MONUSCO Practice Note February 2021 (French)

MONUSCO
Équipes d’engagement de la MONUSCO :

Mise en oeuvre du mandat portant
sur le programme pour les femmes
et la paix et la sécurité
Note d’information de la MONUSCO
Février 2021
F
2
TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS TIRÉS ..................................................................... 3
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 4
POURQUOI LES FEMMES EN TENUE JOUENT UN RÔLE DÉTERMINANT ................................. 8
ÉQUIPES D’ENGAGEMENT ....................................................................................................... 10
Organisation des équipes d’engagement ...................................................................................................... 10
Activités menées par les équipes d’engagement ......................................................................................... 10
Équipes d’engagement, protection des civils et programme pour les femmes et la paix et la sécurité11
ÉQUIPES D’ENGAGEMENT DANS LA MONUSCO ................................................................ 13

Déploiement actuel des équipes d’engagement et portée de leurs activités.......................................... 14
Structure et coordination des équipes d’engagement de la MONUSCO .................................................... 14
MEILLEURES PRATIQUES ........................................................................................................ 16

Principes directeurs............................................................................................................................................. 19
Problèmes structurels .......................................................................................................................................... 21
Perception des équipes d’engagement de la MONUSCO ............................................................................ 23
RECOMMANDATIONS ET ÉTAPES SUIVANTES...................................................................... 24

Recommandations ............................................................................................................................................. 24
Suggestions pour les priorités futures des sections d’engagement .............................................................. 31
Étapes suivantes .................................................................................................................................................. 33
SIGLES ................................................................................................................................... 35
RÉFÉRENCES COMPLÉMENTAIRES ........................................................................................ 36
Politiques et orientations de l’Organisation des Nations Unies ..................................................................... 36
Travaux de recherche universitaires et directives militaires.......................................................................... 37
ANNEXES .............................................................................................................................. 38
Annexe A : Modèle de rapport d’évaluation, à six mois et au terme de son déploiement, de l’équipe
d’engagement de la force de la MONUSCO .................................................................................................. 38
Annexe B : Indicateurs relatifs à la mise en œuvre du programme pour les femmes et la paix et la
sécurité dans les composantes militaires ........................................................................................................ 40
Annexe C : Organigramme de la force de la MONUSCO, y compris les équipes d’engagement ......... 41
MONUSCO | NOTE D’INFORMATION SUR LES ÉQUIPES D’ENGAGEMENT | FÉVRIER 2021 | NON CLASSIFIÉ
3
RÉSUMÉ : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS TIRÉS

Meilleures pratiques
▪ Patrouilles effectuées conjointement avec les Forces armées de la République
Démocratique du Congo (FARDC) : À Bukavu et dans le territoire de Walungu, l’équipe
d’engagement népalaise participe aux patrouilles des Forces armées de la République
Démocratique du Congo et contribue ainsi à la création d’un environnement plus sûr pour
les femmes des communautés locales en augmentant le nombre de patrouilles affectées à
leur protection et en établissant de bons rapports entre ses membres et la population locale,
ce qui permet d’améliorer le renseignement et d’éclairer les itinéraires des patrouilles.
▪ Campagne en faveur d’améliorations dans les prisons : À Kalemie, l’équipe d’engagement
indonésienne a organisé des séances d’information dans la partie de la prison réservée aux
femmes pour promouvoir les dispositifs d’alerte locaux et les droits des femmes.
▪ Participation des femmes au dialogue au niveau local : À Goma, l’équipe d’engagement
indienne a organisé et assuré la sécurité lors des réunions du comité de protection local.
Grâce à ces réunions, où les femmes ont pu exprimer leurs préoccupations et s’organiser
plus systématiquement, la force a été en mesure d’incorporer les suggestions des femmes
dans la planification des opérations.
▪ Prise en compte des besoins des femmes et des filles déplacées : À Bunia, l’équipe
d’engagement bangladaise s’est entretenue avec les femmes dans les camps de déplacés
et aux alentours pour déterminer les zones à haut risque et planifier en conséquence les
patrouilles du bataillon, par exemple en surveillant les endroits où des attaques se
produisent fréquemment, tels que les points de collecte de bois de feu en dehors des
camps.
Recommandations
• Formation : Les équipes d’engagement doivent faire partie intégrante des opérations de
maintien de la paix tenant compte des questions de genre et suivre une formation ciblée
préalable au déploiement. Cette formation doit notamment porter sur les compétences en
matière de patrouilles et de fouilles, les compétences linguistiques de base en swahili ou en
français, les techniques de prévention de la violence sexuelle dans les situations de conflit
et l’accompagnement des victimes1.
• Structure et coordination : Dans la structure de commandement en vigueur, les équipes
d’engagement relèvent du commandant ou de la commandante de secteur ou de
brigade, si bien qu’elles n’ont que des contacts limités avec le conseiller ou la conseillère
pour les questions de genre et le personnel civil. Le réexamen de cette structure pourrait
améliorer la planification, le partage d’informations et la coordination avec le conseiller ou
la conseillère pour les questions de genre et les composantes civiles compétentes.
• Allocation de ressources aux équipes d’engagement dans le budget de la force : Les
activités d’information, la formation et les déplacements des équipes d’engagement et du
conseiller ou de la conseillère pour les questions de genre ne sont pas financés par des
ressources inscrites dans le budget de la force. Si l’on améliorait la visibilité des moyens
financiers prévus et disponibles pour les équipes d’engagement, on renforcerait leur
efficacité.
1 Une liste détaillée de modules de formation figure dans la partie du présent document qui porte sur les
recommandations.
4
INTRODUCTION
« Ce qui compte avant tout, c’est l’impact que j’ai sur les femmes et les hommes de la
République démocratique du Congo, qui voient que les femmes ont leur place dans une plus
large gamme de fonctions. Des femmes qui sont fortes, mais douces, qui se prennent en charge,
qui font avancer les choses, qui défendent et protègent ».
Capitaine Tanvi Shukla, première commandante de l’équipe d’engagement indienne, saluée par le
Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies pour les efforts qu’elle a déployés inlassablement pour
incorporer la prise en compte des questions de genre dans les activités militaires
En 2020, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en

République démocratique du Congo (MONUSCO) a enregistré 680 cas de violences
sexuelles liées aux conflits touchant 674 femmes et 6 hommes2 en République
démocratique du Congo. Les cas signalés ne représentent que la partie visible de
l’iceberg. Sur les 5,5 millions de personnes déplacées en République démocratique du
Congo, 51 % sont des femmes et des
Mandat de la MONUSCO filles3. Ces données indiquent que la
Dans sa résolution 2556 (2020), le Conseil de sécurité situation est plus généralisée qu’il n’y
de l’Organisation a défini les priorités stratégiques paraît du fait que les femmes, les
suivantes de la MONUSCO, dans le cadre du mandat
le plus récent qui lui a été confié : la MONUSCO serait hommes, les filles et les garçons vivent
chargée d’assurer la protection des civils et les conflits différemment. Les civils
d’appuyer la stabilisation et le renforcement des
représentent la majorité des victimes
institutions de l’État, notamment par des réformes de
la gouvernance et de la sécurité. Afin de remédier dans les conflits, les femmes et les
aux causes profondes des conflits et de promouvoir la enfants étant particulièrement
réconciliation, la Mission a été expressément chargée
de fournir un appui politique aux femmes et de
touchés en raison de discrimination
dialoguer avec elles et de créer un environnement sexuelle et d’inégalités de genre
juridique, politique et socioéconomique propice à préexistantes. Par ailleurs, bien que
assurer la pleine représentation et à la participation
pleine, effective et véritable des femmes à tous les les femmes et les filles aient une
niveaux. Les équipes d’engagement de la Mission ont perception différente des causes et
été déployées pour faciliter et renforcer la
conséquences des conflits armés,
participation des femmes à la promotion de la paix,
de la sécurité ainsi que la protection des civils. leurs vues ne sont souvent pas prises
en compte dans les initiatives de
prévention et de règlement des conflits qui mènent à la paix.
2 Ces chiffres indiquent une baisse de 35 % par rapport à 2019, où on comptait 1 054 victimes. La majorité des victimes
en 2020 ont subi des violences sexuelles commises par des combattants de groupes armés et des membres de milices
(70 %) et les 30 % restants étaient victimes de violences sexuelles perpétrées par des agents de l’État (Bureau conjoint
des Nations Unies pour les droits de l’homme en République démocratique du Congo). MONUSCO – Analyse par le
Haut-Commissariat aux droits de l’homme de la situation des droits de l’homme en 2020 (MONUSCO – OHCHR
Analysis of the Human Rights Situation in2020), publiée en 2021.
3 Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Personnes déplacées en République démocratique du Congo
- Évaluation des sites, personnes déplacées et rapatriées (DRC Displacement - Site Assessment, Personnes Déplacées
Internes et Retournees), consulté le 10 février 2021.
5
Conscient de cette situation, le Conseil de sécurité a, dans sa résolution 1325 (2000) et

ses résolutions ultérieures sur les femmes et la paix et la sécurité, abordé les effets
disproportionnés et singuliers des conflits armés sur les femmes, reconnu à quel
point étaient sous-estimées et inexploitées les contributions que les femmes apportaient
à la prévention des conflits, au maintien de la paix, au règlement des conflits et à la
consolidation de la paix et souligné l’importance d’une participation pleine, effective
et véritable des femmes et des filles à l’instauration de la paix et de la sécurité. Dans sa
résolution 2538 (2020), la plus récente sur les femmes et la paix et la sécurité, il a souligné
que les équipes mixtes d’engagement étaient un élément crucial d’une participation
pleine, effective et véritable des femmes en tenue dans toutes les composantes et
toutes les fonctions et à tous les niveaux4. La volonté politique de mettre en œuvre les
priorités concernant les femmes et la paix et la sécurité a été renforcée par l’initiative
Action pour le maintien de la paix du Secrétaire général, qui a réaffirmé que la
participation à égalité des femmes aux processus de paix et aux solutions politiques
était essentielle pour un maintien de la paix
efficace.
Afin d’intégrer les priorités concernant les

femmes et la paix et la sécurité dans la
composante militaire du maintien de la
paix, le Bureau des affaires militaires de
l’Organisation des Nations Unies (ONU)
incorpore l’égalité des genres et les
stratégies portant sur ces priorités dans la
planification et la doctrine et encourage
les initiatives de parité des genres qui visent Une équipe d’engagement indienne effectue une patrouille
de contrôle de zone à Kilolirwe (Nord-Kivu) en mars 2020
à accroître le nombre de femmes officiers
et de soldates dans les déploiements militaires. Dans les missions de maintien de la paix,
la composante militaire doit veiller à ce que tous les services et sections, les
observateurs militaires et les contingents mènent leurs opérations et activités tactiques
en tenant compte du principe d’égalité des genres et des priorités relatives aux femmes
et à la paix et la sécurité5.
Que faut-il entendre par « participation » ?

