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Canada
Canada (fr)
Canada (en)
(Détails) (Détails)
Capitale Ottawa
45° 24' N, 75° 40' O
Superficie Classé 2e
- Totale 9984670 km²
- Eau (%) 8.62%
Indépendance Du Royaume-Uni
- AANB 1er juillet 1867
- Statut de Westminster 11 décembre 1931
- Loi de 1982 sur le Canada 17 avril 1982
Indicatif +1
téléphonique
Le Canada, deuxième pays du monde par sa superficie après la Russie, occupe la majeure
partie de l'Amérique du Nord. Il s'étend d'est en ouest de l'océan Atlantique à l'océan
Pacifique et vers le nord jusqu'à l'océan Arctique, d'où la devise « D'un océan à l'autre ». Le
Canada partage deux frontières avec les États-Unis, au sud et au nord-ouest (Alaska). Son
nom se prononce [kanada] en français et [ˈkʰænəda] en anglais.
Découvert par l'explorateur français Jacques Cartier en 1534, le Canada prend son origine
en tant que colonie française sur le territoire de l'actuelle ville de Québec, fondée par
Samuel de Champlain en 1608 dans la vallée du fleuve Saint-Laurent. Le territoire fut
d'abord occupé par les peuples autochtones avec qui les Français développèrent des
relations diplomatiques. La colonisation française amènera, jusqu'à la Conquête britannique
en 1763, 69 000 immigrants français en Amérique du Nord. Après la Conquête, les
Britanniques s'approprieront les terres de la Nouvelle-France. Puis, commencera une
période de colonisation anglaise, principalement grâce à l'arrivée de colons loyalistes venus
de Nouvelle-Angleterre après la révolution américaine. Plus tard, en 1867, les Britanniques
créeront le Dominion du Canada, né de l'union de trois colonies britanniques : le
Canada-Uni, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. L'Acte de l'Amérique du Nord
britannique de 1867, une loi britannique, sera rapatrié au début des années 1980 afin de
donner une constitution au Canada. Aujourd'hui, le Canada est un État fédéral de dix
provinces et de trois territoires qui chacun ont leurs propres premier ministre et assemblée
législative. Le pays a obtenu son indépendance du Royaume-Uni et ce pacifiquement, dans
un processus qui s'est étalé de 1867 à 1982. Après deux siècles de revendications pour
l'affirmation nationale des Canadiens français, le mouvement souverainiste du Québec
prend son essor lors de la révolution tranquille dans les années 1960 et réclame depuis
lors, la souveraineté de la province et sa sécession du reste du pays.
Le Canada est aujourd'hui une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire, se
définissant comme une nation bilingue et multiculturelle ; le français et l'anglais sont, à
statut égal, les langues officielles. Nation industrialisée et technologiquement avancée, son
économie diversifiée repose principalement sur l'abondance de ses ressources naturelles et
sur le commerce effectué en grande partie avec les États-Unis, pays avec lequel perdure
une relation complexe depuis les temps coloniaux et les débuts du Canada moderne.
Le Québec est la seule province à être fort majoritairement francophone et dont la seule
langue officielle est le français alors que le Nouveau-Brunswick est la seule province
légalement bilingue. Les huit autres provinces sont habitées par des fortes majorités
anglophones, mais chacune d'entre elles est habitée par des communautés francophones de
tailles variées. Le territoire du Yukon est officiellement bilingue (français et anglais). Les
Territoires du Nord-Ouest, ainsi que le Nunavut dont il est issu, reconnaissent 11 langues
officielles, dont le français, l'anglais et de nombreuses langues inuits. En 2006, à travers le
Canada, on recensait 9,6 millions de Canadiens (soit 30.7% de la population) qui parlaient
le français, alors que 26,6 millions (85%) parlaient l'anglais[2] .
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Origine du nom
Les historiens s’entendent aujourd’hui pour dire que le
« pays de Canada » désignait à l’origine l’actuelle ville
et région immédiate de Québec.
D’après leurs recherches, le nom « canada » signifie «
amas de cabanes » (bourgade ou village iroquoien :
agglomération de maisons longues, au toit arrondi,
faites de troncs, de branches d’écorces et recouvertes
de peaux, pas nécessairement alignées, le tout entouré
d’une palissade de pieux) dans la langue parlée au
début du XVIe siècle par les Iroquoiens du
Topographie du Canada
Saint-Laurent qui hivernaient à Stadaconé (Québec), les
premiers Amérindiens que Jacques Cartier aurait
rencontrés (c’était à Gaspé, en l’été 1534, leurs quartiers d’été).
À la fin de la Deuxième relation de Jacques Cartier (celle portant sur les années 1535 et
1536), un dictionnaire de la langue « des pays et royaume[s] de Hochelaga et Canada[,]
autrement dicte la Nouvelle-France », nous apprend qu’« ilz (sic) appellent une ville canada
»[3] . Cette « ville » (bourgade) que, d’après Cartier, ces Iroquoiens nomment canada, c’est
évidemment Stadaconé. Les deux établissements que sont Hochelaga et Stadaconé, Cartier
les dit chacun « royaume » car ils sont chacun gouvernés par un seul grand chef (tel en
France, le roi). L’expression « Nouvelle-France », Verrazano l’utilisait en 1524 (en latin, ) et
Cartier l’utilise ici pour désigner l’ensemble des établissements d’hiver allant de Stadaconé
(alias Canada) à Hochelaga, inclusivement.
Jacques Cartier est donc le premier à employer le mot Canada, pour désigner un territoire,
celui qui correspond aujourd’hui à la ville de Québec et ses régions limitrophes, dont
Stadaconé est le principal village. Il appellera dans ses écrits, les Iroquoiens de la région de
Québec, les « Canadiens ». Ce n’est qu’à partir du siècle suivant que l’on emploiera le mot
Canada pour désigner tout l’espace exploré ou occupé par les Français en Amérique du
Nord : Champlain commencera alors par écrire « la Nouvelle-France, vulgairement dite le
Canada », ce qui laisse entendre que le nom « Canada », plus court, est déjà assez
populaire pour l’emporter bientôt sur l’autre dénomination.
Des livres et des cartes européennes appliquent tôt cette appellation, Canada, au
peuplement français établi le long des rives du fleuve Saint-Laurent (principalement sur le
territoire du Québec actuel), puis l’appellation Canada est récupérée par les autorités de
l’Empire britannique pour désigner la plupart des colonies contigües qu’elle gère en
Amérique du Nord.
Histoire du Canada
Histoire géologique
Alors que la Pangée n'est encore qu'un immense territoire, à l'ère paléozoïque, la formation
et le développement de la chaîne de montagnes des Appalaches débute dès la période
dévonienne, il y a 410 millions d'années. Après la division de la Pangée au début de l'ère
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La Nouvelle-France (1534–1760)
L'exploration
De Saint-Malo sur les côtes armoricaines à bord de deux navires, Jacques Cartier et son
équipage de 61 hommes se dirigent vers le Nouveau Monde où ils visitent Terre-Neuve, le
golfe du Saint-Laurent, les Îles-de-la-Madeleine ainsi que l'Île-du-Prince-Édouard. Puis
finalement, Cartier débarque en 1534 à Gaspé (surnommé le « Berceau du Canada français
»), y plante une croix et prend possession de la terre au nom du roi de France, François Ier.
Ainsi, Jacques Cartier devient le deuxième mandataire du roi de France à venir en
Amérique suite au voyage de Giovanni da Verrazano en 1524, lequel longe le littoral
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Bien qu'il ne soit pas encore prouvé que Giovanni Caboto ait débarqué au Canada et à Terra
Nova (Terre-Neuve), plusieurs explorateurs français reviennent explorer le Nouveau Monde
après le départ de Jacques Cartier, dont Jean-François de La Rocque de Roberval qui en
1542 explore le Royaume de Saguenay et qui fonde France-Roy en l'emplacement de
Charlesbourg-Royal laissé vacant. En 1555, Nicolas Durand de Villegagnon tente d'établir
une colonie en France Antarctique dans la baie de Rio de Janeiro, mais est rapidement
délogé par les Portugais. Puis de 1562 à 1565, les Français huguenots Jean Ribault et René
de Goulaine de Laudonnière tentent de coloniser ce qui est aujourd'hui la Caroline du Sud
et la Floride, mais sont massacrés par les Espagnols. À la recherche du Passage du
Nord-Ouest, Martin Frobisher découvre quant à lui la région arctique de l'île de Baffin,
notamment la baie de Frobisher (Iqaluit) en 1576, au nom de l'Angleterre, qui devient plus
tard un territoire du Canada. Dans le même dessein, l'Espagne emploie l'explorateur grec
Ioannis Phokas en 1592, lequel navigue vers le nord à partir du Mexique actuel et atteint
les eaux du détroit de Juan de Fuca (nommé en son honneur en 1788 selon sa dénomination
espagnole) situé entre le sud de l'île de Vancouver et le nord-ouest de l'État actuel de
Washington. Il arrête cependant son voyage avant d'atteindre le passage Intérieur dans les
archipels et les fjords situés à l'ouest de la Colombie-Britannique actuelle.
La colonisation
Le « Canada », proprement dit, se réfère quant à lui à l'origine à un peuplement français
situé sur le territoire de la ville actuelle de Québec et, en tant que colonie française,
constitue une des provinces de la Nouvelle-France. La colonie est fondée le long des berges
du fleuve Saint-Laurent en 1534 lors de la découverte du Québec par Jacques Cartier et du
développement de relations diplomatiques avec les Amérindiens de la région, puis il faut
attendre Tadoussac en 1600 pour y réussir le premier établissement d'un fort français
permanent, origine du village actuel du même nom à l'embouchure de la rivière Saguenay.
Les colons français qui peupleront le Canada proviendront principalement des anciennes
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Cependant, les colons européens apportent de nombreuses maladies qui, par les routes
commerciales, se propagent rapidement au sein des populations autochtones, faisant des
ravages parmi celles-ci. Les colons français, arrivant souvent très malades dans des
bateaux qui ne sont pas très sains, sont sauvés par les remèdes amérindiens. Ainsi, pour
soigner le scorbut, les Iroquoiens du Saint-Laurent proposent à Cartier des décoctions
d'écorce de cèdre blanc, appelé annedda.
Après son retour de France en 1617, Samuel de Champlain revien[dra] à Québec avec
l'apothicaire et laboureur Louis Hébert. Celui-ci (...) [sera] accompagné de sa femme, [de]
son fils, [de] ses deux filles et de son beau-frère. L'arrivée de cette famille jette[ra] les
bases de la colonie française en Nouvelle-France[14] .
Les Récollets, premiers missionnaires catholiques en Nouvelle-France, arrivent en 1615 et
se voient offrir une terre aux abords de la rivière Saint-Charles en 1620 pour y fonder un
couvent. Bien que l'emplacement est laissé vacant pendant quelques années, les Récollets
reviennent en 1670 et se voient rétrocéder le site qu'ils dénommeront
Notre-Dame-des-Anges. En 1692, Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières, Monseigneur de
Saint-Vallier alors évêque de Québec depuis 1685, fait l'acquisition du site et y fonde
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l'hôpital général de Québec l'année suivante (aujourd'hui, l'hôpital forme une municipalité
enclavée et séparée de Québec sous le nom de Notre-Dame-des-Anges).
Dans un but d'évangélisation et d'éducation des Amérindiens, les Jésuites arrivent en
Nouvelle-France en 1625. Ils fondent le Collège de Québec en 1635 pour y instruire les
garçons français et les Hurons devenus chrétiens. Bien que leur principal but consiste en la
conversion religieuse des tribus amérindiennes, il demeure que le rôle des missionnaires en
est un de découvertes du territoire grâce à leurs relations avec les Hurons. Cependant, en
1648, les Iroquois, soutenus par les Anglais, attaquent les missions de Saint-Joseph et de
Saint-Michel en Huronnie, et y massacrent les pères catholiques, dont Jean de Brébeuf,
connus aujourd'hui sous la dénomination des Saints-Martyrs-Canadiens.
Le développement
Afin de diriger la colonie, le roi Louis XIII place le gouverneur de la Nouvelle-France
directement sous l'autorité du Cardinal de Richelieu dès son entrée en fonction en tant que
principal ministre de l'État en 1624 et jusqu'à sa mort en 1642. Par la suite, la régente
Anne d'Autriche nommera le Cardinal Mazarin en 1643 pour lui succéder jusqu'en 1661.
C'est en 1627 qu'est créé le régime seigneurial, principal mode d'administration des terres
de la Nouvelle-France. Ce système est inspiré du régime féodal de la France sous lequel le
censitaire (ou habitant) est dépendant du seigneur. Fondé par Armand Jean du Plessis,
Cardinal de Richelieu, la Compagnie des Cent-Associés dont fait partie Samuel de
Champlain, se voit octroyer les droits légaux et seigneuriaux et ce, en plus du droit de
distribution des terres. Elle remplace la Compagnie de Montmorency, fondée en 1621,
laquelle reprenait le rôle de la première compagnie de marchands de fourrure, la
Compagnie des marchands de Rouen, fondée en 1613 par Samuel de Champlain[15] et qui
ont toutes deux manqué à leurs obligations de colonisation. C'est ainsi que le territoire de
la Nouvelle-France est divisé en seigneuries, chacune faisant face à un cours d'eau, remises
aux colons les plus offrants afin d'en exploiter les richesses, lesquelles deviendront des
entités économiques essentielles à leur survie. De plus, la Compagnie des Cent-Associés
obtiendra le monopole du commerce de la fourrure dans les colonies françaises de
l'Amérique du Nord. En 1645, ce monopole de la traite sera transféré à la Compagnie des
Habitants (à l’exception de l’Acadie)[16] . Autre changement important pendant l'année
1627 : la Compagnie des Cent-Associés introduit la Coutume de Paris qui, en 1664, devient
obligatoire en vertu de l'édit royal créant la Compagnie des Indes occidentales. Cet unique
code de loi vient ainsi uniformiser les rapports entre les citoyens à la grandeur de la
colonie, notamment dans les affaires commerciales et civiles[17] .
À la première conquête de 1629, la Nouvelle-France passe sous domination britannique
lorsque le marchand Sir David Kirke, en compagnie de ses frères, prend possession du fort
et château Saint-Louis après l'assaut sur la ville de Québec où il somme Samuel de
Champlain à la capitulation. Ce dernier est emmené de force en Grande-Bretagne pour
négocier les termes de la cession des territoires français en Amérique. Cependant, après
une période de tergiversation de trois ans, celui-ci est libéré, et l'Angleterre restitue la
Nouvelle-France à la France en 1632 lors de la signature du traité de
Saint-Germain-en-Laye. À son retour en 1633, Samuel de Champlain fait construire l'église
Notre-Dame-de-Recouvrance (sur le site de Place-Royale dans la basse-ville de Québec) et
la nomme ainsi pour souligner le fait que la France (...) [vient] de recouvrer sa colonie[18] .
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En 1634, la ville de Trois-Rivières est fondée par un certain Laviolette (dont nous ne savons
rien d'autre, sinon qu'il est un émissaire de Samuel Champlain), sur la rive nord du fleuve
au confluent des trois chenaux dessinés par la rivière Saint-Maurice, à mi-chemin entre
Québec et le futur site de Montréal. Ce site était, depuis le début du siècle, un endroit
stratégique pour la traite des fourrures, avec développement vers le nord-ouest. Et c'est en
1639 que les premières religieuses de la congrégation des Ursulines s'établissent en
Nouvelle-France dans la région de Québec, pour y fonder la première école pour filles en
Amérique du Nord. En 1697, elles s'établiront à Trois-Rivières et, avec l'aide de l'évêque de
Québec, achèteront du gouverneur de Trois-Rivières Claude de Ramezay, une maison dans
laquelle elles auront pour mission d'ouvrir une école et un hôpital.
