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Cours d’Analyse Mathématiques II

A. Ezziani∗ M. Laaraj⋆

Université Hassan II–Mohammedia,


Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales
Aı̈n Sebâa


aezziani@gmail.com

mohamed.laaraj@gmail.com

Sciences Economiques et Gestion


Printemps 2010, S2
UNIVH2M
FSJES Aı̈n Sebâa Mathématiques 2 S2/2009-2010

A. Ezziani ii M. Laaraj
Attention

Ce polycopié est en cours de préparation il est mis en ligne juste pour aider les étudiants à
réviser, il est (très) loin de sa version définitive.

iii
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A. Ezziani iv M. Laaraj
Table des matières

I Suites et séries numériques 1

1 Suites numériques 3
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Suites convergentes et divergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Suites particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.2 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Suites arithmético-géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

2 Séries numériques 11
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 Conditions de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Séries particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

II Mathématiques financières 15

3 Les intérêts simples 17


3.1 Définitions et formule de l’intérêt simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.1.2 Formule de l’intérêt simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2 L’escompte commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2.2 Pratique de l’escompte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.3 Equivalence de capitaux à intérêts simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.3.1 Equivalence de deux effets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.3.2 Equivalence de plusieurs effets : l’échéance commune . . . . . . . . . . 21

4 Les intérêts composés 23


4.1 Définition et formules des intérêts composés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.1.2 Formule des intérêts composés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.1.3 Formule de capitalisation avec un nombre fractionnaire de périodes . . 25
4.2 Taux proportionnels et taux équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.2.1 Taux proportionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.2.2 Taux équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.3 Equivalence de capitaux à intérêts composés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

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4.3.1 Equivalence de deux capitaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28


4.3.2 Equivalence de plusieurs capitaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

5 Les annuités 33
5.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5.2 Les annuités de fin de période . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5.2.1 Valeur acquise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5.2.2 Valeur actuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.3 Les annuités de début de période . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
5.3.1 Valeur acquise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
5.3.2 Valeur actuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

6 L’emprunt indivis 41
6.1 Définition et notion d’amortissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
6.2 Les emprunts remboursables par amortissements constants . . . . . . . . . . . 41
6.2.1 Généralisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
6.3 Les emprunts remboursables par annuités constantes . . . . . . . . . . . . . . 43
6.4 Les emprunts remboursables en une seule fois . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

A. Ezziani vi M. Laaraj
Première partie

Suites et séries numériques

1
Chapitre 1

Suites numériques

1.1 Définitions
Définition 1.1.1. Une suite numérique est une application u de IN dans R, qui à tout
entier n fait correspondre un réel un :

u : IN −→ R
n 7−→ un .

Notation : on la note (un )n∈IN ou (un )n ou encore (un ).


Exemple 1.1.2. En 1999 une entreprise a fabriqué 10000 articles. On suppose que le nombre
d’articles fabriqués a augmenté de 10% par an. On note un le nombre d’articles produits par
l’entreprise. On a :
u0 = 10000
u1 = u0 + (u0 × 0.1) = u0 × 1.1 = 10000 × 1.1 = 11000
u2 = u1 × 1.1 = 11000 × 1.1 = 12100
u3 = u2 × 1.1 = 12100 × 1.1 = 13310
. Donc la suite s’écrit à l’aide de l’expression de récurrence :

u0 = 1000
un+1 = un × 1.1 ∀ n ∈ IN.

Quelques précisions
1. Une suite peut être définie sur IN ou sur une partie de IN, par exemple :
1
– un = , ∀ n ∈ IN∗ .
√n
– vn = n2 − 16, ∀ n ≥ 4.
2. Une suite numérique peut être définie
– explicitement en fonction de n :

un = n2 + 2n.

– ou à l’aide d’une formule de récurrence :



u0 = 2,
un+1 = 2un + 1 ∀ n ∈ IN.

3
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3. Raisonnement par récurrence. Pour démontrer une propriété portant sur tous les
entiers naturels, on peut utiliser un raisonnement par récurrence. Notons la propriété en
question P (n) pour indiquer la dépendance en l’entier n. On peut alors l’obtenir pour
tout entier n en démontrant ces deux assertions :
i) P (0) (0 vérifie la propriété) : c’est l’initialisation de la récurrence.
ii) Pour tout entier n, (P (n) ⇒ P (n + 1)) : c’est l’hérédité.
On dit alors que la propriété P s’en déduit par récurrence pour tout entier n.
Exemple 1.1.3. Soit (un )n la suite définie par un = 12 (1 + un ), u0 = 2. On montre par
récurrence que un ≥ 1, ∀ n ∈ IN :
(a) La propriété un ≥ 1 est vraie pour n = 0 car

u0 = 2 ≥ 1 (initialisation)

(b) Supposons qu’elle est vraie pour n et montrons qu’elle est vraie pour n + 1. On a :
1 1
un ≥ 1 (par hypothèse) ⇒ un+1 = (1 + un ) ≥ (1 + 1) = 1.
2 2
Le principe de récurrence nous permet alors d’affirmer que : un ≥ 1, ∀ n ∈ IN.
Définition 1.1.4 (Monotonie). Une suite numérique (un )n est dite
– croissante si un+1 ≥ un , ∀ n ∈ IN.
– décroissante si un+1 ≤ un , ∀ n ∈ IN.
– monotone si elle est croissante ou décroissante.
Remarque 1.1.5. Pour étudier la monotonie d’une suite (un )n , il suffit d’étudier le signe
de un+1 − un , ∀ n ∈ IN. Lorsque un > 0, ∀ n ∈ IN on peut aussi comparer 1 au rapport uun+1
n
.
Exemple 1.1.6. La suite (un )n définie dans l’exemple 1.1.2 est croissante :
un+1
= 1.1 ≥ 1 =⇒ un+1 ≥ un , ∀ n ∈ IN.
un
Définition 1.1.7. Une suite numérique (un )n est dite
– majorée s’il existe M ∈ R tel que

un ≤ M, ∀ n ∈ IN

– minorée s’il existe m ∈ R tel que

m ≤ un , ∀ n ∈ IN

– bornée si elle est à la fois majorée et minorée.


Exemple 1.1.8. Soit (un )n la suite définie par :
2
un = , ∀ n ∈ IN.
n+1
La suite (un )n est décroissante et bornée. En effet,
un+1 n+1
= ≤ 1 ⇒ un+1 ≤ un et 0 ≤ un ≤ 2, ∀ n ∈ IN.
un n+2

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1.2 Suites convergentes et divergentes


Définition 1.2.1. On dit qu’une suite numérique (un )n
1. converge vers ℓ ∈ R si n est suffisamment grand un s’approche de ℓ. On note alors

lim un = ℓ.
n→+∞

Dans ce cas on dit que la suite est convergente.


2. est divergente si elle n’est pas convergente.
3. diverge vers +∞ (respectivement −∞) si n est suffisamment grand un s’approche de
+∞ (respectivement −∞).

Exemple 1.2.2.
1
– La suite un = n+1 est convergente car n→+∞
lim un = 0.
– La suite vn = n2 est divergente car lim vn = +∞.
n→+∞
– La suite wn = (−1)n est divergente car elle n’admet pas de limite quand n tend vers
+∞.
– La suite zn = (−1)n n2 est divergente car elle diverge vers +∞ quand n est pair et −∞
quand n est impair.

Propriétés 1.2.3 (Opérations sur les limites). Soient (un )n et (vn )n deux suites numériques
admettant comme limite respectivement ℓ1 et ℓ2 (ou ±∞) quand n tend vers +∞, on a alors
1. Addition

lim un ℓ1 ℓ1 +∞ −∞ +∞
n→+∞

lim vn ℓ2 ∞ −∞ −∞ +∞
n→+∞

lim (un + vn ) ℓ1 + ℓ2 ∞ forme indéterminée −∞ +∞


n→+∞

2. Multiplication

lim un ℓ1 ℓ1 6= 0 0 ∞
n→+∞

lim vn ℓ2 ∞ ∞ ∞
n→+∞

lim (un × vn ) ℓ1 × ℓ2 ∞ forme indéterminée ∞


n→+∞

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3. Division

lim un ℓ1 ℓ1 ℓ1 6= 0 ∞ 0 ∞
n→+∞

lim vn ℓ2 6= 0 ∞ 0 ℓ2 0 ∞
n→+∞

lim (un /vn ) ℓ1 /ℓ2 0 ∞ ∞ forme indéterminée forme indéterminée


n→+∞

Proposition 1.2.4 (Gendarmes). Soient (un )n , (vn )n et (wn )n trois suites numériques. On
suppose que
– les deux suites (un )n et (wn )n sont convergentes
– lim un = lim wn = ℓ
n→+∞ n→+∞
– un ≤ vn ≤ wn , ∀ n ∈ IN.
Alors la suite (vn )n converge et lim vn = ℓ.
n→+∞

n
Exemple 1.2.5. On considère la suite numérique (un )n définie par un = (−1) ∗
n2 , ∀ n ∈ IN .
On a
1 1 1 1
− 2 ≤ un ≤ 2 , ∀ n ∈ IN∗ et lim − 2 = lim = 0.
n n n→+∞ n n→+∞ n2
Donc d’après la dernière proposition la suite (un )n converge et lim un = 0.
n→+∞

Proposition 1.2.6.