La participation est un processus stratégique qui vise à associer directement la
population locale à tous les aspects de la prise de décision, de l’élaboration et de la
mise en œuvre des politiques afin de renforcer la prise en main par les acteurs locaux,
4Voir la résolution 2538(2020) du Conseil de sécurité de l’ONU, par. 12.

5Voir la Politique sur la prise en compte des questions de genre dans les opérations de maintien de la paix des
Nations Unies, E.7b (2018.01).
6
les capacités et les structures communautaires et à accroître la transparence, la

responsabilité et l’allocation optimale des ressources dans diverses situations. La
participation de la population comprend également l’établissement de relations suivies
avec les interlocuteurs clés, notamment les autorités locales et les prestataires de
services de sécurité, ainsi que l’évaluation continue de ces interlocuteurs pour
déterminer s’ils demeurent une source d’information fiable. La composante civile de la
MONUSCO, en particulier la Section des affaires civiles veille, par le biais de son réseau
d’alerte locale, des comités de protection locaux et des missions conjointes de
protection et d’évaluation, à ce que les préoccupations et les besoins exprimés par la
population et les acteurs de la société civile constituent la pierre angulaire des activités
menées par la Mission dans les domaines de la paix et de la sécurité.
Les assistants et assistantes chargé(e)s de la liaison avec la population locale, qui
permettent de mieux comprendre la culture locale, les perceptions de la population,
les dynamiques politiques et les menaces qui pèsent sur les civils au niveau local,
constituent également une ressource importante pour les missions de maintien de la
paix. Leur déploiement fournit aux composantes civiles et militaires de la Mission des
informations de première main en
Assistant(e)s chargé(e)s de la liaison avec la population
locale provenance de zones reculées, qui
Les assistant(e)s chargé(e)s de la liaison avec la population
locale sont des membres du personnel civil local
permettent de mieux comprendre
relevant de la Section des affaires civiles, qui connaissent les populations locales et la
bien la dynamique des conflits locaux et sont incorporé(e)s
dans les contingents militaires de la Mission dans les
dynamique sur le terrain et de faire
emplacements pour les opérations en avant. Elles et ils face à l’évolution de la situation aux
constituent un point de contact privilégié avec les
populations locales et les acteurs clés, en particulier pour plans de la protection et de la
les composantes en tenue, qui bénéficient de leur sécurité. Ces assistants et assistantes
connaissance des langues locales et de leur
compréhension toute en nuances de la dynamique jouent un rôle essentiel dans
culturelle et sociopolitique locale nécessaire à un dialogue l’établissement et le maintien de
contextuel avec la population. Ces assistant(e)s appuient
la force de la MONUSCO dans les activités prescrites de relations entre la population et la
protection des civils en assurant activement la liaison avec force de la MONUSCO et les autres
la population, en recueillant des informations, en signalant
les risques pour les civils, en effectuant des analyses portant composantes ou sections de la
sur la protection et en élaborant des programmes de Mission, dans l’instauration de la
protection déterminés par la demande et adaptés à la
population locale, en coopération avec les confiance au sein de la population
commandant(e)s des bases opérationnelles de
et dans le suivi des alertes de
compagnie et des bases opérationnelles temporaires.
sécurité.
Dans le cadre d’une initiative clé visant à promouvoir les opérations militaires tenant
compte des questions de genre, le Bureau des affaires militaires a constitué, en janvier
2020, des équipes d’engagement formées en incorporant dans les bataillons
d’infanterie des équipes composées d’au moins 50 % de femmes. La participation, qui
est une responsabilité importante des composantes militaires, consiste essentiellement
à entretenir des contacts avec les représentants de la population locale et les acteurs
7
gouvernementaux et non gouvernementaux pour leur faire mieux comprendre les

opérations de maintien de la paix des Nations Unies, à s’assurer leur coopération et leur
adhésion à la protection des civils et à d’autres initiatives de maintien de la paix et à
améliorer la fourniture de services et l’établissement de rapports en prenant en compte
les vues, les besoins et les préoccupations des femmes, des hommes, des filles et des
garçons des communautés locales6. À la
MONUSCO, le déploiement des équipes
d’engagement avant la publication
d’orientations officielles a servi de point
de départ à l’examen des meilleures
pratiques, difficultés et
recommandations existantes, qui
permettra à la MONUSCO et à d’autres
missions de maintien de la paix des
Nations Unies de mieux structurer et
rationaliser le champ d’intervention et les L’équipe d’engagement sud-africaine patrouille dans la zone
capacités des équipes d’engagement. de Beni (Nord-Kivu) en mars 2018
6Pour un aperçu détaillé des tâches des équipes d’engagement, voir le Manuel à l’usage des bataillons
d’infanterie des Nations Unies, paragraphe 2.4.2.5. Engagement et Groupe de la coopération entre civils et
militaires, p.17 (UNIBAM, par. 2.4.2.5. Engagement/ACM).
8
POURQUOI LES FEMMES EN TENUE JOUENT

UN RÔLE DÉTERMINANT
Les femmes en tenue contribuent à l’intégration
systématique de la prise en compte des
questions de genre dans tous les aspects de
l’analyse, de la planification et de l’exécution
des opérations de maintien de la paix et
exercent ainsi une influence directe sur les
quatre domaines prioritaires de la résolution 1325
du Conseil de sécurité de l’ONU, à savoir la La commandante Rehman (Pakistan), qui a reçu
participation, la protection, la prévention, et les le certificat de la Représentante spéciale
du Secrétaire général, lors d’une séance de
secours et le relèvement tenant compte des planification avec le commandant de la force, le
général de corps d’armée Costa Neves, à Goma
questions de genre7. (Nord-Kivu) en janvier 2020
▪ Participation : Les femmes en tenue facilitent les échanges avec la population

locale et sa participation, notamment par des réunions avec les organisations
féminines et la société civile. Elles participent aux initiatives d’évaluation et de
renseignement et examinent l’intégration des besoins et préoccupations des
femmes des communautés locales dans les stratégies, les politiques, la
planification et les opérations militaires.
▪ Protection : Les femmes en tenue participent aux patrouilles et à la planification
militaire, par exemple en apportant leur contribution aux analyses menées par
les unités militaires pour en examiner les effets sur les femmes, les hommes, les filles
et les garçons, en localisant les zones à haut risque et en participant aux
opérations qui visent à prévenir les violences sexuelles liées aux conflits et les
atteintes aux droits de la personne et à protéger les populations locales contre
ces exactions.
▪ Prévention : Les femmes en tenue contribuent également à l’analyse, à la
planification et à l’exécution des opérations pour s’assurer que celles-ci
combattent la discrimination fondée sur le genre, notamment en recueillant des
informations grâce à leur participation aux réseaux locaux de femmes. Au niveau
de la compagnie, les femmes en tenue exercent un effet dissuasif sur les attaques
contre les populations locales et réagissent avec fermeté pour prévenir et faire
cesser les violations des droits humains, notamment les violences sexuelles.
7 Voir le Dossier d’information du Département des opérations de paix sur l’égalité des genres et les femmes, la
paix et la sécurité, janvier 2020, p.12. En outre, les indicateurs clés sur la mise en œuvre du programme pour les
femmes et la paix et la sécurité dans les composantes militaires figurent dans l’annexe B du présent document.
9
▪ Secours et relèvement tenant compte des questions de genre : La présence de

personnel féminin en tenue peut favoriser un environnement plus sûr pour la
participation des femmes à la reconstruction, au dialogue local et aux initiatives
de réconciliation.
10
ÉQUIPES D’ENGAGEMENT « L’engagement peut améliorer la protection

grâce à une meilleure connaissance de la
Organisation des équipes d’engagement situation et garantir que les violations de la
Conformément au Manuel à l’usage des politique des Nations Unies ou du droit
bataillons d’infanterie des Nations Unies, chaque international sont reconnues et signalées.
L’engagement avec le gouvernement du
bataillon d’infanterie doit comporter une section
pays hôte, les parties au conflit et d’autres
d’engagement8. Celle-ci mène ses activités par groupes armés peut contribuer à améliorer
l’intermédiaire d’équipes d’engagement qui les relations entre la force et la communauté
comprennent chacune quatre personnes9. Le locale ».
nombre d’équipes d’engagement Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des
accompagnant une patrouille dépendra de la Nations Unies, 2.4.2.5, Engagement/ACM,
2020.01), p. 32
tâche et de la situation sur le terrain ; toutefois il
est recommandé d’avoir deux femmes par patrouille. Les équipes peuvent être
composées d’hommes et de femmes de n’importe quelle branche de l’armée et de
n’importe quel grade ; cependant, les équipes doivent avoir la structure de grades
appropriée pour établir une hiérarchie de commandement et contrôle. Les équipes
d’engagement sont normalement sous le contrôle tactique de la compagnie qui les
reçoit pendant la durée de leur affectation.
Activités menées par les équipes d’engagement

Les activités que les équipes d’engagement peuvent effectuer en soutien à leur
bataillon sont notamment les suivantes10 :
▪ Patrouilles : Le commandant ou la commandante du bataillon d’infanterie doit
prévoir le déploiement d’équipes d’engagement dans la planification des
patrouilles pour faciliter l’information de la population locale. Des patrouilles
peuvent être effectuées pour dialoguer avec les auteurs avérés ou potentiels
d’atteintes aux droits de la personne ou de violations des droits humains et pour
encourager le règlement des conflits et le dialogue. De telles patrouilles peuvent
également être effectuées pour aller à la rencontre de populations vulnérables et
dialoguer avec les dirigeants clés.
▪ Escortes des convois de déplacés et de réfugiés : Les équipes d’engagement
doivent faire partie du convoi lorsque des personnes déplacées ou des réfugiés sont
escortés.
8 Voir le Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies, paragraphe 3.6.2. La présence d’équipes
d’engagement est facultative dans les bataillons d’infanterie spécialisés (tels que les forces d’intervention rapide ou
les unités des forces spéciales), qui sont conçus pour des opérations offensives plutôt que pour l’engagement.
9 Voir le paragraphe 3.6.2 du Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies. Les bataillons composés
de trois compagnies disposeront de quatre équipes d’engagement et les bataillons comprenant quatre
compagnies disposeront de cinq équipes d’engagement.
10 Ces tâches sont notamment, mais non exclusivement, celles qui sont énumérées au paragraphe 2.3.3.5 du
Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies.

