L’ Allumage des moteurs à essence:

Allumage classique

Sommaire

1 Nécessité d’un système d’allumage

2 Fonction globale du système d’allumage

3 Présentation du système d’allumage classique

4 La bobine

5 L’allumeur

6 La variation d’avance

7 La bougie

8 Résumé

9 Exercice d’évaluation

Allumage classique Page 1

1 Nécessité d’un système d’allumage

D ans le cycle à 4 temps, au

troisième temps moteur appelé
combustion détente, il y a in-
flammation du mélange air +
essence.
L’allumage est la phase initiale
de ce temps moteur, qui con-
siste à provoquer la combus-
tion du mélange comprimé.
Le système d’allumage est
donc un système de produc-
tion d’arcs électriques qui ap-
porte suffisamment de chaleur
pour déclencher l’inflammation
du mélange air + essence
comprimé.
peut les classer en quatre
grandes familles distinctes:
 Allumage classique à
Le mélange enflammé produit rupteur, entièrement
une élévation de température mécanique
de la masse gazeuse et par  Allumage à rupteur tran-
conséquent de la pression sistorisé
dans la chambre de combus-  Allumage à déclenche-
tion et au-dessus du piston. ment statique
Cette augmentation considé-
 Allumage électronique
rable de la pression exerce
intégral (avec une distri-
une force sur le piston, puis la
bution mécanique ou
bielle pour communiquer un
statique)
couple sur les manetons du
vilebrequin.
Suivant le mode de réalisation
des systèmes d’allumage, on

2 Fonction globale du système d’allumage

PMH

Fréquence rotation moteur

Pression cylindres

Pression tubulure

Énergie thermique
Énergie électrique à un moment
après contact Produire un arcs électrique à un précis du cycle
12V < U < 14V moments précis du cycle moteur
continue dans chaque cylindre

Système d’allumage

Allumage classique Page 2

3 Présentation du système d’allumage classique

L e système d’allumage doit Augmenter la tension de la

produire un arc électrique batterie
La transformation de la tension
batterie est obtenue par un
transformateur appelé bobine.
dans chaque cylindre en fin de (12 V → 10 à 15 kV)
compression pour enflammer La distribution et le déclenche-
le mélange air + essence. Distribuer la haute tension ment des étincelles sont réali-
dans chaque cylindre sées par le distributeur.
Pour obtenir une étincelle à ce (cylindres:1→3→4→2)
moment précis dans chaque La production d’arc électrique
cylindre, le système d’allu- est assurée par les bougies.
mage utilise l’énergie élec- Produire un arc électrique
trique de la batterie.

Il assure 3 fonctions:

Allumage classique pour un moteur 6 cylindres

N° Désignation Fonction

1 Batterie Fournir l’énergie électrique

2 Clé de contact Établir l’alimentation du système

3 Bobine Transformer la tension

4 Allumeur Distribuer la HT

5 Condensateur Réduit la formation d’étincelle au rupteur

6 Rupteur Déclencher la production de HT

7 Bougies Produire l’étincelle

Allumage classique Page 3

4 La bobine

P our produire un arc électrique à

partir de la tension de bord du véhi-
suivant trois étapes:

 La production
cule (12 V), il faut multiplier la ten- de champ magnétique
sion de la batterie environ par
1000 (12 000 à 20 000 V).  La variation
Pour obtenir un tel résultat, on uti- de flux magnétique
lise un transformateur de tension: la
bobine d’allumage.  La création
d’un courant induit
Pour comprendre le principe mis en
œuvre dans la bobine, nous allons
décomposer son fonctionnement
4.1 Produire un champ magnétique.

Le montage Fig.1 est composé d’un en-

roulement et d’un noyau de fer doux:
Lorsque le courant est établi, il y a appari-
tion d’un champ magnétique autour du
noyau.
Lorsque le courant est coupé, le champ
magnétique disparaît.
Le flux magnétique est l’unité de mesure
Fig.1 Production de champ magnétique
du champ magnétique. Pour un bobinage
donné et pour une tension constante, ce
flux magnétique Φ est fonction de
(phi: exprimé en Weber)

la variation de l’intensité I.

4.2 La variation de flux magnétique. Fig.2 Le rupteur

La variation d’intensité dans le circuit pré-

cédent est obtenu à l’aide d’un interrupteur
qui ouvre puis ferme le circuit: Fig.2
Rupteur + Cames
On obtient ainsi une variation de flux ma-
gnétique.