1. Toute suite convergente est bornée.


2. Toute suite croissante et majorée est convergente.
3. Toute suite décroissante et minorée est convergente.

Définition 1.2.7 (Suites adjacentes). Deux suites (un )n et (vn )n sont dites adjacentes si les
conditions suivantes sont vérifiées :
i) la suite (un )n est croissante
ii) la suite (vn )n est décroissante
iii) lim (un − vn ) = 0.
n→+∞

Théorème 1.2.8. Soient (un )n et (vn )n deux suites adjacentes. Alors les deux suites sont
convergentes et elles ont la même limite ℓ. De plus un ≤ ℓ ≤ vn , ∀ n ∈ IN.

Exemple 1.2.9. Les deux suites (un )n et (vn )n définies par :

1 1 1
un = 1 + + + · · · + , n ∈ IN∗
1! 2! n!
1 1 1 1
vn = 1 + + + · · · + + , n ∈ IN∗
1! 2! n! n!
sont adjacentes car :

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1
i) la suite (un )n est croissante : un+1 − un = ≥ 0, ∀ n ∈ IN∗
(n + 1)!
2 1 1−n
ii) la suite (vn )n est décroissante : vn+1 − vn = − = ≤ 0, ∀ n ∈ IN∗
(n + 1)! n! (n + 1)!)
1
iii) lim (vn − un ) = lim = 0.
n→+∞ n→+∞ n!
Donc lim un = lim vn .
n→+∞ n→+∞

Proposition 1.2.10. Soit (un )n une suite définie par son premier terme et par une formule
de récurrence un+1 = f (un ). Si
i) la suite (un )n est convergente
ii) la fonction f est continue
alors la limite ℓ de la suite vérifie l’équation ℓ = f (ℓ).
un
Exercice 1.2.11. Soit (un )n la suite définie par un+1 = , u0 = 1.
1 + un
– Montrer par récurrence que un ≥ 0, ∀ n ∈ IN.
– Montrer que (un )n est décroissante.
– En déduire que (un )n est convergente.
– Montrer que lim un = 0.
n→+∞

1.3 Suites particulières


1.3.1 Suites arithmétiques
Définition 1.3.1. On appelle suite arithmétique de raison r, toute suite (un )n définie par
son terme initiale u0 et par la relation de récurrence :

un+1 = un + r, ∀ n ∈ IN.

A partir de la relation de récurrence ci-dessus, on peut calculer facilement le terme général


un en fonction de u0 , r et n :

un = un−1 + r = un−2 + 2r = un−3 + 3r = · · ·

= u0 + nr, ∀ n ∈ IN. (1.3.1)

La suite (un )n est divergente sauf pour r = 0 (suite stationnaire : un = u0 , ∀ n ∈ IN).

Somme des premiers termes. Soient (un )n une suite arithmétique de raison r et de
premier terme u0 et (Sn )n la somme des n + 1 premiers termes de (un )n :
n
X
Sn = u0 + u1 + u2 + · · · + un = uk .
k=0

En utilisant l’équation (1.3.1), on montre facilement que :

Sn = u0 + (u0 + r) + (u0 + 2r) + · · · + (u0 + nr)


= (n + 1)u0 + (1 + 2 + · · · + n)r

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On saura donc calculer Sn si l’on sait calculer :


σn = 1 + 2 + · · · + (n − 1) + n (1.3.2)
On peut aussi écrire σn sous la forme :
σn = n + (n − 1) + · · · + 2 + 1 (1.3.3)
En faisant la somme de (1.3.2) et (1.3.5) terme à terme, on obtient :
2σn = (n + 1) + (n + 1) + · · · + (n + 1) = n(n + 1).
| {z }
n fois

n(n + 1)
D’où σn = et
2
  
nr  u0 + (u0 + nr)
Sn = (n + 1) u0 + = (n + 1)
2 2
u0 + un
= (n + 1) .
2
En général, on a :
up + un
up + up+1 + · · · un = (n − p + 1) , ∀ p, n ∈ IN et p < n.
2
Exemple 1.3.2. Soit (Sn )n la suite définie par :
Sn = 1 + 3 + 5 + · · · + (2n − 1), ∀ n ∈ IN∗ (la somme de n premiers entiers impairs)
Les entiers impairs forment une suite arithmétique de premier terme u1 = 1 et de raison 2.
Le terme général un de cette suite est donc un = 2n − 1. On calcule alors Sn :
1 + 2n − 1
Sn = (n − 1 + 1) = n2 .
2

1.3.2 Suites géométriques


Définition 1.3.3. On appelle suite géométrique de raison q, toute suite (un )n définie par
son terme initiale u0 et par la relation de récurrence :
un+1 = q un , ∀ n ∈ IN.
A partir de la relation de récurrence ci-dessus, on peut calculer facilement le terme général
un en fonction de u0 , q et n :
un = q un−1 = q 2 un−2 = q 3 un−3 = · · ·

= q n u0 , ∀ n ∈ IN. (1.3.4)
Proposition 1.3.4. Soit (un )n une suite géométrique de raison q. Alors
– si |q| < 1 la suite converge vers 0
– si |q| > 1 la suite diverge
– si q = 1 la suite est stationnaire et donc convergente
– si q = −1 la suite n’admet pas de limite et donc divergente.

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Somme des premiers termes. Soient (un )n une suite géométrique de raison q et de
premier terme u0 et (Sn )n la somme des n + 1 premiers termes de (un )n :
n
X
Sn = u0 + u1 + u2 + · · · + un = uk .
k=0

Sn est donnée en fonction de u0 , q et n :



 (n + 1)u0
 si q = 1
Sn = 1 − q n+1

 u0 si q 6= 1.
1−q

En effet, en utilisant l’équation (1.3.4), on montre facilement que :

Sn = u0 + q u0 + q 2 + · · · + q n u0
= (1 + q + q 2 + · · · + q n )u0

On saura donc calculer Sn si l’on sait calculer :

σn = 1 + q + q 2 + · · · + q n . (1.3.5)

– si q = 1 : Sn = n + 1
– si q 6= 1 : on remarque que 1 − q n+1 = (1 − q)(1 + q + q 2 + · · · q n ) = (1 − q) σn . D’où

1 − q n+1
σn = 
1−q
En général, pour p, n ∈ IN avec p < n, on a :

 (n − p + 1)up si q = 1

up + up+1 + · · · un = 1 − q n−p+1

 up si q 6= 1.
1−q

1.3.3 Suites arithmético-géométriques


Définition 1.3.5. On appelle suite arithmético-géométrique de paramètres q et r, toute
suite (un )n définie par son terme initiale u0 et par la relation de récurrence :

un+1 = q un + r, ∀ n ∈ IN. (1.3.6)

Remarque 1.3.6. On remarque que :


– si q = 1 la suite (un )n devient arithmétique
– si r = 0 la suite (un )n devient géométrique.

A partir de la relation de récurrence (1.3.6), on peut calculer facilement le terme général un


en fonction de u0 , q, r et n :

un = q un−1 + r = q 2 u2n + qr + r = q 3 un−3 + q 2 r + qr + r = · · ·


= q n u0 + (1 + q + q 2 + · · · + q n−1 )r.

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On obtient alors

 u0 + nr si q = 1 (suite arithmétique)
un = r
 q n (u0 − a) + a si q 6= 1 avec a = .
1−q

Proposition 1.3.7. Soit (un )n une suite arithmético-géométrique de paramètres q et r et de


premier terme u0 . Alors
r
– si |q| < 1 la suite converge vers a = 1−q
– si |q| > 1 la suite diverge sauf pour u0 = a (suite stationnaire un = u0 , ∀ n ∈ IN)
– si q = 1 (suite arithmétique) la suite diverge sauf pour r = 0 (suite stationnaire un =
u0 , ∀ n ∈ IN)
– si q = −1 la suite diverge sauf pour u0 = a (suite stationnaire un = u0 , ∀ n ∈ IN).

Exemple 1.3.8. Soit (un )n la suite définie par :


1
u0 = 1 et un+1 = un + 5, ∀ n ∈ IN.
2
1
On a q = 2 et |q| < 1. Donc d’après la dernière proposition un converge vers 10.

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Chapitre 2

Séries numériques

2.1 Définitions
Définition 2.1.1. Soit (un )n une suite numérique. On appelle série numérique de terme
général un la suite (Sn )n définie par :
n
X
Sn = uk = u0 + u1 + · · · + un .
k=0
X X
Notation : on la note un ou un
n≥0

Remarque 2.1.2. L’étude de la série de terme général un correspond à l’étude de la suite


(Sn )n .
X
Définition 2.1.3. On dit que la série un converge si et seulement si la suite (Sn )n
converge. On note alors
+∞
X
lim Sn = un .
n→+∞
n=0
X
On dit que la série un diverge si et seulement si la suite (Sn )n diverge.

