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B - La garantie des libertés : gage de.

La bonne gouvernance

La question du développement par la démocratie en Afrique, s'explique aussi par la trilogie <<
Liberté (Démocratie) - Bonne Gouvernance - Développement >>. Même s'il est impossible de
prouver de façon absolue une relation de cause à effet entre ces trois éléments, il n'en
demeure moins qu'il y a de corrélation entre eux. En effet, une bonne gestion des affaires
publiques nécessite le respect de certaines normes relatives à la promotion des droits de
l'homme fondementaux et du pluralisme institutionnel, et la participation au développement
ne peut-être que si chaque citoyen, au nom de la liberté, est autorisée à mener ses activités
dans le cadre de systèmes juridiques ouverts et équitables en dehors de tout arbitraire.

Suite aux mouvements de démocratisation qui se sont généralisés et cristallisés au début des
années quatre-vingt-dix marquant une renaissance de certains pays africains, a lieu
l'avènement de la bonne gouvernance, justifiée par l'incapacités des pays africains tels que le
Bénin, Togo,... à formuler et mettre en œuvre les réformes de politiques économiques
comprises dans les programmes de stabilisation financière et d’ajustement structurel avec le
soutien du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, à cause de la mauvaise
gouvernance qui se serait en pratique dans ces pays. [ ETUDES ET RECHERCHES ECONOMIQUES NO
67 Gouvernance en Afrique : Etat des lieux par Tchabouré Aimé GOGUE; BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT; page 5 ]

La bonne gouvernance est alors perçue comme l'idéal à suivre. Pour les populations ainsi que les
partenaires des pays africains elle est indispensable pour la promotion du développement. [ ETUDES ET
RECHERCHES ECONOMIQUES NO 67 Gouvernance en Afrique : Etat des lieux par Tchabouré Aimé
GOGUE; BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT; page 6 ]. << Les bailleurs de fonds les plus
importants du continent, les Institutions de Bretton Woods et l’Union européenne notamment, font de
la bonne gouvernance un des critères d’attribution de d’aide publique au développement. Le Groupe de
la Banque africaine de développement a également ressenti l’importance de la pratique de la bonne
gouvernance pour l’amélioration de l’efficacité des politiques de développement en général et des
performances de ses activités dans ses pays membres en particulier.>> [ ETUDES ET RECHERCHES
ECONOMIQUES NO 67 Gouvernance en Afrique : Etat des lieux par Tchabouré Aimé GOGUE; BANQUE
AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT; page 6 ]

Ainsi à encroire la Banque Mondiale (1989), les pays africains ne pourront retrouver la voie
d’une croissance durable sans que les dirigeants politiques ne renoncent à leurs manières de
gérer les ressources publiques. Ce qui justifie le fait que les bailleurs de fonds, les institutions
de Bretton Woods et l’Union européenne notamment font de la bonne gouvernance une des
conditionnalités de leur politique d’aide. Il ressort donc que l'Afrique ne peut accéder au
développement sans un minimum de degré de pratique de bonne gouvernance.
[ Démocratisation et Gouvernance; édition Coalition mondiale pour l'Afrique; page 124 ],
puisqu'il, est de la nature de celle-ci, de garantir de meilleures performances économiques.

Lassaad Ben Ahmed, en considérant l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) [ Créé
en 2007 par le riche homme d’affaires anglo-soudanais, Mo Ibrahim, l’IIAG est un indice de 0 à
100 points, mesurant la performance des pays dans la progression pour atteindre les objectifs
de développement durable (ODD).]publié le 15 novembre, fait remarquer que la bonne
gouvernance en Afrique a observé un léger repli de 0,2 points en 2019 par rapport à 2018.
[ Afrique : la bonne gouvernance en repli - Pour la première fois en dix ans.Lassaad Ben Ahmed
|16.11.2020; Consulté le 27/01/2020 à 00h58 sur https://www.aa.com.tr/fr/afrique/afrique-la-
bonne-gouvernance-en-repli/2045471]. Ce recul, se justifie par la détérioration de trois
éléments à savoir: participation, droits et inclusion, sécurité et Etat de droit et développement
humain. [ Afrique : la bonne gouvernance en repli - Pour la première fois en dix ans.Lassaad Ben
Ahmed |16.11.2020; Consulté le 27/01/2020 à 00h58 sur
https://www.aa.com.tr/fr/afrique/afrique-la-bonne-gouvernance-en-repli/2045471].

