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Les enjeux de l’accès à l’assainissement en milieu rural au Maroc.

Article · September 2015

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6 authors, including:

Khaoula Lamzouri Lahbib Latrach

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II Cadi Ayyad University
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Mustapha Mahi Laila Mandi

ONEE-IEA Cadi Ayyad University
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 K. LAMZOU RI], E. BARTALI2,L. LATRACH3, M. MAHI4, S. OUATTAR
L'accès à I'eau potable et à I'assainissement sont deux
conditions essentielles à 1'atteinte des objectifs du niil-
lénaire et à la réduction de la pauvreté, aussi et pour
répondre aux nécessités de développement durable du
Maroc et au bienêtre de la population, le pays, a énor-
mément investie dans le secteur d'assainissement urbain
qui s'est imposée comme un impératif technique incon-
tournable et une voie privilégiée pour le développement
socio-économique. Par ailleurs, â des.coniiaintes
environnementales. socio-économiques,"u.rr" ei techniques
de plus en plus difflcile, I'intervention de l'état envers
ce secteur dans le milieu rural reste limitée. L'assainis-
sement urbain, c'est relativement simple ; il s'agit de
questions techniques, et les économies d'échelle per-
-ys-
mettent de rentabiliser aisément I'exploitat,ion d'un
tème.
Dans le rural, il y a une dimension socio-économique,
l'éloignemènt,-la dispersion. De plus, alors que dans le
milieu urbain, on pourrait parler d'une approche, dans
le milieu rural, il faut parler de plusieurs approches qui
sont spéciflquEs à chaque région. Par ailleq;s le déficit
en assainissement liquide dans le milieu rural ne découle
pas uniquement de l'ampleur des investissements, mais
aussi de la culture des populations rurales qui donnent
plus de priorités aux activités génératrices de revenus et
la disponibilité de vastes étendues spatiales pour l'éva-
cuation ne nécessitant guère d'investissement.
L'assainissement rural au Maroc connait un retard im-
portant, vu l'absence d'infrastructures de collecte,
d'évacuation et d'épuration des eaux usées adéquates.
Des efforts considérables demeurent nécessaires pour
améliorer la situation sanitaire et environnementale ru-
rale et atteindre une équité entre ce dernier et I'urbain.
Avec l'émergence de problèmes de pollution, en milieu
rura1, le Maroc a éLaboré un Programme National d'As-
sainissement Rural (PNAR). Ce dernier a dévoilé un en-
semble de défaillances, et il a précisé qu'il y a des lacu-
nes au niveau des techniques adaptées pour l'épuration
1 Ingénieur, spécialité Génie Rural, au sein de I'ONEE et docto.rante en 2eme année de thèse à I'IAV Hassan
khao u I al amzo gmail.c om
uri @
2 Professeur à l'IAV Hassan II
5, T, MINO T6
des eaux usées rurales, toute en recommandant de déve-
lopper des techniques autonomes qui répondent à la fois
à la demande des usagers et aux préôccupations de santé
publique et environnementale des pouvoirs publics.
Afin de garanTir la réussite'de ce programme et renfor-
cer les capacités surtout dans des aspects innovants de
réduction de coût, de technologie, et de valorisation des
sous-produits, l'ONEE-IEA en partenariat avec I'IAV
Hassan II, la province d'Al Haouz et I'Université Cadi
Ayad ont réalisé un projet pilote avec un certain nombre
de mesures d'accompagnement à caractère transversal
ayanl ftait aux aspects techniques, institutionnels, ré-
glementaires et fi.nanciers, mais également de sensi-
bilisation, de communication et de renforcement des
capacités. Le projet pilote a été Éalisé dans le village
TalatMarghen relevant de la commune rurale Aghouati-
mdans la province d'Al Haouz à quelques Km de Mar-
rakech au sud du Maroc.
Le douar TalatMarghen se trouve sur le bassin versant
de l'oued Ghighaya à 39 km de Manakech et 4 km du
centre de Tahanaout sur la route régionale 203 au sud,
administrativement il relève de la commune rurale
d'Aghouatim province d'Al Haouz région de Mana-
kech Tensift Al Haouz au Sud du Maroc caractéisé par
un climat semi-aride.