11
▪ Appui des opérations de bouclage et de ratissage : L’objectif principal d’une

opération de bouclage et de ratissage est d’isoler et de fouiller une zone à la
recherche d’individus ou groupes armés ou de matériel constituant une preuve ou
présentant une utilité pour le renseignement dans le maintien de la paix. Les équipes
d’engagement peuvent appuyer la collecte d’informations et informer la
population locale de la raison des opérations de bouclage et de ratissage pendant
qu’elles sont en cours.
▪ Soutien aux processus de désarmement : Les équipes d’engagement peuvent
rassurer et soutenir les combattants et les femmes à charge des groupes armés qui
participent aux processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration
(DDR). Les femmes en tenue peuvent également contribuer à l’identification et au
profilage des personnes à charge, des combattants et des femmes associées aux
groupes armés, en étroite collaboration avec les sections de la protection de
l’enfance des missions, les conseillers et conseillères pour la protection des femmes
et les organismes des Nations Unies.
▪ Réalisation d’évaluations inclusives des villages : Les équipes d’engagement
doivent être formées et déployées pour recueillir des données sur la population et
des informations sur les violations des droits de la personne et pour répertorier les
zones à haut risque11.
Équipes d’engagement, protection des civils et programme

pour les femmes et la paix et la sécurité
La protection des civils et le programme pour les femmes et la paix et la sécurité se
renforcent mutuellement ; la protection des civils doit prendre en considération les
questions de genre de façon à refléter les liens existants entre le genre et la protection
et à tenir compte de la façon dont les différences de statut et de pouvoir entre les
femmes et les hommes déterminent les besoins de protection immédiats et les intérêts
à long terme des femmes, des hommes, des filles et des garçons. Le dialogue et les
contacts avec la population et les autres parties prenantes, qui constituent un des
volets de la politique de 2019 du Département des opérations de paix sur la protection
des civils dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ont été
considérés comme des mécanismes cruciaux permettant de réduire la nécessité de
recourir à la protection physique assurée par les missions12. Comme indiqué plus haut,
les équipes d’engagement sont particulièrement bien placées pour engager le
dialogue, pour signaler les risques auxquels sont confrontées les personnes
11 Un modèle d’évaluation inclusive des villages figure à la page 136 du Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie
des Nations Unies.
12 Voir la Politique sur la protection des civils dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, D.3.b, volet
I, p. 12.
12
particulièrement touchées par les conflits et pour élaborer des solutions concrètes
visant à réduire ces risques13. Le tableau ci-après décrit les domaines où les soldates du
maintien de la paix peuvent exercer une influence positive sur le dialogue et les
processus de paix au niveau local et renforcer la sécurité physique des femmes et des
filles dans leur zone d’opérations.
13Les femmes en tenue dans les équipes d’engagement ne doivent pas être les seules à effectuer des analyses des
questions de genre, mais elles peuvent souvent communiquer plus facilement avec les groupes vulnérables.
13
ÉQUIPES D’ENGAGEMENT DANS LA MONUSCO

Entre 2017 et 2020, les pays qui fournissent des « Dans l’exercice de mes fonctions, je me
contingents à la MONUSCO ont porté la proportion de vois comme un catalyseur qui contribue à
soldates de la paix de 1 % à 5,25 %. Les équipes apporter toute une série de changements
modestes mais cruciaux. Grâce au travail
d’engagement de la Mission ont été déployées
que nous menons dans des domaines
expressément pour promouvoir le programme pour inexplorés, le genre est non pas une
les femmes et la paix et la sécurité, pour faciliter et question, mais une réponse ».
renforcer la participation des femmes à la promotion Capitaine Tanvi Shukla, première
de la paix, de la sécurité et de la protection des civils commandante de l’équipe
(notamment en associant les réseaux de femmes aux
activités de protection) et pour soutenir les efforts de désarmement, de démobilisation
et de réintégration ainsi que la réforme du secteur de la sécurité, conformément au
mandat de la Mission tel que défini dans la résolution 2502 (2019) du Conseil de sécurité
de l’ONU14. Reconnaissant que le nombre de femmes en tenue déployées par les pays
qui lui fournissent des contingents est encore limité, la MONUSCO déploie des équipes
d’engagement mixtes comptant au minimum 50 % de personnel féminin. Ces équipes
sont pour la Mission un moyen privilégié de communiquer avec les Congolaises et de
répertorier les zones à haut risque de violence sexuelle liée aux conflits, comme les
points de collecte d’eau, les zones agricoles, les marchés et les forêts. Ces endroits ne
sont pas toujours accessibles pour les
sections opérationnelles de la
MONUSCO, surtout à la tombée de la
nuit, à moins qu’elles ne bénéficient
d’une protection de la force. Les
informations contextualisées sur les
risques de violence sexuelle liés aux
conflits peuvent contribuer aux activités
menées par les conseillers et conseillères
pour la protection des femmes de la
Mission, par exemple la cartographie
des acteurs proposant des services
d’aide médicale ou psychosociale.
14Voir la résolution 2502 (2019) du Conseil de sécurité, section ii.f sur la réforme du secteur de la sécurité et les
parties ii.g à k sur le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR).
14
Déploiement actuel des équipes d’engagement et portée

de leurs activités
En 2019, le nombre d’équipes d’engagement
déployées dans la MONUSCO a triplé, passant de
5 à 15, du fait que 9 des 26 pays fournisseurs de
contingents ont envoyé de telles équipes. En février
2021, 15 équipes d’engagement au total ont été
déployées dans l’est de la République
démocratique du Congo, leurs activités portant
principalement sur la coordination civilo-militaire,
comme par exemple la sensibilisation aux questions
de droits de la personne et aux problèmes de santé.
Dans ces zones d’opérations, les femmes en tenue

effectuent de plus en plus de patrouilles conjointes
avec les forces de sécurité nationales ainsi que des
patrouilles de nuit et de contrôle de zone. Les
équipes d’engagement de la MONUSCO ont
également été intégrées aux unités de combat, par
exemple à Pinga, dans la province du Nord-Kivu, où
sont signalées de nombreuses attaques contre les
civils et un grand nombre de violences sexuelles liées
aux conflits, afin de renforcer la présence d’unités
de combat protégeant les femmes des
communautés locales et la protection des civils.
Structure et coordination des équipes

d’engagement de la MONUSCO
Toutes les équipes d’engagement de la MONUSCO sont
actuellement déployées en équipes mixtes. Plusieurs
équipes d’engagement sont composées exclusivement
de femmes en tenue pour leurs opérations, mais en raison
du manque de personnel féminin formé dans l’infanterie,
les équipes d’engagement doivent faire appel à du
personnel masculin dans la zone d’opérations pour que
la force puisse assurer la protection dans les sites
d’activité et d’incident. À l’heure actuelle, ce sont les
commandants et commandantes d’unité qui sont
15
responsables de l’attribution des

L’équipe d’engagement bangladaise effectue une patrouille à pied
missions aux équipes d’engagement dans le quartier de Bankoko à Bunia (province de l’Ituri)
de la MONUSCO en fonction des en mars 2020.
besoins opérationnels.
16
MEILLEURES PRATIQUES
Un certain nombre de meilleures pratiques ont été recensées à la MONUSCO, qui
mettent en évidence l’utilité des équipes d’engagement pour les opérations de la
Mission et la mise en œuvre du programme pour les femmes et la paix et la sécurité.
Participation L’équipe d’engagement bangladaise effectue

une patrouille à pied dans le quartier de Bankoko
▪ Permettre aux femmes de à Bunia (province de l’Ituri) en mars 2020
participer au dialogue au
niveau local : À Goma,
l’équipe d’engagement
indienne a élaboré une base
de données sur les
dirigeantes communautaires,
les personnalités publiques et
les groupes de femmes grâce
à des entretiens avec des
femmes de la communauté.
Les informations reçues de
celles-ci ont permis
d’effectuer davantage de
patrouilles dans les zones à
haut risque et de planifier les activités de coordination civilo-militaire en fonction des
besoins de la population. L’équipe d’engagement a également assuré la protection
physique lors des rassemblements « Urafiki »15 et des réunions du comité de
protection local, permettant ainsi aux femmes de l’assistance de faire connaître
leurs préoccupations et les risques menaçant la paix et la stabilité locales. Ces
informations ont également contribué à la planification des opérations de la force,
ce qui a conduit notamment à l’arrestation d’auteurs d’atteintes aux droits de la
personne et de violations des droits humains et à l’organisation de patrouilles. Le
dialogue avec ces réseaux locaux de femmes s’est également avéré être un outil
efficace pour instaurer la confiance entre la Mission et la population locale,
sensibiliser celle-ci aux initiatives de la Mission et prévenir les différends locaux.
Protection
▪ Comprendre les besoins des femmes et des filles déplacées : À Bunia, l’équipe
d’engagement bangladaise s’est entretenue avec des femmes à l’intérieur et
autour des camps de déplacés afin de localiser les zones à haut risque pour ces
15 « Urafiki » signifie « amitié » en swahili.