Exemple 2.1.4 (Série arithmétique). La série de terme général un = u0 + nr avec u0 6= 0


donné est divergente pour tout r ∈ R. En effet,
n
X nr nr
Sn = (u0 + kr) = (n + 1)(u0 + ) et lim (n + 1)(u0 + ) = ∞, ∀ r ∈ R.
2 n→+∞ 2
k=0

D’où la série est divergente.

Exemple 2.1.5 (Série géométrique). La série de terme général un = q n u0 avec u0 6= 0 donné


converge si et seulement si |q| < 1. En effet,

Xn  (n + 1)u0
 si q = 1
k 2 n
Sn = q u0 = (1 + q + q + · · · q )u0 = 1 − q n+1
k=0

 u0 si q 6= 1.
1−q

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+∞
X 1
D’où la série est convergente si et seulement si |q| < 1 et de limite un = u0 .
1−q
n=0
P P
Proposition 2.1.6. Soient un et vn deux séries convergentes, alors
+∞
X +∞
X
P
– (λ un ) est convergente pour tout λ ∈ R et (λ un ) = λ un
n=0 n=0
+∞
X +∞
X +∞
X
P
– (un + vn ) est convergente et (un + vn ) = un + vn .
n=0 n=0 n=0

2.2 Conditions de convergence


P P
Proposition 2.2.1 (Comparaison de série). Soient ( un )n et ( vn )n deux séries vérifiant :

0 ≤ un ≤ vn , ∀ n ∈ IN.

Alors P P
– si ( vn )n converge alors ( un )n converge
P P
– si ( un )n diverge alors ( vn )n diverge.

Exemple 2.2.2. La série de terme général un = nln2nn est convergente. En effet,


lim lnnn = 0 ⇒ la suite lnnn est majorée par une constante A > 0. D’où
n→+∞

ln n A
0 ≤ un = n
≤ n , ∀ n ∈ IN∗ .
n2 2
et comme la sériePde terme général 21n est convergente (série géométriqe de raison q = 1/2 <
1) alors la série un est convergente.
1
Proposition 2.2.3 (Série de Riemann). La série de terme général α est convergente si et
n
seulement si α > 1.
Exemple 2.2.4.
P 1
1. est divergente
P n1
2. n2
est convergente.
P
Proposition 2.2.5 (Condition nécessaire de convergence). Si la série ( un )n converge,
alors la suite (un )n converge vers 0.

Remarque 2.2.6. La réciproque de la proposition ci-dessus est fausse. Si lim un = 0 alors


P n→+∞
on ne peut rien conclure sur la série ( un )n .

Exemple 2.2.7.

1. La série de terme général un = n2 , ∀ n ∈ IN est divergente car lim un = +∞


n→+∞
1 X1
2. lim = 0 et la série est divergente.
n→+∞ n n

A. Ezziani 12 M. Laaraj
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P P
Proposition 2.2.8 (Convergence absolue). Si la série |un | converge alors la série un
converge.
La réciproque et fausse.
P P
Définition 2.2.9. Si la série |un | est convergente on dit que la série un est absolument
convergente.
X (−1)n
Exemple 2.2.10. La série √ est absolument convergente :
n n

(−1)n 1 1 3
√ = √
n n n n = nα avec α = 2 .

X (−1)n
Donc √ est convergente.
n n
Proposition 2.2.11 (Critère d’Alembert). Soit (un )n une suite numérique. On suppose que
la limite suivante existe
un+1
ℓ = lim
n→+∞ un
Alors
P
1. si ℓ < 1, la série |un | est convergente
P
2. si ℓ > 1, la série un est divergente
P
3. si ℓ = 1, on ne peut pas conclure immédiatement pour la série un .
P (−1)n
Exemple 2.2.12. Soit un la série de terme général un = . On a
2n (n + 1)
1
un+1 2n+1 (n+2) 1 n+1 1
lim = lim
1 = lim = < 1.
n→+∞ un n→+∞ n→+∞ 2 n+2 2
2n (n+1)
P
Donc la série un est convergente.

Proposition 2.2.13 (Critère de Cauchy). Soit (un )n une suite numérique. On suppose que
la limite suivante existe p
1
ℓ = lim |un | n = lim n |un |.
n→+∞ n→+∞

Alors
P
1. si ℓ < 1, la série |un | est convergente
P
2. si ℓ > 1, la série un est divergente
P
3. si ℓ = 1, on ne peut pas conclure immédiatement pour la série un .

Exemple 2.2.14.
 
X 2n + 3 n
– La série un de terme général un = est convergente, car
3n + 7
√ 2
lim n
un = < 1.
n→+∞ 3

A. Ezziani 13 M. Laaraj
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 n
X 3n + 3
– La série vn de terme général vn = est divergente, car
2n + 7
√ 3
lim n
un = > 1.
n→+∞ 2
X
– On considère la série wn de terme général
 k
 2

 k si n = 2k (n pair)
wn = 3
k
 2


si n = 2k + 1 (n impair)
3k+1
un+1 1
Le rapport un vaut
si n est pair, 2 si n est impair. Le critère de d’Alembert ne s’ap-
3 q

plique pas. Pourtant, n un converge vers 23 < 1, donc le critère de Cauchy s’applique
X
et la série wn converge.

2.3 Séries particulières


X xn +∞ n
X x
Proposition 2.3.1. Pour tout nombre réel x ∈ R, la série est convergente et =
n! n!
n=0
ex .

Définition 2.3.2 (Série alternée). On appelle série alternée toute série de terme général
de la forme un = (−1)n an , avec an ≥ 0, ∀ n ∈ IN.

Proposition 2.3.3. Si la suite (anX )n est une suite de réels positifs, décroissante et conver-
gente vers 0 alors la série alternée (−1)n an est convergente.
X (−1)n
Exemple 2.3.4. La série alternée un de terme général un = est convergente, car
n
1 X1
la suite de terme général , n ∈ IN∗ est décroissante et tend vers 0. Par contre la série
n n
n’est pas convergente.

A. Ezziani 14 M. Laaraj
Deuxième partie

Mathématiques financières

15
Chapitre 3

Les intérêts simples

3.1 Définitions et formule de l’intérêt simple


3.1.1 Définitions
Définition 3.1.1 (Intérêts simples).

1. L’intérêt représente le loyer ou la rémunération de l’argent prêté. Cet argent s’appelle


capital ou placement.
2. Dans le cas de l’intérêt simple, le capital reste invariable, pendant toute la durée du
prêt. L’emprunteur doit verser, à la fin de chaque période, l’intérêt dû.

Remarque 3.1.2.

1. Les intérêts simples s’appliquent généralement aux prêts ou placements à court terme
(moins d’un an).
2. Au Maroc, l’année financière est de 360 jours.

3.1.2 Formule de l’intérêt simple


Si nous désignons par :
– C : le capital placé
– τ : le taux d’intérêt pour 100 Dh
– n : la période de placement (en années)
– I : l’intérêt rapporté par le capital C
– Va : la valeur acquise.
On sait que :
C×τ ×n
I=
100
et la valeur acquise est donnée par :

Va = C + I.

Exemple 3.1.3.

17
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1. Un capital placé au taux annuel de 3% pendant 3 ans a rapporté 18 Dh d’intérêt. Le


capital initialement placé est 200 Dh. En effet,

C ×τ ×n I × 100 18 × 100
I= ⇒C= = = 200 Dh.
100 τ ×n 3×3

2. Soit un capital de 3600 Dh placé à intérêt simples pendant 9 mois à 6%. Alors

C ×τ ×n 3600 × 6 × 9
I = C × τ /100 × n/12(mois) = = = 162 Dh.
1200 1200

3. Un capital de 5200 Dh à intérêt simple a produit 52 Dh d’intérêt pendant 36 jours.


Calculons le taux de placement

C ×τ ×n I × 36000 52 × 36000
I= ⇒ τ= = = 10.
36000 C ×n 5200 × 36

Remarque 3.1.4. Le taux utilisé doit correspondre à la période de placement choisie (année,
semestre, trimestre et mois)

Taux annuel Taux semestriel Taux trimestriel Taux mensuel Taux journalier
τa τs =τa /2 τt = τa /4 τm = τa /12 τj = τa /360

Tab. 3.1 – Taux proportionnels correspondants

Exercice 3.1.5. Au bout de combien de jours, un capital de 30 000 Dh, placé au taux annuel
de 7.50%, rapporte-t-il 468.75 Dh d’intérêts ?

3.2 L’escompte commercial


3.2.1 Définitions
Définition 3.2.1.

1. L’escompte est l’opération par laquelle un banquier verse par avance au porteur d’un
effet de commerce (lettre de change, une traite, billet à ordre) non échu (avant son
échéance) le montant de celui-ci, sous déduction d’intérêt.
2. L’escompte commercial est l’intérêt retenu par la banque sur la valeur nominale
(somme inscrite sur l’effet) de l’effet pendant le temps qui s’écoule depuis le jour de la
remise à l’escompte jusqu’au jour de l’échéance.

