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TROISIÈME ÉDITION
PARIS
LIBRAIRIE V™ CH. POUSSIELGUE
HUE CASSIiTTH, 15
.
1907
PREFACE
Dans son oeuvre les faits tiennent très peu de plnoe. Bien
qu'il les suive dans leurs grandes lignes, il ne se fait
aucun scrupule de revenir sur ce qu'il a déjà examiné, ou
XX NOTICE SU H MONTESQUIEU
d'empiéter sur ce qu'il traitera plus tard. Il groupe habi-
lement'les événements sous quelques chefs, C'est d'abord
l'histoire légendaire de Rome et les premiers agrandis-
sements (Ch.là IV); la lutte formidable avec Carthage
(IV) ; la conquête du monde,. oeuvre de la politique du
sénat plus encore que des armées romaines (V à VII). Puis
c'est 1 histoire intérieure avec ses luttes civiles, et déjà le
commencement de la décadence (V1II-XII) ; l'Empire avec
nouvelles moeurs et ses nouveaux éléments de ruine,
ses
(XIH-XVIIÏ). Enfin ce sont les barbares, forts surtout de
la faiblesse et des divisions de Rome (XIX) ; et l'Empire
d'Orient qui renfermé trop de désordres dans so.i sein
pour ne pas succomber à son tour (XX-XXIII).
Rien de plus simple et de plus naturel que ce plan : il
consiste à rattacher aux faits principaux de l'histoire de-
Rome les considérations et les conclusions auxquelles leur
étude peut donner lieu. Le* philosophe et le politique
marchent ainsi toujours de pair avec l'historien. On voit
ici encore en quoi Montesquieu se rapproche ou s'éloigne
de ses prédécesseurs. Machiavel ne s'astreint à aucun ordre ;
il disserte. BoBsuetdnns ses deux incomparables chapitres
du Discours sur l'Histoire universelle (III0 partie, Ch. VII
et VIII) étudie d'abord la constitution romaine, puis explique
« la suite des changements de Rome ». Saint-Evremond suit
l'ordre chronologique entremêlant des réflexions au fait.
Que Montesquieu ait donc, si l'on veut, emprunté à Saint-
Evremond son plan et à Bossuet sa méthode ; son oeuvre
n'en reste pas moins distincte de celle de ses devanciers;
et si, en plus d'un endroit, il reste inférieur à Bossuet, il
est toujours supérieur à Saint-Evremond.
Il a d'ailleurs su garder son allure personnelle. Voyez le
i.:oruliste!
il note ses impressions en quelques lignes
courtes et serréeBi il semble qu'il craint de les laisser
s'échapper avant qu'il ne les ait fixées. Montesquieu pro-
cède de même. Il lit ou il médite. Et la lumière se fait
dans son esprit : ce sont des observations rapides rapi-
dement notées. Seulement, comme il n'étudie qu'un sujet à
la fois, il y a dans ces notes plus d'unité, plus d'ordre.
N'allons pas croire pourtant que cet ordre soit absolu.
Non i la pensée est essentiellement capricieuse, et qui veut
la suivre nu lieu de In discipliner s'exposo i\ bien dés
écarts. Ces écarts existent dans les Considérations ; mais
pas trop sensibles pourtant, juste ce qu'il faut pour qu'un
ET SB8 OEUVI1K8 ' XX%
n'en garde pus moins son très grand intérêt et son utilité.
DU I,A
_______
I, — Commencements de Rome, Ses guerres.
CHAP.
,i
Il ne faut pas prendre, de la ville de Rome, dans ses
commencements, l'idée que nous donnent les villes que
aujourd'hui, à moins que ce ne soit de
nous voyons
celles * de la Crimée a, faites pour renfermer le butin,
les bestiaux et les fruits de la campagne. Les noms
1. La phrase est mal équilibrée, Il aurait tiré son nom du bêlement des
faut entendre t h moins, que nous n'en troupeaux qui y paissaient. A moins
prenions un? idée des villes de la Crimée. 3uo oe ne eoit de palari, errer, ou de la
Quelques éditions portent i h moins que éesse Palis. Ces étymologicB donnent
d'ailleurs lieu a trop de controverses
ne soit celles de la Crimée, oe qui
ceserait plus oorreat.
' pour qu'on puisse se prononcer. l'on
2. Au moment où Montesquieu éori- 4, C'est-à-dire i h moins que
valt, la Crimée, l'anoionne Cherspnèse n'appelle; Nous- disons encore aujour-
' taurique dépendait de l'empire otto- d'hui dans ce sens i si je ne me trompe,
man. Le traité d'Iassy (1793) l'aban* 6. Il s'agit évidemment lai du travail
1 donna à la Russie. des champs.
''.' 8. D'après Varron, le mont Palatin
2 GRANDEUR p/r DÉCADENCE DRS ROMAINS
puissance, ont été faits sous les rois '. On commençait
déjà à bâtir la ville éternelle.
Bomulus et ses successeurs furent presque toujours
on guerre avec leurs voisins pour avoir des citoyens,
des femmes ou des terres 3} ils revendent dans la
ville avec les dénouilles des peuples vaincus ; c'étoient
des gerbes de blé et des troupeaux : cela y causoit
une grande joie. Voilà l'origine des triomphes qui
furent dans lu suito la principale cause des grandeurs
où cette ville parvint1.
Home accrut beaucoup ses forces par son union
avec les Sabins, peuples durs et belliqueux comme Jes
Lacédèmoniens, dont ils ôtoierit descendus 8, Romulus
prit leur bouclier, qui étoit large, au lieu du, petit
bouclier argien dont il s'étoit servi jusqu'ulors. Et on
doit remarquer que ce qui a le plus contribué à rendre
les Romains les maîtres du monde, c'est qu'ayant
combattu contre tous les peuples, ils ont toujours
renoncé à leurs usages sitôt qu'ils en ont trouvé de
meilleurs'1.
On pemoit alors, dans les républiques d'Italie, que
les traités qu'elles avoient faits avec uh roi ne les
obligeoient point envers son successeur : c'étoit pour
elles une espèce de droit des gens ; ainsi, tout ce qui
avoit été soumis par un roi de Rome se prétendoit
1, Les premiers travaux d'embellis- cette'descendanoe fabuleuse. En réa-
sement de Rome datent des rois. Mais lité les Sabins appartenaient comme
si l'on OQ excepte la Cloaca Maxima et les Sumnltes à la raoe sabelltenno, Ils
quelques débris do VÂgger de Servlus, habltaiont l'Abruz?o supérieure etdes-
les ruinos qui subsistent encore aujour» scendirent bientôt par la; vallée de
d'hul datent do l'époque impériale. l'Anlo jusqu'au Tibre, Amlternum,
2, Rome cherchait dos alliés bien Roate, et Curos surtout) où Ils so réu-
plus que des citoyens. Et, sauf l'enlô- nissaient, étalent leurs prlnolpaux
Toment des Sablnos, nous ne voyons bourgs. Cloéron et Tite-Livo parlent
pas qu'elle ait jamais fuit la guerre de leur oaraotèro sombro t sewissl-
pour avoir des femmes. Elle voulait morum hominum, Sabinorum (Cto. In
surtout imposer son joug aux pays Vax. 16) of. pro Lig, II. — DUciplina
voisins et accroître sa puissance terri- Mrica ae tristi veterum Sabinorum (Tlte-
toriale. Après sa viotoire elle s'adju- Llve. I, 18),
geait toujours une partie du pays 4. Quoi ubiquo apud socios attt hostes
ennemi. Ces terres formaient loger idoneum vidtbaiur, cuni summo studio
publiais qui était affermé à des oultlva-/ domi Mitqutbantur t imitati quam invi
leurs ou a des éleveurs. dtre bonii maltbant (SalUuta Cuti-
3, Deuys d'IIalloaruaiso rapporta Una, L)< - •
CHAPITRIi I .1
les trente VIIIOB latines, un traité dont 6. Nul plus quo Gamtllo ne travailla
Donysd'HalloarnaBBOprétend avoir vu a réformer l'Aimée romaine.
Il arma les
le texte uoiiHorvû dans le templo do Boldnts do longues piques, do casques
Diana BUI< l'Aventln. Go temple avait d'nlruin, de bouolturs bordés d'une
d'ailleurs été élevé parles Latins & frais lamo do fer. 11 changea surtout l'ordre
communs. On y vit la première statue de batailla ot à la phalange substitut
dressée d»n« Homo. la division eu manipules. -,
1. La comparaison n'est pas heu- n'en restèrent pas moins dans ces con-
reuse, La conquête du Mexique fut éorivit trées, et c'est à eux que saint Paul
faollo pour les Espagnols, mais les une de ses dpitres.
Gaulois résistèrent longtemps et oou» 8, « Noveu d'Olympiae et fils d'En-
ragousoment à Home t eux soûls y oide, roi d'EpIre, Pyrrhus était lo plus
entrèrent vainqueurs. La terreur qu'ils habile pout-être de tous ooux qui se
inspiraient aux Romains était telle quo portaient pour héritiers d'Alexandre.
la langue latine lui dut une expression Mais éprouvé par les fortunes los plus
nouvelle tumultus gallicus, Los Cisal- diverses, ayant deux fols déjà porduot
pins surtout inquiéteront longtemps regagné son royaume, conquis et aban-
Rome. Les Cénomans et les Boïes éta- donné la Maoédolne, il avait conservé,
blis dans la vallée du Pu tentèrent un de ces violssltudes, uno ambition in-
suprême effort sous la conduite d'A- quiète qui lo jeta toute sa vie d'une
milcar, et le sénat dut envoyer oontre entreprise dans l'autre, A Ipsus, il
eux trots armées ot Soipion l'Africain avait combattu pour Antigone contre
(193). M, Duruy a pu diro en parlant Sélouous, Lyslmaque et Ptolémée.
de cette dernière tentative t « En dix L'Asie restant a oeux-oi, il rêva la
années, ils avaient tenu tète h quinte con- conquête do Rome, de la Sicile et de
suls, tué deux préteurs et plus de légion- Cartilage t il voulait être l'Alexandre
naires mie n'en coûtèrent en trois quarts de l'Oootdent. La suite manqua toujours
de siècle toutes les guerres d» Grecs et a ses desseins t aussi il véout et mourut
d'Asie. » Quant à la Gaule proprement moins en roi qu'en aventurier. Du
dite, elle fut une des dernières con- reste, brillant d'esprit et do courage,
quêtes de Rome, et il fallut pour la comme son OOUBID Alexandre t comme
réduire le génie de J. César aidé de la lui, aimé des siens jusqu'au plus entier
déplorable tactique de ses adversaires. dévouementi enfant gAté de la fortune
2, Les Romains rencontrèrent les qui, tant de fols, lui sourit et le dé-
•
Gaulois jusqu'en Asie Mineure sous le laissât coeur droit, ouvert à tous les
nom <lo Gâtâtes. Ils s'étaient établis nobles sentiments, iot que l'histoire à
dans ce pays vers 378. Dans la lutte fa fols aime et condamne. Quand il vit
d'Antioohus contre Rome ils avaient Fabrlôiusi il voulut l'avoir pour ami|
. fourni
au roi de Syrie quelques ren- quand il connut les Romains, il voulut
forts, Celui-oi ayant été défait a Magné- les avoir pour ailles, et jamais 11 ne
sie (100), les vainqueurs se tournèrent rougit d'avoir été vainou par eux. »
contio les Gelâtes, et les défirent aux (Duruy, Histoire des Romains, 1.1, oh,
monts Olympe et Magaba (188). Ils XVI.)
22 OnANDBUR ET D^OADIÎNCIÎ DRS ROMAINS
tuma aux éléphants, et les prépara pour de plu3
grandes guerres.
La grandeur de Pyrrhus ne consistait que dans ses
qualités personnelles. Plutarque nous dit qu'il fut
obligé de faire la guerre do Macédoine, parce qu'il no
pouvoit entretenir huit mille hommes do pied et cinq
cents chevaux qu'il avoit. Ce prince, maître d'un petit
État dont on n'a plus entendu parler après lui, étoil
un aventurier qu\ faisoit des entreprises continuelles, '
parce qu'il ne pouYoit subsister qu en entreprenant.
Tarente, son alliée {t avoit bien dégénéré de l'insti-
tution des Lacédémoniens, ses ancêtres a. Il auroit pu
faire de grandes choses ave,o les Samnites ; mais les
Romains les avoient presque détruits 8. |
Carthage, devenue riche, plus tôt que Rome 4, avoit
aussi été plus tôt corrompue : ainsi, pendant qu'a
Rome les emplois publics ne s'obtenoient que par la
vertu, et ne donnoient d'utilité que l'honneur et un«
préférence aux fatigues, tout ce que le public peut
donner aux particuliers se vendoit à Carthage », et
1. II oui été plus juste de dire que hommes de racé punique, qui s'éten-
Pyrrhus était l'aillé de Tarente, Co fut dait de l'Océan Àtlantiquo à l'Océan
cette ville, on effet', qui oomraenga la, Indien, A son dernier jour elle comp-
lutto avoo Rome, et pour résister & uno tait enooro 700,000 habitants.
puissance déjà formidable, ollo appela 6. « Chutes Carthaginois,dhPo\ybe,
a son socours lo roi d'Eptre. Us dignités s'achètent. » Arlstote l'af-
,2. Institution au sens latin de prin- firme aussi, et pourtant il vante l'oie
cipes, système t de mémo que plus bas deltence de leur gouvernement {Polit,,
vertu est pris, comme souvent le latin II, 8), sorte de composé do royauté,
virtus, dans lo sens général de mérite, d'arlstooratlo et de démocratie, mais
3, I<a 8« guorre samnito avait été sans équilibre,entre ces éléments i en
terminée par Fabius et son fils Fabius résume, c'est l'oligarchie qui dominait.
Gurgès. Le héros des Fourohos Cau- Deux suffîtes, oholsis dans les familles
dînes, Pontius Herennius, qui avait privilégiées, et nommés d'abord 6 vio
organisé la résistance, fut pris et servit étalent les premiers magistrats de la
au triomphe des vainqueurs. Oe fut cité. Plus tard, Ils furent, commo les
Curius qui arraoha au peuple samnito consuls, nommés pour un an. Le sénat
le traité qui en fit l'ollié, c'est-à-dire était composé des représentants des
l'esolave de Rome (200), • grandes familles t cent de ses membres
4, Les vict'oiros de Rome ont fait composaient le oonsetl suprême de la
oublier la puissance do Carthage, Cette nation, et bientôt les oenturavlrs usur-
ville, colonie do Tyr, était cependant pèrent le pouvoir,.au point que les'
le premier ontropôt du monde ancien, suiïètes ne furent plus quo les oheft
et, avec sa métropolo, la première fille religieux de la nation et )os prAaldsàt*
de es vaste empire oommerolal des du grand oonsoll.
fittAPlTIlK IV M
tout service fendu par lès particuliers y étoit payé
par lo public *.
La tyrannie d'un prince no met pas un Ltat plus
près de sa ruine que l'indifférence pour lo bien com-
mun n'y met une république. L'avantage d'un État
libre est que les revenus y sont mieux administrés j
mais lorsqu'ils le sont plus mal, l'avantage d'un Etat
libre est qu'il n'y a point de favoris j mais quand cela
n'est pas, et qu'au lieu des amis et des parents du
'prince il faut faire la fortune des amis et (tes parents
de tous ceux qui'ont part au gouvernement, tout est
perdu : les lois y sont éludées plus dangereusement
qu'elles ne sont violées par un prince qui, étant tou-
jours le plus grand citoyen de l'Etat, a le plus d'inté-
rêt a sa conservation.
' Des anciennes moeurs, un certain usage de la pau-
vreté, rendoient à Rome les fortunes à peu près
égales j mais à Garthage des particuliers avoient les
richesses des rois.
De deux factions qui régnoient à Garthage a, l'une
vouloit toujours la paix, et l'autre toujours la guerre ;
de façon qu'il étoit impossible d'y jouir de l'une, ni d'y
bien faire l'autre.
Pendant qu'à Rome la guerre réunisjjoit d'abord
tous les intérêts, elle les séparoit encore plus à Gar-
thage 8.
Dans les Etats gouvernés par un prince, les divi"
sions s'apaisent aisément, parce qu'il a dans ses mains
une puissance coërcitive qui ramène les deux partis ;
1, Ainsi, pendant la 1" guerre puni- thage, Aussi, en 107, ils se souloverent
que, Asdrubal qui avait échoué dovnnt en masse i oo fut le commencement
Panormo (Sicile), et avait perdu 20,000 d'une lutte qui dura jusqu'à Auguste,
hommes et 104 éléphants, Ait, à son Agrippa eut enfin raison dos Astures
retour à Carthage, mis en croix (251), et dos Cantabrcs qui déflaiont, dans
2, Voy. oe que Polybo dit de lours leurs montagnes, la puissance romaine
exnotions, surtout dans le fragment du (10).
llv. IX, (Extrait des vertus et des viees.) 4. Le gouvernement dos Ptoldmées
fut, pour Alexandrio, une période de
3, Los impute énormes que Cartbnge gloiro et do prospérité, Elle oompta
prélevait sur l'Espagne avalent rendu jusqu'à 900,000 habitants et son com-
«a domination odieuse. Mais les merce, dans le bassin oriontol do la
Espagnole, qui avaiont accueilli les Méditerranée, fut immeneo. En même
llomains aveo joie, ne tardèrent pas h temps ollo devint la capitale intellee-
s'aperoovolr que la tyrannie de Home tuello do l'Orlont.
•tait tout aussi dure que celle de Car-
28 GItANDRUn HT DàCADRNCB DUS ROMAINS
signale leur puissance ; mais, lorsque la chose est
venue au point qu'on ne peut plus s'empôcher de la
voir, chacun cherche a priver cotte nation d'un avan-
tage qu'ollo n'a pris, pour ainsi dire, que par sur-
prise.
La cavalerie carthaginoise valoit mieux que la
romaino *, par deux raisons s l'une, que les chevaux
numides et espagnols étoient meilleurs que ceux d'ita-
lioj et l'autre, !quo la cavalerie romaino étoit mal
armée s car ce né fut que dans les guerres que les
Romains firent en Grèce qu'ils changèrent de manière,
comme nous l'apprenons de Polybe.
Dans la première guerre punicjue, Réguïùs fui
battu, dès que les Carthaginois choisiront les plaine"
pour faire combattre leur cavalerie} et dans la
seconde, Annibal dut à ses Numides ses principales
victoires a. .
