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Canada 1

Canada
Canada (fr)
Canada (en)

(Détails) (Détails)

Devise nationale : (Latin) A Mari Usque Ad Mare


« D'un océan à l'autre »

Langues officielles Français, anglais

Capitale Ottawa
45° 24' N, 75° 40' O

Plus grandes villes Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary, Ottawa,


Edmonton, Québec, Winnipeg, Hamilton.

Forme de l’État Monarchie constitutionnelle


 - Reine Élisabeth II
- Gouverneure générale Michaëlle Jean
- Premier ministre Stephen Harper
(Parti conservateur)

Superficie Classé 2e
 - Totale 9984670 km²
 - Eau (%) 8.62%

Population Classé 37e


 - Totale (2008) [1]
33576126 (mars 2009) hab.
 - Densité 3,68 hab./km²

Indépendance Du Royaume-Uni
 - AANB 1er juillet 1867
- Statut de Westminster 11 décembre 1931
- Loi de 1982 sur le Canada 17 avril 1982

Gentilé Canadien, Canadienne

IDH (2008) ▲ 0.967 (élevé) 3e

Monnaie Dollar canadien (CAD)


Canada 2

Fuseau horaire UTC -3,5 à -8

Hymne national Ô Canada

Domaine internet .ca, .gc.ca (gouvernement)

Indicatif +1
téléphonique

Le Canada, deuxième pays du monde par sa superficie après la Russie, occupe la majeure
partie de l'Amérique du Nord. Il s'étend d'est en ouest de l'océan Atlantique à l'océan
Pacifique et vers le nord jusqu'à l'océan Arctique, d'où la devise « D'un océan à l'autre ». Le
Canada partage deux frontières avec les États-Unis, au sud et au nord-ouest (Alaska). Son
nom se prononce [kanada] en français et [ˈkʰænəda] en anglais.
Découvert par l'explorateur français Jacques Cartier en 1534, le Canada prend son origine
en tant que colonie française sur le territoire de l'actuelle ville de Québec, fondée par
Samuel de Champlain en 1608 dans la vallée du fleuve Saint-Laurent. Le territoire fut
d'abord occupé par les peuples autochtones avec qui les Français développèrent des
relations diplomatiques. La colonisation française amènera, jusqu'à la Conquête britannique
en 1763, 69 000 immigrants français en Amérique du Nord. Après la Conquête, les
Britanniques s'approprieront les terres de la Nouvelle-France. Puis, commencera une
période de colonisation anglaise, principalement grâce à l'arrivée de colons loyalistes venus
de Nouvelle-Angleterre après la révolution américaine. Plus tard, en 1867, les Britanniques
créeront le Dominion du Canada, né de l'union de trois colonies britanniques : le
Canada-Uni, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. L'Acte de l'Amérique du Nord
britannique de 1867, une loi britannique, sera rapatrié au début des années 1980 afin de
donner une constitution au Canada. Aujourd'hui, le Canada est un État fédéral de dix
provinces et de trois territoires qui chacun ont leurs propres premier ministre et assemblée
législative. Le pays a obtenu son indépendance du Royaume-Uni et ce pacifiquement, dans
un processus qui s'est étalé de 1867 à 1982. Après deux siècles de revendications pour
l'affirmation nationale des Canadiens français, le mouvement souverainiste du Québec
prend son essor lors de la révolution tranquille dans les années 1960 et réclame depuis
lors, la souveraineté de la province et sa sécession du reste du pays.
Le Canada est aujourd'hui une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire, se
définissant comme une nation bilingue et multiculturelle ; le français et l'anglais sont, à
statut égal, les langues officielles. Nation industrialisée et technologiquement avancée, son
économie diversifiée repose principalement sur l'abondance de ses ressources naturelles et
sur le commerce effectué en grande partie avec les États-Unis, pays avec lequel perdure
une relation complexe depuis les temps coloniaux et les débuts du Canada moderne.
Le Québec est la seule province à être fort majoritairement francophone et dont la seule
langue officielle est le français alors que le Nouveau-Brunswick est la seule province
légalement bilingue. Les huit autres provinces sont habitées par des fortes majorités
anglophones, mais chacune d'entre elles est habitée par des communautés francophones de
tailles variées. Le territoire du Yukon est officiellement bilingue (français et anglais). Les
Territoires du Nord-Ouest, ainsi que le Nunavut dont il est issu, reconnaissent 11 langues
officielles, dont le français, l'anglais et de nombreuses langues inuits. En 2006, à travers le
Canada, on recensait 9,6 millions de Canadiens (soit 30.7% de la population) qui parlaient
le français, alors que 26,6 millions (85%) parlaient l'anglais[2] .
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Origine du nom
Les historiens s’entendent aujourd’hui pour dire que le
« pays de Canada » désignait à l’origine l’actuelle ville
et région immédiate de Québec.
D’après leurs recherches, le nom « canada » signifie «
amas de cabanes » (bourgade ou village iroquoien :
agglomération de maisons longues, au toit arrondi,
faites de troncs, de branches d’écorces et recouvertes
de peaux, pas nécessairement alignées, le tout entouré
d’une palissade de pieux) dans la langue parlée au
début du XVIe siècle par les Iroquoiens du
Topographie du Canada
Saint-Laurent qui hivernaient à Stadaconé (Québec), les
premiers Amérindiens que Jacques Cartier aurait
rencontrés (c’était à Gaspé, en l’été 1534, leurs quartiers d’été).

À la fin de la Deuxième relation de Jacques Cartier (celle portant sur les années 1535 et
1536), un dictionnaire de la langue « des pays et royaume[s] de Hochelaga et Canada[,]
autrement dicte la Nouvelle-France », nous apprend qu’« ilz (sic) appellent une ville canada
»[3] . Cette « ville » (bourgade) que, d’après Cartier, ces Iroquoiens nomment canada, c’est
évidemment Stadaconé. Les deux établissements que sont Hochelaga et Stadaconé, Cartier
les dit chacun « royaume » car ils sont chacun gouvernés par un seul grand chef (tel en
France, le roi). L’expression « Nouvelle-France », Verrazano l’utilisait en 1524 (en latin, ) et
Cartier l’utilise ici pour désigner l’ensemble des établissements d’hiver allant de Stadaconé
(alias Canada) à Hochelaga, inclusivement.
Jacques Cartier est donc le premier à employer le mot Canada, pour désigner un territoire,
celui qui correspond aujourd’hui à la ville de Québec et ses régions limitrophes, dont
Stadaconé est le principal village. Il appellera dans ses écrits, les Iroquoiens de la région de
Québec, les « Canadiens ». Ce n’est qu’à partir du siècle suivant que l’on emploiera le mot
Canada pour désigner tout l’espace exploré ou occupé par les Français en Amérique du
Nord : Champlain commencera alors par écrire « la Nouvelle-France, vulgairement dite le
Canada », ce qui laisse entendre que le nom « Canada », plus court, est déjà assez
populaire pour l’emporter bientôt sur l’autre dénomination.
Des livres et des cartes européennes appliquent tôt cette appellation, Canada, au
peuplement français établi le long des rives du fleuve Saint-Laurent (principalement sur le
territoire du Québec actuel), puis l’appellation Canada est récupérée par les autorités de
l’Empire britannique pour désigner la plupart des colonies contigües qu’elle gère en
Amérique du Nord.

Histoire du Canada

Période précolombienne (avant la fondation)

Histoire géologique
Alors que la Pangée n'est encore qu'un immense territoire, à l'ère paléozoïque, la formation
et le développement de la chaîne de montagnes des Appalaches débute dès la période
dévonienne, il y a 410 millions d'années. Après la division de la Pangée au début de l'ère
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mésozoïque, la partie septentrionale de celle-ci, la Laurasie - (Laur)entien + Eur(asie)[4] , se


divisa en deux lors de la période jurassique. La partie occidentale forma ce qui devint plus
tard l'Amérique du Nord et dériva pendant plusieurs millions d'années jusqu'à son
emplacement actuel. Puis, la formation des montagnes rocheuses commença il y a 138
millions d'années lors de la période crétacé. C'est à la fin de cette même période que la
Terre assista à l'extinction massive des animaux, dont les dinosaures. Les réserves de
pétrole commencèrent à se former par la suite surtout en Alberta pour devenir plus tard
l'une des principales ressources économiques du Canada. Puis, il faut attendre la fin de la
période tertiaire de l'ère cénozoïque il y a 5 millions d'années pour que débute la formation
de la calotte polaire recouvrant le Nord du Canada. Vers la fin de cette période, le climat
commença à se refroidir ouvrant ainsi la porte à une ère glaciaire et à une migration des
mammifères entre continents. Mais ce n'est que pendant la période quaternaire il y a 1,6
million d'années que le climat devint excessivement froid et que les variations du niveau de
la mer provoquèrent l'apparition des Grands Lacs, du lac Champlain, du fleuve
Saint-Laurent, d'autres grands lacs et ce, en plus du Plateau laurentien. Quant au
développement et à la migration de l'humain moderne, ceux-ci ne commencèrent qu'à
l'époque holocène il y a 10 000 ans. À cette époque, le climat se réchauffa et devint plus
sec, favorisant ainsi la fonte des glaces.[5]

De la Préhistoire aux premières explorations européennes (De 27 500 av. J. - C. à


990 apr. J. - C. )
Alors que peu de documents attestent de leur présence, des fouilles archéologiques font
remonter la présence des peuples autochtones sur le territoire du Canada à plus de 26 500
ans dans le nord du Yukon et à 9500 ans dans le sud de l'Ontario. Ainsi, certaines régions
du territoire actuel du Canada sont habitées par les peuples amérindiens et inuit depuis des
temps immémoriaux. Ces peuples autochtones seraient arrivés en Amérique grâce à leur
migration par l'isthme de la Béringie entre l'Alaska et la Sibérie orientale.
Tant les Premières nations que les Inuits vivaient essentiellement de la chasse, de la pêche
et du piégeage. Chaque peuple était organisé dans des régions spécifiques et possédait ses
propres caractéristiques culturelles, toutes liées à la nature. L'animisme était cependant la
religion principale de l'ensemble des peuples autochtones.
Alors basés sur l'île de Terre-Neuve, les Béothuks sont la première nation autochtone à
entrer en contact avec les Européens venus fouler le sol de l'Amérique. Ils sont à l'origine
de l'expression Peaux rouges, laquelle sera par la suite généralisée aux autres nations
amérindiennes de l'Amérique du Nord. De par leur isolement des autres peuples
autochtones, les Inuits ne seront quant à eux davantage connus qu'à la fin du XIXe siècle et
début du XXe siècle lorsque des explorateurs canadiens-français iront à leur rencontre dans
le Grand Nord. Ils seront alors connus sous le nom d'Eskimos.
Attention: ces données ont été revues depuis que les études sur l'ADN mitochondrial ont
démontré une parenté étroite entre certaines populations du Canada et celles de l'Europe
du Nord (facteur X) qui est d'ailleurs absent des autres continents. Pour plus de détails sur
le sujet, voir l'article portant sur les migrations humaines.
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D'Ericson à Colomb (990–1492)


Les premières explorations européennes commencent quant à elles sur les côtes du
Labrador et de l'île de Terre-Neuve, lesquelles sont visitées par les Vikings, les Normands
et probablement les Basques depuis le 1er millénaire. L'explorateur islandais Leif Ericson
serait en fait le premier Européen à visiter l'Est du territoire actuel du Canada (île de
Terre-Neuve) aux alentours de l'année 990 après que le navigateur islandais Bjarni
Herjólfsson l'a aperçu quelques années auparavant, selon la saga d'Erik le Rouge[6] ,[7] . Les
vestiges du village qu'il érige peuvent être retrouvés à L'Anse aux Meadows sur l'île de
Terre-Neuve[8] alors qu'il nomme trois contrées s'étendant de l'île de Baffin à l'île de
Terre-Neuve en passant par le Labrador : Helluland, Markland et Vinland.
Par la suite, il semble que les Basques viendront pêcher sur les grands bancs de morue au
large de l'île de Terre-Neuve pendant près d'un demi-siècle. Ces derniers fondent entre
autres, après la redécouverte par Christoph Colomb, la colonie de Plaisance qui s'étendra
sur les îles Saint-Pierre-et-Miquelon et laquelle deviendra plus tard un refuge pour les
pêcheurs français en plus d'une colonie satellite pour l'Acadie et le Canada[9] .

Les débuts de la colonisation moderne (1492–1534)


Les explorateurs vénitiens Giovanni Caboto (Jean Cabot) et son fils Sébastien avaient
débarqué à Bonavista (Terre-Neuve) en 1497 pour le compte du roi Henri VII d'Angleterre,
probablement suivant les traces des frères vénitiens Zen qui y auraient débarqué au XIVe
siècle, bien qu'aucune preuve n'existe à cet effet (les documents auraient été détruits dans
l'incendie du palais des doges)[réf. nécessaire]. L'explorateur portugais João Fernandes
Lavrador longe quant à lui le littoral du Labrador actuel (nommé en son honneur) et le
cartographie vers 1500 en compagnie de l'explorateur Pêro de Barcelos, mais sans prise de
possession des terres[10] . Dans les faits, la carte dessinée est à l'origine du conflit frontalier
du Labrador, lequel oppose encore aujourd'hui le Québec à Terre-Neuve-et-Labrador quant
au droit de propriété du territoire actuel du Labrador. Alors que le Québec soutient que le
territoire du Labrador ne repose que sur une bande d'une largeur d'un mille sur le littoral
de la mer du Labrador, la province de Terre-Neuve-et-Labrador considère qu'il s'étend
jusqu'à la ligne de partage des eaux (frontière actuelle délimitée par le Comité judiciaire du
Conseil privé de Londres en 1927)[11] .
À la recherche du Passage du Nord-Ouest, l'explorateur portugais Gaspar Corte-Real visite
quant à lui l'île de Terre-Neuve en 1500, mais retourne au Portugal après avoir capturé des
esclaves amérindiens[12] . Ces territoires ne seront cependant intégrés au Canada qu'en
1949 pour former la province actuelle de Terre-Neuve-et-Labrador bien que le territoire du
Labrador deviendra possession française et partie intégrante du Canada au XVIIIe siècle.

La Nouvelle-France (1534–1760)

L'exploration
De Saint-Malo sur les côtes armoricaines à bord de deux navires, Jacques Cartier et son
équipage de 61 hommes se dirigent vers le Nouveau Monde où ils visitent Terre-Neuve, le
golfe du Saint-Laurent, les Îles-de-la-Madeleine ainsi que l'Île-du-Prince-Édouard. Puis
finalement, Cartier débarque en 1534 à Gaspé (surnommé le « Berceau du Canada français
»), y plante une croix et prend possession de la terre au nom du roi de France, François Ier.
Ainsi, Jacques Cartier devient le deuxième mandataire du roi de France à venir en
Amérique suite au voyage de Giovanni da Verrazano en 1524, lequel longe le littoral
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s'étendant de la Floride à la Nouvelle-Écosse et qui devient le premier à utiliser la


dénomination « Nouvelle-France ».
Lors de son second voyage, en 1535, à bord de la Grande
Hermine (la Petite Hermine et l' Émérillon complètent ses
vaisseaux), Cartier remonte le fleuve d'abord jusqu'à Stadaconé
(Québec), où il revoit Donnacona, chef des Iroquoiens du
Saint-Laurent (peuple aujourd'hui disparu ou assimilé, que l'on
confond souvent à tort avec les Iroquois et les Hurons), qu'il
avait déjà rencontré à Gaspé lors de son premier voyage. Il
désigne le territoire autour de Stadaconé sous le nom de « pays
de Canada » (en gros, Québec et sa région), dénomination qui
sera généralisée par la suite à toute la vallée du Saint-Laurent,
puis finalement à l'une des colonies de la Nouvelle-France. Puis il
remonte le fleuve jusqu'à Hochelaga (aujourd'hui Montréal), Jacques Cartier,
arrêté par les rapides de Lachine. Lors de son troisième et explorateur français, arrive
à Gaspé en 1534.
dernier voyage en 1541, Jacques Cartier explore les terres du
Canada en plus de ses régions avoisinantes, et y fonde
Charlesbourg-Royal à l'embouchure de la rivière Cap-Rouge, à l'extrémité ouest du cap aux
Diamants, le village iroquoien de Québec étant à l'extrémité est de ce Cap.

