COURS d‘économie monétaire et financière Professeur Brahim Dinar CHAPITRE III
Année universitaire 2020-2021
Chapitre II) LES PRINCIPES GENERAUX DE LA POLITIQUE MONETAIRE
• L’objet de ce chapitre est de présenter d’une manière
synthétique les objectifs de la politique monétaire ainsi que les instruments couramment utilisés par les banquiers centraux pour atteindre leur objectif final. La présentation oppose l’action directe de la Banque centrale (économie d’endettement) à l’action indirecte (économie de marchés). Des concepts sont introduits pour sensibiliser les • étudiants à la complexité de la mise en oeuvre de la politique monétaire dans un environnement caractérisé par l’incertitude. Une attention particulière est attachée à la stratégie de poursuite d’un agrégat monétaire • pratiquée par la Banque Centrale (BAM) • Les mots clés (langage de la politique monétaire) Objectifs de la politique monétaire - stabilité de la valeur de la monnaie (interne, externe)- réserves obligatoires – opération de réescompte - open market – objectif intermédiaire - objectif final – taux de croissance d’un agrégat monétaire – taux de change – taux d’inflation - action sur les taux d’intérêt – crédibilité - responsabilité –transparence – canaux de transmission de la politique monétaire. • SECTION I - LA NOTION DE POLITIQUE MONETAIRE
• la politique monétaire désigne l'ensemble des
moyens mis en œuvre par les autorités monétaires pour maintenir le stock de monnaie en circulation à un niveau compatible avec la sauvegarde des équilibres internes et externes . • Les objectifs de la politique monétaire • Les objectifs finaux ils se résument dans ce qu’on appelle le carré magique • Comme la politique économique dont elle est une des composantes, la politique monétaire participe à la réalisation d'objectifs finals que ceux-ci soient d'ordre interne ou externe. Pour y parvenir, la politique monétaire recourt à des moyens spécifiques, qualifiés d'intermédiaires. Il s'agit de variables monétaires dont les autorités publiques surveillent l'évolution et sur lesquelles elles peuvent agir directement : agrégats monétaires, taux d’intervention de la Banque centrale (TBB) , taux de change. • Section 1) Les objectifs intermédiaires de la politique monétaire Le schéma de base : instrument(s) objectif(s) intermédiaire(s) / cible(s) ou pilier(s) objectif(s) final(s), ne peut se réaliser sans l’existence de canaux de transmission représentés par les flèches. Ils constituent des liens spécifiques par lesquels les impulsions de la politique monétaire se répercutent sur l’activité économique et, plus particulièrement, sur le niveau des prix. Comment les modifications de taux d’intérêt directeurs décidées par les autorités monétaires affectent-elles l’ensemble du secteur financier et du secteur réel de l’économie ? • La tâche n’est pas si simple, les banques centrales doivent de percevoir au mieux l’environnement, c’est- à-dire tous les signes annonçant l’émergence de tensions à venir, afin de prendre des mesures avant la survenance de ces tensions dans l’économie. Mais elles savent qu’il faut un certain délai avant que les effets des actions monétaires ne se fassent ressentir. Les banques centrales s’interrogent par conséquent sur les délais de réaction mais aussi sur leur ampleur. L’ajustement de l’économie ne s’effectue pas de manière instantanée. D’un point de vue théorique, il s’agit de s’interroger sur l’intégration de la monnaie1 • L’action sur les objectifs intermédiaires dépend du type de politique monétaire recherchée expansive ou d’austérité 1) Canal du taux d’intérêt Les effets des modifications de taux d’intérêt directeurs sont généralement étudiés dans le cadre d’une analyse des comportements de dépenses des agents (ménages, entreprises et Etat). • Lorsque la banque centrale fait varier les taux d’intérêt nominaux de court terme du marché monétaire (via ses variations de taux directeurs), les agents n’ajustent pas immédiatement leurs anticipations d’inflation. • En effet, dans toutes les économies, les prix présentent, au moins à court terme, une certaine viscosité (ou rigidité). • Comme les anticipations d’inflation et donc les prix ne s’ajustent pas