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Comptabilité des sociétés Pr.

EL MOIFEK 2020/2021

Université Ibn Zohr


Faculté polydisciplinaire de Taroudant
Filière Economie et Gestion
Module : Comptabilité des sociétés
Semestre 4

CH1 : Les formes des sociétés et les droits d’enregistrement.

II / droits d’enregistrement.

A/ Définition
L’enregistrement est une formalité à laquelle la loi soumet certains actes et
conventions. Il consiste en l’analyse, par l’inspecteur des impôts chargé de
l’enregistrement, des actes et conventions présentés à cette formalité pour en
déterminer la nature juridique et percevoir un impôt dit "droit d’enregistrement".
L’enregistrement a un but essentiellement fiscal. Toutefois, la formalité de
l’enregistrement produit un effet juridique qui consiste à donner date certaine aux
actes et conventions sous seings privés (S.S.P.), par leur inscription sur un registre dit
"registre des entrées". L’enregistrement est parmi les formalités qui donnent date
certaine aux actes S.S.P. à l’égard des tiers. En outre, la formalité de l’enregistrement
a pour effet d’assurer la conservation des actes.
Au regard du Trésor, l’enregistrement fait foi de l’existence de l’acte enregistré et de
sa date. Il constitue une présomption de validité en ce qui concerne la désignation
des parties à cet acte et l’analyse du contenu de la convention qu’il constate. Cette
présomption est valable jusqu’à preuve du contraire. Dans les rapports des parties
entre elles, celles-ci ne peuvent se prévaloir de la copie de l’enregistrement d’un
acte, établie sous forme d’un extrait des registres et documents de l’administration
pour exiger l’exécution de cet acte. L’enregistrement ne constitue ni une preuve
complète, ni même à lui seul un commencement de preuve par écrit. Par ailleurs,
l’accomplissement de la formalité de l’enregistrement n’est pas une condition de
validité des actes qui restent soumis aux règles de droit qui les régissent.
Pour les contrats de sociétés leurs droits d’enregistrements dépendent de la nature
et la valeur des apports.
a/Les apport purs et simples :
On appelle apports pur et simples les apports qui sont rémunérés par des droits
sociaux représentatifs du capital social et qui sont soumis aux risques éventuels de
l’entreprise.
Les droits sociaux sont matérialisés par l’attribution de parts sociales ou d’action ou
simplement par l’inscription dans les statuts.
Les apports purs et simples peuvent être :

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En numéraires ; objets mobilier ou immobiliers ; stock ; créances clients ; matériel ;
fonds commercial.
b/Les apport a titre onéreux :
II y a apport a titre onéreux lorsque un associé reçoit en plus de ses droits sociaux un
équivalent soustrait a l’alea social tel que :
- Une somme d’argent à payer par la société a l’apporteur
- Engagement pris par la société de payer des dettes dues par l’apporteur a un
tiers ou encore la prise en charge d’un passif grevant un apport.
Ces apports sont imposés aux droits de mutation selon la nature des biens.
En cas d’apports grevés (de dettes) de passif, les droits de mutation à payer
dépendent de l’imputation donnée au passif (dans les statuts de la société) pris
en charge par la société nouvelle.
c/apport mixte
Ce sont des apports qui sont en partie à titre pur et simple, et en partie à titre
onéreux, elles sont considérés comme effectués à titre onéreux en proportion du
passif repris par la société créée et supportent les droits de mutation
correspondants, le reste est considéré comme effectué à titre pur et simple.
Exemple :
Un associé apporte à une nouvelle société :
Un magasin évalué à : 100.000,00 dh.
Un lot de marchandises de : 50.000,00 dh.
Un crédit fournisseurs de : 50.000,00 dh.
La société prend en charge le passif commercial.
L’apport à titre pur et simple est de 100 000,00 dh.
L’apport à titre onéreux est de 50 000,00 dh.