17
femmes. Elle a recueilli les vues de centaines de femmes dans les camps de
déplacés de Loda et de Roe dans le territoire de Djugu, ce qui a permis au bataillon
de recenser les zones où un plus grand nombre de patrouilles devraient être
effectuées pour prévenir les violences sexuelles liées aux conflits. En conséquence,
des patrouilles d’interposition sont envoyées régulièrement dans les zones
d’insécurité où travaillent les femmes afin d’assurer leur protection et d’appuyer les
dispositifs d’alerte rapide.
▪ Apporter un soutien aux

victimes de violences sexuelles
liées aux conflits : Plusieurs
équipes d’engagement ont
déployé deux ou trois soldates
de la paix dans le cadre de
déploiements d’unités de
combat pour assurer une
présence permanente de
femmes en tenue dans les
endroits où les violences
sexuelles liées aux conflits
constituaient un risque
important pour la population. Patrouille d’engagement du contingent sud-africain
L’objectif est de définir les à Beni (Nord-Kivu) en mars 2018
menaces et les risques dans la

zone en question avec l’aide des femmes et des filles des communautés locales et
d’assurer une présence militaire à titre de prévention. Les membres du déploiement
d’unités de combat sont formé(e)s au traitement des cas de violences sexuelles liées
aux conflits, notamment le renvoi des dossiers, la protection, la non-discrimination,
la confidentialité et le consentement des victimes. Lorsque de tels cas sont signalés
aux membres féminins du déploiement d’unités de combat, elles peuvent fournir
des trousses de prophylaxie post-exposition, orienter les victimes vers les services de
santé et transmettre les premières informations au conseiller ou à la conseillère pour
la protection des femmes du bureau local ou au personnel du Bureau conjoint des
Nations Unies pour les droits de l’homme en vue du suivi des enquêtes.
Prévention
▪ Patrouilles conjointes avec les forces armées nationales : À Bukavu et à Walungu,
les membres féminins de l’équipe d’engagement népalaise participent à des
patrouilles conjointes avec les forces armées de la République démocratique du
Congo lorsque l’équipe reçoit du conseiller ou de la conseillère pour la protection
18
des femmes et du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme
(BCNUDH) des informations concernant les zones de tension où les violences
sexuelles liées aux conflits sont nombreuses ou que des allégations de violences
sexuelles liées aux conflits sont signalées. La présence de femmes en tenue dans
l’équipe d’engagement a permis d’établir de bons rapports entre l’équipe et les
femmes des communautés locales, qui ont fourni des informations sur les problèmes
de sécurité, ce qui a permis d’améliorer le renseignement, de modifier les itinéraires
des patrouilles et d’assurer une protection plus efficace.
▪ Sensibilisation à la COVID-19 :
L’équipe d’engagement
bangladaise a organisé
18 séances de sensibilisation à
la COVID-19 dans la province
de l’Ituri, notamment dans cinq
camps de déplacés et dans des
centres communautaires pour
femmes, à l’intention
principalement des femmes et
des enfants. Environ
200 membres de la
L’équipe d’engagement bangladaise met en place un point de lavage des
communauté ont été informés mains au centre communautaire pour femmes de Shari (ci-dessus) et
des symptômes de la organise une séance de sensibilisation à la COVID-19 à l’intention des
femmes à Bunia (ci-dessous) (province de l’Ituri) en mai 2020.
COVID-19, de ses modes
de transmission et des
mesures préventives.
L’équipe d’engagement a
également distribué des
brochures en alur et en
swahili et mis en place des
points de lavage des
mains.
▪ Campagne en faveur d’améliorations dans les prisons : À Kalemie, l’équipe

d’engagement indonésienne a collaboré étroitement avec les composantes
opérationnelles de la MONUSCO, notamment la Section des affaires civiles, la
Section des questions liées à la problématique hommes-femmes et le Groupe de
l’administration pénitentiaire, pour organiser des séances d’information à l’intention
des femmes dans la prison de la ville et promouvoir les mécanismes d’alerte locale
et les droits des femmes.
19
▪ Campagnes de santé ciblant la population locale : À Uvira et à Sange, l’équipe

d’engagement pakistanaise a organisé une campagne de santé mentale, menée
par une professionnelle de la santé de l’équipe d’engagement. La campagne
comprenait des séances d’information dans les écoles locales et dans la base de la
MONUSCO et s’adressait en particulier aux rescapées de violences sexuelles liées
aux conflits.
Prise en compte des questions de genre dans les activités de secours

et de relèvement
▪ Intégration des questions de genre : À Tshikapa et à Kananga, l’équipe
d’engagement marocaine a participé à la planification de la coordination civilo-
militaire et veillé à l’intégration des questions de genre dans la gestion des projets.
Au moins 50 % des projets de coordination civilo-militaire menés à bien ont amélioré
les conditions de vie des femmes. Ainsi par exemple le projet d’approvisionnement
en eau de Kamako a facilité l’accès à l’eau potable des communautés locales,
notamment des femmes et des filles qui sont chargées de l’approvisionnement des
familles en eau.
Principes directeurs
Lors de la phase initiale du déploiement des équipes d’engagement dans la
MONUSCO, la Mission a défini les principes directeurs suivants qui contribueront à
l’efficacité des activités de dialogue :
▪ Activités menées en tenue : Les

membres des équipes
d’engagement doivent mener
toutes leurs activités en tenue
pour accroître la visibilité des
soldates de la paix, leur
permettre de servir de modèles,
de faire preuve de responsabilité
et de faire mieux connaître les
activités de la MONUSCO en
faveur de la population locale.
▪ Activités conformes au mandat :

Toutes les activités des équipes Une soldate de la paix de la MONUSCO fait part de son expérience
d’engagement doivent être à des écolières lors de la Journée des Nations Unies à Bukavu (Sud-
Kivu) en octobre 2017
conformes au mandat de la
20
MONUSCO et aux valeurs fondamentales de l’ONU. Il convient d’éviter les questions

délicates sur le plan culturel (par exemple, la santé sexuelle et procréative,
l’éducation sexuelle) et les sujets pour lesquels les membres de l’équipe
d’engagement n’ont pas de formation professionnelle. Les séances portant sur les
soins de santé doivent tenir compte des capacités de l’infrastructure médicale du
pays.
▪ Activités de protection de l’enfance : Toutes les activités comportant un dialogue

avec des enfants doivent être planifiées compte tenu des orientations définies par
la Section de protection de l’enfance de la MONUSCO et la Section des affaires
civiles. Seuls les établissements d’enseignement public doivent être retenus comme
sites d’activité.
▪ Principe consistant à « ne pas nuire » : Dans le traitement des cas de violences, les
besoins, la dignité et les souhaits des victimes doivent être pleinement respectés, par
exemple lors du signalement aux autorités. La sensibilisation à la violence sexuelle
liée aux conflits doit avant tout viser à prévenir les attaques contre les femmes plutôt
qu’à promouvoir un changement de comportement ou l’adaptation des femmes.
Conformément aux directives de l’ONU16, la prise de photographies d’enfants ou de
victimes de violences ou en leur compagnie, qui permettraient de les identifier les
met en danger et doit être évitée.
▪ Approches tenant compte des questions
de genre : Dans la planification de leurs
activités, les équipes d’engagement
doivent faire appel aux compétences des
responsables de la coordination des
questions d’égalité femmes-hommes aux
niveaux du quartier général de la force et
des secteurs, compte tenu des orientations
fournies par le conseiller ou la conseillère
pour les questions de genre de la force et
du Groupe des questions de genre de la
Soldate de la paix du bataillon malawien à Beni Mission, afin de faire
(Nord-Kivu) en décembre 2018 connaître systématiquement les valeurs
fondamentales de l’ONU et de diffuser des
messages tenant compte des questions
de genre.
16Voir par exemple le Manuel à l’intention des spécialistes de la protection de l’enfance dans les opérations de
paix des Nations Unies (Manual for Child Protection Staff in United Nations Peace Operations), p. 124.
21
▪ Activités au titre des programmes : Les équipes d’engagement ne doivent pas, par
principe, distribuer de cadeaux ni de sucreries à la population locale car cela nuirait
à des améliorations à long terme et à l’utilité que peut présenter la présence de
femmes en tenue pour la mise en œuvre du mandat.
▪ Inscription des objectifs et des résultats obtenus par les équipes d’engagement dans
la budgétisation axée sur les résultats de la Mission : Compte tenu de la mise en
œuvre du Système complet d’évaluation de la performance, la Mission a examiné
le portefeuille de projets et les objectifs prioritaires des équipes d’engagement et
résumé leur déploiement et leurs objectifs en un résultat unique dans le projet de
budget 21/22 de la MONUSCO. Elle a également inscrit le déploiement des équipes
d’engagement dans les hypothèses budgétaires, dans le cadre du renforcement
des activités qu’elle mène pour promouvoir la participation de la population à la
protection des civils. Les résultats escomptés par les équipes d’engagement étant
inscrits dans le budget, les ressources financières qui leur sont nécessaires
bénéficieront d’une plus grande visibilité, ce qui facilitera la demande de crédits au
titre des programmes.
Problèmes structurels
▪ Relations hiérarchiques et structure de commandement : En raison de la structure de
commandement en vigueur, il n’est pas possible aux équipes d’engagement de
consulter directement le conseiller ou la conseillère pour les questions de genre, le
ou la spécialiste de la protection de l’enfance de la force ou le personnel du bureau
local, ce qui nuit à la coordination de la planification et risque de ne pas permettre
aux équipes d’engagement de mener efficacement leurs activités et de parvenir
aux résultats escomptés.
▪ Fonctions du ou de la responsable de la coordination des questions d’égalité