instantanément, une baisse (hausse) du taux nominal à court terme fait baisser (monter) le taux d’intérêt réel (taux nominal — inflation anticipée) de court terme. • Selon la théorie, si le taux d’intérêt réel baisse, les ménages réduiront leur épargne et consommeront davantage, tandis que les entreprises investiront davantage. • La hausse de la demande globale relancera alors la croissance, tant que les prix ne se seront pas ajustés 2) Le canal des anticipations • L’influence que peut avoir la politique monétaire sur les taux d’intérêt réels à moyen-long terme dépend des anticipations que forment les agents quant à l’évolution future des taux d’intérêt à court terme (théorie des anticipations de taux). Partant, deux lectures sont possibles : • Si l’action des banques centrales est suffisamment claire et prévisible, alors les inflexions de taux auront été anticipées par les agents: en cas de baisse des taux d’intérêt à court terme, on observera donc aussi une baisse des taux d’intérêt à moyen ou long terme qui accompagnera voire précédera la baisse des taux à court terme. Dans ce cas, c’est donc la crédibilité et la transparence des autorités monétaires qui entrent en jeu. • Au cas où les agents n’auraient pas anticipé et seraient donc surpris par la variation des taux directeurs, alors tout dépendra des anticipations qu’ils forment quant à la poursuite de la politique monétaire: si les agents anticipent que les taux de court terme vont continuer de baisser, alors les taux d’intérêt réels de moyen-long terme baisseront aussi mais sans doute moins vite 3) Le canal du crédit bancaire • La banque centrale attend de ses interventions une répercussion aussi bien sur la demande que sur l’offre de crédits bancaire: • Sur l’offre, car en faisant payer aux banques leur argent plus ou moins cher, la banque centrale espère que celles-ci répercuteront cette variation de coût sur celui qu’elle facture à leurs clients emprunteurs: si, par exemple, le coût du refinancement baisse, le coût du crédit devrait normalement baisser aussi, ce qui doit aboutir à plus de crédits distribués et plus de monnaie en circulation dans l’économie; inversement si la banque centrale fait augmenter le coût du refinancement. • Sur la demande, car si les banques abaissent effectivement le taux du crédit suite à la baisse du coût de leur refinancement, on peut en attendre que les ménages et les entreprises demandent davantage de crédit et investissent davantage. 4) Le canal de la monnaie • Si la banque centrale, par une baisse de son taux directeur, parvient à ce que les banques créent plus de monnaie, il s’ensuivra dans l’économie une augmentation des liquidités disponibles. Les agents économiques ajusteront le niveau de leurs encaisses au niveau qu’ils souhaitent. Les liquidités jugées excédentaires seront dépensées, ce qui accroîtra la demande globale. 5) Le canal des bilans • Les variations de taux d’intérêt font également varier le cours des titres. En cas de baisse des taux, le cours des titres augmente et avec elle la valeur des garanties que les entreprises sont capables d’apporter sous cette forme pour obtenir un crédit auprès des banques. 6) Le canal des taux de change – Une baisse du taux à court terme réduit l’attrait des placements ou dépôts en Dirhame des investisseurs étrangers – donc le dirhame est moins demandé sur le marché des changes – donc son cours baisse – donc la compétitivité-prix des produits nationaux s’améliore tandis que le prix des importations s’accroît – et de fait, le solde extérieur s’améliore et contribue à la hausse du revenu global. • SECTION II - LES OBJECTIFS FINALS DE LA POLITIQUE MONETAIRE La politique monétaire vise quatre objectifs essentiels : - assurer, une croissance forte et durable ; - maintenir le plein-emploi ; - maîtriser les tensions inflationnistes ; - et supprimer les déséquilibres des comptes extérieurs sur la moyenne période • Utilisée seule, la politique monétaire ne permet cependant pas d'atteindre à la fois tous ces objectifs. Certains objectifs parfois difficilement conciliables et des risques de conflit peuvent alors apparaître. Comment concilier, par exemple, la stabilité des prix et l'expansion économique ?