Dans le but de planifler les grandes lignes directives de
notre projet à l'échelle du temps, d'une part, et déf,nir
les solutions qui répondront le plus efflcacement aux
différents problèmes et besoins recensés, ainsi que les
mesures et les ressources nécessaires pour atteindre ces
résultats, d'une autre part, une méthodologie a été sui-
vie qui tient compte l'implication de la population. Et
ce pour analyser et identifier les principaux acteurs et
leurs rôles dans le domaine de la planification et de la
gestion de I'assainissement au niveau du site obiet de
notre projet.
En réponse aux différents problèmes caractérisant le
milieu rural, un diagnostic participatif du douar Talat-
Merghan. En se basant sur ce dernier, nous avons adopté
un schéma global permettant de gérer un projet rural,
II ,
recouvrant à la fois les volets managérial, institution-
nel et technique. L objectif est de développer des outils
d'ingénierie basée sur un ensemble de principes fonda-
mentaux, visant garantir à la fois la réussite du projet,
l'amélioration de la santé de la population et la dura-
bilité du service d'assainissement dans le village piiote
objet de notre étude, il s'agit de :
- L'approche participative, un outil fiable d'intégration
du volet social. En effet, elle permet à la population
d'être le principal auteur de développement de son
territoire en exprimant clairement leurs problèmes,,
leurs besoins, leurs obstacles et leurs opportunités.
- La nécessité d' associer à la fois l'aspect social et I'as-
pect technique tout au long du cycle du projet.
En effet, il s'agit d'une démarche innovatrice, intégré
avec une vision de développement durable pour la réa-
lisation du projet pilote TalatMarghen, parle.quel-nous
visons essentiellement : grammation des actions à entreprendre, par
- Améliorer la qualité de vie dans les communautés ru-
rales et pré- urbaines par la promotion des concepts de
la gestion durable etintégrée des eaux usées, et en in-
sistant sur le renforcement des capacités des différents
groupe cible (décideur, femmgs, enfant efu.).
- Exploiter et de mettre en ceuvre des installations sani-
taires adagtées et facile à exploiter, pour améliorer les
' tion de la population, entre 1a période du janvier à mai
conditions d'hygiène en inilieù rural.
Le diagnosfic sur le terrain a été essentiellement basé
sur les métho{gs=participatives issues de la Méthodo-
logie AccéléreË' OJ ta Reôherche Participatiié (MARP) .
Différents outils MARP ont été utilisés, il s'agit essen-
tiellement du profll historique, la carte sociale, la liste
des problèmes, etc.
La participation interactive est la base sur laquelle on
s'est fondé, pour planifier notre projet, dans une pers-
pective de promouvoir une gestion durable de notre
système d'assainissement, où la population a participé
au diagnostic de la situation actuelle du village, ce qui
aboutit à des plans d'actions, à la formation et au renfor-
cement de groupements d'intérêts. Ces groupes s'appro-
prient les décisions locales, et ce en vue d'une pérenni-
sation du service d'assainissement à,gtettre'en place.
La démarche suivie comporte une sêrte d'étapes, à savoir :
. Étape 1. : Diagnostic et description de l'état des lieux
connaissance du milieu.
. Etape 2 Identification des problèmes et recherche de
solutions.
. Etape 3 Sensibilisation/prise de conscience par les
populations des enjeux environnementaux et
des possibilités d'agir sur le milieu.
. Etape 4 Organisation de 1a prise en charge et pro-
le renforcement des capacités des organis-
mes non gouvernementaux æuvrant dans le
domaine de I'environnement en général et
de I' assainissement en particulier.
L'ensemble de ces étapes éTaitÉalisées selon trois pha-
ses, pzlr une équipe multidisciplinaire, des économistes,
environnementaliste et sociologues, avec la participa-
20t4.
Après avoir collecté les données nécessaires en suivant
I'approche citée auparavant, nous avons procédé à une
analyse statistique de ces données.