HIHK) montre assez que les Romains 3. Massinlssu, roi des Massillons
négligeront cette armoi tandis que les (Numiclle orientalo), avait d'abord pris
Africains, oommnnos Arnbo» d'aujour- parti pour Cartilage, et était passé on
d'hui, furont toujours 'd'oxoollonts oa. Espagne, Mais Scipion lo détaoha du
vatiera. Mais il leur manqua co qui lit purti carthaginois, et le nouvel allié do
la supériorité des Romains » la disci- Rome contribua pour une large part à
pline. L'armement des cavaliers ro- la victoire de Zama. Scipion, lorsqu'il
mains comprenait t la cuirasse de quitta l'Afrique, laissa comme une
bronzo, les jambièresde cuir, le oasquo, menace, on faoo de Carthago désarmée,
lo scutum, la lanec, munie, nux deux Masslnissa auquel il avait donné le
extrémités, d'un fer aigu, et l'épée titre de roi avec les Etats de son père,'
longue, / In forto ville do Cirta et une partie du
3, Des corps ontiors de NumUU's royaume do Syphax,
CIIAPITI1K IV 20
volont-ils que do bfttimonts a ramos, potits et plats ;
fn'osque toutes los rades étaient pour eux des ports ;
a science des pilotes étoit très bornée, et leur
maneuvre très peu de chose : aussi Aristote disoit-il
qu'il étoit inutile d'avoir un corps do mariniers, et que
les laboureurs sufflsoiont pour cela '.
L'art étoit si imparfait, qu'on ne faisoit guère, avoc
mille rames, que co qui so fait aujourd'hui avec cont.
Les grands vaissoaux étoiont désavantageux, on ce
qu'étant difficilement mus par la chiourme a, ils no
pouvoient pas faire les évolutions nécessaires.
Antoine on nt'à Açtium une funeste oxpôrionce 3 sos s
navires ne pouvoient se remuer, pendant que ceux
d'Auguste, plus légers 4, les attaquoient de toutos
parts.
Les vaisseaux anciens étant à rames, los plus légers
brisoicnt aisément celles des plus grands, qui, pour
lors, n'étoient plus que des machines immobiles,
comme sont aujourd'hui nos vaisseaux démAtés.
Depuis l'invention de la boussole, on a changé de
manière j on a abandonné les ramos 8, on, a fui los
côtes, on a construit de gros vaisseaux j la machine
est devenue plus composée, et les pratiques 6 se sont
multipliées.
1, Aunlbnl ne compta Jamais que nant, les effrayait par set éléphants et
sur lui-même i il ne demanda rlon à défaisait toutes leurs armées t ni quand
Carthage pour son entreprise gigan- Annibal, déjh tant de fols vainqueur, leur
tesque, ot, après la Trôblo et Trasi- tua encore plus de 60,000 hommes et leur
mone, alors que aa patrie aurait pu meilleure milice dans la bataille de Cannes,
profiter de ses étonnantes vlotoiros, Ce fut alors que le consul Tércntius Varro,
ello l'abandonna h aa destlnôo, Ce fut qui venait de perdre par sa faute une si
uno faute irréparab'i que Carthage grande bataille, fut repu h Rome cow.ne
paya du sa liberté, s'il eût été victorieux, seulement parce que,
2. Bossuet a décrit ainsi ce prodige dans un si grand malheur, il n'avait point
do constance i « Un Etat guis» uni ainsi désespéré des affaires de ta république. Le
formé se sent aussi »n même temps d'un» sénat l'en remercia publiquement, et dis
fores incomparable, et ne se croit jamais lors on résolut,selen les anciennesmaximes,
sans ressource. Aussi voyons-nous que les de n'écouter dans ce triste état aucune
Romains n'ont jamais désespéré de leurs proposition de paix t l'ennemi fut étonné,
affaires, ni quand Porsenna,roid'Elrurie, le peuple reprit coeur et crut avoir des res-
les affamait dans leurs murailles, niquand sources que le sénat connaissait par sa
les Gaulois, après avoir brûlé leur ville, prudence, (Discours //. U.» III» partie,
inondaient tout leur pays et les tenaient oh. VI.)
serrés dans le Capitule, ni quand Pyrrhus, 3, Voir plus haut, note 9, page 23,
roi des- Eptrotes, aussi habile qu'entrepre-
32 ORANDRUR RT DROADRNGR ORS ROMAIN»
racheter les prisonniers, ot envoya les misérables
restes de l'armée faire la guerre en Sicile, sans récom-
pense, ni aucun honneur militaire, jusqu'à ce qu'Anni-
bal fut chassé d'Halio.
D'un autre côté, le consul Térentiue Varron avoit
fui honteusement jusqu'à Vonouse ; cet homme, de la
plus basse naissance, n'avoit été élevé au consulat
que jpour mortifier la noblesse. Mais le sénat ne voulut
pus jouir de ce malheureux triomphe \ il vit combien il
eloit nécessaire qu'il s'attirât dans cette occasion la
confiance' du peuple \ il alla au devant de Varron, et le
remercia de ce qu'il n'avoit pas désespéré de la répu-
blique.
Ce n'est pas ordinairement la perte réelle ique' l'on
,
1, «Très vrai et très solide. L'Ima- dans les places fortes, Rome était à
gination frappée du soldat est un fan- 88 (leues de Cannes, séparée de l'en-
tôme imaginai™ qui gagne plus de nemi par des flou vos, des montagnes,.
batailles que la foroo réolle ou la supé- De hautes murailloif précédées d'un
riorité de Vennomi. » (Frédério II.) fossé profond de 10 m, et large de 84
2, Cette prétendue faute tant repro- la défendaient contre toute entreprise.
ohéeà Annlbal a été signalée par rite Et nous savons que, huit ans après
Llvo. Ce jugomont no fait honneur ni Cnnnos (108), o'est-à-dire après une
{i la pénétration ni à l'impartialité de guerre particulièrement meurtrière, le
l'historien latin. Annlbal avait une aons («cousait encore 137.108 citoyens
arméo de 50,000 hommoss Garthage en état de porter les armes, Montes-
lui refusait des secours. Il était en quieu s'est dono aveo raison élevé
pays onneml, o'est-à-dire dans le oas cont.o l'opinion reçue, opinion adoptée
d'une marohe en avant, obligé d'assurer sans disoussiôn par Dossuet lui-même.
es derrières en laissant des garnisons
ClIAlHTItR IV 33
les Romoins se trouvèrent en état d'envoyer partout
du secours ',
On dit oncoro qu'Annibal lit une grande faute do
mener son armée a Capoue, où elle s'amollit; mais
l'on no considère point quo l'on ne romonto pas à la
vraie cause. Les soldats do cette armée, devenus
riches après tant de victoires, n'auroient-ils pas
trouvé partout Capoue 8 ? Alexandre qui commandoit à
ses propres sujets, prit dans une occasion pareille un
expédient qu'Annibal, qui n'avoit que dos troupes
mercenaires, ne pouvoit pas prendre : il fit mettre le
feu au bagage de ses soldats, et brûla toutes leurs
richo6sos et les siennes. On nous dit que Kouli-
Kan 8, après la conquête des Indes, ne laissa à chaque
soldat que cent roupies d'argent 4.
Ce furent les conquêtes même d'Annibal qui com-
mencèrent à changer la fortune do cette guerre. Il
n'avoit pas été envoyé on Italie par les magistrats de
Carthage ; il recevoit très peu de secours, soit par la
jalousie d'un parti, soit par In trop grande confiance
1. Voloi des prouves données par romarquo M. Duruy, n'a sacrifié à. son
Duruy (t. I. oh. XXIV). Au printemps ohof, mémo le plus aimé, un londomain
do 215, Rome avait neuf armées ot do victoire, Pour demander boaucoup
quatre flottes, Les neuf (innées étalent à do tols soldats, il faut uussi lour
ainsi reparties i Fabius Gunotator était accorder boaucoup. Annibal los laissa
a la této dos légions do Téanum. Som- ramasser le butin, dépoulllorlos morts,
pronius GrncomiB, établi à Lltornum, vendre lours prisonniers, ot célébrer,
prés do Cumos, défondait les ports du dans do longues orgios, leur triomphe,
golfe de Naplos. Morcellus, de Noie, 11 savait d'nillours qu'ontro lui et Homo
menaçait Capoue. Uuo garnison ooou- Il y avait une distance do 88 llouos,
pait Bénévont ot complétait l'investis- dos fleuves, dos montagnes, dos places
somont du territoire oampanien, don- fortos, un pays mal disposé pour lui,
nant la main à la légion d'Apulle qui ot, au bout de tout cola, une vlllo im-
était établie a Luoérie, Varron organi- mense, défonduo par de hautos mu-
sait une clnqulômo armée dans le Pl- raillos, par un fossé profond do 30
oonum. Pomponlus en avait une autre pieds, largo de 100, ot, dorrlèro, tout
dans les Gaules, La Sloile était défen- un peuplo en armes. » (Histoire des
du o par les débris des légions vaincues Romains, t, I, oh. XXIV).
a. Cannes et quelques autres troupes. 3. Célèbre avonturler, usurpa le
Les Solplons conquéraient l'Espagne, trône do Perso, régna sous le nom de
et la Sardaigno était défendue par un Nadir-Chah, oonqult l'Afghanistan et
préteur. Ces armées atteignaient le une partio de l'ompiro du grand Mogol
chiffre de 220,000 hommes,
.
et les trois Il périt assassiné (1747).
armées qui cernaient Annlbal on com- 4, La roupie d'argont vaut environ
prenaient à elles seules 90.000. afr. 60.
3, « Jamais armée de mercenaires, ,
84 GIlANDKÙh UT DéoADBNOÈ DES ItôMAtttS
de l'autre 4. Pendant qu'il resta avec son armée
ensemble, il battit les Romains ; mais lorsqu'il fallut
qu'il mît des garnisons dans les villes, qu'il défendit
ses alliés, qu'il assiégeât les places ou qu'il les cmpê-
chAt d'être assiégées, ses forces se trouvèrent trop
petites ; et il perdit en détail une partie de son armée.
Les conquêtes sont aisées à faire, parce qu'on les fait
avec toutes ses forces; elles sont difficile» à conserver,
parce au'on ne les défend qu'avec une partie de ses
forces *i !
CIUP. V.
—•
De l'état de la Grèce, de^' la Macédoine,
de In Syrie et de l'Egypte, après rabaissement des
Carthaginois.
Je m'imagine qu'Annibal disoit très peu de bons
mots, et qu il en disoit encore moins en faveur de
Fabius et de Marcellus contre lui-même. J'ai du
regret de voir Tite Liye jeter ses fleurs• sur ces
énormes colosses de l'antiquité} je voudrois qu'il eût
fait comme Homère, qui néglige de les parer, et qui
sait si bien les faire mouvoir 8'.
Encore faudroit-il que lés discours qu'on fait tenir à
Annibal fussent sensés. Que si, en apprenant la
défaite de son frère, il avoua qu'il en prévoyoit la
ruine de Garthage *, je ne sache rien de plus propre à
1. La bataille eut Heu en 19T, près ' triarii (600). Les veilles (1.300) formatent
do Scotussa, entre Pharsalo et Larissa, les derniers rangs et combattaient sé-
hastati étaient
dans une plaine parsemée de eolllnos parément. Quand les rôtiraient der-
appelées Cynocéphales. obligés de céder, ils so
à. Au Bons du latin consumer», rière les principes, et à lour tour ces
abattre. V. Bossuot On trouve tout dornlors se retiraient, le cas échéant,
i «
consterné, excepté te caur de cette prin- derrière les triarii t de sorte que l'en-
(Or. /", dola duohessod'Orléans.) nemi avait toujours affaire a dos
eesse. »
3, La phalange connue en Grèce dès troupes fraîches,
les temps héroïquos fut perfectionnée 5, Dossuet a fait ressortir les
par Philippe et Alexandre. L'élément avantages do la légion sur la pha-
de formation était la file de 10 hommes, lange t « Les Romains ont trouvé, ou ils
(X«J/0«). Le syntagmo ((JiivT«Y(X«) ont bientôt appris l'art de diviser les
était le carré parfait do 10 rangs et armées en plusieurs bataillonsd«etréserve, esca-
10 (lies (250 hommes). La phalange drons, et de former les corps h
simple comprenait 10 syntagmes ou dont le mouvement ests'ébranle si propre pousser
4,000 hommes disposés sur 350 Aies ou h soutenir ce qui de part et
do 10 hommes. La phalange était quel* d'autre, Faites marcher contre des troupes
Ïuofols double et même quadruple, ainsi disposées la phalange macédonienne i
soldats portalont l'épée courte, cette grosse et lourde machine sera terrible
es h la vérité h armée laquelle elle
une pique ou sarisse de 0 m, B0, une sur
houoller rond, et une tombera de tout ion poids t mais, comme
un un casque long"
outrasse. Les B)X promlors rangs pré- parle Polybe, elle ne peut conserver o'est-'a-dtre
sentaient leurs sarlsses l'ennemi, les temps sa propriété naturelle,
a consistance, parce qu'il
autres, se réservant pour combler les sa solidité et sa
vides ou présenter un nouveau iront lui faut des lieux propres, etfaute pour ainsi
lorsqu'ils étaient menaoés d'être enve> dire faits exprès, et qu'aelle-même, de tel
loppés. trouver, elle s'embarrasse ou
4. La légion était habituellement plutôt elle se rompt par son fois propre mou-
enfoncée,
rangée on bataille sur trois lignes en vement t joint qu'étant une
formo d'échiquier, Au premier rang, elle ne sait plus se rallier. Au heupetits que
lus liastvii (1.200), au douzième, Ion l'armée romaine, divisée en ses
principes (1.200)', au troisième, les corps, profite de tous
lu lieux, et s'y
42 GRANPRUn ET DECADENCE DES ROMAINS
Ce qui avoit beaucoup contribué à mettre lés
Romains en péril dans la seconde guerre punique,
c'est qu'Annibal arma d'abord ses soldats à la
romaine 5 mais les Grecs ne changèrent ni leurs
armes, ni leur manière de combattre ; il ne leur vint
point dans l'esprit de renoncer à des usages avec les-
quels ils avoient fait de si grandes choses.
Le succès que les Romains eurent contre Philippe
fut le pl(Ù8 grand de tous les pas qu'ils firent pour la
conquête, générale. Pour s'assurer de la Grèce, ils
abaissèrent, par toutes sortes de voies, les Etoliens
qui les avoient aidés, à vaincre de plus, ils ordon- 5
nèrent que chaque, ville grecque qui avoit été à Phi-
lippe, ou a quelque autre prince, se go^verneroit
dorénavant par ses propres lois.
On voit bien que ces petites républiques ne pou-
voient être que dépendantes. Les Grecs se livrèrent à
une joie stupide, et crurent être libres en effet, parce
que les Romains les déclaroient tels *.
Les Etoliens, qui s'étoient imaginés qu'ils domine-
roient dans la Grèce, voyant qu'ils n'avoient fait que
se donner des maîtres, furent au désespoir'} et,
comme ils prenoient toujours des résolutions
extrêmes, voulant corriger leurs folies par leurs
folies, ils appelèrent dans la Grèce Àntiochus, roi de
Syrie, comme ils avoient appelé les Romains.
Lqs rois de Syrie étoient les plus puissants des
tion *•.'.,,
aux Romains même, puisque la guerre qu'ils firent
contre Antiochus est la vraie époque de leur corrup-
Telle étoit la situation du royaume de Syrie; *
1. L'expédition dos Dix-Mille prouve célébrés tous les quatre ans, en juillet,
combien facilement les Grecs allaient a Piao en Ellde, en l'honneur do Zeus
se mettre au service des prlnees qui Olymploni les jeux Nèmfons, célébrés
les appelaient, et de quel secours ils tous les doux ans, alternativement en
leur pouvaient être. été et en hiver, & Némée en Argollde,
3. Les plus célèbres Turent i les en l'honneur d'Hercule) vainqueur du
jeux lilhmiques célébrés tous les doux lion.
arts, alternativement au printemps et 8. Ils, danB l'esprit de Montesquieu,
oit été( dans l'isthme de Corlnthe. en se rapporto aux Oreos | mais il aurait
l'honneur de Neptune i les jeux Py- dû- employer le féminin, puisqu'il
thlque) célébrés tous les quatre ans, vient do parler de ville» gneques, ce
tn janvier, a Crisa qn Phooido, en qui aurait eu le double avantage d'être
l'honneur d'Apollon, vainqueur du correct et d'éviter une amphibologie,
erpent Python i les jeux Olympiques, QuolqucB éditeurs écrivent qu'elles.
CHAPITRE VI 49
levées chez les alliés des Romains ; co qui les rédui-
sit à leurs troupes nationales *.
1. lia avol ont ddjà ou celte politique Que mettre trop de bras sont un» seule lit»,
ôvoo les Carthaginois, qu'ils obligeront Et leur guerre est trop juste après cet
par lo traltd a no plus so servir de [attentat
troupes auxiliaires, commo on le volt Que fait sur leur grandeur un tel crime
dans un frngmont do Dion. (N, de M.) [d'Etat,
2. Consterner» i abattre, détruire) Eux qui pour gouverner sont les premier»
3. Cornoilto a résume avoo son dnor- [des hommes
glo orUinalro cette pollliquo de Homo i Veulent que tous leur ordre on soit ce qu»
Je suis par quels moyen» sa stigeste nro- [nous sommes,
Veulent sur tous les roi» un si haut asceif
[fonde
S'achemine à grands pas i l'empire du [dont
\monde, Que leur empire seul demeure indépen-
Aussitôt qu'un état défient un peu trop dant.
[grand, (Nicomide, aote V, So. I.)
Sa thtttt doit guérir l'ombrage qwelle en 4. Do morne que Montesquieu em-
[prend, ploto d'abord dans le sens do aussitôt, Il
C'est blesser les Romain» qui faire une se sert de d'abord apris la où nous
[eonquite, employons aussitôt apris,
.
50 (ÎHANOEUTH ET DECADENCE T)ES ROMAINS
récompenses éclatantes, on les humilia pour jamais,
sous prétexte qu'ils avoient demandé qu'on fît la
paix avec Persée *.
Quand ils avoient plusieurs ennemis sur les bras,
ils accordoient une trêve 2 au plus foible, qui se croyait
heureux de l'obtenir, comptant pour beaucoup d'avoir
différé sa ruine.