4.3 La création d’un courant induit

On appellera le circuit que nous venons

d’étudier: circuit primaire. Fig.3
On enroule autour du noyau du circuit pri-
maire un second bobinage isolé du pre-
mier. Fig.3 Le circuit primaire

A chaque variation de flux magnétique

dans le bobinage primaire, il y a création
d’un courant électrique induit dans le bobi-
nage secondaire. Fig.4

Cette force électromotrice sera d’autant

plus grande que:
- la variation de flux dans le noyau
sera importante et rapide (∆Φ / ∆t)
- le rapport entre les nombres de
spires des bobinages sera grand (N2 / N1)
Fig.4 Création de courant induit

Allumage classique Page 4

4.4 Variation d’intensité dans le circuit primaire

Si l’intensité sans le primaire est trop élevée, il se pro-

duit un échauffement anormal du bobinage.
De plus, au moment précis de l’écartement des con-
tacts du rupteur, il risque de se produire une étincelle
importante entre les contacts qui provoque une dété-
rioration rapide des grains.

La résistance du circuit primaire est donc calculé en

faisant un compromis entre un remplissage magné-
tique important et un échauffement minimum.

4.5 Le phénomène de self-induction

Dans un circuit comportant un bobinage, l’établisse- Les variations d’intensité dans le circuit primaire
ment et le départ du courant sont freinés par une auto CA: Cycle d’allumage
F: Temps de fermeture des contacts
-induction appelée self-induction. O: Temps d’ouverture des contacts
Le courant de self-induction est une force contre élec- A:
I1:
Temps de remplissage
Intensité maximale
tromotrice qui s’oppose à l’installation du courant qui B: Temps d’intensité maximale
C1: Temps de rupture avec condensateur
lui a donné naissance. C2: Temps de rupture sans condensateur
Ce phénomène retarde donc le remplissage de la bo-
bine ainsi que le temps de rupture.
La self– induction se traduit par une étincelle aux con-
tacts du rupteur au moment de l’ouverture.

Au moment de la rupture, grâce à l’action conjuguée

de la self-induction et du condensateur, nous obte-
nons une tension temporaire dans le bobinage pri-
maire de l’ordre de 300 V.

4.6 Tension disponible en sortie de bobine

La f.é.m disponible au bobinage secondaire peut être

de l’ordre de 30 kV. Exemple:
Bobinage primaire = 300 spires
Bobinage secondaire 30 000 spires

N2 30 000
F.é.m primaire x ——– = 300 x ——— = 30 000 V
N1 300

On constate que la tension du primaire qui entre dans

le rapport n’est pas celle de la batterie mais celle de la
f.é.m de self.

4.7 Autres conséquences de la self-induction

Le temps de remplissage magnétique de la bobine

ayant considérablement augmenté à cause de l’effet
de self, on a été amené à calculer quel était le temps
idéal de fermeture des contacts par rapport au cycle
d’allumage.
Le temps de fermeture des contacts pour un allumage
à rupteur doit être de 63 % du temps total imparti à
un cycle d’allumage complet (c’est à dire ouverture +
fermeture)
Ce rapport porte le nom de pourcentage de Dwell.
Oscillogrammes primaire et secondaire
U1: f.é.m induite à la rupture
U2: f.é.m induite inverse / Δ i à la fermeture
F: Temps de fermeture des contacts
O: Temps d’ouverture des contacts

Allumage classique Page 5

5 L’allumeur

L ’allumeur assure trois fonctions à la fois:

 Il contient le système de rupture du circuit primaire

 Il distribue la haute tension générée par la bobine aux

bougies

 Il fait varier l’avance à l’allumage en fonction des con-

ditions d’utilisation du moteur

5.1 Le rupteur d’allumage et l’angle de came

Le rupteur est commandé par les cames de l’arbre de l’allu-

meur. Les cames sont conçus de manière à former des
angles d’ouverture et de fermeture du rupteur correspon-
dants à la bobine et au nombre d’étincelles.

L’angle de came est l’angle parcouru par la came pendant

que les contacts sont fermés.

Exemple:
Pour un mo- teur à 4 cy- L’allumeur
lindres, puisqu’il doit de produire quatre ruptures par tour de
l’arbre d’allumeur, l’angle imparti à un cycle d’allumage 1 Tête d’allumeur
complet est de 360° / 4 = 90° 2 Doigt de distribution
Pour calculer l’angle correspondant à un temps de ferme- 3 Cache anti-humidité et anti-
ture de 63 % il suffit de d’effectuer: poussière
63 4 Arbre d’allumeur
90 x ——— = 57° environ 5 Came du rupteur
100 6 Raccord dépression
Plus la vitesse de rotation du moteur augmente et plus le 7 Capsule à dépression
temps imparti à chaque ouverture et fermeture diminue. 8 Condensateur
A haute vitesse, le remplissage de la bobine diminue pro-
gressivement; les étincelles ont alors moins d’énergie.
A 6000 tr/min par exemple, une bobine pour moteur à 4 cy-
lindres doit fournir:
(6 000 x 4) / 2 = 12 000 étincelles par minute,
soit 200 par secondes.
Le système d’allumage classique est donc limité pour des Rupteur
moteurs rapides ou avec de nombreux cylindres.

