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Avertissement
En parallèle de cette phase d’amendement, ce projet est également envoyé à
des chercheurs (et notamment Global Chance) pour relecture et avis.
Introduction
(à écrire)
2
Partie 1
Récemment encore, André-Claude Lacoste, président de l'AS (Autorité Française de Sûreté Nucléaire)
déclarait: « Je l'ai toujours dit : personne ne peut garantir qu'il n'y aura jamais un accident grave en
France ».
La maitrise est donc toute relative et la question n’est plus de se savoir “si” une nouvelle catastrophe
se produira mais plutôt “où et quand ».
Depuis la loi (décret ?, à vérifier) de 1968, l'accident nucléaire est caractérisé par le mot
« catastrophe ». La réparation s'apparenterait davantage à celles de la réparation des dommages de
guerre qu'aux données classiques de la responsabilité civile, ce qui limite la responsabilité de l’Etat et
d’EDF. C’est d’ailleurs la seule énergie qui nécessite un classement du risque (échelle INES) comme
3
celle qui classe les tremblements de terre. Le fait qu’aucune compagnie d’assurance n’a pris le risque
d’assurer les centrales est un signe révélateur.
Amendement 1
Ajouter:
Face à ce danger potentiel, la stratégie des communicants du nucléaire est bien connue : « c’est une
industrie et une technologie comme les autres, toutes les énergies sont dangereuses… » et d’égrener
des statistiques discutables sur le nombre de morts du charbon, du pétrole et l’hydraulique, voire
même comme l’osent certains, comparer avec les accidents de la route, de l’avion, les morts de
l’alcool… Ces dernières comparaisons, au-delà du cynisme et de la malhonnêteté intellectuelle (on
compare un comportement individuel de milliards de personnes avec une catastrophe collective subie),
cela reviendraient à dire par exemple que la seconde guère mondiale est une broutille puisqu’elle a fait
moins de morts que les accidents de voiture depuis, ou que les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki
sont un détail au regard de la bataille de Stalingrad. On est tout près de la banalité du mal d’Hannah
Arendt.
Quant à la comparaison avec les autres sources d’énergie, elle procède également de la stratégie de
banalisation du nucléaire. Le nombre de victimes du nucléaire est très difficile à chiffrer car
contrairement à un accident ordinaire, elles s’estiment avec le temps et dans l’espace, et doivent tenir
compte des multiples effets secondaires, comme bien sûr les cancers. C’est pourquoi le nombre de
victimes de Tchernobyl va de 50 pour l’AIEA à….985 000 selon La New York Academy of Sciences.
Et il faudra attendre très longtemps avant de connaître le nombre de victimes indirectes de Fukushima,
si on le connaît un jour. C’est pourquoi les morts du nucléaire sont moins « médiatiques », ils
permettent moins d’images car celles ci sont hors unité de lieu et de temps. En fait nous ne sommes
pas sur le même registre et avec le nucléaire.
On franchit un seuil où la technique et les conséquences nous échappent. On peut arrêter la réaction
nucléaire mais pas la radioactivité. Contrairement aux autres technologies qui produisent également de
l’énergie, la gestion du nucléaire implique une « gestion permanente du risque permanent ». Entre la
chute d’une éolienne, une explosion dans centrale thermique à charbon ou la fusion d’un cœur de
centrale nucléaire, les conséquences ne sont pas les mêmes.
Avec le nucléaire, les accidents sont possibles tout au long du cycle complexe constituant la chaîne
d’exploitation. Ces accidents potentiels dépendent soit de la faiblesse de la technologie (pannes,
défauts de conception, usure...), soit des erreurs humaines d’utilisation (défaut de surveillance, de
qualification, de manipulation,...), soit de facteurs extérieurs pouvant impacter le fonctionnement
(incendie, sécheresse, inondation, séisme, tsunami, attentat...).
Le nucléaire détruit également le territoire : si l’on appliquait la carte des zones irradiées de
Tchernobyl sur un fond de carte de France, ce serait près d’un quart du territoire qui serait inhabitable
pour plusieurs générations, plus d’une dizaine de millions de personnes déplacées, ruinées et
gravement exposées à des risques sanitaires majeurs. Ce type de destruction ne s’est jamais produit
dans l’histoire connue de l’humanité. Selon la météo une catastrophe à Nogent-sur-Seine ou sur les
bords de la Loire provoquerait l’évacuation de la région parisienne. L’approvisionnement en eau
potable serait interrompu pour longtemps, les ⅔ des cultures céréalières de la France impropres à la
consommation…Une telle migration de 10 millions d’habitants, leurs habitations quittées, leurs
emplois perdus et l’équipement collectif de tels territoires à reconstruire ailleurs poseraient un
problème de vie insoluble au pays entier, pas seulement à la zone impactée.
Une multitude « d’incidents » et plusieurs « accidents » se sont ainsi succédés durant la courte histoire
du nucléaire civil. Leur variété démontre le potentiel risque de cette source d’énergie, chaque
4
« incident » étant susceptible de dégénérer en « accident majeur» faute d’intervention ou d’équipement
adapté.
La probabilité des risques augmente avec le vieillissement des centrales, le dérèglement climatique
(sècheresse, augmentation des risques naturels…) En France , l’eau captée pour refroidir les centrales
nucléaires équivaut, chiffre à peine croyable , à 57% des prélèvements globaux. Certes cette eau est
ensuite restituée, mais avec quelques degrés de plus. Que ce passera-t-il lorsque devra faire face à de
graves pénuries d’eau et de fortes chaleurs ?
Le nucléaire porte des risques si importants que l’humanité ne peut et ne doit pas les prendre, et que
persister dans cette voie est irresponsable.
Amendement 2
Ajout :
« On ne peut pas traiter ni guérir les irradiés. La médecine ne peut rien faire pour eux, parce qu’ils
ne sont pas atteints d’une maladie, mais se décomposent de l’intérieur à cause des dégâts causés par
l’irradiation » Osamu NISHITANI, philosophe japonais
Amendement 3
Ajout:
Il est révélateur de noter que l’Europe, qui a décidé à la suite de Fukushima de faire réaliser des audits
de sécurité sur les centrales européennes, à exclut de son champs le terrorisme. La raison en est
simple : si on l’incluait, on fermerait toutes les centrales, car aucune de celles en fonction ne résisterait
au crash d’un avion de ligne. On dépense des centaines de millions de dollars pour lutter contre le
terrorisme, mais le nucléaire en est dispensé. Où est la logique ? Réponse : la défense de l’industrie
nucléaire, quelque en soit son prix.
En 1979 un accident a eu lieu sur un réacteur de Three Miles Island aux USA pour lequel on a pu
recenser 6 causes différentes.
En 1986, à Tchernobyl, à la suite d’un exercice, le comportement du réacteur a mal été évalué. Faisant
suite à une perte totale du réseau electrique, une réaction chimique a provoqué une explosion.
En 2006 à Forsmark en Suède un réacteur a été sujet à une défaillance d’un système de secours. Ce
court circuit a généré une coupure de l’alimentation électrique de la salle de contrôle.
Automatiquement, le réacteur commença a surchauffer. Lorsque le courant fut rétabli, les techniciens
s’apperçurent qu’eils avaient repris la main sept minute avant la fusion du coeur...
En 2010 à Fukushima, suite à un tremblement de terre de force 9 suivi d’un tsunami, 4 réacteurs en
service ont été envahis par les eaux. Les groupes electrogènes de secours sont tombés en panne
entrainant l’arret du système de refroidissement des réacteurs ainsi que celui des piscines
d’entreposage des combustibles irradiés. Cet absence de refroidissement a causé des fusion partielle
des réacteurs et des barres de combustibles entrainant des dégagements radioactifs aériens et liquides
important.
Assurer le nucléaire?
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Normalement toute entreprise industrielle est assurée pour les dommages que son activité pourrait
causer à autrui. Qu’en serait-il pour le nucléaire. Les conséquences différeraient profondément selon
la nature de la cause de la catastrophe: plutôt de type Fukushima (non explosif) en cas d’accident, mais
plutôt Tchernobyl en cas d’attentats ou chute d’avion. Un journaliste rappelait récemment :
“L’inconvénient avec les experts c’est qu’ils ont moins d’imagination qu’un auteur de manga”.