• Une politique monétaire expansionniste pour relancer la
croissance et emploi, accentue les risques d'inflation par une forte augmentation des crédits et un gonflement de la demande globale que le système productif serait incapable de satisfaire temporairement (rigidité de l'offre). • A l'inverse, une politique de lutte contre l'inflation a pour effet inévitable un ralentissement de la croissance, la montée du chômage et la baisse des revenus. • De même, la politique monétaire est confrontée parfois à des risques de conflits temporaires entre objectifs internes et externes. C'est le cas, par exemple, lorsqu'il y a à la foi déficit externe et baisse de l'activité interne. Il en est de même en cas d'excédent de la balance des paiements jet d'inflation (mais le cas est plus rare). • Ce qui pose des problèmes délicats quant aux décisions à prendre en matière de taux d'intérêt puisque la réalisation de ces deux objectifs appelle un mouvement inverse de taux. Ainsi sur le plan interne, une baisse de taux peut favoriser la croissance mais gênante pour résorber le déficit de la balance des paiements et maintenir la stabilité du taux de change.
• De même, une augmentation des taux peut-être souhaitable pour
réduire l'expansion monétaire et lutter ainsi contre l'inflation mais dangereuse dans la mesure où elle peut susciter des entrées inopportunes de capitaux étrangers de nature à contrecarrer les effets attendus des mesures prises sur le plan interne. • Comment résoudre ce dilemme? Différentes solutions peuvent être envisagées • . On peut en cas de récession interne et de déficit extérieur, pratiquer un escompte sélectif selon la nature des crédits : des taux d'intérêt bas en faveur de l'investissement et politique d'argent cher sur le marché monétaire afin d'assurer l'entrée dans le pays de capitaux étrangers et décourager ainsi toute spéculation à la baisse contre la monnaie nationale. • • On peut également associer politique monétaire et politique budgétaire dans la régulation de la croissance(policy mix). Ainsi on pourrait en cas de déficit extérieur et de contraction économique, appliquer une politique de hausse du taux d'intérêt au cadre externe et une politique budgétaire de relance avec déficit public au plan interne. • • Comme on peut, pour résoudre ce dilemme, baisser les taux d'intérêt sur le plan interne et réduire le coefficient de réserves obligatoires pour amener les banques à rapatrier leurs fonds placés à l'étranger afin de compenser les sorties de capitaux flottants, due à la baisse du taux sur le marché monétaire. • A l'inverse, lorsqu'en cas de tensions inflationnistes et de balance des paiements excédentaires, on désire élever les taux d'intérêt des crédits bancaires pour lutter contre la hausse des prix sans trop l'augmenter sur le marché monétaire de peur d'attirer les capitaux étrangers, il suffit d'élever le taux des réserves obligatoires pour soustraire du marché les liquidités supplémentaires. L'élévation du taux de réescompte et la vente de titres à l'open market permettent tout à la fois de freiner la hausse des prix et de rétablir l'équilibre extérieur. • • Ainsi l'expérience montre qu'on n'arrive jamais à réaliser de façon satisfaisante les différents objectifs. On parle à ce propos de carré magique ou de triangle magique au cas où l'on assimile plein-emploi et croissance. La question étant alors de savoir qu'en cas de conflit et dans le contexte d'un ensemble d'objectifs, lequel d'entre eux faut-il privilégier ? • SECTION IV - LES PRINCIPAUX INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
• Pour maîtriser le rythme de la réaction