Bien qu'il ne soit pas encore prouvé que Giovanni Caboto ait débarqué au Canada et à Terra
Nova (Terre-Neuve), plusieurs explorateurs français reviennent explorer le Nouveau Monde
après le départ de Jacques Cartier, dont Jean-François de La Rocque de Roberval qui en
1542 explore le Royaume de Saguenay et qui fonde France-Roy en l'emplacement de
Charlesbourg-Royal laissé vacant. En 1555, Nicolas Durand de Villegagnon tente d'établir
une colonie en France Antarctique dans la baie de Rio de Janeiro, mais est rapidement
délogé par les Portugais. Puis de 1562 à 1565, les Français huguenots Jean Ribault et René
de Goulaine de Laudonnière tentent de coloniser ce qui est aujourd'hui la Caroline du Sud
et la Floride, mais sont massacrés par les Espagnols. À la recherche du Passage du
Nord-Ouest, Martin Frobisher découvre quant à lui la région arctique de l'île de Baffin,
notamment la baie de Frobisher (Iqaluit) en 1576, au nom de l'Angleterre, qui devient plus
tard un territoire du Canada. Dans le même dessein, l'Espagne emploie l'explorateur grec
Ioannis Phokas en 1592, lequel navigue vers le nord à partir du Mexique actuel et atteint
les eaux du détroit de Juan de Fuca (nommé en son honneur en 1788 selon sa dénomination
espagnole) situé entre le sud de l'île de Vancouver et le nord-ouest de l'État actuel de
Washington. Il arrête cependant son voyage avant d'atteindre le passage Intérieur dans les
archipels et les fjords situés à l'ouest de la Colombie-Britannique actuelle.

La colonisation
Le « Canada », proprement dit, se réfère quant à lui à l'origine à un peuplement français
situé sur le territoire de la ville actuelle de Québec et, en tant que colonie française,
constitue une des provinces de la Nouvelle-France. La colonie est fondée le long des berges
du fleuve Saint-Laurent en 1534 lors de la découverte du Québec par Jacques Cartier et du
développement de relations diplomatiques avec les Amérindiens de la région, puis il faut
attendre Tadoussac en 1600 pour y réussir le premier établissement d'un fort français
permanent, origine du village actuel du même nom à l'embouchure de la rivière Saguenay.
Les colons français qui peupleront le Canada proviendront principalement des anciennes
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provinces de France qu'étaient la Bretagne, la Normandie, le Poitou et la Saintonge, alors


que les filles du Roy et quelques dignitaires arriveront directement d'Île-de-France et
d'Orléanais [13] .
Entre 1598 et 1603, Henri IV charge Troilus de La Roche de Mesgouez, à titre de lieutenant
général des pays de Canada, Terre-Neuve, Labrador et Norembègue, d'établir un nouveau
poste de colonisation avec quelques dizaines d'hommes et de femmes en Nouvelle-France.
Cette deuxième tentative de colonisation s'effectue sur l'île de Sable (île située au large de
la Nouvelle-Écosse actuelle).
Après de nombreuses tentatives ratées (dont
Nouvelle-Angoulême à Long Island et Saint-Augustine
en Floride), les Français établissent finalement leur
premier comptoir commercial estival à Tadoussac
(Québec) en 1600, de par un monopole accordé par le
roi à Pierre Chauvin, sieur de Tonnetuit. Puis vient
ensuite, par Pierre Dugua de Mons la fondation de Port
Royal en 1605, première capitale de l'Acadie, en
Arrivée de Samuel de Champlain sur le
présence de l'explorateur-cartographe Samuel de
futur site de la ville de Québec selon Champlain. Ce dernier, déjà venu explorer la Grande
George Agnew Reid (En fait, Rivière de Canada en 1603, fonde Québec en 1608,
Champlain avait laissé ses navires
mandaté par Pierre Dugua de Mons, « là où le fleuve se
dans la région de Tadoussac pour
poursuivre son voyage en plus petite
rétrécit », selon l'appellation algonquienne, et il en fait
embarcation). la capitale de la Nouvelle-France aussi dite le
« Canada ». Québec sera, jusqu'aujourd'hui, le premier
lieu habité à l'année de façon continue par des Français et leurs descendants, en Amérique
du Nord. Champlain remonte aussi le fleuve en 1615 jusqu'au-delà du Sault Saint-Louis
(rapides de Lachine), à la baie Georgienne (partie ouest du lac Huron) et navigue sur les
eaux de la rivière Richelieu jusqu'à ce qui est aujourd'hui le lac Champlain. Tout au long de
son périple en Nouvelle-France, il établit notamment avec les Innus-Montagnais, les
Algonquins et les Hurons-Wendats, d'excellentes relations diplomatiques et commerciales,
et agit, d'office (non en titre), comme premier gouverneur de la Nouvelle-France.

Cependant, les colons européens apportent de nombreuses maladies qui, par les routes
commerciales, se propagent rapidement au sein des populations autochtones, faisant des
ravages parmi celles-ci. Les colons français, arrivant souvent très malades dans des
bateaux qui ne sont pas très sains, sont sauvés par les remèdes amérindiens. Ainsi, pour
soigner le scorbut, les Iroquoiens du Saint-Laurent proposent à Cartier des décoctions
d'écorce de cèdre blanc, appelé annedda.
Après son retour de France en 1617, Samuel de Champlain revien[dra] à Québec avec
l'apothicaire et laboureur Louis Hébert. Celui-ci (...) [sera] accompagné de sa femme, [de]
son fils, [de] ses deux filles et de son beau-frère. L'arrivée de cette famille jette[ra] les
bases de la colonie française en Nouvelle-France[14] .
Les Récollets, premiers missionnaires catholiques en Nouvelle-France, arrivent en 1615 et
se voient offrir une terre aux abords de la rivière Saint-Charles en 1620 pour y fonder un
couvent. Bien que l'emplacement est laissé vacant pendant quelques années, les Récollets
reviennent en 1670 et se voient rétrocéder le site qu'ils dénommeront
Notre-Dame-des-Anges. En 1692, Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières, Monseigneur de
Saint-Vallier alors évêque de Québec depuis 1685, fait l'acquisition du site et y fonde
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l'hôpital général de Québec l'année suivante (aujourd'hui, l'hôpital forme une municipalité
enclavée et séparée de Québec sous le nom de Notre-Dame-des-Anges).
Dans un but d'évangélisation et d'éducation des Amérindiens, les Jésuites arrivent en
Nouvelle-France en 1625. Ils fondent le Collège de Québec en 1635 pour y instruire les
garçons français et les Hurons devenus chrétiens. Bien que leur principal but consiste en la
conversion religieuse des tribus amérindiennes, il demeure que le rôle des missionnaires en
est un de découvertes du territoire grâce à leurs relations avec les Hurons. Cependant, en
1648, les Iroquois, soutenus par les Anglais, attaquent les missions de Saint-Joseph et de
Saint-Michel en Huronnie, et y massacrent les pères catholiques, dont Jean de Brébeuf,
connus aujourd'hui sous la dénomination des Saints-Martyrs-Canadiens.

Le développement
Afin de diriger la colonie, le roi Louis XIII place le gouverneur de la Nouvelle-France
directement sous l'autorité du Cardinal de Richelieu dès son entrée en fonction en tant que
principal ministre de l'État en 1624 et jusqu'à sa mort en 1642. Par la suite, la régente
Anne d'Autriche nommera le Cardinal Mazarin en 1643 pour lui succéder jusqu'en 1661.
C'est en 1627 qu'est créé le régime seigneurial, principal mode d'administration des terres
de la Nouvelle-France. Ce système est inspiré du régime féodal de la France sous lequel le
censitaire (ou habitant) est dépendant du seigneur. Fondé par Armand Jean du Plessis,
Cardinal de Richelieu, la Compagnie des Cent-Associés dont fait partie Samuel de
Champlain, se voit octroyer les droits légaux et seigneuriaux et ce, en plus du droit de
distribution des terres. Elle remplace la Compagnie de Montmorency, fondée en 1621,
laquelle reprenait le rôle de la première compagnie de marchands de fourrure, la
Compagnie des marchands de Rouen, fondée en 1613 par Samuel de Champlain[15] et qui
ont toutes deux manqué à leurs obligations de colonisation. C'est ainsi que le territoire de
la Nouvelle-France est divisé en seigneuries, chacune faisant face à un cours d'eau, remises
aux colons les plus offrants afin d'en exploiter les richesses, lesquelles deviendront des
entités économiques essentielles à leur survie. De plus, la Compagnie des Cent-Associés
obtiendra le monopole du commerce de la fourrure dans les colonies françaises de
l'Amérique du Nord. En 1645, ce monopole de la traite sera transféré à la Compagnie des
Habitants (à l’exception de l’Acadie)[16] . Autre changement important pendant l'année
1627 : la Compagnie des Cent-Associés introduit la Coutume de Paris qui, en 1664, devient
obligatoire en vertu de l'édit royal créant la Compagnie des Indes occidentales. Cet unique
code de loi vient ainsi uniformiser les rapports entre les citoyens à la grandeur de la
colonie, notamment dans les affaires commerciales et civiles[17] .
À la première conquête de 1629, la Nouvelle-France passe sous domination britannique
lorsque le marchand Sir David Kirke, en compagnie de ses frères, prend possession du fort
et château Saint-Louis après l'assaut sur la ville de Québec où il somme Samuel de
Champlain à la capitulation. Ce dernier est emmené de force en Grande-Bretagne pour
négocier les termes de la cession des territoires français en Amérique. Cependant, après
une période de tergiversation de trois ans, celui-ci est libéré, et l'Angleterre restitue la
Nouvelle-France à la France en 1632 lors de la signature du traité de
Saint-Germain-en-Laye. À son retour en 1633, Samuel de Champlain fait construire l'église
Notre-Dame-de-Recouvrance (sur le site de Place-Royale dans la basse-ville de Québec) et
la nomme ainsi pour souligner le fait que la France (...) [vient] de recouvrer sa colonie[18] .
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En 1634, la ville de Trois-Rivières est fondée par un certain Laviolette (dont nous ne savons
rien d'autre, sinon qu'il est un émissaire de Samuel Champlain), sur la rive nord du fleuve
au confluent des trois chenaux dessinés par la rivière Saint-Maurice, à mi-chemin entre
Québec et le futur site de Montréal. Ce site était, depuis le début du siècle, un endroit
stratégique pour la traite des fourrures, avec développement vers le nord-ouest. Et c'est en
1639 que les premières religieuses de la congrégation des Ursulines s'établissent en
Nouvelle-France dans la région de Québec, pour y fonder la première école pour filles en
Amérique du Nord. En 1697, elles s'établiront à Trois-Rivières et, avec l'aide de l'évêque de
Québec, achèteront du gouverneur de Trois-Rivières Claude de Ramezay, une maison dans
laquelle elles auront pour mission d'ouvrir une école et un hôpital.
Lors de l'élargissement des frontières en terrains vacants et du développement de relations
diplomatiques avec les Algonquiens, les Français sont aux prises avec la menace des
offensives britanniques et iroquoises. C'est donc dans le but de protéger les colons que
Ville-Marie (Montréal), fondée en 1642 par Paul de Chomedey de Maisonneuve est érigée
sur une île au pied du Mont Royal. Et c'est en cette même année que Jeanne Mance fonde
l'hôpital de Ville-Marie, premier Hôtel-Dieu. Bien que relevant de l'état laïc, elle est
toujours secondée par les Soeurs hospitalières de Saint-Joseph. En 1653, Sieur de
Maisonneuve invite Marguerite Bourgeoys à s'installer à Ville-Marie pour y devenir
institutrice. Elle fait construire en cette même année la chapelle
Notre-Dame-de-Bon-Secours (dans le Vieux-Montréal actuel) et fondera la congrégation
Notre-Dame en 1659.
Après les massacres des Jésuites, Charles le Moyne de Longueuil et Pierre Picoté de
Belestre entreprennent, à partir de 1648, une série d'expéditions diplomatiques en pays
iroquois, lesquelles mèneront à l'expédition menée par le gouverneur Daniel de Rémy de
Courcelles en 1666 et qui met définitivement fin à la menace iroquoise. Cependant, alors
que les attaques iroquoises et anglaises s'intensifient et deviennent de plus en plus
imminentes au cours de ces années, plusieurs Français se dévouent à la défense de la
colonie et s'élèvent au rang des héros de la Nouvelle-France. Le plus connu sera sans doute
Adam Dollard des Ormeaux, Sieur des Ormeaux et commandant de la garnison du Fort de
Ville-Marie, qui se rend en 1660, lors de la bataille de Long Sault[19] , avec une équipe de
jeunes soldats au Fort du Sault de la Chaudière sur la rivière des Outaouais, afin de
défendre la Nouvelle-France contre l'invasion iroquoise. Bien qu'il mourra au combat, il
sera néanmoins reconnu pour avoir repoussé l'invasion. Son nom est encore aujourd'hui
bien ancré dans l'imaginaire des francophones du Québec et de l'Ontario qui le célèbrent
chaque année avec un jour férié au mois de mai. Puis une jeune femme de 14 ans du nom
de Marie-Madeleine Jarret de Verchères défend, en 1692 pendant huit jours, le fort de
Verchères grâce à un mouvement de va-et-vient et des habits de soldats tout en faisant
croire aux assaillants que le fort est rempli d'hommes alors qu'un seul soldat y veille.
Entre 1654 et 1656, le coureur des bois Médard Chouart des Groseilliers élargit les limites
de la Nouvelle-France en explorant les territoires de ce qui est aujourd'hui le nord de
l'Ontario en plus de ceux du pourtour de la baie d'Hudson et devient un des premiers
Européens à atteindre le lac Supérieur. Il y retourne en 1659 avec Pierre-Esprit Radisson
afin d'y exploiter le commerce de la fourrure. Cependant, à leur retour en 1660, ils sont
réprimandés par le gouverneur Pierre de Voyer d'Argenson, vicomte de Mouzay pour
commerce illégal.
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Comme la très grande majorité des familles pionnières du Canada, lesquelles s’établissent
notamment à l’Île d’Orléans, Charles Aubert de La Chesnaye arrive en Nouvelle-France au
courant des années 1650. À partir de ce moment, il développera l'activité économique de la
colonie, notamment en devenant le premier homme d'affaires du Canada et ce, en créant
plusieurs commerces et en acquérant les droits de propriété de compagnies de traite de
fourrures, mais aussi en devenant l'un des plus grands seigneurs et propriétaires terriens
du Canada. En 1682, il créera la Compagnie de la Baie du Nord, laquelle obtiendra le
monopole du commerce de la fourrure dans la colonie de la Baie du Nord (Baie d'Hudson)
jusqu'en 1700[20] , année à laquelle elle sera dissoute et remplacée par la Compagnie de la
Colonie[21] .
Peu après les débuts de la construction de la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré en 1661,
Monseigneur François de Montmorency-Laval, gouverneur intérimaire de la
Nouvelle-France à deux occasions, devient le premier évêque de Québec en fondant le
Séminaire de Québec en 1663, à l'origine de la première université du Canada et la plus
ancienne université francophone en Amérique, l'Université Laval. Et c'est en 1672 que l'on
verra les débuts de la construction de la basilique Notre-Dame de Montréal grâce aux
prêtres de Saint-Sulpice. Bien que le diocèse de Québec n'est créé qu'en 1674, le vicariat
apostolique de la Nouvelle-France est créé en 1658 afin d'étudier le terrain pour
l'instauration officielle d'une administration catholique au Canada. L'Église catholique
jouera un rôle politique important où l'évêque de Québec sera responsable au sein du
gouvernement des domaines touchant à la foi religieuse, à l'éducation et à la santé jusqu'à
la révolution tranquille du Québec dans les années 1960. Au fil des siècles, le diocèse
prendra de plus en plus d'importance au point tel où il couvrira la totalité du territoire de la
Nouvelle-France au XVIIIe siècle. Bien qu'il sera par la suite divisé en d'autres diocèses, il
conservera son importance politique parmi tous les autres. En effet, il acquerra le titre
d'archidiocèse, de province ecclésiastique et finalement, de primatie de l'Église catholique
du Canada.
En 1665, Jean Talon, surnommé le bâtisseur, est nommé par Jean-Baptiste Colbert sous
commission du roi Louis XIV à titre de premier intendant de la Nouvelle-France. Lors de
son arrivée, le roi fait aussi venir des troupes militaires afin de défendre la colonie contre
les menaces iroquoises. C'est ainsi que le lieutenant-général Alexandre de Prouville,
marquis de Tracy, fait construire trois forts le long de la rivière Richelieu : le Fort Richelieu
à l'emplacement actuel de la ville de Sorel-Tracy, le Fort Sainte-Thérèse près de Carignan
et le Fort Saint-Jean près de la ville actuelle de Saint-Jean-sur-Richelieu. Toujours dans
l'esprit de sa mission de bâtir la colonie, Jean Talon propose en outre d'instaurer le Conseil
souverain au sein d'un gouvernement royal et de créer des cours de justice dans les villes
de Montréal, de Québec et de Trois-Rivières. En 1666, Jean Talon effectue le premier
recensement de la Nouvelle-France et, suite aux conclusions qui en sont tirées, il met en
place une série de mesures de compensation et d'imposition afin d'encourager la nuptialité
et la natalité. Il fait entre autres venir de France 800 femmes, communément appelées les «
Filles du Roy » parce que dotées par le roi, lesquelles sont accueillies par Marguerite
Bourgeoys. Tout au long de son intendance, il encourage la colonisation de la vallée du
Saint-Laurent, en y créant et en attribuant la grande partie des seigneuries de la
Nouvelle-France, tout comme les gouverneurs qui suivront. C'est ainsi qu'à partir de la fin
de la première moitié du XVIIe siècle et tout au long de la seconde moitié, l'on assistera au
début de la formation des régions actuelles du Québec avec l'arrivée des colons français et
le développement du commerce de la fourrure. Ainsi, avec la sédentarisation des nouveaux
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colons canadiens et la traite de la fourrure, le site de plusieurs centres régionaux