- Aspect manageriel
Le principal défi à soulever pour la gestion du système
d'assainissement, selon les resultats du diagnostic parti-
cipatif du douar Talat Merghan, reste celui du choix de
l'entité responsable des tâches de réalisation et de suivi
de fonctionnement du système.
La méthodologie suivie a consisté faire une comparai-
son sur 1a base des principaux critères quantitatifs et
qualitatifs, entre les différents modes de gestion envi-
sageables à mettre en place. Il s'agit de 1a mise en place
d'une association, la création d'une micro-entreprise ou
I'intervention du secteur public, pour la construction et
la gestion du système épuratoire. Le choix optimal as-
surera ainsi un faible coût, une durabilité du projet, un
développement socio-économique de la population, et
enfin une construction d'une communauté de pratique
pour le partage et la diffusion des connaissances.
Vu I'importance des objectifs visés par le projet, il est
capital d'étudier les différentes formules de gestion les
plus adaptées, et capables d'assurer une durabilité du
service d'assainissement. La zone est caractérisée par
une semi dispersion de I'habitat,la faiblesse de la taille
du douar, le faible revenu des ménages ; ce sont autant de
facteurs rendant difficiles l'adéquation entre les attentes
des populations et les solutions proposées. Ceci est de
nature à peser sur la pérennité du système de gestion.
- Aspect institutionnel
Selon le diagnostic réglementaire et institutionnel réa-
lisé par le PNAR, différents et nombreux acteurs inter-
viennent dans le secteur de I'assainissement, suivant des
objectifs différents. Le conseil communal sur lequel,1e-
pose la responsabilité première de ce secteur, est celul
qui se rencontre le moins.
En effet, le défl réel est lié essentiellement à la façon
d'intervenir qu'aux montants à investir. Dans le projet
pilote TalatMarghen, nous proposons deux schémas
complémentaires, pour gérer le projet d'assainissement.
Il s'agit d'une solution opérationnelle de point de vue
institutionnel et organisationnel dont l'ap.pÏication va
servir pour la réalisation du développement durable du
secteur d'assainissement en milieu rural.
- Aspect technique
Les technique.s utilisées dans les zones urbpines ne peu-
vent pas être utilisés dans les zones'aurales, principa-
lement pour des raisons de coûts d'investissement pâr
utilisateur,_4qais également les coûts d'exploitation.
Les technoËieies àTaible coût et non conventionnelles
pourraient g1ré ta solution adéquate pour l'épuration des
eaux usées domestiques pour les petites communautés
dans les zones,.rurales marocaines. Les filtres imbriqués
et l'un des procédés d'épuration des eaux usées adaptés
pour les petites zones. Le système MSL surmonte un
grand nombre des lacunes d'épuration par ies systèmes
classiques utilisant le sol, tels que le colmatage facile,
les grandes exigences du système et le faible taux de
charge hydraulique.
La technique des filtres imbriqués (MSL ) est une nou-
velle technologie développée au Japon par Wakatsuki en
1990, ensuite cette technique a été améliorée, structurée
et ajustée de façon à avoir une durée de fonctionnement
beaucoup plus large que les filtres à sables classiques.
Lzutilisation de la technologie des filtres imbriqués pour
l'épuration des eaux usées a montré un grand succès à
travers le monde. De nombreuses applications au Japon,
en Chine, Indonésie, Thailande et Hawar ont confirmé
des performances épuratoires importantes pour l'épura-
tion des eaux usées domestiques (Chen et al. 2008).
Le mode de fonctionnement des flltres imbriqués (MSL)
est basé sur l'inflltration percolation en utilisant le sol
comme moyen épurateur. L adsorption, l'infiltration et
la biodégradation sont les processus majeurs qui se dé-
roulent dans le filtre.
Le système d'épuration des eaux usées par filtres im-
briqués est composé de couches perméables à I'eau et
des couches de mélange du sol qui sont arrangées en
briques :
- Couche perméable à I'eau (CP) : constituée de gra-
vier, ponce, perlite ou de zéolite avec un diamètre fln
et uniforme le plus possible de 1-5 mm, de manière à
améliorer la distribution de I'eau et réduir-e le risque de
colmatage.