Par conséquent, l’évolution du système fait appel à des ap-

plications électronique pour améliorer les performances de
l’allumage.

Came

Allumage classique Page 6

5.2 La distribution de la haute tension.

Le doigt de distribution et l’arbre d’allumeur sont entraînés

par le moteur. La haute tension délivrée par la bobine arrive
par le plot central de la tête d’allumeur, passe sur le doigt,
puis successivement sur chaque contact intérieur de la tête
d’allumeur (1 - 3 - 4 - 2). La disposition des fils permet de
respecter cet ordre d’allumage.

Distribution de la haute tension

5.3 Fonctionnement de mage y est emmagasinée. suivant pour produire une nou-
l’ensemble du système Rupteur ouvert: la haute ten- velle étincelle.
sion générée alimente le doigt
La tension de la batterie 1 de distribution de l’allumeur L’ordre d’allumage pour un
passe par la clé de contact 2 qui se positionne face à la moteur à 4 cylindres est géné-
pour arriver à la bobine 3. connexion de la bougie 7 et ralement 1 - 3 - 4 - 2, pour un
produit l’étincelle. moteur à 6 cylindres 1 - 6 - 3 -
Rupteur fermé: le courant va 5 - 2 - 4 ou 1 - 4 - 2 - 5 - 3 - 6.
à la masse par l’enroulement Ensuite le rupteur se referme à
primaire de la bobine. nouveau, le cycle recom-
Un champ magnétique est ain- mence, le doigt s’oriente en
si constitué et l’énergie d’allu- face de la bougie du cylindre

1 Batterie

2 Clé de contact

3 Bobine

4 Allumeur

5 Condensateur

6 Rupteur

7 Bougies

Ordre d’allumage 
1 3 4 2
N°1 Combustion
détente Échappement Admission Compression

N°2 Combustion
Échappement Admission Compression détente

N°3 Combustion
Compression détente Échappement Admission

N°4 Combustion
Admission Compression détente Échappement
0° 180° 360° 540° 720°

Allumage classique Page 7

6 La variation d’avance

6.1 L’influence du régime moteur

L a combustion du mélange nécessite un certain temps. Pour

obtenir une poussée maximale des gaz en combustion, cette PMH

dernière doit donc commencer en fin de compression avant le

PMH.
On appelle ce point d’avance, l’avance initial.
Avance
1,6 mm
L’augmentation du régime moteur a pour effet de réduire le
temps imparti au déroulement de tout le cycle moteur et donc Avance
de la durée de la combustion aussi. 12°

Il est donc nécessaire d’avancer automatiquement le début de

l’allumage en fonction du régime moteur.

Le dispositif qui assure cette fonction est le système d’avance

centrifuge.

Le plateau-support est solidaire avec l’arbre de l’allumeur. Il

porte des masselottes qui se déplacent vers l’extérieur au fur et
à mesure que la fréquence de rotation de l’arbre augmente.
Ce mouvement est due à l’action de la force centrifuge sur les
masselottes.
L’action des masselottes est alors plus intense que celle des
ressorts, ce qui a pour effet de faire tourner la coulisse et donc
l’ensemble du dispositif de rupture d’un angle α dans le sens
inverse du sens de rotation de l’arbre d’allumeur.

Le point d’allumage est ainsi avancé de cet angle proportionnel-

lement au régime moteur.

Courbe d’avance centrifuge en fonction du régime moteur.

Dispositif d’avance centrifuge

1 Plateau-support 4 Masselotte
2 Came 5 Arbre d’allumeur
3 Profil de la masselotte 6 Coulisse

Allumage classique Page 8

6.2 L’influence de la vitesse de combustion

La vitesse de combustion est directement fonction de la pression de fin de compression, qui est
elle même fonction de la pression d’admission.
Le dispositif qui assure cette fonction est le système d’avance à dépression.
Position Pdg P admission (Aval) P fin compression V combustion Correction

↓ ↓ ↓ lente
Avance
Presque fermée maximale
(décélération ou
descente)
Avance
Mi-ouverture moyen moyen moyen moyenne

↑ ↑ ↑ rapide
Avance
Pleine ouverture minimale
(accélération brutale
ou en côte)

Il règle le point d’allumage automatiquement en fonction de la pression d’air d’admission, donc de

la charge du moteur.

La pression d’admission est prise dans le collecteur d’admission an aval du papillon des gaz.
La capsule à dépression contient le mécanisme de correction.