Lorsque l'on étoit occupé à une grande guerre, le
sénat; dissimuloit toutes sortes d'injures 3, et atten-
doit, .dans le silence, que le temps de la punition fût
venu; que si quelque peuple lui envoyoit les, cou-
pables, il refusoit de les punir, aimant mieux tenir
toute la nation ;pour criminelle, et!se réseçver une
vengeance utile. s
1. En effet, les Rhodions dont cette qu'il conserva nvoo soin pendant la
guerre entravait le commerce avalent guerre latine (340-837) et qu'il rompjj
voulu imposer leur médiation, Apres aussitôt après la soumission définitive
la batalllo do Pydna, ils envoyèrent a du pays latin,
Rome de rlohes présenta, mais le sénat 3, Ëntendezt injustice», C'est le sent
n'avait pas oublié leur démarche im- du latin injuria.
prudente, On leur onlov'a la Lycie et 4. C'est peut-ôtre, en elTet, oe qu'il
la Carlo, on leur défendit d'importer y a de plus extraordinaire dans oolte
du sol en Macédoine, et d'en tiror les longue suite do guerres que Rome eut
bois de oonstruotlon nécessaires a leur a soutenir, 11 semble que ses onnoml*
marine t et tout cela on vertu du droit aient tpnu a so falro éoraser un a ur
du plus fort. C'était la ruine pour au lieu do s'unir dans une alliance
Rhodes, En 104, elle demanda a Home formidable, Ainsi, lorsque Rome était
et en obtint le titre dangeroux d'allié. occupée à la 1" guerre punique, le»
2. Co fut la politique oonfltant'e du Gaulois cisalpins semblèrent oublier
sénat, surtout avant la conquête du leurs ressentiments et resteront spoo<
monde, Ainsi, pondant la guerro sam- t atours impasslblos des. évènomonts,
nite, au moment où les Latins Inquiets Annlbal fut lo seul homme qui com-
des progrès de Rome se soulovalent on prit la situation, mais 11 no fut môme
masse et auraient pu, nvoo l'aide des pas soutenu par ses concitoyens, ot la
Volsques ot dos Companiens, réduire lin do so vie se passa a ousoltcr ,a
& néant sa puissance naissante, le Rome des ennemis qui ne voulurent
sén/s.t de hfUa de, eonolure une paix ni s'entendre ni suivre ne» conseils.
provliolre avec les* Samnltes, pals
CHAPITRE V! 61
qu'ils attaquèrent, il y en a bien peu qui n'eussent
souffert toutes sortes d'injures, si l'on avoit voulu les
laisser en paix.
Leur coutume étant de parler toujours en maîtres,
les ambassadeurs qu'ils envoyoient chez les peuples
qui n'avoient point encore senti leur puissance
étoient sûrement maltraités : ce qui étoit un prétexte
sûr pour faire une nouvelle guerre *•.
Gomme ils ne faisoient jamais la paix de bonne
foi 2, et que, dans le dessein d'envanir tout, leurs
traites n'étoient proprement que des suspensions do
guerre, ils y mettoient des conditions qui commen-
çoient toujours la ruine de l'Etat qui les acceptoit. Ils
faisoient sortir les garnisons des places fortes, ou
bornoient le nombre des troupes de terre, ou se fai-
soit livrer les chevaux ou les éléphants et si ce 5
peuple étoit puissant sur la mer, ils l'obligeoient de
brûler ses vaisseaux 3, et quelquefois d'aller habiter
plus avant dans les terres *,
Après avoir détruit les armées d'un prince, ils rui-
1. Un exemple de cela, c'est leur qu'Us prirent les ormes. Los Romains
guorro contro les Dnlmatcs, Voyez exigèrent une satisfaction t on lour
Polybe. (N, de M,) donna Utlque. Les consuls n'en arri-
2. Los Romains ont rendu provor- vèrent pas moins a Lllybéo avoo uno
blolo, on affectant d'en parler toujours, arméo do 84.000 hommes. Carthago
la mauvaise fol carthaginoises, Mats la envoya une ambassade ot so mit nia
(Ides romana valait la (ides puniea. Los disorétton du pouplo romain. On lut
traitas do Rome aveo les valnous on domonda 300 otages, puis los consuls
sont In prouve. Elle savait aveo uno débarquèrent a Utlque, se firent livrer
extrême habileté* y Introduire dus 200.000 armures oomplètos, 3.000 ca-
olausos qui pouvaient toujours Borvlr tapultes ot tout lo contenu dos arse-
los besoins do sa politique oautelouse. naux. « Maintenant, diront-Ils, le sénat
Lo peu do provision do la langue vous ordonne de quitter votre ville et
latlno s'y prCtolt, et la loyauté du d'aller vous établir oà vous foudres, mats
vainqueur faisait lo reste. h dix milles au moins de la cale. » Et par
3. C'est ainsi qu'Us en useront avoo uno Ironlo otrooo, lo consul Coiisorl-
Carthago ot aveo Antloohus. nus leur vanta los avantagns quo la
4. Le roi de Numldlo, Masslnlssâ, vlo agricole présentait sur la vto com-
'alllddo Homo, pillait la ountpagno de merciale Il prétendit d'ailleurs quo le
Carthago, sans quo los Carthaginois sénat n'avait garanti ft Carthago que
Ïlussent se défendra, leur traité aveo la liberté ot l'oxlslenco do la cité {elvi-
lomo leur Interdisant de faire la tas), o'ost-o.<dire do l'onsomble de*
guorro sans l'assentimont de oullo-ol, citoyens, et non son territoire flotuel
Les voxatlons furont telles, cependant, (urbt).
52 GRANDEUR ET DECADREE DES ROMAINS
noient ses finances par des taxes excessives, ou un
4
1. Antlochus le Grand, pour payer comblés de bien» h jamais 'et sur mer et
les 86 millions qui lui furent Imposés' sur terre i «t que l'épée et l'ennemi s'écar-
après la bataille de Magnésie, en fut tent loin d'eux, S'U survient une guerre
réduit à piller les temples | ses sujets aux Romains on h leurs alliés drms imite
Indignés le lapidèrent. l'étendue de leur domination, les Juifs
3. Philippe de Maoddolno dut llvror les assisteront avec une pleine volonté se-
«on fils Démétrlus) Antloohus do Ion que le temps le permettra, sans que
Syrie, son second fils. Après Pydna, les Romains fournissent aux gens de
les amis de Poraéo, son commandants guerre ni blé, ni armes, ni argent, ni
de flotte, BOB. gouvornourB de place, vaisseaux t car c'est ainsi qu'il à plu aux
tous coux qui avaient exercé quelque Romains, et ces soldats Juifs leur obéi',
charge, durent suivre le consul, en ront sans rien recevoir d'eux. Et ,rf« même
Italie aveo leurs enfants. s'il survient une guerre au peuplejuif, les
3, Il faut lire, pour bien comprendre Romains les assisteront de bonne fol,
cette politique do H Romains, l'admi- selon que tes circonstances l» leur permet»
rable Nieomede de Corneille, Iront. Et les Juifs ne fournirent point h
4, Se soustraire de se disait our xvn» ceux que l'on enverra a leur secours ni
slèolo concurremment aveo se soustraire blé, m armes, hi argent, ni vaisseaux,' cat
a, Aujourd'hui nous n'employons plus c'est ainsi qu'il a plu aux Romains, et ils
que cette dernière construction, leur obéiront sincèrement, C'est lit l'ac-
6, Voyez surtout leur traité aveo les cord que les Romains font avec Us Juifs,
Juifs au premtor llvro dos Maohabées. (L Machàliei, oh, VIII, 23-29.
[N. de M.) Voici le texte do ce traité 6, Parfois co titre d'allié imposait
conclu aveo Home par Judas Macho- des ohargoB si lourdos, ou, en cas de
béo, et gravé sur des tables d'airain t guerro, créait do telles difficulté*», que
Qut ht Romains il It peuple juif soient les «lllés cherchaient h s'y soustraire,
CHAPITRE VI 63
sûr que l'on ne recevoit d'injures que d'eux, et Ton
avoit sujet d'espérer qu'elles seroient moindres. Ainsi
il n'y avoit point de services que les peuples et les
rois ne fussent prêts de rendre * ni de bassesses qu'ils
ne lissent pour l'obtenir.
Ils avoient plusieurs sortes d'alliés 2. Les uns leur
étoient unis par des privilèges, et une participation
de leur grandeur, comme les Latins et les Hermques ;
d'uutres, par l'établissement même, comme leurs colo-
nies; quelques-uns par les bienfaits, comme furent
Massinisse, Euménès et Attalus, qui tenoient d'eux
leur royaume et leur agrandissement; d'autres, par
des traités libres, et ceux-là devenoient sujets par un
long usage de l'alliance, comme les rois d'Egypte, de
Bithynie, de Gappadoce, et la plupart des villes
Mats les représailles étalent terribles. Qu'il vienne me parler, je suis prit de
Ainsi lesEplrotes,pendantla3« guerre [l'entendre,
do Macédoine, avalent fait défootlon. (Phèdre, V, 5.)
Le sénat ordonna que 70 villes fussent ...Faut-il itre surprise
llvréos au pillage, los murailles nbat- Que tout prit d'achever cette grande en-
tuos et les habitants vendus. 160,000 [prise
Eplrotos furent ommonés en esolavago. Bajatet t'inquiète. <
pour sa part) il fit fondre une statue couronnes d'or données par les villes
coloBsale de Jupiter qu'il plaça sur Je de Grftco et d'Asie, une coupe du poids
Cnpitolo. Pllno dit qu'on la voyait du
1
do 10 talents d'or, Inorustéo de plorre*
mont Albaln, Lo triomphe do Paul» t'ios,' et toutes les ooupos d'or qui
Ëmllo dépassa en richesses tout oo ornaient la table dos rois do Maoé-
qu'on avait vu jusqu'alors. Le premier doino.
jour dôlllèront 250 chariots chargea de 1. Losprésonts que lo sénat onvoyolt
«tatuos ot du tableaux) le doutsiame. aux rois n'étalent quo dos bagatelles,
dos voitures chargées d'armes, puis comme une chaise otun bAton d'Ivoire,
750 vases contenant ohaoun trois ta- ou quelque robo do magistrature. (JV
lents on argent monnayé, portas par d» M.)
8.00O hommes, sans oomptorlos coupes 3. Traduction dlreote du mot latin
et les cratères d'argont. Le troisième (tvttritta dont lo sens premier ost nvùliti
jour, on vit des enfants portant doB (doaveo, dètlrtr vivement),
coupes d'nrgont et d'or, dos soldats 3, Allusion a Antloohus de Syrie.
portant l'or monnayé dans 77 vases V. noto 1, p. 52,
runformant ohaoun trois talents, 400
CHAPITRE VI ' 61
Mais rien ne servit mieux Rome que le respect
qu'elle imprima à. la terre. Elle mit d abord lés rois
dans le silence, et les rendit comme slupides '. Il ne
s'agissoit pas du degré de leur puissance, mais leur
personne propre étoit attaquée. Risquer une guerre,
c'étoit s'exposer à la captivité, à la mort, à l'infamie
du triomphe. Ainsi des rois qui vivoient dans le faste
et dans les délices n'osoient jeter des regards fixes
sur le peuple romain ; et, perdant le courage, ils
attendoient, de leur patience et de leurs bassesses,
quelque délai aux misères dont ils étoient menacés.
Remarquez, je vous prie, la conduite des Romains.
Après la défaite d'Antiochus, ils étoient maîtres de
l'Afrique, de l'Asie et de la Grèce, sans y avoir
presque de villes en propre. Il sembloit qu'ils ne
conquissent que pour donner; mais ils restoient si
bien les maîtres 2 que, lorsqu'ils faisoient la guerre à
quelque prince, ils l'accabloient, pour ainsi dire, du
poids de tout l'univers.
Il n'étoit pas temps encore de s'emparer des pays
conquis. S'ils avoient gardé les villes prises a Phi-
lippe, ils auroient fait ouvrir les yeux aux Grecs ; si,
après la seconde guerre punique, ou celle contre
Antiochus, ils avoient pris des terres on Afrique ou
en Asie, ils n'auroient pu conserver des conquêtes si
peu solidement établies 8.
Il fiilloit attendre que toutes les nations fussent
accoutumées à obéir, comme libres et comme alliées,
avant de leur commander comme sujettes, et qu'elles
1. Sons do iUtpeo, iirt immobile d'i- politique, las peuples tombalont sans
tonnement, Cf. Corneille t bruit, sans éolat, a la condition do
Je demeure ttuitldt (Clnna, V. I. sujets, et le sénat los trouvait tout
...
1541). ' façonnés au joug quand 11 voulait ser-
2, d Laisser aux pays vaincus ou rer le froln et faire sontlr l'éperon. »
soumis & l'Influence romaine leura (Duruy, t. II, oh. XXXI.)
chefs nationaux, gouverner par los 3, Ils n'osèrent y exposer leurs co-
Indigènes, eommo los Anglais le font lonlosi Ils aimèrent mieux mottre uno
dans l'Indo, fut une dos maxlmos los jalousie étornollo ontre les Carthagi-
pluBhoiirousasdo la politiqueromalno. nois at Masslnlssa, ot HO sorvlr du eo-
Contont do ootte apparente Indépen- cours dos uns et dos autros pour sou-
dante, do ces libertés municipales, qui mettre U Macédoine ot la Grèce. (JV.
•'•oeordont si bien nveo le despotisme dtM.i
62 OIUNDEUn ET I)éCAI)RNOB PRB ROMAINS
eussent été se perdre peu a peu dans la république
romaine.
Voyez le Si dite qu'ils firent aveo les Latins après la
victoire du lue Rôgille * ! il fut un des principaux
fondements de leur puissance, On n'y trouve pas un
soûl mot qui puisse faire soupçonner 'l'empire,.
C'étoit uno manière lente de conquérir. On vain-
quoit un Couple, et on se contentoit do l'afibibliiT; on
lui imposoit des conditions qui lo minoient insensible-
ment} s il so relevoit, on l'abaissoit davantage, et il
devonoit sujot sans qu'on pût donner uno époque do sa
sujétion 3.
Ainsi Rome n'étoit pas proprement une monqrchio
ou une république, mais la tête du corps formé par
tous les peuples d>u monde 3.
Si les Espagnols 4, après la conquête <clu Mexique et
lds médailles, les plorr.os gravée? et Adieu, qttetyu'untre fois nous suivrons et
lés vases'précieux, un prince gréoi [discours,
par son inconcevable ohef (Titi «Bérénice, \\l, 3.) 1
courage, un .
barbare. » Mithridate n'avait reçu do Son père,
t, Fvonûn, Stratagèmes,\W, II, ohap, allié» des .Romaine, que lo royaume do
III, g 16, dit qu'Arohôlatts, lieutenant Pont. Il oommonoa par porter secours
doMithridato.combattantcontreSylla, Ou BosphoreÇimmérien qu'il adjoignit
mit au premier rang ses obarlots o ensuite a ses Etais. Puis il partagea la
faux t au second, sa phalange I au troi- Pephlagonio avec Nloomôde II de Bl»
sième, jea auxiliaires armé» à la ro-? tbynio, et le sénat lui ayant enjoint
nialno i « Mlxtis fugitlvis Itnlfa, mw d'abandonner cette province t « Ce
ttim pervkhcto muUttm (idehat, »• Ml« royaumeappartenaith mon père, rdpon-
thridato fit même une alliance avec dit-iltjtmfyônni) qu'on viéniiè contester
Sertorlus. Voy, aussi Plu laïque, Vie mon droit, » Enfin, pour s'assurer la
de ttwulUts,-.[Ni de M,) Cnppadooe, il eu fit tuer lo roi Arla-
-.- 2.
C'était l'époque des luttes do rattie VI et BOB enfants, et lé remplaça
Msrlus et de Syila. /- par son propre Mu, ?
3, G'eet-a-dire oonttmlér, poursuivre
«os vlotoiros. Cf. Corneille i
CHAPITIIB VU 65
à toute la terro qu'il étoit l'ennemi des Romains, et
qu'il lo aeroit toujours *.
Enfin les villes de Grèce a et d'Asie, voyant quo le
joug des, Romains s'apesantissolt tous les jours sur
elles, mirent leur oonflnnco dans ce roi barbare a, qui
les appoloità la liberté. '
Cette disposition des choses produisit trois grandes
guerros 4, qui forment un des plus beaux morceaux
de l'histoire romaine; parce qu'on n'y voit pas dos
princes déjà vaincus par les délioes et l'orgueil, comme
Antiochus et Tlgrane, ou par la crainte, comme Phi-
lippe^ Persôe et Jugurtha j mais un roi magnanime,
qui, dans les adversités, tel qu'un lion qui regarde
ses blessures, n'en étoit que plus indigné.