- Couche de mélange du sol (CMS) : constituée par:
. Le sol
. Charbon de bois
. Sciure de bois : signalée comme étant un adsorbant
efflcace, car elle contient une concentration élevée de
la cellulose, qui adsorbe de manière irréversible les
substances polluantes contenues dans les eaux usées.
En outre, elle pourrait aussi fonctionner comme une
source d"e carbone pour les micro-organismes(Sato et al.
200s).
. Le fer : ajouté au MSL s'oxyde progressivement en
fer ferreux ou ferrique en fonction du temps. Comme
la capacité d'adsorption d'un sol au phosphore est po-
sitivement liée à sa composition en fer actif et alumi-
nium, l'addition de fer pourrait augmenter considéra-
blement I'efficacité d'adsorption des systèmes MSL du
phosphore(Chen et al. 2007 ).
La technique est simple. Elle consiste à mélanger des
matériaux constituant un substrat. Dans la plus part des
cas, le substrat utilisé est constitué d'un mélange de
matériaux composé essentiellement du : sable siliceux,
charbon, fer et sciure de bois avec une proportion de
mélange simultanée de 70 :10 :10 :10 sous forme des
briques (Masunaga et al. 2007).
Les briques sont posées horizontalement sur des étages
et couvertes par des couches de gravier (30.-50 cm de
diamètre) d'une épaisseur de 5 cm. Ces couches en gra-
vier du massif flltrant constituent des zones perméables
permettant d'atténuer les risques de colmatage en rete-
nant une grande partie des matières en suspension en
surface.
Quatre pilotes d'expérimentation ont été installés dans
le but d'adapter et développer le système des filtres im-
briqués au contexte du rural marocain (Latrach et al.
2014). Un de ces filtres imbriqués a été installé au ni-
veau du Centre national d'études et de recherches sur
I'eau et l'énergie (CNEREE), à l'Université Cadi Ayyad
à Marrakech. Le système est installé dans une boîte en
plastique (de hauteur 65 cm,largeur 36 cm, profondeur
30 cm). Les eaux usées provenant d'une installation
d'élimination des toilettes de I'Université Cadi Ayyad.
Cette expérience a éTé menée du 17 février 2013 au 19
mai2Ol4.

=,*Ï
i ltt
"-n:
Figure 2:La structure du filtre imbriqué (MSL)
Figure 3 : Schémas (A: schéma des systèmes de MSL; B : structure détaillée du système de MSL)
Résultats et discussions
Dans le cadre de 1'approche ascendante,la compagne de
sensibilisation de la population a été couronnée par 1'ac-
ceptation du projet dans sa globalité par la population,
en effet, ils ont manifesté leur vive volonté de contri-
buer à la réussite du projet, et ce par leur persévérance
à la participation active durant toute les phases, de la
construction jusqu'à la phase de l'exploitation du sys-
tème d'assainissement (Mahi et al.2015).
- Aspect manageriel
Une analyse statistique des données obtenues lors du dia-
gnostic participatif, a été laite, Permettant d'évaluer les
différentes informations obtenues, et en tenant compte
en parallèle d' autres aspect juridique, socioéconomique,
fi.nancier, technique et environnemental.
1 Statistical Package
for the Social Sciences 17.01 : logiciel utilisé pour conduire des analyses statistiques des données et
produire des tableaux et des graphiques qui récapitulent les résultats'
En se basant sur les résultats obtenus, sur le lab. Pilote,
nous avons mis en place trois autres pilotes en 2013 au
niveau du douar TalatMarghen, ils sont de forme cylin-
drique en plastique mesurant 65 cm de hauteur et 41 cm
de diamètre afin d'épurer les eaux usées domestiques de
8 maisons. Les trois systèmes MSL sont de même com-
position que le pilote du laboratoire du centre CNEREE.
Cette expérience a été menée du 24 jutlleL 2014 at 19
mars 2015.
I
It-
I
rI
tÈ 1! ta
L'analyse statistique qualitative réalisée, est basée sur
une modélisation mathématique, effectuée à I'aide du
logiciel SPSS 17.011.