femmes-hommes : Les responsables de la coordination des questions d’égalité
femmes-hommes et de la protection de l’enfance au niveau des secteurs exercent
actuellement leurs fonctions à temps partiel, ce qui limite le soutien apporté aux
équipes d’engagement.
▪ Connaissance limitée du rôle des équipes d’engagement : La majorité des membres

du personnel en tenue connaît mal encore le rôle des équipes d’engagement et les
avantages qu’apporte le déploiement de femmes en tenue, de sorte qu’il est
difficile aux chefs tant masculins que féminins des équipes d’engagement d’obtenir
un soutien pour les programmes et activités de leurs équipes.
22
▪ Manque de synchronisation dans le déploiement des équipes d’engagement dans

leurs unités : Les équipes d’engagement ne sont pas déployées avec les unités
auxquelles elles sont intégrées ; en d’autres termes, elles ne sont pas affectées au
même tour de service que les unités dont elles relèvent, ce qui nuit à l’établissement
de relations de travail solides. Les femmes en tenue devraient être
systématiquement déployées pour la même durée que leurs homologues masculins
et donc avec les unités auxquelles elles sont intégrées, avec des tours de service
plus courts approuvés au cas par cas pour celles qui ont des enfants à charge dans
leur pays d’origine.
▪ Pénurie de capacités
Une équipe d’engagement indienne effectue une patrouille de contrôle de zone à
facilitatrices : En raison Kilolirwe (Nord-Kivu) en mars 2020
de la pénurie
persistante d’assistantes
chargées de la liaison
avec la population
locale et d’assistantes
multilingues maîtrisant le
français et les langues
locales telles que le
swahili, il est difficile de
communiquer efficacement avec les femmes des communautés locales17. Par
ailleurs, du fait que la formation aux questions de violence sexuelle liée aux conflits
est imparfaite parmi les membres du personnel de la Mission qui sont chargés de
promouvoir la participation de la population, l’approche consistant à « ne pas
nuire » et l’efficacité de cette participation s’en trouvent compromises.
▪ Sécurité personnelle des femmes en tenue : La sécurité personnelle est importante

car elle permet aux femmes en tenue de s’acquitter efficacement de leur mandat.
Lors de la conception et de la gestion des camps de la force de la MONUSCO, la
priorité doit être accordée à la proximité des installations sanitaires pour les femmes
avec les moyens d’hébergement et les aires de loisirs qui leur sont réservés, à un
éclairage adéquat dans l’ensemble du camp, à des installations sanitaires et des
logements munis de verrous et à des systèmes de communication qui renforcent la
sécurité personnelle.
17 Les assistant(e)s chargé(e)s de la liaison avec la population locale sont des spécialistes ressortissant(e)s de l’État
hôte, qui sont formé(e)s, qui mènent des activités en matière d’affaires civiles et qui dialoguent notamment avec
les membres de la communauté. Les assistant(e)s multilingues sont exclusivement chargé(e)s de la traduction et
doivent bien connaître la terminologie de la violence sexuelle liée aux conflits et le rôle de la Mission face à la
violence sexuelle liée aux conflits pour comprendre le contexte.
23
▪ Établissement de rapports, suivi et évaluation : À l’heure actuelle, il n’existe pas de

modalités normalisées que les équipes d’engagement des missions de maintien de
la paix peuvent appliquer pour rendre compte de leurs activités et des résultats
qu’elles ont obtenus, ce qui ne permet pas d’établir l’efficacité de ces activités ni
de les modifier en fonction des données recueillies autres que les informations en
retour ponctuelles provenant des membres de la communauté pendant le
déroulement de ces activités.
Perception des équipes d’engagement de la MONUSCO

Par la population
Avec le temps, les équipes d’engagement de la
MONUSCO sont parvenues à établir de bons rapports « Les soldates bangladaises
sont une source d’espoir et
avec les femmes des communautés locales et à les
d’inspiration pour nous. Nous
amener à faire connaître ouvertement leurs nous sentons plus en sécurité
préoccupations en matière de sécurité. et nous avons des
connaissances sur la violence
fondée sur le genre ».
Nous sommes heureuses d’avoir les soldates de la paix
Réaction d’une habitante du
tanzaniennes à nos côtés aujourd’hui. Nous remercions village de Bambe aux patrouilles
Dieu pour l’aide que la MONUSCO continue de nous de soldates de la paix
apporter en ces temps difficiles pendant le conflit. bangladaises dans la province
de l’Ituri. Photo Du Jour, 28 mars
Une jeune mère, qui participe à une séance de conseil et de 2020
contrôle médical organisée par l’équipe d’engagement
tanzanienne dans le village de Matembo (Nord-Kivu).
Photo Du Jour, 11 mars 2020
Par le personnel en tenue

Les équipes d’engagement sont encore souvent considérées avec scepticisme par le
personnel en tenue de la MONUSCO, du fait que leur rôle et leur contribution à la mise
en œuvre globale du mandat ne sont pas généralement bien compris. Elles bénéficient
théoriquement d’un appui, mais le soutien logistique nécessaire à la mise en œuvre de
leurs activités est souvent perçu comme une charge supplémentaire pour les unités des
pays qui fournissent des contingents. Les commandants et commandantes d’unité se
montrent généralement accommodants et bien disposés à l’égard des équipes
d’engagement, sans doute aussi en raison des instructions reçues de leur hiérarchie,
mais un léger doute semble persister sur l’utilité des équipes d’engagement et leur
efficacité réelle.
24
RECOMMANDATIONS ET ÉTAPES SUIVANTES

Recommandations
Le déploiement des équipes d’engagement n’en est encore qu’à ses débuts dans les
opérations de maintien de la paix des Nations Unies en général et la MONUSCO en
particulier. Les commandants et commandantes d’unité peuvent jouer un rôle
important dans la lutte
contre les stéréotypes et
faciliter le changement
de mentalité afin de
permettre et de
promouvoir l’intégration
effective des femmes en
tenue et le recours aux
équipes d’engagement
pour atteindre les
objectifs fixés. Lorsque les
compétences des
Des soldates de la paix sud-africaines de la base opérationnelle
femmes en tenue et leur de compagnie de la MONUSCO à Mavivi participent à une formation en
contribution sont prises mars 2018
en compte, les équipes

d’engagement deviennent des multiplicateurs de puissance et aident les unités à
mettre en œuvre le mandat confié à la Mission.
Les recommandations ci-après à l’intention du Bureau des affaires militaires, des pays
qui fournissent des contingents, de la direction de la force et des commandants et
commandantes d’unité comprennent des mesures concrètes qui permettent de tirer
parti du potentiel des équipes d’engagement pour la mise en œuvre du mandat de la
Mission.
À l’intention du Siège de l’ONU et du Bureau des affaires militaires

▪ Rationalisation des responsabilités des équipes d’engagement : Le Bureau des
affaires militaires devrait définir les responsabilités des équipes d’engagement pour
que leur rôle soit standardisé. Huit fonctions essentielles sont définies pour les
bataillons d’infanterie dans le Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des
Nations Unies et complètent la doctrine nationale ; toutefois les missions doivent
élaborer des fonctions propres au pays, qui prennent en compte les besoins et les
25
réalités dans la zone d’opérations et permettent de mettre en œuvre le mandat

confié à la Mission18.
▪ Formation préalable au déploiement : Le Bureau des affaires militaires doit élaborer,

à l’intention de tous les membres des sections d’engagement, les conditions de
base régissant la formation préalable au déploiement, les modules obligatoires ci-
après étant obligatoires :
Condition physique
▪
Compétences en matière de patrouille et techniques de fouille
▪
Compétences linguistiques de base et aptitude à la
▪
communication en swahili ou en français, notamment la
collaboration avec les interprètes, techniques d’interrogation et
rédaction de rapports
▪ Introduction à la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits,
prise en charge et lignes directrices pour l’orientation des victimes
▪ Introduction à des questions telles que la prise en compte des
questions de genre dans les opérations de maintien de la paix,
le programme pour les femmes et la paix et la sécurité, la
protection de l’enfance, les droits de la personne et la protection
des civils
▪ Initiation aux cultures et normes locales dans la zone d’opérations.
Lorsque ces conditions ne peuvent être remplies par le pays fournisseur de
contingents avant le déploiement, les commandants et commandantes doivent
apporter leur concours à la formation de l’équipe d’engagement dans les quatre
semaines suivant son arrivée en République démocratique du Congo. Le
conseiller ou la conseillère pour les questions de genre de la force et les sections
opérationnelles de la MONUSCO dans les domaines susmentionnés peuvent
apporter leur soutien à la planification et au déroulement de ces formations.
18 Les fonctions essentielles d’un bataillon d’infanterie sont les suivantes : commandement et contrôle,
renseignement militaire dans les opérations de maintien de la paix, mobilité et manœuvre, soutien logistique,
engagement, puissance de feu, protection et sécurité (y compris la protection des civils et la protection de la force)
et interopérabilité, Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies, 2020.01, p.24
26
▪ Orientations simplifiées pour l’établissement de rapports, le suivi et l’évaluation : Le

Bureau des affaires militaires devrait élaborer des lignes directrices générales sur
l’établissement des rapports et
les données à recueillir par les
équipes d’engagement pour
permettre un suivi et une
évaluation standardisés, entre
missions, des activités, de la
portée de l’action et de
l’efficacité des équipes
d’engagement. Les activités
visant à rationaliser
l’établissement de rapports par
les équipes d’engagement
doivent être intégrées aux
L’équipe d’engagement sud-africaine effectue une patrouille
entre Mavivi et Muzambayi, à Beni (Nord-Kivu) en mars 2018 initiatives en cours sur
l’évaluation du travail, telles que
le Système complet d’évaluation de la performance, aux logiciels existants
d’établissement de rapports (par exemple SAGE) et aux modèles de rapport19.
À l’intention des pays qui fournissent des contingents

