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DROITDE
DELA
LAPROPRIETE INTELLECTUELLE
PROPRIETE INTELLECTUELLE
La propriété intellectuelle s’insère dans un vaste ensemble dont le socle repose sur le droit de propriété
tel que régi par le Code de Napoléonien. C’est ainsi, qu’au même titre que le propriétaire d’un bien
matériel, au sens du droit civil, le titulaire d’un droit de propriété intellectuelle jouit de tous les attributs
essentiels du droit de propriété, à s’avoir : l’usus, le fructus et l’abusus. Toutefois, à la différence de la
propriété au sens civiliste du terme, la propriété intellectuelle quant à elle porte sur une catégorie de
biens qui est fondée sur l’appropriation du savoir dans tous les domaines de l’activité humaine,
notamment de l’industrie, de l’agriculture, de l’artisanat et des sciences. C’est ainsi que la propriété
intellectuelle occupe une place de choix dans l’économie mondiale en ce début de millénaire. Et du fait
qu’elle crée des richesses, la propriété intellectuelle participe au développement économique des
Etats.
La propriété intellectuelle apparait ainsi comme un ensemble de règles spéciales qui contribuent à la
réservation des droits portant sur des choses immatérielles. C’est ainsi que les objets de propriété
intellectuelle obéissent à un régime spécifique dérogatoire du droit commun bien qu’ils s’en inspirent
sur divers points. Une classification ancienne permet de scinder les droits de propriété intellectuelle en
deux catégories, à savoir : ceux qui relèvent de la propriété industrielle et ceux qui relèvent du droit
d’auteur et des droits voisins.
Les droits qui relèvent de la propriété industrielle peuvent être regroupées en 3 catégories qui portent
respectivement sur les créations industrielles , et les signes distinctifs d’autre part et enfin la protection
contre la concurrence déloyale.
C’est ainsi que les inventions, les dessins et modèles industriels relèvent des créations industrielles,
alors que les marques, les noms commerciaux sont classés dans la catégorie des signes distinctifs.
Par ailleurs, les droits qui relèvent de la propriété littéraire et artistique comprennent les droits d’auteur
dans ses différentes composantes, notamment le droit des artistes musicien, le droit des auteurs de
roman et le droit des auteurs d’œuvres cinématographiques.
Pour les droits voisons du droit d’auteur, on peut citer le droit des artistes interprètes et exécutants
ainsi que les droits des producteurs de phonogrammes ou vidéogrammes.
Notre étude portera principalement sur le droit des brevets et sur le droit des signes distinctifs que sont
les marques, les noms commerciaux, les dessins et modèles industriels. Nous allons dans un premier
titre étudier le cadre institutionnel de la propriété industrielle et nous y verrons les sources de l’OAPI
d’une part et d’autre part les organes de l’OAPI.
TITRE I : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE LA PROPRIETE INDUSTRIELLE
L’OAPI comprend 3 organes d’une part le conseil d’administration, d’autre part la commission
supérieure de recours et enfin le Directeur Général.
Nous étudierons tour à tour les brevets d’invention, les marques, les noms commerciaux, les dessins
ou modèles industriels.
a) l’invention dont l’exploitation est contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs, étant
entendu que l’exploitation de ladite invention n’est pas considérée comme contraire à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs du seul fait que cette exploitation est interdite par une disposition
légale ou réglementaire
Seule une invention nouvelle est brevetable (la nouveauté) : Ce critère de nouveauté est
contenu dans les dispositions de l’article 3 de l’annexe1 de l’accord de Bangui de 1999. Alinéa
1er « une invention est nouvelle si elle n’a pas d’antériorité dans l’état de la technique »
Alinéa 2 « l’état de la technique est constitué par tout ce qui a été rendu accessible au public
quel que soit le lieu, le moyen, ou la manière, avant le jour du dépôt de la demande de brevet
ou d’une demande de brevet déposée à l’étranger et dont la priorité a été valablement
revendiquée ».
Alinéa 3 « la nouveauté d’une invention n’est pas mise en échec si dans les douze (12) mois
précédant le jour visé à l’alinéa 2, cette invention a fait l’objet d’une divulgation résultant :
a) D’un abus manifeste à l’égard du déposant de la demande ou de son prédécesseur en
droit ;
b) Ou du fait que le déposant de la demande ou son prédécesseur en droit l’a exposée
dans une exposition internationale officielle ou officiellement reconnue »
De manière générale, la notion de nouveauté signifie la nouveauté totale, c’est-à-dire quel que
soit le lieu, quel que soit la manière, écrite, visuelle ou orale, et quel qu’en soit l’origine. En
somme, toute divulgation de l’objet de la demande de brevet détruit la nouveauté et partant,
détruit la brevetabilité. C’est à tort que de nombreux chercheurs publient les résultats de leurs
recherches avant de penser à la protection par le brevet, et toute publication préalable rend
impossible toute protection ultérieure par le brevet. S’agissant de l’abus manifeste, il
correspond en réalité au non-respect d’une convention ou d’une clause de confidentialité.
S’agissant enfin des expositions internationales officielles ou officiellement reconnues, il faut
être extrêmement prudent avant d’exposer le résultat d’une invention non protégée par le dépôt
d’une demande de brevet.
[Ne pas confondre nouveauté et originalité. L’originalité porte sur le fond et la forme, la façon
dont elle se présente].
Seule une invention nouvelle impliquant une activité inventive est brevetable (l’activité
inventive) : Ce critère est contenu dans l’article 4 annexe 1 de l’accord de Bangui de 1999 :
« une invention est considérée comme résultant d’une activité inventive si pour un homme du
métier ayant des connaissances et une habileté moyenne, elle ne découle pas d’une manière
évidente de l’état de la technique à la date du dépôt de la demande de brevet ou bien si une
priorité a été revendiquée à la date de la priorité valablement revendiquée pour cette
demande ». La définition de l’homme du métier est fonction du développement technologique
d’un pays, et on peut ainsi admettre la définition suivante. L’homme du métier est l’homme du
métier moyen vis-à-vis de qui l’activité inventive s’apprécie, c’est une personne spécialisée
dans le domaine considéré. Toutefois, il ne s’agit pas du meilleur expert dans ce domaine,
comme l’indique d’ailleurs l’emploi de l’adjectif « moyen ». De plus, pour juger de l’évidence ou
de la non-évidence, il faut considérer les moyens par lesquels l’homme du métier peut parvenir
à une invention. Ce sera notamment à travers des indices, à travers l’utilisation d’une
découverte, ou souvent alors le caractère subit d’une invention. En règle générale,
l’appréciation de l’activité inventive est plus objective qu’elle n’y parait à travers la notion de
« l’homme du métier ».