Lors de l'élargissement des frontières en terrains vacants et du développement de relations
diplomatiques avec les Algonquiens, les Français sont aux prises avec la menace des
offensives britanniques et iroquoises. C'est donc dans le but de protéger les colons que
Ville-Marie (Montréal), fondée en 1642 par Paul de Chomedey de Maisonneuve est érigée
sur une île au pied du Mont Royal. Et c'est en cette même année que Jeanne Mance fonde
l'hôpital de Ville-Marie, premier Hôtel-Dieu. Bien que relevant de l'état laïc, elle est
toujours secondée par les Soeurs hospitalières de Saint-Joseph. En 1653, Sieur de
Maisonneuve invite Marguerite Bourgeoys à s'installer à Ville-Marie pour y devenir
institutrice. Elle fait construire en cette même année la chapelle
Notre-Dame-de-Bon-Secours (dans le Vieux-Montréal actuel) et fondera la congrégation
Notre-Dame en 1659.
Après les massacres des Jésuites, Charles le Moyne de Longueuil et Pierre Picoté de
Belestre entreprennent, à partir de 1648, une série d'expéditions diplomatiques en pays
iroquois, lesquelles mèneront à l'expédition menée par le gouverneur Daniel de Rémy de
Courcelles en 1666 et qui met définitivement fin à la menace iroquoise. Cependant, alors
que les attaques iroquoises et anglaises s'intensifient et deviennent de plus en plus
imminentes au cours de ces années, plusieurs Français se dévouent à la défense de la
colonie et s'élèvent au rang des héros de la Nouvelle-France. Le plus connu sera sans doute
Adam Dollard des Ormeaux, Sieur des Ormeaux et commandant de la garnison du Fort de
Ville-Marie, qui se rend en 1660, lors de la bataille de Long Sault[19] , avec une équipe de
jeunes soldats au Fort du Sault de la Chaudière sur la rivière des Outaouais, afin de
défendre la Nouvelle-France contre l'invasion iroquoise. Bien qu'il mourra au combat, il
sera néanmoins reconnu pour avoir repoussé l'invasion. Son nom est encore aujourd'hui
bien ancré dans l'imaginaire des francophones du Québec et de l'Ontario qui le célèbrent
chaque année avec un jour férié au mois de mai. Puis une jeune femme de 14 ans du nom
de Marie-Madeleine Jarret de Verchères défend, en 1692 pendant huit jours, le fort de
Verchères grâce à un mouvement de va-et-vient et des habits de soldats tout en faisant
croire aux assaillants que le fort est rempli d'hommes alors qu'un seul soldat y veille.
Entre 1654 et 1656, le coureur des bois Médard Chouart des Groseilliers élargit les limites
de la Nouvelle-France en explorant les territoires de ce qui est aujourd'hui le nord de
l'Ontario en plus de ceux du pourtour de la baie d'Hudson et devient un des premiers
Européens à atteindre le lac Supérieur. Il y retourne en 1659 avec Pierre-Esprit Radisson
afin d'y exploiter le commerce de la fourrure. Cependant, à leur retour en 1660, ils sont
réprimandés par le gouverneur Pierre de Voyer d'Argenson, vicomte de Mouzay pour
commerce illégal.
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Comme la très grande majorité des familles pionnières du Canada, lesquelles s’établissent
notamment à l’Île d’Orléans, Charles Aubert de La Chesnaye arrive en Nouvelle-France au
courant des années 1650. À partir de ce moment, il développera l'activité économique de la
colonie, notamment en devenant le premier homme d'affaires du Canada et ce, en créant
plusieurs commerces et en acquérant les droits de propriété de compagnies de traite de
fourrures, mais aussi en devenant l'un des plus grands seigneurs et propriétaires terriens
du Canada. En 1682, il créera la Compagnie de la Baie du Nord, laquelle obtiendra le
monopole du commerce de la fourrure dans la colonie de la Baie du Nord (Baie d'Hudson)
jusqu'en 1700[20] , année à laquelle elle sera dissoute et remplacée par la Compagnie de la
Colonie[21] .
Peu après les débuts de la construction de la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré en 1661,
Monseigneur François de Montmorency-Laval, gouverneur intérimaire de la
Nouvelle-France à deux occasions, devient le premier évêque de Québec en fondant le
Séminaire de Québec en 1663, à l'origine de la première université du Canada et la plus
ancienne université francophone en Amérique, l'Université Laval. Et c'est en 1672 que l'on
verra les débuts de la construction de la basilique Notre-Dame de Montréal grâce aux
prêtres de Saint-Sulpice. Bien que le diocèse de Québec n'est créé qu'en 1674, le vicariat
apostolique de la Nouvelle-France est créé en 1658 afin d'étudier le terrain pour
l'instauration officielle d'une administration catholique au Canada. L'Église catholique
jouera un rôle politique important où l'évêque de Québec sera responsable au sein du
gouvernement des domaines touchant à la foi religieuse, à l'éducation et à la santé jusqu'à
la révolution tranquille du Québec dans les années 1960. Au fil des siècles, le diocèse
prendra de plus en plus d'importance au point tel où il couvrira la totalité du territoire de la
Nouvelle-France au XVIIIe siècle. Bien qu'il sera par la suite divisé en d'autres diocèses, il
conservera son importance politique parmi tous les autres. En effet, il acquerra le titre
d'archidiocèse, de province ecclésiastique et finalement, de primatie de l'Église catholique
du Canada.
En 1665, Jean Talon, surnommé le bâtisseur, est nommé par Jean-Baptiste Colbert sous
commission du roi Louis XIV à titre de premier intendant de la Nouvelle-France. Lors de
son arrivée, le roi fait aussi venir des troupes militaires afin de défendre la colonie contre
les menaces iroquoises. C'est ainsi que le lieutenant-général Alexandre de Prouville,
marquis de Tracy, fait construire trois forts le long de la rivière Richelieu : le Fort Richelieu
à l'emplacement actuel de la ville de Sorel-Tracy, le Fort Sainte-Thérèse près de Carignan
et le Fort Saint-Jean près de la ville actuelle de Saint-Jean-sur-Richelieu. Toujours dans
l'esprit de sa mission de bâtir la colonie, Jean Talon propose en outre d'instaurer le Conseil
souverain au sein d'un gouvernement royal et de créer des cours de justice dans les villes
de Montréal, de Québec et de Trois-Rivières. En 1666, Jean Talon effectue le premier
recensement de la Nouvelle-France et, suite aux conclusions qui en sont tirées, il met en
place une série de mesures de compensation et d'imposition afin d'encourager la nuptialité
et la natalité. Il fait entre autres venir de France 800 femmes, communément appelées les «
Filles du Roy » parce que dotées par le roi, lesquelles sont accueillies par Marguerite
Bourgeoys. Tout au long de son intendance, il encourage la colonisation de la vallée du
Saint-Laurent, en y créant et en attribuant la grande partie des seigneuries de la
Nouvelle-France, tout comme les gouverneurs qui suivront. C'est ainsi qu'à partir de la fin
de la première moitié du XVIIe siècle et tout au long de la seconde moitié, l'on assistera au
début de la formation des régions actuelles du Québec avec l'arrivée des colons français et
le développement du commerce de la fourrure. Ainsi, avec la sédentarisation des nouveaux
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Les guerres
La compétition pour les territoires, les bases navales, la fourrure et la pêche devenant de
plus en plus féroce, maintes guerres éclatent impliquant les Français, les Hollandais, les
Britanniques et les tribus amérindiennes comme alliées. Ainsi, le XVIIIe siècle sera
caractérisé en grande partie par les guerres intercoloniales (nommées French and Indian
Wars en Nouvelle-Angleterre) qui apparaissent entre les Français, avec pour alliés les
Hurons et les Algonquins, et les Hollandais – au début – ainsi que les Britanniques par la
suite, lesquels ont pour alliée la confédération iroquoise, afin de définir le contrôle du
commerce de la fourrure, notamment dans la vallée de l'Ohio. Ces guerres intercoloniales
se perpétreront environ au même moment que les quatre guerres franco-britanniques en
Europe entre 1689 et 1763.
Dans le but de protéger la ville de Québec contre la Nouvelle-Angleterre, Louis de Buade,
comte de Frontenac et gouverneur de Nouvelle-France, fait construire la première enceinte
de la Citadelle de Québec en 1690. Au mois d’octobre de cette même année, le gouverneur
Frontenac rejette l’offre de reddition de la ville et réussit à repousser les Britanniques de
William Phips à la bataille de Québec. De plus en 1695, à l'emplacement actuel de Kingston
en Ontario, celui-ci reprend la construction du Fort Frontenac qui avait été détruit en 1688
par les Iroquois, alors que l'ancien fort avait été construit après négociations entre le
gouverneur Frontenac et une délégation iroquoise en 1673 afin d'étendre le commerce de
la fourrure dans les Pays d'en Haut et de protéger Ville-Marie contre les Anglais.
Les nations autochtones s'étant fait la guerre entre elles tout au long du XVIIe siècle pour
obtenir le privilège du commerce de la fourrure auprès des puissances européennes, la
Nouvelle-France signe finalement la Paix des Braves en 1701 entre ses alliés et la
confédération iroquoise, connue aussi sous le nom de Grande paix de Montréal, grâce au
gouverneur Louis-Hector de Callières. Celle-ci regroupe près d'une quarantaine de nations
autochtones et plusieurs milliers de délégués français et autochtones. Bien que des traités
de paix furent avancés auparavant par les différents gouverneurs auprès des Iroquois, ce
traité mettra définitivement fin aux guerres franco-iroquoises et de ce fait, aux guerres
entre les peuples autochtones mêmes qui avaient débuté avant même l'arrivée des
Européens en Amérique du Nord. Il marquera un tournant dans l'histoire dans les relations
entre Français et Amérindiens alliant ainsi les Français aux Iroquois en protection contre
les offensives britanniques.[26] [27] [28]
Par suite de la première guerre franco-britannique - la Guerre de la ligue d'Augsbourg, les
traités de Ryswick de 1697 élargissent les frontières de la Nouvelle-France, notamment
grâce à la reconnaissance par l'Espagne de la partie ouest de Saint-Domingue (Haïti)
comme étant possession française. De plus, ils mettent provisoirement fin à la guerre en
restituant à la France les établissements de la baie d’Hudson et une partie de l’Acadie[29] .
Puis, en cette même année, Pierre LeMoyne d'Iberville est choisi par la France pour
retourner découvrir l'embouchure du fleuve Mississippi et coloniser la Louisiane, laquelle
est convoitée par les Britanniques. Il y fonde le premier peuplement près de la baie de
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la vallée de l'Ohio. Lorsque la guerre de Sept Ans éclatera en 1756 entre la France et la
Grande-Bretagne en Europe, la guerre fera donc déjà rage en Amérique.
Ainsi, la guerre de la Conquête débute au mois de mai 1754 lorsque Coulon de Jumonville
est envoyé en mission de reconnaissance à savoir si le territoire français (dans l'État actuel
de Pennsylvanie) est en effet envahi par les Anglais et, le cas échéant, pour délivrer à ces
derniers une sommation de retrait au nom du roi Louis XV. Dans cette altercation qui sera
connue comme étant l’Affaire Jumonville et la cause directe du déclenchement de la guerre,
George Washington est accusé par les Français d’avoir ouvert le feu sur cet émissaire du
roi de France. Ce conflit a pour conséquence la bataille de Fort Necessity en juillet de cette
même année. Au cours de cette dernière, le commandant du Fort Duquesne (actuel
Pittsburgh), Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur, décrète l’ordonnance d’arrestation de
George Washington par un contingent de soldats commandé par Louis Coulon de Villiers, se
soldant ainsi par la première victoire française.
Puis, en 1755, les soldats britanniques dirigés par Robert Monckton ouvrent une offensive
et conduisent à la bataille de Fort Beauséjour dans la région du Beaubassin près du village
« Le Coude » en Acadie (site de la ville actuelle de Moncton). Cette dernière mènera à la
Déportation des Acadiens (surnommé le Grand Dérangement) par les Anglais, en cette
même année, à partir du village de Grand-Pré dans le bassin des Mines. Alors que la
résistance mènera des Acadiens à se réfugier au Canada, d'autres conflits continueront la
déportation dont la prise du Fort Gaspareaux et la bataille de Petitcoudiac en cette même
année ainsi que la bataille du Cran en juillet 1758. Cependant, le siège de Louisbourg
commença un mois avant cette dernière et mène la Grande-Bretagne à contraindre à la
reddition les Français de la forteresse de Louisbourg en juillet, laquelle deviendra un point
stratégique pour la prise de la ville de Québec.
Une série d’expéditions et de batailles se succéderont pour la prise de la vallée de l’Ohio,
au cours desquelles tant les Britanniques que les Français connaîtront victoires et défaites.
Parmi les batailles les plus décisives de la guerre de la Conquête sur ce territoire, l’on peut
nommer, entre autres, la bataille de la Monongahela, la bataille du Lac George, la bataille
de Fort Bull, la bataille de Fort Oswego, l’expédition Kittanning, la bataille de Fort William
Henry, la bataille de Fort Carillon, la bataille de Fort Frontenac, la bataille de Fort
Duquesne, la bataille de Fort Ligonier et la bataille de Fort Niagara (dernière bataille
majeure pour la possession de la vallée de l’Ohio).
Le 26 juin 1759, le siège de la ville de Québec débute
lorsque les Anglais posent pied à l’île d’Orléans. À la
première tentative de débarquement pour la prise de
Québec, les Anglais connaissent cependant une défaite
lors de la bataille de Beauport au mois de juillet 1759.
Au mois de septembre de la même année, les troupes
britanniques débarquent à l’Anse au Foulon, et des
soldats escaladent la falaise de Cap aux Diamants. La
bataille des Plaines d'Abraham devient l’une des Le Décès du Général Wolfe, peint par
batailles les plus déterminantes de la guerre de la Benjamin West, illustre le décès du
Conquête et mène à la prise définitive de la ville de général britannique Wolfe après sa
victoire à la Bataille des Plaines
Québec par le général James Wolfe sur Louis-Joseph de
d'Abraham en 1759.
Montcalm, marquis de Montcalm.
Canada 15
États-Unis. Malgré cette défaite, la ville de Montréal et les forts de la rivière Richelieu sont
cependant contraints à la reddition. Le Congrès continental, assemblée législative
commune des treize colonies de la Nouvelle-Angleterre, avait tenté à deux reprises de
recruter les Canadiens français, mais la majorité de ces derniers décidèrent de demeurer
neutres de l'avis du clergé catholique. Les forces révolutionnaires se retirent après le
conflit. Puis, lors de la Campagne de Saratoga en 1777, celles-ci reviennent et conduisent
une série de batailles pour la prise de contrôle de la baie d'Hudson, mais doivent reculer
lors de la défaite à la seconde bataille de Saratoga à l'automne de cette même année.
Bien que le mouvement de réforme ait fait relâche pendant la période de la Guerre
d'indépendance des États-Unis d'Amérique, il revient en force après la signature du traité
de Paris de 1783 qui met fin à la guerre. Ce mouvement de protestation est d'autant plus
amplifié lorsque près de 50000 loyalistes de l'Empire Uni immigrent dans les colonies de la
province de Québec, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve
afin de rester fidèles à la Couronne britannique. Un projet de constitution parlementaire
sera établi et mènera à l'établissement d'une assemblée législative en 1791.