monétaire, la Banque centrale en liaison avec les pouvoirs publics, dispose de deux types de moyens d'action appelés instruments de politique monétaire. Les moyens directs ou a priori qui ont pour objet de modifier à la source la quantité de monnaie en circulation (action sur les crédits distribués par les banques) et les moyens indirects ou a posteriori qui s'exercent plutôt par une action sur la liquidité des banques, en jouant sur les conditions de refinancement bancaire. • Paragraphe A - Les techniques de contrôle indirect • Une fois la monnaie créée, il ne reste à l'Institut d'émission qu'une action indirecte pour modifier la quantité de monnaie en circulation : il s'agit de faire varier la liquidité des banques, c'est-à-dire leurs disponibilités en monnaie-banque centrale pour éviter tout débordement pouvant créer des situations de déséquilibre. A cet effet, l'Institut d'émission dispose de deux possibilités essentielles (mis à part les ratios bancaires et les coefficients d'emplois d'actifs bancaires comme les planchers d'effets publics) : l'action sur les taux d'intérêt (le refinancement à taux fixes et les interventions sur le marché monétaire) et les réserves obligatoires. • 1. L'action sur les taux d'intérêt • a) Le réescompte : principe et applications • • Le taux d'escompte ou de réescompte est le taux que la Banque centrale applique quand elle rachète aux banques leurs effets représentatifs de créances sur l'économie ou sur le Trésor. La politique de réescompte est longtemps restée dans la plupart des pays de l'OCDE, le mode essentiel de refinancement des banques mais elle a perdu aujourd'hui de son efficacité. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, le réescompte n'a jamais eu l'importance qu'il a pu avoir en France. • Le principe est simple. En octroyant davantage de crédits à l'économie, les banques commerciales ont besoin de monnaie-banque centrale pour faire face aux déficits de trésorerie qui naissent des concours qu'elles accordent. • • L'Institut d'émission assure alors le refinancement des banques en leur escomptant des effets publics ou privés, généralement à taux fixes. En modifiant le taux de refinancement, la Banque centrale modifie la base monétaire et espère, par-là, encourager ou freiner le mécanisme de distribution de crédit et de création monétaire, du moment que le taux de réescompte est généralement répercuté sur les concours ouverts par les établissements de crédit à leurs clients. • • Ainsi lorsque la Banque centrale souhaite relancer l'économie, elle réduit le taux de réescompte des effets mobilisables afin de rendre le crédit moins cher et ainsi encourager les entreprises et les particuliers à emprunter davantage • Inversement, en pratiquant des taux d'intérêt élevés, on renchérit le coût de refinancement ainsi que celui du crédit et on invite les banques et les entreprises à moins y recourir. • La Banque centrale peut aussi compléter son action sur le coût de refinancement, en fixant à chaque banque un plafond maximum des effets qui peuvent être présentés au réescompte (ce plafond étant fonction du portefeuille de l'établissement bancaire, de ses dépôts ou de ses fonds propres) au-dessus duquel le recours au refinancement ne peut se faire qu'à des taux pénalisants (taux d'enfer et de super-enfer) • • Les limites La politique de réescompte rencontre certaines limites. Tout d'abord cette technique n'est efficace que si les banques font appel et de façon permanente au refinancement de la Banque centrale (système en banque), autrement dit lorsqu’elles se trouvent dans un état d'endettement structurel vis-à-vis de l'Institut d'émission (ce qui n'est pas le cas des banques commerciales au Maroc au lendemain de l'indépendance ni de celui du début des années quatre- vingt-dix avec la levée de l'encadrement du crédit). Si par contre les banques disposent de larges disponibilités et que l'escompte ne leur procure qu'une faible part de leurs concours à l'économie, l'efficacité du système serait douteuse. • Ensuite le maniement du taux n'est pas déterminant dans la fixation, du volume des crédits distribués, il n'influence pas de façon décisive le comportement des intermédiaires financiers et des industriels. La décision, d'investir dépendra beaucoup plus des perspectives de profit. Encouragés par la forte demande, les entrepreneurs ne tiennent pas compte de la hausse des taux (pour baisser leur demande de crédit) qu'ils se contentent d'inclure dans leurs prix de revient et ceci, toutes les fois que la conjoncture les incite à l'optimisme • De même, une hausse du taux de réescompte en période de surchauffe, risque d'attirer les capitaux flottants sur le territoire national