Rupteur

Plateau-support pivotant
Conduit à dépression

Membrane

Allumage classique Page 9

7 La bougie

7.1 Description

1 Écrou de connexion
2 Filetage de connexion
3 Barrière contre les courants de fuite
4 Isolant en céramique
5 Ciment à base de verre conducteur
6 Tige de connexion
7 Zone de sertissage et de rétractation à chaud
8 Joint extérieur prisonnier (pour siège plat)
9 Electrode central
10 Electrode de masse

7.2 Bougie chaude et bougie froide

L’évacuation de la chaleur est réalisé au contact du bec

isolant avec le culot.
Chaque moteur doit être équipé du type de bougie dont le
degré thermique est le plus approprié à son fonctionne-
ment.

Disposition des électrodes

Électrode frontal Électrode latéral

Siège d’étanchéité

Bougie à indice Bougie à indice Bougie à indice

thermique faible thermique moyen. thermique élevé
(bougie froide). La surface du bec (bougie chaude).
La petite surface d’isolant est plus La grande surface
du bec d’isolant petite que celle de du bec d’isolant
absorbe peu la la bougie chaude. absorbe beaucoup
chaleur, excellente Absorption ther- la chaleur, faible
dissipation de la mique plus faible, dissipation de
chaleur, grâce à un meilleur évacuation chaleur.
chemin de conduc- de la chaleur.
tion court. Siège conique Siège plat avec
sans joint joint

Allumage classique Page 10

8 Résumé

1 Nécessité d’un système d’allumage

Le système d’allumage est donc un système de production d’arcs électriques qui apporte suf-
fisamment de chaleur pour déclencher l’inflammation du mélange air + essence comprimé.

2 Fonction globale du système d’allumage

Produire un arcs électrique à un moments précis du cycle moteur dans chaque cylindre.

3 L’allumage classique
Il assure 3 fonctions: Augmenter la tension de la batterie (12 V → 10 à 15 kV)
Distribuer la haute tension dans chaque cylindre (1→3→4→2)
Produire un arc électrique
4 La bobine
Fonctionnement suivant trois étapes: La production de champ magnétique
La variation de flux magnétique
La création d’un courant induit
Dans un circuit comportant un bobinage, l’établissement et le départ du courant sont freinés
par une auto-induction appelée self-induction. Ce phénomène retarde donc le remplissage de la bo-
bine ainsi que le temps de rupture. F.é.m disponible au bobinage secondaire de l’ordre de 30 kV.

5 L’allumeur
Assure trois fonctions à la fois: contient le système de rupture du circuit primaire
distribue la HT générée par la bobine aux bougies
fait varier l’avance à l’allumage
L’angle de came est l’angle parcouru par la came pendant que les contacts sont fermés.
Angle de came = 63% de Dwell soit 57° , Ordre d’allumage 1, 3, 4, 2 (moteur à 4 cylindres).

6 La variation d’avance
Influence du régime moteur ►avance centrifuge
Influence de la vitesse de combustion ►avance à dépression

7 La bougie
L’évacuation de la chaleur est réalisé au contact du bec isolant avec le culot.
Chaque moteur doit être équipé du type de bougie dont le degré thermique est le plus approprié à
son fonctionnement.
1 Batterie

2 Clé de contact

3 Bobine

4 Allumeur

5 Condensateur

6 Rupteur

7 Bougies

Allumage classique Page 11

9 Exercice d’évaluation

1°/ Quelle est la fonction du système d’allumage ?

Le système d’allumage produits des arcs électriques pour apporter suffisamment de chaleur et dé-
clencher l’inflammation du mélange air + essence comprimé.

2°/ Quelles sont les 3 principales fonctions du système d’allumage ?

Les 3 principales fonctions sont:
Augmenter la tension de la batterie (12 V → 10 à 15 kV)
Distribuer la haute tension dans chaque cylindre (1→3→4→2)
Produire un arc électrique

3°/ La bobine fonctionne suivant 3 étapes, lesquelles ?

Les trois étapes sont:
La production de champ magnétique
La variation de flux magnétique
La création d’un courant induit

4°/ Compléter la nomenclature des courbes.

CA : Cycle d’allumage F: Fermeture des rupteurs O: Ouverture des rupteurs

Tension d’ionisation ou tension d’arc

Allumage classique Page 12

9 Exercice d’évaluation
5°/ Donner la définition de l’angle de came, compléter la désignation des symboles:

L’angle de came est l’angle parcouru par la

came pendant que les contacts sont fermés.

F = 57° : Angle de fermeture des rupteurs

Angle de came

O = 33° : Angle d’ouverture des rupteurs

T = 90° : Angle total fermeture + ouverture

6°/
Quelle influence mesure ces correcteurs d’avance et quel est leur nom ?

Désignation: Désignation:
Allumage centrifuge Allumage à dépression

Paramètre mesuré: Paramètre mesuré:

régime moteur pression d’admission

7°/ Identifier les bougies:

Mettre une flèche dans le sens de la bougie la plus froide vers la plus chaude

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