D'autre part, les territoires conservés par l'Empire britannique en Amérique du Nord après
la guerre d'indépendance américaine, comprenant l'ensemble des Loyalistes s'y réfugiant,
seront dorénavant connus comme constituant l'Amérique du Nord britannique. La majeure
partie des Loyalistes s'installeront dans l'ouest de la province de Québec, le long du lac
Ontario et de l'archipel des Mille-Îles, fondant entre autres les villes actuelles de Belleville,
de Brockville et de Cornwall, tout en peuplant davantage le site de la ville de Kingston.
Cependant, plus à l'est, comme les Loyalistes ne sont guère les bienvenus en
Nouvelle-Écosse, la partie occidentale de celle-ci se détache afin de former une nouvelle
colonie, le Nouveau-Brunswick, qui les accueille en 1784. Les Loyalistes s'installeront
notamment sur les sites acadiens des villes actuelles de Fredericton et de Saint-Jean. En
outre, avec le début de la Conquête de l'Ouest et la cession des territoires du sud au pays
nouvellement formé des États-Unis d'Amérique par le Royaume-Uni, la province de Québec
est contrainte à réduire les limites de son territoire. Ainsi, elle perd la vallée de l’Ohio, et
les nouvelles frontières du sud sont définies par les barrières naturelles que sont les Grands
Lacs et la rivière Niagara.
De plus, le gouvernement des deux colonies est composé du Conseil exécutif du Bas-Canada
et du Conseil exécutif du Haut-Canada dont les conseillers sont nommés par le gouverneur
général au Bas-Canada et par le lieutenant-gouverneur au Haut-Canada. Cette situation
mènera donc la politique gouvernementale haut et bas-canadienne à une forme de
ploutocratie tout au long de l’existence des deux Canadas. De plus, dans les deux colonies,
le poste de secrétaire provincial (provincial secretary) est créé au sein de chacun des
Conseils exécutifs. Il est placé sous l'autorité du gouverneur général et du
lieutenant-gouverneur. Le secrétaire provincial de chaque colonie détiendra un rôle
similaire à celui de premier ministre avant l'émergence du gouvernement responsable en
1848 et sera notamment chargé des communications entre les gouvernements colonial et
impérial. La Clique du Château, nom donné au gouvernement bas-canadien, sera composée
des gens de l’élite anglophone montréalaise, dont les figures les plus proéminentes seront
sans doute John Molson et James McGill, afin de ne servir que les intérêts commerciaux et
autres d’un petit groupe de personne de la haute société anglaise. Alors qu’au
Haut-Canada, le Family Compact (Pacte de Famille) mènera une politique monarchiste et
ultra-conservatrice, dont le but sera d’établir le modèle britannique, de paralyser les
Canadiens français et d’abolir le catholicisme. L’évêque anglican John Strachan en sera la
figure la plus notable et verra son influence grandir après la Guerre de 1812.
Ainsi, deux décennies après la création des deux Canadas, le Canada joue un rôle
significatif lors de la Guerre de 1812 au cours de laquelle le Royaume-Uni tente vainement
de reconquérir le territoire des États-Unis. Il se démarque, entre autres, lors de la bataille
de Queenston Heights au débarquement américain sur la rivière Niagara, de la bataille de
York où la ville est acculée à la capitulation, de la bataille de la rivière Thames où les forces
britanniques tentent de freiner l'avance des Américains passés par Windsor, et de la
bataille de Châteauguay au cours de laquelle les Canadiens français sèment des embûches
aux Américains, lesquels tentent sans succès de prendre la ville de Montréal afin de couper
l'approvisionnement du Haut-Canada[32] ,[33] . La défense du Canada lui vaut d'importants
Canada 19
Cette commission mène aux 10 résolutions de Russell en 1837, lesquelles incarnent le refus
catégorique de Londres et le rejet de l'ensemble des demandes et permettent même au
Canada 20
Confédération (1867–1982)
Par suite de la Grande Coalition[47] lors de la Conférence de
Charlottetown[48] et de la Conférence de Québec[49] en 1864,
ainsi que de la Conférence de Londres[50] en 1866, les Pères de
la Confédération[51] entreprennent d'unifier les trois colonies —
le Canada-Uni, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick —
menant ainsi à la création du Dominion of Canada. L'Acte de
l'Amérique du Nord britannique[52] de 1867 crée ce dominion
sous le nom de Canada, avec quatre provinces distinctes :
l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la
Nouvelle-Écosse. Le but de cette organisation est de noyer le
Québec, très populeux et concentrant les francophones, dans un
Sir John A. Macdonald, groupe de petites provinces anglophones avec les mêmes
Père de la Confédération et pouvoirs, ainsi que de se protéger contre les idées
premier Premier Ministre expansionnistes des États-Unis après la Guerre civile américaine.
du Canada sous la
Bien que la formation de la Confédération entame une certaine
constitution de 1867
(1867–73 et 1878–91). forme de processus d’indépendance, le régime d’État demeure
monarchique. Cependant, cette monarchie devient
constitutionnelle et conserve un gouvernement responsable à régime parlementaire.
Par la suite, le Canada entreprend de prendre le contrôle des terres de la plaine entre la
Colombie-Britannique et l'Ontario en remontant jusqu'au Territoire du Nord-Ouest par la
Terre de Rupert. Le Canada intègre rapidement les territoires de l'ouest grâce à l'expansion
des provinces de l'Ontario et du Québec, de la colonie de la Colombie-Britannique et de la
grande plaine. Les Territoires du Nord-Ouest sont créés avec l'intégration du Territoire du
Nord-Ouest et de la Terre de Rupert en 1870.
La colonie de la rivière Rouge est fondée et deviendra plus tard la province bilingue du
Manitoba. Les peuples autochtones, incluant les Métis (descendants d'Amérindiens et de
Français et d'Écossais), vivaient dans une structure politique qui leur était propre. Par
conséquent, lorsque l’armée britannique arrive pour prendre possession des terres,
certaines tensions dégénèrent en conflits ouverts, voire à la guerre. Ainsi, une crise
politique majeure est déclenchée entre les Britanniques et le peuple métis de la Plaine, ce
dernier désirant conserver son autorité et son autonomie sur son territoire. Le
gouvernement provisoire a négocié avec le gouvernement canadien, ce qui mène à la
création de la province du Manitoba et à son entrée au sein de la Confédération en juillet
1870. Les soldats canadiens, dont plusieurs étaient des Orangistes, ont abusé la population
métisse. Plusieurs Métis sont partis vers l'ouest. Louis Riel, le président du gouvernement
Canada 25
provisoire, a été obligé de s'exiler au Montana à cause d'une prime placée par le
gouvernement ontarien.
La colonie de la Colombie-Britannique — laquelle inclut celle de l'Île de Vancouver depuis
1866 — ainsi que la colonie de l'Île-du-Prince-Édouard rejoignent la Confédération
respectivement en 1871 et en 1873. De plus, dans un but d'unification et afin d'étendre
l'Union en soutenant l'autorité canadienne sur les provinces de l'Ouest, le gouvernement
fait construire trois chemins de fer transcontinentaux — plus particulièrement le Chemin de
fer Canadien Pacifique — en employant les immigrants chinois (devenus aujourd’hui les
Sino-Canadiens) comme esclaves. Cependant, la construction du chemin de fer mène au
Scandale du Pacifique en 1873 au cours duquel le premier ministre John Alexander
MacDonald est aux prises avec des accusations de corruption.
Le gouvernement encourage les immigrants européens à développer les Prairies
canadiennes et, à cette fin, il adopte la Loi des terres du dominion et établit la célèbre
Police montée du Nord-Ouest (aujourd'hui la Gendarmerie royale du Canada). Alors que de
plus en plus d'immigrants du Royaume-Uni se rendent dans la plaine à bord du train
transcontinental et que la population de la région s'accroît, certaines des plus grandes
villes connues aujourd'hui poussent comme des champignons au courant de la décennie
1880, dont Regina, Saskatoon, Calgary, Vancouver et Whitehorse, accompagnant ainsi les
villes d'Edmonton et de Victoria fondées respectivement en 1795 et 1843 par la Compagnie
de la Baie d'Hudson, ainsi que les villes de Sault-Sainte-Marie et de Thunder Bay (fondées
au XVIIe siècle respectivement par les pères jésuites et les coureurs des bois français). En
1883, la ville de Sudbury (la ville la plus francisée de l'Ontario) sera quant à elle fondée
suite à la découverte de mines de cuivre et de nickel dans la région, alors que sept ans
auparavant, la ville de Thetford Mines fut fondée après la découverte de mines d'amiante
dans ses régions avoisinantes. De plus, à la fin du XIXe siècle, des régions des Territoires du
Nord-Ouest, dont certaines englobent ces villes, se feront accorder un nouveau statut,
formant ainsi le Territoire du Yukon lors de la ruée vers l'or dans la région du Klondike en
1897, ainsi que les provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan en 1905.
Le Canada a une longue histoire de violence motivée par la haine envers les minorités
[53]
raciales ou ethniques . Dans cette motivation, les institutions politiques, la presse locale,
les dirigeants reconnus et les particuliers canadiens-anglais perpétreront une première
émeute anti-chinois en 1887 à Granville (Vancouver), alors qu'une deuxième émeute de la
même sorte prendra place en 1907 et sera en plus dirigée vers les immigrants originaires
du Japon. Des agressions similaires se produiront jusque dans les années 1970, notamment
lors de la deuxième guerre mondiale où des membres de la communauté allemande et
japonaise seront arbitrairement internés dans l'inspiration de l'antisémitisme nazi. De plus,
l'on parlera du mouvement skinhead qui deviendra une menace pour le tissu multiculturel
du Canada, notamment lors de l'émeute de Toronto en 1992. Mais c'est en juin 2006 que le
gouvernement canadien présentera des excuses officielles et des dédommagements à la
communauté sino-canadienne pour la « taxe d'entrée imposée aux immigrants chinois »
avec la loi de l'immigration chinoise de 1923[54] .
Lorsque la rébellion de la rivière Rouge prit fin, plusieurs Métis se déplacèrent vers l'ouest,
afin de conserver leur indépendance. Ils fondèrent la colonie de Batoche sur les rives de la
rivière Saskatchewan-sud au nord du site de la ville actuelle de Saskatoon[55] . Toutefois,
avec l'arrivée des immigrants britanniques qui prirent possession des terres des Prairies
dans les années 1880 et avec l'imposition du régime cadastral anglais de division des terres
Canada 26
Le Canada autonome
En 1919, le Canada rejoint la Société des Nations de son propre chef et, en 1931, le Statut
de Westminster confirme que dorénavant aucune loi du Parlement britannique ne s'étend à
l'intérieur des frontières du Canada sans son consentement. Au même moment, la Grande
Dépression de 1929 affecte les Canadiens de toutes les classes sociales; la popularité
croissante du Parti social démocratique (PSD) en Alberta et en Saskatchewan débouche sur
Canada 28
un état-providence tel qu'initié par Tommy Douglas ou plus tard Jean Lesage dans les
années 1960 au Québec. Il devient ainsi l'ancêtre du Nouveau Parti démocratique actuel et
prône des politiques plus socialistes et populistes. Après avoir soutenu l'apaisement avec
l'Allemagne à la fin des années 1930, le premier ministre libéral William Lyon Mackenzie
King obtient l'approbation du Parlement pour l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale en
1939, mobilisant ainsi les militaires avant l'invasion de l'Allemagne en Pologne. Au début de
la guerre, on avait promis au Québec que la participation à cette guerre serait volontaire.
Lors de la déclaration de la conscription, Camillien Houde, alors maire de Montréal, est mis
en prison suite à son opposition officielle (voir Crise de la conscription (1944)). Autre sujet
de discorde, selon la Constitution canadienne, seules les provinces ont le droit de taxation
et d'imposition. Or pour faire face à l'effort de guerre, le gouvernement fédéral capte tous
les pouvoirs fiscaux en promettant de les rendre à la fin de la guerre. Cette promesse n'est
jamais respectée, mis à part au Québec qui retrouve la moitié de son droit d'imposition.
Aucune autre province canadienne n'a jusqu'à présent retrouvé ce droit.
L'économie canadienne connaît une forte effervescence pendant la guerre en grande partie
grâce à l'énorme production de matériel militaire pour le compte du Canada, de la
Grande-Bretagne, de la Chine et de l'Union soviétique. Le Canada termine la guerre avec
l'une des plus grandes armées du monde. L'économie canadienne connaît des heures de
gloire et ne cesse de progresser. Au même moment, le Canada modernise son système
social qui devient une référence mondiale dans plusieurs domaines, dont la santé.
En 1949, le Dominion de Terre-neuve, anciennement indépendant, rejoint la Confédération
en tant que dixième province du Canada. Avec l'abolition de l'Empire britannique, tous les
liens impériaux sont rompus et le Canada obtient de fait son indépendance, bien que sa
constitution reste à Londres.
Jusqu'au centenaire du Canada en 1967, une immigration massive d'après-guerre provenant
des divers États ravagés en Europe change la courbe de la démographie du pays. En outre,
tout au long de la guerre du Viêt Nam, des milliers de dissidents américains s'installent aux
quatre coins du pays. L'accroissement de l'immigration — combiné au baby boom, une force
économique équivalente à celle des États-Unis dans les années 1960 et la réaction à la
révolution tranquille au Québec — favorise l'émergence d'un nouveau type de nationalisme
canadien. Les années 1960 sont aussi l'occasion pour les Québécois de se politiser du fait
de leur non-représentation dans les postes stratégiques et économiques. C'est pendant
cette période que le mouvement indépendantiste qui conduit à la fondation du Parti
québécois et à sa prise de pouvoir en 1976, prend son essor. À la fin des années 1960, la
Commission Laurendeau-Dunton obtient le mandat de faire enquête et rapport sur l'état du
bilinguisme et du biculturalisme au Canada[64] . La Loi sur les langues officielles y donne
suite lorsqu'elle est adoptée en 1969 par le Parlement. Celle-ci proclame l'anglais et le
français comme étant les langues officielles du Canada. Celles-ci sont à égalité devant la loi
et toute personne a le droit de recevoir les services de l'administration publique fédérale
ainsi que de ses sociétés d'État dans l'une ou l'autre langue. Le Commissariat aux langues
officielles sera l'organe responsable de l'application de la loi et de la promotion des deux
langues.
Au cours de la décennie 1970 et sous le commandement du premier ministre Pierre Elliott
Trudeau, on assiste à une importante série d'actes illégaux et de scandales entourant la
Gendarmerie royale du Canada ayant pour but de contrer le mouvement souverainiste[65]
,[66]
. Mais c'est en 1977 que la Commission MacDonald est mise sur pied avec le mandat
Canada 29
d'enquêter sur les activités de la Gendarmerie royale du Canada. Cette dernière donne
suite à la Commission Mackenzie de 1969, laquelle avait pour but d'instaurer un contrôle
du service de sécurité de la GRC. Suivant les recommandations du rapport de la
Commission MacDonald, le Service canadien du renseignement de sécurité sera constitué
[67]
en 1984 de par une loi du Parlement . Ainsi, le contrôle des services secrets en sera
d'autant plus accru et cette nouvelle organisation sera complètement indépendante de la
GRC[68] .