B/Imposition des apports :


Avant l’entrée en vigueur de la loi de finances pour l’année 2021, les actes
d’augmentation de capital des sociétés ou des groupements d’intérêt économique
réalisés par apports en nature, à titre pur et simple, par incorporation des créances
liquides et exigibles sur la société, autres que celles figurant en compte courant
d’associés ainsi que par incorporation des plus-values résultant de la réévaluation de
l’actif social en cas de fusion de sociétés, étaient soumis aux droits d’enregistrement
au taux de 1%. En vue d’accompagner les sociétés dans l’effort de consolidation de
leurs capitaux propres et améliorer leur compétitivité, la loi de finances pour l’année
2021 a procédé à la réduction des droits d’enregistrement applicables aux actes
d’augmentation de capital précités de 1% à 0.5%.Ce taux est liquidé sur le montant
ou la valeur de l’apport y compris la prime d’émission ou d’apport. Toutefois, il
convient de préciser que le passif affectant les apports en nature demeure assujetti
aux droits de mutation à titre onéreux, selon la nature des biens objet desdits
apports et l’importance de chaque élément dans la totalité des apports faits à la

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société. Par ailleurs, il est à rappeler qu’au regard des droits d’enregistrement, les
opérations de fusion relèvent du régime de droit commun des apports effectués à
l’occasion de l’augmentation de capital des sociétés. Ainsi, en cas de fusion par voie
d’absorption, l’acte constatant l’augmentation du capital de la société absorbante
est soumis au droit d’enregistrement au taux de 0,5%, liquidé sur le montant ou la
valeur de l’apport, en application des dispositions de l’article 131-8° du CGI, y
compris la prime de fusion et déduction faite du passif grevant l’apport pris en
charge par la société absorbante. Si postérieurement à l’opération de fusion, il est
procédé à une augmentation de capital par incorporation de la prime de fusion,
l’acte constatant cette opération est enregistré au droit fixe de 200 DH. Lorsqu’une
opération de fusion ne donne pas lieu à une augmentation de capital, notamment en
cas d’absorption d’une filiale détenue à 100%, la base imposable est constituée par
le montant ou la valeur de l’apport effectué à la société absorbante.
Il est intéressant d’imputer le passif (Apport a titre onéreux), pris en charge par la
société, sur les apports imposés aux taux suivant :
-Les marchandises, fonds commercial (Éléments corporels), les créances clients
objets mobiliers (machines, matériels divers, mobiliers, véhicules, etc 1,5 %.
-Les Immeubles et droits immobiliers 6 %.
-Eléments incorporels du fond de commerce en général, les immeubles 6 %.
-Effets de commerce, dépôts et cautionnement 1%.
C/Les autres frais :
a- La taxe notariale : est un droit dû à l’occasion de la rédaction des actes notariés
et perçue pour le compte du Trésor.
b- -Les Actes imposables :
Sont obligatoirement soumis à la taxe :
1- les actes authentiques que dressent les notaires ;
2- les actes sous seings privés que les notaires sont autorisés à rédiger en vertu de la
législation portant organisation du notariat et pour la validité desquels la loi n’exige
aucune solennité particulière ;
3- le dépôt d’actes sous seings privés au rang des minutes d’un notaire.
- Taux applicables (Taxe notariale)
Sont soumis au taux de 0,50 % :
1- les actes de mutation, à titre gratuit ou onéreux, d’immeubles ou de fonds de
commerce (vente, donation, échange des dits biens, donation en paiement), ainsi
que la cession d’un droit de réméré portant sur les mêmes biens ;
2- les actes de délivrance de legs, de donation à cause de mort et de testament ;
3-les cessions de droit au bail ou du bénéfice d’une promesse de bail.
D-Autres frais :
On trouve ;
- Rémunération des commissaires aux compte aux apports.
Un commissaire aux apports est un commissaire aux comptes (CAC) qui exerce la
mission d’évaluation des apports en nature au capital d’une société. Sa mission est