historiques actuels sera fixé. De ce fait, la Nouvelle-France assistera à la naissance des
villes telles que Baie-Saint-Paul, Blainville, Boisbriand, Boucherville, Châteauguay, Lachute,
Laval, Lavaltrie, Lévis, Longueuil, Matane, Montmagny, Repentigny, Rimouski,
Rivière-du-Loup, Sept-Îles, Terrebonne, Varennes et Vaudreuil-Dorion, ainsi que La Tuque
plus au nord, Belœil sur la rivière Richelieu et Saguenay dans le fjord du Saguenay. Bien
que le régime seigneurial soit l'unique mode de division des terres, Jean Talon projette la
création de trois villages en adoptant le plan de lotissement radial des Jésuites sur la
seigneurie Notre-Dame-des-Anges en 1665, selon les directives du roi Louis XIV. Cette
division des terres, unique en Amérique du Nord, permet le regroupement des colons afin
d'assurer leur protection mutuelle contre les attaques iroquoises. Des trois villages projetés
de Bourg-Royal, Bourg-Talon et Bourg-la-Reine, seul le village de Bourg-Royal voit le jour.
Les terres en forme de triangle tronqué se déploient tout autour d'un quadrilatère
central[22] , situé à l'emplacement de l'arrondissement historique du Trait-Carré de
Charlesbourg dans la ville de Québec.[23]
En 1669, le roi Louis XIV crée un nouveau poste au sein de l'Ancien Régime français afin de
diriger la Nouvelle-France, celui de Secrétaire d'État de la Marine. Ainsi, le Conseil
souverain sera placé directement sous son autorité et recevra les ordonnances du roi par
son intermédiaire. Cependant, plus tard, deux autres principaux ministres de l'État auront
une autorité sur la colonie et par le fait même agiront de concert avec les secrétaires d'État
de la Marine de l'époque. Il en est ainsi du Cardinal Dubois qui assumera ce rôle sous la
régence du duc Philippe d'Orléans de 1715 à 1723 ainsi que d'André Hercule de Fleury qui
effectuera les mêmes tâches de 1726 à 1743 sous le règne de Louis XV. Avec cette nouvelle
organisation, Jean Talon réussira à diversifier l'économie grâce au système mercantile
établi entre la Nouvelle-France, la métropole et les Antilles françaises. Il agrandit en outre
les limites de la Nouvelle-France en chargeant des explorateurs d'étudier de nouveaux
territoires. C'est ainsi que le coureur des bois Louis Jolliet et le père Jacques Marquette
sont envoyés en exploration le long de la vallée du Mississippi. En revenant de leur
expédition, ils s'arrêtent sur le site de la ville actuelle de Chicago (point de passage entre
les Grands Lacs du Canada et le bassin du Mississippi) et y créent un poste permanent de
traite de fourrure. Cependant, c'est en 1682 que René Robert Cavelier de La Salle prend
possession des lieux et nommera le territoire s'étendant des Grands Lacs au Golfe du
Mexique du nom de Louisiane en l'honneur du roi de France. De plus, Jean Talon envoie
deux équipes à l'est afin de trouver une solution pour relier l'Acadie et le Canada par route
terrestre. Dans la même lignée d'exploration, Charles Albanel, Paul Denys de Saint-Simon
et Sébastien Provencher sont recrutés pour explorer les terres de la Baie du Nord (Baie
d'Hudson) et pour appuyer la souveraineté de la France sur cette région au moment où la
Compagnie de la baie d'Hudson y commence ses activités[24] . Simon François Daumont de
Saint-Lusson a pour sa part la mission d'explorer la région de l'Outaouais et du bassin des
Grands Lacs, constituant en grande partie l'ensemble de la région canadienne des Pays d'en
Haut.
Dirigé par Pierre de Troyes, l'explorateur canadien Pierre LeMoyne d'Iberville est envoyé
en expédition à la baie James[25] et se rend donc en 1686 dans la région de la baie d'Hudson
avec pour mission d'y déloger les Anglais qui y avaient établis la Compagnie de la Baie
d'Hudson en 1670. Ces derniers avaient indûment pris possession des territoires entourant
le plan d'eau après la trahison de Médard Chouart des Groseilliers et de Pierre-Esprit
Radisson à l'endroit de la France. Ces deux explorateurs français avaient suscité l'intérêt de
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l'Angleterre afin de prendre le contrôle du commerce de la fourrure dans la région en 1668


après le refus de Louis XIV de leur accorder les permis d'exploitation. Le seul voyage de
l'Angleterre dans la région se fit en 1610 lorsque Henry Hudson navigua sur les eaux de la
baie d'Hudson. Ce dernier n'avait cependant établi qu'un campement hivernal sur la rive de
la baie puisque pris par les glaces, sans exploration des territoires, puis fut laissé pour mort
au printemps lors de la mutinerie de son équipage qui retourna en Angleterre.

Les guerres
La compétition pour les territoires, les bases navales, la fourrure et la pêche devenant de
plus en plus féroce, maintes guerres éclatent impliquant les Français, les Hollandais, les
Britanniques et les tribus amérindiennes comme alliées. Ainsi, le XVIIIe siècle sera
caractérisé en grande partie par les guerres intercoloniales (nommées French and Indian
Wars en Nouvelle-Angleterre) qui apparaissent entre les Français, avec pour alliés les
Hurons et les Algonquins, et les Hollandais – au début – ainsi que les Britanniques par la
suite, lesquels ont pour alliée la confédération iroquoise, afin de définir le contrôle du
commerce de la fourrure, notamment dans la vallée de l'Ohio. Ces guerres intercoloniales
se perpétreront environ au même moment que les quatre guerres franco-britanniques en
Europe entre 1689 et 1763.
Dans le but de protéger la ville de Québec contre la Nouvelle-Angleterre, Louis de Buade,
comte de Frontenac et gouverneur de Nouvelle-France, fait construire la première enceinte
de la Citadelle de Québec en 1690. Au mois d’octobre de cette même année, le gouverneur
Frontenac rejette l’offre de reddition de la ville et réussit à repousser les Britanniques de
William Phips à la bataille de Québec. De plus en 1695, à l'emplacement actuel de Kingston
en Ontario, celui-ci reprend la construction du Fort Frontenac qui avait été détruit en 1688
par les Iroquois, alors que l'ancien fort avait été construit après négociations entre le
gouverneur Frontenac et une délégation iroquoise en 1673 afin d'étendre le commerce de
la fourrure dans les Pays d'en Haut et de protéger Ville-Marie contre les Anglais.
Les nations autochtones s'étant fait la guerre entre elles tout au long du XVIIe siècle pour
obtenir le privilège du commerce de la fourrure auprès des puissances européennes, la
Nouvelle-France signe finalement la Paix des Braves en 1701 entre ses alliés et la
confédération iroquoise, connue aussi sous le nom de Grande paix de Montréal, grâce au
gouverneur Louis-Hector de Callières. Celle-ci regroupe près d'une quarantaine de nations
autochtones et plusieurs milliers de délégués français et autochtones. Bien que des traités
de paix furent avancés auparavant par les différents gouverneurs auprès des Iroquois, ce
traité mettra définitivement fin aux guerres franco-iroquoises et de ce fait, aux guerres
entre les peuples autochtones mêmes qui avaient débuté avant même l'arrivée des
Européens en Amérique du Nord. Il marquera un tournant dans l'histoire dans les relations
entre Français et Amérindiens alliant ainsi les Français aux Iroquois en protection contre
les offensives britanniques.[26] [27] [28]
Par suite de la première guerre franco-britannique - la Guerre de la ligue d'Augsbourg, les
traités de Ryswick de 1697 élargissent les frontières de la Nouvelle-France, notamment
grâce à la reconnaissance par l'Espagne de la partie ouest de Saint-Domingue (Haïti)
comme étant possession française. De plus, ils mettent provisoirement fin à la guerre en
restituant à la France les établissements de la baie d’Hudson et une partie de l’Acadie[29] .
Puis, en cette même année, Pierre LeMoyne d'Iberville est choisi par la France pour
retourner découvrir l'embouchure du fleuve Mississippi et coloniser la Louisiane, laquelle
est convoitée par les Britanniques. Il y fonde le premier peuplement près de la baie de
Canada 13

Biloxi, en compagnie de son frère Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville. Ce dernier fondera


La Nouvelle-Orléans en 1718.
Dans la même période d'exploration qui s’étend vers le Pays des Illinois en Louisiane et au
moment où les Français tentent de coloniser davantage les territoires du sud pour faire
face à la menace britannique dans la vallée de l’Ohio, Antoine Laumet de La Mothe, Sieur
de Cadillac, fonde en 1701 la ville de Détroit avec la construction du Fort Pontchartrain. La
ville de Windsor, sur l'autre rive de la rivière Détroit, sera peuplée en 1748 à même ce fort,
alors que le Fort Rouillé sera érigé en 1750 à l'emplacement actuel de la ville de Toronto
sous l'ordonnance du gouverneur Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière, marquis de
La Jonquière.
Après la victoire britannique à la Guerre de Succession d'Espagne, les Anglais s'emparent,
lors du traité d'Utrecht en 1713, de Saint-Christophe aux Antilles, de Terre-Neuve, de la
baie d'Hudson et de l'Acadie, puis mènent à la destruction complète de la capitale de cette
dernière, Port-Royal (Annapolis Royal). Les territoires de l'Acadie formeront une nouvelle
colonie anglaise qui prendra le nom de Nouvelle-Écosse. Cependant, par faute d'une
évaluation exacte de la superficie du territoire par les Anglais, les Français conservent en
partie l'Acadie - notamment les territoires constituant le Nouveau-Brunswick actuel, l'Isle
Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) et l'Isle royale (île du Cap-Breton), sur laquelle ils
entreprennent la construction de la forteresse de Louisbourg qui en devient en 1718 la
capitale. Lors de la Guerre de Succession d'Autriche, les Britanniques venus de
Nouvelle-Angleterre captureront la forteresse en 1745, mais cette dernière sera restituée à
la France lors de la signature du traité d'Aix-la-Chapelle en 1748. L'année suivante, les
soldats anglais fonderont la ville d'Halifax en y créant un avant-poste militaire afin de
peupler la Nouvelle-Écosse de colons britanniques.
Pendant la période de paix qui suit le traité d'Utrecht, en plus de la construction de la
forteresse de Louisbourg et de la fondation de Port-la-Joie (aujourd'hui la ville de
Charlottetown) par les Acadiens, les colons de la Nouvelle-France construisent le Chemin
du Roy en 1737 afin de relier Québec, Trois-Rivières et Montréal sur la rive nord du fleuve.
Ce chemin devient la première route carrossable au Canada et est nommé ainsi dans
l'espoir que le roi l'empruntera un jour. À partir de 1720, les fortifications de la ville de
Québec sont par ailleurs érigées. De plus, la colonisation française commence à s'étendre le
long de la rivière Chaudière, laquelle mène directement aux colonies de la
Nouvelle-Angleterre à partir de la ville de Québec, et par conséquent développe la région
de la Beauce allant même jusqu'au site actuel de Lac-Mégantic. Puis, en 1738, la
Nouvelle-France agrandit son territoire de plus belle en terres inconnues avec l'exploration
de l'ouest canadien. La région est explorée pour la première fois grâce à Pierre Gaultier,
seigneur de Varennes et de La Vérendrye, lequel fait construire le Fort Rouge à
l'emplacement actuel de la ville de Winnipeg. En 1740, son fils François atteint les
montagnes Rocheuses et explore les régions actuelles du Montana et du Wyoming. Après la
Guerre de Succession d'Autriche, en 1748, Pierre de Rigaud de Vaudreuil, alors gouverneur
de Montréal, reçoit une seigneurie du roi Louis XV sur les terres de la ville actuelle de
Saint-Hyacinthe. Ce cadeau de la France devient le dernier legs au Canada.
La Nouvelle-France s'étend dorénavant des montagnes Rocheuses aux Appalaches.
Cependant, afin de prendre le contrôle du commerce de la fourrure et d'empêcher
l'expansion du catholicisme en Amérique, les Britanniques tentent de plus belle de
s'emparer des territoires de la Nouvelle-France, notamment en essayant de se rendre dans
Canada 14