Le référendum sur la souveraineté-association du Québec a lieu au printemps de l'année
1980. Le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, promet de modifier la
Constitution du Canada lors de la campagne référendaire à la condition que les Québécois
votent en majorité contre la sécession du Québec.
relatif à la sécession du Québec »[70] à la Cour suprême du Canada en 1998. Cette loi a
principalement pour but de définir les bases de reconnaissance de la souveraineté d'une
province par le Canada advenant une victoire référendaire future pour son indépendance,
notamment en déterminant si la question permettrait à la population de la province de
déclarer clairement si elle veut ou non que celle-ci cesse de faire partie du Canada et
devienne un État indépendant[71] . Cette loi sera cependant jugée inadéquate par les
députés de l'Assemblée nationale du Québec, toutes tendances politiques confondues. En
effet, ceux-ci créent un contrepoids en cette même année en votant à l'unanimité la « loi sur
l’exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple du Québec et de l’État du
Québec », laquelle édicte que le peuple québécois détermine seul (...) les modalités de
l'exercice de son droit de choisir le régime politique et le statut juridique du Québec[72]
selon une majorité référendaire.
mise sur pied en 2004 avec le mandat de faire la lumière sur les agissements du
gouvernement fédéral et des proches collaborateurs du cabinet en la matière[82] .
D'autre part, le mouvement souverainiste québécois défend continuellement sa position
affirmant que la culture canadienne-française n'est pas considérée à sa juste valeur en
politique canadienne étant donné une majorité nettement plus grande de Canadiens
anglais, et étant donné les évènements historiques. Dans le but de faire front commun et de
défendre les intérêts du Québec sur les sujets tombant sous la compétence législative
fédérale et ce, en travaillant de concert avec son homologue provincial - le Bloc québécois
est fondé en 1991 par l'ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard. Ce nouveau
parti souverainiste fait son entrée à la Chambre des Communes en 1993 en tant
qu'opposition officielle, et depuis lors, ce dernier a toujours récolté plus de la majorité des
sièges alloués au Québec. Principalement, c'est un parti qui se dit social-démocrate et qui
prône le droit à l'autodétermination des peuples tel que déclaré par le président américain
Woodrow Wilson, après la Première Guerre mondiale, dans le respect de la décolonisation
et qui est reconnu dans le droit international de l'Organisation des Nations unies.
De plus, la discorde entre Canadiens anglais et Québécois entraîne la province du Québec à
ne déléguer pratiquement aucune de ses compétences législatives à des organismes de
collaboration interprovinciale, tendant ainsi à créer une société totalement distincte et se
dissociant ainsi de la plupart des accords interprovinciaux et fédéraux qui pourraient
compromettre le droit du Québec de faire valoir la culture et le savoir-faire
canadiens-français au sein de groupes politiques où les décisions sont prises à la majorité
des voix. D'autre part, dans un but de promotion des affaires canadiennes-françaises, le
Québec a su prendre avantage de sa position géopolitique particulière où il est le seul état
majoritairement de langue française en Amérique du Nord, contrairement aux
francophones des autres provinces et des États-Unis qui sont souvent noyés et assimilés à
la masse d'expression anglaise et pour qui un territoire les circonscrivant est souvent
quasiment indéfinissable. De la même façon qu'un pays indépendant, il n'est pas rare de
voir des politiciens québécois se porter à la défense des minorités francophones des autres
provinces[83] et territoires. Le gouvernement du Québec s'engage même dans des accords
extraterritoriaux, voire internationaux, en se donnant pour mission la promotion et
l'accroissement des échanges entre personnes de langue française. Ainsi, on peut assister,
par exemple, à des ententes conclues avec la Société nationale de l'Acadie, avec les
gouvernements des provinces à l'ouest du Québec en matière d'affaires francophones, et
même avec les communautés francophones des États-Unis telles que celles des États de la
Louisiane et du Maine.
Depuis quelques années, différentes scissions sont apparues au sein du mouvement
souverainiste sur la question nationale. Cependant, la souveraineté demeure le but ultime
de toutes les divisions. Non seulement de nouveaux partis politiques ont été fondés tels que
Québec solidaire, mais des organisations telles que le Conseil de la souveraineté du
Québec, les Jeunes Patriotes du Québec et le Réseau de Résistance du Québécois ont été
formées afin de regrouper les militants, de promouvoir l'indépendance et d'agir, non pas
contre, mais indépendamment de l'aile parlementaire. Ces organisations viennent donc
s'ajouter aux Sociétés Saint-Jean-Baptiste ainsi qu'à leur fédération, le Mouvement national
des Québécoises et des Québécois, fondés respectivement en 1834 et en 1947.
Dans l'optique de l'avancement continuel vers la souveraineté, certains acteurs du
mouvement ont, depuis peu, avancé l'idée de la gouvernance souverainiste pour contrer les
Canada 33
La spécificité canadienne
Depuis la fin du XIXe siècle, les Amérindiens sont parqués et laissés à eux-mêmes par le
gouvernement fédéral dans des réserves où ils jouissent d'une certaine forme d'autonomie,
cette dernière étant toujours sous le contrôle du pouvoir fédéral. Ces réserves n'offrent
pratiquement aucun service public et sont empreintes d'une marginalisation des peuples
autochtones. En conséquence de cette situation et de plusieurs traités souvent signés sous
l'influence de la contrainte de l'armée britannique, divers heurts surviennent encore
aujourd'hui quant aux revendications territoriales et au respect de la place des peuples
autochtones au sein du Canada. Ces disputes gouvernementales avec les peuples
autochtones dégénèrent quelquefois en conflits ouverts, notamment lors de la Crise d'Oka
en 1990, de la Crise d'Ipperwash en 1995, plus récemment de la Crise de Kanesatake de
2004 à 2005 et de la Crise de Caledonia en 2006. La reconnaissance des droits ancestraux
(ou issus de traités) quant aux revendications territoriales a été confirmée dans la loi
constitutionnelle de 1982. De plus, depuis les années 1990, le Canada assiste à une
importante crise de la contrebande des produits du tabac, en plus d'un important trafic
d'armes à feu et de stupéfiants transitant notamment par la réserve d'Akwesasne, laquelle
chevauche la frontière canado-américaine. Alors que ces sujets s'avèrent être très sensibles
pour les politiciens, les gouvernements ont souvent été accusés de laxisme dans les médias
et la population[85] .
L'intégration économique avec les États-Unis se renforce après 1940. L'Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA) de 1994 est un moment culminant dans l'élaboration
d'une intégration économique entre les deux pays. Toutefois, le conflit du bois d'œuvre
demeure un enjeu politique et commercial depuis la fin des années 1980. De plus,
l'économie canadienne est en croissance continue grâce aux secteurs de l'immobilier et des
ressources minières et naturelles ainsi qu'aux réserves de pétrole dans les sables
bitumineux de l'Athabasca, bien qu'elle fut affectée à la baisse par la crise économique
asiatique de 1997-1998, par les attentats terroristes de 2001 aux États-Unis et par la perte
de valeurs des titres technologiques en 2002. Le Canada a été le pays hôte du Sommet des
Amériques en 2001, lequel s'est tenu dans la ville de Québec, afin de pourvoir aux
dispositions d'une éventuelle Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA).
Canada 34
D'autre part, depuis les années 1980, les Canadiens se préoccupent de leur autonomie
culturelle puisque les compagnies, la télévision et les films américains sont omniprésents.
Cependant, faisant contraste avec le reste de l'Amérique du Nord, certaines provinces du
Canada s'alignent vers un système universel de soins de santé. De plus, la Charte
canadienne des droits et libertés contraint les tribunaux à la conservation du
multiculturalisme dans leurs jugements.
Le Canada participe à la guerre du Golfe de 1990-1991 ainsi qu'aux missions de paix de
l'Organisation des Nations Unies en Ex-Yougoslavie et au Rwanda dans les années 1990.
Depuis 2001, le Canada participe activement à la guerre d'Afghanistan au sein de la
coalition occidentale formée à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001
perpétrés par une faction islamique talibane aux États-Unis. De ce fait, le Canada entre
officiellement dans la guerre contre le terrorisme en tant qu'allié des États-Unis, mais se
restreindra à la campagne militaire menée en Afghanistan.
Depuis la ratification du Protocole de Kyoto par le Canada en 2002 dans le respect de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques[86] , des opposants,
tels que le gouvernement actuel du Canada, essaient de retirer le pays de l'entente,
considérant les objectifs trop idéalistes et inatteignables[87] ,[88] . À l'inverse, le
gouvernement actuel tente de s'aligner avec la Coopération économique pour
l'Asie-Pacifique (APEC) donnant ainsi préséance au Partenariat Asie-Pacifique conclu par
les membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN)[89] ,[90] .
Dans un autre ordre d'idées, un phénomène populaire invite plusieurs Canadiens à leur
migration dans les États du sud des États-Unis tels que l'Arizona et la Floride, dans les pays
des Caraïbes et de l'Océanie ainsi que sur l'île de Vancouver où les hivers sont
généralement plus doux. Ce phénomène s'étend à toute catégorie d'âge sans restriction
bien qu'il soit présent notamment auprès des personnes retraitées. Ces gens que l'on
nomme les Snowbirds y passent l'hiver, généralement six mois, et reviennent au Canada en
été afin de conserver leur statut légal de résidence. La présence canadienne étant d'autant
plus remarquée avec les Québécois en Floride que des institutions financières québécoises
s'y sont installées en plus de journaux du Québec qui sont livrés chaque matin dans
certaines régions « québécoises » de la Floride, comme à Hallandale Beach, Pompano
Beach, Lauderhill, Fort Lauderdale, Fort Myers et Key West. Depuis la première moitié du
XXe siècle, des relations économiques et de développement d'affaires se sont développées
et sont maintenant présentes à l'année longue. On y retrouve en plus plusieurs centaines de
milliers de propriétés québécoises. De plus, une forte présence de Québécois peut être
remarquée dans le Maine, à Old Orchard Beach et à Ogunquit, lors des vacances d'été.
Canada 35
Parlement et gouvernement
Régime d'État
Le Canada est une monarchie constitutionnelle qui
reconnaît la reine Élisabeth II comme reine du Canada
depuis son couronnement le 6 février 1952. En sa
qualité de représentante de la reine, chef de l'État, Son
Excellence la très honorable Michaëlle Jean,
gouverneur général depuis septembre 2005 et à ce titre
Commandante en chef des Forces canadiennes, assume
les prérogatives royales lorsque la reine ne se trouve
pas au Canada. Le gouverneur général est nommé par Édifice du Centre, Colline du
la reine sur conseil du Premier ministre. Rideau Hall est Parlement, Ottawa.
De plus, le Canada est un régime parlementaire fédéral avec une tradition démocratique
héritée de la démocratie anglaise du XVIe siècle. Le pouvoir législatif est constitué du
Parlement, lequel comprend la reine (en son absence le gouverneur général du Canada), le
Sénat et la Chambre des communes[91] . La représentation du pouvoir législatif se fait par
la Colline du Parlement, là où se situent tous les édifices parlementaires.
Le pouvoir exécutif est quant à lui constitué du Conseil privé, chargé de conseiller le
gouverneur général en conseil dans sa prise de décisions. Les conseillers privés sont
nommés par le gouverneur général en conseil, et parmi lesquels des conseillers sont
assermentées pour former le cabinet ministériel, dirigé par le Premier ministre. Les
membres du Cabinet sont les seuls conseillers privés autorisés à agir officiellement par
décrets au nom du gouverneur général en conseil et ont la responsabilité d'un ministère.
Bien que le gouverneur général conserve certaines prérogatives royales, ses devoirs et
obligations sont définies par la Constitution du Canada, laquelle consiste en une série de
lois constitutionnelles enchevêtrées, celles-ci étant composées de textes écrits et de
traditions et conventions non-écrites. La Constitution inclut la Charte canadienne des droits
et libertés garantissant aux Canadiens les droits et libertés qui y sont énoncés, et qui ne
peuvent être enfreints par aucun niveau de gouvernement au Canada. « Ils ne peuvent être
restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la
justification puisse se démontrer dans le cadre d'une société libre et démocratique »
(Extrait du premier article de la Charte). En outre, une disposition de dérogation octroie au
Parlement fédéral ainsi qu'aux législatures provinciales le pouvoir de légiférer en tout
temps, et dans la mesure convenue par les législateurs, en outrepassant temporairement
certaines dispositions de la Charte – dans les libertés fondamentales, les garanties
juridiques ou les droits à l'égalité – pour une période de cinq ans renouvelable.
Le poste de Premier ministre, chef du gouvernement du Canada, revient de facto au chef du
parti politique dont la représentation à la Chambre des Communes est la plus grande, ce
qui peut mener à des situations où le parti du gouvernement peut être majoritaire comme
Canada 36
minoritaire. Le Premier ministre choisit ensuite les membres du conseil des ministres. Les
nominations ministérielles sont effectuées par le gouverneur général en conseil sur les
recommandations du Premier ministre, ces dernières étant habituellement de facto
respectées bien qu'elles peuvent de jure être rejetées. Les membres du Cabinet
proviennent généralement du parti politique du Premier ministre, et fort majoritairement
des députés de la Chambre des communes, bien que certains puissent aussi provenir du
Sénat, ou même dans de rares cas, ne faire partie d'aucune Chambre du Parlement. Bien
qu'il n'y ait aucun texte écrit à cet effet, et comme la tradition dicte au gouverneur général
de nommer au poste de Premier ministre le chef de la majorité politique élue à la Chambre
des communes, et aux postes de conseillers privés et de ministres les gens dont il approuve
la nomination, certains juristes soutiennent que de nos jours, cette disposition unit
constitutionnellement le gouverneur général.
Fonctionnement du Parlement
À l'issu de l'élection fédérale canadienne de 2008 qui s'est déroulée le 14 octobre 2008, les
quatre partis politiques du Canada siégeant actuellement au Parlement sont, en ordre
décroissant de représentation à la Chambre des communes : le Parti Conservateur du
Canada (PCC), le Parti Libéral du Canada (PLC), le Bloc québécois (BQ) et le Nouveau Parti
démocratique du Canada (NPD), et ce, sans compter les députés indépendants André
Arthur et Bill Casey dans les circonscriptions électorales de Portneuf--Jacques-Cartier et
Cumberland-Colchester-Musquodoboit Valley. Bien que plusieurs autres partis ne soient
Canada 37
pas représentés au Parlement, la liste des partis historiques avec représentation est
substantielle (voir Partis politiques canadiens).
Le président de la Chambre des communes est responsable de la direction des affaires
parlementaires de la Chambre. Il veille au bon déroulement de la Chambre, à
l'interprétation impartiale des règles et à la défense des droits et privilèges de tous les
députés. Siégeant au centre de la Chambre avec des greffiers adjoints, sous-greffiers et
légistes, le Greffier de la Chambre des communes relève du président et, a pour tâches de
conseiller de façon impartiale le Président et les députés sur l'interprétation des règles, des
usages et de la jurisprudence parlementaires. Il est aussi responsable de l'enregistrement
des décisions et des débats de la Chambre dans le Hansard et de faire parvenir les
publications à la Gazette officielle. Le sergent d'armes assiste quant à lui le greffier de la
Chambre des communes dans son rôle de chef de la cité parlementaire, notamment dans les
fonctions protocolaires telles que le cérémonial de la masse au début et à la fin de chaque
séance, dans la sécurité et l'entretien des édifices parlementaires.
Le Sénat fonctionne sensiblement de la même façon que la Chambre des communes.