Pour un accident de type Fukushima, bien que celui-ci soit loin d’être achevé, la banque Merril Lynch
avance d’ores et déjà la somme de 91 Milliards € comme estimation du seul coût des dommages qui
pourraient être réclamés par les victimes hors coûts pour la collectivité (Source : TERRA ECO mai
2011 p 47) Peut-on estimer les conséquences d’une catastrophe d’ampleur Tchernobyl à proximité de
zones très peuplées, à Nogent (région parisienne), au Tricastin (provence et côte d’azur) ? Il faut
chiffrer les pertes et indemnisations sur 30 ans, la reconstruction…
Appliquons la carte de Tchernobyl et selon l’endroit l’ensemble des dommages va se situer dans… les
2 000 à 8 000 milliards d’euros…alors que la responsabilité de l'exploitant est limitée par la loi
française à 91,5 M€1. Au delà de cette stricte obligation juridique, l’auto assurance d’EDF est une vue
de l’esprit, ses fonds propres ne représentent qu’au plus 5% des dommages à couvrir (et que vaudrait
ce capital après une catastrophe majeure ?). L'état français assureur en dernier ressort ? Il a limité sa
responsabilité obligatoire par la loi et la convention de Bruxelles (France 210 M€ et la solidarité
européenne (300 M€). Pourrait-il aller au delà ? C’est impossible : le sinistre représente entre le
double et le triple de sa dette actuelle et qui prêterait de telles sommes à un état face à un tel problème.
Donc en fait personne ne serait indemnisé au delà de sommes minimes de secours immédiat: des
millions de gens, en plus d’avoir de graves risques (y compris mortels) de santé, devraient faire face à
une ruine totale, à devoir émigrer pour beaucoup d’entre eux car la France elle-même n’a pas fait face
à de tels déplacements de population permanente depuis des siècles (et encore). C’est 10 fois la
“migration” des français d’Algérie et qui s’est opérée sur une métropole parfaitement apte à les
recevoir. Rien à voir avec un accident de voiture Monsieur Allègre.
Quel serait le coût d’une telle assurance ?
C’est un exercice virtuel : aucun consortium au monde aujourd’hui ne couvrirait entre 2 et 4 000
milliards d’euros de sinistres, surtout avec une probabilité aussi difficile à établir. Puisqu’il y a eu 2
catastrophes majeures en 25 ans et que la France compte 58 réacteurs, la prime annuelle demandée ne
peut guère être inférieure à 2% du montant du sinistre le plus grave estimé (1 occurrence en 50 ans):
soit entre 40 et 160 milliards d’euros de prime d’assurance. Pour 400 TWh de production nucléaire, la
prime moyenne serait de 25 centimes par KWh (entre 10 et 40).
Pourtant rouler sans assurance est de la délinquance … pour un jeune sur une mobylette, pas pour une
grande industrie modèle de la France qui peut, avec le support d’une très large partie de la classe
politique s’exempter des devoirs qu’elle exige de ses citoyens (et qu’elle réprime sans faiblesse).
C’est donc l’ensemble de la population française qui prend ce risque sanitaire et économique de ruine
personnelle le plus souvent insurmontable et garante d’une grande pauvreté à venir, de maladie grave
longue, douloureuse, voire mortelle, de souffrance affective devant l’état de ses proches et enfin
d’impuissance probable à surmonter une telle épreuve.
Qu’une telle situation apparaisse en temps de guerre fait l’objet d’une réprobation universelle et que
n’a-t-il été écrit sur les “horreurs de la guerre”. Pourquoi faudrait-il alors en temps de paix et de
prospérité prendre un risque similaire ?
1
De ce point de vue il fait meilleur être allemand, l'état obligeant ses exploitants à se couvrir à
hauteur de 2 500 M€ par accident
6
IR2 Le traitement des déchets est maîtrisé
Vers 1960, on nous disait que le problème des déchets allait être assez rapidement résolu. Un demi
siècle plus tard, le problème reste entier. Méfions nous de la croyance aveugle en la toute puissance
de la science.
Amendement 5/ Ajout
Les monarchies et les religions, malgré leurs nombreux défauts, nous ont légué de palais, des
châteaux, des cathédrales. Notre civilisation technicienne du XX siècle et du jetable nous léguera ses
déchets. Et comble de l’ironie, les seuls durables seront les déchets nucléaires. Pas de quoi être fiers !
Comment trouver un lieu sûr de stockage pour une durée quasi éternelle à l’échelle de l’Humanité ?
En France, le nucléaire produit 7000 tonnes uranium appauvri et 1000 tonnes de combustibles irradié
/an. Selon le type de déchet, cette période va de quelques secondes à ….480 000 ans. Actuellement en
France, il y a (X…) tonnes de déchets radioactifs de longue durée dont le stockage est envisagé en
surface, en sub-surface ou en profondeur par enfouissements. Certains déchets sont aujourd’hui
exportés, avec un statut usurpé de matériau encore exploitable, dans d’autres pays.
Amendement 6
Ajout
Le documentaire « le Cauchemar du nucléaire" de Laure Noualhat et Eric Guéret dénonçait le
mensonge d’EDF ( qui a vainement essayé de faire interdire ce film) qui disait que 96% de déchets
sont recyclés ( Aréva aime se présenter comme une entreprise de recyclage) et rappelait que près de
13 % des matières radioactives produites par notre parc nucléaire dorment quelque part au fin fond de
la Sibérie. Précisément dans le complexe atomique de Tomsk-7, une ville secrète de 30 000 habitants,
interdite aux journalistes. Là-bas, chaque année, depuis le milieu des années 1990, 108 tonnes
d’uranium appauvri issues des centrales françaises viennent, dans des containers, se ranger sur un
grand parking à ciel ouvert.
Les principales questions posées par le stockage géologique concernent la sécurité (chocs sismiques,
corrosions des containers, surveillance infinie,...), ainsi que le coût estimé par l’ANDRA à 35 milliards
d’ici 2125 ( !) pour le seul site de Bure et comprenant : réalisation du stockage, exploitation,
fermeture, surveillance, démantèlement des installations de surface, impôts et taxes sur cette durée. Et
comment garder la mémoire de ce stockage pendant des centaines de milliers d’années ?
Construire une pyramide au dessus d’une mine de stockage a ainsi été sérieusement envisagée...
Le problème que se posent aujourd’hui les ingénieurs de stockage est la suivante : comment signaler
un site, pour que la mémoire de la dangerosité du lieu demeure de façon quasi éternelle ?
On est donc bien loin de l’engagement qui était celui des premiers défenseurs du programme nucléaire
de régler « rapidement » le problème des déchets. On sait maintenant qu’il n’en est rien. Les déchets
nucléaires représentent certainement le cadeau empoisonné le plus lourd que nous allons léguer aux
générations futures.
7
IR3 Le nucléaire permet notre indépendance énergétique
Initialement autonome, la France a aujourd’hui exploité ses mines d’uranium jusqu’au dernier filon,
laissant un vaste parc de 1200 sites chargés de résidus radioactifs.
Aujourd’hui, on importe tout l’uranium nécessaire au nucléaire. 1/3 vient du Niger, où l’on voit affluer
les concurrents de tous les pays. Les 2/3 restants proviennent d’un nombre limité de pays : USA,
Canada, Australie, Kazakhstan notamment.
Cette dépendance à l’uranium est à rapprocher de la dépendance au pétrole. Comme pour le pétrole,
l’uranium est beaucoup plus concentré au niveau géopolitique que le charbon que l’on trouve partout
dans le monde. Le risque de conflit lié à son exploitation est par conséquent beaucoup plus important
qu’avec d’autres sources d’énergie.
Comment dans ces conditions peut-on parler sans rire d’indépendance énergétique ?
Les ressources de ce minerai étant restreintes, le nucléaire mondial qui en consomme 65.000
(source ?) tonnes par an est ainsi condamné à la panne sèche dans un délai, suivant les experts et le
nombre de réacteur construit durant cette période variant de 30 à 80 ans ou plus (Comme d’habitude,
en spéculant sur de nouvelles techniques aléatoires, les acteurs donnent des chiffres parfois plus
élevés). La durée de vie d’une centrale étant estimée à un maximum de 60 ans, faute de combustible,
nous vivons donc les dernières années de construction des centrales, loin de la mythique « renaissance
du nucléaire » assénée.
Par ailleurs, en pariant comme toujours sur la technologie, (on a vu ce que cela a donné pour les
déchets ) ces acteurs nous disent que dans 20, 30,50 ans…avec la 4 ème génération de réacteurs, ont
utilisera que (5% de combustible recyclé :xxx à vérifier) et que l’on aura donc du combustible pour
des centaines d’années. Mais ce combustible serait du plutonium, pouvant être utilisé directement pour
la fabrication d’armes nucléaires…( vérifier ce point)
Remarquons que dans le nucléaire tout ou presque est importé : le combustible de base mais aussi
l’acier nécessaire à la construction des réacteurs, le gaz nécessaire au fonctionnement des réacteurs en
période de pointe, jusqu’à la licence d’exploitation de la filière PWR de Westinghouse venue des
USA.
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IR4 « Le développement de la technologie permettra de dépasser les problèmes
actuels du nucléaire»
En passant d’une génération à une autre, l'industrie nucléaire, cherche à donner l'impression qu’une
progression technologique permanente va permettre à terme de régler tous les problèmes inhérents au
nucléaire : Sécurité, déchets, combustible.