Seule une invention nouvelle impliquant une activité inventive susceptible d’application
industrielle est brevetable (application industrielle) : Le critère d’application industrielle est
contenu dans l’article 5 de l’annexe 1 de l’accord de Bangui de 1999 « une invention est
considérée comme susceptible d’application industrielle si son objet peut être fabriqué ou
utilisé dans tous genres d’industrie. Le terme industrie doit être compris dans le sens le plus
large. Il couvre notamment l’artisanat, l’agriculture, la pêche et les services ». Ce critère est
fondé sur la reproduction à une échelle industrielle de l’invention. Il ne s’agit nullement d’un
prototype de l’invention.
Ces conditions sont cumulatives.
B- CONDITIONS DE FORME
Il s’agit du lieu du dépôt et du lieu de la demande
1
Décrire la solution technique au problème posé.
b) à l’utilisation d’objets à bord d’aéronefs, de véhicules terrestres ou de navires étrangers qui
pénètrent temporairement ou accidentellement dans l’espace aérien, sur le territoire ou dans
les eaux d’un Etat membre, ni
c) aux actes relatifs à une invention brevetée accomplis à des fins expérimentales dans le cadre
de la recherche scientifique et technique ;
d) aux actes effectués par toute personne qui, de bonne foi, à la date du dépôt, ou lorsqu’une
priorité est revendiquée, à la date de priorité de la demande sur la base de laquelle le brevet
est délivré et sur le territoire d’un Etat membre, utilisait l’invention, ou faisait des préparatifs
effectifs et sérieux pour l’utiliser, dans la mesure où les actes ne diffèrent pas dans leur nature
ou leur finalité de l’utilisation antérieure effective ou envisagée »
Alinéa 2 « le droit de l’utilisateur visé au sous-alinéa 1 d) ne peut être transféré ou dévolu qu’avec
l’entreprise ou la société, ou la partie de l’entreprise ou de la société dans laquelle ont eu lieu
l’utilisation ou les préparatifs en vue de l’utilisation »
L’article 9 fixe la durée de protection du brevet à 20 ans à compter de la date de dépôt de la demande
de brevet. Cette durée prend effet à partir de cette date de dépôt. Chaque année, il faut payer une taxe
pour conserver le brevet jusqu’à l’expiration (il est accordé un délai de grâce de 6 mois).
CHAPITRE II : LES MARQUES
La marque collective : La marque collective est une variante de la marque simple telle que définie à
l’annexe 3 de l’accord de Bangui de 1999 en son article 2 alinéa 2 : « Est considérée comme marque
collective, la marque de produit ou de service dont les conditions d’utilisation sont fixées par un
règlement approuvé par l’autorité compétente et que seuls les groupements de droit public, syndicats
ou groupements de producteurs, d’industriels, d’artisans ou de commerçants peuvent utiliser pourvu
qu’ils soient reconnus officiellement et qu’ils aient la capacité juridique ».
La marque collective dans l’espace OAPI a un caractère hybride, car elle tient à la fois de la marque
collective simple et de la marque collective de certification. D’après Paul Mathely, la marque collective
simple appartient non pas à une seule entreprise, mais à plusieurs entreprises ou à un groupement
d’entreprises. Elle a pour fonction de désigner les produits ou les services provenant de chacune des
entreprises considérées, et en cela, elle revêt les mêmes caractéristiques que la marque de droit
commun qui peut être définie comme étant « un signe distinctif dont l’usage est réservé par la loi à une
personne pour la désignation dans le commerce des produits ou services visés dans
l’enregistrement ».
La marque de certification quant à elle, elle est une marque qui exerce une fonction de garantie dans
l’intérêt général. En effet, cette marque garantit que le produit ou service auquel elle est appliquée
présente certains caractères quant à sa nature, à ses propriétés, ainsi qu’à ses qualités qui sont
précisées dans son règlement. La marque collective trouve sa source dans le titre V de l’annexe 3 de
l’accord de Bangui de 1977, précisément dans les articles 31 à 36, et dans les accords de Bangui de
1999 en son titre V annexe 3 articles 31 à 35
Il convient de relever que la marque collective est peu connue dans l’espace OAPI, c’est ainsi que les
statistiques de l’OAPI montrent qu’entre 2000 et 2007, seulement 68 marques collectives enregistrées,
dont 47 venant de l’étranger. A titre indicatif, pour l’année 2005, l’OAPI a reçu 2031 demandes
d’enregistrement de marques simples, contre 10 demandes de marques collectives.
En résumé, la marque collective est celle dont les conditions d’utilisation sont fixées par un règlement
approuvé par l’autorité compétente.
La marque notoire : Une marque est qualifiée de notoire lorsqu’elle est connue d’une large fraction du
public, ce qui veut dire qu’il ne suffit pas que la marque soit connue d’un public spécialisé, notamment
dans un cercle de professionnels. Le plus souvent, il sera exigé que cette marque soit connue d’une
grande partie du public, c’est-à-dire l’ensemble de la population. C’est ainsi que pour qu’il y ait une
marque notoire, il est nécessaire que le public, à l’énoncé de ladite marque, ait le reflexe quasi-
automatique de penser au produit ou au service qu’elle représente. A titre d’illustration, quand on parle
de la marque « Hilton », on pense aux hôtels répandus dans le monde. Selon la lettre de l’article 6 bis
de la convention de Paris, la notoriété doit être constatée dans le pays où la protection est demandée.
Sans doute, n’est-il pas nécessaire que la marque soit utilisée dans ce pays. En revanche, il est
nécessaire qu’elle y soit connue. La notion de notoriété est une question de fait, car en réalité, il n’est
pas possible de fixer un nombre de consommateurs capables d’apprécier la marque notoire, tout
comme il n’est pas possible de fixer un nombre de produits à partir duquel on pourra affirmer qu’une
marque est notoire. L’article 6 de l’annexe 3 de l’accord de Bangui de 1999 régit la marque notoire
dans l’espace OAPI et dispose « le titulaire d’une marque notoirement connue au sens de l’article 6 bis
de la convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle, et l’article 16 alinéas 2 et 3 de
l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC ) peut
réclamer l’annulation auprès des tribunaux des effets sur le territoire national de l’un des Etats
membres, du dépôt d’une marque susceptible de créer une confusion avec la sienne. Cette action ne
peut plus être intentée après l’expiration d’un délai de cinq ans à compter de la date de dépôt, lorsque
celui-ci a été effectué de bonne foi ».