Chaque mode de gestion présente des caractéristiques
qui lui sont propres, ainsi que des contraintes et des
atouts. Une démarche de choix consiste à apprécier,
pour la zone du projet, dans quelle mesure les caracté-
ristiques d'un mode de gestion sont en adéquation avec
la configuration et les contraintes de la zone considérée.
Il s'agit au final d'apprécier si un mode de gestion est
faisable ou non dans une zone donnée.
Aucun critère ne permet à lui seul de choisir un mode
de gestion ; une trentaine de critères ont été examinés
par une équipe appartenant à un ensemble d'entités, ils
sont d'ordre :
.Juridique
.Technique
. Environnemental
. Financier
.Socio-économique
L'analyse multicritère nous a permis d'apporter des ré-
ponses pertinentes. Elle nous a aidées à prendre une dé-
cision on évaluant plusieurs options dans des situations
où aucune possibilité n'est parfaite.
Le résultat de I'analyse statistique a montré I'intérêt..de
mise en place d'une association pour la gestion et l'exj
ploitation du système d' assainissement.
Le résultat de I'analyse est schématisé par le diagramme
(figure 3). Il en ressort que la distante la plus courte qui
sépare chaque bloc du mode << parfait > est le bloc, asso-
ciation (Mahi et al.2015).
- Aspect institutionnel
Deux schémas institutionnels ont été adopté pour la
gestion du projet pilote en milieu rural. Le premier
schéma institutionnel proposé se déclinera sur les trois
niveaux de gouvernement : central, régional et com-
munal, conformément aux assises de la politique de la
régionalisation avancée. Le schéma institutionnel et or-
ganisationnel vise une décentralisation plus poussée de
I'organisation administrative en attribuant un rôle im-
portant à la région cette approche épouse le processus de
régionalisation avancée en cours au Maroc.
La compétence première en matière d'assainissement
repose sur les communes. En effet selon l'article 39 de
la Charte des communes, le Conseil communal décide
de la création et de la gestion des services publics com-
munaux, notamment I'assainissement. Il décide du mode
de gestion (régie directe, régie autonome, concession,
autre forme de gestion déléguée). L'intervention des
opérateurs en milieu rural en matière d'assainissement
reste limitée. D'autres acteurs, tels que les associations
d'usagers d'eau (AUE), jouent un rôle importagt dans
certaines résions du Maroc en matière d'AEP. Etendre
leur intervention à I'assainissement, collectif ou semi-
collectif est fort envisageable.
Selon les résultats de l'analyse multicritères montre que
le recours à l'association dans ce cas est olus intéres-
sant afin de garantir une pérennisation du iervice d'as-
sainissement. En effet, dans le cas de l'assainissement,
collectif ou semi-collectif, en milieu rural nous pouvons
envisager la mise en place d'une associatio-n pour la ges-
tion du service d'assainissement. '<
Le deuxième schéma institutionnel complémentaire pro-
posé, dans le cas du recours à I'association a détaillé le
circuit concernant les trois aspects institutionnel, techni-
que, et flnancier(Mahi et al. 2015).
- Aspect technique
Les séries de caractérisation des eaux usées à I'entrée et
à la sortie des pilotes comprennent les paramètres sui-
vants :
Le pH, la température (T), la conductivité électrique
(CE),1'oxygène dissous (OD),la matière en suspension
(MES), la demande biologique en oxygène (DBO5), la
demande en oxygène chimique (DCO), l'ammonium
(NH+*), le dioxyde d'azote (NO-2), le nitrate (NO3-),
l'azote total Kjeldahl (NTK), l'azote total (NT), et du
phosphate total (PT).
La méthode MSL a ététestée avec succès au Maroc. Les
résultats de caractérisation des eaux usées à la sortie des
pilotes, ont montrés respectivement des rendements
d'élimination moyenne du total de la matière en sus-
pension (MES), de la demande biochimique en oxygène
(DBO5), de la demande chimique en oxygène (DCO),
de I'azote total (TN) et du total du phosphore (TP) de
93, 86, 8 1, 78 et 80Vo .Le pourcentage moyen d' élimina-
tion de la pollution a eu tendance à être plus élevés aux
charges hydrauliques inférieures.