la vallée de l'Ohio. Lorsque la guerre de Sept Ans éclatera en 1756 entre la France et la
Grande-Bretagne en Europe, la guerre fera donc déjà rage en Amérique.
Ainsi, la guerre de la Conquête débute au mois de mai 1754 lorsque Coulon de Jumonville
est envoyé en mission de reconnaissance à savoir si le territoire français (dans l'État actuel
de Pennsylvanie) est en effet envahi par les Anglais et, le cas échéant, pour délivrer à ces
derniers une sommation de retrait au nom du roi Louis XV. Dans cette altercation qui sera
connue comme étant l’Affaire Jumonville et la cause directe du déclenchement de la guerre,
George Washington est accusé par les Français d’avoir ouvert le feu sur cet émissaire du
roi de France. Ce conflit a pour conséquence la bataille de Fort Necessity en juillet de cette
même année. Au cours de cette dernière, le commandant du Fort Duquesne (actuel
Pittsburgh), Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur, décrète l’ordonnance d’arrestation de
George Washington par un contingent de soldats commandé par Louis Coulon de Villiers, se
soldant ainsi par la première victoire française.
Puis, en 1755, les soldats britanniques dirigés par Robert Monckton ouvrent une offensive
et conduisent à la bataille de Fort Beauséjour dans la région du Beaubassin près du village
« Le Coude » en Acadie (site de la ville actuelle de Moncton). Cette dernière mènera à la
Déportation des Acadiens (surnommé le Grand Dérangement) par les Anglais, en cette
même année, à partir du village de Grand-Pré dans le bassin des Mines. Alors que la
résistance mènera des Acadiens à se réfugier au Canada, d'autres conflits continueront la
déportation dont la prise du Fort Gaspareaux et la bataille de Petitcoudiac en cette même
année ainsi que la bataille du Cran en juillet 1758. Cependant, le siège de Louisbourg
commença un mois avant cette dernière et mène la Grande-Bretagne à contraindre à la
reddition les Français de la forteresse de Louisbourg en juillet, laquelle deviendra un point
stratégique pour la prise de la ville de Québec.
Une série d’expéditions et de batailles se succéderont pour la prise de la vallée de l’Ohio,
au cours desquelles tant les Britanniques que les Français connaîtront victoires et défaites.
Parmi les batailles les plus décisives de la guerre de la Conquête sur ce territoire, l’on peut
nommer, entre autres, la bataille de la Monongahela, la bataille du Lac George, la bataille
de Fort Bull, la bataille de Fort Oswego, l’expédition Kittanning, la bataille de Fort William
Henry, la bataille de Fort Carillon, la bataille de Fort Frontenac, la bataille de Fort
Duquesne, la bataille de Fort Ligonier et la bataille de Fort Niagara (dernière bataille
majeure pour la possession de la vallée de l’Ohio).
Le 26 juin 1759, le siège de la ville de Québec débute
lorsque les Anglais posent pied à l’île d’Orléans. À la
première tentative de débarquement pour la prise de
Québec, les Anglais connaissent cependant une défaite
lors de la bataille de Beauport au mois de juillet 1759.
Au mois de septembre de la même année, les troupes
britanniques débarquent à l’Anse au Foulon, et des
soldats escaladent la falaise de Cap aux Diamants. La
bataille des Plaines d'Abraham devient l’une des Le Décès du Général Wolfe, peint par
batailles les plus déterminantes de la guerre de la Benjamin West, illustre le décès du
Conquête et mène à la prise définitive de la ville de général britannique Wolfe après sa
victoire à la Bataille des Plaines
Québec par le général James Wolfe sur Louis-Joseph de
d'Abraham en 1759.
Montcalm, marquis de Montcalm.
Canada 15

Lors de la bataille de Sainte-Foy, le gouverneur de la Nouvelle-France et François Gaston


de Lévis, chevalier de Lévis réussissent à repousser les Britanniques du général James
Murray. Cependant, les renforts britanniques arriveront avant ceux de la France et
mèneront successivement à la capitulation de Trois-Rivières et à celle de Montréal en
septembre 1760 par le gouverneur Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, marquis de
Vaudreuil, sous les conditions du général Jeffery Amherst, quelque temps après la bataille
des Mille-Îles. Un dernier espoir fut toutefois donné par la France aux colons de la
Nouvelle-France au mois de juillet 1760. Une petite flotte armée fut envoyée dans la baie
des Chaleurs, mais fut confrontée à une bataille vaine, la bataille de la Ristigouche.
Pendant trois ans, la Nouvelle-France est dominée par un régime militaire anglais, puis
suite à la victoire britannique à la guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne s'approprie
définitivement l'Acadie, le Canada et la partie orientale de la Louisiane (entre le Mississippi
et les Appalaches) au Traité de Paris en 1763.
Ainsi, la Nouvelle-France prend fin et, bien que plusieurs vestiges de cette période passée
demeurent encore aujourd'hui après la vente aux Américains du restant de la Louisiane en
1803 par Napoléon Bonaparte, le territoire des îles Saint-Pierre-et-Miquelon reste la seule
possession française en Amérique du Nord. À partir de 1763, les colons français acadiens et
canadiens sont coupés de tous liens avec la métropole par l'armée britannique. Du moins
jusque dans les années 1960, cette situation mènera ainsi la population acadienne et
canadienne-française à un manque d'approvisionnement, à une soumission inconditionnelle
de survie puisque coupée de toute défense militaire et autre, et à un appauvrissement face
aux Anglais qui prennent possession des terres des Français et ce, tout en étant
continuellement approvisionnés par la métropole britannique.

Régime militaire britannique provisoire (1760–63)


Alors que la France et la Grande-Bretagne sont toujours en guerre en Europe, la
Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre sortent d’une guerre qui a duré près de sept ans.
Comme les décisions administratives et politiques concernant les colonies sont prises par
les métropoles respectives, le général Jeffery Amherst, à titre de commandant en chef de
l’armée britannique en Amérique du Nord, établit un régime militaire provisoire en
Nouvelle-France. Ce dernier ne comporte aucune réforme afin de ne pas provoquer le
soulèvement des Canadiens.
Pendant cette période, la bataille de Signal Hill met définitivement fin à la présence
française à Saint-Jean de Terre-Neuve en 1762. Cette même année, la France cède
secrètement la Louisiane de l'ouest du fleuve Mississippi, incluant La Nouvelle-Orléans, à
l'Espagne par le traité de Fontainebleau. Cette cession est effectuée afin d'éviter que le
territoire ne tombe aux mains de la Grande-Bretagne, mais le territoire sera rétrocédé à la
France en 1800, trois ans avant sa vente aux Américains. Après le traité de Paris de 1763,
certains Acadiens iront s'établir dans la région qu'ils nommeront Acadiane, mais ils
découvriront vite que le territoire sera maintenant possession espagnole. D'autres
reviendront sur les terres acadiennes, rejoignant ainsi ceux s'y étant cachés tout au long du
nettoyage ethnique. Cependant, ils seront contraints par l'armée britannique à se disperser
en petits groupes et ils coloniseront donc les régions acadiennes actuelles de
l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec et de
Terre-Neuve. Cette période marquera le début de la reconstruction d'une « Nouvelle Acadie
» pour le peuple acadien et mènera à la « Renaissance acadienne » au milieu du XIXe siècle
Canada 16

avec la création d'institutions et de symboles nationaux[30] . Cette dernière sera motivée


par la publication du poème Évangéline : Un conte d'Acadie de l'auteur américain Henry
Wadsworth Longfellow en 1847, l'un des premiers jalons dans l'éveil de la conscience
collective du peuple acadien[31] .

Province de Québec (1763–91)


Après la conquête anglaise en Amérique et la fin de la Guerre de Sept Ans en Europe, la
Nouvelle-France disparaît complètement et donne place à l’Empire britannique. Par la
Proclamation royale faite en 1763 sous commission du roi George III, le Canada change de
nom et devient la Province of Quebec; le premier gouvernement civil y est institué avec un
gouverneur général à sa tête reprenant le rôle du gouverneur et de l'intendant de la
Nouvelle-France. De façon similaire au gouvernement de la Nouvelle-France, le gouverneur
général est placé sous l'autorité de la Couronne britannique par l'intermédiaire du Bureau
colonial (Colonial Office). De plus, le territoire est limité à la base de peuplement de la
vallée du fleuve Saint-Laurent. Au cours de la période, la Nouvelle-Écosse s'étendra sur la
quasi-totalité du territoire de l'Acadie jusqu'en 1784, les colonies de l'Île-du-Prince-Édouard
et de l'Île du Cap-Breton seront créées, et l'on verra s'agrandir les frontières de la Terre de
Rupert.
De 1763 à 1766, les Amérindiens Outaouais se soulèvent contre les Britanniques, ce qui est
connu aujourd'hui comme étant la rébellion de Pontiac. Au cours de cette dernière, les
soldats anglais amorcent une guerre biologique auprès de la population autochtone en
distribuant des couvertures infectées par le virus de la variole dans les forts amérindiens.
Dans la Province de Québec, les droits des citoyens canadiens-français sont réduits malgré
l'entente de capitulation de la ville de Montréal. Les institutions canadiennes sont abolies,
alors que des institutions et des cours de justice britanniques sont implantées
graduellement. Par conséquent, les Canadiens français ne peuvent exercer leur religion –
ainsi le serment du test est obligatoire pour toute personne voulant occuper une charge
civile - et l'utilisation de la Coutume de Paris (droit coutumier originaire du Nord de la
France) est remplacée par la Common law, droit coutumier britannique.
Dès 1763, deux grands mouvements politiques font surface : le mouvement de restauration
où les Canadiens français demandent la protection et la reconnaissance de leurs droits
civils et religieux, et le mouvement de réforme chez les marchands britanniques venus
s'installer dans la colonie où l'on demande l'implantation immédiate des institutions
britanniques telles qu'une chambre d'assemblée législative. Devant les menaces
d'insurrection dans la province de Québec, sous la pression de l'Église catholique et pour
des raisons pratiques, Londres proclame finalement l'Acte de Québec en 1774 sous les
recommandations du gouverneur Guy Carleton. Ce nouvel acte élargit les frontières de la
colonie en incluant les territoires de l’Ontario actuel et de la vallée de l’Ohio. De plus, l’Acte
de Québec redonne aux Canadiens français certains privilèges tels que la conservation du
régime seigneurial ainsi que le droit de pratiquer la religion catholique et d'utiliser la
Coutume de Paris pour régir le commerce et les rapports civils. Le serment du test est
aboli, mais le droit criminel et pénal britannique est toutefois maintenu. De plus, on interdit
aux Canadiens de rétablir les liens avec la mère patrie.
À la bataille de Québec de 1775, les Américains attaquent les Britanniques basés à Québec
et tentent vainement de s'emparer de la ville afin de soulever les Canadiens français contre
la Grande-Bretagne et de gagner leur soutien dans la quête de l'indépendance des
Canada 17

États-Unis. Malgré cette défaite, la ville de Montréal et les forts de la rivière Richelieu sont
cependant contraints à la reddition. Le Congrès continental, assemblée législative
commune des treize colonies de la Nouvelle-Angleterre, avait tenté à deux reprises de
recruter les Canadiens français, mais la majorité de ces derniers décidèrent de demeurer
neutres de l'avis du clergé catholique. Les forces révolutionnaires se retirent après le
conflit. Puis, lors de la Campagne de Saratoga en 1777, celles-ci reviennent et conduisent
une série de batailles pour la prise de contrôle de la baie d'Hudson, mais doivent reculer
lors de la défaite à la seconde bataille de Saratoga à l'automne de cette même année.
Bien que le mouvement de réforme ait fait relâche pendant la période de la Guerre
d'indépendance des États-Unis d'Amérique, il revient en force après la signature du traité
de Paris de 1783 qui met fin à la guerre. Ce mouvement de protestation est d'autant plus
amplifié lorsque près de 50000 loyalistes de l'Empire Uni immigrent dans les colonies de la
province de Québec, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve
afin de rester fidèles à la Couronne britannique. Un projet de constitution parlementaire
sera établi et mènera à l'établissement d'une assemblée législative en 1791.
D'autre part, les territoires conservés par l'Empire britannique en Amérique du Nord après
la guerre d'indépendance américaine, comprenant l'ensemble des Loyalistes s'y réfugiant,
seront dorénavant connus comme constituant l'Amérique du Nord britannique. La majeure
partie des Loyalistes s'installeront dans l'ouest de la province de Québec, le long du lac
Ontario et de l'archipel des Mille-Îles, fondant entre autres les villes actuelles de Belleville,
de Brockville et de Cornwall, tout en peuplant davantage le site de la ville de Kingston.
Cependant, plus à l'est, comme les Loyalistes ne sont guère les bienvenus en
Nouvelle-Écosse, la partie occidentale de celle-ci se détache afin de former une nouvelle
colonie, le Nouveau-Brunswick, qui les accueille en 1784. Les Loyalistes s'installeront
notamment sur les sites acadiens des villes actuelles de Fredericton et de Saint-Jean. En
outre, avec le début de la Conquête de l'Ouest et la cession des territoires du sud au pays
nouvellement formé des États-Unis d'Amérique par le Royaume-Uni, la province de Québec
est contrainte à réduire les limites de son territoire. Ainsi, elle perd la vallée de l’Ohio, et
les nouvelles frontières du sud sont définies par les barrières naturelles que sont les Grands
Lacs et la rivière Niagara.

Haut-Canada et Bas-Canada (1791–1840)


Afin d'accommoder les loyalistes anglophones qui se sont réfugiés dans l'ouest de la
province de Québec, cette dernière est divisée par l'Acte constitutionnel de 1791 en deux
colonies distinctes, le Haut-Canada et le Bas-Canada. Le Haut-Canada correspond à
l'Ontario actuel, majoritairement composé des Loyalistes de l'Empire Uni issus de la guerre
d'Indépendance américaine. Le Bas-Canada correspond au Québec actuel, et on y retrouve
une majorité de francophones nommés « les Canadiens français ». Comme toutes autres
colonies, le Haut-Canada a son lieutenant-gouverneur nommé par le Gouverneur général.
Afin de protéger la capitale des attaques américaines, les édifices législatifs du
Haut-Canada déménageront de Newark (Niagara-on-the-Lake) à York (Toronto) lors du
mandat de John Graves Simcoe, alors que ce dernier fondera London en 1793 pour aussi en
faire la capitale, mais en vain. Le Bas-Canada est quant à lui dirigé par le Gouverneur
général lui-même siégeant à Québec, capitale de l’Amérique du Nord britannique.
Canada 18

Bien que chaque colonie soit théoriquement une


démocratie ayant son Assemblée législative élue par la
population - la Chambre d'assemblée du Bas-Canada et
la Chambre d'assemblée du Haut-Canada - cette
dernière ne possède aucun pouvoir réel. Le régime
d’État est une monarchie dont la Couronne est à
Londres et dont la représentation se fait par
l’intermédiaire du gouverneur général et du
lieutenant-gouverneur. De plus, contrairement au
Haut-Canada où tous les membres de la législature
Débat sur les langues tenu lors du
(incluant le Conseil législatif du Haut-Canada) sont
premier Parlement du Bas-Canada le anglais - l'acte constitutionnel crée le Conseil législatif
21 janvier 1793 - demi-portion du du Bas-Canada dont les membres sont non élus et
tableau peint par Charles Huot entre
nommés par le gouverneur général. Cette disposition a
1910–13, dont la toile est aujourd'hui
affichée dans la salle de l'Assemblée
donc pour effet de créer un système bicaméral à deux
nationale du Québec. chambres législatives, où le Conseil législatif a pour
rôle de contrebalancer et de contrôler le pouvoir
législatif donné à la majorité canadienne-française du Bas-Canada via le système
démocratique et ce, en nommant des pairs britanniques.