Sur la sécurité, l'EPR, centrale dite de "troisième génération", est présentée comme apportant le
niveau maximal de sécurité possible notamment avec un double confinement qui isolerait la centrale
aussi bien s’il survient un incident à l’intérieur (fusion du cœur de la centrale) qu’à l’extérieur (crash
d’un avion)2. Cette sécurité maximale de l’EPR mise en avant par ses commerciaux est contestée par
beaucoup ( XXXà étayer). De plus, la durée de vie de ces nouvelles centrales permettrait de passer de
30 à 60 ans entre les 2e et 3e générations.
Mais cela signifie aussi que les 58 réacteurs actuels - de 2e génération - qui ne sont donc pas équipées
de ces nouveaux dispositifs de sécurité, présentent des risques importants reconnus…d’autant que les
exploitants souhaitent prolonger leur durée de vie initiale ce qui accroit encore les risques. "C'est
comme si vous disiez que les immeubles parisiens qui ont plus de 20 ans devaient être détruits"
Déclarait H.Proglio à propos de Fesseinheim, dans une comparaison douteuse).
Sur les déchets, l’illusion de les réutiliser comme combustible s’est révélée chimérique.
Le MOX (nouveau combustible dérivé du plutonium) n’a qu’une utilisation limitée et présente une
dangerosité plus grande dans sa fabrication et son utilisation.
Les projets de 4e génération qui devaient s’appuyer sur la surgénération (explication) avec
Superphénix - aujourd’hui en démantèlement - ont été abandonnés après avoir coûté plus de 6
milliards d’euros (XXX vérifier et sourcer)
Quant au projet ITER de fission, qui permettrait, vers la fin du XXI siècle, une production quasi
infinie d’énergie , coûtera au bas mot 15 milliards pour ne jamais produire d’électricité. …voir IR
suivante
2
L’EPR rend également possible la récupération du cœur en bas de la cuve de percement couplée à
l’installation d’un réservoir d’eau pour un refroidissement passif en cas d’arrêt des pompes du circuit
primaire et met en place des recombineurs d’hydrogène à l’intérieur de l’enceinte pour éviter les
explosions.
9
IR5 Il n’y a pas de risque de « perméabilité » entre nucléaire civil et militaire.
« La perméabilité entre le nucléaire civile et militaire, elle existe :Le nucléaire, c’est la bombe ! »
selon le porte-parole d’AREVA jacques Emmanuel Saulnier. (Citation à retrouver précisément)
L’uranium enrichi et le plutonium 239 sont des composants indispensables tant pour le nucléaire civil
que pour la bombe atomique.
Le nucléaire militaire a effectivement précédé le nucléaire civil. Plus de 20 ans avant la première
centrale, la première bombe appelée « little boy » , lancée sur Hiroshima le 8 août 1945, était
composée d’uranium 235 dit « enrichi ».
Par la suite pour fabriquer la bombe, on a utilisé aussi du plutonium 239 qui peut être extrait d’un
réacteur civil.
La séparation entre le nucléaire civil et militaire est donc toute relative, on peut faire une bombe
uniquement avec le plutonium produit par les réacteurs ou bien à partir de l’uranium enrichi produit
par les réacteurs de recherche. Le pays disposant d’une centrale nucléaire détient de fait un composant
déterminant pour fabriquer l’arme nucléaire. Les acteurs du nucléaire en ont d’ailleurs conscience car
ce sont les premiers à dire que « le nucléaire ce n’est pas pour tout le monde ». Au-delà du fait qu’ils
ne peuvent pas toujours contrôler qui travaille sur le nucléaire, ils confirment qu’ils participent à
l’extension de la fracture nord/sud en réservant une technologie aux pays riches.
Amendement 7
Supprimer la dernière phrase
Signalons que les deux zones d’extrême tension internationale que sont l’Iran et Israël d’une part, et
de Pakistan et l’Inde de l’autre, sont d’autant plus dangereuses que la menace nucléaire y est très
présente. ( XXXX donnée à vérifier)
Et lorsqu’on réalise que la France négociait il y a peu avec la Libye de Kadhafi pour lui vendre une
centrale nucléaire….
10
IR6 Le nucléaire permet de lutter contre le dérèglement climatique
Cette « découverte » mise en avant par les pro-nucléaires n’a été faite que récemment, bien après la
mise en marche du nucléaire civil. Bel effet d’aubaine. C’est en partie vrai : une centrale nucléaire
dans sa phase d’exploitation ne dégage que peu de CO2, beaucoup moins que du charbon, du gaz ou
du pétrole. Mais une véritable analyse du cycle de vie (ACV) doit tenir compte de l’amont et de
l’aval3. Donc de l’extraction de l’uranium, le transport, la construction de la centrale, le stockage des
déchets pendant des milliers d’années, du démantèlement. Les ACV disponibles ont été faites pour la
plupart par des acteurs du nucléaire et les chiffres varient de 1 à 10 : de 5 à 56 grs de CO2 par KWh.
Difficile donc d’avoir un avis tranché sur cette question. Il est effet préférable de marteler que « le
nucléaire est une énergie propre car elle ne dégage pas de CO2 » et d’enfumer son interlocuteur dans
un débat d’expert où les données sont difficilement vérifiables.
Tout en considérant que la lutte contre ce réchauffement est un objectif de toute première importance,
nous pensons qu’il est préférable et plus efficace de s’attaquer aux principales sources de réduction de
CO2 : la sobriété, l’éfficacité, les transports, l’isolation des bâtiments, la relocalisation…car l’abandon
du nucléaire, qui ne pèse que pour 6% de l’énergie primaire et 2,5% de l’énergie finale mondiale, ne
pèserait que très peu dans l’augmentation des GES. (Environ 3%, variable selon les sources de
substitution utilisées)
Amendement 8
Supprimer les 3 derniers paragraphes depuis « difficile » jusqu’à « et combien coûterait-il ? »
En France l’essentiel des gaz à effet de serre sont produits par les transports (26 %), l’agriculture (19
%) l’industrie (20 %) et l’habitat (19 %) ; la production de l’électricité ne pèse quand à elle que pour
13% (source Réseau Action Climat France). Il serait donc beaucoup plus efficace pour lutter contre
les gaz à effet de serre de s’attaquer prioritairement à ces trois ou quatre secteurs plutôt que de vanter
les bienfaits climatiques du nucléaire au détriment des réacteurs fossiles thermiques classiques.
Le recours au nucléaire et la lutte contre le dérèglement climatique sont donc indéniablement deux
enjeux différents et le nucléaire ne contribue à réduire les gaz à effet de serre que de façon très faible.
3
Un chercheur de l’Université de Singapour, Benjamin Sovacool a fait la synthèse de 103 recherches
scientifiques publiées à ce jour pour déterminer l'impact de l'énergie nucléaire au niveau des émissions de CO2.
Sa conclusion indique que les centrales nucléaires sont responsables en moyenne de l'émission de 66 grammes (
56 ? à vérifier) de CO2 par kilowattheure, soit 8 à 15 fois moins que les centrales thermiques à combustibles
fossiles (selon leur rendement énergétique), et 8 fois plus que l'éolien. . J.M. Jancovici, polytechnicien et l’un
des rares écologistes convaincus et pourtant partisan du nucléaire, part dans ses calculs sur une base de
5grs/KWh, chiffre fourni par…EDF (, Le jaune et le rouge Mai 2000, J.P. Bourdin directeur.environnement
EDF). Mais pour J.M. Jancovici, le réchauffement climatique est la mère de batailles et le reste est secondaire.
11
IR7 Le nucléaire est une énergie à un coût très faible !
Le Kwh est facturé en France à l’utilisateur final 25% de moins que le coût moyen de l’électricité en
Europe.
Cette donnée est utilisée pour dire que le coût de l’électricité nucléaire est inférieur aux autres sources.
Mais ce coût facturé ne veut pas dire grand chose car il résulte d’un choix politique qui n’est pas
forcément corrollé avec les coûts de production. Ce coût de production du Kwh nucléaire en France
est estimé par EDF à 4,2 centimes le Kwh (vérifier et sourcer). C’est du moins le prix auquel il va le
revendre à ses concurrents à la suite de la loi européenne Nome.
Mais appelons d’abord que le coût de la production électrique ne rentre que pour le tiers dans le coût
final (les deux autres tiers sont les coûts de diffusion, distribution, investissement, recherche…) Toutes
différences à la production devant donc être divisées par trois au final.
En fait, il est très difficile de connaître le coût exact du Kwh issu de l’énergie nucléaire : Les liens
financiers entre les différentes structures juridiques qui gèrent le nucléaire (l’Etat, AREVA et EDF)
sont opaques. EDF et AREVA sont à la fois très liés à l’Etat tout en revendiquant dans le même temps
une autonomie dans la gestion de leurs choix industriels.
Aucune de ces structures n'intègre la totalité des coûts d’investissement initiaux, de recherche, de
démantèlement, de stockage des déchets, ou d’assurances.