Si
– Vn : la valeur nominal de l’effet
– τ : le taux de l’escompte
– n : la durée de l’escompte (en jours)
– E : le montant de l’escompte
– Va : la valeur actuelle (ou valeur escomptée N jours avant l’échéance)

A. Ezziani 18 M. Laaraj
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FSJES Aı̈n Sebâa Mathématiques 2 S2/2009-2010

Alors  
Vn × τ × n τ ×n
E= et Va = Vn − E = Vn 1−
36000 36000
Remarque 3.2.2. La durée de l’escompte est égale au nombre de jours compris entre celui
de la remise (exclu) et celui de l’échéance (inclus). La pratique bancaire conduit souvent à y
ajouter un certain nombre de jours dits jours de banque.
Exemple 3.2.3. Un commerçant négocie le 9 mai une traite d’un montant de 15 000 Dh
dont l’échéance est le 15 août de la même année. La banque escompte la traite à un taux de
12%. Le montant de l’escompte est :
date de négociation date d’échéance
Taux 12%

9 mai 15 août

98 jours

Vn × τ × n 15000 × 98 × 12
E= = = 490 Dh
36000 36000
est la valeur actuelle
Va = Vn − E = 15000 − 490 = 14510 Dh.

3.2.2 Pratique de l’escompte


Dans la pratique, la remise d’un effet à l’escompte entraı̂ne des frais financiers, en plus de
l’escompte proprement dit. Ces frais comprennent plusieurs commissions :
– l’escompte
– diverses commissions
– la taxe sur la valeur ajoutée (T.V.A 7%)
L’ensemble de l’escompte et des commissions s’appelle l’agio.
Exemple 3.2.4. Soit un effet de commerce d’un montant de 25 000 Dh, échéant le 24 juin
et escompté le 15 avril de la même année aux conditions suivantes :
– Taux d’escompte 13%
– Commissions de manipulation 2 Dh par effet
– T.V.A 7%
– Tenir compte d’un jour de banque
On a alors :
Nombre de jours (n) = 70+1=71
25000 × 13 × 71
Escompte (E) = = 640, 97Dh
36000
Commissions de manipulation = 2 Dh
Total H.T = 642,97 Dh
T.V.A 7% = 45 Dh
Agio = 687,97 Dh

A. Ezziani 19 M. Laaraj
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et la valeur actuelle Va = 25000 − 687, 97 = 24312, 03 Dh.

Exercice 3.2.5. Un effet de 31 200 Dh a été escompté à 9% et a donné une valeur actuelle
de 30 888 Dh au 16 avril. Combien de jours l’effet avait-il à courir ? En déduire la dote de
son échéance.

3.3 Equivalence de capitaux à intérêts simples


3.3.1 Equivalence de deux effets
Définition 3.3.1. Deux effets (ou deux capitaux) sont équivalents à une date donnée, lorsque
escomptés au même taux, ils ont la même valeur actuelle (valeur escomptée) à une date
déterminée dite date d’équivalence.

Si nous désignons par :


– Vn1 et Vn2 : les valeurs nominales
– n1 et n2 : les durées d’escompte en jours
– τ : le taux de l’escompte
– Va1 et Va2 : les valeurs actuelles,
alors
Vn1 × τ × n1 Vn2 × τ × n2
Va1 = Va2 ⇐⇒ Vn1 − = Vn2 − .
36000 36000

Exemple 3.3.2. Un commerçant souhaite remplacer le 15 juin un effet de 15 000 Dh arrivant


à échéance le 24 juillet, par un autre échéant le 14 août. Le taux d’escompte est 13%. Calculons
la valeur nominale Vn2 de l’effet de remplacement.

date d’équivalence
15 juin 24 juillet 14 août
Taux 13%
39 jours

60 jours

On a :

15000 × 13 × 39 Vn2 × 13 × 60
Va1 = Va2 =⇒ 15000 − = Vn2 −
36000 36000
=⇒ Vn2 = 15116, 27Dh.

Remarque 3.3.3. La date d’équivalence est antérieure à la date d’échéance des 2 effets.

A. Ezziani 20 M. Laaraj
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3.3.2 Equivalence de plusieurs effets : l’échéance commune


Définition 3.3.4. L’échéance commune est le cas de remplacement de plusieurs effets (ou
capitaux) par un seul effet (capital).L’échéance commune est l’échéance d’un effet unique qui,
à la date d’équivalence, a une valeur actuelle égale à la somme des valeurs actuelles des effets
remplacés.

Si nous désignons par :


– Vni , i = 1 · · · , k : les valeurs nominales
– ni : les durées d’escompte en jours
– τ : le taux de l’escompte
– Vai : les valeurs actuelles,
alors
k k  
X Vn × τ × n X Vni × τ × ni
Va = Vai ⇐⇒ Vn − = Vni −
36000 36000
i=1 i=1

Exemple 3.3.5. On souhaite remplacer trois traite ci-dessous par un effet unique.
– 5400 Dh : échéance dans 14 jours
– 5100 Dh : échéance dans 60 jours
– 6300 Dh : échéance dans 75 jours
Calculons l’échéance de l’effet de 16 700 Dh qui remplace les trois effets avec un taux de 12%.
   
16700 × 12 × n 5400 × 12 × 14 5100 × 12 × 60
16700 − = 5400 − + 5100 −
36000 36000 36000
 
6300 × 12 × 75
+ 6300 −
36000
= 16491, 57
=⇒ n = 34 jours.

A. Ezziani 21 M. Laaraj
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A. Ezziani 22 M. Laaraj
Chapitre 4

Les intérêts composés

4.1 Définition et formules des intérêts composés


4.1.1 Définition
Un capital est dit placé à intérêts composés, lorsque, à la fin de chaque période de place-
ment, Les intérêts produits sont ajoutés au capital pour former un nouveau capital qui
produira à son tour des Intérêt pendant la période suivante.

Exemple 4.1.1. Soit un capital de 8000 Dh placé à intérêts composés au taux de 5% l’an
pendant 3 ans. Calculons sa valeur acquise en fin de placement.

Période (an) Capital placé au début Intérêts Produits (Dh) Valeur acquise (Dh)
de la période(Dh)
1 8000 8000 × 5% = 400 8000+400=8400
2 8400 8400 × 5% = 420 8400 + 420 = 8820
3 8820 8820 × 5% = 441 8820 + 441 = 9261

Au bout de 3 ans de placement, la valeur acquise par le capital est de 9261 Dh et les intérêts
produits s’élèvent à 1261 Dh.

4.1.2 Formule des intérêts composés


Si nous désignons par :
– C : le capital initial (placé)
– n : durée de placement
– τ : taux d’intérêt pour un dirham de capital
– Va : la valeur acquise après n période de placement
alors le capital acquis à la fin de la nième période est :

Va = C(1 + τ )n . (4.1.1)

Exemple 4.1.2.

23
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1. Un capital de 120 000 Dh placé à intérêts composés au taux semestriel de 6%. Sa valeur
acquise au bout de 4 ans est :

Va = 120000 × (1.06)8 (4 ans = 8 semestres)


= 120000 × 1, 593848 (voir la table financière no 1)
= 191261, 76 Dh

Le même exemple avec un taux annuel de 12% donne :

Va = 120000 × (1.12)4 = 120000 × 1.573519 = 188822.3 Dh

On remarque que les deux valeurs acquises ne sont pas égales. On conclut que les deux
taux ne sont pas équivalent pour les intérêts composés (voir §4.2).
2. Soit un capital de 6000 Dh placé pendant 5ans à 4.4%. Calculons la valeur acquise.

Va = 6000(1.044)5 (taux 4.4% n’est pas tabulaire)

Il faut procéder par interpellation :

4.25% < 4.4% < 4.5% =⇒ (1.0425)5 < (1.044)5 = x < (1.045)5 =⇒ 1.231347 < x < 1.246182
x − 1.231347 4.4 − 4.25
=⇒ =
1.246182 − 1.231347 4.5 − 4.25

x = (1.246182 − 1.231347) × 4.4 − 4.25 + 1.231347

=⇒ 4.5 − 4.25
= 1.240248.
D’où Va = 6000 × 1.240248 = 7441.43 Dh
3. A quel taux d’intérêts composés annuel faut-il placer une somme de 10000 Dh pour
obtenir au bout de 10 ans une valeur de 26370 Dh ?
Soient C = 10000, n = 10, Va = 26370 et x l’inconnue telle que τ = x%, on a alors
26370
Va = C(1 + τ )n =⇒ 26370 = 10000 × (1 + τ )10 =⇒ (1 + τ )10 = = 2.6370
10000
On remarque que 2.6370 ne se trouve pas sur la table financière. Il faut procéder par
interpolation :