De plus, le gouvernement des deux colonies est composé du Conseil exécutif du Bas-Canada
et du Conseil exécutif du Haut-Canada dont les conseillers sont nommés par le gouverneur
général au Bas-Canada et par le lieutenant-gouverneur au Haut-Canada. Cette situation
mènera donc la politique gouvernementale haut et bas-canadienne à une forme de
ploutocratie tout au long de l’existence des deux Canadas. De plus, dans les deux colonies,
le poste de secrétaire provincial (provincial secretary) est créé au sein de chacun des
Conseils exécutifs. Il est placé sous l'autorité du gouverneur général et du
lieutenant-gouverneur. Le secrétaire provincial de chaque colonie détiendra un rôle
similaire à celui de premier ministre avant l'émergence du gouvernement responsable en
1848 et sera notamment chargé des communications entre les gouvernements colonial et
impérial. La Clique du Château, nom donné au gouvernement bas-canadien, sera composée
des gens de l’élite anglophone montréalaise, dont les figures les plus proéminentes seront
sans doute John Molson et James McGill, afin de ne servir que les intérêts commerciaux et
autres d’un petit groupe de personne de la haute société anglaise. Alors qu’au
Haut-Canada, le Family Compact (Pacte de Famille) mènera une politique monarchiste et
ultra-conservatrice, dont le but sera d’établir le modèle britannique, de paralyser les
Canadiens français et d’abolir le catholicisme. L’évêque anglican John Strachan en sera la
figure la plus notable et verra son influence grandir après la Guerre de 1812.

Ainsi, deux décennies après la création des deux Canadas, le Canada joue un rôle
significatif lors de la Guerre de 1812 au cours de laquelle le Royaume-Uni tente vainement
de reconquérir le territoire des États-Unis. Il se démarque, entre autres, lors de la bataille
de Queenston Heights au débarquement américain sur la rivière Niagara, de la bataille de
York où la ville est acculée à la capitulation, de la bataille de la rivière Thames où les forces
britanniques tentent de freiner l'avance des Américains passés par Windsor, et de la
bataille de Châteauguay au cours de laquelle les Canadiens français sèment des embûches
aux Américains, lesquels tentent sans succès de prendre la ville de Montréal afin de couper
l'approvisionnement du Haut-Canada[32] ,[33] . La défense du Canada lui vaut d'importants
Canada 19

avantages à long terme, notamment quant à la création d'un sentiment d'unité et de


nationalisme au sein de la population de l'Amérique du Nord britannique. Une immigration
massive de la Grande-Bretagne et de l'Irlande vers le Canada se fait sentir en 1815, où les
immigrants s'installent notamment sur la péninsule du Niagara et dans les environs
d'Hamilton joignant ainsi les Loyalistes arrivés en 1784. En cette même année, la ville de
Drummondville est fondée à mi-chemin entre Trois-Rivières et la ville de Sherbrooke
(peuplée en 1793 par les Loyalistes) afin d'établir un poste de surveillance sur la rivière
Saint-François, laquelle donne un accès maritime direct du fleuve Saint-Laurent aux
États-Unis. Une série d'accords mèneront ensuite à de longues périodes de paix entre le
Canada et les États-Unis, n'étant interrompus que par de brefs raids opérés par des
insurgés politiques, les Fenians (Américains d'origine irlandaise), de 1866 à 1871 contre les
autorités britanniques. Ces derniers seront notamment soutenus par le politicien canadien
Thomas D'Arcy McGee, mais celui-ci modérera ses propos avant l'invasion fénienne à la
bataille de Ridgeway sur la péninsule du Niagara en 1866.
Aux alentours du site de la ville de Saint-Boniface (annexée plus tard à la ville de
Winnipeg), laquelle est fondée en 1818 et peuplée par les Métis aux abords de la rivière
Rouge, le Canada assiste en 1816 à la bataille des sept chênes. Cette dernière met en scène
deux compagnies rivales de traite de fourrure, la Compagnie de la Baie d'Hudson et la
Compagnie du Nord-Ouest, dont le dessein - qui se solde par une victoire - est la prise de
contrôle des provisions de fourrure du Fort Douglas par la Compagnie de la Baie d'Hudson.
En 1822, un projet d'union législative des deux Canadas est soumis au Parlement de
Londres par Lord Henri Bathurst, alors secrétaire d'État pour les colonies britanniques,
Secretary of State for the Colonies. Cette disposition a pour effet de créer une minorité
francophone avec la majorité canadienne-française du Bas-Canada. Des représentants
bas-canadien, dont Louis-Joseph Papineau, se rendent à Londres en 1823 afin de démontrer
l'opposition massive du Bas-Canada. Le projet est finalement abandonné en cette même
année.
Les représentants du Parti patriote (fondé par les Canadiens français au début du
XIXe siècle avec la dénomination « Parti canadien » ) déposent des pétitions en 1828 à la
Chambre des Communes de Londres, dont les principaux intéressés se plaignent des actes
arbitraires et illégaux du gouverneur général George Ramsay à l'endroit des francophones.
Ce dernier est démis de ses fonctions en cette même année.
Les tentatives avortées de réforme
constitutionnelle, l'absence de pouvoir
réellement légiférer - le népotisme
gouvernemental, les difficultés sociales et le
sentiment de minorisation des francophones
mènent les Patriotes canadiens, dirigés par
Louis-Joseph Papineau et insatisfaits de leur
L'Assemblée des six-comtés, tel que dessiné par
position de faiblesse, à envoyer 92 résolutions
Charles Alexander Smith en 1890.
à Londres en 1834 exigeant plus de pouvoirs
démocratiques pour le Parlement du
Bas-Canada. En 1835, le gouverneur Lord Gosford met sur pied la « commission royale
d'enquête sur toutes les peines affectant les sujets de Sa Majesté dans le Bas-Canada ».

Cette commission mène aux 10 résolutions de Russell en 1837, lesquelles incarnent le refus
catégorique de Londres et le rejet de l'ensemble des demandes et permettent même au
Canada 20

gouvernement colonial d'outrepasser l'autorité budgétaire de la Chambre d'assemblée du


Bas-Canada. Le Parti patriote change de stratégie suite à ce refus et mène plusieurs
assemblées de citoyens, dont les assemblées de Saint-Ours, de Saint-Laurent, de
Saint-Marc et de Stanbridge Station, en plus de l'Assemblée des six-comtés où la Colonne
de la liberté est érigée. Au cours de cette dernière assemblée tout comme dans les
précédentes, les citoyens soutiennent l'idée des droits de l'homme, de la lutte
constitutionnelle, du boycott économique et commercial et approuvent l'organisation
paramilitaire des jeunes Patriotes, la Société des Fils de la Liberté. Alors réfugiés au
Bas-Canada, plusieurs Acadiens participent aux assemblées de citoyens et soutiennent les
Patriotes; leur apport sera d'ailleurs commémoré en 2002 par une promenade et un
monument en leur hommage dans la ville de Québec[34] ,[35] . De plus, certains Américains,
dont les frères Robert Nelson et Wolfred Nelson et certains Français recrutés par les
États-Unis, dont Charles Hindelang, se rangent du côté des Patriotes et appuient
l'assemblée, laquelle mènera à la guerre civile du Bas-Canada en 1837, communément
appelée la Rébellion des Patriotes. En 1838, la déclaration d'indépendance du
Bas-Canada[36] , écrite par Robert Nelson alors retourné aux États-Unis avec ses partisans,
promulgue la séparation de l'Église et de l'État, puis mène à la création de la République du
Bas-Canada. Cette volonté d'autonomie et cette révolution sont toutefois violemment
réprimées par l'armée britannique et mènent à une série de conflits dont la bataille de
Saint-Denis, la bataille de Saint-Charles et la bataille de Saint-Eustache. De plus, au cours
de la Rébellion, les Iroquois des régions de Kahnawake et de Kanesatake déclarent leur
neutralité face au conflit, mais collaborent tout de même avec les autorités britanniques.
Plusieurs villages de la Montérégie sont incendiés et pillés, et des Patriotes sont pendus en
1839, dont François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, sur le futur site de la prison
Parthenais à Montréal. Certains iront en appeler au génocide du Bas-Canada - rappelant
celui des populations autochtones de 1763 à 1766 – qui durera jusqu'à ce que la politique
d'éradication linguistique et culturelle entre en vigueur en 1840 via l'Acte d'Union[37] ,[38]
,[39]
. De plus, des centaines de familles canadiennes-françaises actuelles sont touchées par
la déportation de plusieurs Patriotes[40] . Ces derniers sont notamment exilés en Australie,
colonie pénitencière, alors que d'autres doivent s'enfuir aux États-Unis.
La Rébellion du Haut-Canada menée contre l’empire britannique est quant à elle de plus
courte durée et n’a pas d’incidence directe. Comme au Bas-Canada, elle a pour but de
réformer le système démocratique en introduisant la responsabilité ministérielle. Elle est le
fruit de l’insurrection des Écossais menée par William Lyon Mackenzie et son Parti
réformiste et qui mène aussi à une déclaration d’indépendance, celle de la République du
Canada. Les révolutionnaires fuient Toronto et vont établir le nouveau gouvernement de la
république sur l’île Navy sur la rivière Niagara. Cependant, après avoir été forcés de
quitter l’île par la Royal Navy, ils traversent la frontière là où les autorités américaines les
capturent et les font prisonniers pour violation des lois de neutralité entre les États-Unis et
l’empire britannique.
En 1838-1839, le Canada assiste en plus à un conflit de frontière lors de la guerre
Aroostook qui oppose les Britanniques aux Américains dans la région acadienne
chevauchant le nord-est de l'État du Maine (Comté d'Aroostook), l'est du Bas-Canada (MRC
de Témiscouata) et le nord-ouest de la colonie du Nouveau-Brunswick (comté de
Madawaska), dont le centre est la ville actuelle d'Edmundston[41] . Une entente entre les
États-Unis et le Royaume-Uni divise la région selon les trois frontières connues aujourd'hui.
Cette région, communément appelée la République du Madawaska, est composée d'une
Canada 21

population majoritairement francophone de descendance acadienne, dont les habitants sont


connus sous le nom « Brayon » contrairement aux Acadiens des autres régions qui ont
conservé la même dénomination.

Province du Canada (Canada-Uni) (1840–67)


À la suite de l'échec des Rébellions de 1837, la reine Victoria sanctionne la création d'un
conseil spécial pour administrer le Bas-Canada et donne en 1839 à John Lambton, Lord
Durham, la tâche d'étudier la situation politique des deux Canadas. Le rapport sur les
affaires de l'Amérique du Nord britannique (rapport Durham) traduit les principales
recommandations de ce dernier. Celles-ci sont la réunification des deux colonies (ce qui
permettrait de réduire la grande dette du Haut-Canada en la répartissant sur tout le
territoire) et la présence plus importante de la culture britannique auprès des
francophones, afin de les y noyer et de les assimiler, car ils sont considérés comme sans
culture, sans histoire, sans patrie et sans littérature. C'est ainsi que l'Acte d'Union de 1840
fusionne les deux Canadas en une seule colonie quasi-fédérale, la Province du Canada - ou
communément le Canada-Uni, abrogeant une partie des droits octroyés aux Canadiens
français par l'Acte de Québec de 1774.
Ainsi, l’Assemblée législative de la province du Canada est dorénavant l’organe qui dirige
théoriquement la colonie. Son siège sera alternativement Kingston, Montréal, Toronto et
Québec, mais s'installera définitivement à Ottawa en 1866. La structure politique de la
province du Canada comprend deux premiers ministres qui agissent en tant que conseiller
auprès du gouverneur général pour chacune des deux régions désignées en tant que
Canada-Est et Canada-Ouest, lesquelles reprennent les mêmes limites que le Bas-Canada et
le Haut-Canada respectivement. Le rôle de premier ministre du Canada-Uni est encore
présent aujourd'hui en ce sens où il est l'ancêtre du rôle de lieutenant du Québec où un
politicien fédéral agit en tant que conseiller principal auprès de son parti sur des sujets
spécifiques au Québec.
À l'Assemblée législative, le Parti Tory ou parti conservateur anglais (incarné au sein du
Family Compact et de la Clique du Château), perdra peu à peu de son influence jusqu’en
1848. Cette année-là, on voit apparaître l’instauration du premier gouvernement
responsable du Canada suite à l’alliance entre Sir Louis-Hippolyte Lafontaine et Robert
Baldwin, tous deux premiers ministres du Canada-Est et du Canada-Ouest respectivement.
De plus, en cette même année 1848, l'Institut canadien de Québec est fondé avec pour
mission la promotion de la culture francophone afin de contrecarrer l'influence
grandissante de la culture britannique. Des auteurs tels que François-Xavier Garneau
écriront plusieurs oeuvres qui perpétueront l'histoire des Canadiens français au fil des
ans[42] . Depuis l'échec de la Rébellion des Patriotes, les politiciens canadiens-français, dont
George-Étienne Cartier, tentent en outre de continuellement négocier avec le
gouvernement britannique afin de retrouver leur province et leurs pouvoirs législatifs.
D'autre part, dès la fin de la première moitié du XIXe siècle, la révolution industrielle fait
son apparition au Canada tout comme dans le reste de l'Empire britannique. Les riches
familles anglaises du Canada s'établiront notamment dans la ville de Montréal (capitale
financière) et fonderont certaines des plus grandes entreprises canadiennes actuelles avec
des Canadiens anglais aux postes de contremaîtres et des Canadiens français comme
ouvriers. Pendant plus d'un siècle, la grande majorité des Canadiens français vivra repliée
sur elle-même, résignée à son sort dans la pauvreté et sera acculée aux régions rurales où
Canada 22

l'Église catholique jouera un rôle politique ultramontain prépondérant dans le maintien de


la cohésion et dans le soutien à la société canadienne-française[43] . Ainsi, face à la
croissance de l'immigration britannique au Canada, l'Église catholique tente notamment de
contrer l'effet de minorisation des francophones en encourageant la natalité, ce qui est
connu aujourd'hui comme étant la revanche des berceaux. Ce phénomène perdurera
jusqu'à la fin des années 1950 lors de la révolution tranquille et de la laïcisation de l'État.
Au cours de cette période, l'on assistera au détachement de l'Église par les baby-boomers.
Ces derniers se soulèveront contre ce qui sera perçu comme étant les abus de l'Église
survenus lors de la Grande Noirceur au Québec, de 1944 à 1959.
Avec l'avènement du gouvernement responsable, on assiste à la fondation de nombreux
partis politiques et, par le fait même, à la création d'un schéma rudimentaire décrivant les
rouages de la scène politique canadienne actuelle. Ainsi, le Parti rouge est fondé au
Canada-Est en 1848 par Antoine-Aimé Dorion en reprenant l'idéologie du Parti patriote de
Louis-Joseph Papineau (à l'origine du Parti libéral du Québec). Étienne-Paschal Taché
viendra quant à lui équilibrer la politique avec la création du Parti bleu selon les idées plus
modérées de Louis-Hippolyte Lafontaine, lequel parti deviendra plus tard le Parti
conservateur du Québec et l'Union nationale, pour finalement s'éteindre lors de la montée
du mouvement souverainiste québécois dans les années 1960. Au Canada-Ouest, le parti
libéral-conservateur sera fondé en 1854 par John Alexander Macdonald après la coalition
du Parti réformiste (formé au cours des années 1830 en défenseur de la rébellion
haut-canadienne, pour devenir aujourd'hui le Parti libéral de l'Ontario) de Robert Baldwin
et William Lyon Mackenzie, et du Parti Tory (aujourd'hui le Parti progressiste-conservateur
de l'Ontario). Après une gamme de fusions de partis politiques au fil des ans, ce nouveau
parti mènera au Parti conservateur du Canada en 2003 au sein duquel se retrouveront les
Red Tory et les Blue Tory - respectivement les partisans du progressisme et du
conservatisme socio-économique. George Brown fondera quant à lui les Clear Grits (ancêtre
du Parti libéral du Canada et considéré comme étant plus progressiste), à même les
membres plus radicaux de la faction réformiste du Parti réformiste, en prônant la Rep by
Pop (principe de la démocratie représentative où les députés sont élus au prorata de la
population), et donc la minorisation des Canadiens français à l'assemblée législative du
Canada-Uni. Ce parti sera perçu comme privilégiant des politiques anti-francophones étant
donné le principe défendu de la représentation selon la population et la majorité anglaise
qui existe dans l'ensemble du Canada-Uni.
Alors que le Canada Uni est au bord d'une guerre civile au début des années 1860 et que la
guerre de sécession des États-Unis fait rage, ayant été renversé par les partis d'opposition
suite à son alliance avec le Parti rouge pour cause de sécularisme anticlérical, les Clear
Grits de George Brown s'associent en 1864 avec les partis de John Alexander Macdonald
(Parti libéral conservateur) et de George-Étienne Cartier (Parti bleu), lesquels forment la
coalition Macdonald-Cartier. Les Clear Grits irlandais feront cependant volte-face et
appuieront le Parti réformiste de William Lyon Mackenzie. Ainsi, le gouvernement de
coalition sera formé et mènera à la création de la Confédération en 1867 et ce, notamment,
dans le but de se prémunir des contrecoups de la guerre civile américaine au Canada.
Après que les États-Unis et le Royaume-Uni se furent entendus en 1846 pour retenir le 49e
parallèle nord comme frontière séparant les États-Unis de l'Ouest de l'Amérique du Nord
britannique, le gouvernement de Grande-Bretagne signa avec les États-Unis un accord de
libre-échange pour le Canada-Uni en 1854. Le Traité de réciprocité canado-américain
permit un regain dans l'économie en chute libre de la Province of Canada. Cet accord
Canada 23

prendra cependant fin en 1866, et l'économie du Canada-Uni retombera à la dérive.