Contrairement aux marques ordinaires, la marque notoire n’a pas besoin de faire l’objet d’un dépôt
pour bénéficier d’une protection légale. On se demande d’ailleurs si la notoriété d’une marque qui fait
voler en éclat le principe du caractère nécessaire du dépôt ne devrait pas également faire éclater le
principe de la spécialité de la marque. Le principe de la spécialité, applicable seulement en matière de
marque, signifie que le titulaire d’une marque ne peut s’opposer à l’utilisation de son signe que pour les
produits ou services identiques ou similaires à ceux visés dans l’enregistrement. En vertu donc de ce
principe, la marque ne peut faire l’objet d’appropriation que pour les produits ou les services qui sont
désignés dans l’acte de dépôt.
De façon générale, la doctrine est assez favorable à la disparition de l’application du principe de la
spécialité pour les marques notoires. En effet, l’emploi d’une telle marque, même dans un autre
secteur, procède souvent d’une volonté parasitaire et tend à faire profiter à une tierce personne, de la
notoriété de la marque. En outre, l’emploi de la marque notoire dans d’autres secteurs aboutit à une
certaine banalisation de celle-ci au préjudice de son titulaire.
La marque figurative : encore appelée marque emblématique. C’est tout simplement un signe qui
s’adresse d’abord à la vue. Dans l’art 2 de l’annexe 3 de l’accord de Bangui de 1999, on reconnait deux
types distincts de marque à savoir d’une part les marques nominales ou verbales, qui sont celles qui
peuvent s’écrire ou se prononcer et d’autre part les marques figuratives, qui sont constituées par des
dessins ou modèles, des logos, des graphismes ou des couleurs. Il existe un lien étroit entre la marque
figurative et la marque nominale correspondante. C’est ainsi par exemple que le titulaire d’une marque
constitué par un dessin représentant un éléphant pourrait faire condamner un concurrent qui utilise
comme marque le mot éléphant. A l’inverse, celui qui a déposé la marque nominale éléphant doit
pouvoir s’opposer à ce qu’un concurrent utilise une marque représentant un éléphant. Car en effet, le
consommateur ne peut pas ne pas faire le rapprochement et être ainsi amené à une conclusion. Parmi
les formes figuratives on trouve les dessins, l’étiquette, cachet, logo, forme caractéristique du produit
ou de son conditionnement, disposition ou combinaison de couleurs et tant entendu que les marques
de service peuvent également être figuratives. Les marques figuratives, les dessins ou les formes sont
protégés à la fois par la législation sur les marques et c’est l’annexe 3 de l’accord de Bangui de 1999 et
la législation sur le droit d’auteur, c’est la loi camerounaise du 14 Décembre 2000. Le problème va se
poser en l’espèce lorsque le déposant n’est pas la même personne que celui qui est le titulaire du droit
d’auteur sur le dessin ou sur la forme. Le déposant dans ce cas d’espèce ne pourra exploiter sa
marque qu’avec l’autorisation du titulaire du droit d’auteur. Dans la pratique, il serait judicieux pour un
commerçant qui a commandé un dessin, un graphisme ou un logo d’en être le propriétaire.
La marque complexe : les marques nominales comme les marques figuratives peuvent constituer des
marques complexes lorsqu’elles se combinent entre elles. Une marque peut être complexe parce
qu’elle est constituée par la réunion d’éléments dont aucun n’est protégeable isolément et seul
l’ensemble constitue une marque valable. La marque complexe peut également être constituée par une
combinaison d’éléments protégeables et d’éléments non protégeables. Elle peut enfin panacher des
éléments nominaux avec des éléments figuratifs et en toute fin elle peut combiner plusieurs éléments
figuratifs protégeables ou non protégeables.
Le caractère individuel : le droit sur la marque est en principe individuel. Elle est la propriété d’une
personne physique ou morale. Cependant certains évènements juridiques peuvent créer des situations
de copropriété, d’usufruit ou d’indivision de marque. C’est notamment le cas de la marque collective
telle que prévu aux articles 32 à 34 de l’annexe 3 de l’accord de Bangui de 1999.
Le caractère facultatif : c’est l’art 1er de l’annexe 3 de l’ABR de 1999 qui pose le principe du caractère
facultatif de la marque. Toutefois, d’après cette disposition, les Etats membres peuvent à titre
exceptionnel déclarer une marque obligatoire pour les produits ou services qu’ils déterminent. Le
caractère facultatif d’une marque veut dire que le titulaire de la marque est libre de l’utiliser ou non pour
ses produits ou services. Tout comme à l’inverse, il est libre d’offrir au publique des produits ou
services sans utiliser de marque. S’agissant des cas ou une marque est obligatoire, de tels cas
correspondent en réalité à des impératifs d’ordre public de sécurité ou de santé. Dans la pratique, ces
marques obligatoires ne sont pas véritablement des marques dans la mesure où elles n’ont pas pour
vocation la conquête de la clientèle.
Le caractère d’indépendance de la marque par rapport au produit : la validité d’une marque est
indépendante de la licéité des produits ou des services auxquelles elle s’applique. On veut en effet
éviter que l’interdiction d’un produit dans sa fabrication ou sa vente à un moment donné et dans un
pays donné puisse avoir de l’influence sur la validité d’une marque. On prendra pour exemple une
marque portant sur les boissons alcoolisées lesquels produits sont fabriqués et vendus dans un pays
régi par une loi islamique interdisant la fabrication et la vente des produit alcoolisés sur le territoire.
C’est notamment le cas de la République Islamique de Mauritanie pays membre de l’OAPI. Il va s’en
dire que si l’interdiction de fabriquer ou vendre les produits alcoolisés et prescrits par la loi, la marque
quant à elle ne sera pas frappée d’une telle interdiction dès lors que les conditions de fonds et de
formes prévus pour sa protection ont été remplies. Au demeurant, le principe de l’indépendance de la
marque par rapport à son objet ne va pas jusqu’à permettre que la marque serve à réaliser des
fraudes. C’est ainsi que l’art 7 de la Convention de Paris prévoit : « la nature du produit sur lequel la
marque de fabrique ou de commerce doit être apposée ne peut dans aucun cas faire obstacle à
l’enregistrement de la marque. »
Le caractère territorial : comme tous les droits de propriété intellectuelle, le droit sr la marque est
soumise au principe de territorialité. Ce principe signifie que le monopole conféré par le droit de
propriété intellectuelle a une portée limitée dans le ressort territorial de l’Etat qui les a conférés. En
dehors de cet Etat, les droits en cause peuvent être librement et en toute légalité exploités par des
tiers. Le principe de la territorialité comporte plusieurs implications à savoir d’une part que le droit sur la
marque ne produit d’effet au profit de son titulaire, que sur le territoire sur lequel il a été accordé par
l’autorité administrative compétente en vertu d’une prérogative de puissance publique. C’est ainsi que
la marque qui est protégée à l’OAPI couvre le territoire de 17 Etats membres. Et elle est considérée
comme une marque nationale dans chacun de ces Etats. D’autre part, le principe de la territorialité a
pour corollaire le principe d’indépendance des droits nationaux en vertu duquel l’annulation d’un titre de
propriété intellectuelle dans l’espace OAPI n’emporte pas ipso facto l’invalidation du même titre qui est
déposé en dehors de cet espace. Il faut relever que les marques notoires sont également soumises au
principe de la territorialité.