2.593742 < 2.6370 < 2.653298 =⇒ 10% < x% < 10.25%


x − 10 2.6370 − 2.593742
=⇒ =
10.25 − 10 2.653298 − 2.593742
2.6370 − 2.593742
=⇒ x = (10.25 − 10) × + 10 = 10.18.
2.653298 − 2.593742
Donc τ = 10.18%.
4. Une personne a investit une somme d’argent dans un projet. 4 années plus tard, elle
retire 50000 Dh. Quelle est la somme placée si le taux d’intérêt est de 11.30% par an ?
On a
50000
Va = C(1+τ )n =⇒ 50000 = C(1.1130)4 =⇒ C = (le taux 11.30% n’est pas tabulaire)
(1.1130)4

A. Ezziani 24 M. Laaraj
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On procéde alors par interpolation


11.25 < 11.30 < 11.50 =⇒ (1.1125)4 < (1.113)4 = x < (1.1150)4

x = (1.545608 − 1.531733) × 11.30 − 11.25 + 1.531733

=⇒ 1.531733 < x < 1.545608 =⇒ 11.50 − 11.25
= 1.534556.
50000
Donc C = = 32582.71 Dh.
1.534556
5. Un capital de 125 000 Dh a acquis une valeur acquise de 166 375 Dh au taux de 10%.
Quelle a été la durée de placement ?
On a
166375
Va = C × (1 + τ )n =⇒ 166375 = 125000 × (1.1)n =⇒ (1.1)n = = 1.3310.
125000
La T.F no 1 donne (1.1)3 = 1.3310. Donc n = 3 soit 3 ans.
On peut aussi calculer n directement sans utiliser la table financière à l’aide de :
(1.1)n = 1.3310 =⇒ en ln(1.1) = 1.3310 =⇒ n ln(1.1) = ln(1.3310)
ln(1.3310)
=⇒ n = = 3.
ln(1.1)
Remarque 4.1.3. A partir de la formule des intérêts composés (4.1.1), on peut calculer n
en fonction de Va , C et τ à l’aide de la formule suivante :
ln(Va /C)
n=
ln(1 + τ )

4.1.3 Formule de capitalisation avec un nombre fractionnaire de périodes


Définition 4.1.4. On dit que le temps de placement ou de capitalisation est nombre frac-
tionnaire si la durée de placement s’exprime en n ans et m mois, avec 1 ≤ m ≤ 11.
Exemple 4.1.5. Calculer la valeur acquise par un capital de 100 000 Dh placé pendant 8 ans
et 5 mois au taux annuel de 6%.
Pour résoudre le problème précédent, deux solutions sont possibles :

Solution rationnelle
Dans ce cas, on considère les n ans (partie entière) à intérêts composés et les m mois (partie
fractionnaire) à intérêts simples (voir FIG. 4.1). La valeur acquise est donnée par :
Van+m/12 = C × (1 + τ )n + (C × (1 + τ )n ) × τ × m/12
| {z } | {z }
Valeur acquise au bout de n ans intérêt simple des m derniers mois

Si on considère l’exemple 4.1.5, on a :



Va8+5/12 = 100000 × (1.06)8 + 100000 × (1.06)8 × 0.06 × 5/12
| {z } | {z }
Valeur acquise au bout de 8 ans intérêt simple des 5 derniers mois
= 100000 × (1.06)8 × (1 + 0.06 × 5/12)
= 100000 × 1.593848 × 1.024999 = 163369.42 Dh

A. Ezziani 25 M. Laaraj
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m mois
n années

Taux

Intérêts composés
Intérêts simples

Fig. 4.1 – Solution rationnelle

Solution commerciale

Dans la pratique, on considère que la totalité de la durée du placement s’effectue à intérêts


composés (voir FIG. 4.2). La valeur acquise est donnée par :

Van+m/12 = C × (1 + τ )n+m/12 = C × (1 + τ )n × (1 + τ )m/12

m mois
n années

Taux

Intérêts composés

Fig. 4.2 – Solution commerciale

Reprenons l’exemple précédent. On a alors :

Va8+5/12 = 100000 × (1.06)8+5/12 = 100000 × (1.06)8 × (1.06)5/12


| {z } | {z }
T.F no 1 T.F no 6
= 100000 × 1.593848 × 1.02458
= 163302.5 Dh.

Remarque 4.1.6. La solution commerciale est inférieure à la solution rationnelle. On adopte


toujours la solution commerciale sauf indication contraire.

Exemple 4.1.7. Calcule la valeur acquise par un capital de 100 000 Dh placé pendant 6 ans
et 3 mois au taux de 13.10%. On a :

Va = 100000 × (1.1310)6+3/12 = 100000 × (1.1310)6 × (1.1310)3/12 .

Le taux 13.10% n’est pas tabulaire. On procède alors par interpolation :

A. Ezziani 26 M. Laaraj
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Interpolation no 1. On a :
13 < 13.10 < 13.25 =⇒ (1.13)6 < (1.131)6 = x < (1.1325)6 =⇒ 2.081952 < x < 2.109742
x − 2.081952 13.10 − 13
=⇒ =
2.109742 − 2.081952 13.25 − 13
6
=⇒ (1.1310) = x = 2.093068.

Interpolation no 2. On a :
(1.13)3/12 < (1.131)3/12 = x < (1.1325)3/12 =⇒ 1.03103 < x < 1.03160
x − 1.03103 13.10 − 13
=⇒ =
1.03160 − 1.03103 13.25 − 13
=⇒ (1.1310) 3/12 = x = 1.031258.

Donc Va = 100000 × 2.093068 × 1.031258 = 215849, 31 Dh.

4.2 Taux proportionnels et taux équivalents


4.2.1 Taux proportionnels
Définition 4.2.1. De taux sont proportionnels lorsque leur rapport est égal au rapport des
durées de leurs périodes respectives
Exemple 4.2.2. Au taux annuel de 10% correspond le taux semestriel proportionnel de 5%
et le taux trimestriel proportionnel de 2.5%. En effet,
10/5 = 12/6 = 2 et 10/2.5 = 12/3 = 4.
Remarque 4.2.3. En intérêts simples deux taux proportionnels produisent sur un même
capital les mêmes intérêts au bout de même temps (ce n’est pas le cas en intérêts composés,
voir 1. de l’exemple 4.1.2).

4.2.2 Taux équivalents


Définition 4.2.4. Deux taux sont dits équivalents s’ils aboutissent pour un même capital,
à la même valeur acquise pendant la même durée de placement.
Exemple 4.2.5. Un capital de 10 000 Dh placé pendant un an au taux de 10%. Sa valeur
acquise est
Va = 100000(1.10)1 = 11000 Dh.
Si τs est le taux semestriel équivalent, alors

10000(1 + τs )2 = 10000(1.10)1 =⇒ (1 + τs )2 = 1.10 =⇒ τs = 1.10 − 1 = 0.0488088

soit τs = 4.88%.
De la même manière, on peut calculer le taux trimestriel équivalent. Si τt est le taux trimestriel
équivalent au taux annuel de 10%, alors

(1 + τt )4 = 1.10 =⇒ τt = 1.101/4 − 1 = 0.0241137


soit τt = 2.41%.

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En général, soient τ1 et τ2 deux taux associés respectivement à deux nombres de périodes


différentes n1 et n2 . On dit que les deux taux sont équivalents si :

(1 + τ1 )n1 = (1 + τ2 )n2 .

Ce qui nous donne

τ1 = (1 + τ2 )n2 /n1 − 1 et τ2 = (1 + τ1 )n1 /n2 − 1

Exemple 4.2.6.

1. Le taux semestriel équivalent au taux annuel de 10% est

τs = (1.1)1/2 − 1 = 0.0488088

soit τs = 4.88%.
2. Le taux trimestriel équivalent au taux annuel de 10% est

τt = (1.1)1/4 − 1 = 0.024113689

soit τt = 2.41%.
3. Le taux mensuel équivalent au taux semestriel de 7% est

τm = (1.07)1/6 − 1 = 0.011340260134872

soit τm = 1.13%.

4.3 Equivalence de capitaux à intérêts composés


4.3.1 Equivalence de deux capitaux
Définition 4.3.1. Deux capitaux (ou effets) sont équivalents à intérêts composés, à une date
donnée (date d’équivalence), si escomptés à intérêts composés et au même taux, ils ont à cette
date la même valeur actuelle.

Si nous désignons par C1 et C2 deux effets payables dans n1 et n2 périodes et escomptés à un


taux τ par période. Alors C1 et C2 sont équivalents si et seulement si

C1 (1 + τ )−n1 = C2 (1 + τ )−n2 .

C1 C2
Taux

n1
n2

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Exemple 4.3.2. Soit un capital de 25000 Dh payable dans 3 ans et un capital de 30250 Dh
payable dans 5 ans. Taux d’escompte 10%.

date d’équivalence 25000 30250


Taux 10%
0 3 5

1er capital : Valeur actuelle à la date d’équivalence est


25000(1 + τ )−3 = 25000(1.1)−3 = 25000 × 0.751315 = 18782.87 Dh

2ème capital : Valeur actuelle à la date d’équivalence est


30250(1 + τ )−5 = 30250(1.1)−5 = 30250 × 0.620921 = 18782.87 Dh.
A la date d’équivalence, ces deux capitaux ont la même valeur actuelle. Ils sont alors équivalents.
Si nous changeons la date d’équivalence, les valeurs actuelles restent les mêmes à conditions
que le taux ne change pas. D’où la remarque :
Remarque 4.3.3. Si deux capitaux sont équivalents à intérêts composés, à une date donnée,
ils sont équivalents à toute autre date.