Selon les résultats obtenus, nous avons constatéque les
valeurs sont dans la limite admissible pour les eaux
usées rejettent, comme nous pouvons le constater dans
le tableau 1 (Lamzouri etal.2016).
Paramètres valeurs limites de re.jet des eaux usées
BOD5 (mg/l) r20
CoD (mg/l) 250
SS (mg/l) 250
Les résultats qui ressortent de ce cas pilote peuvent être
extrapolés pour une utilisation nationale. Selon nos ré-
sultats, la mise en æuvre des projets d'assainissement
en milieu rural doit être basée sur l'approche participa-
tive, organisée selon une démarche intégrée de manière
à impliquer les décideurs et les usagers. Les principes de
base de cette démarche sont les suivants :
- La participation : les projets doivent être entrepris se-
lon une approche participative adaptée au secteur eau et
assainissement et au contexte marocain. Cette approche
doit chercher à stimuler et organiser la participation ac-
tive et responsable de I'ensemble des partenaires depuis
le début des projets jusqu'à la réalisation des ouvrages
et le suivi de I'utilisation de l'eau. Le co-flnancement,
des projets par les communes et les usagers est un aspect
de participation qui démontre le niveau de priorité de ce
service chez les usagers et les élus.
- L'intégration : il s'agit de réaliser
des projets inté-
grant I'AEP, les systèmes d'évacuation des eaux usées,
l'éducation sanitaire et le renforcement des capacités
institutionnelles des communautés locales. .-.' ^
- L'organisation des populations : r--organisation de
la population est un élément fondamental pour la du-
rabilité des projets, mais également pour augmenter sa
participation, faciliter le partenariat et initier la prise en
charge de la gestion. ,. t
- Les relations partenariales et contractuelles : il est
nécessaire que des contrats et de conventions, doivent
être établis it5ùt le long du cyclade réalisation des pro-
jets. pour clarifier et asseoit, sur une base solide, les re-
lations de partenariats.
Cette démarche pârticipative suivie, nous a permet non
seulement de sensibiliser la population et les différentes
autorités locaies pour les impliquer dans la réalisation
du projet, et le choix du mode gestion le plus adéquat,
mais aussi à les préparer pour la prise en charge de leurs
responsabilités futures.
D'après la comparaison entre les deux entités, nous re-
marquons que 1e recours à la mise en place d'une asso-
ciation permis d'offrir un service de bonne qualité selol
une approche de déveioppement durable.
En ce qui concerne I'aspect institutionnel, deux schémas
institutionnels complémentaires englobant les différents
aspects techniques, manageriel et flnancier innovants,
permettant de répondre à différentes contraintes carac-
térisant le milieu rural, pour gérer un projet d'assainis-
sement en milieu rural.
Les performances épuratoires des flltres imbriqués dé-
pendent du dimensionnement des systèmes,la compo-
sition des filtres (couches perméables et couches de mé-
lange de sol),1'aération, le taux de la charge hydraulique
appliqué,la température et la charge polluante à épurée.
La technologie filtres imbriqués utilisé avec succès dans
l'échelle pilote et à grande échelle. Le système MSL
pourrait être possibie d'appliquer dans les systèmes à
grande échelle au milieu rural au Maroc et la région
MENA. si les conditions suffisantes ont été fournies.
En effet, la charge hydraulique qui permet à 1a fois un
bon rendement d'élimination de la pollution organique
et à la stabilité du système et par conséquent, sa durabi-
lité est celui de 250I lmz / iour.
. Pour renforcer les capacités de liassociation (ONG)
pour qu'elle soit un é1ément important dans le déve-
loppement du secteur de I'environnement et de I'assai-
nissement en particulier, deux points essentiels doivent
être développé :
1. Au niveau institutionnel et réglementaire : en régis-
sant les interventions des ONG par des lois et réglemen-
tations.