Par ailleurs, de l'édition 2017 de la Conférence économique africaine (CEA) qui sait tenue du 4
au 5 décembre à Addis Abeba, ressort une chose : «La mauvaise gouvernance est un frein au
développement des activités économiques en Afrique et elle coûte cher». [La mauvaise
gouvernance freine le développement en Afrique; Par Aboubacar Yacouba Barma |
07/12/2017, 15:09 ; consulté le 27/01/2021 à 01h35 sur
https://afrique.latribune.fr/politique/gouvernance/2017-12-07/la-mauvaise-gouvernance-
freine-le-developpement-en-afrique-760747.html ]. Ce constat amère demeure sans appel. En
effet la 12ème édition de cette conférence (la CEA) organisée conjointement par la Banque
africaine de développement (BAD), la Commission des Nations unies pour l'Afrique (UNECA) et
le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et qui a réuni d'éminents
experts politiques et surtout économiques du continent s'est penchée sur les défis et
opportunités de la croissance transformationnelle des économies africaines. [La mauvaise
gouvernance freine le développement en Afrique; Par Aboubacar Yacouba Barma |
07/12/2017, 15:09 ; consulté le 27/01/2021 à 01h35 sur
https://afrique.latribune.fr/politique/gouvernance/2017-12-07/la-mauvaise-gouvernance-
freine-le-developpement-en-afrique-760747.html ]. Il en est clairement ressort que la
mauvaise gouvernance a un coût pour la stabilité économique de l'Afrique et pour relever
durablement ce défi, il faudrait «une rupture avec les mauvaises pratiques qui nuisent à la
qualité des résultats économiques».[La mauvaise gouvernance freine le développement en
Afrique; Par Aboubacar Yacouba Barma | 07/12/2017, 15:09 ; consulté le 27/01/2021 à 01h35
sur https://afrique.latribune.fr/politique/gouvernance/2017-12-07/la-mauvaise-gouvernance-
freine-le-developpement-en-afrique-760747.html ].
De ce constat, il faut noter que la bonne gouvernance bien qu'étant la solution pour le
développement de l'Afrique, se trouve confronter à des difficultés qui freinent le
développement de l'Afrique. Il lui faut donc pour surmonter ces difficultés une base solide.
<<Pour Assogba (1996), la gouvernance revêt trois principes fondamentaux dont : i) le principe
de la démocratisation formelle et ii) le principe de la bonne et saine gestion des affaires
publiques.

En ce qui concerne la démocratie, elle appelle aux respects de principes tels que :

- l’organisation d’élections compétitives, libres et transparentes ;

- le respect des droits civils, politiques et sociaux (droit de vote, et de compétition, liberté
d’expression et de la presse, droit de réunion et d’association à des fins politiques,
etc.)>>[ ETUDES ET RECHERCHES ECONOMIQUES NO 67 Gouvernance en Afrique : Etat des lieux par
Tchabouré Aimé GOGUE; BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT; page 18]

Ainsi, la bonne gouvernance ne peut-être effective qu'en cas d'existence de capacités


institutionnelles, humaines et matérielles adéquates ainsi que des acteurs (l’administration
publique, les pouvoirs exécutif, législatif et, judiciaire ainsi que la société civile) forts et qui
s’équilibrent. Puisqu'elle va de paire avec le respect de l’état de droit, des droits de l’homme, de la
transparence dans la gestion de la chose publique et l’obligation de rendre compte. [ ETUDES ET
RECHERCHES ECONOMIQUES NO 67 Gouvernance en Afrique : Etat des lieux par Tchabouré Aimé
GOGUE; BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT; page 33] Ceci révèle alors l'importance de la
démocratie dans la bonne gouvernance. Celle-ci étant un processus reposant sur les principes de la
démocratie : notamment la lliberté, l'égalité et la séparation des pouvoirs. Puisque dans sa mise en
oeuvre, la bonne gouvernance <<impose à tous ceux qui sont investis d’un mandat public l’obligation de
rendre compte de l’affectation, de l’utilisation et des ressources publiques qu’ils ont eues à gérer et de
l’exercice de leur mandat. La mauvaise gestion, les détournements desressources publiques à des fins
personnelles et la corruption avérées devraient être sanctionnés.

Pour que ces conditions soient remplies, il est nécessaire que le pays dispose :

- d’un système judiciaire efficace et indépendant pour pouvoir sanctionner les gouvernants

notamment et faire respecter l’Etat de droit ;

- d’une société civile mobilisée pour pouvoir dénoncer les abus des gouvernants, traduire et défendre
les aspirations des différentes composantes de la société et favoriser la cohésion

sociale ; et

- un secteur privé efficace pour la création des richesses et des emplois.Le pouvoir judiciaire, la société
civile et le secteur privé constituent les autres acteurs de la Gouvernance dont le dynamisme et
l’efficacité permettront d’améliorer la gestion des ressources publiques du pays.>>[ ETUDES ET
RECHERCHES ECONOMIQUES NO 67 Gouvernance en Afrique : Etat des lieux par Tchabouré Aimé
GOGUE; BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT; page 33]

Pour finir, comme développer, le développement par la démocratie en Afrique révèle telle une
construction en trois étapes édifiées par une démocratie libérale au qu'elle est intégré le
processus de la bonne gouvernance, les deux conduisant au développement.

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