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❖ Période « matérialiste » :
La responsabilité civile a pour vocation de sanctionner et
prévenir : quand quelqu’un sera condamné, il devra payer
sur son propre patrimoine.
➢ La responsabilité civile a pour but d’indemniser, c’est la
vocation de réparer le préjudice subi par la victime. En
obligeant à faire réparer le dommage, cela aura pour but
d’empêcher la reproduction du dommage qui est reproché
à l’auteur de celui-ci.
❖ La période « sociale » :
En 1848, c’est la révolution sociale et la révolution industrielle.
Dans cette période sociale, la responsabilité civile s’entend
comme l’indemnisation des victimes.
L’entrée de la fraternité s’opère avec un renversement de l’idée
qu’on a de l’égalité : apparait un accent nouveau sur moins de
liberté mais plus d’égalité et de fraternité. La fraternité va entrer
en jeu avec une transformation de l’égalité en fraternité, faisant
ainsi en sorte que l’égalité devienne réelle : la société va
s’intéresser aux plus faibles et à leur sort.
Avec l’industrialisation apparaît le phénomène accidentel et une
multiplication des victimes, il faut alors trouver ailleurs que la
faute pour mettre en œuvre la responsabilité civile, pour venir au
secours des victimes qui se blessent suite à l’expansion des
machines et des accidents. En effet, il devient difficile d’imputer
la faute à un auteur particulier et d’établir la responsabilité
traditionnelle pour faute. Naîtra alors l’assurance suite au silence
du législateur sur ce point. A partir du moment où apparaît
l’assurance, le juge est face à un auteur du dommage qui est
assuré : il pourra payer sur les deniers de la collectivité sur la
base de l’assurance. Le juge va être désinhibé et va retenir sans
complexe la responsabilité de celui qui est assuré.
En s’appuyant sur l’alinéa 1er de l’article 1384, Saleilles et
Josserand préconisent comme solution de créer un nouveau
système de responsabilité civile détachée de l’idée de faute.
(info : Responsabilité objective de plein droit = le droit qui fait
que tu es responsable)
C’est l’idée de risque qui va expliquer la nouvelle raison de
responsabilité : on a fait une activité, elle génère un risque, et on
doit en assumer les risques. Une activité génère un risque dans
la Société et si elle cause un dommage, il est normal de devoir le
réparer. A la différence de la responsabilité pour faute dans
laquelle on fait une étude du comportement, dans la
responsabilité objective de plein droit ce n’est pas le cas :
peu importe qu’il soit fautif ou non, il devra en tirer les
conséquences.
� Le propre des responsabilités objectives, détachée de
faute c’est d’entrainer la responsabilité du défendeur
même s’il est sûr qu’il n’a commis aucune faute.
Rappel :
La personne est libre et donc elle endosse une responsabilité si
jamais elle cause un dommage. Mais on subordonne cette
responsabilité à la preuve de la faute : l’individu doit être fautif,
on étudie avant d’indemniser, le comportement de l’auteur du
dommage. On oriente la problématique sur l’étude du
comportement : l’individu est-il fautif ?
Depuis la révolution industrielle, la cause du dommage ne
vient plus forcément de la faute de l’auteur et peut venir
d’une action non-fautive. Ce contexte fait donc apparaître des
risques que les travailleurs prennent, le communisme avec des
réclamations qui remet en cause le système existant : on
demande une égalité réelle, pensée, une égalité concrète de
toutes les situations entre les personnes. On veut une égalité de
statut.
On découvre alors l’assurance, qui va trouver une légitimité car
on va savoir l’utiliser : on développe le mécanisme assurantiel.
Le juge qui était dans une situation compliquée, qui avait du mal
à admettre la responsabilité lorsque la faute est proche de
l’imprudence et qui demande une réparation immense,
appauvrissant toute une famille.
Avec l’assurance, il est décomplexé, puisque c’est la collectivité
constituée de l’assurance de moyen qui va payer, et non plus
l’auteur du dommage. Si un dommage survient, l’assurance
fonctionne, la victime est indemnisée et c’est indolore pour
l’auteur.
� La responsabilité pour faute ne marche plus, la faute
décroche, il faut trouver un autre système, la faute est
devenue obsolète et c’est un outil juridique qui ne sert
plus.