Les coûts d’investissements initiaux : le parc a été financé essentiellement par des fonds
publics (178 milliards d’euros), et considéré comme amorti au ¾ initialement sur 30 ans.
Les coûts de recherche : estimés à XXXX
Le coût du démantèlement : varie de 30 à 150 milliards selon les sources (XXX à préciser)
Le coût de stockage des déchets : varie de XXXX
Coûts auquel si on veut être complet rajouter le coût de l’assurance (voir amendement en
annexe)
Contrairement aux autres industries, il est donc très difficile de chiffrer en détails les coûts de cette
filière. Comment chiffrer un coût de « stockage sur 100 000 ans » ou le coût d’une assurance en cas
d’accident nucléaire alors que même les coûts du démantèlement sont sujets à controverse ? Le
nucléaire est bien aussi sur ce plan une activité « pas comme les autres »
Mais les fourchettes données ci-dessus nous permettent d’affirmer sans risque que le coût actuel est
très largement sous-estimé. (Celui ci va d’ailleurs fortement augmentée pour le consommateur dans les
années qui viennent car EDF et Aréva sont dans une situation financière dramatique.)
Si l’on comptabilisait l’ensemble des coûts liés au nucléaire qui sont à ce jour laissés aux
contribuables ou aux générations futures, le nucléaire serait donc une énergie très chère.
Partie à compléter:
Concernant les autres énergies, le prix du Kwh est estimé pour l’éolien à 5,3 Ceuros , X euros pour le
solaire, 6,5 Ceuros que la biomasse (6,5 Ceuros) , X euros pour le Gaz, X euros pour le charbon
(ADEME / source à vérifier)
12
Amendement 9
Ajouter
En juillet 2000, un rapport ( à sourcer) réalisé par le CEA, Charpin et B. Dessus à L.Jospin alors 1er
Ministre, concluait que quelque soit le scénario adopté : arrêt du nucléaire, déduction drastique ou
poursuite, l’énergie électrique était vouée à augmenter assez fortement, mais dans des proportions
proches quelques soient les modes énergétiques utilisées. Certes la transition énergétique de sortie du
nucléaire demandera forcément de gros investissements, notamment dans les renouvelables et
l’efficacité énergétique, mais si l’on reste dans le nucléaire, les travaux de rénovation d’un parc
nucléaire vieillissant et les démantèlements seront aussi extrêmement coûteux.
En Allemagne, qui vient en mai 2011 décider de sortir du nucléaire d’ici 2022, une étude de début
2011 du Wuppertal Institut commandée par le gouvernement du Land de Rhénanie du Nord
Westphalie (18 millions d'habitants) confirmait qu'une sortie rapide du nucléaire n'aura qu'une
répercussion minime sur le prix de l'électricité (25€ par an).
Par ailleurs, la nécessaire centralisation de la production de l’électricité qui réparti sur seulement 19
sites la production, nécessite la mise en place et la gestion d’un important réseaux de lignes à hautes
tension, émettrices de rayonnements electro-magnétique présentant des risques sanitaires et dévoreur
d’énergie pour compenser la perte occasionnée par les longues distances parcourues.
13
IR8 L’arrêt du nucléaire, c’est 200 000 chômeurs de plus
L’industrie nucléaire emploierait aujourd’hui environ 100 000 personnes en direct ( 23 000 à EDF, 55
000 au CEA et AREVA 20 000 sous traitants), et 100 000 autres indirectement « liés au tissu
industriel autour des centrales » (sources EDF et les pouvoirs publics, à préciser si possible). D’où ce
chantage habituel à l’emploi, souvent relayé hélas par les organisations syndicales.
Amendement 10
Suppression de « souvent »…jusqu’à « organisation syndicales »
Mais le nucléaire est une industrie très technique et centralisée et donc très économe en emploi
comparativement à la quantité d’énergie produite. Une centrale nucléaire dans sa phase de
fonctionnement n’emploie que 250 personnes.
Sans rentrer dans une analyse comparative forcément complexe des emplois générés à production
égale de KWh par type d’énergie, le bon sens devrait nous permettre de dire qu’une production en
unités de taille modeste , décentralisée et à productivité moindre devrait demander plus d’emplois. On
est à peu près dans le même cas de figure que pour l’agriculture bio ou paysanne par rapport à
l’agriculture intensive.
Ce sentiment est confirmé par exemple par une étude du WWF France réalisée en 2008 qui
chiffrait à 684 000 emplois les besoins d’une autre énergie avec les mesures
d’accompagnement qui permettraient de baisser les GES de 30% d’ici 2020.
L’Association Négawatt de son coté a chiffré à 700 000 emplois supplémentaires environ les
besoins d’application de son scénario.
En Allemagne, on estime que 340 000 emplois ont été créés ces 10 dernières années dans le
domaine des renouvelable et de l’efficacité énergétique à la suite de la volonté de sortir du
nucléaire.
En échange de l’EPR de Flamanville et de ses 5 milliards d’euros, on aurait pu produire
d’avantage d’électricité et créer 15 000 emplois pérennes et non délocalisables dans le Grand
Ouest.( Etude réalisée par « Les 4 vents du Cotentin » en 2006)
Par ailleurs, les emplois créés présenteront des conditions de sécurité au travail sans commune mesure
avec celles existantes aujourd’hui pour les travailleurs du nucléaire dont X% sont des précaires et
travaillent dans des entreprises sous-traitantes.
Quant aux travailleurs spécialisés dans le nucléaire, le démantèlement des centrales et la gestion des
déchets devraient leur garantir du travail pendant pas mal de temps.
Loin de détruire des emplois, l’arrêt du nucléaire permettra donc au contraire de créer massivement
des emplois supplémentaires tout en supprimant la dangerosité actuelle.
Amendement 11
Un grand plan de reconversion des salariés actuels du nucléaire, piloté par l’Etat, sera mis en œuvre
afin que les salariés actuels s’orientent vers le démantèlement et la création de nouvelles formes
d’énergie.
Si la transition énergétique envisagé ne permet de reclasser et / ou de former les salariés actuels du
nucléaire, l’Etat maintiendra leur salaire actuel jusqu’à la retraite
14
IR9 Le nucléaire est une technologie « transparente » et « démocratique »
« Dans le nucléaire, toute objection était rejetée comme obscurantiste, toute velléité de contrôle
démocratique et populaire écartée sous prétexte que la complexité technique de la question n’était à
la portée que des spécialistes. Dès le départ, l’option nucléaire s’annonçait incompatible avec la
démocratie ». André Gorz, Ecologie Politique, 1975
Le nucléaire, contrairement à toutes les autres industries qui produisent et fournissent un bien public
essentiel, ne fait pas partie de l’espace public.
Ni les citoyens, ni les politiques, ni les médias n’ont accès à une information plurielle et transparente.
Qualifier de démocratique une industrie dont la complexité et la dangerosité rend impossible un
véritable débat citoyen est une gageure.
L’usager est de fait contraint à abandonner toute forme de contrôle au profit d’une autorité d’expert.
Historiquement le nucléaire civil vient du nucléaire militaire, d’où cette culture du secret. Certes,
beaucoup d’organismes nationaux et internationaux ont été mis en place ainsi que des responsables de
communication dans les firmes nucléaires pour contrer cette critique.
Mais les Etats contrôlent fortement ces lieux et organismes et la transparence s’arrête toujours au
secret d’Etat ou simplement commercial.4
Par ailleurs les autorités de contrôle sont loin d’être indépendantes. L’ASN (Autorité de Sureté
Nucléaire) – dont le rôle est XXXX - est financée6 est grande partie par ceux qu’elle est censée
contrôler en toute objectivité : la CEA, EDF et AREVA.
On notera également la grande indépendance des gestionnaires de centrale, libres de classifier eux-
mêmes leurs propres accidents et incidents sur l’échelle INES.
Enfin, il est très difficile pour les militants et associations de jouer un véritable rôle de contrepouvoir.
Des peines de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende sont prévus pour ceux qui dérogeraient à ce
devoir de secret.7
4
L’Arrêté du 24 juillet 2003 « relatif à la protection du secret de la défense nationale dans le domaine de la
protection et du contrôle des matières nucléaires » détaille en article 1 « les renseignements, procédés, objets,
documents, données informatisées ou fichiers devant faire l’objet d’une classification et de mesures de
protection destinées à restreindre leur diffusion ».
5
Les études fournies mettent essentiellement l’accent sur l’intérêt financier et les créations d’emploi pour
remporter l’adhésion des collectivités locales
6
XXXX chiffres et % + source
7
A noter les perquisitions dans les ordinateurs de XX en XXX + Greenpeace…
15
Fort heureusement, des organismes indépendants et militants comme la CRIIRAD (laboratoire
indépendant), Greenpeace, Sortir du Nucléaire, Global Chance et d’autres, s’investissent aux côtés des
citoyens pour informer, sensibiliser, interpeller, agir (voir liste des sites en annexe / à faire).