Elles sont singulières, parce que les révolutions y
sont continuelles et toujours inopinées j car, si Mithri»
date poùvoit aisément réparer ses armées, il vrivolt
aussi que, dans les revers, où l'on a plus besoin
d'obéissance et de discipline, ses troupes barbares
l'abandonnoient ; s'il avoit l'art de solliciter les
peuples et de faire révolter les villes, il éprouvoit, h
son tour, des perfidies de la part do ses capitaines, de
ses enfants et de ses femmes} enfin, s'il eut affaire à
1, Le mot (Iseut, proprement cor* n'y erçolt qu'eux qui pussent prendre
betlle d'osier, corbeille ou coffre pour les ausploes, Voy. dans Tito Llvo,
l'argent, cassette, d'où trésor, n'a été llv. VI, chap. XL et sulv,,'.» harangue
employé que pour désigner la oaisso d'Applus Claudius. IN, de M,)
spéciale sur laquelle l'empereur préle- 5. Par exemple, il n'y avoit qu'eux
vait les Tonds nécessaires à la défense qui pussent triompher, puisqu'il n'y
et à l'administration du territoire, — avoit qu'eux qui pussent être consuls
Elle était ,alimentée en grande partie et aommander les armées, {N, d» M.)
par les revonus des provincesleImpé- Le gouvernement était tout entier
riales, — Sous la république, mot entre les mains des patriciens. Ils
atrarlum était seul connu. Sous l'om- étalent maîtres du sénat, ils domi-
naient dans les assemblées conturlate»
piro, le trésor publlo, laissé en théorie
riales. '•--,-
chasse, Montesquieu avait déjà exprimé
fiar leurs richesses et lours clients, Si
a la disposition du sénat, était alimenté
par los revenus dos provlnoes sénato- e votodel'asBomblée populaire mena-
çait d'âtro défavorable, le magistrat
2, Suppléoz t an proportion de sa ri'
Jiatrlolen qui présidait pouvait tou-
ours par les augures dissoudre l'as-
semblée ou annulei ses décisions,
cette Idée quatre lignes plus haut t ce
qui servit plus,,, Dans les comices d'élections, si une
3/ C'est à ce momont, on eltot, quenomination était désagréable, l'assem-
commenoe ce que M, Duruy appollo blée oenturiate, composée des soûls
patrtelons, refusait au magistrat élu
l'impuissant» du gouvernement de la Ré-
publique, vimperium. Enfin les patriciens étalant
4, Les patriciens avoient. même en prêtres, augures, juges, et ils «valent
quelque façon un caractère sacré t il le droit damage»,
GIIAPITIIB VU! 6P
Ils lui donnèrent un désir immodéré de In liborté,
Comme l'autorité royale nvoit passé tout entière
ontro ies mains dos consuls ', le peuple sentit que
cotte liber lé dont on votiloit lui donner tant d'amour,
il ne l'avoit plus : il chercha donc a abaisser le con-
sulat 8, à vouloir des magistrats plébéiens, et à parta-
ger avec los noblos les magistratures curules* Les
patriciens furent forcés de lui accorder tout ce qu'il
domanda; car, dans une ville où la pauvreté étoit lu
vertu publique, où les richesses, cotto voie sourdo
pour, acquérir la puissance, étoient méprisées, la nais-
sance et les dignités ne pouvoient pas donner do
grands avantages, La puissance devoit donc revenir
au plus grand nombre, et l'aristocratie so changer
peu à peu en un Etat populaire *,
Ceux qui obéissent à un roi sont moins tourmentés
d'envie et de jalousie que ceux qui vivent dans une
aristocratie héréditaire, Le prince est si loin do ses
sujets, qu'il n'en est presque pas vu; et il est si fort
au dessus d'eux, qu'ils ne peuvent imaginor aucun
rapport 8 qui puisse les choquerj mais les nobles qui
gouvernent sont sous les yeux de tous, et ne sont pas
si élevés que des comparaisons odieuses no se fassent
sans Cesse s aussi a-t-on vu de tout temps, et lo voit-
on encore, le peuple détester les sénateurs °. Les
1, Durant le» deux premiers elèolnsi lïn 355, la dlotaturo, en 350 la oen-
do la République, le sénat révisait le BUVO, en 337 la préture furent acces-
texte de» IOIH votéos par les comices et sibles aux plébéions. En 830, loslols
Lioiniennes furent complétées oh oo
opé-
se prononçait sur la vallditô desPublia
rations électorales, Los lots sons truo IOB doux consuls purent dé-,
PhUonii (830) et Jl/amtm déoldêront sormols être oholsls parmi eux, Enfln,
que les pères conscrits donnornlont en 302, los plébéiens arrivèrent au
leur assentiment sur lo toxto do la loi sacerdoco,
ou la liste des candidats, avant le vote. 4. La formationd'une nouvelle arls*
Mats le sénat out encore la ressouroo tooratte, qui sous le nom de noblesse
de déférer an collège des Augures les hwbUitas) remplaça l'anoien patrlelat,
votés qui ' lut paraissaient entachés do fut une conséquence des lois Llol-
quelque vico do forme et de les oassor nlonnos, Gotto nrlstooratte était ou-
en vertu d'un décret de ee collège» vorlo & tous i pour en faire partie, il
2. Les patriciens, pour se défendre suffisait d'avoir ooeupé soi-même, ou
avoient coutume tfo crér Un dictateur, de compter parmi ses ancêtres quel-
ce qui leur rôusslssolt admirablement qu'un qui eût occupé une magistrature
bien ( mois les plébéiens, ayant obtenu ourulo. Car cette noblesse était hérédi-
do pouvoir être élus consuls» purent taire) Celui qui, le premier de sa fa-
aussi être élus dictateurs t oo qui dé* mille, arrivait a oot honneur, n'était
concerta les patriciens. Voy, dans The pas encore noble | oh l'appelait homme
\e chef d'une
Llve, -IIvV VjII,> ohop, XII, comment nouveau, ot il devenait
Publlltus Philo les abaissa dans sa dic- nouvelle famille noble, La noblesse
tature t 11 fit trois lois qui leur furent une fols acquise était Indépendante de
très préjudiciables. (M at M,) l'état do fortune t elle né pouvait se
8, Los lois Lioiniennes (866) ont perdre que par suite d'une condamna»
une Importance capitale au point de Hon infamante, Lo sénat qui était
de l'égalité politique, Cependant
vue oonquéies presque entièrement composé d'an-
les de la plèbe ne se bor-
1
ciens magistrats était donc comme
nèrent pas au partage du consulat. l'élite de lu noblesse»
CHAI'ITIU', VIII 73
f>our ollos le sénat qui on étoit composé. Mais, comme
es moeurs anciennes n'étoiont plus, que des particu-
liers avoient des richesses immenses, et qu'il ost
impossible que les richesses ne donnent du pouvoir,
les nobles résistèrent avec plus de force que les patri-
ciens n'avoient fait ; ce qui fut cause de la mort des
Gracques et de plusieurs de ceux qui travaillèrent
sur leur plan.
Il faut quo je parle d'une magistrature qui contribua
beaucoup à maintenir le gouvernement do Romo : co
fut cejle des censeurs 4. Ils faisoientlo dénombremont
du peuple; et do plus, comme la force de la répu-
blique consistoit dans la discipline, l'austérité des
moeurs et l'observation constante de certaines cou-
tumes a, ils corrigeoient les abus que la loi n'avoit
pas prévus, ou que le magistrat ordinaire ne pouvoit
pas punir 8. Il y a de mauvais exemples qui sont piros
que les crimes j et plus d'Etats ont péri parco qu'on
a violé les moeurs que parce qu'on a violé les lois. À
Rome, tout ce qui pouvoit introduire des nouveautés
dangereuses, changer le coeur ou l'esprit du citoyen,
et en empêcher, si j'ose me servir de ce terme, la
perpétuité, les désordres domestiques ou publics,
étoient réformés par les censeurs : ils pouvoient chas-
ser du sénat qui ils youloient, ôter à un chevalier le
cheval qui lui étoit entretenu par le public *, mettre
1. Go fut on 443 quo la oonsuro fut tumos ot a l'austérité dos moeurs quo
Instituée par los patrfolons qui, obligés lo vieil Ennius attribuait la grandour
do partager lo consulat nvoo los plé- romalno i Moribus anliquii stat res ro-
bélons, voulurent du moins lui onlo- marin virhjut,
vor uno dos prorogatives consulaires, 3. On pout voir oommo ils dégra-
Las doux oonsours étaiont élus par los deront ooux qui, apràs la batailla do
comices conturiates tous las cinq ans | Cannos, avolont été d'avis d'obondon-
mais ils no rcstalont on fonction quo nor l'Itallo | ooux qui s'étoiont rendus
dix-huit mois, au bout dosquols ils à Annlbal | ooux qui, par uno mauvaise
abdiquaient. — Montosquiou omet uno interprétation, lui avolont manqua do
do lours prinoipalos attributions, lo parole, (N. de M.)
droit do drossor la llsto dos sonatours, 4. Los chevaliers (équités) n'étalont
avoo l'obligation, il ost vrai, do choisir pas soulomont los citoyens qui sor»
los nouvoaux mombros d'abord parmi valent dans la oavalorlo aveo un cho-
los anoions magistrats ourulos, los vol fourni par l'état (emio publico), mois
quostours, los édiles plôbôions ot les tous ooux qui possédaient lo oons re-
tribuns. quis pour lo ueryloa dans l« oavalorlo,
U. C'est a l'observation do oos oou-
74 GIWNDBUR HT DÉCADBNCU DR8 ROMAINS
un citoyen dans une autre tribu, et môme parmi eeux
qui puyoiont les charges de la ville sans avoir part à
ses privilèges 4.
M. Livius nota a lo peuple môme; et de trente-cinq
tribus il on mit trente-quatre au rang de ceux qui
n'avoienl point de part aux privilèges de la ville s
« Car, disoit-il, après rn'avoir condamné, vous m'avez
fait consul et censeur ! il faut donc que vous ayez pré-
variqué une fois, en m'infligoant une peine, ou deux
fois, on mé créant consul et ensuite censeur. »
M. Duronius, tribun du peuple, fut chassé du sénat
pur les censeurs, parce que pendant sa, magistrature
il avoit abrogé la loi qui bornoit les dépense? des
festins.
G'étoit une institution bien sage. Ils ne pouvoient
oter à personne leur magistrature, parce que cela
auroit troublé l'oxercice de la puissance publique 8 ;
mais ils faisoient déchoir de l'ordre et du rang, et ils
privoient, pour ainsi dire, un citoyen de su noblesse
particulière. '
pour le» oxomtor dea pouvsultos loxto primitif dans un erratum do la %"
judiciaires, M «in, une fols sorti do, édition do 1734,
charge, lu mogjstrat vodovonalt simple 2. Lo Pnrlomont.
alloyonot pouvait ôtro'poursuivi doua I), Cette expression BO ronoontro,
différents chefs prévus par la loi, mais elle est moins fréquente que être
1, Montesquieu n'a Jamais dlssl- bornée It, qui a prévalu,
uiillô sng sympathies pour lo gouver- 4. Jusqu'il Marlus, la République
nement anglais, Aussi dans ivsdltlun no connut pas les arnio;s permanentes,
do 1794 uvolt-il écrit.' Lenoiwernement Ln'lovuo Défaisait au moniont d'entrer
d'Angleterre est un îles plus suges de un oampngne, L'offoutlt du contingent
l'Europe, Mali) le* relation* outra las était llxé par lo sénat, mais lo» consuls
doux pays déjà tondues h cette opoqtio «ouïs pouvatont convoquer le* tribun
firent <|Uo oo passage gpulova dus pro- on armoB.
testation») et Montesquieu modifia (o
CHAPITRE IX 77
f>our avoir intérêt à lu conservation de la villo {. Enfin
e sénat voyoit de près la conduite des généraux et
leur ôtoit la pensée de rien faire contre leur devoir.
Mais lorsque l.es légions passèrent les Alpes et la
mer, les gens de guerre, qu'on étoit obligé de laisser
pendant plusieurs campagnes dans les pays que l'on 4
1. Les affranchis ot ceux qu'on ap- avait dans oolto mauure touto uno ré-
Îielolt « cnpite censl », paroo quo nyant volution. Jusqu'alors on n'avait onrôld
tbë pou do blonds n'otolonttaxds quu quo dos hommos qui possédant quoique
pour lour tête, ne furent point d'abord bien, laissaient a la république un
enrôlât) dan» la milloo do terre, oxooptâ gogo dn fldélltd. Sous to» drapeaux,
dans lu» O&H prossants. Sorvlus TIIUIUM cas soldats restaient oltoyons. Quand
los nvolt ml» dans la sixième olasso, Marias ont donna dos armas n In popu-
et on no pronolt dos soldat» quo dans lace, lo sorvloo mllttalro, au liuu d'olra
les olnq premières, Mais Marins, par- un devoir civique, devint un nidtlor,
lant oontroJugurtha.onrôlalndlITdrom- et los pauvres qui, a la vlllo, vendaient
tnont tout lo monde. « Milites swibere, tours votas, au oamp, vendirent lour
» dit Salltista, noii mon majorum, neque courage, Durant quatre-vingts ans,
» classions, sed ut'i cujusque libido «rut, las logions no seront plus los armdos
tapite cenios plerosque, » {De bello Ju*
tgitrtL, olinpttro LXXXVl.) do In république, mais eolles dos oliofs
Ilomarquoi! qui sauront les acheter pnr l'Indisci-
quo, dans la division par tribus, ooux pline, lo butin ou la.gloire (107).
qui dtolont dans las qtiatro tribus do (Dutuy, Illst, des Romains, II.)
la vlllo dtolont a pou près los mdmos 't, Tandis que était omployd autre- '
quo ooux qui, dans la division par fols pnrallèlomant a timt que ot dans lo
oouturlas, dtolont dans la ulxlomo mémo sous :
classe. {N, de M,) Tandis que vous vlvrei, le soit qui lou-
2. Urbs, Horao, {jours change
3. Marins, ou substituant los armdos /V« cou» a point promis un bonheur sans
permanentes aux armdos citoyennes, {mélttnge,
oommonua aetto transformation. « Il (Uaelno, Iphigduit, I,1.)
ouvrit los ldglone aux proldtalres. 11 y
78 GRANDEUR ET DECADENCE DBS ROMAINS
1, Qu'on s'Imaglno ootto této mons- los débauches, ot par la fainéantise qui
trueuse dos poupleB d'Itallo, qui, par H'Introdulanit, Ceux qui so trouvaient
le suflYtigo do ohnquo liommo, condul- ruinés u'avnlont do ressources quo
solt lo rosto du moiulo, {N. de M,) dans loe séditions, ot on tout oas sa
3, Bosauot a dit I « Uomo, énulséu souoialont pou quo tout pérît avoo eux...
par tant do guerres olvlloa, se (lt tnut Los grands ambitieux, otlosmlaérablos
do nouveaux citoyens, ou pat brigue
1
qui n'ont riou a pordro, elmont tou-
ou par raison, qu'a peine pouvalt-ollo jours la changement, Cos doux gonres
sa l'oaonnaltro ello-mômo parmi tant do oltoyons prévalaient dans llomoi
d'dtrungors qu'elle avait naturallBés, ot l'état mitoyen, qui soûl tlont tout
Lo sénat KO remplissait do barbaros | on balance doua les Etats populaires,
lo sang romain BO môlulti l'amour do 'étant lo plus faible, il fallait quo la ré-
la patrie, par loquol Homo s'était élovéo publique tombât, » {Dtscoun sur l'Hht,
au dosaus do tous los peuples du universelle, 3* partlo, ohapltro VU.)
mondo, n'était pua naturoi a ooa ci- 8, Loa nouvoaux oltoyons furont
toyens vonua du dehors t ot loa autros d'abord répartis on 8 tribus nouvolloa,
BO gatalont par lo mélange. Los
parti* selon Volléius Pateroulus) 10, eolon
cHiliora ao multlplialont avoa ootto pro- Applon. Mais après Bylla, Ils furont
dlglouao multiplicité de cltoyona nou- versés dans los 85 tribus anolonnoa, A
veaux., ot los esprits turbulonts y moins quo l'on n'admotto, avoa Nlo-
trouvaient du nouveaux moyen» do buhr, quo los Italiens avalent été tout
brouiller ot d'ontroprendro. d'abord simplement répartis dans
n Gopendant lo norabro des pauvres 8 dos anolonnoa tribus,
s'augmentait sans fin par lo luxe, par
CHAprrniî ÏX 81
fut uniquement la grandeur do la république qui fit \o
mal, et qui changea en guerres civiles les tumulte»
populaires. Il falloit bien qu'il y eût à Rome des divi-
sions : et ces guerriers si fiers, si audacieux, si ter-
ribles au dehors, ne pouvoient pas être bien,,modéré8
au dedans. Demander, dans un Etat libre, des gens
hardis dans la guerre et timides dans la paix, «'est
vouloir des choses impossibles; et, pour règle géné-
rale, toutes les fois qu'on verra tout le monde tran-
quille dans un état qui se donne le nom de république,
on peut être assuré que la liberté n'y est pas.
Ce qu'on appelle union, dans un corps politique,
est une chose très équivoque ; la vraie 1 ost une union
d'harmonie, qui fait que toutes les parties, quelque
opposées qu'elles nous paroissent, concourent au bien
général de la société, comme des dissonances dans la
musique concourent à l'accord total. II peut y avoir
de l'union dans un état où on no croit voir que du
trouble, c'est-à-dire une harmonie d'où résulte le
bonheur, qui seul est la vraie paix. Il en est comme
des parties de cet univers, éternellement liées par l'ac-
tion des unes et la réaction des autres 2.
Mais, dans l'accord du despotisme asiatique 3, c'est-
à-dire de tout gouvernement qui n'est pas modéré, il
y a toujours une division réelle. Le laboureur, l'homme
de guerre, le négociant, le magistrat, lo noble ne sont
joints '•que parce que les uns oppriment les autres
sans résistance} et si l'on y voit de l'union, ce no
sont pas des citoyens qui sont unis, mais des corps
morts ensevelis les uns auprès des autres.
Il est vrai que les lois de Rome devinrent impuis-
CHAP. X.
— De la corruption des Romains.
Je crois que la secte d'Epicure 1, qui s'introduisit à
Rome sur la fin de la république, contribua'bcnu:oup
à gâter le coeur et l'esprit des Romains a. Los Grecs
en avoient été infatués 8 avant eux : aussi avoient-ils
été plutôt corrompus. Polybe nous dit que, de son
temps, les serments ne pouvoient donner de la con-
flanpe pour un Grec, au lieu qu'un Romain en étoit,
pour ainsi dire, enchaîné *.
Il y a un fait, dans les lettres de Gicéron a Atticus,
qui nous montre combien les Romnins avoient changé
à cet égard depuis le temps de Polybe.
« Memmius, dit-il, vient de communiquer au sénat
l'accord que son compétiteur et lui avoient fait avec
les consuls, par lequel ceux-ci s'étoient engagés de &
gont. Lu sosteroo, h l'époquo do Cloé- auctom, ta btllt glorin lit populo J?o-
ron, valait 0 fr. 22, 400.000 sostoroos maho} ut cutnl tuum condltonsquo ail
équivalent donc n 88,000 fr. parenlm Martm potitiimum ferai, tam
1. La loi cur'mtô donnolt la puis- et hoo géiitti htimanae pattantur aequo
sance militaire, ot lo ténatut-eoniuUe nnimo, quam imperlum patiuntut'. » (Pré-
réglolt lot) troupos, l'argent, Ion offi- faoo.)
ciel'», que dovolt avoir la gouverneur i 3. La pensdo do Montesquieu ost
or, lus consuls, pour quo tout cola fût très juste, mats présentée sous oetto
faltii leur fantalnlo,voulolontfabriquer forme antithétiquo,olld ost pou olalro.
uno fausse loi ot un faux sdnatHS- Opulence opposée loi a richesses désigne
COHSUUO. (JV. de AfA non pas l'abondance dos biens, mais
2. Los poètes du «look d'Auguste la grandeur des dépenses, Doponser
ohantalont oneoro los origine» divines beaucoup ost l'idéal do oortalnos gens,
do Homo, mais ils n'y oroyalont guère. ot ainsi ils se montrent opulents sans
Nous avons sur oo point fnv.ou do Tito s'inquiéter si ltmrs rloliossim y suffis
Livo t tt Et si cul populo llctrt oporttt ront. C'est le cas de César à Rome,
tontterart originel tuai tt ad Dtot rtftrrt
CHAPITRE XI 85
les rogrots d'une grande fortune ruinée, on fut prêt à
tous les attentats; et, comme dit Salluste *, on vit une
générution de gens qui ne pouvoient avoir de patri-
moine, ni souffrir que d'autres en eussent.