et d'accroître ainsi la liquidité des banques. Ce qui leur permettra de répondre favorablement à toute demande de crédit supplémentaire. A l'inverse, l'abaissement du taux en période de récession ou de stagnation, peut ne pas inciter les banques et leur clientèle à demander davantage de crédit • Comme d'autre part, ce taux est un taux officiel, il n'est pas librement déterminé par le jeu de l'offre et de la demande de monnaie-banque centrale, et les autorités monétaires hésiteront à le modifier fréquemment pour faire face aux exigences de la conjoncture. C'est i pourquoi les effets d'un tel changement au cas où ils se produisent, se font souvent avec un certain retard. • - Autre inconvénient : les interventions de la Banque centrale n'affectent la plupart du temps qu'une fraction des crédits distribués, le reste étant mobilisable hors- plafond et à des taux d'intérêt souvent inférieurs au taux officiel, ce qui diminue encore l'efficacité d'une telle politique. • Enfin le contrôle de création de la monnaie scripturale est a * posteriori. Si les banques jouent le fait accompli (schéma du diviseur), l'Institut d'émission ne peut leur refuser les liquidités nécessaires à la conversion de la monnaie déjà créée. • Le contrôle à taux variable et la politique d'open market • — Le mécanisme • En raison de ses nombreux inconvénients, la technique du réescompte a été progressivement abandonnée et remplacée dans la plupart des pays qui l'ont pratiquée, par la politique Si l'open market ou marché ouvert. La technique consiste non pas à agir directement sur le coût du crédit mais sur le volume des liquidités bancaires. Ainsi par ses achats ou ventes de titres publics ou privés sur le marché secondaire à deux variables, et pour des montants qu’elle fixe elle-même à son gré, la Banque centrale , affecte la liquidité des banques,' c'est-à-dire leurs avoirs en monnaie centrale et influence ainsi l’ensemble des taux débiteur et créditeurs. • En cas de relance, la Banque centrale trouve-t-elle la liquidité bancaire abondante, elle vend des titres sur le marché secondaire ; les disponibilités diminueront donc et le taux d'intérêt pratiqué sur ce marché aura tendance à augmenter. Inversement, la Banque centrale trouve-t-elle la liquidité des banques trop insuffisante, elle achète des titres afin de faire ! baisser le taux jusqu'à ce que les banques disposent de réserves suffisantes en monnaie centrale. Cela ne va pas sans conséquence sur la masse monétaire : l'acquisition de titres par la Banque centrale sur le marché monétaire, équivaut à une création nette de monnaie centrale tandis qu’une vente correspond à une ponction de moyens de paiement • Bien évidemment, pour que la Banque centrale intervienne à l'open market, il faut : • que le système bancaire dispose d'un portefeuille important de titres pouvant être achetés ou vendus sur le marché monétaire ; • qu'il existe un marché secondaire suffisamment approvisionné en titres. Ce n'est pas le cas en France où les opérations d'open market, c'est-à-dire vente de titres suivie de rachat à très court terme, sont réduites. Ce n'est pas encore le cas au Maroc. • A défaut de cela, les concours ont lieu en France comme au Maroc depuis 1995 par la technique des appels d’offres ou par celle des pensions de titres à un ou plusieurs jours que l'Institut d'émission prend dans son portefeuille. Celui-ci fournit de la liquidité aux banques contre des effets qu'il achète ou prend en pension (pension à 5 jours , pension à 24 heures). • • Les avantages et les inconvénients de l'open market • efficacité limitée. Ainsi en période de fortes tensions inflationnistes, un renchérissement des coûts, c'est-à-dire lorsque la Banque centrale vend des titres, risque de ne pas décourager les banquiers et les investisseurs d'emprunter. • De surcroît, c'est une politique fort dépendante de la situation monétaire et financière internationale puisque les mouvements de taux doivent épouser ceux des marches internationaux de peur de voir fuir ou affluer les capitaux flottants. • 2. Les réserves obligatoires • • La politique des réserves obligatoires consiste dans l'obligation faite aux banques