La licéité : c’est l’art 3 de l’annexe 3 de l’ABR de 1999 qui énumère les cas où une marque ne
peut pas être enregistrée : « une marque ne peut être valablement enregistrée si :
a) elle est dépourvue de caractères distinctifs notamment du fait qu’elle est constituée de signes
ou d’indications constituants la désignation nécessaire ou générique du produit ou de la
composition du produit
b) elle est identique à une marque appartenant à un autre titulaire et qui est déjà enregistré, ou
dont la date de dépôt ou de priorité est antérieure pour les mêmes produits ou services ou pour
des produits ou services similaires, ou si elle ressemble à une telle marque au point de
comporter un risque de tromperie ou de confusion.
c) Elle est contraire à l’ordre public, aux bonnes mœurs ou aux lois
d) Elle est susceptible d’induire en erreur le public ou les milieux commerciaux, notamment sur
l’origine géographique, la nature ou les caractéristiques des produits ou services considérés ;
e) Elle reproduit, imite ou contient parmi ses éléments des armoiries, drapeaux ou autres
emblèmes, abréviations ou sigles ou un signe ou poinçon officiel de contrôle et de garantie
d’un Etat ou d’une organisation intergouvernementale crée par une convention internationale,
sauf autorisation de l’autorité compétente de cet Etat ou de cette organisation »
La disponibilité de la marque : Une marque est disponible si elle est nouvelle, c’est-à-dire qu’un
tiers n’est pas déjà acquis des droits sur elle. Pour constituer une antériorité, de nature à
rendre un signe indisponible comme marque, il est nécessaire que l’antériorité existe dans le
même secteur commercial que celui dans lequel on veut déposer la marque. Du reste, une
marque ne constitue une antériorité que pour les produits ou services qui figurent dans l’acte
de dépôt. C’est ce qui est appelé le principe de la spécialité.
c) Un pouvoir sous seing privé, sans timbres, si le déposant est représenté par un
mandataire
d) La reproduction de la marque comportant l’énumération des produits ou des services
auxquels s’applique la marque et des classes correspondantes de la classification
internationale des produits et services aux fins de l’enregistrement des marques (arrangement
de Nice ; le nombre de reproduction de la marque devant être fourni et fixé par le règlement
d’application de la présente annexe.)
L’article 10 de l’annexe 3 de l’accord de Bangui de 1999 prescrit l’établissement d’un procès-
verbal de dépôt et de la transmission des pièces dans les termes suivants : «
Alinéa 1er : un PV dressé par l’organisation ou le ministère chargé de la propriété industrielle
constate chaque dépôt en énonçant le jour et l’heure de la remise des pièces
Alinéa 2 : une expédition du PV est remise au déposant.
Alinéa 3 : le ministère chargé de la propriété industrielle transmet les pièces à l’organisation
dans un délai de 5 jours ouvrables à compter du dépôt de sa demande. »
La revendication de priorité est contenu à l’article 11 de l’annexe de l’ABR de 1999 : «
Alinéa 1er : quiconque veut se prévaloir de la priorité d’un dépôt antérieur est tenu de joindre à
sa demande d’enregistrement ou de faire parvenir à l’organisation au plus tard dans un délai de
3 mois à compter du dépôt de sa demande :
a) une déclaration écrite indiquant la date et le numéro de ce dépôt antérieur, le pays
dans lequel il a été effectué et le nom du déposant
b) une copie certifiée conforme de ladite demande antérieure
Alinéa 2 : le demandeur qui entend se prévaloir pour une même demande de plusieurs droit de
priorité doit, pour chacun d’eux observer les mêmes prescriptions que ci-dessus ; il doit, en
outre, acquitter une taxe par droit de priorité invoqué et produire la justification du paiement de
celle-ci dans le même délai de 3 mois tel que visé à l’alinéa 1 précédent.
Alinéa 3 : Toute revendication de priorité parvenue à l’organisation plus de 3 mois après le
dépôt de la demande est déclarée irrecevable. »
L’examen de la demande : dans cet examen nous aurons plusieurs étapes : la recevabilité,
l’examen de forme, l’examen de fonds, la notification des irrégularités, l’enregistrement
proprement dit et enfin la publication dans le bulletin officiel
a) La recevabilité : L’examen de la recevabilité est effectué au bureau d’accueil et de
renseignement de l’OAPI au siège aux fins d’attribution d’un numéro et d’une date de dépôt au
siège. L’instruction administrative n°402 précise : « le dossier de demande de certificat
d’enregistrement de marque est jugé recevable s’il comporte : a) les indications concernant le
nom, l’adresse selon les exigences usuelles, la nationalité et le domicile du déposant ; b) la
signature ; s’il s’agit d’une personne morale, l’identité et la qualité du signataire doivent être
indiqués ; c) les produits ou les services auxquels s’appliquent la marque en cause ; d) des
indications relatives au paiement de la taxe de dépôt ; e) s’il y a constitution de mandataire, la
demande doit le déclarer et indiquer ses noms et adresses. »
b) L’examen de forme : est effectué auprès du service des signes distinctifs de l’OAPI aux fins
d’enregistrement de la marque. C’est l’article 14 aux alinéas 1, 3, 4 de l’annexe 3 de l’ABR de
1999 qui dispose : «
Alinéa 1er : pour toute demande d’enregistrement d’une marque, l’organisation examine si les
conditions quant à la forme visées aux articles 8 et 9 e la présente annexe sont remplies et si
les taxes exigibles ont été acquittées.
Alinéa 3 : toute demande dans laquelle n’ont pas été observées les conditions de forme visées
à l’article 8 à l’exclusion de la lettre b) de l’alinéa 1 et à l’article 11 est irrégulière. Cette
irrégularité est notifiée au déposant ou à son mandataire, en l’invitant à régulariser les pièces
dans le délai de 3 mois à compter de la notification. Ce délai peut être augmenté de 30 jours en
cas de nécessité justifié sur requête du demandeur ou de son mandataire. La demande ainsi
régularisé dans ledit délai conserve la date de la demande initiale.