Cependant, quelle que fût la corruption de Rome,
tous les malheurs ne s y étoient pas introduits ; car la
force de son institution avoit été telle, qu'elle avoit
conservé une valeur héroïque, et toute son application
à la guerre, au milieu des richesses, de la mollesse et
de la volupté ; ce qui n'est, je crois, arrivé à aucune
nation du monde.
Les citoyens romains regardoient le commerce 2 et
les arts comme des occupations d'esclaves i ils ne les
exerçoient point. S'il y eut quelques exceptions, ce no
fut que de la part de quelques affranchis, qui conti-
nuoient leur première industrie. Mais, en général, ils
ne connaissoient que l'art de la guerre, qui éloit la
seule voie pour aller aux magistratures et aux hon-
neurs 3. Ainsi les vertus guerrières restèrent, après
qu'on eut perdu toutes les autres.
eur parce qu'il n'appuyait sur le parti par lui-mômo que par l'appui qu'il lui
dôtnoorattquo, ot s'il se déclara tou- prêtait
00 GRANDRUn ET DECADENCE DBS ROMAINS
Gela lui At faire trois choses également funestes ; il
corrompit le peuple à force d'argent, et mit dans les
élections un prix au suffrage de chaque citoyen 1.
Do plus, il so servit de la plus vue populace pour
troubler les magistrats dans leurs fonctions, espérant
que les gens sages, lassés de vivre dans l'anarchie,
le créeroîent dictateur par désespoir.
Enfin, il is'unit d'intérêts avec César et Crassus *.
3aton disoit que ce n'étoit pas leur inimitié qui avoit
perdu la république, mais leur union. En effet, Rome
étoil en ce malheureux état 3 qu'elle éloit moins acca-
blée par les guerres civiles que par la paix, qui réu-
nissant les vues et les Intérêts des principaux, ne fai-
soit plus qu'une tyrannie;
Pompée ne prêta pas proprement son crédit à
'
1. C'est la ponséo de Glcéron t Non dos vétérans qui flt approuver au sénat
regno, scd rege Uberati videmur i inter- les autos do César, Ces fnmoux défen-
fecto enim rege, regios omnes mttus tue- seurs do la liberté n'avaient gardo
mur {Ad famil., XII, 1). d'oublier leurs propres intérêts, ot
2, C'est oo qui arrive ordinairement ooux qui, dans les nominations faites
dans 1ns révolutions, Clcéron, en pro- par César pour oinq ans, avaiont été
nonce* do oo désarroi, jufçoalt sainement l'objet de quelquo oholx, votèrent avoe
los conjurés en déplarant qu'ils étalont Ahto'ino et ses partisans lo sûnatua-
sans doute des hommes par le coeur, oonsulto suivant i II no sera point
<t
mais des enfants par la tite. (Ad. Alt,, intenté d'action criminelle au sujet de la
XIV, 21.) mort de César, et tous les actes de son
8, Lopidus étnil le maître do la 'administration sont ratifiés pour le bien
.cavolorio do César t lui ne perdait pas de la république (Applon> Bell, civ., II,
son temps comme los conjurés et les 135).
sénateur». Il avait fait occuper la ville (1, Cicéron désirait ardemment la
poreos vétérans. paix et'l'union do tous les citoyens.
4. C'est le latin repetere, redemander, Quand Antoino ot Dolabolla se furent
Co mot no s'emplolo en co sens quo ombrasses, quo Cassius alla dîner ohe»
dano la langue juridique i « Le créan- Antoino ot Brutus chez Lépido, il crut
cier peut seulement répéter les dom- la république sauvée. Il oubliait los
mages ot intérêts.,. (Gode. Napoléon passions de oes hommes qui ne tra-
1205.) vaillaient que pour eux,
5, Co no fut l'as seulement la
.
crainte
ciiAPrrnp. XII 101
néo aux COIIBUIS, Anloiuo, qui l'étoit, BO saisit du livre
do raison ' do César, gagna son socrétairo ot y fit
écrire tout co qu'il voulut : do maniôro quo lo dicta-
teur régnoit plus impériousomont quo pondant sa
vie j car, co qu'il n'auroit jamais fait, Antoino lo fai-
soit 3} l'argont qu'il n'auroit jamais donnrf, Antoino lo
donnoit ; et tout hommo qui avoit de mauvaises inten-
tions contre la républiquo trouvoit soudain uno récom-
pense dans les livres de César,
Par un nouveau malheur, César avoit amassé pour
son 'expédition des sommes immenses, qu'il avoit
mises dans le temple d'Ops 8 j Antoine, avec son livro,
en disposa à sa fantaisie.
Les conjurés avoiont d'abord résolu do jotor lo
corps de César dans le Tibre : ils n'y auroient trouvé
nul obstacle 4j car, dans ces momens d'étonnement
qui suivent une action inopinée, il est facile de l'a ira
tout ce qu'on peut oser. Cela ne fut point exécuté; et
voici ce qui en arriva.
Le sénat se crut obligé de permettre qu'on fît les
obsèques de César j et effectivement, dès qu'il ne
l'avoit pas déclaré 8 tyran, il ne pouvoit pas lui refu-
ser la sépulture, Or, c étoit une coutume des Romains,
si vantée par Polybe, de porter dans les funérailles
les images des ancêtres, et de faire ensuite l'oraison
1. Successus n'a pas d'autre sono quo onooro, o'ost le Panthéon d'Agrippa, Il
oitlul do (UnouMUnt, issue, résultai, porto onooro l'iusarlptlon I M, Agrippa
Montosqulcu omplolc donc lo mot suc- L, 1<\ Cos. tertlmn fecit, lin 000 lo papa
cès dons HOU BOUM étymologique, BOUS Honlfaco IV lo consacra nu oulto ohré-
très unité au xvn° siècle, tlun BOUS lo nom do Sainte Mario au»
'ii C'était vraiment un grand hommo Martyrs, ot Institua a aotta occasion la
do guorro quo do lloutonant d'Ootavo. foto do la Toussaint.
Il créa lo port Jules en réunissant la 3. Lo rôlo do Lipide au milieu de
IRO Luorln nu lao Avorno, ot tous las cou dlssanslons civiles no fut jamais
doux & la mer. Il forma la flotta ot lao bien net. Ootitvo sa définit de lui, et
légions. Vainqueur do Sextus Pompéo après la déi'alto de Soxtus Pompéo. Il
à lo batailla navalu qui eut lieu entre travailla à détaobor las légions qui lui '
MVIOB ot Niutloquo (80), Il devait étalent dévouées t 11 n'ont nus do peine
l'aire encore d'Antoine a Autluni (84). a les rnlllor a sa fortune, Lapide n'out
Ce fut do plus un modeste. Après In d'autre rossourco qua de doinnndor la
triomplio définitif 'l'Auguste, 11 «o via. a son ancien collèguo. Octave lui
contenta do la slmplo oltnrgo d'édile laissa môme sos blons ut sa dignité de
et e'oet a lui nue Homo dut nos embol- grand pontlfu, mais il lo rolégun à '
UsBninentN. L'un dus somptueux mo- Circél.
numents qu'il avait fait élever Bubalstfl
4*
108 GRANDEUR ET DECADENCE DÏÎS ROMAINS
blique, toujours le premier à commencer les troubles,
formant sans cesse des projets funestes où il étoit
obligé i d'associer de plus habiles gens que lui. Un
auteur moderne 8 s'est plu à en faire l'éloge, et cite
Antoine, qui, dans une de ses lettres, lui donne la
qualité d'honnête homme; mais un honnête homme
pour Antoine ne devoit guère l'être pour les autres.
Je crois qu'Octave est le seul de toùo les oapitaines
romains qui ait gagné l'affection des soldats, en leur
donnant sans cesse des marques d'une lâcheté natu-
relle 3, Dans ces temps-là,, les soldats faisoient plus
de cas de la libéralité de leur général que de son cou-
rage. Peut-être même que ce fut un bonheur- pour lui
de n'avoir point eu cette valeur qui peut donner Tem-
pirei et que cela même l'y porta : on le craignit moins.
Il n'est pas impossible que les choses qui le déshono-
rèrent le plus aient été celles qui le servirent le mieux,
S'il avoit d'abord montré une grande Ame, tout le
monde se seroit méfié de lui; et, s'il eût eu de la har-
diesse,'il n'auroit pas donné à Antoine le temps de
faire toutes les extravagances qui le perdirent 4. /
1. Go qui fait Mon voir qu'AntotiiQ no se roiuliront quo oui' un faux bruit'
était tout aussi pou scrupuleux quo les do sa mort Ils furent dispersas dans
autrog sur lo choix dos moyens. los légion* où ou les égorgea.
2, Participe» absolu. 5, Montosqulau ost loi on contradic-
8, Jalon tiâtmr, Antoine ot Octuvo, tion avoo ltil-memo. Tout a l'houro 11
4. Cou aladlatoui'fl, entretenus pat< disait quo les tolilali mùmû étalentjaloua
lui à Gyisfquo, traverseront touto l'A- de la liberté de leur patrie. Nous croyons
nie, lorsqu'ils le auront monaod, et lia quo oo second jugdmont ont lo bon.
110 GRANDEUR ET DECADENCE DE6 ROMAINS
importait fort peu qui eût le dessus, du sénat où du
peuple 4. Aussi, sitôt qu'un des chefs était battu, elles
se donnoient à l'autre; car il falloit que chaque ville
songeât à se justifier devant le vainqueur, qui, ayant
des promesses immenses à tenir aux soldats a* devbit
leur sacrifier les pays les plus coupables.
Nous avons eu en France deux sortes de guerres
civiles : les unes avoient pour prétexto 3 la religion;
et elles'ont duré, parce que le motif subsistait après
la victoire ; les autres * n'avoient pas proprement de
motif, mais étaient excitées par la légèreté ou l'ambi-
tion de quelques grands, et elles étaient d'abord étouf-
fées 8. i v
Auguste 6 (c'est le nom que la flatterie .donna à 1 -
cam (Aimait), I, 0, Cf. ld„ l, 2), Quant puis lui personne do ses pareils no
a oo Llti'o do « prlnctjtê », on no lo triompha, malso'étolt uno grftoo qu'Au-
trouve dans aucune dos lois portéos guste voulait falro a Agrippa, et qu'An-
pat' Auguste i il fut réservé aux héri- toine ne fit point n Venlldlus la pre-
tiers do l'emplro. mière fols qu'il vainquit les Partit».
8. On no donna plu» aux particuliers (N.dtM,)
quo la» ornements triomphaux. Dion,
114 GttÀNDBUIl ET DECADENCE DES ROMAIN»
les auspices du chef, et par conséquent de l'empeVeur,
qui étoit le chef de toutes les armées *.
Gomme, ,du temps de la république, on eut pour
principe de faire continuellement la guerre, sous les
empereurs, la maxime fut d'entretenir la paix a i, les
victoires ne furent regardées que comme des sujets
d'inquiétude, avec des armées qui pouvoient mettre
leurs services à trop haut prix.
Ceux qui eurent quelque commandement craignirent
d'entreprendre de trop grandes choses il fallut $
a Qttippo lato fusum id corpus / hlnc plo- ot choisi parmi los sénateurs ot do
ntmquo tribus, decurlas, ministériel m«- préféronco parmi los consulaires,
gistruttbus et sucerdotib.us, cohortes etiam 2. La réformo militaire d'Augusto
m Vrlio conscriptns t et plnrimis equitum, out uno doublo tondanco t éliminer do
plertsqtto scnatoribtis, non allunde origi- la légion las ultoyons romains ot falro
ne)» trahi. Sisepnrarentur libeilini, mani- dos légions autant do patltos nrinooH
Sestant fore peimrinm ingenuorum (Ami,, sédentaires {castra stativa) aantoiméos
LUI, 27). lît lot) affranchis l'ompor- surtout dans los provlnoos fronderas
tarant. ot organisées do l'aoon qu'ollos
1. C'était ld praefecttts ttrbts, ohargé pussent M NUtïlro u olloH-mOinuH.
i>nr AngitHlu, pondant son nljfsuiico, do 3. Il régla que lo» soldats prétorien*)
l'an 27 h 24, du la hautô pollco do auraient clnq-mlHo drachmes t douH
Homo ot du l'Itallo, Mossala Corvlnus nilllo opris solno an» do Borvlcu ot loâ
ounupn lo premier ootto ohargo, mais autres trolM mlllo après vingt ans do
commo allô était contraire aux IOIH, il sorvioo. (Dion, In Aug,) (N. do M)>
H'OII démit ou criant nu soaudalo. Au» 4. Non ciiim, ut olim, universao legtones
uimto lcromplaaa narStatllIuH Tnui'UH, dcdticebanturcum tribitnis et centurionibui
Lo trolHlàmn préfut l'Ison, choisi on ot stii cttjusqtte ardlnis miltttbus, ut con-
14 np. J.-C, raina ou fomilioiiu jusque sonstt et enfilât» nmpithUe.am ef/lrerent,-
HOIIM Tlboro, on l'an !)2 ou 11 tnoui'ut,
sed ignotilntor si, diversis mtinipitlis. sino
Lo pvofot était nommé par l'omporeur rtotore, sine u/j'cctibits m tau h, quasi es
CHAPITRE XIV 117
par légions, les ambitieux pouvoient trouver contre la
république des armées dans un moment.
Auguste fît des établissements fixes pour la marine *,
Gomme avant lui les Romains n'avoient point eu des
corps perpétuels de troupes do terre, ils n'en avoient
point non plus de troupes do mer. Les flottes d'Auguste
eurent pour objet principal la sûreté des convois, et
la communication des diverses parties de l'empire car ,*
1. Cos titres d'aoousRtIon sont ce- au sénat fut défendu par Tibère t quai
pendant très réels i il suffit, pour s'on, ubi Tiberlo notnere, scrlpslt consulibus..,
jlerl quod ef/lgiot
convaincrai do lire Taoito ot Suétone, non contrit rtllglom»
M. Duruy traitant le même sujet dit t «jus, ut alla minimum simulacra, vendi-
constitué, tantôt iionibus hortorum et domuum acctdant.
Chaque ôpoquo a
«
do l'Etat ou du prince, tantôt (Ann„ I, T3),
au nom orlmes 3. CharloB-Edouard, fils de Jaoques
au nom de la religion, deB par*
ticuliors que les époques suivantes II, surnommé le Prétendant. Mais quel
n'ont plus compris. » Nous le voulons rapport y n-t-ll entre aette défense,
bien, ot 11 faut faire, on toutes ohoses, exagérée sans doute, mais quo les né-
la part des Idées et morne des passions j cessités de la politique pouvont expli-
les sinistres fantaisies cVun
mais est-oo à dire que l'o'n pulsso, quer, et
Tibère?...
môme aveo cela, exo'user Tibère de cos
crimes où If grotesque le disputait à 4. On acousa Tibère de la mort do
l'odieux ? ( ûermaniousi Pison aurait été l'instru*
lo fait n'est
ment de l'empereur.,Maisl'accusation
2. Montesquieu fait erreur, Tacite
dit au contraire que Falanlus dénoncé pas prouvé. Tacite dit que
OHAPITHR XV 128
des marquos de douil, do regret et de désespoir, quo
l'on ne trouve plus parmi nous. Il faut voir les histo-
riens décrire la désolation publique, si grarvJo, si
longue, si pou modérée; et cola n'étoit point joué ;
car le corps ontier du pouplo n'affecte, ne flatto, ni ne
dissimule.
Lo peuple romain, qui n'avoit plus de part au gou-
vernement, composé presque d'affranchis ou do gens
sans industrie, qui vivoiont aux dépons du trésor
public, ne sentoit que son impuissance; il s'nflligeoit
comme les enfants et les femmes, qui se désolent par
le sentiment de leur faiblesse; il étoit mal : il plaça
ses craintes et ses espérances sur la personne de
Germanicus; et cet objet lui étant enlevé, il tomba
dans le désespoir.
Il n'y a point de gens qui craignent si fort les mal-
heurs que ceux que la misère de leur condition pour-
roit rassurer, et qui devroient dire avec Andrornaque :
Plat à Dieu que je craignisse* ! Il y a aujourd'hui a
Naples cinquante mille hommes qui no vivent que
d'herbe, et n'ont pour tout bien que la moitié d un
habit de toile; ces gens-là, les plus malheureux de la
terro, tombent dans un abattement affreux à la moindre
fumée du Vésuve ! ils ont la sotise de craindre de
devenir malheureux a,
rappola les exilés ot ouvrit les prisons | injustioo, vous no deviez pas, do son
11 fit dos lorgessos au peuplo ot aux vivant,. lo comblor d'honnours, ni,
soldats, ot on prônant possession du après sa mort, blamor oo quo vous
consulat, 11 fit dans la ourio un dis-' avloz voUB-mêmo consaoré pur déorot.
cours rompit do si magnifiques pro- G'est vous qui avoz tenu envers lut
musses, quo lo sénat ordonna quo, uno conduite insensée ot ooupablo t
oliaquo année, il fut fait do oo discoure o'est voue qui avoz tué Séjan on le
urio lecture solennollo. Ces Illusions corrompant par l'orgueil dont vos
durèrent huit mois.. bassessos l'ont gonflé, » Los somuoura
4. C'est-à-dire sans Jugoraont. L'i'm- se -oruront condamnés t aussi, lo len-
peiium conférant ou général le droit demain, ils se réunirent pour voter
do vio ot do mort, l'omperour (Impora- l'ovation 6 Caïus vainqueur,,, de ses
lor) on usait do inétuo envers tous les justos rossontlments|,„ Les esolavoB
citoyen», étaient dignes du tyran.
