = (2k)2 = 4k2 = 2(2k2).
D’ où n2 est pair. D’après le principe du raisonnement par contraposition, on a :
si n est impair alors n est impair.
Exemple 2:
Une application h définie de E dans F est injective lorsque l’on a :
pour tous x1 et x2 éléments de E ; x1≠ x2 h(x1)≠h(x2).
Ou bien, pour tous x1 et x2 de E ; h(x1) = h(x2) x1= x2
Exemple 3 :
1 1
Soient x et y deux réels distincts de 1.Montrons que si x≠y alors 𝑥−1 ≠ 𝑦 −1
1 1
La contraposée de l’énoncé « si x≠y alors 𝑥−1 ≠ » est
𝑦 −1
1 1
« si = alors x=y ».
𝑥−1 𝑦−1
1 1
Supposons = alors on a : 1× (x-1)=(y-1) × 1
𝑥−1 𝑦 −1
soit x=y
D’après le principe du raisonnement par contraposition ; pour tous réel distincts x et
1 1
y, si x≠y alors 𝑥−1 ≠ 𝑦 −1
Remarque :
Le schéma du raisonnement par contraposition a un caractère naturel ; il va de soi
pour tout un chacun :
- « si Abdou était à la maison, elle aurait donné à manger au mouton; or le mouton
n’a pas mangé. Donc Abdou n’était pas à la pas maison »
C’est cette approche du raisonnement par contraposition que les élèves du premier
cycle doivent chaque fois mettre en œuvre, et non l’invocation de la contraposée.
Ainsi pour montrer qu’un triangle ABC n’est pas rectangle en A (en troisième); il suffit
d’établir que AB2 +AC2≠BC2et dire que si le triangle ABC était rectangle en A, alors
on aurait d’après le théorème de Pythagore, AB2 + AC2 = BC2.
-Pour montrer qu’un tableau de correspondance donné n’est pas un tableau de
proportionnalité, on peut utiliser un raisonnement analogue.
Soit une proposition P (n) concernant les entiers naturels n supérieurs ou égaux à
n0 (n0 ℕ).
Si on a :
P (n0) est vraie
pour un entier naturel n supérieur ou égal à n0, P (n) vraie entraine
P (n+1) est vraie
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alors la proposition P (n) est vraie pour tout entier naturel n supérieur ou égal à n0.
Exemple :
Montrons par récurrence que : pour tout entier naturel n non nul :
13+23+33+…+n3 = (1+2+3+…+n)2
Soit 𝒫(𝑛)la propriété : 13+23+33+…+n3 = (1+2+3+…+n)2
Pour n=1, on a 13= 12 donc 𝒫(1) est vraie
Supposons que 𝒫 𝑛 est vraie pour un entier naturel non nul n, c'est-à-dire :
13+23+33+…+n3 = (1+2+3+…+n)2
Démontrons alors que 𝒫 𝑛 + 1 est vraie, c'est-à-dire :
13+23+33+…+n3+(n+1)3 = 1 + 2 + 3 + ⋯ + 𝑛 + (𝑛 + 1) 2
On a 13+23+33+…+n3 = (1+2+3+…+n)2 d’après l’hypothèse de récurrence
d’où 13+23+33+…+n3+(n+1)3 = (1+2+3+…+n)2+(n+1)3
𝑛(𝑛+1)
or 1+2+3+…+n = 2 (somme des n premiers termes d’une suite arithmétique
raison 1)
𝑛 2 (𝑛+1)2
par conséquent 13+23+33+…+n3+(n+1)3 = +(𝑛 + 1)3
4
𝑛 2 (𝑛+1)2 +4(𝑛+1)3
= 4
𝑛+1 2 (𝑛 2 +4𝑛+4)
= 4
𝑛+1 2 (𝑛+2)2
= 4
𝑛+1 (𝑛+2) 2
= 2
𝑛+1 (𝑛 +2)
Or 1+2+3+…+n+(n+1) = 2
2
donc 1 +2 +3 +…+n +(n+1) = 1 + 2 + 3 … + 𝑛 + (𝑛 + 1)
3 3 3 3 3
Exemple 1:
Montrons que si a et b sont deux entiers de même parité alors a+b est pair.
Pour établir cette assertion, on utilise le raisonnement par disjonction des cas.
Dire que a et b sont de même parité, signifie que : a et b sont tous les deux pairs ou
tous les deux impairs. Envisageons alors ces deux cas.
Cas1 : supposons a et b pairs.
On a alors a=2k avec k ℤet b=2k’ avec k’ ℤ.
Donc a+b=2(k+k’)
D’où a+b pair
Cas2 : supposons a et b impairs
On a alors a=2k+1 avec ℤet b=2k’+1avec k’ ℤ.
Donc a+b=2(k+k’)+2=2(k+k’+1)
D’où a+b impair
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Conclusion : La somme de deux entiers de même parité est paire
Exemple 2
On considère un cercle (C) de centre O qui passe par les points A et B.
Si M est un point de (C) distinct de A et B alors 𝐴𝑂𝐵 = 2 𝐴𝑀𝐵
Pour établir cette propriété, on procède par disjonction des cas.
1er cas : O est sur un côté de 𝐴𝑂𝐵
2ème cas : O est à l’extérieur de𝐴𝑂𝐵
3ème cas : O est à l’intérieur de 𝐴𝑂𝐵
(A faire )
Exercice
Montrer que pour tout entier n, l’entier n(n+1)(2n+1) est un multiple de 3
Indication : tout entier naturel n peut s’écrire sous l’une des formes : 3k ; 3k+1 ;
3k+2 avec k∈ ℤ
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