4.3.2 Equivalence de plusieurs capitaux


Définition 4.3.4. Un capital est équivalent à intérêts composés, à une date donnée, à un
ensemble de plusieurs capitaux si la valeur actuelle de ce capital est égale à la somme des
valeurs actuelle des autres capitaux.

k
X
−n
C(1 + τ ) = Ci (1 + τ )−ni .
i=1
Exemple 4.3.5.
1. Un débiteur qui doit s’acquitter des dettes suivantes :
– 24000 Dh pyable dans un an
– 16000 Dh pyable dans 2 ans
Obtient de son créancier de se libérer par un paiment unique dans 2ans.
Calculons la valeur de ce paiment unique si le taux d’intérêts composés est de 13%.
Vn??
date d’équivalence 24000 16000
Taux 13%
0 1 2
1 ans

2 ans

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On a :
Vn (1.13)−2 = 24000(1.13)−1 + 16000(1.13)−2 ⇒ Vn = 24000 × 1.13 + 16000 = 43120 Dh
2. Une personne a emprunté 15000 Dh à intérêts composés. Au lieu de rembourser le
capital et les intérêts dans 5 ans après comme convenu, elle propose de remborser à
cette datte 8000 Dh et le reste est versé 5 ans plus tard par un montant de 29110.90
Dh. Quel es tle taux d’intérêts composés ?
Soit τ le taux d’intérêt pour un dirham. On a :
15000 = 8000(1 + τ )−5 + 29110.90(1 + τ )−10 ⇔ 15000(1 + τ )10 = 8000(1 + τ )5 + 29110.90
Si on pose x = (1 + τ )5 , la dernière équation se réécrit sous la forme d’une équation du
second degré :
15000x2 − 8000x − 29110.90 = 0
Les solution de cette équation sont x1 = 1.685059 et x2 = −1.1517 < 0 à rejeter. On
obtient alors
(1 + τ )5 = 1.685059 ⇒ τ = 11%.
3. Déterminer l’échéance d’une dette de 4983.245 Dh destinée à remplacer les 3 dettes
suivantes :
– 1000 Dh payable dans 6 mois
– 1800 Dh payable dans 18 mois
– 2000 Dh payable dans 30 mois
On applique une capitalisation semestrielle avec tau semestriel de 6%.
Soit n le nombre de périodes (semestres), on a :
4983.245(1 + τ )−n = 1000(1 + τ )−1 + 1800(1 + τ )−3 + 2000(1 + τ )−5
= 1000(1.06)−1 + 1800(1.06)−3 + 2000(1.06)−5
= 3949.227
Ce qui implique
(1.06)−n = 0.792 ⇒ n = 4 (voir la T.F no 2)
Soit 4 semestres (2 ans).
4. Un débiteur a contracté 4 dettes auprès du même créancier :
– 8200 Dh payable dans 1 an 3 mois
– 9600 Dh payable dans 2 ans 6 mois
– 7800 Dh payable dans 3 ans 9 mois
– 10600 Dh payable dans 5 ans
Préférant se libérer en une seule fois, il obtient de son créancier la facilité de s’acquitter
par un paiment unique dans 3 ans. Calculons le montant de ce paiement, compte tenu
d’un taux annuel de 8%.

Capitalisation Actualisation

8200 9600 Vn ? 7800 10600


Taux 8%
0 1+3/12 2+6/12 3 3+9/12 5

date d’équivalence

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Soit Vn la valeur nominale de l’effet unique, on a :

Vn = 8200(1.08)1+9/12 + 9600(1.08)6/12 + 7800(1.08)−9/12 + 10600(1.08)−2


= 8200 × 1.144172 + 9600 × 1.03923 + 7800 × 0.943913 + 10600 × 0.857338
= 35809.12 Dh.

A. Ezziani 31 M. Laaraj
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Chapitre 5

Les annuités

5.1 Définitions
Définition 5.1.1. On appelle annuités, des versements constants payables à intervalles de
temps réguliers. On distingue :
1. Les annuités de capitalisation ou annuités de placement, dont l’objectif est de consti-
tuer un capital.
2. Les annuités de remboursement ou d’amortissement, dont l’objectif est de rem-
bourser une dette.

Remarque 5.1.2. Les versements peuvent être effectués à la fin de période : c’est le cas
des annuités de remboursement. Comme elles peuvent être versés en début de période :
c’est le cas généralement pour les annuités de placement.

5.2 Les annuités de fin de période


5.2.1 Valeur acquise
Exemple 5.2.1. Une personne verse annuellement 1000 Dh à la BMCE pendant 5 ans.
Quelle est la somme retirée au moment du dernier versement (taux 10%).

1000 1000 1000 1000 1000 Annuités


10%

0 1 2 3 4 5 Périodes

Versement Valeur acquise (Dh)


1 1000 × (1.1)4
2 1000 × (1.1)3
3 1000 × (1.1)2
4 1000 × (1.1)
5 1000

33
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Va = 1000 + 1000(1.1) + 1000(1.1)2 + 1000(1.1)3 + 1000(1.1)4


| {z }
la somme d’une suite géométrique du premier terme 1000 et de raison q = 1.1 6= 1
1 − (1.1)5
= 1000 = 6105.10 Dh (T.F no 3).
1 − 1.1

Formule générale de la valeur acquise

Va
Capitalisation

a a a a a a a
τ
0 1 2 3 4 n−2 n−1 n

Va = a + a(1 + τ ) + a(1 + τ )2 + · · · + a(1 + τ )n−2 + a(1 + τ )n−1



= a 1 + q + q 2 + · · · q n−2 + q n−1 , q = 1 + τ 6= 1
1 − qn 1 − (1 + τ )n
= a =a .
1−q 1 − (1 + τ )
D’où
(1 + τ )n − 1
Va = a × . (5.2.1)
τ

Exemples
Exemple 5.2.2 (recherche de l’annuité). Quel doit être le montant de chacune des 20 an-
nuités qui permettraient de constituer au moment du dernier versement un capital de 100000
Dh au taux de 11%.
Va = 100000, n = 20, τ = 11%, a =??. On a :

(1 + τ )n − 1
Va = a ×
τ
τ
⇒ a = Va = 1557, 56 Dh.
(1 + τ )n − 1

Exemple 5.2.3 (recherche de la durée). Combien d’annuités constantes de 10 000 Dh faut–il


verser en fin de période, pour obtenir par capitalisation au taux de 7% un capital de 150000
Dh ?
Va = 150000, a = 10000, τ = 7%, n =??. On a :

(1 + τ )n − 1 τ Va
Va = a × ⇒ (1 + τ )n = +1
τ a
⇒ (1.07)n = 2.05 ⇒ n = ln(2.05)/ ln(1.07) = 10.6, 10 < n < 11.

Comme n doit être nécessairement entier on prendra n = 10 ou n = 11.


1. n = 10
0.07
– Solution 1 : on modifie toutes les annuités : a = 150000 = 10856, 62 Dh
1.0710 − 1

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– Solution 2 : on modifie la dernière annuité, celle-ci est majorée d’un montant m :


1.0710 − 1
m = 150000 − 10000 = 11835, 52 Dh.
0.07
Soit le montant de la dernière annuité a10 = a+m = 10000+11835, 52 = 22835, 52 Dh.
2. n = 11
0.07
– Solution 1 : on modifie toutes les annuités : a = 150000 = 9503, 54 Dh
1.0711 − 1
– Solution 2 : on modifie la dernière annuité, celle-ci diminuée d’un montant d : d =
1.0711 − 1
10000 − 150000 = 7836 Dh.
0.07
Soit la dernière annuité a11 = a − d = 10000 − 7836 = 2164 Dh.

Exemple 5.2.4 (recherche du taux). Sachant que 10 annuités constantes de 10 000 Dh


chacune permettant de constituer un capital de 151929,29 Dh. Calculer le taux d’intérêt cor-
respondant à ce placement.
Va = 151929, 29, a = 10000, n = 10, τ =??. On a :

(1 + τ )n − 1
Va = a ×
τ
(1+τ )n −1 Va
⇒ τ = a = 15, 192929
⇒ τ = 9% (T.F no 3).

5.2.2 Valeur actuelle


Connaissant la valeur acquise des annuités de fin de période, déterminer leur valeur actuelle
un an avant le 1er versement (voir le schéma ci-dessous).