Alinéa 4 : dans le cas où les pièces régularisées ne sont pas fournies dans le délai imparti, la
demande d’enregistrement de la marque est rejetée.
c) L’examen de fonds : est effectué auprès des services de signes distinctifs de l’OAPI aux fins
d’enregistrement de la marque. C’est l’article 14 de l’alinéa 2 de l’annexe 3 de l’ABR de 1999
qui dispose : «tout dépôt qui ne satisfait pas aux prescriptions de l’article 3 alinéa c) et e) est
rejeté. » Pareillement l’article 3 alinéa c) ; d) et e) de l’annexe 3 de l’ABR de 1999 dispose : « c)
une marque ne peut valablement être enregistrée si elle est contraire à l’ordre public, aux
bonnes mœurs ou aux lois ; d) elle est susceptible d’induire en erreur le public ou les milieux
commerciaux notamment sur l’origine géographique, la nature ou les caractéristiques des
produits ou des services considérés ; e)elle reproduit, imite ou contient parmi ses éléments des
armoiries, drapeaux ou autres emblèmes, abréviations ou sigles, ou insignes ou poinçons
officiels, de contrôle et de garanti d’un Etat ou d’une organisation intergouvernementale… »
d) La notification d’irrégularité : résulte des dispositions de l’article 14 alinéa 3, 4, 5 de l’annexe
3 de l’accord de Bangui de 1999 (dans le cours plus haut)
e) L’enregistrement de la marque : C’est l’article 14 aux alinéas 7et 3 de l’ABR de 1999 qui en
donne les prescriptions et dispose à l’alinéa 7 : « lorsque l’organisation constate que les
conditions visées à l’alinéa 1 précédent sont remplies, elle enregistre la marque et publie
l’enregistrement. ». En outre, l’instruction administrative n°410 précise : « la décision
d’enregistrement de marque est prise en la forme d’arrêté par le DG. L’arrêté mentionne : a) le
nom et l’adresse du déposant, b) le numéro et la date de dépôt ; c) le numéro et la date
d’enregistrement de la marque ; d) la priorité revendiquée et attribuée le cas échéant. »
Conformément à l’article 16 de l’annexe 3 de l’ABR de 1999 « une fois l’enregistrement
effectué, il est délivré au déposant un certificat d’enregistrement contenant notamment les
renseignements suivants tels qu’ils apparaissent sur le registre : a) le numéro d’ordre de la
marque ; b) la date de dépôt de l’enregistrement de la demande ; la date de l’enregistrement
ainsi que la date de priorité, si celle-ci est revendiquée ; c) le nom commercial ou les noms et
prénoms du titulaire de la marque ainsi que son adresse ; d) une reproduction de la marque ;e)
l’indication des classes de produit ou de service sur lesquelles portent l’enregistrement ». Il faut
savoir qu’au regard de l’article 17 de l’annexe 3 de l’accord de Bangui de 1999, l’organisation
publie pour chaque certificat d’enregistrement effectué les données visées à l’article 16
précédent et ces données sont publiées au registre des marques spéciales des marques.
f) La publication : est le dernier élément de la procédure d’enregistrement d’une marque à
l’OAPI. Elle déclenche dès lors l’opposabilité au tiers de l’enregistrement publié et dans le
même temps, elle permet de déclencher certaines procédures contentieuses à l’OAPI, dont la
procédure d’opposition à l’enregistrement de la marque (article 18 annexe 2 de l’ABR de 1999)
et la procédure de revendication de la propriété de marque (article 5 alinéa 3 de l’annexe 3 de
l’accord de Bangui révisé).
Les effets du dépôt : il s’agit de l’étendue des droits conférés et les limitations à ces droits.
S’agissant de l’étendue des droits conférés, l’enregistrement de la marque confère à son
titulaire un droit d’exploitation et d’autre part un droit d’opposition
Le droit d’exploitation, c’est un droit exclusif d’utiliser la marque ou un signe lui ressemblant
pour les produits ou services pour lesquels elle a été enregistrée ainsi que pour les produits ou
services similaires.
Le droit d’opposition quant à lui est le droit exclusif d’empêcher tous les tiers agissant sans le
consentement du titulaire de la marque d’en faire usage au cours d’opérations commerciales
sous peine qu’un tel usage entraine un risque de confusion. En cas d’usage d’un signe
identique, pour des produits ou services identiques, le risque de confusion est présumé exister.
S’agissant des limites de ce droit, les droits qui découlent de la marque peuvent s’analyser de
la manière négative suivante : d’abord que les tiers peuvent librement faire usage de bonne foi
de leurs services ou de leurs produits pour autant qu’il s’agisse d’un usage limité à des fins de
simple identification ou d’information et qui ne puisse induire le public en erreur sur la
provenance des produits ou des services ; ensuite les tiers peuvent également faire usage de
la marque en relation avec les produits qui ont été licitement vendus sous la marque sur le
territoire national d’un Etat membre et dans lequel le droit d’interdiction est exercé à la
condition que les produits ou services n’ai subi aucun changement.
La durée du dépôt : contenu dans l’Art 19 annexe 3 de l’ABR 1999 , « l’enregistrement d’une
marque n’a d’effet que pour 10 ans, à compter de la date de dépôt de la demande
d’enregistrement ; toutefois, la propriété de la marque peut être conservée sans limitation de
durée par des renouvellements successifs pouvant être effectués tous les 10 ans ».
La définition : Le contrat de licence de marque est un contrat par lequel le titulaire d’un
droit de propriété industriel concède à un tiers en tout ou partie la jouissance de son droit
d’exploitation moyennant le paiement d’une redevance. L’accord de Bangui révisé de
1999, n’organise pas le régime juridique des licences contractuelles s’agissant des titres
de propriété industrielle et c’est le droit commun des Etats membres de l’OAPI qui est
applicable en l’espèce sous réserve des dispositions spéciales qui sont prévues par
l’accord de Bangui de 1999 et qui sont relative à la durée de ce type de contrat qui ne peut
être supérieur à la durée de vie de l’objet considéré, à l’exigence d’un écrit, à la publication
et à l’interdiction des clauses abusives. En d’autres termes, le contrat de licence de
marque est celui par lequel le titulaire d’une marque confère à un tiers le droit d’apposer sa
marque sur ses produits ou services et d’en faire un usage commercial moyennant le
paiement d’une redevance. En réalité, on est en présence d’une forme de louage limitée
dans le temps. La définition généralement admise par la doctrine se trouve confirmée dans
les dispositions de l’art 29 de l’alinéa 1 er de l’ABR de 1999 « le titulaire d’une marque peut,
par contrat, concéder à une personne physique ou morale une licence lui permettant
d’utiliser ladite marque pour tout ou partie des produits ou des services pour lesquelles la
marque a été enregistrée ».