Cependant, comme c'est la Chambre haute du Parlement, la représentation de l'autorité est
plus présente. À titre de membre du service interne de la maison royale, l'huissier du bâton
noir agit en tant que serviteur personnel de la Reine et sert de messager parlementaire afin
de convoquer les députés au discours du Trône et à la cérémonie de la sanction royale. Il
est responsable des détails protocolaires, logistiques et administratifs entourant tous les
événements d'envergure nationale, tels que l'ouverture des législatures, l'investiture du
gouverneur général, les funérailles nationales et la réception des dignitaires et officiels
étrangers par le gouverneur général.
Dans l'exercice de leurs tâches, les parlementaires sont assistés par la Bibliothèque du
Parlement, laquelle offre des services objectifs d'information juridique, budgétaire et
d'estimation de coûts.
En matière de responsabilité ministérielle, les membres du Cabinet doivent rendre compte
des activités de leur ministère lors d'une période de questions et de réponses orales à
chaque jour de travail de la Chambre des communes. Ainsi, une période de la journée est
allouée où tous les membres du gouvernement, dans la mesure du possible, siègent en
Chambre afin de répondre aux questions de l'Opposition officielle et des autres partis
d'opposition.
Une période similaire existe au Sénat où les membres de l'Opposition interrogent le leader
parlementaire du gouvernement au Sénat.
Canada 38
Justice du Canada annonça que le Conseil privé n'avait pas à se réunir puisque le mariage
ne résulterait pas en une descendance et donc, n'affecterait pas l'ordre de succession pour
la Couronne du Canada. Selon David Brown, dirigeant au Bureau du Conseil privé en 1981,
si le Conseil privé avait rejeté le mariage de 1981, il y aurait eu division dans la lignée
royale ainsi qu'avec les autres pays membres du Commonwealth. Par conséquent, aucun
descendant du Prince de Galles n'aurait été reconnu comme légitime successeur au Trône.
Cette situation aurait amené le Canada à créer sa propre monarchie ou à changer son
régime d'État pour celui d'une république[94] .
Le gouvernement est composé du cabinet ministériel, organe exécutif du Conseil privé et
lequel est dirigé par le Premier ministre. Dans ces tâches, ce dernier est soutenu par le
Bureau du Conseil privé. À sa tête se trouve le greffier du Conseil privé, le plus haut
fonctionnaire apolitique du gouvernement du Canada. En tant que secrétaire du Cabinet, le
greffier du Conseil privé joue un rôle central dans la gestion de l'État et a pour tâches de
conseiller de façon impartiale et seconder le Premier ministre et le Cabinet, et diriger la
fonction publique.
Le gouvernement du Canada est en plus assisté par le Conseil du Trésor, comité du Cabinet
composé du président du Conseil du Trésor et de ministres. Le Conseil du Trésor est chargé
de l'imputabilité et de l'éthique, de la gestion des finances, du personnel et de
l'administration, de la fonction de contrôle ainsi que de l'approbation des règlements et de
la plupart des décrets en conseil[95] . Ainsi, tout comme le Bureau du Conseil privé, le
Conseil du Trésor joue un rôle central dans la gestion de l'État, mais constitue un organe
politique dont les membres sont élus contrairement à ce dernier. Le Conseil du Trésor est
donc directement imputable au Parlement.
Bien que chaque ministère soit responsable de son portefeuille respectif, trois ministères
jouent un rôle central dans la gestion des finances publiques de l'État et supporte ainsi les
travaux du Conseil du Trésor et des autres ministères. Ainsi, le ministère des Finances est
responsable de toutes les questions en matière de finances publiques qui ne sont pas
attribuées de droit au Conseil du Trésor, tel l'établissement du budget fédéral et de la
politique économique et financière du pays. L'Agence du Revenu du Canada est quant à elle
responsable du contrôle d'application de la législation fiscale. Alors que le ministère des
Travaux publics et des Services gouvernementaux est un organisme de services communs
destinés à aider les ministères à réaliser leurs programmes. Le ministre de ce dernier
ministère est par tradition le Receveur général du Canada et donc, responsable de
l'émission et de la réception de tous les paiements faits et reçus par le gouvernement et,
responsable de la préparation et de la publication des comptes publics.
D'autres organismes existent dans la gestion centrale et le contrôle de l'État, mais ceux-ci
relèvent directement du Parlement et sont donc indépendants du gouvernement. Tel est le
cas du Bureau du commissaire à l'éthique, du Bureau du vérificateur général et du
Commissariat aux langues officielles.
Législatures provinciales
Chaque province est un État à part entière avec un régime également parlementaire. Le
régime est constitué du pouvoir exécutif, le cabinet ministériel dirigé par le premier
ministre provincial, et d'une chambre législative les Assemblées législatives des provinces
et territoires du Canada. Un lieutenant-gouverneur agit en tant que représentant de la
Reine au niveau provincial et possède les pouvoirs de chef d'État au niveau de la province.
Canada 40
Fonctionnement de la fédération
La Constitution garantit un partage des compétences législatives entre le Parlement et les
législatures provinciales. Chacun des paliers possède l'autorité suprême sur leurs
compétences respectives bien que les deux aient une compétence égale dans les matières
sur l'immigration et l'agriculture. Afin de faire respecter ce partage des juridictions,
plusieurs débats se traduisent souvent en Cour suprême. Au cours des années, il s'est
cependant avéré que les provinces possèdent significativement plus de pouvoirs que le
gouvernement fédéral au point où les provinces ont le pouvoir d'influencer indirectement
l'impact de certaines compétences fédérales à l'intérieur des limites de leur territoire. Tel
est le cas en matière de règlementation du trafic et du commerce (compétence fédérale) et
d'octroi de permis d'exercice et de pratique commerciale (compétence provinciale) ou
d'élaboration contractuelle (compétence provinciale). Ainsi, dans cet exemple, les principes
du libre-marché promus par les gouvernements fédéraux peuvent être annihilés par des
politiques provinciales.
Le ministère des Affaires intergouvernementales est un organisme du Bureau du Conseil
privé et, est responsable des affaires parlementaires touchant les relations
fédérales-provinciales-territoriales telles que le fédéralisme fiscal, l'évolution de la
fédération et l'unité canadienne.
Dans un but de développement de la fédération, les provinces, avec la participation des
territoires, ont créé le Conseil de la fédération en 2003. Bien que cette organisation n'ait
pas été institutionnalisée, elle permet aux provinces et territoires de consolider leurs forces
et de travailler en collaboration sur tous sujets tombant dans leur juridiction législative en
favorisant entre autre les échanges interprovinciaux. De plus, elle permet aux provinces et
territoires de faire front commun lorsque vient le temps de négocier avec le gouvernement
fédéral, notamment en matière de péréquation et de développement de projets nécessitant
la coopération du gouvernement fédéral.
Canada 41
Tribunaux
La judicature du Canada est définie dans la Loi
constitutionnelle de 1867. Elle joue un rôle important
dans l'interprétation des lois, et possède le pouvoir
d'invalider les lois qui transgressent la Constitution.
Tous les tribunaux provinciaux et fédéraux sont
organisés en une seule pyramide à quatre niveaux. La
Cour suprême du Canada, constituée en 1875, est la
plus haute instance judiciaire du pays, et en La Cour suprême du Canada à Ottawa,
à l'ouest de la Colline du Parlement.
l'occurrence, une cour de dernier ressort nationale. «
Elle a (...) compétence sur des litiges relevant de tous
les domaines du droit »[96] , chapeautant la Cour d'appel fédérale ainsi que toutes les cours
d'appel provinciales. Sous ces tribunaux viennent la Cour fédérale, la Cour canadienne de
l'impôt ainsi que les cours supérieures de compétence générale des provinces et des
territoires. Puis au bas de la pyramide viennent les cours typiquement décrites comme des
cours provinciales. « Bien que ne faisant pas officiellement partie du système judiciaire
canadien, du fait qu'ils ne sont pas officiellement des «cours de justice», les tribunaux
administratifs sont partie intégrante du système créé au Canada par le gouvernement pour
résoudre les litiges »[96] , entre autre en matière de relations de travail.
Droit positif
Droit constitutionnel
Le fondement légal du Canada repose dans la Constitution du Canada. Celle-ci est
composée de textes écrits, de traditions et de conventions non écrites dont les origines
proviennent du droit anglais, et dont la pertinence au sein du droit canadien est de nos
jours confirmée par la jurisprudence grâce au premier paragraphe du préambule de la loi
constitutionnelle de 1867 :
Considérant que les provinces du Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick
ont exprimé le désir de contracter une Union Fédérale pour ne former qu'une seule et
même Puissance (Dominion) sous la couronne du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et
d'Irlande, avec une constitution reposant sur les mêmes principes que celle du
Canada 42
Royaume-Uni[99] .
Cependant, la Proclamation royale de 1763 est le point de départ du droit canadien pour
tous sujets en litige, tels que les conflits frontaliers des provinces. Par suite de la cession du
territoire par la France, la proclamation a imposé au Canada toutes lois en vigueur en 1763
au Royaume-Uni et a amené avec elle tous les droits détenus par les Anglais dans l'Empire
britannique. Encore aujourd'hui, plusieurs lois ou traditions britanniques en vigueur en
1763 font partie intégrante du contexte légal canadien. Par exemple, plusieurs institutions
politiques existantes de nos jours, telles que les Assemblées législatives, trouvent leur
source dans des traditions en vigueur au XVIIIe siècle au Royaume-Uni et dans l'ensemble
de l'Empire britannique. Ces lois et traditions britanniques n'ont, pour la plupart, de
représentation écrite dans le droit canadien que la jurisprudence des tribunaux. De plus, la
Magna Carta de 1215 et la Déclaration des droits (Bill of Rights) de 1689 octroient certains
droits fondamentaux aux Canadiens, dont la liberté d'expression, la liberté de presse, le
droit de vote et le principe de l'Habeas Corpus. Les droits de tout homme et femme
canadien sont par ailleurs repris et confirmés par écrit dans la Charte canadienne des
droits et libertés, créée en 1982. Par conséquent, en plus des droits énoncés par écrit dans
les textes constitutionnels, il existe une théorie judiciaire en jurisprudence canadienne qui
fait intervenir des droits intrinsèques à la Constitution afin de reconnaître les lois et
traditions existantes lors de l'entrée en vigueur de la loi constitutionnelle de 1867 et même
avant, de la Proclamation royale e 1763. Cette théorie est mieux connue sous le nom de
Charte des droits implicite. Elle a préséance tant et aussi longtemps qu'elle n'est pas
contredite par des dispositions écrites de la Constitution même, par une loi du Parlement
ou d'une législature provinciale, ou par des conventions non écrites.
Le droit positif canadien est ainsi composé de quatre grandes sphères: la législation, la
jurisprudence, la doctrine et la tradition. Le bijuridisme est un trait particulier du droit
canadien. En effet, la common law est l'unique loi civile au Canada - comme dans la plupart
des pays anglo-saxons, sauf dans les compétences législatives du Québec où la préséance
est donnée exclusivement au Code civil du Québec. Cependant, seuls les principes de la
common law régissent la Constitution. Par conséquent, les dispositions constitutionnelles
sont muables et constamment en modification jour après jour. Autrement dit, les écrits
constitutionnels ne forment que des points de départ auxquels les classes médiatiques,
politiques et sociales se rattachent pour ensuite influencer les comportements populaires
de façon à conserver ou modifier la Constitution par voie de conventions non écrites. De
cette façon, ses principes s'appliquent, par exemple, aux compétences législatives
provinciales pour que celles-ci demeurent aux provinces ou soient transférées au Parlement
fédéral, ou à l'inverse pour que des compétences législatives fédérales soient conserver par
le Parlement fédéral ou transférées aux législatures provinciales.
La Constitution du Canada inclut donc aujourd'hui la loi de 1982 sur le Canada, la loi
constitutionnelle de 1867, la loi constitutionnelle de 1982 et ses annexes, les amendements
subséquents à la loi constitutionnelle de 1982, les jugements de la Cour suprême du
Canada ainsi que les conventions non écrites. Par exemple, en matière de conventions non
écrites, bien que le gouverneur général possède des pouvoirs qui lui sont conférés par les
textes écrits de la loi constitutionnelle de 1867, les conventions non écrites se sont
imposées au fil des années pour lui retirer le pouvoir détenu autrefois. Cependant, le
gouverneur général pourrait reprendre son autorité d'antan si les politiques
gouvernementales, par exemple, omettaient de l'empêcher d'imposer de nouvelles
traditions ou de revenir aux anciennes traditions. Son pouvoir pourrait même dépasser les
Canada 43
Common law
Les lois civiles du Canada sont issues des lois civiles britanniques puis ont été adaptées au
fil du temps au contexte socio-culturel et géopolitique du Canada. Exception faite des
compétences législatives du Québec, la common law est le système de droit civil qui
prévaut dans les compétences législatives provinciales de l'ensemble des provinces et
territoires du Canada. La common law s'applique toutefois à toutes les provinces et
territoires en matière de droit constitutionnel et de compétences législatives fédérales.
Common law ne se traduit pas en français. Bien que certaines personnes soit portées à
parler de droit coutumier, la common law est plus qu'un système de droit coutumier, c'est
aussi un système de droit jurisprudentiel, de droit législatif et de droit populaire. Ainsi, on
parle de droit jurisprudentiel lorsque les normes légales sont promulguées par arrêts des
tribunaux, de droit législatif lorsque les lois sont édictées par le Parlement fédéral ou les
législatures provinciales et de droit populaire lorsque les normes légales ont pour source le
peuple (les citoyens). Dans le droit populaire, l'on parle de conventions non-écrites pour
définir les normes émanant du peuple.
Dans le système de common law, le droit coutumier sert à chacun des groupes ci-haut
mentionné pour acquérir de l'autorité sur certaines matières, ou en perdre, dépendamment
de la tradition ou de la coutume établie au fil du temps. Cette tradition, ou coutume, se
définie par un comportement ou une omission répétée pendant une période de temps. Par
exemple, une législature provinciale pourrait détenir l'autorité sur certaines dispositions de
la sécurité routière et ainsi établir une loi qui stipule l'interdiction de tourner à gauche sur
les feux rouges, mais si l'autorité responsable (les forces policières) ne prend pas les
mesures appropriées pour l'application de cette loi et que son omission provoque la
création d'une coutume où les conducteurs tournent à gauche sur les feux rouges malgré
l'interdiction législative, cette coutume risque de prendre le dessus sur la législation et
ainsi devenir une convention non-écrite qui la rend la loi de la législature invalide. Le droit
populaire s'étant imposé, toutes interventions futures des forces policières pour faire
respecter la législation deviendraient illégales. L'influence médiatique et la propagande
deviendraient les seules façons valides pour faire changer cette coutume afin d'obtenir
l'approbation d'une quantité suffisante de personnes, le cas échéant. Par conséquent, il est
à noter que la coutume peut être d'ordre national, provincial, régional, local, et même
individuel - un individu peut créer sa propre loi. Ainsi, dans l'exemple ci-dessus, tourner à
gauche sur les feux rouges est d'ordre courant dans la grande région de Toronto si le virage
s'effectue lorsque le trafic en sens inverse empêche les trois premières voitures de tourner
à gauche sur un feu vert ou jaune, bien que la législation l'interdise.
Parfois, dans les situations de plus grande portée, les gouvernements sont aux prises avec
l'obligation d'entretenir ou de sonder l'opinion publique conformément à leur idéologie, car
celle-ci sert de justification légale à certaines de leurs actions ou inactions. Tel est le cas,
par exemple, sur les questions de reconnaissance de la nation québécoise ou sur les droits
des minorités francophones hors-Québec.