V0=?? Actualisation Va

a a a a a a a
τ
0 1 2 3 4 n−2 n−1 n

Ici on cherche à évaluer la suite d’annuités à la date 0. En utilisant la formule de la valeur


actuelle, on obtient :
V0 = Va (1 + τ )−n

Si on remplace Va par son expression (5.2.1), on aura :

(1 + τ )n − 1
V0 = a × (1 + τ )−n
τ

D’où
1 − (1 + τ )−n
V0 = a (5.2.2)
τ

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Exemples
Exemple 5.2.5 (recherche de l’annuité). Un fond de commerce est acheté à 300000 Dh
payable par 12 annuités constantes de fin d’année au taux de 10%. Quel est le montant de
chaque annuité ?

a=??
V 0=300000 a a a a a a a
10%
0 1 2 3 4 10 11 12

1 − (1 + τ )−n
V0 = a
τ
τ
⇒ a = V0
1 − (1 + τ )−n
⇒ a = 44028.90 Dh.

Exemple 5.2.6 (recherche du taux). Une dette de 450000 Dh doit être remboursée par cinq
versement annuel de 125000 Dh chacun. Le 1er versement ayant lieu dans un an. Calculer
le taux d’intérêts.
1 − (1 + τ )−n
V0 = a
τ
1 − (1 + τ )−n V0

τ a
1 − (1 + τ )−n
⇒ = 3.6
τ
D’après la T.F no 4, 3,6 n’est pas tabulaire, on procède alors par interpolation :

3, 582562 < 3, 6 < 3, 6047762


12 < τ < 12.25

⇒ τ = 12.05%.

5.3 Les annuités de début de période


5.3.1 Valeur acquise
Les versements ont lieu au début de chaque période :

Remarque 5.3.1. L’étude des annuités de début de période ne présente pas de différences
majeures par rapport à celles des annuités de fin de période. En effet par un simple changement
d’origine on se ramène au schéma des annuités de fin de période. Il importe au niveau des
formules, de tenir compte du décalage d’une période. (voir remarque 5.3.6)

Formule de la valeur acquise, une période après le dernier versement :

Va = a(1 + τ ) + a(1 + τ )2 + · · · + a(1 + τ )n−1 + a(1 + τ )n



= a(1 + τ ) × 1 + (1 + τ ) + · · · + (1 + τ )n−2 + (1 + τ )n−1

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Va

Capitalisation

a a a a a a a
τ
0 1 2 3 4 n−2 n−1 n

Fig. 5.1 – Annuités de début de période

Va
Capitalisation

a a a a a a a
τ
0 1 2 3 4 n−2 n−1 n

Fig. 5.2 – Annuités de fin de période

D’où
(1 + τ )n − 1
Va = (1 + τ ) × a (5.3.1)
τ

Remarque 5.3.2. On remarque que pour obtenir la valeur acquise de début de période
(5.3.1), il suffit de multiplier la formule de la valeur acquise de fin de période (5.2.1) par
(1 + τ ).

Exemples

Exemple 5.3.3 (recherche de la durée). Combien faut-il verser d’annuités annuelles de


9531,69 Dh chacune, pour constituer un an après le dernier versement, un capital de 157737,41
Dh taux 12% par an.
Va = 157737, 41, a = 9531, 69, τ = 12%, n =??. On a :

(1 + τ )n − 1
Va = a(1 + τ )
τ
V a τ
⇒ (1 + τ )n = +1
a(1 + τ )
⇒ (1.12)n = 2.773079
⇒ n = ln(2.773079)/ ln(1.12) = 9.

Exemple 5.3.4 (recherche de l’annuité). 15 versements annuel sont effectués le 1er janvier
de chaque année, pendant 15 ans, au taux de 11% l’an. Le capital constitué, un an après le
dernier versement est de 248234,67 Dh. Calculer le montant de chaque versement.

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Va = 248234, 67, n = 15, τ = 11%, a =??. On a


(1 + τ )n − 1
Va = a(1 + τ )
τ
Va τ
⇒ a=
(1 + τ ) [(1 + τ )n − 1]
248234, 67 × 0, 11
⇒ a= = 6500 Dh
1.11 × [(1.11)15 − 1]
Exemple 5.3.5 (recherche du taux). Le versement de 10 annuités annuelles constantes de
début de période de 10000 Dh chacune, a permis de constituer , à la fin de la 10ème année,
un capital de 170 000 Dh. Quel est le taux de capitalisation utilisé ?
Va = 170000, a = 10000, n = 10, τ =??. On a
(1 + τ )n − 1
Va = a(1 + τ )
τ
(1 + τ )n − 1 Va
⇒ (1 + τ ) =
τ a
(1 + τ )10 − 1
⇒ (1 + τ ) = 17
τ
(1 + τ )11 − 1
⇒ − 1 = 17
τ
(1 + τ )11 − 1
⇒ = 18.
τ
D’après la T.F no 3, 18 n’est pas tabulaire, on procède alors par interpolation :
17, 797628 < 18 < 18, 038517
9, 25 < τ < 9, 5
⇒ τ = 9, 46%.

5.3.2 Valeur actuelle


Connaissant la valeur acquise des annuités de début de période, déterminer leur valeur
actuelle au moment du 1er versement.
V0 Actualisation Va

a a a a a a a
τ
0 1 2 3 4 n−2 n−1 n
−n
V0 = Va (1 + τ ) valeur actuelle
(1 + τ )n − 1
= a(1 + τ ) × (1 + τ )−n
τ
D’où
1 − (1 + τ )−n
V0 = (1 + τ ) × a (5.3.2)
τ

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Remarque 5.3.6. On remarque que pour obtenir la valeur actuelle de début de période
(5.3.2), il suffit de multiplier la formule de la valeur actuelle de fin de période (5.2.2) par
(1 + τ ).

Exemples
Exemple 5.3.7 (recherche de la durée). Combien faut-il verser d’annuités annuelles constantes
de 5000 Dh chacune, pour avoir une valeur de 20186,74 Dh au moment du 1er versement,
au taux de 12% l’an.
V0 = 20186, 74, a = 5000, τ = 12%, n =??. On a :

1 − (1 + τ )−n
V0 = a(1 + τ )
τ
1 − (1 + τ )−n V0
⇒ =
τ a(1 + τ )
1 − (1.12)−n
= 3.604775
0.12
D’après la T.F no 4, on a n = 5 soit 5 versements.

Exemple 5.3.8 (recherche de la valeur actuelle). Calculer à la date du 01-01-93 la valeur


actuelle d’une suite d’annuités constantes de 3000 Dh chacune. La 1ere étant versée le 01-
01-93, la dernière le 01-01-97 taux d’actualisation 12% l’an.

V0 = a(1 + τ ) 1−(1+τ ) −n

1 − (1.12)−5
= 3000 × 1.12 ×
0.12
= 12112 Dh.

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Chapitre 6

L’emprunt indivis

6.1 Définition et notion d’amortissement


L’emprunt indivis ou ordinaire se caractérise par le fait que l’emprunteur (un particulier
ou une entreprise) s’adresse à un seul créancier (le nominal C de la dette n’est pas divisé).

L’emprunt indivis s’oppose donc à l’emprunt obligataire par lequel l’emprunteur (une grande
entreprise ou l’Etat) recourt à une multitude de créanciers (le nominal C de la dette est divisé
en titres).

Notion d’amortissement. Une personne emprunte une somme C pour une durée égale à
n période au taux τ . Pour l’amortissement de la dette on distingue trois type de système :
1. Les emprunts remboursables par amortissements constants
2. Les emprunts remboursables par annuités constantes
3. Les emprunts remboursables en une seule fois.

6.2 Les emprunts remboursables par amortissements constants


Selon cette formule, le montant de l’emprunt indivis (C) est divisé en parts égales (les amor-
tissements) en fonction du nombre de période (n) de remboursement. A la fin de chaque
période, l’emprunteur verse au préteur une partie de la dette (amortissement : M = C/n) et
un intérêt calculé au taux prévu sur le montant encore dû (non remboursé au préteur).
La somme de ces deux éléments (amortissement+intérêt) forme l’annuité de rembourse-
ment.

Exemple 6.2.1. Une entreprise importatrice emprunte la somme de 1000 000 Dh à la BMCE.
en vue de faire face aux surcoûts apparus sur les marchés d’approvisionnements. Cet emprunt
est remboursable en quatre fractions égales, payables à la fin de chacune de quatre années :
taux de l’emprunt 12% l’an.
On a l’amortissement est constant M = C/n = 1000000/4 = 250000 Dh. le tableau d’amor-
tissement de l’emprunt est présenté sur le tableau TAB. 6.1.