16
IR10 Le nucléaire, c’est l’avenir grâce à la fusion ( ITER)
D’après Robert Sené8, la fusion9 est un rêve, c’est l’éternel rêve humain d’obtenir une énergie
abondante et quasi gratuite.
«Depuis 40 ans, à chaque nouvelle échéance de demande de crédits, la communauté de la fusion
thermonucléaire nous annonce que ça marche et qu'une machine produisant plus d'énergie qu'elle
n'en consomme sera opérationnelle dans 25, 30, 50 ans».
1) ITER mobilise trop d’investissements pour un résultat inconnu et dont le terme a toujours été
repoussé depuis longtemps, la dernière estimation est de 2060…c'est-à-dire dans 50 ans.
2) Il faut utiliser du tritium radioactif.qui est très dangereux, une dose de 1 mg est mortelle et il y en
aura 2 kg dans le réacteur, soit de quoi tuer 2 millions de personnes.
3) Les réacteurs sont aussi dangereux au niveau de la radioactivité que ceux utilisés dans la
technologie de la scission ; Les neutrons, en passant à travers les structures, vont activer tous les
matériaux, créant de très importantes quantités de radioéléments de période plus ou moins longue.
4) De plus les rayonnements émis (rayonnement de freinage entre autre) usent très rapidement la
paroi intérieure de l'enceinte (environ 5 cm par an) ce qui forcera à en changer chaque année une
portion qui constituera un volume important de déchets de très haute activité. La radioactivité des
murs et du dispositif et des matériaux de construction produiront 40 000 tonnes de déchets nucléaires
qui auront une durée de vie de l’ordre du millier d’années. Une fois le réacteur arrêté, il ne sera pas
démontable avant plusieurs siècles. Comme on peut le constater ce type de réacteur, présenté par ses
promoteurs comme « écologique » (!!!), sans déchets radioactifs (pas de "cendres" contenant des
produits de fission) va produire une nuisance radioactive au moins égale, si ce n'est plus importante,
que les réacteurs actuels,
Au niveau accident le lithium liquide (qui est le fluide caloporteur), n'est guère plus réjouissant que le
sodium liquide sur le plan des risques de combustion, et il libèrerait dans l’atmosphère une quantité
importante de produits radioactifs…
8
Robert Sené. Professeur au Collège de France, membre du GSIEN - Gazette nucléaire n°119/120 en 1992
9
La fusion à l’inverse de la fission où l’on casse des atomes avec des neutrons pour produire une énergie consiste à l'inverse à
rapprocher suffisamment deux atomes légers pour qu'ils puissent s'interpénétrer et en faire un plus gros.
On va donc mettre autour de l'enceinte un matériau qui va récupérer sous forme de chaleur l'énergie cinétique des neutrons,
pour en faire ….de la vapeur...
17
IR11 Le nucléaire est une réussite industrielle et économique
Amendement 11
L’autre raison pour laquelle le courrier international se demande s’il n’y aurait pas un grand retour du
nucléaire c’est le débat sur les gaz à effet de serre. On peut lire : « l’AIEA a calculé que pour parvenir
à baisser de moitié le niveau des émissions entre 2010 et 2050, il faudrait construire 32 réacteurs
chaque année durant cette période, soit quelques 1280 unités. Avec à terme, une « économie » de CO²
de 6 % ! » quel gâchis tripler le nombre de réacteurs nucléaire pour réduire les émissions de seulement
6 % alors que les principales causes sont les transports.
Mais le Courrier s’empresse d’ajouter : « peut-on vraiment construire tous ces réacteurs ? » et rappelle
qu’il faudra pour exploiter toutes ces centrales produire de plus en plus d’uranium alors que son
extraction est de plus en plus difficile : il faut creuser de plus en plus profond et la qualité de l’uranium
ne cesse de baisser, sans parler de la disparition annoncée de la ressource. Le Courrier conclut par :
« la filière nucléaire prise de bout en bout, va finir par dégager autant de gaz à effet de serre qu’une
centrale à gaz classique »
Autre obstacle, il est sidérurgique, pour la fabrication du cœur des réacteurs les exploitants dépendent
d’un seul fournisseur, le seul capable de couler des lingots d’acier de 600 tonnes tout d’une pièce :
Japan Steel Works. Malheureusement il ne peut produire que quatre lingots par an ! Même si JSW
prévoit de tripler la production d’ici 2011, on voit mal comment on pourrait fournir la demande de 200
réacteurs….
Dans tous les cas la dépendance du nucléaire vis-à-vis de l’industrie carbonée est patente, ce qui
signifie que si on s’attaque à cette industrie pour réduire les gaz à effet de serre forcément on
s’attaquera à l’industrie nucléaire.
18
Partie 2
Sortir du nucléaire !
19
Prendre la décision de sortir du nucléaire !
A la lumière des réponses aux 11 idées reçues précédentes, le minimum à exiger vis à vis des
responsables politiques est de mettre en débat public cette question avec l’ensemble de la population
afin d’y apporter une réponse. Plusieurs méthodes de consultations permettant existent et permettraient
un bel exercice de démocratie.
Celui sur la Constitution européenne, plus complexe à bien des égards, a bien mobilisé nos
concitoyens, nul doute qu’un débat sur la transition énergétique les impliquera encore plus. Il faudra
bien sûr veiller à ce que les résultats ne soient pas par la suite bafoués comme ce fut le cas pour cette
Constitution.
Amendement 12 : Ajout
Le mouvement Utopia se positionne donc clairement en faveur d’un référendum citoyen sur un
scénario de transition énergétique qui inclurait une sortie du nucléaire.
Le référendum citoyen, organisé dès que possible, garantirait que la décision prise ne soit remise en
cause au gré des éventuels changements de majorité.
Est-il nécessaire de rappeler que ce débat n’a jamais eu lieu et qu’en fait nous subissons les décisions
d’un petit groupe d’experts et de hauts fonctionnaires de monoculture technicienne, dont les
responsables politiques ne servent que de relai ?
Nous apportons nos premières contributions à ce débat avec ce livre.
Au-delà des querelles d’experts ou idéologiques, si nous examinons tout simplement les avantages et
les inconvénients de l’énergie nucléaire civile, les conclusions nous semblent évidentes :
Amendement 14 / Ajoût :
Pour le nucléaire militaire, le respect de l’humanité devrait conduire les Etats à la dénucléarisation
totale dans les délais les plus brefs, mais ce sujet ne rentre pas dans le champ de ce livre.
20
Les avantages mis en avant par les défenseurs du nucléaire sont principalement le coût,
l’indépendance énergétique et le fait que cette énergie serait « décarbonnée » (après avoir
vainement tenté de la faire passer pour renouvelable, ce qui était bien sur une aberration).
Or pour le coût, nous avons vu qu’il n’en était rien. Bien au contraire, si l’on inclut ce que l’on
paye en tant que contribuable ou que l’on lègue aux générations futures, le coût du nucléaire
est sensiblement plus élevé que les autres sources d’énergies.
Pour l’indépendance énergétique, c’est encore pire, on est dans le déni de réalité.
Quand à l’aspect décarbonné, si ce n’est pas entièrement faux cela demande à être fortement
relativisé.
Ces avantages supposés sont donc mensongers ou très relatifs.
Les conclusions s’imposent donc d’elles même lors ce que l’on fait cette simple balance entre les
avantages annoncés, pour la plupart parfaitement contestables, et les inconvénients, qui sont eux,
incontestables. On est parfaitement en droit de se dire « Tout cela pour cela ? », tant de risques pour
économiser, uniquement à court terme, un peu d’argent et peu de CO2 ?
21
En France, il est possible de sortir du nucléaire !
En France, cette question a longtemps été taboue dans les milieux dits « responsables ». Encore en
2008, le Grenelle de l’environnement n’a pu se tenir qu’à la condition de ne pas aborder la question du
nucléaire. Les associations de protection de l’environnement et les écologistes qui se battent depuis
maintenant 40 ans pour cette sortie, ne sont jamais parvenus à ébranler les certitudes des décideurs,
même lorsque certains de ces écologistes participaient à des gouvernements et malgré les fortes
réticences d’une grande partie de nos concitoyens pour cette énergie.
Le simple fait de poser cette question vous reléguait parmi les archaïques, les obscurantistes
forcément ennemis de la science et du progrès, peureux des évolutions du monde, « forcément »
positives. Il est significatif de constater que le vocabulaire employé est souvent le même : « Faut-il
avoir peur du nucléaire ? » Ce qui laisserait sous-entendre que les partisans du nucléaire seraient des
courageux…
Pour les acteurs du nucléaire, combattre les oppositions de la population est à la fois un problème de
communication (il faut expliquer à ces grands enfants un peu immatures que leurs réticences sont
infondées) et de répression (résister aux actions des activistes). Cela rentre pour ces acteurs dans le
champ de la gestion des risques, dont ils se targuent d’être des spécialistes. Certes Tree Milles Island,
Tchernobyl ou les attentats du 11 septembre avaient ébranlé quelques certitudes, mais la réponse était
toujours la même : l’enseignement de ces accidents va nous permette de renforcer notre sécurité, soyez
rassurés.