Le gouvernement de Grande-Bretagne créa la colonie de l'Île de Vancouver en 1849, et en
1858 la colonie de la Colombie-Britannique lors de la ruée vers l'or dans le canyon du
Fraser. Dès la fin des années 1850, les dirigeants canadiens entamèrent une série
d'explorations vers l'Ouest, menées entre autres par George Dawson et Joseph Burr Tyrrell,
avec l'intention de prendre le contrôle de la Terre de Rupert ainsi que de la région
Arctique. Le Territoire du Nord-Ouest et le Territoire Stikine virent le jour en reprenant
certains emplacements de la Terre de Rupert. La population canadienne crût rapidement
grâce à un taux de natalité élevé; l'immigration massive de l'Europe vint contrer l'effet de
l'émigration vers les États-Unis. En effet, dès les années 1840 et jusqu'à la Grande
Dépression de 1929, plusieurs Canadiens français migreront dans les États de la
Nouvelle-Angleterre (nord-est américain) afin de fuir l'oppression anglaise et à la recherche
de sécurité financière. Cet exode massif sera connu comme étant la « Grande Hémorragie
»[44] . Au début du XXe siècle, plusieurs de ces Franco-Américains reviendront au Canada et
s'installeront dans les provinces de l'ouest canadien[45] . De plus, durant ces années
plusieurs francophones iront s'établir dans le Canada-Ouest et peupleront les régions
francophones actuelles du nord et de l'est de l'Ontario, bien que la colonisation française
était déjà présente au temps de la Nouvelle-France dans les régions du sud de l'Ontario
actuel[46] .
Changement important à la fin de la période pré-confédération, comme le gouvernement
est maintenant imputable à la population, l’Assemblée législative du Canada-Est
majoritairement francophone, abolit la Coutume de Paris et introduit le Code civil du
Bas-Canada en 1866 à l’instar du Code Napoléon en France, afin de régir les affaires
civiles. Ce nouveau code de loi connaîtra une première réforme en 1980 pour ensuite être
réformé complètement en 1991 et donner le Code civil du Québec. De plus, au cours de
cette période, la Province du Canada connaît une période d’immigration massive provenant
du sud des États-Unis suite à la Guerre de Sécession. Les immigrants américains
s’établissent principalement dans le sud du territoire québécois, peuplant ainsi davantage
la région des Cantons-de-l’Est qui fut créée lorsque les Loyalistes de l'Empire-Uni s'y
réfugièrent après la guerre d'indépendance des États-Unis. Puis, chevauchant la fin du
régime du Canada-Uni et le début de la Confédération, on assiste à une recrudescence du
développement de la région des Laurentides lorsque l'évêque Ignace Bourget concède la
paroisse de Saint-Jérôme à François-Xavier-Antoine Labelle, bien connu comme le curé
Labelle.
Canada 24

Confédération (1867–1982)
Par suite de la Grande Coalition[47] lors de la Conférence de
Charlottetown[48] et de la Conférence de Québec[49] en 1864,
ainsi que de la Conférence de Londres[50] en 1866, les Pères de
la Confédération[51] entreprennent d'unifier les trois colonies —
le Canada-Uni, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick —
menant ainsi à la création du Dominion of Canada. L'Acte de
l'Amérique du Nord britannique[52] de 1867 crée ce dominion
sous le nom de Canada, avec quatre provinces distinctes :
l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la
Nouvelle-Écosse. Le but de cette organisation est de noyer le
Québec, très populeux et concentrant les francophones, dans un
Sir John A. Macdonald, groupe de petites provinces anglophones avec les mêmes
Père de la Confédération et pouvoirs, ainsi que de se protéger contre les idées
premier Premier Ministre expansionnistes des États-Unis après la Guerre civile américaine.
du Canada sous la
Bien que la formation de la Confédération entame une certaine
constitution de 1867
(1867–73 et 1878–91). forme de processus d’indépendance, le régime d’État demeure
monarchique. Cependant, cette monarchie devient
constitutionnelle et conserve un gouvernement responsable à régime parlementaire.

Étant l'un des pères de la Confédération, George-Étienne Cartier, politicien de forte


influence au Bas-Canada, devient le principal précurseur de la conservation du fait français
dans la confédération canadienne, ainsi que de la protection du régime politique que forme
l'union fédérale. Lors de la conférence de Londres en 1866, cette dernière fut appelée, par
les délégués anglais, à être remplacée par une union législative centrale à majorité
anglaise, laquelle aurait supprimé le principe de la distribution des compétences
législatives connu au sein de l'union fédérale actuelle, et par le fait même, aurait annihilé
tous pouvoirs législatifs réels chez les francophones étant donné la minorité qui aurait été
ainsi formée.

Par la suite, le Canada entreprend de prendre le contrôle des terres de la plaine entre la
Colombie-Britannique et l'Ontario en remontant jusqu'au Territoire du Nord-Ouest par la
Terre de Rupert. Le Canada intègre rapidement les territoires de l'ouest grâce à l'expansion
des provinces de l'Ontario et du Québec, de la colonie de la Colombie-Britannique et de la
grande plaine. Les Territoires du Nord-Ouest sont créés avec l'intégration du Territoire du
Nord-Ouest et de la Terre de Rupert en 1870.
La colonie de la rivière Rouge est fondée et deviendra plus tard la province bilingue du
Manitoba. Les peuples autochtones, incluant les Métis (descendants d'Amérindiens et de
Français et d'Écossais), vivaient dans une structure politique qui leur était propre. Par
conséquent, lorsque l’armée britannique arrive pour prendre possession des terres,
certaines tensions dégénèrent en conflits ouverts, voire à la guerre. Ainsi, une crise
politique majeure est déclenchée entre les Britanniques et le peuple métis de la Plaine, ce
dernier désirant conserver son autorité et son autonomie sur son territoire. Le
gouvernement provisoire a négocié avec le gouvernement canadien, ce qui mène à la
création de la province du Manitoba et à son entrée au sein de la Confédération en juillet
1870. Les soldats canadiens, dont plusieurs étaient des Orangistes, ont abusé la population
métisse. Plusieurs Métis sont partis vers l'ouest. Louis Riel, le président du gouvernement
Canada 25

provisoire, a été obligé de s'exiler au Montana à cause d'une prime placée par le
gouvernement ontarien.
La colonie de la Colombie-Britannique — laquelle inclut celle de l'Île de Vancouver depuis
1866 — ainsi que la colonie de l'Île-du-Prince-Édouard rejoignent la Confédération
respectivement en 1871 et en 1873. De plus, dans un but d'unification et afin d'étendre
l'Union en soutenant l'autorité canadienne sur les provinces de l'Ouest, le gouvernement
fait construire trois chemins de fer transcontinentaux — plus particulièrement le Chemin de
fer Canadien Pacifique — en employant les immigrants chinois (devenus aujourd’hui les
Sino-Canadiens) comme esclaves. Cependant, la construction du chemin de fer mène au
Scandale du Pacifique en 1873 au cours duquel le premier ministre John Alexander
MacDonald est aux prises avec des accusations de corruption.
Le gouvernement encourage les immigrants européens à développer les Prairies
canadiennes et, à cette fin, il adopte la Loi des terres du dominion et établit la célèbre
Police montée du Nord-Ouest (aujourd'hui la Gendarmerie royale du Canada). Alors que de
plus en plus d'immigrants du Royaume-Uni se rendent dans la plaine à bord du train
transcontinental et que la population de la région s'accroît, certaines des plus grandes
villes connues aujourd'hui poussent comme des champignons au courant de la décennie
1880, dont Regina, Saskatoon, Calgary, Vancouver et Whitehorse, accompagnant ainsi les
villes d'Edmonton et de Victoria fondées respectivement en 1795 et 1843 par la Compagnie
de la Baie d'Hudson, ainsi que les villes de Sault-Sainte-Marie et de Thunder Bay (fondées
au XVIIe siècle respectivement par les pères jésuites et les coureurs des bois français). En
1883, la ville de Sudbury (la ville la plus francisée de l'Ontario) sera quant à elle fondée
suite à la découverte de mines de cuivre et de nickel dans la région, alors que sept ans
auparavant, la ville de Thetford Mines fut fondée après la découverte de mines d'amiante
dans ses régions avoisinantes. De plus, à la fin du XIXe siècle, des régions des Territoires du
Nord-Ouest, dont certaines englobent ces villes, se feront accorder un nouveau statut,
formant ainsi le Territoire du Yukon lors de la ruée vers l'or dans la région du Klondike en
1897, ainsi que les provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan en 1905.
Le Canada a une longue histoire de violence motivée par la haine envers les minorités
[53]
raciales ou ethniques . Dans cette motivation, les institutions politiques, la presse locale,
les dirigeants reconnus et les particuliers canadiens-anglais perpétreront une première
émeute anti-chinois en 1887 à Granville (Vancouver), alors qu'une deuxième émeute de la
même sorte prendra place en 1907 et sera en plus dirigée vers les immigrants originaires
du Japon. Des agressions similaires se produiront jusque dans les années 1970, notamment
lors de la deuxième guerre mondiale où des membres de la communauté allemande et
japonaise seront arbitrairement internés dans l'inspiration de l'antisémitisme nazi. De plus,
l'on parlera du mouvement skinhead qui deviendra une menace pour le tissu multiculturel
du Canada, notamment lors de l'émeute de Toronto en 1992. Mais c'est en juin 2006 que le
gouvernement canadien présentera des excuses officielles et des dédommagements à la
communauté sino-canadienne pour la « taxe d'entrée imposée aux immigrants chinois »
avec la loi de l'immigration chinoise de 1923[54] .
Lorsque la rébellion de la rivière Rouge prit fin, plusieurs Métis se déplacèrent vers l'ouest,
afin de conserver leur indépendance. Ils fondèrent la colonie de Batoche sur les rives de la
rivière Saskatchewan-sud au nord du site de la ville actuelle de Saskatoon[55] . Toutefois,
avec l'arrivée des immigrants britanniques qui prirent possession des terres des Prairies
dans les années 1880 et avec l'imposition du régime cadastral anglais de division des terres
Canada 26

en cantons (faisant opposition au régime seigneurial) par le gouvernement canadien, le


peuple métis se souleva contre le Canada et mena une révolte afin d'établir un État
indépendant. Louis Riel, revenu de son exil en 1884, dirigea cette tentative avortée, qui est
aujourd'hui connue comme étant la Rébellion du Nord-Ouest. Au cours de cette dernière, on
assista à une série de conflits ouverts, dont la bataille de Duck Lake, le massacre de Frog
Lake, la bataille de Fort Pitt, la bataille de Fish Creek, la bataille de Cut Knife, la bataille de
Batoche, la bataille de Frenchman's Butte et la bataille de Loon Lake. Le chef métis Louis
Riel fut capturé et pendu pour trahison en 1885 par les autorités canadiennes.
Bien que le mouvement suffragette pour le droit de vote des femmes soit apparu au courant
des années 1870, ce droit n'est octroyé pour la première fois qu'en 1916 par les provinces
de l'ouest canadien. L'année suivante, le gouvernement fédéral fera de même, et les
provinces centrales et de l'Atlantique ainsi que les territoires suivront par la suite[56] .
Les divisions territoriales de la Confédération changeront au cours des années, notamment
avec l’intégration de la province de Terre-Neuve-et-Labrador en 1949 et de la création du
territoire du Nunavut en 1999. De plus, face à la convoitise états-unienne sur les îles de
l'archipel arctique, l'explorateur Joseph-Elzéar Bernier ainsi qu'un groupe de marins
canadiens-français de l'Islet-sur-mer permet au Canada, dès le début du vingtième siècle,
de soutenir sa souveraineté sur une série d'îles situées au-delà de l'île de Baffin. La prise de
possession de la majeure partie de la région arctique par ce groupe d'explorateurs
permettra en plus de développer les relations diplomatiques canadiennes avec le peuple
inuit[57] ,[58] .
Dans un autre ordre d'idées, il est à noter que les provinces du Québec et de
Terre-Neuve-et-Labrador sont encore aujourd’hui en désaccord sur la portion de la
frontière des deux provinces au sud du Labrador. Bien qu’un jugement du Comité judiciaire
du Conseil privé de Londres (Judicial Committee of the Privy Council) trancha en faveur de
Terre-Neuve-et-Labrador en 1927[59] ,[60] , le Québec considère toujours cette frontière
comme n’étant pas définitive[61] .
De plus, donnant suite au commerce de la fourrure dans la région, le développement de
l'Abitibi-Témiscamingue se fera sentir à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec
la colonisation par les draveurs et son développement agroforestier, ainsi que dans la
période de l'entre-deux-guerres avec un développement minier[62] de métaux précieux tels
que l'argent et l'or, et de minéraux industriels tels que le cuivre et le zinc[63] . Ainsi, on
verra la fondation des grandes villes de la région telles que Amos, Rouyn-Noranda et
Val-d'Or. Dans la même lignée, la ville de Yellowknife, capitale actuelle des Territoires du
Nord-Ouest, sera fondée au courant des années 1930 lors de la découverte de mines de
diamant et d'or dans la région, alors que les villes de Fermont et de Schefferville au Québec
- sur la frontière centre-ouest du Labrador - seront fondées lors de la découverte de mines
de fer dans la seconde moitié du XXe siècle. La fondation de ces villes fera suite à la
fondation de la ville de Chibougamau, au centre du Québec, dont le peuplement est aussi
basé sur l'exploitation forestière et minière. Dans les années 1960-1970, on assistera en
outre à un intérêt pour le développement des régions de la baie James et de la rivière
Manicouagan au Québec par la construction de barrages, étant donné le fort potentiel
hydroélectrique. Sur le même chemin que celui de la ruée vers l'or dans la région du
Klondike, les régions les plus au nord des Prairies, notamment celles de l'Alberta et de la
Saskatchewan, verront pour leur part une croissance de leur population dès les années
1930 avec la découverte et l'exploitation des gisements de pétrole dans les sables
Canada 27

bitumineux de l'Athabasca. Le nord de la Colombie-Britannique sera quant à lui développé


grâce à son fort potentiel forestier, alors que le sud de la province le sera grâce à son
climat propice à la culture fruitière et maraîchère, notamment dans la vallée de l'Okanagan
près de la ville de Kelowna, laquelle fut fondée en 1859 par les missionnaires catholiques
Oblats de Marie-Immaculée venant de France. La ville de Frobisher Bay qui deviendra
Iqaluit en 1987 et la capitale du Nunavut, sera quant à elle peuplée lors de la Deuxième
Guerre mondiale où elle servira de base militaire américaine, puis connaîtra une croissance
de sa population dans les années 1950 lors de la construction de la Ligne DEW - système de
radars servant à la détection des intrusions soviétiques pendant la guerre froide afin de
pourvoir à la protection de la souveraineté aérienne dans le cadre du Commandement de la
défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (N.O.R.A.D.). La communauté d'Alert
(Nunavut) sur la pointe nord de l'île d'Ellesmere près de l'océan Arctique, aura la même
mission à partir de 1958, alors que la pêche sera le principal mode de subsistance des
villages côtiers nordiques, notamment ceux des régions du Labrador, du Nord-du-Québec,
du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest tels que Inuvik avec la pêche aux crabes dans
la mer de Beaufort.