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exercée de manière indépendante, il ne peut pas être CAC pour la même société. Le
commissaire aux apports est nommé à l’unanimité des associés à partir d’une liste
des professionnels en activité.
-Les frais de conservation foncière intéressent la constitution d’une société dans
les deux cas suivants :(Trif des droits de conservation foncière)
1/Le dépôt relatives a la constitution de la société est soumis :
Ouverture du dossier :
-Droit fixe : 1000 dh.
- Dépôt ultérieur de documents :
Droit fixe (par document) : 100 dh.
2/L’enregistrement d’un apport constitué par un bien immeuble, est soumis a un :
Droits réels ou autres :
-Droit ad valorem 1,5%.
-Droit fixe (par propriété).
-Minimum de perception 500 dh.
-Frais d’immatriculation au registre de commerce :
Le dépôt de la demande d'immatriculation au registre de commerce se fait au
niveau du Tribunal de Commerce représenté au sein du Centre Régional
d'Investissement. Cette opération coûte 350 Dh pour les personnes morales (Dépôt
des statuts : 200 Dh ; immatriculation au RC : 150 Dh) et 150 Dh pour les personnes
physiques.
-Frais de conseiller juridique et fiscal
-Frais de publicité légale : insertion dans un journal d’annonces légales et au
bulletin officiel :
Jadis la publication officielle se faisait uniquement sur le bulletin officiel. Désormais,
il est possible de publier la création sur les journaux d’annonces légales.
Toutes les sociétés commerciales doivent le faire. Pour les SA, SAS et les GIE, la
publication se fait en deux étapes : la première dans un Journal d’annonces légales
avant immatriculation au RC et la seconde dans un Journal d’annonces légales et au
Bulletin officiel après immatriculation. Pour les autres formes de sociétés
commerciales, la publication dans un Journal d’annonces légales et au Bulletin
officiel se fait après l’immatriculation au RC.
Les frais d’annonces varient d’un journal à un autre selon le nombre d’espace
acheté.
Les frais de constitution = droit d’enregistrement + honoraire du notaire
Exercice1 :
Une société en nom collectif est constituée entre trois associés HASAN, HAKIM et
ADNAN Son capital est fixé à 1000.000,00 dh divisé en 10.000 parts sociales de
valeur nominale de 100,00 dh attribuées aux associés :
HASAN = 4.000 part, HAKIM = 3000 part, ADNAN = 3000 part Les apports :
HASAN : verse en numéraire : 400.000,00 dh
HAKIM : apporte un fond commercial (clientèle, droit au bail) évalué à 200.000,00
dh, des meubles de 40.000,00 dh, et des créances – clients de 60.000,00 dh

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ADNAN : apporte un local destiné à abriter le matériel de production estimé à
300.000,00 dh, des marchandises neuves de valeur de 300.000,00 dh des dettes –
fournisseurs de 300.000,00 dh.
La société s’engage à prendre en charge le passif de 300.000,00 dh.
TAF -Calculer les droits d’enregistrement dans les cas suivants.
1ère hypothèse :
Les statuts de la société précisent que le passif de 300.000,00 dh est imputé sur le
local.
2ème hypothèse :
Les statuts de la société précise que le passif de 300.000,00 dh est imputé sur les
Marchandises.

Exercice2 :
Lors de la création d’une société, Mr tarik apporte contre remise d’actions de valeur
nominale de 100 dh , les apports suivants :
Terrain 1800000 dh ; créance-clients 200000 dh; stock de matières 500000 dh ;
dettes 500000 dh .
TAF -Calculer les droits d’enregistrement dans les cas suivants :
1ère cas: Imputation sur le terrain.
2ème cas: Imputation sur les stocks.
3ème cas : Imputation de 400000 sur les stocks et 100000 sur le terrain.
Exercice3:
Une SA a été constituée le 1/1/2017, les apports sont :
Mr X :
Fonds commercial : 15000 dh
Construction : 90000 dh
Marchandises : 18000 dh
Clients : 22500 dh
Numéraire 19500 dh
Fournisseurs 37500 dh

Autres Actionnaires :
Numéraire 322500 dh
T.A.F
Déterminer le montant des droits d’enregistrement dans le cas ou les statuts
imputant les dettes a raison de 52% sur les biens immeubles, le reste sur les stocks.

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