Et puis l’accident de Fukushima, statistiquement quasiment impossible dans un pays
technologiquement développé, est arrivé et enfin les positions et propositions de ceux qui contestent le
choix inéluctable du nucléaire deviennent audibles. Pas encore à droite, productiviste par nature et
dont le chef des ventes d’Aréva ou d’EDF n’est autre que le président de la République lui même.
Mais au-delà des écologistes, beaucoup de partis ou d’organisations de gauche défendent maintenant
le choix de la sortie de nucléaire. La gauche dite de gouvernement accepte que l’on en débatte, et l’on
peut penser que les syndicats comme la CGT, lorsqu’ils auront la preuve que les renouvelables et les
économies d’énergie dégageront beaucoup plus d’emplois que le nucléaire, modifieront leur position.
(à l’instar d’IG.Métal en Allemagne).
Il est donc plus que temps, enfin, d’introduire de la démocratie sur ce sujet qui concerne la vie
quotidienne et la sécurité de nos concitoyens. L’énergie étant au cœur des choix de société, c’est un
sujet éminemment politique, que les experts et les scientifiques doivent éclairer mais certainement pas,
comme c’est le cas à ce jour, confisquer.
Amendement 17:
Ajouter le texte ci-dessous :
Dans la première partie de ce livre, nous avons voulu examiner les arguments avancés par les partisans
du nucléaire, en les « déconstruisant » ou en les relativisant. Mais une fois ceci fait, même en étant
globalement d’accord avec nos réponses, on peut légitimement penser qu’en France notre niveau de
dépendance à cette énergie est tel, que, comme un drogué, il va être impossible ou très difficile de s’en
sortir.
Nous allons voir que c’est à la fois vrai et faux.
Vrai parce que cela va demander une remise à plat de notre politique énergétique, des mesures
d’accompagnement fortes pendant la phase de transition, des changements de certains comportements
individuels et collectifs, et surtout, denrée rare, du courage politique.
22
Faux car la plupart des pays, y compris les pays dit développés bénéficiant d’un bon confort
énergétique, n’ont pas recours à cette énergie. Faux parce qu’il existe de nombreuses autres manières
de produire de l’électricité, et parce qu’il existe des scénarii alternatifs. Faux, parce ce qu’une
décision politique a fait, une autre décision politique peut le défaire.
D’un autre coté, il est évident que l’on ne peut plus sortir totalement du nucléaire : nos descendants
sont condamnés à gérer les déchets nucléaires. Mais par « sortir du nucléaire » nous entendons
«arrêter de produire de l’électricité à partir de réacteurs nucléaires ». Nous ne sommes pas
responsables du démarrage, mais nous le sommes de son arrêt.
Il restera les déchets et les démantèlements des Installations Nucléaires de Base à gérer, sans parler du
nucléaire militaire qui risque hélas de ne pas être abandonné en même temps que le nucléaire civil.
Même pour les scénarii qui prônent une sortie « rapide » du nucléaire, cela signifie au moins un
quinquennat.
23
Les scénarios de sortie du nucléaire en France
En effet, le scénario Négawatt est issu des travaux de recherche d’une association d’experts
énergéticiens français, l’association Négawatt.
L’objectif du départ pour ces chercheurs n’était pas d’imaginer un scénario de sortie du nucléaire,
mais de répondre à l’impératif fixé en 2003 de diviser par 4 des émissions de gaz à effet de serre de la
France d'ici 2050. Négawatt a donc imaginé un scénario de politique énergétique (2000-2050).
permettant d'atteindre cet objectif, tout en programmant la sortie du nucléaire. Cette sortie est possible
en France à l’horizon 30-35 ans, le temps de terminer d’exploiter et de fermer les centrales, d’œuvrer à
la sobriété et à l’efficacité énergétique tout en investissant et développant les énergies renouvelables.
Pour cela il faut bien sûr ne pas construire de nouvelles centrales nucléaires de type EPR et stopper
tous les projets en cours.
Mis au point en 2003, il a été mis à jour en 2006 puis récemment à l’automne 2011. Le scenario
Negawatt vise notamment à identifier ces négawatts qui représentent l’énergie non consommée grâce à
un usage plus sobre et plus efficace. Il se limite à l’utilisation des techniques existantes et ne fait donc
pas le pari risqué d’une quelconque rupture technologique notamment en matière de stockage de
l’électricité, de séquestration du carbone, de développement des techniques fondées sur l’hydrogène
ou sur le nucléaire de la 4ème génération. Il décrit les mesures concrètes à mettre en œuvre et démontre
que leur financement est possible.
Il est fondé sur les trois piliers que sont la sobriété, l’efficacité énergétique et les énergies
renouvelables, qui doivent impérativement être travaillés simultanément.
10
Le scénario Négawatt est un scénario qui traite de façon globale de la transition énergétique. Dans ce livre,
nous faisons un « focus » sur « l’électricité »
24
(attention, ce tableau part des hypothèse 2006 / il sera à mettre à jour en extrapolant ou en reprenant
les nouvelles données Négawatt)
Le tableau de référence
Sobriété 0 2 5 12 19
Efficacité 0 8 16 29 41
1/ La tendance actuelle de demande d’électricité (si aucune mesure n’est prise) est en très forte
augmentation.
Sur la base d’un indice 100, on passe de 100 en 2011 à 156 en 2041 ; les « efforts » en termes de
sobriété et d’efficacité sont donc « annulés » par cette tendance. Les mesures d’efficacité et de sobriété
ne font que contenir (et diminuer légèrement) la demande d’électricité.
25
chauffage électrique lors de toute nouvelle construction, mettre en place une fiscalité écologique basée
sur l’incitation, lancer un grand programme de rénovation des bâtiments existants, changer et rendre
plus strict la règlementation des équipements électriques, généraliser les ampoules basse
consommation, développer les réseaux de chaleur en co-génération…
Amendement 18 / commentaire
Le point fort de ce scénario est sa crédibilité et sa faisabilité. Notons aussi le fait qu’il apparaît comme
socialement acceptable et laisse un temps significatif pour changer les comportements de chacun.
Son point faible réside dans la durée de sortie du nucléaire, durée qui n’exclue donc pas un accident
grave sur le sol français durant les 30 ans de sortie. Certes, le nombre de centrales encore en service
dans trente ans sera faible car la plupart ont été mise en service dans les années 80. Ce qui diminuera
la probabilité d’accident mais ne l’éliminera pas.
Ce scénario, s’il nécessite un engagement clair et une volonté politique affirmée, ne se positionne
pas en « rupture » avec le système actuel :
Ses hypothèses de départ sur la tendance de consommation sont liées à une estimation d’un taux de
croissance en augmentation continue ; les mesures d’efficacité sont volontaristes sans remise en
cause du modèle de production ; les mesures fiscales restent pour la plupart incitatives.
26
2/ Les scénarios d’urgence
Ils s’engagent pour une sortie rapide du nucléaire sur 5 ou 10 ans11
Ces scénarii part d’une constatation simple et de bon sens : si le nucléaire est une source de dangers
potentiels importants pour l’humanité, dont les conséquences pourraient être sans commune mesure
avec les autres sources d’énergie, il faut en sortir très vite. L’accident de Fukushima a bien sûr
conforté les partisans de ces scénarii et relancé les débats sur sa faisabilité.
En effet l’objectif de probabilité d’accident grave avait été estimé à un cas par million d’année, ou 35
000 ans par réacteur.( nbp : rapport WASH 1400 Rasmussen de 1975) Mais en réalité, nous avons
connu 4 accidents graves, et en fonction du nombre d’année de réacteur utilisée dans le monde, soit 14
000, on arrive un taux d’accident 285 fois plus important que le taux théorique calculé au départ
(source Global chance).
Soit pour les 143 réacteurs présents en Europe de l’Ouest, on obtient une probabilité de 1 pour les dix
ans à venir. Un autre calcul fait par le directeur de l’IRSN ( Institut de recherche et de sécurité
nucléaire ) en 2011 fait état d’un accident grave tous les 22 ans .Certes et heureusement, ces 4
accidents graves n’ont pas tous eu les conséquences dramatiques qu’elles auraient pu avoir, mais on
sait qu’à chaque fois il s’en est fallu de peu. Doit-on attendre qu’en Europe un accident très grave se
produise pour arrêter le nucléaire dans une totale précipitation ?
En 1997, dans leur petit opuscule : « Sortir du nucléaire c’est possible avant la catastrophe ! » (éd.