de déposer en comptes non productifs d'intérêts à l'Institut d'émission, une fraction déterminée de leurs dépôts ou parfois de leurs encours de crédits. Cette technique empêche ainsi les établissements bancaires de créer autant de monnaie qu'ils le désirent. En cas de dépassement, des pénalités sous forme de réserves obligatoires supplémentaires, sont généralement prévues • Avantages et inconvénients * Les avantages Cette politique est efficace d'un double point de vue : • • Elle exerce par son caractère contraignant un effet important sur la liquidité bancaire, particulièrement dans une économie caractérisée par des déséquilibres internes et externes. Elle permet en effet d'éponger rapidement l'excès de monnaie centrale mise en contrepartie des avances sur le Trésor public et / ou de l’excédent de la balance des paiements et ainsi de rendre le système bancaire plus dépendant de la Banque centrale (système en banque). • Lorsque pour des raisons de politique intérieure, la Banque centrale estime que la croissance de la masse monétaire est trop forte, elle peut relever le taux d'escompte mais si ce relèvement risque d'attirer les capitaux étrangers et permettre aux établissements bancaires de les utiliser comme base d'une expansion de leurs avoirs, elle peut élever le coefficient de réserves obligatoires afin de soustraire au marché les liquidités supplémentaires. * Les inconvénients • Cette technique comporte cependant un certain nombre d'imperfections. • Comme la politique du taux de réescompte, elle ne répond pas de façon immédiate aux nécessités de la conjoncture parce que les autorités monétaires ne peuvent modifier de façon radicale et autant de fois que cela est nécessaire, les taux des réserves obligatoires. • • Secondo, une élévation des réserves obligatoires est davantage un renchérissement du coût de crédit qu'une baisse de son volume car il est difficile à l'Institut d'émission de refuser les liquidités nécessaires à la couverture des crédits déjà accordés dans la mesure où l'action de la Banque centrale s'exerce a posteriori, autrement dit, une fois que la création monétaire a déjà eu lieu ; ce qui atténue davantage l'efficacité d'une telle politique • De surcroît, la politique des réserves obligatoires suppose, pour être" efficace », une base monétaire exogène. Or dans le cas des économies d'endettement, les banques ont tendance d'abord à consentir des prêts et c'est ensuite qu'elles recherchent les liquidités qui leur font défaut en recourant au refinancement de la Banque centrale. Celle-ci, du fait de l’étroitesse du marché des capitaux, se trouve obligée d'alimenter le marché en liquidités nécessaires. Dans ce cas, la base monétaire tend à être endogène et les réserves obligatoires ont alors un effet réduit. • Paragraphe B - L'action directe sur le volume du crédit : la politique d'encadrement du crédit • L’encadrement du crédit est le procédé par lequel les autorités monétaires limitent l’extention des concours bancaires en leur fixant un taux maximum d’expansion au cours d’une période déterminée. Autrement dit c’est une technique qui a pour objet de cantonner la progression des crédits dans des niveaux bien déterminés. • Utilisée par plusieurs pays (France, Pays Bas,..) cette technique a été instaurée au Maroc entre 1969 et 1972 puis repris en juillet 1976 et de nouveau abandonée en 1991 au profit d’une politique de taux • L'efficacité d'une telle politique dépend également de la volonté du système bancaire de respecter les normes imposées et d'une impossibilité de la part des entreprises à trouver d'autres modes de financement. • • Enfin, l'encadrement du crédit nuit au libre jeu des taux d'intérêt et empêche ceux-ci de se fixer aux niveaux appropriés pour assurer une allocation optimale des investissements. • Face à tous ces inconvénients et sous la poussée de la vague de libéralisation des capitaux , le contrôle administratif a perdu au Maroc le rôle d’instrument privilégié qui était le sien jusqu'à la fin des années quatre- vingt. Il a été remplacé par une politique monétaire plus flexible, à base de taux d'intérêt.
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