2. Au niveau de formation : en établissant des program-
mes de formation pour les ONG, afin qu'ils soient une
partie intégrante au niveau des différentes étapes du pro-
jet.
. Pour le montage institutionnel et les relations entre les
différents acteurs pouvant intervenir dans le domaine
de l'Assainissement rural, il estrecommandéde s'ap-
puyer sur les structures existantes et à les renforcer.En
vue d'une part, d'assuter l'appropriation du program-
me par les services de l'êtat, dans le cadre de leurs
missions, et d'autre part, d'affirmer les rôles respectifs
des collectivités Locales, des opérateurs publics, et en
particulier, I'ONEE, du secteur privé et de la société
civile.
. Le cadre institutionnel devra permettre f intégration
des fonctions essentielles suivantes, liées à la réalisa-
tion du programme d'assainissement rural :
1. La planification des besoins en matière d'assainisse-
ment rural.
2.Le renlorcement de la coordination et de la coopéra-
tion.
3. La mobilisation des fonds et la gestion financière.
4. Le développement et le renforcement des capacités de
l'ensemble des acteurs.
5. Le déveioppement des infrastructures.
6. Le suivi - évaluation et la production des rapports.
7. La promotion des études et recherches.
8. La déflnition et I'amélioration des procédures et des
outils de mise en æuvre.
9. La coordination et I'harmonisation de toutes les acti-
vités qui concourent à l'atteinte des objectifs de 1'as-
sainissement rural.
10. La communication et la sensibilisation.
. Le mode de gestion doit être choisi en fonction des
spéciflcités de chaque village.
.La création d'un nouveau type d'association spécia-
iisée en matière d'eau potable et d'assainissement -
Associations des Usagers d'Eau Potable est d'Assai-
nissement ( AUEPA)- pour la gestion du service d'eau
potable et d'assainissement, par l'élaboration d'une
loi spécial basée sur la loi générale d'association, per-
met de créer une entité pointue dans ce secteur assu-
rant la gestion du service d'une manière plus efficace,
qui répond aux différentes attentes. L'Association des,
Usagers d'Eau Potable est d'Assainissement gère via
délibération de la commune rurale, approuvée par
I'autorité de la tutelle.
. Compte tenu des moyens très limités des communes
rurales d'une part, et du souci de combiner la gestion
du Service d'eau potable et d'assainissement liquide,
en raison des nombreuses synergies e!..f,conomies
d'échelles,la solution la plus recommandé pour la ges-
tion des installations d'assainissement soit confiée aux
Associations des Usagers d'Eau Potable est d'Assai-
nissement ( AUEPA); les opérateurs publics assurent
I'encadrement et l'assistance technique de ces AUE
ainsi que le suivi de la qualité des reiets,r
. Le revenu de I'association ne doit pas être consacré
pour des 4çtivités autres que celui du service d'eau
potable efèl'assainissement. En effet, si un excès de
revenu exi;ite, c'est que les tarifs appliqués ne sont pas
bien estimés, sinon les travaux d'entretien ne sont pas
réalisés. -=:.:' . Lamzouri K., Mahi M., Ouatar S., Bartali E., Masunaga
. les performances épuratoires obtenus par le système
des filtres imbriqués est très encouragent pour l'épura-
tion des eaux usés domestiques.
View publication stats
. Le choix de la charge hydraulique de 250I I m2 I jour
permet d'optimiser I'investissement des coûts et de
l'exploitation. Pour un mauvais choix de la charge de
la conception peut induire soit,le surdimensionnement
de la station alors un coût d'investissement et d'ex-
ploitation élevés ou sous-dimensionnement entraîner
un dysfonctionnement de la station et de f impact ma-
jeur sur ce I'environnement.
Chen, X., Luo, A.C., Sato, K., Wakatsuki, T., Masunaga,
T., 2008. An introduction of a multi-soil-layering sys-
tem: a novel green technology for wastewater treatment
in rural areas. Water Enviro. J.4.255-262.
Sato K., Masunaga T., Wakatsuki T., a, J. Soil Sci. Plant
Nutr. 213 (2005) 221.
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