GHAPITliR XV 12B
Cette épouvantable tyrannie des empereurs vonoit
do l'esprit général des Romains. Gomme ils tomberont
tout à coup sous un gouvornoment arbitraire, ot qu'il
n'y eut presque point d'intervalle ohoz oux ontro com-
mander et servir, ils ne furent point préparés a ce
f>assago par des moeurs douces j l'humour féroce rosta}
es citoyons furent traités comme ils avoiont fruité oux-
mémos les ennemis vaincus, ot furent gouvernés sur
le môme plan, Sylla, entrant dans Romo, no fut pas
un autre homme ouo Sylla entrant dans Àthônos ; il *
1, Ainsi on Identifia Jupiter otZous, donnant dos droits sur le rosta, comme"
Jtuioii ot liera, Mincira et Athénh, héritier civil, lo jour on II so lit rooon*
Dlnno et Artémls, Moroure ot Hermès. naître pour Dis ndopllf do Maro-AurMo,
Vulouln ot lléphwstos, Vostu ut Ucmin, Pour garer eotta immense fortune. Il
Mars et Aros, Vénus ot Aphrodite Institua une procuraiio rmim pi'tvatai'um
jNupluno ut Posldou, Géra» et Démê- dont l'usngo so conserva.
ler, l'i'osorplno ut Porséphouu, l'Iiilou 8. Il lo tua dans les hraS do tour
ot IIÎKIÔH, liuoohtis ot Dionysos, môro qui fut ootiverto do sang. Puis,
2, Sévoro, qui no possédait, Jusqu'à nu dlro do Dion, Il fit égorger 20.000
non consulat, qu'une) petite maison a oésnrlons ot soldats, partisans do Gâta.
Homo et uno toi'i'o, dovliit l'héritier dos 4, Go détail est do pou d'Importance.
empereurs, nos prédéoessours, on onlp- Montasqulou aurait du uotor une
vont nux soeurs du Commode, «onime réforme bien nutramont grave i 11
héritier politique, uno partie do oo que accorda le droit de oltà S tous lo*
leur avait laisse leur froro, puis en so habitants de l'emplro,
CHAPITRE XVI 143
écrivit au sénat que cette augmentation alloit à soixante
et dix millions de drachmes *, II y a npparonce que ce
prince enfloit les choses; et, si l'on compare la dépense
de la paye de nos soldats d'aujourd'hui avec le reâte
des dépenses publiques, et qu'on suive la même pro-
portion pour les Romains, on verra que cette somme
eût été énorme.
Il faut chercher quelle étoit la paye du soldat
romain. Nous apprenons d'Orose que Domitien aug-
menta d'un quart la paye établie. 11 paroit par le dis-
cours d'un soldat, dans Tacite, qu'à la mort d'Auguste
elle étoit de dix onces de cuivre. On trouve dans Sué-
tone que César avoit doublé la paye de son temps.
Pline dit qu'à la seconde guerre punique on l'avoit
diminuée orun cinquième. Elle fut donc d'environ six
onces de cuivre dans la première guerre punique, de
cinq onces dans la seconde, do dix sous César, et de
treize et un tiers sous Dornitien 2. Je ferai ici quelques
1
réflexions.
La paye que la république donnoit aisément lors-
qu'elle n avoit qu'un petit État, que chaque année elle
faisoit une guerre, et que chaque année elle recevoil
des dépouilles, elle ne put la donner sans s'endetter
1, Go Phlllppu (244) «toit lits d'un, quo les grandes invasion». Do temps a
aliof do volnuM, autre don soulovomonts formidables
2, Quelques grammairien» ont OB- vennlont joter In torrour dnna Rome t
HnyA d'Introdulrn lino distillation enti'o len Clmbros a l'époque do Mnrlus,
demander h et demander de. I.n« juoll- Arlovisto ut IOR Suovofl au tomns de
lours autours omplolontttidlfforummont César, le» Moroomana sous Mnro»
l'uno ou t'outre du «es deux ooiiBtruu- Aurèlo. Los Invasions du v' sloalo no
tlons. Ln HOIIIO règle ust l'barmonlo furent quo lo dernlor aoto do cette lutte
grinérnlo do la pltruso. engagée depuis longtemps,
3, Los barbnros sMtnIcnt Insensible* 4. rionio avait tout au plus réduit
ment InlIHrés dans l'TinipIro nt jusquo Ion poupins au slloriae, et c'était bonu»
dans les armées romnlnos, nt <int onva*- coup, Mais son histoire, qui n'est
lilHNomant, lotit mais lnoenarint. nu fut guère qu'une histoire militaire, prouva
non molnH Irrésistible ni moins funeste assez qu'elle ne tes avait pas anéantis.
CHAPITRE XVI 149
il sembla que la terre en eût enfanté de nouveaux
pour la détruire.
Les princes des grands Etats ont ordinairement peu
do pays voisins qui puissent être l'objet de leur ambi-
tion : s'il y en avoit eu de tels, ils auroient été enve-
loppés dans le cours de la conquête. Ils sont donc
bornés par des mers, des montagnes et de vastes
déserts, que leur pauvreté fait mépriser. Aussi les
Romains laissèrent-ils les Germains dans leurs
forêts ', et les peuples du Nord dans leurs glaces et 5
il s'y conserva, ou même il s'y forma des nations qui
enfin les asservirent eux-mêmes.
Sdiis le règne de Gallus, un grand nombre de
nations, qui se rendirent ensuite plus célèbres, rava-
.
ils so laissaient aborder, par opposi- ttctmissioimlcs iiivuntorts. Dès qu'il avait
tion aux rlguours do l'étiquette, qui, franohl la porto gardée par 80 slion-
a dater do Dlooldtlen, pesèrent sur le tlalros, Il so prosternait cl adorait « lo
prliiuu et non ontourago, visage saoré i>, osant & pulno lovor los
1. Dloolétleu fltde sa eoui> une cour yeux sur cotto majesté linmobllo et
orlontalo t « Il so plaisait dans l'Ortouti redoutable... Tout devint sacré, le
11 en aimait los ooutumos royales et on pnlals du prlrioo comme sa porsonno,
oopla le cérémonial pompeux. Il rom- ses paroles et ses actas, Jamais, dans
Elnçn par des vètoincnts do solo et d'or notre Ocoldont, l'Iiomme n'avait autant
i oasaquo militaire, sur laquelle ses'
usurpé sur la divinité. (Duruy, t.,VI,
prédécesseurs' jotalent simplement un oh. 09.)
manteau éoorlato t 11 mit sur son front 2, Malgré lo tristo ronom do VApos<
le bandeau royal qu'Auréllon avait tat, Il faut lui rendre oette justice qu'il
déjà porté, et sur son brodequins de essuya do détrutrolesabus qui s'étalent
fourpi'ft des pierres préolouBes. A introduits dans l'Ktat, Il diminua le
imperalui'tmo tous, soldats otoltoycns, nombro dos domestiques ot dos cour-
venaient librement saluer, succéda lo tisans qui onuombraiont le palais. Il
,rol-dlou oaohd dans une ombre mysté» ossaya do eoupor court aux oxaotlons
rieuse, au fond d'un palais dont los et a la vénalité des fonctionnaires par
nvenuos furent gardéos par uno armdo dos pénalités lorrlblos i il réduisit les
d'eunuquos et d'offlolors. Qui obtonalt privilège» ot soulagea los provlnoes.
du magitter offletonim uno audience 3, Il eût mieux valu écrire t dam lt$
Impériale y était mené par un mattre provlnctii
dos cérémonies ut introduit par les
CHAPITR1Î XVII 155
corder, ils partagèrent réellement l'empire 8; et par
1
pli'o était partagé entre les doux au* : 5, ExtpaUaniia tecîa mntias mlduhro
gustos et los deux césars, mois IIOIIH lirlics, dit Pllno, llistwe nauurilo,
I
avoua vu t[uo les césars étalent les livre I III, eb, V, (M <h M,) L'oncolnlo
HoutonantB des augustes ( do fait lo do Sorvlus avait été blon vile lusufll*
monde romain était dono divisé eu santo i
<
peut
ajouter que la réconte invasion des villas, .
156 GRANDEUR ET DECADENCE DES ROMAINS
uiuisons'de plaisance, n'étoit proprement que lejardin
de Rome; les laboureurs étoienten Sicile, en Afrique,
en Egypte*, et les jardiniers, en Italie : les terres
n'étoient presque cultivées que par les esclaves des
citoyens romains 2. Mais lorsque le siège de l'empire
fut établi en Orient, Rome presque entière y passa,
les grands y menèrent leurs esclaves, c'est-à-dire
presque tout le peuple j et l'Italie fut privée de ses
habitan(s.
Pour, que la nouvelle ville ne cédât en rien à l'an-
cienne, Constantin voulut qu'on y distribuât aussji du
blé 3, et ordonna que celui d'Egypte seroit envoyé à
Gonstantinople, et, celui de l'Afrique tVRome, ce qui,
me semble, n'étoit pas fort sensé''.
r
1. On portait autrefois d'Ilnlio, dit 3, Do tout temps avalent eu Heu, »
Tacite, du 1)16 dans los province» recu- Romo, des distributions de blé gra-
lées, et ollo n'est pas onooro stérile i tuites ou quasi gratuites, Mais, do
tuais nous cultivons plutôt l'Afrique ot plus, h partir de 123, nous voyons
l'Egypto, et nous aimons mloux expo- s'établir l'usage des « frumoniatlons ».
Bor iiux accidents la vie du peuple fo- C. Oraoolius, lo premier, fit voter une
urnit). (Annales, llv, Xll, oh. XLIII.) loi assurant à tout citoyen domicilié &
2, L'agrloulluro, qui nvalt duS la Homo lo droit do touoher ohaqno mois
première occupation don Romains, fit cinq boisseaux do froment fournis par
bientôt plnee c\ d'nutres souci», La l'Elut, a moitié prix delnvalour réelle,
conqufUo devint pour Rome lo prlnol- soit 6 as 1/3 (0 fr. ai). Ce» lois ftiront
pnl moyon de subsistance, Lop soldats modifiées, supprimées, rétablies jus-
rendus h leurs clmuips n'eurent plus qu'à ce quo la lot Clouta (98) décida
le courage do ION oulllvor, et ooux qui que tous los citoyens rcoovraiont lotir
no los avalent pas oncoro quittas HO blé gratis, sauf pout-ftlra los sénateurs
demmutnlent s'il valait bien la peine et lus chevallors, En 40, 330.000 ci-
do BU donner tunt do mal pour une toyens étalent nourris par l'Etat, César
terre qu'il» devraient bientôt abimdou- en réduisit le nombre a 150,000, et
noi\ Les ISgloguos,do Virgile montrent institua deux édiles plébéiens chargés
bien oos préoccupations : spécialement du service des approvi-
At nos hino aliisitientos iliimus Afras.,, sionnement» et de» distributions (riirn
Post (dii/not, moa rtgna vidons, mirabor annonae), Auguste se chargea do l'an—
[nristas, noue et arrêta lo chiffre dos assistés h
Columolla, dans In préface do son 200,000 qui resta lo chiffre normal,
traita, KO lamonto sur le disorédlt.dans Sous l'Empire, Il y eut un pivefmua
taciual l'agriculture était tombée, ot mmonat assisté d'un supbritefêrlM, A
rifno l'Anolon, s'ôcrle t latifundia per- partir d'Aurollen, le» distributions
didern Italium. La petite culture avait, mensuelles do blé furent remplacées
en effet, disparu devant los grande» par des distributions quotidiennes do
propriétés, ot les terros labourables Eain (punis gradilts, o'est-a-dlre dlstrl»
avaient été remplacées par dos piUu- uo sur les degrés du palais impérial).
rages d'un entretien plus facile et d'un " 4. (lo qui peut justifier en qtiolqtto
rapport suffisant. Les Romains s'ha- favon la conduite do Constantin, c'est
bituaient ainsi mi fut m'o/uo, qui est la qu'elle était fondào sur une coutume
via do l'Italien méridional. profondément entrée ilnns los mnutrs
CHAlMTItli XVII 157
Dans lç temps de la république, le peuple romain,
souverain' de tous les autres, devoit nàturëllpment
lavoir part aux tributs: cela fil que le sénat lui vendit
d'abord du blé a bas prix, et ensuite le lui donna pour
rien. Lorsque le gouvernement fut devenu monar-
chique, cela subsista contre les principes do la monar-
chie s on laissoit cet abus à cause des inconvénients
1
L'onrôloracnt des Barbares et princi- l'univers, «t qui, tout puissant par tut*
palement des Germains oontin'ue'sous mime, a voulu, pour établir l'ordre, quo
l'Empire. Tous les empereursen eurent les parties d'un si grand tout dépendissent
à leur solde, et peu & peu, sous les tes unes des autres ; ce même Dteu a voulu
noms de j'aderati, de Laeti, de Gentiles, aussi que le cours des choses eût sa suite et
les Barbares formèrent le plus grande ses proportions t jt veux dire que Itt
parité de l'armée romaine. '.. hommes et les nations ont eu des qualité»
1, Montosquleu se sépare loi do proportionnées a l'élévation a laquelle il»
ceux qui croient quo les peuples sont étaient destiné» t et q*'k la réserve de ter»
poussas par culte force aveugle que les tains coups extraordinaires où Dieu voulut
anolens appelaient le Destin. Le fata- que sa main parût tout» seule, il n'est
lisme en histoire est immoral et Mon- point arrivé de grand changement qui
tesquieu l'a compris. Mais 11 no sait n'ait eu ses causes dans les siècles précé-
pas ou n'oseras conclure. Bossuel est dents.,,,, Encore qu'à ne regarder qut Itt
autrement prcols et afQrmatlf t Ce rencontres particulières, ta fortunt sembl»
4me Uieu qui * fait l'enchaînement de ttult décider de l'itallUstment et de ht
CnAPITRK XVllt 10"?
Noua voyons que, depuis près do deux siècles, los
troupes do terre de Danemark ont presque toujours
été battues par celles de Suède, Il fautqu'indépendam-
meut du~courage des deux nations et du sort dos
armes, il y ait dans lo gouvernement danois, militaire
ou civil, un vice intérieur qui ait produit cot elfot j et
je ne le crois point difficile à découvrir *. '
Enfin, les Romains perdirent leur discipline mili-
taire; ils abandonnèrent jusqu'à leurs propres armes.
Végèco dit que les soldats les trouvant trop pesantes,
ils^ obtinrent do l'empereur Gration de quitter leur
cuirasse et ensuite leur casque a : de façon qu'expo-
sés aux coups sans défense, ils ne songèrent plus qu'à
fuir.
ajoute qu'ils avoient perdu la coutume do fortifier
11
leur camp 3, et que, par cette négligence, lours armées
furent enlevées par la cavalerie dos Barbares.
La cavalerie fut peu nombreuse chez les premiers
Romains : elle ne faisoit que la onzième partie de la
légion *, et très souvent moins; et ce qu'il y a d'ex-
traordinaire, ils en avoient beaucoup moins que nous,
qui avons tant de sièges à faire, oh la cavalerie est
peu utile, Quand les Romains furent dans ladécadonce,
ruint des impires, h tout prendre, il en fortifié, do ne jamais livrer bntnillo
arrive h peu près comme dans le jeu, où le sans avoir derrière eux un camp
pins habile l'emporte h In longue. (Disc, retranché pour lour servir do i-otralto
sur l'hlst. unlv., III' partie, oh, II.) ot runformer leurs magasins, leurs Im-
1. Montesquieu n probablement an gagos et leurs blossés, La nnturn (tas
vue l'oligarchie qui, jusqu'à 1065, jotn armas dans OOB siècles était tollo, quo
le Danemarok dans toutes sortes de dans ce» ramps Ils étaient non seule-
troubles et de révolutions. Mais il fout ment n l'nbrl des lu atiltoa d'uno armée
dire que. pendant ces doux siècles lo égnla, mais mémo d'uno nrméo supé-
Danemarok eut affaire n dos ennomis rieure i ils étaient las maîtres do com-
tels que ûustave Wasa, Gustovo- battra ou d'attendro uno occasion fa-
Adolpho, Charles X ot Charles XII. vorablo. » {Napoléon I",, Précis des
2. Primitivement, les Romains guerres de César.)
avaient un casque ot une cuirasse do (4. La légion comprenait 4.200
cuir (galea, lorica). Mais, dès le temps hommos, et la cavalorlo affectée au
do Camille, on «voit substitué au ouïr aervloo de chaque léglou no comptait
lo casque de bronzo (cassis) ot la cui- que 300 équités, Mais il faut y ajouter
rassa do for ot d'acier. . la cavalerie do» socii, tripla do la cava-
3. « Los Romains doivent In cons- lorlo romaine, ot collo dos attxilia. Cé-
tance do lour succès A la méthode, dont sar avait ainsi 4,000 ot 5,000 cavaliers
ils no se sont jamais départis, do sa et Pompéo jusqu'à 7.000 (Do Bcllo ç(«
camper tous les soirs dans un camp vili, III, 84).
i68 aRANDJRtro BT DftCAftBMK DU* ROMAÎNJI
ils n'eurent presque plus que de la cavalerie, Il me
semble que, plus une nation se rend savanto dans l'art
militaire, plus elle agit par son infanterie; et que,
moins elle lo connoît, plus elle multiplie sa cavalerie :
c'est que, sans la discipline, l'infanterie pesante ou
légère n'est rien $ au lieu que |a cavalerie va toujours,
danSiSon désordre môme. L'action de celle-ci consiste
fdus
F. dans son impétuosité et un certain choc; celle de
'autre, dans sa résistance et une certaine immobilité !
.'c'est', plutôt une réaction 'qu'une action, Kn(lii(1 la
force de la cavalerie est momentanée «l'infanterie agit
plus longtemps} mais il faut de lu discipline pour
qu'elle puisse agir longtemps 8 \- .'