Les conditions générales du contrat de licence de marque : Nous allons passer en revue
aussi bien les conditions de forme que les conditions de fonds
La forme de la licence
Nous verrons tour à tour la licence exclusive ou non exclusive, ensuite la licence partielle
ou totale, enfin licence à titre gratuit ou à titre onéreux
La licence exclusive ou non exclusive : Art 29 (6), (7) annexe 3 ABR de 1999. Art 29 (6)
« sauf stipulation contraire du contrat de licence, la concession d’une licence n’exclut pas,
pour le concédant ni la possibilité d’accorder des licences à d’autres personnes sous
réserve qu’il en avise le concessionnaire de la licence, ni celle d’utiliser lui-même la
marque ». Art 29 (7) « la concession d’une licence exclusive exclut que le concédant de la
licence accorde des licences à d’autres personnes et, en l’absence de stipulation contraire
du contrat de licence, qu’il utilise lui-même la marque ». L’alinéa 6 de l’art 29 énonce une
présomption de non exclusivité et dans le même temps précise que le concédant devra
aviser le concessionnaire initial de la conclusion de licences ultérieures. En revanche à
l’’alinéa 7 de l’art 29 le concédant renonce à consentir d’autres licences au profit des tiers
et il s’interdit même d’exploiter personnellement la marque en cause. Toutefois et d’après
la jurisprudence, si le concédant avait précédemment commencé cette exploitation et en
l’absence de stipulation contraire du contrat, on ne peut lui interdire de continuer cette
exploitation.
La licence partielle ou totale : conformément à l’article 29 alinéa 1 er de l’annexe 3 d l’ABR
de 1999 « la licence peut porter sur la totalité des produits et services pour lesquels la
marque a été déposée ou sur une partie seulement. Dans ce dernier cas, le licencié ne
doit pas exploiter la marque pour les autres produits sous peine de devenir contre facteur
de ceux-ci »
La licence à titre gratuit ou à titre onéreux : la licence à titre onéreux suppose que le
bénéficiaire de la licence verse une contrepartie financière au profit du donneur de licence
sous la forme d’une redevance. La licence à titre gratuit quant à elle exclut toute
contrepartie financière au contrat de licence.
L’objet de la licence
On verra la licence simple d’une part et d’autre part la licence complexe.
La licence simple : le titulaire de la marque transfert la seule jouissance de celle-ci sans
imposer aucune norme de fabrication. Cependant, ce dernier prend le risque que sa
marque désigne les produits de qualité inférieure.
Pour la licence complexe : la concession de la marque est assortie d’un savoir-faire et
c’est notamment le cas lorsque la marque dispose d’une certaine notoriété permettant dès
lors au licencié de produire des objets de qualité égale à ceux du concédant.
La limitation territoriale
A la différence de la cession d’une marque, la concession d’une licence peut comporter
une limitation territoriale. Ainsi la licence peut être consentie sur la totalité du territoire ou
alors sur une partie seulement de ce territoire.
Les effets du contrat de licence : qui vont s’apprécier tantôt au regard du titulaire (a) ou
bénéficiaire de la licence de marque (b).
a) Au regard du titulaire de la marque
Le titulaire de la marque est encore appelé le concédant de la licence et les obligations
d’un concédant de licence sont en réalité celles de tout bailleur à savoir délivrer la chose,
entretenir la chose et enfin assurer la jouissance paisible de la chose.
S’agissant de la délivrance de la chose, elle implique pour le concédant, d’être titulaire
d’une marque enregistrée dont il a l’obligation de donner toutes les caractéristiques au
licencié. Par ailleurs, le concédant s’engage à ne pas exercer d’action en contrefaçon à
l’égard du licencié.
S’agissant de l’entretien de la chose, le concédant a l’obligation de renouveler le dépôt en
temps utile et en payant les taxes correspondantes auprès de l’OAPI
S’agissant de la jouissance paisible de la chose : le concédant est assujetti à un certain
nombre de garanti dont notamment la garantie contre le vice caché, la garantie du fait
personnel et enfin la garantie du fait des tiers -D’abord la garantie contre les vices cachés
(le concédant doit garantir au licencié que la marque est valable. Si la marque venait à
être déclarée nulle, notamment pour absence de caractère distinctif ou du fait du caractère
trompeur, le contrat de licence n’aurait plus de raison d’être et serait par conséquent nul.
De ce fait le licencié pourrait demander des dommages et intérêts pour le préjudice subi et
éventuellement demander le remboursement des redevances qu’il aurait versé. Toutefois,
si le concédant peut démontrer que le licencié a tiré profit de leur licence, il ne sera pas
tenu de rembourser lesdites redevances). –la garantie du fait personnel (une telle garantie
n’existe qu’en cas de licence exclusive et dans une telle hypothèse, la garantie trouve son
application dans le respect par le concédant de cette exclusivité). –la garantie du fait du
tiers (c’est le cas où le licencié est attaqué en contrefaçon par un tiers et le titulaire de la
marque a l’obligation de défendre la marque contre les contrefacteurs. C’est aussi le cas
où le licencié lui-même troublé par les actes de contrefaçon commis par un tiers.
Traditionnellement, seul le titulaire de la marque peut agir pour la défense de celle-ci.
C’est ainsi que l’art 46 alinéa 1 er de l’annexe 3 de l’ABR de 1999 dispose « l’action civile
en contrefaçon d’une marque est engagée par le titulaire de la marque. Toutefois, le
bénéficiaire d’un droit exclusif d’usage peut agir en contrefaçon sauf stipulation contraire
du contrat, si après une mise en demeure, le titulaire n’exerce pas ce droit ».
2) LA CESSION DE LA MARQUE
Contrairement à la licence qui accorde un droit d’usage sur un titre de propriété industrielle
au bénéficiaire, la cession d’un titre de propriété industrielle entraine le transfert de celui-ci
au cessionnaire de la marque. La cession est soumise à une double exigence dans la
mesure où elle doit d’une part être constatée par écrit sous peine de nullité et d’autre part
qu’elle doit être inscrite au régime spécial de l’OAPI pour être opposable aux tiers. Sous
cette réserve, le régime juridique de la cession relève des dispositions du code civil
national sur la vente. En effet, la cession d’une marque correspond à la vente de celle-ci et
le contrat de cession permet au cédant de transmettre définitivement la propriété de la
marque au cessionnaire qui pourra l’utiliser à sa guise.