▪ Sections d’engagement : Tous les pays qui fournissent des contingents sont tenus,
conformément au Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies,
de se déployer avec des sections d’engagement.
▪ Formation préalable au déploiement : Les pays qui fournissent des contingents

doivent veiller à ce que les femmes en tenue reçoivent une formation préalable au
déploiement d’une portée et d’une qualité semblables à celles de leurs homologues
masculins, afin de les doter des compétences requises pour mener des activités
militaires.
▪ Intégration des équipes d’engagement dans la structure de la force et de la Mission :

Les pays qui fournissent des contingents doivent intégrer les équipes d’engagement
dans la structure de coordination de la force et de la Mission. Les équipes
d’engagement doivent être placées sous le commandement direct des
responsables de la coordination des questions d’égalité femmes-hommes aux
19Le modèle de rapport figurant dans l’annexe A, élaboré par la force de la MONUSCO, peut servir de point de
départ, concurremment avec le modèle du Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies, pour une
évaluation inclusive des villages. Un tableau de bord pour les équipes d’engagement, qui est propre à la Mission et
repose sur les données provenant du logiciel SAGE et les informations recueillies par les équipes d’engagement, a
été examiné au sein de la MONUSCO mais demeure au stade de proposition.
27
niveaux des secteurs et du quartier général (QG) du bataillon. Les commandants et

commandantes des sections d’engagement doivent rester en liaison étroite avec le
quartier général de la force, le conseiller ou la conseillère pour les questions de genre
de la force et le bureau local dans leur zone d’opérations. Les détails des opérations
pour chaque équipe d’engagement, qui sont éclairés par le plan d’action militaire
pour les questions de genre, doivent néanmoins rester souples et relever de la
responsabilité du commandement du pays qui fournit des contingents.
▪ Synchronisation du
déploiement des
équipes d’engagement
avec celui des unités
auxquelles elles sont
intégrées : Les équipes
d’engagement doivent
être intégrées dans les
unités avec lesquelles
elles sont déployées.
Avant leur déploiement,
elles doivent également
acquérir une bonne
connaissance des
tactiques, techniques et procédures de la Mission et de la manière dont les diverses
composantes de la force et les sections civiles contribuent aux opérations de la
Mission. Les rotations du personnel des sections d’engagement doivent être
synchronisées avec le déploiement des unités envoyées par le pays fournisseur de
contingents afin de promouvoir des relations de travail solides et d’éviter tout
déphasage, tandis que le déploiement de plus courte durée de membres
individuels des sections d’engagement peut être examiné au cas par cas.
▪ Composition des équipes d’engagement : Tous les bataillons d’infanterie doivent

effectuer des patrouilles mixtes en incorporant des équipes d’engagement formées
(comprenant au moins 50 % de femmes) dans les activités militaires de routine et
dans la structure d’ensemble de la force. Les équipes d’engagement peuvent
comprendre des composantes soit mixtes soit exclusivement féminines, en fonction
du personnel féminin en tenue disponible dans le pays fournisseur de contingents.
Le principe fondamental consiste à assurer la réalisation optimale des objectifs de
protection, de participation, de prévention et de prise en compte systématique des
questions de genre.
28
Au niveau de la Mission
▪ Promotion du rôle des sections d’engagement dans la mise en œuvre du mandat :
Les responsables de la force doivent comprendre le rôle et l’utilité des sections
d’engagement, s’efforcer d’en tirer parti pour faire progresser la mise en œuvre du
mandat et promouvoir activement leur contribution à la Mission.
▪ Tolérance zéro du harcèlement

sexuel : La politique de tolérance zéro
du harcèlement sexuel doit être
appliquée rigoureusement et en tous
lieux par les commandants et
commandantes de secteur et de la
brigade, et les membres de la force
doivent être tenus pour responsables en
cas de non-respect, conformément au
mémorandum d’accord entre l’ONU et
le pays fournisseur de contingents. Les
équipes d’engagement doivent être
pleinement conscientes de la politique
L’équipe d’engagement indonésienne mène des activités de « tolérance zéro » de l’ONU en
d’observation à Kalemie (Tanganyika) en mars 2020
matière d’exploitation et d’atteintes
sexuelles, notamment des mécanismes de communication de l’information établis
par la Mission en cas de faute. Il leur sera ainsi possible de contribuer à la stratégie
adoptée par la Mission pour régler les problèmes d’exploitation et d’atteintes
sexuelles commises par le personnel, comme par exemple la participation à des
activités d’information et de sensibilisation et de communication de l’information et
les contacts avec la population (en particulier les réseaux locaux de dépôt de
plaintes) et avec leurs collègues des pays fournisseurs de contingents.
▪ Renforcement des capacités facilitatrices : Pour mieux communiquer avec les

femmes des communautés locales, il convient d’augmenter le nombre d’assistantes
chargées de la liaison avec la population locale, notamment en réexaminant les
règlements et en élargissant les listes existantes. L’augmentation du nombre
d’assistantes multilingues permettrait de constituer une équipe entièrement féminine
au sein du personnel de la Mission et de créer un « espace sûr » pour le dialogue
avec les victimes potentielles de violences sexuelles liées aux conflits. La formation
aux questions de violences sexuelles liées aux conflits doit être dispensée aux
assistantes chargées de la liaison avec la population locale et à tous les autres
membres du personnel de la Mission avant leurs contacts avec la population.
29
▪ Rationalisation de la coordination et des relations hiérarchiques dans les équipes

d’engagement : Ce sont les commandants et commandantes d’unité qui sont
responsables de l’attribution des missions aux équipes d’engagement de la
MONUSCO en fonction des besoins opérationnels qui sont coordonnées par
l’intermédiaire du G5. Ces équipes doivent également se coordonner avec la
Section de la coordination civilo-militaire et les sections civiles opérationnelles du
bureau local dans leur zone d’opérations afin d’harmoniser leurs activités et de les
organiser selon les priorités,
d’éliminer les conflits dans les
opérations et de promouvoir
l’intégration des questions de
genre dans les stratégies et
plans militaires20. Les équipes
d’engagement doivent
également se coordonner
avec la direction du G3 en ce
qui concerne les règles de
communication de
l’information et avec les
responsables de la
coordination des questions
d’égalité femmes-hommes
au niveau des secteurs pour obtenir les données et informations sur le genre propres
à la zone. Des relations étroites doivent également être établies avec le ou la
responsable de la coordination des questions d’égalité femmes-hommes au niveau
du secteur et le conseiller ou la conseillère pour les questions de genre de la force
pour fournir aux équipes d’engagement des informations complètes et actualisées
sur les priorités, la planification et les opérations à venir de la force. Par ailleurs, il ne
devrait pas y avoir plus de deux équipes d’engagement par site afin d’éviter le
chevauchement d’activités.
▪ Lancement d’un projet pilote concernant l’établissement de rapports, le suivi et

l’évaluation : Compte tenu des lignes directrices relatives à l’établissement des
rapports et à la collecte de données, qui seront élaborées par le Bureau des affaires
militaires, un projet pilote coordonné par le ou la conseillère pour les questions de
genre de la force, en collaboration avec le commandant ou la commandante du
contingent envoyé par le pays fournisseur de contingents, pourrait être mis en
20 Chaque bataillon ou bataillon à déploiement rapide dispose d’une branche militaire de coordination civilo-
militaire. Bien que les équipes d’engagement ne fassent pas directement partie de la coopération civilo-militaire,
elles doivent néanmoins être en contact régulier avec la section de la coordination civilo-militaire.
30
œuvre au sein d’une équipe d’engagement au niveau de la Mission. Ce

projet comprendra des réunions régulières avec les sections civiles opérationnelles
sur le terrain (voir le point 2 dans les priorités futures de l’équipe d’engagement plus
loin) pour recenser les zones de tension où des activités de protection des civils
seraient nécessaires et pour établir un ou deux sites où l’équipe d’engagement
pourra mener régulièrement des initiatives de dialogue pendant une période initiale
de trois mois afin de renforcer la sécurité des femmes, des hommes, des filles et des
garçons. La section d’engagement doit présenter au conseiller ou à la conseillère
pour les questions de genre de la force un rapport mensuel sur ses activités et les
échanges qu’elle a eus, le nombre de membres de la communauté contactés, les
effets des activités menées ainsi que les tendances des atteintes aux droits de la
personne et des violations des droits humains dans la zone d’opérations21. Il convient
de faire preuve de prudence dans l’établissement des rapports concernant
l’évaluation de l’efficacité. Ainsi par exemple, il faut tenir compte, dans la
réalisation d’objectifs tels que le renforcement à long terme de la sécurité de la
population, la réduction des conflits et des atteintes aux droits de la personne et des
violations des droits humains, de tendances à court terme qui sont déterminées par
des variables sur lesquelles les équipes d’engagement n’ont pas de prise ou qui
dépassent leurs capacités.
▪ Renforcer le rôle des responsables de la coordination des questions d’égalité

femmes-hommes au niveau des secteurs : Du fait que le poste de responsable de
la coordination des questions d’égalité femmes-hommes est à l’heure actuelle un
emploi à temps partiel, les questions de genre sont souvent considérées comme
secondaires par rapport à d’autres fonctions, de sorte que ce poste est la plupart
du temps essentiellement symbolique. Le poste de responsable de la coordination
des questions d’égalité femmes-hommes au niveau des secteurs devrait devenir un
poste à temps complet, les titulaires étant sélectionnés en fonction de compétences
requises et bénéficiant d’une formation et de conseils supplémentaires de la part du
conseiller ou de la conseillère pour les questions de genre de la force. Plutôt que de
convertir le poste de responsable de la coordination des questions d’égalité
femmes-hommes au niveau du secteur en un poste à temps complet, il est
21 Le rapport pourrait comprendre des indicateurs qualitatifs et quantitatifs tels que le nombre (ventilé par sexe et
par âge) de membres de la communauté contactés, les comptes rendus faisant état d’actes de violence (y compris
la violence sexuelle liée aux conflits) qui ont été signalés à l’équipe, la qualité de la participation et la confiance
dans l’équipe d’engagement, des informations telles que les détails sur les entretiens avec la population, les niveaux
de violence signalés, les principaux domaines et problèmes de sécurité, etc.
31
recommandé de le faire Des soldates de la paix du bataillon sud-africain effectuent des

dépendre contrôles sanitaires en partenariat avec des organisations féminines
locales dans la zone de Beni (Nord-Kivu) en mars 2018
hiérarchiquement du ou de
la responsable de la
coordination des questions
d’égalité femmes-hommes
du quartier général de la
force.
Suggestions pour les priorités futures des sections d’engagement