Canada 44
Equity et Procédure
En complément de la common law existent les principes de l’equity. Alors que la common
law élabore les normes légales, l’equity est un ensemble de principes permettant aux
tribunaux canadiens de pourvoir à l'application des normes légales. Des instruments tels
que des brefs d'évocation, cautions, décrets, injonctions, mises en demeure et outrages au
tribunal sont utilisés par les tribunaux afin de rendre leurs jugements effectifs. Ainsi, il est
possible pour les tribunaux d'établir une forme de justice naturelle qui va au-delà des
sanctions imposées par la législation, telles les dommages-intérêts ou l'emprisonnement.
Dans un souci de justice et d'équité, les tribunaux invoquent la présomption d'innocence du
défendeur et donc, les principes par lesquels chacune des parties adverses doit être traitée
équitablement jusqu'à preuve de culpabilité de la partie défenderesse. Par exemple, en
présumant son innocence, le suspect d'un meurtre pourrait être libéré sous caution en
attendant son procès tout en promettant de comparaître dans les délais prévus en garantie
de ne pas quitter le pays, ou une région donnée. Un tribunal pourrait aussi, par exemple,
émettre une injonction interlocutoire provisoire empêchant la partie plaignante d'user d'un
droit légal qui, si le jugement du tribunal était favorable au défendeur, renderait ce
jugement ineffectif.
Dans un même souci de justice et d'équité, les peines imposées à un coupable déclaré
peuvent être réduites ou augmentées par un tribunal après évaluation des causes
affligeantes et réductrices. Par exemple, le coupable déclaré à une infraction pourrait voir
sa peine réduite de façon substantielle par un tribunal en considération du traitement
médiatique qui lui a été infligé. À l'inverse, sa peine pourrait être augmentée
significativement dans la situation où le coupable ne démontre aucun signe apparent de
remords.
Les principes de l’equity existent dans toutes les provinces et territoires du Canada et
s'appliquent tant au droit constitutionnel qu'aux compétences législatives fédérales et
provinciales. Cependant, eu égard au droit civil du Québec, on parle de procédure civile et
de procédure pénale dans les champs de juridictions québécoises. L'Assemblée nationale du
Québec reprend toutefois les mêmes principes de l’equity, mais en les définissant et en les
balisant par écrit dans le Code de procédure civile et le Code de procédure pénale du
Québec. Contrairement à l’equity qui suit les règles de modification de la common law, les
procédures ne peuvent être modifiés que par l'Assemblée nationale du Québec.
Canada 45
Système judiciaire
L'application de la loi au Canada, incluant les cours de compétences criminelles, est de
juridiction provinciale, mais dans la plupart des provinces, cette application est donnée à
contrat à la police fédérale, la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Seuls l'Ontario, le
Québec et Terre-Neuve-et-Labrador possèdent en propre un corps policier provincial,
respectivement la Police provinciale de l'Ontario, la Sûreté du Québec et la police Royal
Newfoundland Constabulary. La GRC n'applique que les lois fédérales sur leur territoire, et
seulement les lois criminelles d'une étendue nationale, voire internationale, telles que le
crime organisé, la sécurité nationale et frontalière, la jeunesse, les communautés
autochtones et l'intégrité financière. Cependant, à Terre-Neuve-et-Labrador, elle est aussi
responsable de l'application des lois provinciales, mais seulement à l'extérieur des centres
urbains de la province.
Certaines municipalités possèdent leur propre corps policier où celui-ci est chargé de
l'application des règlements municipaux dans son district judiciaire. Pour les municipalités,
régions, comtés ... n'ayant pas de corps policier, les services policiers sont donnés à contrat
soit à la GRC ou, dans le cas de l'Ontario et du Québec, à leurs polices provinciales
respectives.
Canada 47
Pour ce qui est des réserves indiennes, chaque réserve possède son corps policier mandaté
par le gouvernement fédéral, et ayant juridiction sur tout le territoire de la réserve. Ces
policiers sont communément appelés les Peacekeepers.
L'Unité de police militaire du Canada est quant à elle le corps policier responsable de
l'ordre et du maintien de la paix au sein des Forces canadiennes. Le Service national
d'investigation des Forces armées canadiennes est quant à lui responsable des enquêtes.
L'armée peut quant à elle être déployée au sein de la population lorsque des états de crise
ou d'urgence sont en vigueur. Par exemple, lors de la Crise du verglas en 1998 dans le sud
du Québec, les Forces canadiennes ont servi à des opérations de secours et de support aux
sinistrés.
L'Agence des services frontaliers est de son côté l'organisation responsable d'assurer la
protection civile à la frontière du Canada. La Garde côtière canadienne travaille en
collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada et l'Agence des services frontaliers
afin d'assurer la sécurité publique en mer, et la protection civile sur les frontières
maritimes. Le Service canadien du renseignement de sécurité est l'agence des services
secrets responsable des enquêtes approfondies d'ordre national, voire international, afin
d'assurer la protection civile du Canada.
Affaires étrangères
Relations commerciales
Le Canada entretient une relation de premier plan avec les États-Unis, pays avec lequel il
partage la plus longue frontière non-défendue du monde, frontière où les échanges
économiques trans-frontaliers sont parmi les plus importante du globe. Cette collaboration
économique établie à plusieurs niveaux entre le Canada et les États-Unis, permet les
relations économiques les plus importantes de l'accord de libre-échange nord américain. Le
Canada partage aussi de longues relations avec le Royaume-Uni et nourrit depuis peu,
surtout à travers le Québec, des rapports privilégiés avec la France. La Grande-Bretagne et
la France sont les deux puissances coloniales européennes les plus significatives de sa
fondation. Ces relations s'étendent aussi avec d'autres anciens membres des Empires
britanniques et français, par l'entremise du Commonwealth et de La Francophonie.
Parmi les nombreuses et fructueuses collaborations
économiques, notons les travaux communs entre
Bombardier et Alstom (France) dans le domaine de la
fabrication de matériel de transport en commun ayant
permis la mise en place du premier TGV en sol
américain dans le corridor Washington-Boston. Plus
récemment, Hydro-Québec a signé un accord
permettant l'application de ses nouvelles recherches
par les industriels Heuliez et Dassault pour la
Femmes inuits de Nain au Labrador.
fabrication d'une voiture électrique très prometteuse.
Le peuple Inuit du Canada a également constitué une alliance avec les autres peuples inuits
du pourtour arctique.
Bien que le gouvernement du Canada affirme constamment son autorité sur l'ensemble du
territoire, certains endroits ne sont pas universellement reconnus par la communauté
internationale comme étant sous la souveraineté du Canada. Bien que la Convention des
Nations unies sur le droit de la mer jette les bases de reconnaissance de l'indépendance des
pays sur les eaux entourant leur territoire, l'interprétation de cette convention diffère entre
le Canada et d'autres pays. Par exemple, bien que la zone économique exclusive soit
respectée, certains États considèrent les eaux entourant l'archipel de la région arctique,
lesquelles constituent le Passage du Nord-Ouest, comme étant libre de passage pour tous.
De plus, les États-Unis affirment que le Canada agit à l'encontre de la convention sur la
partie de la Mer de Beaufort et de l'océan Arctique qui s'étend jusqu'au Pôle Nord
géographique. Un conflit similaire a existé jusqu'en 1992 entre le Canada et la France sur
la zone économique exclusive entourant l'archipel Saint-Pierre-et-Miquelon.
Certaines parcelles de terres sont en outre contestées par les pays limitrophes du Canada.
Bien que la frontière maritime de la baie de Baffin entre le Canada et le Groenland ait été
délimitée après entente avec le Danemark, les deux pays se disputent toujours aujourd'hui
l'île Hans dans le détroit de Nares reliant la mer de Baffin à la mer de Lincoln. La
Commission de la frontière internationale est quant à elle la société créée par le Canada et
les États-Unis afin d'entretenir la frontière terrestre canado-américaine. Cependant, les
deux pays sont en désaccord sur le droit de propriété de l'île Machias Seal dans le Golfe du
Maine.
Canada 50
Provinces et territoires
gouvernement fédéral, une structure quasi-unique parmi les fédérations dans le monde. Les
paiements de péréquation sont accordées par le gouvernement fédéral dans le but
d'assurer que des standards uniformes et raisonnables de services publics et d'imposition
soient conservées entre les provinces les plus riches et celles les plus pauvres.
Bien qu'une province puisse, exclusivement, « faire des lois relatives aux matières tombant
dans ses catégories de sujets », le gouvernement fédéral peut initier des politiques
nationales dans les champs de compétence provinciale, telle que la Loi canadienne sur la
santé. Cependant, chaque province a le choix de se retirer du programme, ou de ne pas y
adhérer. De plus, tous accords internationaux signés par le gouvernement fédéral,
notamment en matière de commerce, sont subordonnés aux compétences législatives de
chacun des paliers de gouvernement du Canada. Considérant que les relations
internationales constituent une compétence fédérale, les provinces ont néanmoins le
pouvoir de signer des accords internationaux dans la limite de leurs pouvoirs législatifs. Le
Québec est d'ailleurs un ardent défenseur de ce pouvoir au travers duquel il entretient
notamment des relations avec la France et les États du Nord-Est des États-Unis, et grâce
auquel il établit des Délégations générales dans plusieurs villes du monde.
Toutes les provinces ont une législature élue et unicamérale qui est chapeautée par un
premier ministre choisi de la même façon que le Premier Ministre du Canada. Chaque
province a aussi son lieutenant-gouverneur, représentant de la Couronne et homologue
provincial du gouverneur général du Canada, assermenté sous l'avis du Premier ministre du
Canada, et depuis quelques années avec des consultations croissantes avec les
gouvernements provinciaux. Toutes les provinces et territoires ont leurs propres emblèmes.
Gouvernance locale
La gouvernance locale relève directement et uniquement des législatures provinciales. De
ce fait, chaque province ou territoire a son propre système d'administration territoriale et
de subdivisions de son territoire. Dans certaines provinces, des compétences législatives
provinciales sont déléguées par la législature aux unités territoriales ainsi formées. Dans la
désignation de ces unités, l'on parlera dépendamment de comtés, districts, districts
municipaux, districts régionaux, districts d'amélioration, districts municipaux
d'opportunité, municipalités régionales, municipalités régionales de comté, régions, régions
administratives, villes, villages, paroisses, hameaux, cantons, agglomérations,
arrondissements, communautés métropolitaines, etc. De plus, bien que des unités
territoriales puissent être désignées sous un même nom générique, tel que comté, ces
unités n'ont pas nécessairement la même définition légale ou les mêmes compétences d'une
province à l'autre. Par exemple, les régions de l'Ontario désignées sous le générique comté
n'ont pas autant de pouvoir que les gouvernements locaux des comtés du
Nouveau-Brunswick.
Canada 52
D'autre part, dans chacune des provinces, les commissions scolaires ont aussi leur propre
territoire qui peut différer des unités de gouvernance locale formées par les législatures
provinciales. De plus, les circonscriptions électorales fédérales, provinciales, régionales,
municipales et autres diffèrent l'une de l'autre et des unités de gouvernance locale dans
plusieurs cas.
Canada 53
Géographie et climat
Le Canada occupe la majeure partie de la portion
septentrionale de l'Amérique du Nord. Il partage une
frontière terrestre commune avec les États-Unis au sud,
et une autre avec ce même pays au nord-ouest (entre
l'Alaska et le Yukon), s'étendant ainsi de l'océan
Atlantique à l'est jusqu'à l'océan Pacifique à l'ouest, et
au nord vers l'océan Arctique. Il partage aussi une
frontière maritime avec la France Une image satellite du Canada. Au
(Saint-Pierre-et-Miquelon) et avec le Danemark nord du 60e parallèle, on retrouve la
(Groenland). Depuis 1925, le Canada réclame la portion toundra, les forêts boréales prévalent
sur le bouclier canadien alors que plus
de l'Arctique s'étalant entre les méridiens 60ºO et
au sud la forêt mixte et la forêt de
141ºO ; cette réclamation n'est toutefois pas feuillus est présente. La glace est
universellement reconnue. L'établissement le plus prédominante dans les îles arctiques
nordique du Canada, et du monde, se situe à Alert ainsi que sur certaines montagnes
côtières de la côte Ouest. L’agriculture
(Nunavut), base des Forces canadiennes, au sommet de
est prédominante dans Prairies de
l'Île d'Ellesmere (latitude 82.5ºN à 834 kilomètres – 450 l’Ouest, sur la partie sud des Grands
milles marins – du Pôle Nord). Le Canada est le Lacs et dans la vallée du
deuxième plus grand pays du monde. Saint-Laurent. Ces deux dernières
régions comptent la plus grande partie
La densité de la population, environ 3,5 habitants par de la population.
Montréal
Montréal est la métropole du Québec au → Canada. Elle constitue un centre majeur du
commerce, de l’industrie, de la culture, de la finance et des affaires internationales ainsi
qu'une des villes financières les plus importantes dans le monde. Montréal a accueilli
l’exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d'été de 1976. On peut y voir aussi
le Festival International de Jazz de Montréal, le Festival Juste Pour Rire, le Festival
Canada 55
Toronto
Toronto est la plus grande ville du → Canada avant Montréal et la capitale de la province
de l'Ontario. La ville est située sur la rive nord-ouest du lac Ontario, dans la province de
l'Ontario dont elle est la capitale. Avec plus de 2,5 millions d'habitants[103] , Toronto est la
cinquième plus grande ville en Amérique du Nord. En 2006, 5 113 149 personnes vivaient
dans la région du Grand Toronto ainsi que 8,1 millions dans la mégapole du Croissant d'or
(nommée « Golden Horseshoe », en anglais).
Économie
Le Canada est l'une des nations les plus riches du monde, un membre de l'Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) et du Groupe des huit (G8). Le
Canada possède une économie de marché qui subit légèrement plus d'interventions
gouvernementales que l'économie américaine, mais beaucoup moins que la plupart des
pays d'Europe. Le Canada eut historiquement un produit intérieur brut (PIB) per capita
plus faible que celui de son voisin du sud — bien que la richesse soit plus équitablement
distribuée, mais plus élevée que dans les grandes économies d'Europe occidentale. À partir
des années 1990, grâce à une réforme de l'État réussie et d’une gestion de l'État rigoureuse
(voir Politique de rigueur), inspirée des principes du libéralisme économique[104] , la dette
fédérale passe de 68,4% du PIB en 1994 à 38,7% en 2004, suite à une série d'excédents
budgétaires ; en parallèle à la baisse du déficit, la part des dépenses publiques fédérales
dans le PIB est passée de 19% à 12%, les dépenses publiques totales baissant d’environ
10% entre 1992 et 2004[105] . L’économie canadienne connaît une période d'effervescence
économique, avec un taux de croissance élevé et un faible taux de chômage. En 2008, le
Canada ressemble fortement aux États-Unis quant à son orientation-marché dans son
système économique, à ses moyens de production, et à son haut niveau de vie. Alors qu'en
janvier 2008, le taux de chômage national du Canada était à son plus bas depuis 1974, se
chiffrant ainsi à 5,8%, les taux de chômage provinciaux variaient entre 3,2% et 12,2%. La
crise frappe le pays au cours de l'année 2008 et le chômage touchait 6,2% de la population
active en novembre selon l'OIT[106] .
Au cours du XXe siècle, l'impressionnante croissance des secteurs manufacturiers, miniers
et des services transforme la nation d'une économie largement rurale à une économie
principalement industrielle et urbaine. Tout comme les autres nations modernes et
industrialisées, l'économie canadienne est dominée par l'industrie des services, laquelle
emploie environ les trois quarts des Canadiens. Cependant, le Canada est, contrairement
aux pays industrialisés, exceptionnel quant à l'importance qu'a le secteur primaire dans son
Canada 56
économie, avec deux de ses plus importantes industries, le pétrole et le bois d'œuvre.