Conditions de fonds
Sont de deux ordres : le problème de la cession libre et les modalités de la cession
Les modalités de la cession : nous verrons tour à tour l’objet de la cession et les limitations
de la cession.
S’agissant de l’objet, l’art 26 alinéa 1 er de l’annexe 3 de l’ABR de 1999 dispose : « les
droits attachés à une marque sont transmissibles en totalité ou en partie ». Lorsque le
contrat ne donne aucune précision sur ce point, la cession est réputée porter sur toutes les
classes dans lesquelles la marque a été déposée. Toutefois, il est possible de restreindre
la cession à certaines classes voir même à l’intérieur d’une même classe, à certains
produits. Mais encore faut-il le prévoir expressément.
S’agissant de la limitation territoriale de la cession, c’est l’article 26 alinéa 3 de l’annexe 3
de l’ABR de 1999 dispose : « les transmissions de propriété et les concessions de droit
d’exploitation peuvent être effectuées pour tout ou partie des produits ou services
auxquelles s’applique la marque. Seules, les concessions de droit d’exploitation peuvent
comporter une limitation de leur validité sur le territoire nationale de l’un des Etats
membres ».
Au rang des conditions de forme, nous aurons d’abord l’exigence d’un écrit et ensuite
l’inscription au registre spécial des marques.
S’agissant de l’exigence d’un écrit , en vertu de l’art 26 alinéa 2 annexe 3 de l’ABR de 1999
« les actes comportant soit transmission de propriété, soit concession de droit
d’exploitation ou cession de ce droit, soit gage ou main levée de gage relativement à une
marque doivent, sous peine de nullité, être constatés par écrit ». L’exigence d’un écrit est
une formalité ad valida tem exigée à peine de nullité de l’acte lui-même. Généralement un
tel acte se présente sous seing privé et il peut revêtir la forme authentique.
S’agissant de l’inscription au registre spécial des marques , l’article 27 alinéa 1 er de
l’annexe 3 de l’ABR de 1999 dispose « les actes mentionnés à l’article 26 précédent ne
sont opposables au tiers que s’ils ont été inscrits a registre spécial des marques tenu à
l’organisation ». Cette inscription telle que prescrite dans l’ABR de 1999 est une condition
nécessaire pour l’opposabilité aux tiers de l’acte de cession.
Au rang des effets de la cession de marque, nous avons les effets à l’égard du cédant et
du cessionnaire
2) Les sources
La loi française du 28 juillet 1824 qui réprime certaines infractions en matière de noms
commerciaux.
1) Nature du régime
Le régime OAPI du nom commercial a une nature hybride, car le droit sur le nom
commercial prend essence tantôt de l’usage tantôt de l’enregistrement
S’agissant de l’usage, traditionnellement, le droit sur le nom commercial naît du seul fait de
l’usage. C’est ce qui explique du reste qu’en France en particulier, il n’existe aucun texte
portant régime du nom commercial contrairement aux brevets ou aux marques. Cette
tradition a d’ailleurs été suivie par l’accord de Libreville du 13 septembre 1962 qui laissait
le nom commercial hors du champ de ses préoccupations. Certes il existe en France et
dans les Etats membres de l’OAPI le registre de commerce avec l’obligation pour les
commerçants de s’y inscrire mais en réalité, le droit sur le nom commercial ne résulte pas
de cette inscription, mais il résulte plutôt de l’usage. Ceci en application de l’article 8 de la
convention de Paris précédemment citée. Il n’était pas question pour l’ABR de 1999 de
remettre en cause cette tradition mais plutôt de la respecter tout en l’améliorant en vue de
répondre à d’autres préoccupations d’où les dispositions de l’article 3 alinéa 1 er de l’annexe
5 de l’ABR de 1999 « sous réserve des dispositions ci-après, le nom commercial appartient
à celui qui, le 1er, en a fait usage ou en a obtenu l’enregistrement ». L’ABR de 1999 a donc
conservé la tradition tout en ouvrant une seconde possibilité d’acquisition du droit sur le
nom commercial et cette tradition apparait comme le droit commun d’acquisition du droit
sur le nom commercial conformément à l’article 3 alinéa 1 er de l’annexe 5 suscité et qui
place l’usage avant l’enregistrement, lequel enregistrement lui-même ne faisant entraîner
certains effets particuliers déterminés et limités.
S’agissant de l’enregistrement, il constitue l’élément original qui a été introduit par l’ABR de
1977 et celui de 1999. L’enregistrement tel qu’il est perçu, a été introduit pour des besoins
d’information et de recherche d’antériorité en matière de noms commerciaux. En effet, les
agents économiques ont besoin des savoirs si le signe qu’ils se proposent d’adopter en
tant que nom commercial est disponible. La question qui se pose ici est de savoir si un tel
enregistrement est conforme aux dispositions de l’article 8 de la convention de Paris. La
réponse est sans nul doute affirmative, dans la mesure où l’usage comme moyen
d’acquisition du nom commercial est conservé.
2) Le caractère du régime
Le régime OAPI du nom commercial se caractérise par une grande souplesse qui lui
permet de se conformer à la convention de Paris : Tout d’abord en ce que l’enregistrement
n’est pas obligatoire en vue de la protection du nom commercial, l’usage restant le mode
de droit commun d’acquisition du droit sur le nom commercial. Il s’agit en réalité d’une
option, qui est offerte aux agents économiques qui peuvent procéder à leur convenance à
l’acquisition soit par l’usage, soit par l’enregistrement du nom commercial. Ensuite, en ce
que l’option est ouverte aussi bien aux nationaux qu’aux étrangers sans aucune
discrimination conformément aux dispositions de l’article 2 de la convention de Paris. Il va
s’en dire que l’option n’a de sens et d’intérêt que dans la mesure où l’enregistrement
présente certains avantages particuliers par rapport au régime de droit commun qui est
constitué par l’usage.
1) La définition
C’est l’Art 1er de l’annexe 5 de l’ABR de 1999 qui définit le nom commercial comme étant
« Au sens de la présente annexe, constitue un nom commercial, la dénomination sous
laquelle est connue et exploitée un établissement commercial, industriel, artisanal ou
agricole ». Cette définition retient l’attention quant à la liaison du nom commercial avec le
fonds et quant à la forme que revêt cette liaison.