Les équipes d’engagement et les femmes en tenue déployées avec le personnel d’un
pays fournisseur de contingents à la MONUSCO s’acquittent de divers rôles. Les
propositions de priorités ci-après permettront de mieux définir les responsabilités de ces
équipes et de rationaliser leur intégration dans les activités visant à mettre en œuvre le
mandat confié à la Mission.
▪ Coordination avec le groupe de travail sur la protection de la force : La direction

des équipes d’engagement doit participer régulièrement aux travaux du groupe de
travail sur la protection au niveau des secteurs et du quartier général de la brigade
pour contribuer à l’évaluation des risques pour la protection des civils et à
l’élaboration de stratégies de protection.
▪ Coordination avec les acteurs de la protection de la MONUSCO : Les équipes

d’engagement doivent consulter régulièrement les bureaux locaux et tout
particulièrement le personnel du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de
l’homme, de la Section des questions liées à la problématique hommes-femmes, de
la Section de la protection des civils, de la Section de la protection de l’enfance et
des conseillers ou conseillères pour la protection des femmes. L’intégration du
commandement des équipes d’engagement dans les structures existantes de
coordination et de partage d’informations au niveau des bureaux locaux entre les
sections opérationnelles susmentionnées (telles que le Groupe de direction pour la
protection au niveau des provinces) fournira des informations importantes, ce qui
32
permet d’examiner et de répartir les tâches prioritaires en matière d’engagement et

d’élaborer des projets de coordination civilo-militaire en faveur des femmes et des
filles.
▪ Participation d’un plus grand

Des soldates de la paix participent à une opération nombre de femmes en tenue
d’évaluation de la sécurité à Lukweti (Nord-Kivu) en avril aux patrouilles : Les membres
2020
des équipes d’engagement et
les femmes en tenue en
général devraient être
déployées dans les patrouilles,
les missions d’évaluation
conjointe, le déploiement
d’unités de combat et les bases
opérationnelles de
compagnie, en particulier dans
les zones considérées comme
présentant des risques importants de violations des droits humains, d’atteintes aux
droits de la personne et de violences sexuelles liées aux conflits. Le déploiement de
femmes en tenue contribue à l’atténuation des risques, au moyen des dispositifs
d’alerte rapide, et à la prévention grâce à la protection physique.
▪ Coordination avec les sections civiles de la MONUSCO : Les équipes d’engagement

doivent se concerter avec la Section du désarmement, de la démobilisation et de
la réintégration, les chefs des bureaux locaux, les conseillers et conseillères pour la
protection des femmes et la Section de la protection de l’enfance pour planifier et
mettre en œuvre au niveau des bureaux locaux des activités d’information qui
ciblent les femmes et les filles associées aux groupes armés et pour œuvrer en faveur
de la démobilisation des femmes et de la libération des enfants associés aux
groupes armés. Les soldates de la paix peuvent, dans le cadre de ces activités,
devenir des modèles auxquelles pourraient s’identifier les femmes des communautés
locales et encourager davantage de femmes à prendre part au processus de
désarmement pour pouvoir bénéficier des services correspondants. Les équipes
d’engagement peuvent également contribuer au processus de désarmement,
démobilisation, réintégration et réinstallation ou rapatriement des combattantes et
des personnes à leur charge en procédant à des contrôles et en recueillant des
informations tenant compte des questions de genre.
33
▪ Analyse et planification fondées sur le genre : Les sections d’engagement doivent,

en collaboration avec la Section des affaires civiles de la MONUSCO et le Groupe
des questions de genre, élaborer la cartographie des zones de tension dans leurs
zones d’opérations respectives, en décrivant les risques fondés sur le genre que
pourraient courir les civils. Elles doivent également participer à la planification des
opérations de protection contre les groupes armés et des opérations mobiles (par
exemple, celles de la brigade d’intervention de la force) ainsi qu’aux stratégies dans
l’optique des femmes et de la paix et de la sécurité.
▪ Promotion de la participation des femmes des communautés locales au dialogue :

Chaque équipe d’engagement élabore, en coopération avec le Groupe des
questions de genre de la MONUSCO, les responsables de la coordination des
questions d’égalité femmes-hommes et le personnel chargé des affaires civiles au
niveau du bureau local, une base de données sur les principales organisations de
femmes et les dirigeantes communautaires dans la zone d’opérations. Les équipes
d’engagement doivent en outre assurer la protection physique des groupes de
femmes et prôner le dialogue avec ces groupes ainsi que leur participation à
d’autres activités locales de consolidation de la paix.
Étapes suivantes
Dans le cadre des étapes suivantes qui portent sur la
promotion et la rationalisation des fonctions confiées
aux équipes d’engagement de la MONUSCO, un
nouveau plan d’action militaire pour les questions de
genre a été publié, qui précise également le rôle des
sections d’engagement de la MONUSCO. Ce plan
d’action a été communiqué aux commandants de
secteur et de brigade en mars 2020 et sera réédité tous
les trimestres pour tenir compte de la relève des
contingents dans les divers secteurs. Un atelier sur le
plan d’action sera organisé à l’intention des
commandants et commandantes des équipes
d’engagement lorsque la pandémie de COVID-19 se
sera apaisée ; pour l’heure, des réunions d’information
individuelle sont organisées entre les nouveaux commandants et commandantes des
équipes d’engagement et le conseiller ou la conseillère pour les questions de genre de
la force. La prochaine conférence des commandants et commandantes de secteur à
Goma devrait également comprendre une séance consacrée au rôle des sections
d’engagement et aux moyens de renforcer leur efficacité opérationnelle. Les équipes
d’engagement du secteur central mettront également en œuvre, au début de 2021,
34
un projet pilote de mécanisme de coordination entre les sections d’engagement et les

sections opérationnelles du bureau de Goma.
35
SIGLES
BCNUDH Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme en
République démocratique du Congo
DDR Désarmement, démobilisation et réintégration
FARDC Forces armées de la République démocratique du Congo
ONU Organisation des Nations Unies
MONUSCO Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en
République démocratique Du Congo
QG Quartier général
36
RÉFÉRENCES COMPLÉMENTAIRES
Politiques et orientations de l’Organisation des Nations Unies
▪ Politique du Département des opérations de maintien de la paix sur la prise en
compte des questions de genre dans les opérations de maintien de la paix des
Nations Unies (2018.01).
▪ Prévenir et combattre la violence sexuelle liée aux conflits dans le cadre des
missions des Nations Unies (2019.35) (Politique) (2020).
▪ Stratégie sur la parité des sexes applicable à l’ensemble du système des Nations
Unies (6 octobre 2017).
▪ Circulaire du Secrétaire général sur l’interdiction de la discrimination, du
harcèlement, y compris le harcèlement sexuel, et de l’abus de pouvoir,
ST/SGB/2008/5, 11 février 2008
▪ Dossier d’information du Département des opérations de paix sur l’égalité des
genres et les femmes, la paix et la sécurité, 2020.
▪ Note d’orientation du Département des opérations de paix (non
identifiée).Women Transforming Peace Through Peacekeeping.
▪ Messages clés du Département des opérations de paix (non identifiés). Women,
Peace and Security (WPS) In Peacekeeping Operations.
▪ Brochure du Département des opérations de paix (2019). Women Transforming
Peace.
▪ Brochure du Département des opérations de paix (YYY). Gender Equality in
Peacekeeping Operations.
▪ Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies, 2020.01.
▪ Dos Santos Cruz C.A. et Phillips W. Improving Security of United Nations
Peacekeepers : We need to change the way we are doing business. Décembre
2017.
▪ Rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations
de paix intitulé « Unissons nos forces pour la paix : privilégions la politique, les
partenariats et l’action en faveur des populations », juin 2015.
▪ Assemblée générale des Nations Unies, Rapport du Comité spécial des
opérations de maintien de la paix et de son Groupe de travail sur la reprise de la
session de 2007*, Projet révisé de modèle de mémorandum d’accord*, A/61/19
(Part III),12 juin 2007.
▪ Plan d’action militaire pour les questions de genre de la MONUSCO, 10 mars 2020.
▪ MONUSCO. CLA Handbook – A practical field guide for MONUSCO Community
Liaison Assistants. Novembre 2013.
37
▪ Département des opérations de maintien de la paix et Département de l’appui

aux missions. Les assistants de liaison communautaire dans les opérations de
maintien de la paix des Nations Unies (Enquête sur les pratiques). Novembre 2016.
Travaux de recherche universitaires et directives militaires