Esprit Frappeur) Roger et Bella Belbeoch, physiciens spécialistes du nucléaire, avaient montré calculs
à l’appui qu’il était possible de sortir du nucléaire en 5 ans et d’arrêter immédiatement 70 % de la
production d’électricité nucléaire. Cet opuscule a été corrigé et mis à jour en 2002.
Que disaient ces physiciens ? Qu’en abandonnant l’autoconsommation électrique de l’activité
nucléaire, le retraitement et la production du MOX , l’exportation d’électricité équivalente à 12
réacteurs, en réduisant le recours au chauffage électrique mais qu’en faisant fonctionner à plein
régime les réacteurs thermiques classiques fuel, gaz, charbon on arriverait à mettre à l’arrêt
immédiatement 70 % de la production électronucléaire en France. «Immédiatement » devant être
nuancé, car il faut 18 mois pour arrêter un réacteur nucléaire.
Ils montrent aussi que l’arrêt immédiat ne serait pas un non sens sur tous les plans y compris
économique, car les conséquences d’un accident nucléaire seraient désastreuses. Outre le fait qu’une
vie humaine n’a pas de prix, « qui achètera les raisins de Moissac ou les pruneaux d’Agen si un
accident grave survenait à Golfech ? Que dire des vins de Bordeaux si la centrale du Blayais avait des
problèmes ? etc… il est bien évident qu’une catastrophe nucléaire en France signifierait la fin de
toute agriculture française (y compris l’agriculture biologique). » R.&B. Belbeoch.
Par ailleurs, Le réseau « Sortir du nucléaire » à également étudié la possibilité d’un scénario de sortie
sur 5 ans (voir brochure : Nucléaire, comment en sortir ?). Sans rentrer ici dans le détail de ce
scénario, voici ses principales conclusions :
« Ce délai de sortie de 5 ans s’appuie sur une baisse de la consommation de 20 % par rapport à la
consommation actuelle (2006). Les énergies renouvelables produiraient un tiers de l’électricité et les
énergies fossiles les deux tiers restant. L’augmentation réelle de la consommation d’énergies fossiles
pour la production d’électricité serait de 38 % par rapport à la consommation actuelle de ces
dernières. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) seraient importantes mais provisoires. L’offre
d’électricité sans nucléaire serait légèrement excédentaire, à hauteur de 3 TWh annuels, qui
serviraient à réduire le recours aux énergies fossiles. »
Le réseau Sortir du Nucléaire a élaboré un deuxième scénario avec une sortie du nucléaire sur 10 ans.
11
Voir annexe
27
Comme le précédent, il s’appuie sur une baisse de la consommation d’électricité, le recourt aux
énergies fossiles et le développement des énergies renouvelable.
Voici ses principales conclusions
« Le scénario proposé pour une sortie du nucléaire en 10 ans parvient à une baisse de plus de 30 %
de la consommation d’électricité (par rapport à la consommation de 2006). Les énergies
renouvelables produiraient les deux tiers de l’électricité et les énergies fossiles le dernier tiers.
L’augmentation réelle de la consommation d’énergies fossiles pour la production d’électricité est de
20 % par rapport à la consommation actuelle de ces dernières. »
Amendement 19
Insérer ce commentaire suivant :
Que penser de ces scénarii ? C’est bien sûr le plus tentant, si l’on s’en remet à notre réflexion de
départ sur le risque d’un accident grave en Europe, car ces scénarii sont ceux qui permettraient de
sortir le plus rapidement du nucléaire. Malheureusement, ils s’appuient sur trois points très
difficilement réalisables: une baisse de la consommation électrique de 20% en seulement 5 ans ou
30% en 10 ans, une montée en puissance très rapide des énergies renouvelables et sur le recours au
thermique fossile y compris le charbon.
28
3/ Le scénario de sortie Utopia
Une sortie progressive mais rapide en 20 ans
Attention : vu les éléments contradictoires reçus sur cette partie 3/, elle pourra être
modifiée en séance s’il ya des demandes de vote ou propositions de compromis ; il est
donc important de prendre en compte cet aspect dans le mandat que vous attribuerez à
vos délégués pour le Conseil
Amendement 20
L’ensemble de cette partie est proposée à suppression
Amendement 21
Ne pas mettre de nom au scénario de sortie
Le scénario proposé par Utopia se base sur des mesures d’urgence et sur un scénario rapide de
transition énergétique.
Utopia se prononce pour donc sortir de la production d'électricité par le nucléaire le plus rapidement
possible, en visant un objectif de 20 ans.
Pourquoi 20 ans ? Nous calons notre scénario sur la durée de vie maximale des centrales qui est de 30
ans. La dernière centrale a été mise en service en 2000 en France…elle doit donc fermer en 2030 si
l’on ne veut pas prendre de risques supplémentaires en prolongeant sa durée de vie.
Cette sortie du nucléaire ne peut que s'inscrire dans une politique de transition énergétique globale qui
inclut l'indispensable réduction des gaz à effet de serre car les catastrophes qui résulteront d'un
réchauffement climatique sont des certitudes (et pas seulement des risques) et seront très difficilement
réversibles.
29
quelques scientifiques. Plusieurs physiciens de renom, pas particulièrement contre le nucléaire,
dont Georges Charpack, ont signé en 2010 une tribune dans Libération demandant cet arrêt.
Amendement 22
Ajouter une mesure :
Le renoncement unilatéral de la France à l’arme nucléaire.
Notre hypothèse repose sur l’accélération de la sortie du nucléaire prévue dans le scénario Négawatt
grâce à la mise en œuvre d’une politique radicale, post capitaliste.
Si le recours aux énergies renouvelables (en valeur et en montée en puissance) reste identique, nous
proposons d’atteindre en 20 ans les objectifs de sobriété et d’efficacité imaginés sur 30 ans dans le
scénario Négawatt. Les gains liés à la sobriété et à l’efficacité auraient d’autant plus d’impacts qu’ils
s’appliqueraient au « tendanciel » moins fort.
Nos hypothèses s’articulent autour de 3 axes de propositions non reprise dans les autres scénarii :
S’il est très difficile de chiffrer précisément l’impact de ces 3 orientations, on peut tout de même
imaginer que leur impact sera significatif et qu’a minima elles permettront d’atteindre les objectifs
ambitieux de sobriété et d’efficacité.
Nous nous engagerons donc dans une reconversion et une gestion durable de l'énergie qui va s'étendre
sur une longue période avec une forte diversification des sources et une décentralisation des
productions et stockages.
Des “agences ou régies locales d’énergie” sont appelées à se développer au niveau de bassins de
population avec une mission à la fois de producteur, d’acheteur de productions locale et de
commercialisation des productions externes.
30
Cette situation nouvelle nécessitera un pilotage public global (national et décentralisé) et un contrôle
qui doit s'exercer dans la plus grande transparence à tous les échelons géographiques et de
responsabilité.
Pour éviter les errements du passé et la pression des lobbies, il faut pouvoir s'assurer d'expertises
contradictoires : des institutions non gouvernementales (notamment), auront un rôle de vigie,
d'enquête et d'information indépendant, garanti (et en partie financé) par la puissance publique. Des
règles fortes protégeront les « lanceurs d'alertes ».
-----------------------------------------------------------------------------
31
Annexe : quelques chiffres
En ordre de grandeur très grossier la France utilise annuellement 2000 TWh d’énergie dont
500 d’électricité et autant de gaz.
● l’éolien avec 2 variantes onshore (terrestre) et offshore (en mer) lui-même à distinguer en faible
profondeur (le mât de l'éolienne est ancré au fond) et grande profondeur (l'éolienne est posée sur un tripode
flottant);
● le solaire photovoltaïque (PV en abrégé), qui produit de l’électricité à partir de capteurs solaires
● le solaire thermique, c’est à dire les panneaux ayant pour objectif la captation de chaleur et non
d’électricité.
● la biomasse est à comprendre ici exclusivement comme l’utilisation de déchets non valorisés: a)
forestiers, bois d’éclaircies et parties hautes laissées à pourrir sur place après exploitation de charpente /
ébénisterie / papeterie, b) résidus agricoles, animaux (lisiers) et végétaux (pailles), c) résidus organiques de
l’alimentation. Il n’est en aucun cas considéré une culture explicitement dédiée à la fourniture d’énergie;
● l’hydraulique (barrages);
● la géothermie qui permet de récupérer de l’eau chaude dans les zones propices
Par simplification les autres sources ne sont pas mentionnées, non qu’il faille les écarter mais elles changent
peu les ordres de grandeur au niveau de cette proposition.
32
Annexe
Le potentiel des énergies renouvelables évolue d’un pays à l’autre et les estimations de l’UE
moyennent la Suède et l’Andalousie, l’Autriche et les côtes de la mer du Nord. Ce qui en ressort est
que le potentiel des énergies renouvelables facilement récupérables à coût économique raisonnable
aujourd’hui représente plusieurs fois le besoin total d’énergie primaire (l’exception de la biomasse est
traitée ci-après).