À l'inverse de la plupart des nations développées, le Canada est un exportateur net
d'énergie. Le Canada a de vastes réserves de gaz naturel sur la côte est, et de grandes
ressources de gaz et de pétrole principalement situées en Alberta, en Colombie-Britannique
et en Saskatchewan. Les grandes étendues de sables bitumineux dans la région
d'Athabasca placent le Canada au huitième rang des pays producteurs de pétrole
(2006)[107] . En Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario, au Québec et à
Terre-Neuve-et-Labrador se trouve une source d'énergie renouvelable, abondante et à
faible coût : l'énergie hydroélectrique.
Le Canada est l'un des fournisseurs les plus importants du monde en produits agricoles,
avec la région des Prairies, qui est l'un des plus grands fournisseurs de blé et céréales
grâce à la Commission canadienne du blé. Le Canada est le deuxième producteur de
diamants au monde, le plus grand producteur de zinc et d'uranium, et un chef de file dans
plusieurs autres ressources naturelles telles que l'or, le nickel, l'aluminium et le plomb.
Plusieurs des villes, pour ne pas dire toutes les villes de la région nordique du pays, où
l'agriculture est difficile, subsistent grâce à une mine tout près ou à une source de bois
d'œuvre. Le Canada a aussi un imposant secteur manufacturier concentré principalement
dans le sud de l'Ontario, avec un important tissu industriel de l'automobile, et au Québec,
avec un fort réseau d'industries aérospatiales.
En partie le résultat de son important secteur primaire, le Canada est hautement
dépendant du commerce international, spécialement le commerce avec les États-Unis.
L'Accord de libre-échange (ALE) de 1989, avec ce dernier, et l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALENA) de 1994, qui inclut le Mexique, déclenchent une impressionnante
croissance de l'intégration commerciale et économique du Canada avec les États-Unis. Mis
à part le ralentissement économique de 2001 qui n'a techniquement pas été considéré
comme une récession puisqu'il a duré moins de deux trimestres consécutifs, le Canada n'a
pas connu de récession depuis 1991, et maintient dans l'ensemble la meilleure performance
économique du Groupe des huit (G8).
Démographie
Population
Le recensement national de 2001 enregistra une
population de 30007094 Canadiens ; la population est
actuellement estimée par Statistiques Canada à 32,6
millions de personnes[108] dont 8 millions de
francophones. La croissance de la population
s'accomplit largement grâce à l'immigration et, dans
une moindre mesure, par la croissance naturelle.
Environ trois quarts des Canadiens vivent à moins de
160 kilomètres de la frontière avec les États-Unis. Une
La ville de Toronto est l'une des
proportion semblable vit dans les zones urbaines
métropoles les plus multiculturelles du
monde. concentrées dans le corridor Québec-Windsor
(notamment les régions métropolitaines de
Canada 57
Religion
Les Canadiens adhèrent à une grande variété de religions. Selon le dernier recensement,
77.1% des Canadiens s'identifient comme Chrétiens ; de ceux-ci, les Catholiques
constituent le plus grand groupe avec 43.6% des Canadiens. L'Église protestante la plus
importante est l'Église unie du Canada ; environ 17% des Canadiens déclarent n'avoir
aucune affiliation religieuse, alors que la population restante (6,3%) adhère à des religions
autre que le christianisme.
Éducation
Au Canada, les provinces et territoires sont responsables de l'éducation; en l'occurrence, le
Canada n'a pas de ministère national pour l'éducation. Chacun des treize systèmes
d'éducation est similaire aux autres, et ce, tout en reflétant l'histoire, la culture et la
géographie régionale de sa province. Une des grandes différences existantes est, sans
doute, celle du Québec où les études postsecondaires débutent au CEGEP (Collège
d'enseignement général et professionnel), une institution scolaire préparant aux études
universitaires et formant les techniciens spécialisés. L'âge pour l'éducation obligatoire
varie au travers le Canada, mais se situe généralement aux alentours de 5–7 ans jusqu'à
16–18 ans, contribuant ainsi à un taux d'alphabétisation de 99% chez les adultes[112] .
Néanmoins, selon ABC Canada, 24% des Canadiens sont limités à des lectures très
simples[113] .
Chaque province est responsable d'organiser la gestion de ses écoles. Cependant, dans le
cadre des dispositions constitutionnelles de la Charte canadienne des droits et libertés,
moyennant certaines conditions et restrictions, les citoyens canadiens membres d'une
minorité francophone ou anglophone dans la province où ils résident ont le droit à
l'instruction dans la langue de la minorité de leur province dans toutes les communautés où
le nombre est suffisant pour justifier le financement des écoles à même les fonds publics.
De plus, chaque province doit établir des commissions scolaires permettant à leurs
minorités francophones ou anglophones, le cas échéant, d'assurer eux-mêmes la gestion de
leurs écoles.
Canada 58
Langues officielles
Les deux langues officielles du Canada, l'anglais et le
français, sont respectivement les langues maternelles
de 57,8% et 22,1% de la population. Le 7 juillet 1969,
sous la Loi sur les langues officielles, le français obtient
un statut égal à celui de l'anglais dans toutes les
instances gouvernementales fédérales. Ceci déclenche
un processus qui mène le Canada à se redéfinir
officiellement en tant que nation bilingue.
Le français et l'anglais ont un statut égal dans les La population de Montréal est
tribunaux fédéraux, le Parlement et toutes les sociétés principalement francophone, avec une
d'État fédérales ainsi que les autres institutions communauté anglophone substantielle.
Bien que le français soit principalement parlé dans la province de Québec, d'autres
provinces — le Nouveau-Brunswick, l'est et le nord de l'Ontario ainsi que le sud du
Manitoba — ont une part substantielle de personnes francophones. De tous ceux qui parlent
le français comme première langue, 85% vivent au Québec. Le français est la langue
officielle de la province du Québec, ainsi que celle du Nouveau-Brunswick, du Yukon et du
Nunavut (conjointement avec l'anglais pour celles-ci). Le français est utilisé en tant que
langue pour l'éducation, les procès judiciaires, et les autres services gouvernementaux dans
toutes les provinces et territoires parlant majoritairement l'anglais ou l'inuktitut. Plusieurs
langues autochtones ont un statut officiel dans les Territoires du Nord-Ouest ; l'inuktitut est
la langue de la majorité de la population au Nunavut et l'une des onze langues officielles de
ce territoire.
Les langues non officielles sont aussi importantes au Canada, avec près de 5200000
personnes en parlant au moins une en tant que première langue. Les langues non officielles
listées comme étant des langues maternelles incluent le chinois (853745 locuteurs natifs),
l'italien (469485 locuteurs natifs), l'allemand (438080 locuteurs natifs) et le punjabi
(271220 locuteurs natifs).
Canada 59
Culture
La culture canadienne est historiquement influencée par les cultures et traditions
anglaises, françaises, irlandaises, écossaises et autochtones, ainsi que par la culture
américaine en raison de la proximité et des échanges de capital humain existant entre les
deux pays. Plusieurs formes de médias et de divertissements américains sont populaires et
omniprésents au Canada. À l'inverse, plusieurs produits et divertissements culturels
canadiens ont de grands succès aux États-Unis et partout dans le monde. Plusieurs produits
culturels sont maintenant généralement commercialisés vers un marché nord-américain
unifié, ou un marché global, bien que certaines régions conservent leur spécificité.
Notamment la région des Maritimes qui conserve un folklore aux airs de la culture celte
irlandaise et écossaise et qui, par le fait même, s'harmonise avec le principal trait de la
culture de l'Acadie et du Québec dont le folklore est empreint de rythmes gallo-romains de
la Gaule celtique.
Par ailleurs, une différence flagrante domine toujours pour nombre de gens en les
fondements français du Canada. Ceux-ci donnent une spécificité particulière au continent
américain, et à la nature même du Canada, ce qui fait sous-entendre à plusieurs personnes
que la ville de Montréal est en l'occurrence la plaque tournante de la culture de langue
française en Amérique. Ce faisant, plusieurs artistes francophones fusent des quatre coins
du pays (Québec, Acadie, Ontario, Manitoba, etc.), des États-Unis (notamment du pays des
Cadiens) ainsi que des Caraïbes pour faire carrière à Montréal tant dans les domaines
littéraire, musical, cinématographique, etc. Sans compter que de nombreux artistes
provenant de l'Europe, du Proche-Orient et de l'Afrique viennent aussi se tailler une place
afin de faire épanouir encore davantage la culture latine au Canada.
La création et la conservation d'une culture canadienne distincte est partiellement
influencée par des programmes du gouvernement fédéral, des lois et des institutions
politiques telles que la Société Radio-Canada (SRC), l'Office national du film du Canada
(ONF) ainsi que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
(CRTC).
Le Canada possède plusieurs orchestres de renommée
internationale, tels l'Orchestre symphonique de
Québec, l'Orchestre symphonique de Toronto et surtout
l'Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Kent
Nagano. Le Canada possède aussi plusieurs groupes
musicaux de rock alternatif extrêmement important sur
la scène mondiale tel Arcade Fire, Simple Plan, Hot Hot
Heat, The Stills ou The Sam Robert's Band.
Un totem et une grande maison
La culture canadienne est aussi partiellement
traditionnelle Kwakwaka'wakw à
Victoria en Colombie-Britannique.
influencée par l'immigration récente de personnes
provenant des quatre coins du monde. De nombreux
Canadiens prisent le multiculturalisme, ce qui fait croire aux yeux de certaines personnes
que la culture du Canada est proprement dite multiculturelle. De surcroît, le patrimoine
multiculturel du Canada est protégé par l'article 27 de la Charte canadienne des droits et
libertés.
Les symboles nationaux sont largement le fruit d'influences provenant de sources naturelles
et historiques, ainsi que des peuples autochtones. Plus particulièrement, l'utilisation de la
Canada 60
feuille d'érable comme symbole national canadien remonte au début du XVIIIe siècle, et est
illustrée sur les anciens drapeaux du Canada, sur son drapeau actuel, sur le cent (prononcé
[sənt], ou communément [sən]), ainsi que sur les armoiries. D'autres symboles importants
incluent le castor, la bernache du Canada, le plongeon huard, la Couronne et la
Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Les sports nationaux officiels du Canada comprennent le hockey sur glace (hiver) et la
crosse (été). Le hockey est un passe-temps national, et de loin le sport le plus populaire au
pays. Les six plus grandes régions métropolitaines du Canada — Toronto, Montréal,
Vancouver, Ottawa, Calgary et Edmonton — sont les villes-maison d'équipes faisant partie
intégrante de la Ligue nationale de hockey (LNH). Au sein de toutes les équipes de la Ligue
(trente équipes réparties entre le Canada et les États-Unis), plus de 50% de tous les joueurs
sont originaires du Canada. D'autres sports canadiens populaires comprennent le curling et
le football canadien (en particulier la Ligue canadienne de football). Le soccer, le
basket-ball et le baseball sont considérablement joués à des niveaux amateurs et de jeunes,
mais ne connaissent pas autant de popularité sur la scène professionnelle que les autres
sports. Le Canada sera le pays hôte de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans
2007, et des Jeux Olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver et Whistler en
Colombie-Britannique.
Symboles du Canada
• L'érable
• La feuille d'érable
• Le castor : le castor a été élevé au rang d'emblème officiel du Canada le 24 mars 1975,
lorsqu'une « loi portant reconnaissance du castor (castor canadensis) comme symbole de
la souveraineté du Canada» reçut la sanction royale. Aujourd'hui, grâce aux techniques
de préservation de la faune, le castor, le plus gros rongeur du Canada, survit et prospère
dans tout le pays[114] .
• Le Grand Sceau du Canada
• L'orignal
Faits intéressants
''
• Cap Spear, le point le plus à l'est du Canada (et de l'Amérique du Nord), se trouve à
Terre-Neuve-et-Labrador, sur la péninsule d'Avalon.
• Les Grands Lacs constituent selon leur superficie totale la plus grande source d'eau
douce non glacée au monde.
• La baie d'Hudson est la plus grande étendue d'eau intérieure au monde.
• Les frontières provinciales de l'Est se dessinent grâce aux éléments naturels (tels que
fleuves, rivières, terrains accidentés, etc.) et régions historiques, alors que celles de
l'Ouest se dessinent pour la plupart de par des décisions administratives cartésiennes.
• Le Stampede de Calgary est le plus grand festival extérieur au monde et se tient chaque
été.
• Le Carnaval de Québec est le plus grand carnaval d'hiver du monde et a lieu chaque
hiver vers le mois de février.
• Le pont de la Confédération, reliant le Nouveau-Brunswick à l'Île-du-Prince-Édouard et
faisant 13 km de long, est le plus long pont continu au-dessus d'une étendue maritime
prise par les glaces dans le monde (surpassé seulement par le pont-tunnel de la baie de
Chesapeake qui fait près de 36 km de long).
• La Tour CN, à Toronto, est la deuxième plus haute structure autoportante au sol
construite par l'Homme avec près de 555 mètres de hauteur (dépassée par la Burj Dubaï
en 2007); le point d'accès au grand public est le plus haut du monde à près de 450
mètres au-dessus du sol.
• La ville de Québec est la plus ancienne capitale - et la seule ville encore fortifiée - en
Amérique du Nord; elle est la résidence officielle, avec Ottawa, du Gouverneur général.
• La Compagnie de la Baie d'Hudson est la plus ancienne compagnie d'Amérique du Nord.
• Ottawa est la capitale politique ; Montréal est la capitale culturelle française ; Toronto
est la capitale culturelle anglaise ; Toronto est la capitale financière du Canada, du
commerce des actions et des échanges commerciaux avec l'Europe et les États-Unis ;
Montréal est la capitale financière des produits dérivés et la capitale de la mode;
Vancouver est la capitale financière des échanges commerciaux avec l'Asie-Pacifique, et
du commerce des devises et métaux précieux ; Calgary est la capitale financière du
commerce des ressources énergétiques ; Winnipeg est la capitale financière du
commerce des produits agricoles ; Halifax est la capitale financière du commerce des
produits de la pêche.
• De Niagara-on-the-lake, près des Chutes du Niagara et à plus de 100 km de distance, il
est possible d'observer par beau temps la ligne d'horizon des édifices du centre-ville de
Toronto.
• Cinq plages canadiennes ont obtenu la désignation Blue Flag dans le cadre du
programme international sur la qualité de l'environnement des plages (une d'entre elles
se trouve sur la péninsule South Bruce en Ontario alors que les quatre autres sont
situées sur les berges de la ville de Toronto).
• La Gendarmerie Royale du Canada a une structure unique au monde qui lui permet
d'être toute à la fois un corps policier de juridiction fédérale, provinciale et municipale.
• La municipalité de la Baie James, en Jamésie (dans la région du Nord du Québec), est la
plus grande municipalité au monde en termes de superficie du territoire, soit une
superficie de plus de 350 000 km².
Canada 62
Classement international
Organisation Sondage Rang
The Economist The World in 2005 - Worldwide quality-of-life index, 14 sur 111
[119]
2005
Yale University/Columbia University Environmental Sustainability Index, 2005 (pdf) [120] 6 sur 146
Codes
Le Canada a pour codes :
• CA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
• CA, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
• CAN, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ;
• CAN, selon la liste des codes pays du CIO ;
• CAN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;
• CDN (Canadian dominion), selon la liste des codes internationaux des plaques
minéralogiques ;
• $ CAD, indique qu'il s'agit de dollars canadiens.