Les Romains parvinrent à commander à tous les
'
ti Les dieux indigèits (do indu tours ohrétlcuB, qui né pourraient s'ns-
ancienne préposition synonyme de îm «oolor par leur présence à des rites
et geniti) étalent, pour lés; Romains, païens ol menaçait Vuloiitlnlon do lui
des dieux d'ordre inférieur, hérba di- interdire l'accès de l'église, s'il réta-
vinises qui avaient vécu'dans le La» blissait l'autel de la Victoire, j
tlum i nlftsi Pious, Faunus, Jenus, 3. paul Orose, prêtre espagnol qui
Enée, Evandro.., On tes opposait aux vivati au commencement du v» siècle
dlipatrii,dieux que les Troyensavaient a éortt une Histoire tontro tts païens,; en
apportés aveb eux dans leur nouvelle 7 livres. Il y n dnns cette couvre, en
patrie. ..'•' dépit do ses inexactitudes, une idée
2, Le véritable adversaire de Sym- juste ot grande i l'auteur voit dans la
raaquo dans cette question fut saint suite des événements la main do Diou
Àmbroise. évoque do Milan. C'est lui préparant le monde, ir In Venue du
qui Intervint auprès de Oratlèn et lui Messie, C'est le principe même du
fit refuser l'audience sollicitée par les Discours sur l'Hhlolre universfllti, oi <s\\
envoyés du sénat. 'Après ' lo plaidoyer particulier, de la 3« partie Mais 11 y a
de Syrnmaquo, Il adressa à Valontl- entré, lés doux oeuvres l'abîme qui
nion un nionjolro.où il démontrait que séparé lé génie de la médiocrité, r -"•'.'
les dieux n'uvoient empêché aucune !4. Voyea noté 1 page 170, '
"
coftinto ot In plus appréciée Kilo resta sur la violence, ot les ostlmnnt davan-
à pou prou tuvni'lnblo Sa vuloui' était tage. Créor dos prétextes, entamer dos
ito 10 tV. 005. C'était donc un tribut do négociations u tout propos, los ouolio-
fl, 183.000 ii'. qu'Attila avait Imposé a vôtror los unas dune los autres, oommo
l'omplro d'Orient. lus maillos d'un Mot trii l'adversaire
1. Il faut consulter sur lo caractère flnlsRait par se prendre, tenir porpé-
do oo 'prlnoo ot los ma'Ui'M do nu cour tuollomohl son onnoml haletant vous
Jopiinitclân ot Prisais, (N, de M.) Jor- la menace, ot surtout savoir atlnndi'o,
nnndèu, Vlslgot d'orlgluo, dovlnt c'était la sa niipiémo habileté. » A,
évéquo do Kuvonno, 11 écrivit uno hls- ïlilorry, Histoire d'Attila, 1.1, oh.(III.
toti'O do ses compatriotes i De data-, 3. Attila avait laissé lo pouvoir
rum tive Gothorum origine et nbusgestis, suprême a son fils Kllnlc, mais SOH
Il y piirla soUvontd'Attila ut dos Huns. autres (ils no voulurent pas rocon-
Il écrivit vers 550, 11 no parla doue nnitro l'autorité do lotir frère. Ils so
pus, oommo PrlsoiiB, do oo qu'il n vu. partageront los nations, ot« d'Illustres
2. « Cot liommo dont lu via un rois, dit Jornnudés, dos ruls pleins do
passa dans les batailles payait rare- bravouro ot do gloire furent tirés au
mont de su porsunno I a a et par la tûto sort avec leurs sujets. » Los Germains
qu'il était général, Aslntlquodans lotis prirent los armes, conduits par Ardn-
ses Instincts, Il no plagalt mémo la rie, nt la lutto entra Diirbnros com- (
GHAP. XX.
— Des conquêtes de Justinien. — Do son
gouvernement.
contra l'empereur, qui ne put s'y | contre tes Buraondos el les Burgomlos
opposer. (Proeope, guurro des GolliB, oontro les WlsIgotH, Quand las Wlsl-
llv. 11 voy. Zoslmo, fiv. VI ) [N de M,) gots so révoltaient, il onrôlalt dos
1. C'est tiuo raison ajoutée « toutes Iroupcede HUUH ! quand los Huns vou-
colles que Montesquieu a l'ait valoir au lurentenvahir, Il fil marcher les WisU
chapitre XVIII», «ots » (Fustel de Coulanges, t, 1, Llv.
3, « Ces armées su détestaient mu- III, oh. VII). Ainsi à la bataille des
tuellement. Lee Burgondes ne pou- Champs Catalaunlques Aétlus avait
vaient souffrir le voisinage doe Wlsl- sous ses ordres. à côté des troupes
Kul» qui ne pouvaient souffrir celui romaines dés Wlslgot», des Bur-
des Alalne ni des Suives. Pendant une gondes, des Franks, et des Alalns, et
trcntolno d'années, l'empire se servit Il eut soin d'opposer le» WlsIgotH
des une pouf anYIbllr ou maîtriser les aux Ostrogots do l'arméo d'Attila.
Autres. Lo général do l'emplri* Adtlue 3. Cetto expression équivaut 6 put-
employa tour à tour les Wislgota dant loiigtomp).
182 nnANDEun ET DÉCADENCE DUS ROMAINS
Lorsque ces nations, qui s'étoient assemblées en
corps d armée, se furent dispersées en peuplés, elles
s'afîbiblirent beaucoup; répandues dans lés divers
lieux de^ leurs conquêtes, elles furent elles-mêmes
exposées aux invasions *._ i
Franks soûle, parmi los tribu» ger- causa de leur perfidie et du leur
maines, resteront attachas a la vraie IflchctA, Leurs rois (irions, Oensôrio et
fol. llundrlo, persécuteront cruellement
1. Wlttza régna sur los Wlslgoths les catholique?,
d'Espagno (090-710). Il fut l'avant- 8. Apres la mort d'Attila et les
dernier roi de co pauplo, défaites mil furent la conséquenao do
3, LOB Vandales furent toujours leurs divisions, les Huns convinrent
méprises par les autres Barbares, a de se séparer et de laisser à chacun «•
J84 GRANDF.Un ET O^CADENCE DES HUMAINS
grands services des Huns, peuples dont étoient sor-
tis les Purthes, et qui corabattoient comme eux. Depuis
qu'ils eurent perdu leur puissance par la défaite d'At-
tila et les divisions que le grand nombre de ses enfants
fit naître, ils servirent les Romains en qualité d'auxi-
liaires, et ils formèrent leur meilleure cavalerie.
Toutes ces nations barbares se distinguoient cha-
cune par leur manière particulière de combattre et de
s'armer 1. Les Goths et les Vandale» étoient 'redou-
tables 'l'épée ù lu main; les Huns étoient des archers
admirables ; les Suèves, de bons hommes d'infanterie^
les Àlains étoient pesamment armés ; et les Hérules
étoient une troupe légère. Les Romains prerioient
dans toutes ces nations les divers c6rps (de troupes
qui convenoient à leurs desseins, et cômbattoient
contre une seule avec les avantages de toutes les
autres. '<
liberté d'action. Les uns firent sou- roi des Iluna Outlgours, Snndllk, un
mission ou gouvernement impérial, et traite aux termes duquel 11 devait atta«
BOUS lo commandement d'ilcrnalrit quer les Coutrlgours toutes les fol»
s'établirent dans la Petite Soylhlo que oeux-cl enverraient une expédi-
commo hoies et fé'dérds do l'empire. tion du coté du Danube.
Cent du coux-la que parle Montes- t. Un pasange remarquable do Jor-
quieu. Les autres reprirent la vie nandès nous donne toutes ces dlITé-
nomade sous la conduite de Denghl- renecs i o'est il lVonslon de la bataille
' clkh t ce furent IOB Huns Outlgours et 3ne les Gdpides donnèrent aux enfant»
Coulrlgours, Ils habitaient lo» con- 'Attlln (JV. de M.), Cette bataille oat
h'ccs au delà du Dnieper et les steppes celle du Nétad dont les conséquence»
du Caucase, sdparés les uns des autres lurent désastreuses pour las Huns.
sur le Pop, Justlnfen conolut avec le
CïïAlHTnH XX i
185
Rétablirent en Italie, en Gaule et en Espagne; les
Vandales, quittant l'Espagne par faiblesse, passèrent
en Afrique, où ils fondèrent un grand empire '.
Justinien ne put équiper contre les Vandales que
cinquante vaisseaux; et, quand Bélisaire débarqua, il
n'avoit que cinq mille soldats 2. G'étoit une entreprise
bien hardie ; et Léon, qui avoit autrefois envoyé contre
eux une flotte composée do tous les vaisseaux de
l'Orient, sur laquelle il avoit cent mille hommes,
n'avoit pas conquis l'Afrique, et avoit pensé perdre
l'empire 3.
Ces grandes flottes, non plus que les grandes
armées de terre, n'ont guère jamais réussi *. Gomme
elles épuisent un Etat, si l'expédition est longue ou
que quelque malheur leur arrive, elles ne peuvent être
secourues ni réparées ; si une partie se perd, ce qui
reste n'est rien, parce que les vaisseaux de guerre,
ceux de transport, la cavalerie, l'infanterie, les muni-
tions, enfin les diverses parties, dépendent du tout
ensemble. La lenteur de 1 entreprise fait qu'on trouve
toujours des ennemis préparés; outre qu'il est rare
que l'expédition se fasse jamais dans une saison com-
mode on tombe dans le temps des orages ; tant de
s
choses n'étant presque jamais prêtes que quelques
mois plus tard qu'on ne se l'étoit promis.
Bélisaire envahit l'Afrique; et, ce qui lui servit
beaucoup, c'est qu'il tira de Sicile une grande quan-
1. Pour prendre uns Idée de l'es- Il éorlvit une Histoire qui est un pané-
prit de ces temps-la, il faut voir Théo- gyrique de Justinlon ut une Histoire
{•lianes, qui rapporte une longue con- seeritt où 11 ti'aino l'empereur dans la
versation qu'il v eut, au théfitro, boue. Il faut savoir Be défier dos deux
entro les vrrts et 1 empereur, {/V. d»M.) ouvrages,
— Colio note de Montesquieu visa la 3, Alors pourquoi, s'il suspecte, et
révollo dite Nika, du cri de ralliement h bon droit, l'Impartialité do Pro-
adopté par les émoutior». Justinlon eopo, Montesquieu enroglstrc-l-ll sos
voulait quitter Constantinople i théo- a'cousatlons dans plus d'un pnssago de.
dnrn le retint et Bélisalre le sauva on ce chapitre? Ce qui suit inontro bien
mnpsaoront,. dit-on, 80.000 révoltes que l'écrivain juge loi plutôt d'après
dans le Cirque (13-18 janvier 53a), ses passions personnelles qu'en histo-
2, Procope, d'abord avoeat et rhé- rien consoienoleus.
teur, devint secrétaire de Béllsaire, 4. Ce monument oomprend lo Cod»,
puis préfet de Constantinople (5C2), les Inuilutti, le DlgtSi» ou Paudeclts où
190 ORANDKUR ItTDRtiADKNGR DR8 ROMAINS
dans lo cours do quolquos minées la jurisprudence
varier davantage qu'elle n'a fait dans les trois cents
*
timont qu'il savait avoir mérité, Prônas 9, Las Maoédontons avaient pour
le fit enfuir avoo ses cinq (Ils. Quntre ohnf Macedonlus, évéquo de Constant!»
d'ontro eux furont égorgé» BOUS les noplo, Ils furont condamnés par lo
yeux du père, Lo oinqulèmo allait Atro concilie do Constanllnoplo (381) qui
sauvé par lo dévouement sublimo do compléta lo symbolo da Nlcéo en oo
sa nourrlco qui lui avait substitué son qui eonaorno lo Saint-Esprit I Et in
propre enfant, Maurioe s'en aperçut, Spiritum Sanrlum, Damlnum et vWljlcan-
et il présonta lul-mèmo son dis au tem, oui ex Pâtre Filionue promût, qui
glaive en répétant t Vous êtes juste, vum Pâtre et Filio simili adoratur et con-
Seigneur, et vosjugements sont équitables, glorificatur, qui locutuS est per Piophetits.
puis 11 so livra au bourroau (002), 3, Dlsolplo do Théodoro do Mop-
Corneille a supposé que ce dornlnr IIIs suesto | lorsqu'il fut devonu évflquo do
do Maurioe avait été sauvé, ot il a tiré Constanllnoplo (428), il enseigna la
do oollo prétondue substitution d'on- doctrine do son maître. .11 no rocon-
fants lo sujet do son Indéchiffrable naissait qu'uno union morale entre los
tragédio û'HâraclUis, Il ne faut pas con- deux natures en J.-C,, ce qui l'nmonatt *
fondra le Phooas dont il ost quostlon a concltiro implloilomont qu'il y avait
loi nvoo Nlcépliore Phooas qui régna doux porsonnos on J.-C;, et expressé-
do 983 ù 069. ment quo Mnrle ne doit pas êtro,
1. Les UUR, comme Montesquieu, appelée more de Dieu (QeOT&Wî),
donnent à oe mot lo sons do ni dans la mais souloment mire du Christ
pourpre parce quo la olinmbre do l'Im- (•/ptOITOTtfo'.Os). ko eoncllo douind-
Êératrloo aurait été tenduo do pourpre,
''autres, ot parmi eux, les écrivains nique d'Ephoso (431) proclama la ma«
les plus récents, lo font venir du palais ternité divine de Mario.
de porphyre où devait être né l'héritier
du trône pour être réputé légitime.
196 GIMNDRUn RT DftGAMtNCR ORS ROMAINS
Kutychès ', ses deux naturosj los Monothélites 3, ses
deux volontés, il fallut assembler des conciles contre
eux; mais les décisions n'en ayant pas été d'abord uni»
versellement reçues, plusieurs empereurs séduits
revinrent aux erreurs condamnées. Et, comme il n'y a
jamais eu de nation qui ait porté une haine si violente
aux hérétiques que les Grecs, qui se croyoienl souil-
lés, lorsqu'ils partaient a un hérétique ou habitaient
avec luij, il arriva quo plusieurs empereurs perdirent
l'affectipn, de leurs sujets ; et les peuples s'«coût
li-
mèrent a penser que des princes, si souvent rebelles
a Dieu, navoient pu être choisis par la Providence
pour les gouverner.
Une certaine opinion, prise de cette idéb qu'il ne
<>
.,
i. Llttré et les plus réoonts gram- 3. Jusqu'où 11° siècle do l'ôro oliré-
mairiens oondnmnont colto conjugal- tlenna, Yitstrologie n'était pas dlstlnoto
son du verbo vêtir. Ils veulent qu'on do l'astronomie, A oetto époquo on
Oiso tje vèls,jo votais.,. Et do fait, o'ost désigna sous lo promlor nom octto pré*
cotto forme qu'employaient Rnbolnls tonduo Bcionoo do l'avonlr fondée stir
ot Amyot. La forrho vètissait a pour l'obsorvntion dos astres, On l'appolalt
ollo l'autorité do Montosqulou, vol- judiciaire préolsémont paroo que BOB
talio, Buflbn, Dollllo, Lnmartlna, On adoptos prétendaient on tlror dos
no saurait nlor qu'il y a dans la conju- jugements sur los évfinomonts futurs,
gaison do oo vorfao une double ton- L'nsti'ologlo prit probablement nais-
daneo rondue évidente par les compo- Banco on Chaldéo t ollo fut ou tris
Bésje revêtais ot j'investissais. L'uno dos grand honnour RU moyen âgo. *
duux finira peut-être par l'emporter.
108 GRANDEUR BT DÉCADENCE ons ROMAINS
basse ni de mérite si minée qui pût ôter l'espé-
rance *.
Plusieurs exemples reçus dans la nation en formèrent
l'esprit général, et firent les moeurs, qui règnont aussi
impérieusement que les lois.
il semble que les grandes entreprises soient parmi
nous plus difficiles à mener que chez les anciens. On
no peut guère les cacher, parce que la communication
est telle aujourd'hui entre les nations, quo chaque
princo a ides ministres dans toutes les cours et peut
avoir des traîtres dans tous les cabinets.
L'invention des postes a fait que les nouvelles volent
et arrivent de toutes parts.
Gomme les grandes entreprises no peuvent se faire
sans argent, et que depuis l'invention des lettres de
change * les négociants en sont les maîtres, leurs
mut apud eos nota, prava <Hque,deformta, 3. Lo mot bigot, d'orlgluo Inconnue,
hâte quolidmna txtteitallone siimml ut était omnloyé dès lo xit° sloolo. On le
sint taborls efflcituit (César, Do beilo trouvo (tans lo ttott do llobort Waoe
Gallico, llv. IV, oh. 2). Aujourd'hui (III, 4780) comme tormo Injurieux. Au
lot» marchés du Hanovre et du Mec» xv» ut au xvi* slèole il eigùlUait hupo»
klombourg fournirent un trie grand vite. On outond aujourd'hui par biào-
nombro do chevaux. lertc uuo dévotion dtrolto. Or, l'Eglise
:
2. Coimtnntln III no régna quo-trolH n'a jamais oneouragé uno parollla dé-
mois (041-008], al lit jolni' an prison, où votion | ollo n'en ost dono pas ros-
Il mourut, no papo «nlnt Martin, ponsablu. Or, Montesquieu, dans ço
Coiudanlln IV l'ogonut ou lo Barbu singulier paragraphe ho lalsso-t-llpa»
(088-085) vit lot Sarrasin» altaquor supposer le contraire *
xxit
dHAPlTRiî £03
considération du grund nombre de gens qui alloient
être tués *..','
I
tesquieu fait allusion a la pràlenduo uiioii'o, ot lit tuoi' tous ceux qui n'o-
Réforme do Luther ot do Calvin. l)6lronl pas. (Joiiiaiidas, de liegn, suc
a. Tous oos omnoroui's rugnèrout-do vcsSit ot la lui XXVI, ood, i/o DecurA
717 a 842. Co fut donc uuo guorro d'un (N.ttttl.)
ontlor oo.ntro lo oulto dus Initiées,
BIOCIO
Le doiulèmo conollo do Nloou (7H0)
CHAPITRE XXII 205
les voies extrêmes, ils voulurent les exterminer par le
glaive, au lieu de chercher a les régler.
Les moines ', accusés d'idolâtrie parles partisans
des nouvelles opinions, leur donnèrent le change en
les accusant à leur tour do magie} et, montrant au
peuple les églises dénuées d'images et de tomt ce, qui
avoit fait jusque là l'objet de sa vénération, ils ne lui
laissèrent point imaginer qu'elles pussent servir à
d'autre usage qu'a sacrifier aux démons.
Ce qui rendoit la querelle sur les images si vive, et
fit que dans la suite les gens sensés ne pouvoient pas
proposer un culte modéré, c'est qu'elle étoitliée à des
choses bien tendres a t il étoit question de la puis-
sance; et les moines l'ayant usurpée, ils ne pouvoient
l'augmenter ou la soutenir qu'en ajoutant sans cesse
au culte extérieur dont ils faisoient eux-mêmes partie.
Voilà pourquoi les guerres contre les images Curent
toujours des guerres contre eux 3 et que, quand ils 5
a Damas, onlin a Bagdad BOUS IOB après lo meurtre d'Ali | Ils ne reeon-
AbbaHsidos, A oo moment l'omplro so tiolssolent quo lo Cunui i les vieux
ddtnumbra ot 11y oui trois Califes t a oroyants leur donnèrent In nom do
Dngdud pour l'Auto, au Oalru pour citâtes (schtsiuntlquos), l'urini los
l'Afrique, a Cordouo pour l'iîspagno. chiites, los plus Instruits firent do la
Lo Cail'o dovall olro dlu par lo religion do Mahomet une sooto pure-
peuple, main lu peuple ollsalt lunjoius ment philosophique i oo «ont lus 6'ofit
214 GRANDEUR ET DECADENCE DES ROMAINS
étant divisés ou affaiblis, les Grecs ne furent plus.
obligés de tenir sur l'Euphrate les principales forces
de leur empire *.