La liaison du nom commercial avec le fonds : le nom commercial est la dénomination qui a
pour fonctions d’identifier et de désigner un fonds, ce qui le distingue parmi les autres
noms mais également par rapport à la marque et autres signes distinctifs. Parmi les autres
noms, certains désignent des personnes physiques, ce sont des noms patronymiques ou
pseudonymes. D’autres noms désignent des personnes morales, ce sont des
dénominations sociales. La marque quant à elle a pour fonctions de garantir les objets
quant à leur origine qui est soit une entreprise, soit un agent économique social ou culturel
quelconque. En réalité le nom commercial peut valablement constituer en même temps
une marque ou une dénomination sociale. La confusion est d’autant moins à craindre dans
le cadre de l’OAPI, dans la mesure où les uns et les autres sont réglementés séparément.
La forme que revêt cette liaison : la définition du nom commercial ne retient pas seulement
l’attention quant à l’objet qu’il sert à désigner mais également quant à sa forme, car il
s’agit-là d’une dénomination ou d’un mode. Ceci exclut contrairement à la marque, les
couleurs, les formes, les desseins, les volumes notamment. En revanche, les mots ou la
dénomination, qui sont choisis pour constituer un nom commercial peuvent être de
fantaisie tout comme ils peuvent être puisé dans le domaine public. De plus le nom
commercial peut être un patronyme ou un pseudonyme voir même des chiffres ou une
abréviation.
Règles de fonds
La règle ici est que le nom commercial peut faire l’objet d’une cession, mais cette cession
ne peut être faite qu’à titre de complément à la cession du fonds et non pas séparément.
Tel qu’il résulte des dispositions de l’article 15 alinéa 1er de l’annexe 5 de l’ABR de 1999 «
le nom commercial ne peut être cédé ou transmis qu’avec l’établissement commercial,
industriel, artisanal ou agricole, ou la partie dudit établissement désigné sous ce nom ».
Bien évidemment, le transfert du nom commercial s’il peut s’opérer par voie de cession, il
peut aussi avoir lieu par voie de fusion ou par absorption. Il en est de même pour le gage,
qui ne peut porter séparément sur le nom commercial mais plutôt sur le fonds qui entraîne
le nom commercial.
Alinéa 2 de l’annexe 5 de l’ABR de 1999 « les actes portant sur le nom commercial ne
sont opposables aux tiers que s’ils ont été inscrits au registre spécial des noms
commerciaux conformément à l’article 15 alinéa 3
Alinéa 3 de l’annexe 5 de l’ABR de 1999 « les actes visés à l’alinéa 1er ci-dessus ne sont
opposables aux tiers que s’ils ont été inscrits dans le registre spécial des noms
commerciaux tenus par l’organisation et publié dans les formes prescrites par le règlement
d’application de la présente annexe. Un exemplaire de cet acte est conservé par
l’organisation ».
1) L’action en référé
C’est l’article 16 alinéa 1 er annexe 5 de l’ABR de 1999 qui dispose : « lorsque les droits
attachés au nom commercial sont menacés de violation, le titulaire de ces droits peut
intenter toute action judiciaire destinée à prévenir cette violation ». Cette disposition
présente l’action en référé qui permet au Président du Tribunal d’Instance de prendre un
certain nombre de mesures au regard de la violation du droit commise ou qui menace
d’être commise. Le président de la juridiction va notamment ordonner toute mesure en cas
d’urgence et en l’absence de contestations sérieuses. Il va également prescrire des
mesures conservatoires lorsqu’il s’agit de prévenir un dommage imminent ou de faire
cesser un trouble manifestement illicite.
1) L’enregistrement
Elle passe par deux phases : une 1ere phase dite de dépôt et une deuxième phase dite
d’examen.
Le dépôt : qui appelle le commentaire sur des pièces requises d’une part et sur la
procédure à proprement parlé du dépôt
S’agissant de la procédure, elle peut être directe ou indirecte. La procédure est directe
conformément à l’article 6 de l’annexe de l’ABR de 1999 « tout propriétaire d’une
entreprise commerciale, industrielle, artisanale ou agricole située sur le territoire nationale
de l’un des Etats membres, qui veut obtenir l’enregistrement du nom commercial attaché à
son établissement doit déposer ou adresser par pli postal recommandé avec de demande
d’avis de réception à l’organisation au greffe du tribunal civil de son domicile ou au
Ministère chargé de la propriété industrielle ». En substance de l’art 6 cité, le dossier est
déposé ou adressé par pli postal avec avis de réception et le greffier doit déposer un
procès-verbal qui constate chaque dépôt en énonçant le jour et l’heure de la remise des
pièces. Et le greffier doit à l’issue remettre une expédition au déposant. Egalement dans
les cinq jours de la réception, le greffier doit transmettre le pli à l’organisation en y joignant
un exemplaire de la demande, une copie certifiée conforme du procès-verbal de dépôt, le
justificatif du versement des taxes. Quant à la procédure de dépôt indirecte, elle concerne
les personnes domiciliées hors des Etats membres de l’OAPI, qui doivent adresser leurs
dossiers à l’organisation par l’intermédiaire d’un mandataire agrée de l’OAPI
conformément à l’article 6 (c) annexe 5 de l’ABR de 1999. Dans ces deux cas, à savoir le
dépôt direct ou indirect, c’est à l’organisation qu’il revient de procéder à l’examen des
dossiers.
L’examen : dans le cadre de l’examen, l’organisation doit s’assurer que le nom commercial
n’est pas contraire aux dispositions de l’article 2 de l’annexe 5 suscité. En effet, le nom
commercial est contraire aux dispositions de l’article 2 de l’annexe 5 de l’ABR de 1999
lorsque par sa nature ou l’usage qui peut en être fait, il est contraire aux bonnes mœurs ou
à l’ordre public et qu’il pourrait tromper les milieux commerciaux ou le public sur la nature
de l’établissement commercial industriel, artisanal ou agricole désignée par ce nom. De
surcroît, le dépôt est rejeté par l’organisation s’il n’est pas conforma aux dispositions de
l’article 2 susmentionné. En cas d’irrégularité matérielle, un délai de 30 jours est accordé
pour la régularisation et faute de régularisation dans ledit délai, le dépôt est rejeté.
Toutefois, aucun dépôt ne peut être rejeté si les observations du déposant n’ont pas été
recueillies et le rejet est passible d’un recours devant la commission supérieure de recours
dans les 30 jours à compter de la date de la notification. Les dépôts réguliers sont
enregistrés selon l’ordre de leur réception et les effets remontent à la date du dépôt.
L’organisation envoie au déposant un exemplaire du modèle du nom commercial revêtu de
la mention d’enregistrement à titre de certificat de dépôt.