Canada 63
Notes et références
[1] L'horloge démographique canadienne (http:/ / www. statcan. gc. ca/ edu/ clock-horloge/ edu06f_0001-fra. htm).
[2] Langues officielles : Loin des objectifs, dit Fraser (http:/ / www. radio-canada. ca/ nouvelles/ National/ 2009/ 05/
26/ 004-rapport_langues_officielles. shtml) sur Radio-Canada (http:/ / www. radio-canada. ca), 26 mai 2009,
Société Radio-Canada. Consulté le 26 mai 2009
[3] Jacques Cartier, Relation du second voyage (1535-1536)
[4] AGNES, Michael. Webster's New World; College Dictionary, Wiley Publishing, fourth Edition, Cleveland, 2004,
p. 811.
[5] AGNES, Michael. Webster's New World; College Dictionary, Wiley Publishing, fourth Edition, Cleveland, 2004,
p. 1696-1697.
[6] Bjarni Herjólfsson-Les Vikings-XIe siècle-Les passages (http:/ / www. collectionscanada. gc. ca/ explorateurs/
jeunesse/ h3-1213-f. html)
[7] La Saga d'Erik le Rouge-Les Vikings-XIe siècle-Les passages (http:/ / www. collectionscanada. gc. ca/ explorers/
kids/ h3-1211-f. html)
[8] Parcs Canada - Lieu historique national du Canada de L'Anse aux Meadows (http:/ / www. pc. gc. ca/ lhn-nhs/
nl/ meadows/ index_f. asp)
[9] Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador (http:/ / www. heritage. nf. ca/ patrimoine/ exploration/
placentia_history_f. html)
[10] The Portuguese Explorers : Newfoundland and Labrador Heritage (http:/ / www. heritage. nf. ca/ exploration/
portuguese. html)
[11] Conflit frontalier du Labrador (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=f1ARTf0004433)
[12] Les frères Corte Real - Le nouveau continent - XVIe siècle - Les Voies de la découverte (http:/ / www.
collectionscanada. gc. ca/ 2/ 24/ h24-1320-f. html)
[13] Le Fichier Origine a maintenant un an d’existence (http:/ / www. fichierorigine. com/ com06. htm)
[14] Civilisations.ca - MVNF - 1613 (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ reper/ chrono/ 1613-fr. htm)
[15] Les compagnies de marchand (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ boucher. fra/ 3. 3/ 3. 3. 4. htm)
[16] Compagnie des Cent-Associés (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ popul/ habitant/ compa-fg. htm)
[17] Le droit français (http:/ / www. justice. gouv. qc. ca/ FRANCAIS/ ministere/ histoire/ droit. htm)
[18] Civilisations.ca - MVNF - Pierre Boucher (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ boucher. fra/ lexique. html)
[19] Patrimoine Militaire Canadien (http:/ / www. cmhg. gc. ca/ cmh/ fr/ page_41. asp)
[20] (fr) Manuscrit sur MuseeMcCord (http:/ / www. mccord-museum. qc. ca/ fr/ collection/ artefacts/
M499?Lang=2& accessnumber=M499)
[21] Convention entre la Compagnie de la Colonie du Canada et Louis Guigues (http:/ / www. champlain2004. org/
html/ 09/ 02_f. html)
[22] Ville de Québec, toponyme Bourg-Royal (http:/ / www4. ville. quebec. qc. ca/ toponymie_repertoire/ rues/
bourg_royal. shtml)
[23] Ville de Québec, toponyme Trait-Carré (http:/ / www4. ville. quebec. qc. ca/ toponymie_repertoire/ rues/
trait_carre. shtml)
[24] Charles Albanel (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ Explor/ alban_f2. html)
[25] Pierre Le Moyne d'Iberville et d'Ardillières (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index.
cfm?PgNm=TCE& Params=f1SEC851910)
[26] Le tricentenaire... (http:/ / www. histoirequebec. qc. ca/ publicat/ vol7num2/ v7n2_6tr. htm)
[27] Grande Paix de Montréal (1701) (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=F1ARTF0010707)
[28] Message de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de la commémoration du
tricentenaire de la Grande paix de Montréal (http:/ / www. elysee. fr/ elysee/ elysee. fr/ francais_archives/
interventions/ lettres_et_messages/ 2001/ juillet/
message_de_m_jacques_chirac_president_de_la_republique_a_l_occasion_de_la_commemoration_du_tricentenaire_de_la_grande_p
1294. html)
[29] Histoire du Canada depuis Jacques Cartier et relations bilatérales franco-canadiennes (http:/ / www.
diplomatie. gouv. fr/ fr/ article-imprim. php3?id_article=48452)
[30] Musée acadien, Université de Moncton (http:/ / www2. umoncton. ca/ cfdocs/ etudacad/ maum/ index.
cfm?page=bienvenue& section=0)
[31] LONGFELLOW, Henry Wadsworth. Evangéline, Édition française Nimbus Publishing, Halifax, 2003, page 5.
[32] Parcs Canada - Lieu historique national du Canada de la Bataille-de-la-Châteauguay (http:/ / www. pc. gc. ca/
lhn-nhs/ qc/ chateauguay/ index_f. asp)
Canada 64
[64] Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (Commission Laurendeau-Dunton) (http:/
/ www. thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE& Params=F1ARTF0000741)
[65] Le Service canadien du renseignement de sécurité (84-27f) (http:/ / www. parl. gc. ca/ information/ library/
PRBpubs/ 8427-f. htm)
[66] Les activités douteuses de la GRC - L'espionnage au Canada décodé (http:/ / archives. cbc. ca/
IDC-0-9-1500-10089/ guerres_conflits/ espionnage_canada/ clip4)
[67] Aperçu N° 5: Historique du SCRS (http:/ / www. csis-scrs. gc. ca/ fr/ newsroom/ backgrounders/
backgrounder05. asp?print_view=1)
[68] Les origines du CSARS - Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (http:/ / www.
sirc-csars. gc. ca/ abtprp/ ogsogc-fra. html)
[69] La loi britannique de 1982 sur le Canada : une loi pour le reste du pays (http:/ / www. vigile. net/ archives/
ds-federation/ docs/ 02-4-17-brun-1982. html)
[70] Cour suprême du Canada - Décisions - Renvoi relatif à la sécession du Québec (http:/ / scc. lexum. umontreal.
ca/ fr/ 1998/ 1998rcs2-217/ 1998rcs2-217. html)
[71] Loi de clarification 2000, ch. 26 (http:/ / laws. justice. gc. ca/ fr/ ShowDoc/ cs/ C-31. 8/ se:1::se:2/ / fr?page=1&
isprinting=true)
[72] Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l'État du Québec
(http:/ / www2. publicationsduquebec. gouv. qc. ca/ dynamicSearch/ telecharge. php?type=2& file=/ E_20_2/
E20_2. html)
[73] La devise du Québec (http:/ / www. drapeau. gouv. qc. ca/ devise/ devise. html)
[74] L'Encyclopédie de L'Agora : La devise «Je me souviens» (http:/ / agora. qc. ca/ reftext. nsf/ Documents/
Quebec_-_Etat--La_devise_Je_me_souviens_par_Gaston_Deschenes)
[75] Musée acadien - Histoire acadienne (http:/ / www2. umoncton. ca/ cfdocs/ etudacad/ maum/ index.
cfm?page=nouvelle& section=histoire)
[76] Trudeau's War Measures Act speech - The October Crisis: Civil Liberties Suspended - Conflict and War - CBC
Archives (http:/ / archives. cbc. ca/ IDCC-1-71-101-618/ conflict_war/ october_crisis/ )
[77] Le livre noir du Canada anglais (http:/ / www. quebeclibre. net/ livreLester. html)
[78] Où sont les limites du laisser-dire ? (http:/ / www. vigile. net/ Ou-sont-les-limites-du-laisser)
[79] Citations anti-québécoises (http:/ / www. republiquelibre. org/ cousture/ HAINE. HTM)
[80] Documents sur l’affaire Yves Michaud (http:/ / faculty. marianopolis. edu/ c. belanger/ quebechistory/ docs/
michaud/ index. htm)
[81] CSN - Lettre ouverte - 21 mars 2007 - Réplique de Claudette Carbonneau à Lucien Bouchard1publié dans
Options politiques (http:/ / www. csn. qc. ca/ Communiques/ CommMars07/ lettre-replique claudette
_options-politiques-mars 2007. html)
[82] Rétablir l'imputabilité - Rapport, Phase 2 (http:/ / epe. lac-bac. gc. ca/ 100/ 206/ 301/ pco-bcp/ commissions/
sponsorship-ef/ 06-03-06/ www. gomery. ca/ fr/ index. asp)
[83] Assemblée de la francophonie de l’Ontario (http:/ / afo. franco. ca)
[84] Gouvernance souverainiste (http:/ / www. ledevoir. com/ 2008/ 01/ 16/ 171903. html)
[85] Contrebande autochtone : 70 organismes dénoncent le laxisme des gouvernements (http:/ / www. info-tabac.
ca/ bull69/ contrebande. htm)
[86] Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et Protocole de Kyoto (http:/
/ www. ec. gc. ca/ international/ multilat/ ccnucc_f. htm)
[87] Réchauffement climatique : Le Canada s'aligne sur le Partenariat Asie-Pacifique (http:/ / www. radio-canada.
ca/ nouvelles/ International/ 2007/ 09/ 24/ 002-kyoto_onu. shtml)
[88] Protocole de Kyoto : Pas de retrait officiel (http:/ / www. radio-canada. ca/ nouvelles/ National/ 2007/ 10/ 19/
003-kyoto-canada. shtml?ref=rss)
[89] Le Partenariat Asie-Pacifique approuve des projets d'énergie propre (http:/ / usinfo. state. gov/ xarchives/
display. html?p=washfile-french& y=2006& m=November& x=20061107164139lcnirellep0. 2247888)
[90] Environnement: Harper s'aligne avec l'APEC (http:/ / www. cyberpresse. ca/ article/ 20070924/
CPACTUALITES/ 70924122)
[91] Loi constitutionnelle de 1867, article 17
[92] Le Bureau du secrétaire du gouverneur général (http:/ / www. gg. ca/ osgg-bsgg/ index_f. asp)
[93] (fr) pco-bcp.gc.ca (http:/ / www. pco-bcp. gc. ca/ index. asp?lang=fra& page=information&
sub=QueensPrivyCouncil)
[94] Palango, Paul; Globe and Mail: Privy Council nod on royal betrothal 'medieval'; 8 May 1981
[95] Au sujet du Conseil du Trésor (http:/ / www. tbs-sct. gc. ca/ tbs-sct/ abu-ans/ tb-ct/ abu-ans-fra. asp)
[96] Cour suprême du Canada - Le système judiciaire canadien (http:/ / www. scc-csc. gc. ca/ AboutCourt/ system/
index_f. asp)
Canada 66
[97] Cour suprême du Canada - À propos de la Cour (http:/ / www. scc-csc. gc. ca/ aboutcourt/ sccmission/ index_f.
asp)
[98] Cour suprême du Canada - Allocution de la très honorable Beverley McLachlin, C.P. (http:/ / www. scc-csc. gc.
ca/ AboutCourt/ judges/ speeches/ independence_f. asp)
[99] CanLII - Loi constitutionnelle de 1867 (http:/ / www. canlii. org/ fr/ ca/ const/ const1867. html)
[100] Carte géopolitique du Canada (http:/ / www. collectionscanada. ca/ confederation/ 023001-2101-f. html)
[101] Cartes de référence (http:/ / geodepot. statcan. ca/ Diss/ Maps/ ReferenceMaps/ index_f. cfm)
[102] Après Paris (9,6 millions d’habitants), mais la plupart dans cette ville parlent d'autres langues comme
langue maternelle
[103] Statistique Canada, recensement 2006 (http:/ / www12. statcan. ca/ francais/ census06/ data/ popdwell/
Table. cfm?T=702& PR=35& S=0& O=A& RPP=25)
[104] présentation par l'assemblée nationale française (http:/ / www. assemblee-nationale. fr/ international/
commission-canada. asp), par l’État français (http:/ / www. vie-publique. fr/ politiques-publiques/ dette-publique/
comparaison/ ), par des libéraux (http:/ / www. libres. org/ francais/ conjoncture/ archives/ conjoncture_0506/
canada_2106. htm),…
[105] Voir graphique (http:/ / www. performance-publique. gouv. fr/ fileadmin/ medias/ documents/ ressources/
PLF2008/ DOB2007. pdf) p.69 du Rapport préparatoire au débat dʼorientation budgétaire français 2008, et les
chiffres détaillés (http:/ / www. fin. gc. ca/ ec2005/ ec/ ecc3f. html), Ministère des finances canadien. L'année
budgétaire au Canada va du 1er avril au 31 mars de l'année suivante. Les chiffres officiels sont ceux de fin
d'exercice, c'est-à-dire au 31 mars de l'année indiquée. Ils sont en dollars canadiens.
[106] [pdf] (en) Unemployment (aggregate level and rate) Dec 2008 (http:/ / www. ilo. org/ global/ Themes/ lang--fr/
WCMS_101175/ index. htm), 2008, Organisation Internationale du Travail. Consulté le 22-01-2009
[107] Ressources Naturelles Canada (http:/ / fuelfocus. nrcan. gc. ca/ fact_sheets/ oilmarket_f. cfm#)
[108] La population canadienne (http:/ / www. statcan. ca/ Daily/ Francais/ 060927/ q060927a. htm) (Statistique
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[109] U.S. Committee for Refugees and Immigrants. 2008. World Refugee Survey 2008. (http:/ / www. refugees.
org/ article. aspx?id=2114& subm=179& area=Investigate)
[110] http:/ / www. refugees. org/ article. aspx?id=2114& subm=179& area=Investigate
[111] http:/ / www. refugees. org/
[112] Population du Canada (http:/ / www. populationdata. net/ pays/ ameriques/ canada. php)
[113] Lire l'Avenir : Un Portrait de l'Alphabétisation au Canada (1996) (http:/ / www. abc-canada. org/
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[114] Cérémonial et promotion des symboles canadiens : le castor (http:/ / www. pch. gc. ca/ progs/ cpsc-ccsp/
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[115] http:/ / cocardes. monde. online. fr/ v2html/ fr/ pays/ canada. html
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[117] http:/ / www. atkearney. com/ main. taf?p=5,4,1,116
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[120] http:/ / www. yale. edu/ esi/ ESI2005_Main_Report. pdf
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[122] http:/ / www. transparency. org/ cpi/ 2005/ 2007. 10. 18. cpi. en. html
[123] http:/ / www. heritage. org/ research/ features/ index/
Voir aussi
Articles connexes
• Acadie
• Confédération canadienne
• Élections fédérales du Canada
• Fiscalité canadienne
• Forces armées canadiennes
• Histoire du Canada
• Liste alphabétique d'écrivains canadiens
• Liste des journaux canadiens
Canada 67
• Sports au Canada
• Statistique Canada
• Système universitaire canadien
• Tourisme au Canada
• Villes canadiennes
• Éphémérides et événements pour 2009
• Liste des gouverneurs généraux du Canada
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Liens externes
• (fr) Site officiel du Gouvernement du Canada (http:/ / www. gc. ca/ )
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Canada/ ) de l’annuaire dmoz
• (en) Site officiel du U.S. Committee for Refugees and Immigrants (http:/ / www. refugees.
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Canada 69
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