41
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Période Capital en début Intérêt de Amortissement Annuité Capital en fin


de période la période de période
(CDP) (I) (M) (a) (CFP)
1 1000 000 120 000 250 000 370 000 750 000
2 750 000 90 000 250 000 340 000 500 000
3 500 000 60 000 250 000 310 000 250 000
4 250 000 30 000 250 000 280 000 0
300 000 1000 000 1300 000

Tab. 6.1 – Tableau d’amortissement de l’emprunt

6.2.1 Généralisation

La dette C C1 C2 C3 Cn−1 Cn = 0
a1 = I1 + M a2 = I 2 + M a3 = I 3 + M an−1 = In−1 + M an = I n + M
τ
0 1 2 3 n−1 n

– A la fin de la première période, l’annuité a1 contient l’intérêt I1 = C τ de la première


année et l’amortissement M destiné à commencer le remboursement de la dette :
a1 = I1 + M
|{z} =Cτ +M
|{z}
intérêt amortissement
et la dette à la fin de la première année est C1 = C − M .
– A la fin de la deuxième année, on a :
a2 = I2 + M = C1 τ + M et C2 = C1 − M.
– Ecrivons deux annuités successives :
(
ap = Cp−1 τ + M
et Cp = Cp−1 − M
ap+1 = Cp τ + M
implique
ap+1 − ap = Cp τ + M − (Cp−1 τ + M )
= (Cp − Cp−1 )τ
= ((Cp−1 − M ) − Cp−1 ) τ = −M τ
C
= − τ (M = C/n)
n
D’où
C
ap+1 = ap − τ
n
C
C’est une suite arithmétique de raison r = −M τ = − τ et de premier terme a1 =
n
I1 + M = C τ + M

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– De la même manière on montre que l’intérêt est aussi une suite arithmétique de raison
C
r = −M τ = − τ et de premier terme I1 = C τ :
n

C
Ip+1 = Ip − τ
n

Exemple 6.2.2. Un emprunt de 300 000 Dh est remboursable en 6 annuités, la première


payable un an après la date du contrat. Sachant que l’amortissement est constant et que le
taux est 11, 50% l’an, construire le tableau d’amortissement de cet emprunt.
On a M = C/n = 300000/6 = 50000, r = − Cn τ = −5750

Période CDP I M a CFP


1 300 000 34500 50 000 84500 250 000
2 250 000 28 750 50 000 78 750 200 000
3 200 000 23 000 50 000 83 000 150 000
4 150 000 17 250 50 000 67 250 100 000
5 100 000 11 500 50 000 61 500 50 000
6 50 000 5750 50 000 55 750 0

Tab. 6.2 – Tableau d’amortissement de l’emprunt

6.3 Les emprunts remboursables par annuités constantes


Selon cette formule de remboursement, ce sont les annuités (intérêts + amortissements)
qui sont constantes.
C’est la formule la plus répondue au Maroc.

La dette C C1 C2 C3 Cn−1 Cn = 0
a = I1 + M1 a = I2 + M2 a = I3 + M3 a = In−1 + Mn−1 an = In + Mn
τ
0 1 2 3 n−1 n

D’après la formule de la valeur actuelle des annuités de fin de période (5.2.2), on a :

1 − (1 + τ )−n τ
C=a ⇒ a=C
τ 1 − (1 + τ )−n

Calculons l’amortissement de chaque période, on a


(
ap = Cp−1 τ + Mp
, Cp = Cp−1 − Mp et ap+1 = ap = a (annuités constantes)
ap+1 = Cp τ + Mp+1

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implique
Cp τ + Mp+1 = Cp−1 τ + Mp
⇒ (Cp−1 − Mp )τ + Mp+1 = Cp−1 τ + Mp ⇒ Cp−1 τ − Mp tau + Mp+1 = Cp−1 τ + Mp
D’où
Mp+1 = (1 + τ )Mp
C’est une suite géométrique de raison q = 1 + τ et de premier terme
τ τ
M1 = a1 − I1 = C −Cτ = C
1 − (1 + τ )n (1 + τ )n − 1

Exemple 6.3.1. Reprenons l’exemple 6.2.1 avec des annuités constantes.


Une entreprise importatrice emprunte la somme de 1000 000 Dh à la BMCE. en vue de faire
face aux surcoûts apparus sur les marchés d’approvisionnements. Cet emprunt est rembour-
sable en quatre annuités constantes, payables à la fin de chacune de quatre années : taux de
l’emprunt 12% l’an.
τ 0.12
a=C −n
= 1000000 = 329234, 44
1 − (1 + τ ) 1 − (1.12)−4

Période CDP I M a CFP


1 1000 000 120 000 209 234,44 329 234,44 790 765,56
2 790 765,56 94 891,87 234 342, 57 329 234,44 556 422,99
3 556 422,99 66 770,77 8-¿262 463,67 329 234,44 293 959,32
4 293 959,32 35 275,12 293 959,32 329 234,44 0

Tab. 6.3 – Tableau d’amortissement de l’emprunt

Exemple 6.3.2. Un fonctionnaire a emprunté 120 000 DH au CIH, remboursables en 120


mensualités au taux annuel de 15%. Cet emprunt a été souscrit le 28/09/97 avec effet au
01/10/97. Le premier remboursement commencera fin octobre 97.
1. Calculer le montant de la mensualité constante.
Puisque le taux d’intérêt est annuel et le remboursement est mensuel, il est nécessaire
de calculer le taux équivalent au taux annuel de 15%.

(1 + τm )12 = 1.15 ⇒ τm = (1.15)1/12 − 1 = 0.011714916

La mensualité constante :
τm 0.011714916
m=C = 120000 = 1867, 38 Dh
1 − (1 + τm )−n 1 − (1.011714916)120
2. Décomposer la 1ère mensualité en intérêt et en amortissement.
Décomposition de la 1ère mensualité
(
I1 = C × τm = 120000 × 0, 011714916 = 1405, 79 Dh
m = M1 + I1 ⇒ M1 = m − I1 = 1867, 38 − 1405, 79 = 461, 59 Dh

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3. Après 60 mois de remboursement, le fonctionnaire, qui espère bénéficier d’un


rappel, souhaiterait rembourser la somme restant dûe en un seul versement,
le contrat lui permettant de le faire. Quelle somme totale devra-t-il verser
après avoir payé la 60 ème mensualité.
Calcul du montant de l’emprunt restant dû après le paiement de la 60 ème mensualité
(C60 ) Cette somme est égale à la valeur actuelle des mensualités restantes. Soit

1 − (1 + τm )−60
C60 = m = 80150, 99 Dh
τm

La dette C C1 C2 C3 C59 C60 C61 C119 0

m m m m m m m m
15%
0 1 2 3 59 60 61 119 120
Vérification à partir du 1er amortissement, on a
120
X 60
X 120
X
C= Mi = Mi + Mi
i=1 i=1 i=61
| {z }
C60

Ceci implique
60
X (1 + τm )60 − 1
C60 = C− Mi = C−M1 = 80150, 99 Dh (Mp suite géométrique de raison 1+τ ).
τm
i=1

6.4 Les emprunts remboursables en une seule fois


Selon cette formule, l’emprunteur peut verser uniquement les intérêts à la fin de chaque
période (I = C τ ) et payer la totalité et la somme empruntée C à la fin de la dernière période
avec bien entendu l’intérêt I.

La dette C C C C C 0

I I I I I +C
τ

0 1 2 3 n−1 n

De même, il peut ne rien payer pendant toute la durée de l’emprunt et verser la totalité des
intérêts et le montant de la somme empruntée à la fin de la durée de l’emprunt.

Ce système présente l’inconvénient d’obliger l’emprunteur à verser une somme très importante
à la fin des n périodes. En général, l’emprunteur est amené à effectuer le placement à la fin

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de chaque période (pour préparer l’échéance de ce paiement), dans une banque ou une société
de capitalisation, d’annuités constantes (ou variables) à un taux i presque toujours différent
du taux d’emprunt τ (système américain).

Exemple 6.4.1. Soit un emprunt de 1000 000 Dh, remboursable en une seule fois au bout
de 5 ans taux 12%.
1. l’emprunteur paie les intérêts au taux de 12% à la fin de chaque année.
à la fin de chaque année on paye l’intérêt I = Cτ = 120000 Dh et à la fin de la dernière
année on paye l’intérêt et le capital : I + C = 1120000 Dh
2. même modalités de paiement que dans 1. , mais l’emprunteur prend la
précaution de déposer, à la fin de chaque année, en banque, une somme
S telle que, compte tenu d’une capitalisation au taux de i = 12%, il puisse
rembourser le capital emprunté. Déterminer S.
On a :
(1 + i)n − 1 i 0.12
C=S ⇒S=C n
= 1000000 = 157409, 73 Dh.
i (1 + i) − 1 (1.12)5 − 1

Par ailleurs l’intérêt à verser à la fin de chaque année s’élève à 120 000 Dh. Ce qui
donne une annuité effective de 277 409,73 Dh (120 000+157409,73).
3. même question si le taux de rémunération des dépôts est de 13, 75%, c’est-à-
dire supérieur au taux d’intérêt à payer.
i 0.1375
S=C n
= 1000000 = 152035, 34 Dh.
(1 + i) − 1 (1.1375)5 − 1

4. L’emprunteur ne paie la totalité des intérêts qu’en fin de contrat et n’effectue


qu’un seul versement à la fin de la 5ème année. Il place néanmoins, à la fin
de chaque année, une somme S au taux de 13, 75%. Déterminer S permettant
de faire face à ce remboursement unique.
On a
(1 + i)n − 1
C(1 + τ )n = S
i
n i 0.1375
⇒ S = C(1 + τ ) = 1000000(1.12)5 = 267938, 22 Dh. 
(1 + i)n − 1 (1.1375)5 − 1

A. Ezziani 46 M. Laaraj

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