En France:
● le seul potentiel éolien terrestre dépasse de plusieurs fois les besoins globaux, mais c’est aussi
le cas de l’éolien offshore et du PV;
● la géothermie a un potentiel de la moitié des besoins globaux ce qui est considérable;
● le Danemark évalue dans un rapport officiel son potentiel de biomasse à 0,5 fois ses besoins
énergétiques totaux: la moindre densité de population de la France, sa situation plus au sud et
sa large couverture forestière laisse à penser que le potentiel réel en France est largement
supérieur.
Ceci amène à une première conclusion importante: la limitation énergétique en énergies renouvelables
ne provient pas comme dans le cas des énergies fossiles ou nucléaires (ou de l’alimentation humaine
par l’agriculture) d’une insuffisance de “ressources” mais du coût des investissements associés. Les
matières premières nécessaires à la fabrication des équipements peuvent toutes être utilisées en
“stock” et non en “consommable”: elles sont tracées, identifiées, localisées donc aptes à être réutilisées
par obligation légale. L’absence de déchets non réemployés de ces filières et leur sécurité intrinsèque
(seuls les barrages hydrauliques représentent un danger non strictement localisé) font qu’il est possible
de puiser sans restriction “écologique” dans ce potentiel, la restriction économique intervenant très
largement avant.
Construire ces machines demande des moyens, des efforts, beaucoup de travail qui dissuaderait
quiconque de le gâcher, mais l’abondance du potentiel dispense de raisonner en terme de pénuries ou
de rationnement. Ce sont les lobbies du fossile et du nucléaire qui ont des problèmes de limitation
intrinsèque de ressources et d’impact insupportable de leur extension, qui ont appuyé les discours
culpabilisants sur le caractère inéluctable du rationnement.
Si nous sommes partisans d’un développement rapide des énergies renouvelables partout où c'est
possible, nous devons être conscient de leurs limites et admettre, comme d’ailleurs les trois scénarios
de sortie du nucléaire que nous présentons le proposent, qu’il restera une part encore non négligeable
d’énergie fossile pour la production d’électricité, essentiellement du gaz.
Amendement 23 :
Laisser cette annexe ?
33
Malheureusement les éoliennes sont tributaires de l’intermittence du vent, elles ne fonctionnent plus
lorsqu’il y a trop ou pas assez de vent : elles s’arrêtent à partir de 90 km/h et elles démarrent à partir de
10-15 km/h. Les éoliennes ont un rendement extrêmement bas : l’éolien terrestre français tourne en
moyenne à environ 20% de sa puissance maximale, contre 70/75 % pour l’électronucléaire français, et
le taux français est un des plus bas du monde, sans doute à cause de nombreuses interruptions de la
production…L’hydroélectricité des lacs de barrage, quant à elle, autour de 40%.
Les éoliennes ne peuvent pas être mises n’importe où ni en n’importe quelle quantité.
Si l’on voulait remplacer la totalité de la production électronucléaire (418 TWh en 2008)
Il faudrait 100 à 120 000 éoliennes contre 2 000 installées aujourd’hui. Sachant que le territoire
métropolitain couvre une superficie de 550 000 km² – desquels il faudrait retirer la surface occupée
par les villes, incompatibles avec la construction d’éoliennes –cela reviendrait à construire une
éolienne tous les 5 km².
Mais bien sûr ce calcul n’a pas grand sens, si ce n’est que de servir d’épouvantail contre les partisans
des renouvelables, car personne n’a songé sérieusement à remplacer le nucléaire par les seules
éoliennes. EDF s’est d’ailleurs servi de cet épouvantail contre la décision de la candidate socialiste à
l’élection présidentielle de 2007 qui proposait un simple moratoire sur le nucléaire, en arrosant les
rédactions de presse de cartes de France truffées d’éoliennes pour montrer qu’il n’était pas possible de
se passer de nucléaire. Plus récemment encore, le 26 mars 2011 donc après Fukushima, une autre carte
d’Europe entièrement recouverte de capteurs solaire était montrée au JT de France 2…avant de faire
une rectification 7 jours plus tard en avouant avoir confondu l’Europe et …le Tarn et Garonne. On ne
sait pas d’où venait l’information de départ.
En revanche, Il suffirait d’un champ offshore de 150 Km de côté à l’entrée de la Manche pour
produire toute l’électricité nécessaire à toute l’Europe. Il suffirait aussi d’exploiter en CSP (Solaire à
concentration) une surface de 400 Km de côté dans le Sahara pour produire toute l’énergie primaire de
toute la planète ( ???? sourcer…)
Amendement 24 :
Laisser cette annexe ?
Le photovoltaïque nécessite l’utilisation de terres rares pour sa production, dont certaines devraient
disparaitre dans une vingtaine d’années. Même si les techniques évoluent très vite, son coût
aujourd’hui reste élevé et une grande partie de ces panneaux est fabriqué en Chine. Par ailleurs il ne
fonctionne qu’avec du soleil, et donc ne fonctionne pas la nuit, ni par temps de pluie, réduisant
considérablement le facteur de capacité de celui-ci et obligeant de recourir à des batteries.
D’après « Les amis de la Terre », une surface de 220 m² permet de produire en moyenne 2000 kwh en
région parisienne. La consommation d’électricité étant de 65 TWh en région parisienne, il faudrait
donc 325 km² de superficie de panneaux pour satisfaire cette consommation, en théorie et à condition
de stocker cette électricité dans des batteries très polluantes.
La superficie parle d’elle-même : elle est 105 km² pour Paris et de 2723 km² pour l’Ile de France. La
superficie de Paris serait donc insuffisante pour accueillir tous ces panneaux, ou bien il faudrait
couvrir 12 % de la communauté urbaine de Paris et de sa banlieue et rajouter le nombre incalculable
de batteries. Mais là aussi, personne ne parle sérieusement de satisfaire l’ensemble des besoins
énergétiques d’une région avec du photovoltaïque. En revanche, dans les endroits isolés peut être très
utile et économise de nombreux coûts d’infrastructure.
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Annexe Les scénarii à 5 et 10 ans
Pertes électriques 3 6
Diminution de la demande
Hydroélectricité 70,5 74
Fossiles
Nucléaire 0 0
35
Annexe Comment ça marche ?
TURBOALTERNATEUR
Production
d’électricité
CONSOMMATION D’ENERGIE
ELECTRIQUE
Comme dans n’importe quel réacteur pour produire de l’électricité il faut une source de
chaleur, une production de vapeur qui va faire tourner un turboalternateur pour générer
de l’électricité.
Dans le cas d’un réacteur nucléaire, la source de chaleur est obtenue par la fission
nucléaire « contrôlée » portant de l’eau bouillie à 300° sous pression.
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Annexe Le cycle nucléaire : du minerai au déchet
Le cycle nucléaire
Minerai d’uranium
BOMBE A (Pu ou U) ou
amorce (U enrichi) des Réutilisé dans
les Déchets :
Déchets : BOMBES H (qui utilisent
surgénérateurs Kr35, I135, H3
Kr85, Xe133, la fission
H3, I 131. thermonucléaire
Réacteurs de type américain :
Dans l’air -PWR
C14 dans -BWR
eau ou air
Pu
(CO2)
PLUTONIUM par le
Chaleur phénomène du
convertie Produits de
breeding.
partiellement fission PLUTONIUM par
en électricité. radioactifs transformation de l’U238
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Annexe Le tableau INES
Voici les différents critères qui permettent de définir le niveau de gravité d’un incident ou
accident :
Accident
l’application intégrale des
contre-mesures prévues
Rejet limité susceptible d’exiger 5
l’application partielle des
contre-mesures prévues
Rejet mineur : exposition du Endommagement grave du 4
public de l’ordre des limites cœur du réacteur / des
prescrites barrières radiologiques
Très faible rejet : exposition du Contamination grave / effets Accident évité de peu / perte 3
public représentant une fraction aigus sur la santé d’un des barrières
des limites prescrites travailleur
Incident
Contamination importante / Incidents assortis de 2
surexposition d’un travailleur défaillances importantes des
dispositions de sécurité
Anomalie sortant du régime de 1
fonctionnement autorisé
Aucune importance du point de vue de la sûreté 0
Cette échelle a le mérite d’exister, néanmoins, il s’agit plus d’une échelle de communication que d’une
échelle de sureté. En cas d’accident/d’incident que se passe-t’il ? C’est le producteur qui décide du niveau
dans l’échelle, puis l’Autorité de sureté valide ou non, mais en général elle valide.
Cette échelle ne tient compte que des conséquences IMMEDIATES dans l’environnement, d’un
incident/accident, elle ne tient pas compte des incidents PRECURSEURS ou « incidents de gestion ».
Nous pouvons citer : le sommeil d’un contrôleur, son collègue est absent aux toilettes. Or, un accident est
toujours précédé d’évènements précurseurs (cf Philippe Lagadec dans sa thèse sur les risques industriels).
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