▪ Bertolazzi, F. Women with a Blue Helmet- The Integration of Women and Gender
Issues in UN Peacekeeping Mission, Institut international de recherche et de
formation pour la promotion de la femme, document de travail, 2010
▪ Bjorkhaug I. et Boas. M. Men, Women and gender-based violence in North Kivu,
DRC. Rapport Fafo, 2014.
▪ Bridges D. et Horsfall D. Increasing Operational Effectiveness in UN Peacekeeping
– Towards a Gender -Balanced Force. Armed Forces & Society, septembre 2009.
▪ Commander’s Guide to Female Engagement Teams(Version 3), Centre for Army
Lessons Learned, 2011.
▪ Fitriani. Pre-Deployment Training Of Un Women Military Peacekeepers : A Case
Study Analysis Of Three Southeast Asian Countries. Cranfield Defence And
Security. Cranfield University. 2017.
▪ Hutchinson, S. Leading the Operationalisation of WPS. Security Challenges Vol. 14,
No. 2. 2018.
▪ Kaltiainen, L. A growing force? An empirical study on the role of female military
peacekeepers in UN peacekeeping operations. Tampere University. 2019.
▪ Kuehnast, K et Zimmerman, S.No Will, No Way : Women, Peace, and Security in
Peacekeeping Operations. United States Institute for Peace (USIP). Peace and
Stability Operations Journal Online. Octobre 2012.
▪ Rohwerder B. Lessons from Female Engagement Teams. Applied Knowledge
Services. Janvier 2015.
▪ Simic O. Moving beyond the numbers : integrating women into peacekeeping
operations. Norwegian Peacebuilding Resource Centre (NOREF). Note de
synthèse. Mars 2013.
38
ANNEXES
Annexe A : Modèle de rapport d’évaluation, à six mois et au terme
de son déploiement, de l’équipe d’engagement de la force
de la MONUSCO
ÉVALUATION DES RÉSULTATS ET DE L’EFFICACITÉ
▪ Quelles activités l’équipe d’engagement a-t-elle menées ?
▪ Nombre et type d’activités
▪ Qui a planifié les activités et sur quels facteurs les décisions ont-elles reposé ?
▪ Quelles étaient les perceptions de la population locale ?
▪ Les femmes ont-elles eu des échanges avec vous ?
▪ Comment les entretiens avec les femmes ont-ils contribué aux activités de
protection des civils menées par la MONUSCO ?
▪ Quels étaient les problèmes qui se sont posés pour vous lors de vos missions ?
▪ Y a-t-il des activités que vous souhaiteriez mener mais qui ne sont pas possibles ?
▪ Quels sont les obstacles (ressources financières ou humaines, accès, protection
limitée fournie par la force, etc.) ?
▪ Quels sont, selon vous, les effets de vos activités ?
▪ Quel a été le résultat des entretiens avec les femmes ? Y a-t-il eu des activités de
suivi ?
▪ Quels sont, selon vous, les résultats concrets obtenus par l’équipe d’engagement ?
▪ Quelles mesures recommandez-vous pour améliorer le fonctionnement et l’efficacité
de l’équipe d’engagement ?
INTÉGRATION ET EMPLOI
▪ Comment avez-vous été perçu(e) par votre unité ou votre commandant ou
commandante ?
▪ Comment votre chaîne de commandement peut-elle mieux vous soutenir ?
▪ De quel soutien avez-vous besoin de la part du conseiller ou de la conseillère pour la
protection des femmes du quartier général de la force ou du ou de la spécialiste de la
protection de l’enfance ?
▪ Quelle est l’importance du commandement et de la coordination dans votre travail, et
comment pourraient-ils être améliorés ?
▪ Vous sentez-vous respectée par vos collègues masculins ?
▪ Qu’est-ce qui vous permettrait de faire votre travail plus facilement et efficacement ?
▪ Quelles sont les faiblesses que vous percevez dans votre équipe ?
▪ Comment remédier à ces faiblesses ?
▪ Quelles sont les points forts que vous percevez dans votre équipe ?
▪ Comment pourraient-ils être mis à profit pour promouvoir le mandat de la
MONUSCO ?
▪ Trouvez-vous votre travail gratifiant ?
39
FORMATION
▪ Quelle formation aurait permis d’améliorer le travail de l’équipe d’engagement avant
la mission et pendant votre déploiement ?
Autres considérations
Y a-t-il autre chose que vous aimeriez faire savoir pour améliorer l’emploi de l’équipe
d’engagement ?
Pouvez-vous décrire brièvement un scénario qui, selon vous, a été une réussite et dont vous
avez tiré fierté ?
Veuillez ajouter jusqu’à trois photos qui sont représentatives de vos activités.
40
Annexe B : Indicateurs relatifs à la mise en œuvre du programme

pour les femmes et la paix et la sécurité dans les composantes militaires
Source : Dossier d’information du Département des opérations de paix sur l’égalité des genres
et les femmes, la paix et la sécurité, p.139
Indicateur de base (à utiliser dans toutes les missions)

▪ Nombre d’opérations tenant compte des questions de genre menées par les
contingents militaires des Nations Unies, notamment les activités des équipes de liaison,
pour protéger les civils.
Indicateurs de travail facultatifs (à utiliser en fonction du mandat de chaque mission)
▪ Nombre et pourcentage de femmes déployées dans les zones de mission
▪ Nombre d’officières d’état-major participant au processus de planification au quartier
général de la force
▪ Pourcentage de tâches de la mission qui mobilisent les organisations de femmes de la
société civile pour informer les processus clés
▪ Nombre de fois où la commandante ou le commandant de la force et les hautes et
hauts responsables se sont concertés avec les organisations de femmes de la société
civile pour informer les processus clés
▪ Pourcentage d’activités du personnel opérationnel militaire (ordres, annexes, ordres
simplifiés, directives) dans l’ensemble de la mission, qui portent sur les besoins liés au
genre de la population et qui prévoient des interventions visant à répondre à ces
besoins (par exemple des couloirs sécurisés pour les mouvements après une opération
effectuée par la brigade d’intervention de la force
▪ Nombre de projets à effet rapide qui font participer les femmes comme les hommes ?
Combien de projets à effet rapide sont menés en faveur des femmes et des filles ?
41
Annexe C : Organigramme de la force de la MONUSCO, y compris

les équipes d’engagement
(d’après le budget de la MONUSCO pour l’exercice 2020/21)
Sigles : EE : Équipe d’engagement, QG : Quartier général.

MONUSCO Practice Note February 2021 (French)

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MONUSCO

Équipes d’engagement de la MONUSCO :

Note d’information de la MONUSCO

TABLE DES MATIÈRES

ÉQUIPES D’ENGAGEMENT DANS LA MONUSCO ................................................................ 13

MEILLEURES PRATIQUES ........................................................................................................ 16

RECOMMANDATIONS ET ÉTAPES SUIVANTES...................................................................... 24

RÉSUMÉ : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS TIRÉS

En 2020, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en

Conscient de cette situation, le Conseil de sécurité a, dans sa résolution 1325 (2000) et

Afin d’intégrer les priorités concernant les

Que faut-il entendre par « participation » ?

4Voir la résolution 2538(2020) du Conseil de sécurité de l’ONU, par. 12.

les capacités et les structures communautaires et à accroître la transparence, la

gouvernementaux et non gouvernementaux pour leur faire mieux comprendre les

POURQUOI LES FEMMES EN TENUE JOUENT

▪ Participation : Les femmes en tenue facilitent les échanges avec la population

▪ Secours et relèvement tenant compte des questions de genre : La présence de

ÉQUIPES D’ENGAGEMENT « L’engagement peut améliorer la protection

Activités menées par les équipes d’engagement

Manuel à l’usage des bataillons d’infanterie des Nations Unies.

▪ Appui des opérations de bouclage et de ratissage : L’objectif principal d’une

Équipes d’engagement, protection des civils et programme

ÉQUIPES D’ENGAGEMENT DANS LA MONUSCO

Déploiement actuel des équipes d’engagement et portée

Dans ces zones d’opérations, les femmes en tenue

Structure et coordination des équipes

responsables de l’attribution des

Participation L’équipe d’engagement bangladaise effectue

15 « Urafiki » signifie « amitié » en swahili.

▪ Apporter un soutien aux

menaces et les risques dans la

▪ Campagne en faveur d’améliorations dans les prisons : À Kalemie, l’équipe

▪ Campagnes de santé ciblant la population locale : À Uvira et à Sange, l’équipe

Prise en compte des questions de genre dans les activités de secours

▪ Activités menées en tenue : Les

▪ Activités conformes au mandat :

MONUSCO et aux valeurs fondamentales de l’ONU. Il convient d’éviter les questions

▪ Activités de protection de l’enfance : Toutes les activités comportant un dialogue

▪ Fonctions du ou de la responsable de la coordination des questions d’égalité

▪ Connaissance limitée du rôle des équipes d’engagement : La majorité des membres

▪ Manque de synchronisation dans le déploiement des équipes d’engagement dans

▪ Sécurité personnelle des femmes en tenue : La sécurité personnelle est importante

▪ Établissement de rapports, suivi et évaluation : À l’heure actuelle, il n’existe pas de

Perception des équipes d’engagement de la MONUSCO

Par le personnel en tenue

RECOMMANDATIONS ET ÉTAPES SUIVANTES

en compte, les équipes

À l’intention du Siège de l’ONU et du Bureau des affaires militaires

réalités dans la zone d’opérations et permettent de mettre en œuvre le mandat

▪ Formation préalable au déploiement : Le Bureau des affaires militaires doit élaborer,

▪ Orientations simplifiées pour l’établissement de rapports, le suivi et l’évaluation : Le

À l’intention des pays qui fournissent des contingents

▪ Formation préalable au déploiement : Les pays qui fournissent des contingents

▪ Intégration des équipes d’engagement dans la structure de la force et de la Mission :

niveaux des secteurs et du quartier général (QG) du bataillon. Les commandants et

▪ Composition des équipes d’engagement : Tous les bataillons d’infanterie doivent

▪ Tolérance zéro du harcèlement

▪ Renforcement des capacités facilitatrices : Pour mieux communiquer avec les

▪ Rationalisation de la coordination et des relations hiérarchiques dans les équipes

▪ Lancement d’un projet pilote concernant l’établissement de rapports, le suivi et

œuvre au sein d’une équipe d’engagement au niveau de la Mission. Ce

▪ Renforcer le rôle des responsables de la coordination des questions d’égalité

recommandé de le faire Des soldates de la paix du bataillon sud-africain effectuent des