Le Canada autonome

Faisant partie de l'Empire britannique, le Canada est


intégré à la seconde guerre des Boers en Afrique du
Sud par le premier premier ministre canadien-français
Wilfrid Laurier, à la fin du XIXe siècle et au début du
XXe siècle. Dirigés par le politicien Henri Bourassa, des
groupes de Canadiens français opposés à la tutelle
britannique se vouent à la défense de leurs droits en
tant que peuple. Ils s'opposeront notamment à l'entrée
en guerre du Canada et à la création de forces navales
canadiennes sous drapeau britannique. Le Canada se Des soldats canadiens s'avancent
lance de plus dans la Première Guerre mondiale en derrière un char d'assaut à la Bataille
de la crête de Vimy en 1917.
1914 et envoie sur le front ouest (en Belgique, sur la
Somme et en Picardie), des divisions composées
principalement de volontaires afin de se battre en tant que contingent national. Les pertes
humaines sont si grandes que le premier ministre canadien de l'époque, Sir Robert Laird
Borden, décrète la conscription en 1917 (voir Crise de la conscription (1917)). Cette
décision est extrêmement impopulaire au sein de la population québécoise, menant ainsi à
une perte de popularité au Québec pour le Parti conservateur et également à la fameuse
grève de Québec, souvent passée sous silence car faisant écho à la révolte du Chemin des
dames en France. Lors de le grande manifestation de Québec, l'armée britannique tire sur
la foule et tue de nombreuses personnes. Bien que les membres du Parti libéral soient
profondément divisés sur l'enrôlement obligatoire, ils s'unifient et deviennent le parti
dominant sur la scène politique canadienne.

En 1919, le Canada rejoint la Société des Nations de son propre chef et, en 1931, le Statut
de Westminster confirme que dorénavant aucune loi du Parlement britannique ne s'étend à
l'intérieur des frontières du Canada sans son consentement. Au même moment, la Grande
Dépression de 1929 affecte les Canadiens de toutes les classes sociales; la popularité
croissante du Parti social démocratique (PSD) en Alberta et en Saskatchewan débouche sur
Canada 28

un état-providence tel qu'initié par Tommy Douglas ou plus tard Jean Lesage dans les
années 1960 au Québec. Il devient ainsi l'ancêtre du Nouveau Parti démocratique actuel et
prône des politiques plus socialistes et populistes. Après avoir soutenu l'apaisement avec
l'Allemagne à la fin des années 1930, le premier ministre libéral William Lyon Mackenzie
King obtient l'approbation du Parlement pour l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale en
1939, mobilisant ainsi les militaires avant l'invasion de l'Allemagne en Pologne. Au début de
la guerre, on avait promis au Québec que la participation à cette guerre serait volontaire.
Lors de la déclaration de la conscription, Camillien Houde, alors maire de Montréal, est mis
en prison suite à son opposition officielle (voir Crise de la conscription (1944)). Autre sujet
de discorde, selon la Constitution canadienne, seules les provinces ont le droit de taxation
et d'imposition. Or pour faire face à l'effort de guerre, le gouvernement fédéral capte tous
les pouvoirs fiscaux en promettant de les rendre à la fin de la guerre. Cette promesse n'est
jamais respectée, mis à part au Québec qui retrouve la moitié de son droit d'imposition.
Aucune autre province canadienne n'a jusqu'à présent retrouvé ce droit.
L'économie canadienne connaît une forte effervescence pendant la guerre en grande partie
grâce à l'énorme production de matériel militaire pour le compte du Canada, de la
Grande-Bretagne, de la Chine et de l'Union soviétique. Le Canada termine la guerre avec
l'une des plus grandes armées du monde. L'économie canadienne connaît des heures de
gloire et ne cesse de progresser. Au même moment, le Canada modernise son système
social qui devient une référence mondiale dans plusieurs domaines, dont la santé.
En 1949, le Dominion de Terre-neuve, anciennement indépendant, rejoint la Confédération
en tant que dixième province du Canada. Avec l'abolition de l'Empire britannique, tous les
liens impériaux sont rompus et le Canada obtient de fait son indépendance, bien que sa
constitution reste à Londres.
Jusqu'au centenaire du Canada en 1967, une immigration massive d'après-guerre provenant
des divers États ravagés en Europe change la courbe de la démographie du pays. En outre,
tout au long de la guerre du Viêt Nam, des milliers de dissidents américains s'installent aux
quatre coins du pays. L'accroissement de l'immigration — combiné au baby boom, une force
économique équivalente à celle des États-Unis dans les années 1960 et la réaction à la
révolution tranquille au Québec — favorise l'émergence d'un nouveau type de nationalisme
canadien. Les années 1960 sont aussi l'occasion pour les Québécois de se politiser du fait
de leur non-représentation dans les postes stratégiques et économiques. C'est pendant
cette période que le mouvement indépendantiste qui conduit à la fondation du Parti
québécois et à sa prise de pouvoir en 1976, prend son essor. À la fin des années 1960, la
Commission Laurendeau-Dunton obtient le mandat de faire enquête et rapport sur l'état du
bilinguisme et du biculturalisme au Canada[64] . La Loi sur les langues officielles y donne
suite lorsqu'elle est adoptée en 1969 par le Parlement. Celle-ci proclame l'anglais et le
français comme étant les langues officielles du Canada. Celles-ci sont à égalité devant la loi
et toute personne a le droit de recevoir les services de l'administration publique fédérale
ainsi que de ses sociétés d'État dans l'une ou l'autre langue. Le Commissariat aux langues
officielles sera l'organe responsable de l'application de la loi et de la promotion des deux
langues.
Au cours de la décennie 1970 et sous le commandement du premier ministre Pierre Elliott
Trudeau, on assiste à une importante série d'actes illégaux et de scandales entourant la
Gendarmerie royale du Canada ayant pour but de contrer le mouvement souverainiste[65]
,[66]
. Mais c'est en 1977 que la Commission MacDonald est mise sur pied avec le mandat
Canada 29

d'enquêter sur les activités de la Gendarmerie royale du Canada. Cette dernière donne
suite à la Commission Mackenzie de 1969, laquelle avait pour but d'instaurer un contrôle
du service de sécurité de la GRC. Suivant les recommandations du rapport de la
Commission MacDonald, le Service canadien du renseignement de sécurité sera constitué
[67]
en 1984 de par une loi du Parlement . Ainsi, le contrôle des services secrets en sera
d'autant plus accru et cette nouvelle organisation sera complètement indépendante de la
GRC[68] .
Le référendum sur la souveraineté-association du Québec a lieu au printemps de l'année
1980. Le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, promet de modifier la
Constitution du Canada lors de la campagne référendaire à la condition que les Québécois
votent en majorité contre la sécession du Québec.

Fédération (depuis 1982)


À l'occasion d'une rencontre spéciale en novembre 1981, les premiers ministres provinciaux
et fédéral demandent le rapatriement de la Constitution, pour autant que les procédures
d'amendement y soient désormais incluses. Après une série de négociations
interprovinciales, les premiers ministres provinciaux et fédéral se rencontrent dans la nuit
du 4 au 5 novembre 1981 afin de parachever les dispositions de la nouvelle Constitution. La
province du Québec est cependant exclue des négociations. Cette période sera
métaphoriquement connue par la suite comme étant la nuit des longs couteaux du Canada.
Malgré la non-ratification des modifications par la province de Québec, cette dernière sera
reconnue par les Nations Unies comme faisant partie de la fédération. Le Statut de
Westminster de 1931 avait soumis le droit de modification constitutionnelle à l'approbation
de la Couronne et du Parlement du Royaume-Uni afin d'éviter le retrait unilatéral du
Québec de la Confédération. Cependant, certaines personnes soutiennent que l'imposition
de la nouvelle Constitution au Québec est illégitime étant donné le principe de la
souveraineté des États membres d'une confédération et donc, celui de l'unanimité requise
pour la modification du traité de l'union[69] . Le Canada rapatrie tout de même sa
Constitution de la Grande-Bretagne le 17 avril 1982 grâce à la loi de 1982 sur le Canada,
sous proclamation de la reine Élisabeth II. Cette loi du Parlement britannique crée un État
entièrement souverain, bien que les deux pays partagent toujours aujourd'hui le même
monarque. Ainsi, la Constitution du Canada inclut dorénavant la loi de 1982 sur le Canada,
la loi constitutionnelle de 1982, la loi constitutionnelle de 1867, le Statut de Westminster de
1931, les lois d'intégrations des provinces et autres lois constitutionnelles et décrets mis en
annexe, les divers amendements subséquents ainsi que les traditions et conventions non
écrites reconnues par la jurisprudence. La loi constitutionnelle de 1982 introduira la Charte
canadienne des droits et libertés, le Droit des peuples autochtones ainsi que le principe de
péréquation. Le régime politique demeurera une monarchie constitutionnelle à régime
parlementaire selon les dispositions de la loi constitutionnelle de 1867. Dès l'entrée en
vigueur de la loi constitutionnelle de 1982, la forme de l'État passera toutefois d'une
confédération à une fédération, donnant ainsi place à un fédéralisme canadien. Les
expressions « Confédération canadienne » et « Dominion du Canada » continueront
cependant à être utilisées de façon abusive par certaines personnes pour désigner le
Canada.
Par suite du référendum de 1995 sur la sécession du Québec, la « loi de clarification » est
déposée à la Chambre des Communes par le gouvernement fédéral du premier ministre
Jean Chrétien et est adoptée par le Parlement en 2000. Celle-ci donne suite au « Renvoi
Canada 30

relatif à la sécession du Québec »[70] à la Cour suprême du Canada en 1998. Cette loi a
principalement pour but de définir les bases de reconnaissance de la souveraineté d'une
province par le Canada advenant une victoire référendaire future pour son indépendance,
notamment en déterminant si la question permettrait à la population de la province de
déclarer clairement si elle veut ou non que celle-ci cesse de faire partie du Canada et
devienne un État indépendant[71] . Cette loi sera cependant jugée inadéquate par les
députés de l'Assemblée nationale du Québec, toutes tendances politiques confondues. En
effet, ceux-ci créent un contrepoids en cette même année en votant à l'unanimité la « loi sur
l’exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple du Québec et de l’État du
Québec », laquelle édicte que le peuple québécois détermine seul (...) les modalités de
l'exercice de son droit de choisir le régime politique et le statut juridique du Québec[72]
selon une majorité référendaire.

Le mouvement souverainiste québécois


Par suite des profonds changements sociaux et économiques ainsi que de la prise de
conscience populaire survenus au Québec pendant la révolution tranquille des années 1960,
plusieurs Québécois commencent à revendiquer une plus grande autonomie provinciale sur
le plan politique, et même l'indépendance totale du Québec. Ayant été contrainte à une
société agraire depuis la Conquête de 1760, la société québécoise commence à s'urbaniser
au cours de cette période. La révolution tranquille est le précurseur de l'État moderne que
forme le Québec et amène les Québécois à se redéfinir non plus en tant que « Canadiens
français » (expression aujourd'hui devenue obsolète et même péjorative pour certains au
Québec), mais dorénavant en tant que « Québécois », ce qui mène par conséquent à la
formation d'un patriotisme québécois plutôt que canadien. La société moderne se
développera notamment grâce à l'État-providence et au développement d'entreprises
typiquement québécoises et ce, tout en reprenant les postes stratégiques de
l'administration publique tant fédérale que provinciale. Bien que Jean Lesage soit reconnu
comme étant le père du nationalisme québécois, plusieurs évènements historiques
remontant jusqu'au temps de la Nouvelle-France, dont la Rébellion des Patriotes,
démontrent que le nationalisme québécois est en fait le fruit du nationalisme
canadien-français. Dans cet esprit, René Lévesque fonde le Mouvement
Souveraineté-Association en 1967 et supportera la fusion du mouvement l'année suivante
avec le Ralliement national pour mener à la formation du Parti québécois. Contrairement à
ce parti qui privilégie la démocratie et la voie référendaire pour atteindre l'indépendance,
le Rassemblement pour l'indépendance nationale sera quant à lui formé d'une faction
indépendantiste qui sera plus tard connu sous le nom Front de libération du Québec et qui
disparaîtra peu après la Crise d'Octobre de 1970. Bien que plusieurs politiciens, dont René
Lévesque, aient considéré cette allocution comme étant de l'ingérence politique, le discours
de l'ancien président de la République française, Charles de Gaulle, en 1967 à Montréal, a
enflammé les foules et a donné un coup de main au mouvement souverainiste en présentant
le Québec à la communauté internationale, notamment avec sa célèbre phrase : « Vive le
Québec libre ! ».
Dans les années 1960, les politiciens réussissent un tour de force avec l'abolition du Conseil
législatif du Québec. Contrairement aux autres provinces canadiennes qui ont aboli le leur
dans les premières décennies de la Confédération, le Québec réussit en 1968 à se détacher
de cette chambre haute, symbole du contrôle du pouvoir législatif donné aux Canadiens
français. Cette chambre donnait suite aux Conseils législatifs du Bas-Canada et de la
Canada 31

province unie du Canada. Le lieutenant-gouverneur du Québec demeure toutefois, encore