Un architecte, nommé Gallinique, qui étpit venu de
Syrie à Constantinople, ayant trouvé la composition
d'un feu que l'on souffloit par un tuyau, et qui étoit
tel, que l'eau et tout ce qui éteint les feux ordinaires
ne faisoit qu'en augmenter la violence a, les Grecs,
qui GÏ\ liront usage, furent en possession pendant plu-
sieurs, siècles de brûler toutes les flottes de leurs enne-
mis, surtout celles des Arabes, qui venoient d'AfriquQ
ou de Syrie les attaquer jusqu'à Gonstantinople.,'
Ce feu fut mis au rang des secrets de l'Etat; et Cons-
tantin Porphyrogénète, dans son ouvrage Idédié à
Romain son fi}s, sur l'administration de l'empire,
l'avertit que, lorsque les Barbares ïuidemanderont du
feu grégeois, il doit leur répondre qu'il ne lui est pas
permis de leur en donner, parce qu un ange, qui l'ap-
porta à l'empereur Constantin, défendit de le commu-
niquer aux autres nations, et que ceux qui.avoient osé
le faire avoient été dévorés par le feu du ciel dès qu'ils
étoient entrés dans l'église. /
Gonstantinople faisoit le'plus grand et presque le
seul commerce du monde dans un temps où les nations
gothiques 8 d'un côté, et les Arabes de l'autre *',
do Ptirso, Mets la grande massa s'at- do pompas ou d'armes do jet t dans
tacha aux descoudants d'Ali | ils regar- oo damier cas, lo feu grégeois était
deront lo Calife commo un usurpa- onformé dans des pots qui se brisalont
teur ot suivirent l'imam. Depuis lo dis- on tombant. Malgré las précautions
parition dos dosoondants d'Ail) OOH prises par les Grecs, les Arabes par-
dorulors oi'olcnt a un imam ou Mahdi' vinrent a connaître la composition du
qui doit venir avoo Jésus-Christ réta- terrible engin. Ils y introduisirent
1
blir la justioa. C'est alnBl quo depuis mémo lo salpêtre vers 1235. lin dépit
lo x» slôelo on voit do tempB a autres dos assertions orronéos dont Montes-
les Arabes suivre quelquo Mahdl qulou se fait loi l'éaho, Il n'était pas
(homme conduit par Dieu). impossible do l'étolndroi ainsi l'af»
1. S'ils n'eurent plus a sa défendre Arment Johivlllo et les hlstortons by-
dos Perses, les Qreos eurent h luttor zantins. 4
«antre l'invasion musulmane t on no 3, La dénomination générale appli-
volt pas eo qu'ils y gagnèrent. quée par l'auteur aux nations bar*
12. C'est lo fou grégeois Igroo). Ou- baros ust fausse. Il s'agit des peuples
désignait sous oo nom générique uuo d'origine germanique qui prirent part
foule do mélanges inllammablos com- aux grandes Invasions du v' siècle.
posés ds soufi'o et do substances 4. Los Arabes étalent sortis bar-
grasses ou résineuses, huiles, naphto, bares de leur pays, mats 11M no tar-
goudron, poix. On lo lançait au moyen deront pas à se olvtllser. L'Industrie
GHAPITIU! XXII! 216
avoient ruiné le commerce et l'industrie partout
ailleurs. Les manufactures de soie y avoient passé de
Perse; et depuis l'invasion des Arabes elles furent
fort négligées dans la Perse même : d'ailleurs les
Grecs étoient maîtres de la mer 4. Gela mit dans l'Etat
d'immenses richesses, et par conséquent de grandes
ressources; et sitôt qu'il eut quelque relâche, on vit
d'abord reparoître la prospérité publique.
En voici un grand exemple. Le vieux Àndronic
Gomnène a étoit le Néron des Grecs j mais comme,
parmi tous ses vices, il avoit une fermeté adinirablo
pour empêcher les injustices et les vexations des
grands, on remarqua que, pendant trois ans qu'il régna,
plusieurs provinces se rétablirent.
Enfin, les Barbares qui habitoient les bords du
Danube s'étant établis, ils ne furent plus si redou-
tables a et servirent même de barrière contre d'autres
Barbares.
Ainsi, pendant que l'empire étoit afaissé sous un
mauvais gouvernement, des causes particulières le
soutenoient. C'est ainsi que nous voyons aujourd'hui
quelques nations de l'Europe *. se maintenir, malgré
leur foiblesse, par les trésors des Indes ; les Etats
temporels du pape, par le respect quo l'on a pour le
souverain: et les corsaires de Barbarie u, par l'emnô-
prlt mûmo chez eux un grand dôvo- 3, Los amperours do Conalnntlnoplo
loppamcnt | témoins los verrorios do eurent cependant à lutter longtemps
Bagdad, les armes arabes, les lamea coiitio los llulgaros ot lus Êiorbos.
do Dnmas ot los ûpiios irompeos do 4, L'iidltion do 1734 porto Î « G'ost
Tolôdo, los toi Ion do Damas, los gazos ainsi quo nous voyons aujourd'hui
do Mossoul (moussollnos), los oulrs do 1'Espagno ot lo Portugal HO mainte-
Corclouo, Ion maroquins du Mnroo, nir... »
l'our lo oommoroo, los Araboa avalent 5, On appotatt ainsi lo pays habita
doux grand» porta tlooommorco i Dna- par los pouplos non civilisés do l'A—
soroh sur logolfo Poralquo ot Aloxan- lYlcjua, ou Ihrbbrts I Tunis, Algor ot lo
drlo sur la Mddltorranée i do plus las Mnroo étalantloursrofugos prlnolpatix, •
caravanes rollnlont tous los contras' Go n'ost pas précisément quo Jours
importants. brigandages los rendaient utilos aux
1. Au vm» sloolo IOB Arabes dispu- S rondes nntlons i il était très difficile
teront aux Qroos l'omplro do, la m or. o los ohassor do leurs repaires, Plu-
Ils furont valnous, mata nu ix» sloolo sieurs lontatt vus éohouàront, jusqu'à la
les Oônols et lot vénitiens furont plus gloriouse expédition do 1830 qui nous
heureux. donna notre colonie algérienne.
», Androulo Comnbne (1183-1185),
7*
ôlô GHANIH'.UIt Ut DIÎCAOlîNOtî DBS ROMAINS
chôment, qu'ils mottont au commerce des petites
nations, eu qui les rend miles aux grandes.
L'ompiro dos Turcs est h présont a peu près dans le
mémo degré do foiblesso ou étoit autrefois celui des
Grecs; mais il subsistera longtomps : car, si quoique
princo que ce fût moltoit cet ompire en péril en pour-
suivant ses conquêtes, les trois puissances commer-
çantes de l'Europe connoissent trop leurs affaires pour
n'on |>as prendre la défense sur le champ 1,
C'est leur félicité quo Dieu ait pormis qu'il y ait
dans le monde des nations propres a posséder inutile*
ment un grand empire, .
Dans le temps de Basile Porphyrogénètea, la puis-
sance des Arabes fut détruite en Perse; Mahomet, fils
de SambraBl, qui y régnoit, appela du Nord trois
mille Turcs en qualité d'auxiliaires 3. Sur quelque
mécontentement, il envoya une armée contre ouxy
mais ils la mirent en fuite. Mahomet, indigné contre
ses soldats, ordonna qu'ils passeroient devant lui vêtus
en robes de femmes ; mais ils se joignirent aux Turcs,
qui d'abord allèrent ôter la garnison qui gajrdoit le
1. AIDBI las projets contrôla Turo, (jUuIqiiuB-uus do oos pays, mais l'a
comme cnlul qui fut fait sous le pon- franchissement complet ne saurait
lllicat do Léon, par lequol l'omporaur etro éloigné, — Quant aux trois puis-
devait HO romtro par la Rosnio à Cons- soncos commerçantes dont parle Mon-
InnLlnoplo t la roi do France, par tes(|ulou, oe sont la l'Vanoe, l'Angle»
l'Albanie et la Groooi d'autros prin- torro et la Hollande,
ces, s'embaruuor dans tours portai a, Basile Pnrpliyrogénote (976-
cos projoli), clls-jo, n'étaient pas «é- 1035) soumit les Bulgaros (1010)..
rieux, ou étoient faits par dos gens 3. Los Turcs avalent déjà paru au..
qui no voyoiont pas l'intérêt do l'Eut ix» siècle, appelés par le Callfo ,do
ropo, [N, de M.) C'est oo qu'on appelle Bagdad, Motassom Dillol), 4* fils
la question d'Orient Les grandes na- d'Haroun-al-llasuhid. Ils étaient au
tions d'Europe surveillent aVeo un nombro de 50,000 et formaient sa
soin jalous oo qui so passa sur les farde. C'était se donner des maîtres,
rive» du Dosphoro i et ollos ont tout ls firent et délirent les Califes,
intérêt, comme lo remarqua Montes- comme à Rome los prétoriens, Lès.
quieu, h maintenir l'ompiro ottoman. Turos envahirent peu à pou l'empiro
Cependant l'ancion ' omplro turo a arabe ot s'y établirent. Enfin, en 1058,
beaucoup diminue" et de nouvelles Togrul-Beg, petlt-lils de Seldjouk,
nationalités sont apparues : la Rou- fonda la dynastie dos Seldjoucides qui
manio, la Serbie', lo Monténégro, Fa menaça los Orecs ot Constantlnople
Bulgario, la Grèoe, l'Herzégovineet la mémo : la première croisade les fil
Bosnie. Les sultans de Gonstantlnopls reouler.
exercent encore lo'ur suzoralueté sur
CHAPITM? xxm 217
pont do l'Arnxe, et ouvriront le passage n une multl-
tudo innombrable do lours compatriote».
Après avoir conquis la Perse, ils se répandirent
d'Orient on Occident sur les terres de l'Empire j et
Romain Dlogèwo ' ayant voulu les arrêter, ils le prirent
prisonnier 8, et soumirent presque tout co que les
Grecs avoient en Asie jusqu'au Bosphore.
Quelque temps après, sous le règne d'Alexis Corn-
nône 3, les Latins attaqueront l'Orient. 11 y avoit long-
temps qu'un malhoureux schisme avoit mis uno haine
implacable entre les nations dos deux ritos'', et elle
auroit éclaté plus tôt, si les Italiens n'avoient plus
pensé à réprimer les empereurs d'Allemagne, qu'ils
craignoient, que les empereurs grecs, qu'ils ne fai-
soient que haïr.
On éloit dans ces circonstances, lorsque tout h coup
il se répandit on Kurope uno opinion roligiouse, que
les lieux oh Jésus-Christ étoit né, ceux où il avoit
souffert étant profanés par les infidèles, le moyen
d'effacer ses péchés étoit de prendre les armes pour
les en chasser. L'Europe étoit-pleine de gens qui
aimoient la guerre, qui avoient beaucoup de crimes h
expier, et qu'on leur proposoit d'oxpier en suivant
leur passion dominante : tout le monde prit donc la
croix ot les armes 8.
1, Romain IV, dit Dlogôno, régna Photius et consommé par Michel
do 1008 ft 1071, lutta d'abord victo- Cérulatro, patriarche do Constantl-
rieusement contre les Turcs, mais noplo, qui farmn d'un soûl coup toutes
finit poi' tomber en leur pouvoir. les églises dos Latins danB la vlllo
9, l'Iénnasme dont on trouvo do Impériale (1053) et s'appropria leurs
nombreux exemples au XVIII» siècle. couvents, L'empereur Constantin IX
3. Alexis Comnèno(lii81-1tl8)joua Monomnque, déplora les oxoès do
entre lux Croisés ot les Turcs un rolo l'évoque, mais II n'ont pas la force de
équivoque 11 fit complimcntor los s'y opposer. Le pape Léon IX envoya
Latins A leur entrée dans son o m pi ru Inulilumenl des légats h Constanti-
pt leur refusa de» vivres : co qui noplo. Lo 16 juillet 1054, le décret
amena lo pillage dos palais du BOK- d'excommunication contre Miohel Cô-
plioce. Alors Alexis accorda oo qu'on rulalro fut déposé sur l'autel de
demandait. ' Sainta-Sophle,
4. C'est tout, ot c'est bien peu, sur 6, C'est juger bien légèrement un
le schisme d'Orient. Ce fut copendanl mouvomen! aussi important quo celui
une des principales causes de In chute dos Croisade». Les écrivains les moins
de Conslantlnoplo. Co schisme fut suspects de partialité on faveur de
préparé par )• savaqt mats perfldo l'EplIso roconnaissunt mie, si ces loin-*
.218 OPANDISUn RT nRCADRNCR DKS JlOMAINfl
Los croisés, étant arrivés on Orient, assiégèrent
Nicée, et la prirent; ils la rendirent aux Grès; ot,
dans la consternation des infidèles, Alexis et Jean
Comnône rechassèrent les Turcs jusqu'à l'Euphrate,
Mais, quel que fût l'avantage que les Grecs pussent
tirer dos expéditions dos croisés, il n'y avoit pas d'em-
pereur qui ne frémît du péril de voir passer au milieu
de ses États et se succéder des héros si fiers et de si
grandes armées. »
•
' pert» d» Aon*. H
TABLE ANALYTIQUE
Tartans (un peuplo do) arrête tes pro- reurs rovétus do la puissance dot
tribuns, 121.
groB dos Romains, 201, Tribus, Division du peuple par tribus,
Terres, Galles des valnous confisquées 75,
S ai les Romains au profit du peuple, Tributs, Romo ou ost déchargée, 144,
1
Cessation do oot usogo, 10. Ils sont rétablis a Rome, 144, No
,
Partogo égal des torres uhua les deviennent jamais plus nécessaires
anciennes républiques, 18. Gom- ,
quo quand un état s'affaiblit, 100,
-
Turcs. Leur empire a pou prfcs aussi VAI.BNTMBN. Fortifie los bords du
faible a promit qu'otoit oalul dos Ithin, 100. Essuie une guorro do la
Grecs, 310', De quello manière ils part dos Allemands, 104,
conqutrorit In Perso, 217, Ropoussds VAu'mtuN (l'amperour). Pris par les
jusqu'à l'Guphrato parlos empereurs Perses, 1")0, ''
grcoB, 218. Gomment ils fatsotent In VAtmoN (TénaNTius). Sa fuite bon-
guorro;nux Oroos, et par quols mo- touno,32.
tifs, 221, Eteignent l'ompiro d'O- Viits («loge do), 0,10.
rient, 222, Vélites, Go que o'otolt quo cotte sdrto
ryrai)$ (meurtre dos). Passolt pour do troupe, 10, ' ',
«no aotlon vortuoitao dnris les répu- Verts (.( biens, Fnotions qui dlvlsolont
bliques do Grôoo ot tl'ltnllo, 08, Quel l'ompiro (l'Orient, 188t Justlnien et
otolt leur sort a Home, 140, ddolaro contre bis vorts, 188.
.yrannic, La plus ornollo est oollo qui VUSPASIBN (l'empereur). Travaillât
s'oxoi'oo a 1 ombrojdos lois. 118, pondant son règne, a rétablir l'om>
pire, 132.'
V VITEM.IUS. No tlont l'ompiro que pou
do temps, 132. ,
Union d'un corps politique t en quoi 'Cliques. Peuplo belliquoux, 8, 10.
ollo consiste, 81,
se
1. Cotte table ronvolo aux notes,.qnl ont paru los plus utllos i\ oonsulto),|
soit qu'elles complotant pu rectillent les apprdulatlons do Montesquieu, suit
qu'elles ronfortnont dos détails Importants au point do vuo de l'hlstoiiâ 11
dus Institutions, La premier chiffre Indique la page, le second lu non, '
TADLIJ DUS N0T1Î8 241
9-6, Recrutement ot effeutlf, 15-2.— D/«M«, Son tomplo 'l'Aventin, 9-3.
! sur
70-4, HéformoB do Marlus,77-3. Su Dieux indigèles, \l%-\,
composition,140-3,— 105-4. — 170- DU mânes, 10-13. '
1. Armement, 107-2. Diplômes militaires. 101-3.
/fc.7« (droit d'). ?00-a. Distributions do blé, 150-3.
Astrologi» etastronomie. 107-2. do terros aux
, 'Atrin\n, 103-2. — votent n».
131-4,
.;')" AUtn, 175-2.
:
.
Latins. Leurs sacrifices
2.
, . ,
communs, 0- //•/«//"o/ 5-3.
Praeda.
"
Légion. Son/effectif, 11-2, / de Rome. 116-1.
.
— -4.
107-4.
'Son ordre de bataille, 41-4. Gamnoo /
Préfets du prétoire. i&2-3,
aux frontières, 135-1. poo l
Préteur. 5-3.
Lèse-majesté, 117-4. /
Principes. 11-2.—41-4,
Lettre de change. 108-2, , /
Prisci Latini.-9-i, '
/
Procurateurs. 120-1. 128-7.
Levées de troupes. 16-2.
Liber, libertimis. llM. — 70-4. /
Procuratio renirn prlvatarum, 142-3,
l
Publicains, 171-2.
Libertés municipales, 61-2,
Liburn'es, 20-4,
i •
//
Puissancepaternelle, 125-4.
Pyrrhus, 21-3. "
Ligué étolienne ot ligue aehéenne, iït-i.
M
| item rf«
I
Quaestiones
raison, 101-1, ' ï .. perpetuae, 111-3,
£i'wa d'or BOUS l'cmplro, 174-7 ', Quaestor propraetore, 47-1,
' Livre romaine. 12-4.
•
^5
Questeur, 6-3, l
LoicuriaU. 84-1.
IOM I/H/('« ot Plautia Papiria
ii
Raison (livras do). 101-1. '
droit do oltô, 70-3. sur lo Renmttiatio,
./? 120-4,
Lois Liciniennes. 72-3. Responsabilité
R de/> magistrats. 79-4,
Retraite
R (pension do) faits aux soldats
Magister offieiorum. 154-1, 104-3. •]
Magistrat de l'interrègne, 3-3, "„
Rubicon, 01-3. '
Magistrats curules, (10-3. Sab'nis,
ordinaires. 6-3. J( Lour origine, leur oaraotère,
—
Jl/aniufdtoux), 103-1.
Mamtbtae. 5-4,
Marc-Attrcle. 137-1,
Marins, Sos réformes mllitalros, 77- 77-
Sacrosancta potestas, 70-8.
J(
5,
SeHn
Si
r«mf/«. 00-3.
iftnal.
.'*'•.
Ses pouvoir» sur,les élections,
3. 72-1. Gardien de la Constitution,
Mercenaires dans les armée» romalnos, 118-3. >