aujourd'hui, le symbole de la monarchie britannique au Québec. Dans le cadre légal de la
loi constitutionnelle de 1982, cette institution ne peut cependant être abolie que par une
modification de la Constitution par l'accord unanime des législatures provinciales et du
Parlement fédéral, bien que la légitimité de cette loi au Québec soit sujet à débat.
Lors du premier gouvernement formé par le Parti québécois en 1976, le premier ministre
René Lévesque fait la promotion de la devise nationale : « Je me souviens », laquelle avait
été gravée sur la façade de l'Hôtel du Parlement du Québec en 1883 par l'architecte
Eugène-Étienne Taché. Au cours des années, cette devise nationale jouera un rôle
important pour plusieurs Québécois dans l'élaboration et le développement du patriotisme
québécois et ce, en rappelant l'histoire de l'Amérique française[73] ,[74] . En outre, encore
aujourd'hui, certaines personnes ne reconnaissent pas la légitimité du Parlement et du
gouvernement fédéral dans les affaires canadiennes-françaises. Sans compter que le
Québec n'a jamais signé la loi constitutionnelle de 1982. Cependant, bien que le respect de
la culture canadienne-française soit d'intérêt pour plusieurs francophones, le mouvement
souverainiste crée une dichotomie dans l'idéologie des francophones du Québec et de ceux
des autres provinces, bien que certains groupes, dont les Acadiens, possèdent leurs propres
institutions et symboles nationaux tels que la devise « L'Union fait la force »[75] . Bien que
la diaspora québécoise soit apparue dès les années 1840 en quête d'une sécurité d'emploi,
plusieurs Québécois - anglophones et francophones - quittent le Québec lors de la prise de
pouvoir du Parti québécois et de l'entrée en vigueur de la Charte de la langue française.
Ceux-ci migrent notamment aux États-Unis ainsi que dans les provinces de l'Ontario et des
Prairies. Cet exode suit le déménagement du siège social de plusieurs grandes entreprises
canadiennes-anglaises quittant entre autres le centre financier de la rue Saint-Jacques de
Montréal pour celui de la rue Bay de Toronto.
L'aliénation entre les deux principaux groupes linguistiques sur la question de la langue et
sur les divergences sociales et culturelles est exacerbée par plusieurs évènements, dont la
Crise de la conscription de 1944 à la Deuxième Guerre mondiale, la crise d'Octobre de 1970
au cours de laquelle la loi martiale est décrétée par le premier ministre fédéral - Pierre
Elliott Trudeau - au Québec[76] , ainsi que l'échec des deux conférences constitutionnelles
de l'ancien premier ministre du Canada - Brian Mulroney, à savoir l'Accord du lac Meech de
1987 et l'Accord de Charlottetown de 1992. Ces dernières avaient pour but d'amener le
Québec à ratifier la Constitution. Nonobstant le caractère sporadique de ces évènements, la
personnalité possessive et vindicative du Canada anglais à l'égard du Québec[77] ,[78] , ainsi
que le phénomène du dénigrement systématique du Québec, ou Quebec bashing[79] ,
viendront quant à eux ajouter leur grain de sel à cette frustration continuelle[80] ,[81] .
Un premier référendum en 1980 conclut que 59.6% des électeurs rejettent la proposition de
souveraineté-association, et un second référendum en 1995 démontre que la souveraineté
est rejetée à 50.6% des voix, bien qu'elle ait été soutenue par 60% des électeurs
francophones. Malgré ces défaites, les résultats du référendum de 1995 sont encore
aujourd'hui contestés par plusieurs souverainistes étant donné la faible marge séparant les
deux camps, et les allégations que le gouvernement fédéral aurait violé les lois électorales
du Québec et même sa propre loi en matière d'immigration et de citoyenneté par
l'entremise d'Option Canada. Ces évènements ont dégénéré au scandale des commandites
de 1996 à 2003, au cours duquel des fonctionnaires fédéraux ont été impliqués dans des
détournements de fonds publics afin de promouvoir le Canada au sein de la population
québécoise. Par suite du rapport de la vérificatrice générale, la Commission Gomery est
Canada 32

mise sur pied en 2004 avec le mandat de faire la lumière sur les agissements du
gouvernement fédéral et des proches collaborateurs du cabinet en la matière[82] .
D'autre part, le mouvement souverainiste québécois défend continuellement sa position
affirmant que la culture canadienne-française n'est pas considérée à sa juste valeur en
politique canadienne étant donné une majorité nettement plus grande de Canadiens
anglais, et étant donné les évènements historiques. Dans le but de faire front commun et de
défendre les intérêts du Québec sur les sujets tombant sous la compétence législative
fédérale et ce, en travaillant de concert avec son homologue provincial - le Bloc québécois
est fondé en 1991 par l'ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard. Ce nouveau
parti souverainiste fait son entrée à la Chambre des Communes en 1993 en tant
qu'opposition officielle, et depuis lors, ce dernier a toujours récolté plus de la majorité des
sièges alloués au Québec. Principalement, c'est un parti qui se dit social-démocrate et qui
prône le droit à l'autodétermination des peuples tel que déclaré par le président américain
Woodrow Wilson, après la Première Guerre mondiale, dans le respect de la décolonisation
et qui est reconnu dans le droit international de l'Organisation des Nations unies.
De plus, la discorde entre Canadiens anglais et Québécois entraîne la province du Québec à
ne déléguer pratiquement aucune de ses compétences législatives à des organismes de
collaboration interprovinciale, tendant ainsi à créer une société totalement distincte et se
dissociant ainsi de la plupart des accords interprovinciaux et fédéraux qui pourraient
compromettre le droit du Québec de faire valoir la culture et le savoir-faire
canadiens-français au sein de groupes politiques où les décisions sont prises à la majorité
des voix. D'autre part, dans un but de promotion des affaires canadiennes-françaises, le
Québec a su prendre avantage de sa position géopolitique particulière où il est le seul état
majoritairement de langue française en Amérique du Nord, contrairement aux
francophones des autres provinces et des États-Unis qui sont souvent noyés et assimilés à
la masse d'expression anglaise et pour qui un territoire les circonscrivant est souvent
quasiment indéfinissable. De la même façon qu'un pays indépendant, il n'est pas rare de
voir des politiciens québécois se porter à la défense des minorités francophones des autres
provinces[83] et territoires. Le gouvernement du Québec s'engage même dans des accords
extraterritoriaux, voire internationaux, en se donnant pour mission la promotion et
l'accroissement des échanges entre personnes de langue française. Ainsi, on peut assister,
par exemple, à des ententes conclues avec la Société nationale de l'Acadie, avec les
gouvernements des provinces à l'ouest du Québec en matière d'affaires francophones, et
même avec les communautés francophones des États-Unis telles que celles des États de la
Louisiane et du Maine.
Depuis quelques années, différentes scissions sont apparues au sein du mouvement
souverainiste sur la question nationale. Cependant, la souveraineté demeure le but ultime
de toutes les divisions. Non seulement de nouveaux partis politiques ont été fondés tels que
Québec solidaire, mais des organisations telles que le Conseil de la souveraineté du
Québec, les Jeunes Patriotes du Québec et le Réseau de Résistance du Québécois ont été
formées afin de regrouper les militants, de promouvoir l'indépendance et d'agir, non pas
contre, mais indépendamment de l'aile parlementaire. Ces organisations viennent donc
s'ajouter aux Sociétés Saint-Jean-Baptiste ainsi qu'à leur fédération, le Mouvement national
des Québécoises et des Québécois, fondés respectivement en 1834 et en 1947.
Dans l'optique de l'avancement continuel vers la souveraineté, certains acteurs du
mouvement ont, depuis peu, avancé l'idée de la gouvernance souverainiste pour contrer les
Canada 33

inconvénients des référendums populaires[84] . Dans cette stratégie, l'indépendance du


Québec est perçue comme une question de fait alors qu'un référendum est une formalité
administrative. Par conséquent, un gouvernement souverainiste élu du Québec, notamment
du Parti québécois, sera porté à créer des institutions et politiques (constitution,
citoyenneté, indépendance politique régionale, etc.) répondant à cette vision de l'avenir du
Québec tout en conservant à l'esprit les exigences constitutionnelles canadiennes.
Au printemps 2006, le nouveau gouvernement conservateur du Canada a signé un accord
avec le gouvernement du Québec afin que la province joigne les rangs de l'UNESCO en tant
que membre associé. Ce faisant, le fédéralisme asymétrique est désormais présent en
politique fédérale. De plus, le 27 novembre 2006, la Chambre des communes du Canada a
voté, à une majorité écrasante, en faveur d'une motion qui reconnaît que « les Québécois
forment une nation au sein d'un Canada uni », une démarche surtout symbolique mais qui
constitue un grand pas en avant pour la consolidation du sentiment du statut particulier de
la province francophone. Au Canada anglais, les critiques ont fusé, beaucoup craignant
qu'on ne donne de nouvelles armes aux indépendantistes québécois.

La spécificité canadienne
Depuis la fin du XIXe siècle, les Amérindiens sont parqués et laissés à eux-mêmes par le
gouvernement fédéral dans des réserves où ils jouissent d'une certaine forme d'autonomie,
cette dernière étant toujours sous le contrôle du pouvoir fédéral. Ces réserves n'offrent
pratiquement aucun service public et sont empreintes d'une marginalisation des peuples
autochtones. En conséquence de cette situation et de plusieurs traités souvent signés sous
l'influence de la contrainte de l'armée britannique, divers heurts surviennent encore
aujourd'hui quant aux revendications territoriales et au respect de la place des peuples
autochtones au sein du Canada. Ces disputes gouvernementales avec les peuples
autochtones dégénèrent quelquefois en conflits ouverts, notamment lors de la Crise d'Oka
en 1990, de la Crise d'Ipperwash en 1995, plus récemment de la Crise de Kanesatake de
2004 à 2005 et de la Crise de Caledonia en 2006. La reconnaissance des droits ancestraux
(ou issus de traités) quant aux revendications territoriales a été confirmée dans la loi
constitutionnelle de 1982. De plus, depuis les années 1990, le Canada assiste à une
importante crise de la contrebande des produits du tabac, en plus d'un important trafic
d'armes à feu et de stupéfiants transitant notamment par la réserve d'Akwesasne, laquelle
chevauche la frontière canado-américaine. Alors que ces sujets s'avèrent être très sensibles
pour les politiciens, les gouvernements ont souvent été accusés de laxisme dans les médias
et la population[85] .
L'intégration économique avec les États-Unis se renforce après 1940. L'Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA) de 1994 est un moment culminant dans l'élaboration
d'une intégration économique entre les deux pays. Toutefois, le conflit du bois d'œuvre
demeure un enjeu politique et commercial depuis la fin des années 1980. De plus,
l'économie canadienne est en croissance continue grâce aux secteurs de l'immobilier et des
ressources minières et naturelles ainsi qu'aux réserves de pétrole dans les sables
bitumineux de l'Athabasca, bien qu'elle fut affectée à la baisse par la crise économique
asiatique de 1997-1998, par les attentats terroristes de 2001 aux États-Unis et par la perte
de valeurs des titres technologiques en 2002. Le Canada a été le pays hôte du Sommet des
Amériques en 2001, lequel s'est tenu dans la ville de Québec, afin de pourvoir aux
dispositions d'une éventuelle Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA).
Canada 34

D'autre part, depuis les années 1980, les Canadiens se préoccupent de leur autonomie
culturelle puisque les compagnies, la télévision et les films américains sont omniprésents.
Cependant, faisant contraste avec le reste de l'Amérique du Nord, certaines provinces du
Canada s'alignent vers un système universel de soins de santé. De plus, la Charte
canadienne des droits et libertés contraint les tribunaux à la conservation du
multiculturalisme dans leurs jugements.
Le Canada participe à la guerre du Golfe de 1990-1991 ainsi qu'aux missions de paix de
l'Organisation des Nations Unies en Ex-Yougoslavie et au Rwanda dans les années 1990.
Depuis 2001, le Canada participe activement à la guerre d'Afghanistan au sein de la
coalition occidentale formée à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001
perpétrés par une faction islamique talibane aux États-Unis. De ce fait, le Canada entre
officiellement dans la guerre contre le terrorisme en tant qu'allié des États-Unis, mais se
restreindra à la campagne militaire menée en Afghanistan.
Depuis la ratification du Protocole de Kyoto par le Canada en 2002 dans le respect de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques[86] , des opposants,
tels que le gouvernement actuel du Canada, essaient de retirer le pays de l'entente,
considérant les objectifs trop idéalistes et inatteignables[87] ,[88] . À l'inverse, le
gouvernement actuel tente de s'aligner avec la Coopération économique pour
l'Asie-Pacifique (APEC) donnant ainsi préséance au Partenariat Asie-Pacifique conclu par
les membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN)[89] ,[90] .
Dans un autre ordre d'idées, un phénomène populaire invite plusieurs Canadiens à leur
migration dans les États du sud des États-Unis tels que l'Arizona et la Floride, dans les pays
des Caraïbes et de l'Océanie ainsi que sur l'île de Vancouver où les hivers sont
généralement plus doux. Ce phénomène s'étend à toute catégorie d'âge sans restriction
bien qu'il soit présent notamment auprès des personnes retraitées. Ces gens que l'on
nomme les Snowbirds y passent l'hiver, généralement six mois, et reviennent au Canada en
été afin de conserver leur statut légal de résidence. La présence canadienne étant d'autant
plus remarquée avec les Québécois en Floride que des institutions financières québécoises
s'y sont installées en plus de journaux du Québec qui sont livrés chaque matin dans
certaines régions « québécoises » de la Floride, comme à Hallandale Beach, Pompano
Beach, Lauderhill, Fort Lauderdale, Fort Myers et Key West. Depuis la première moitié du
XXe siècle, des relations économiques et de développement d'affaires se sont développées
et sont maintenant présentes à l'année longue. On y retrouve en plus plusieurs centaines de
milliers de propriétés québécoises. De plus, une forte présence de Québécois peut être
remarquée dans le Maine, à Old Orchard Beach et à Ogunquit, lors des vacances d'été.
Canada 35

Parlement et gouvernement

Régime d'État
Le Canada est une monarchie constitutionnelle qui
reconnaît la reine Élisabeth II comme reine du Canada
depuis son couronnement le 6 février 1952. En sa
qualité de représentante de la reine, chef de l'État, Son
Excellence la très honorable Michaëlle Jean,
gouverneur général depuis septembre 2005 et à ce titre
Commandante en chef des Forces canadiennes, assume
les prérogatives royales lorsque la reine ne se trouve
pas au Canada. Le gouverneur général est nommé par Édifice du Centre, Colline du
la reine sur conseil du Premier ministre. Rideau Hall est Parlement, Ottawa.

sa résidence principale d'Ottawa alors que la Citadelle


de Québec est sa résidence à Québec. Dans les fait le poste de gouverneur général est
surtout symbolique, et ne possède pas de pouvoir réel. Depuis quelques années un débat
subsiste, à savoir si le poste de gouverneur général et celui des lieutenants-gouverneurs
devraient être abolis.

De plus, le Canada est un régime parlementaire fédéral avec une tradition démocratique
héritée de la démocratie anglaise du XVIe siècle. Le pouvoir législatif est constitué du
Parlement, lequel comprend la reine (en son absence le gouverneur général du Canada), le
Sénat et la Chambre des communes[91] . La représentation du pouvoir législatif se fait par
la Colline du Parlement, là où se situent tous les édifices parlementaires.
Le pouvoir exécutif est quant à lui constitué du Conseil privé, chargé de conseiller le
gouverneur général en conseil dans sa prise de décisions. Les conseillers privés sont
nommés par le gouverneur général en conseil, et parmi lesquels des conseillers sont
assermentées pour former le cabinet ministériel, dirigé par le Premier ministre. Les
membres du Cabinet sont les seuls conseillers privés autorisés à agir officiellement par
décrets au nom du gouverneur général en conseil et ont la responsabilité d'un ministère.
Bien que le gouverneur général conserve certaines prérogatives royales, ses devoirs et
obligations sont définies par la Constitution du Canada, laquelle consiste en une série de
lois constitutionnelles enchevêtrées, celles-ci étant composées de textes écrits et de
traditions et conventions non-écrites. La Constitution inclut la Charte canadienne des droits
et libertés garantissant aux Canadiens les droits et libertés qui y sont énoncés, et qui ne
peuvent être enfreints par aucun niveau de gouvernement au Canada. « Ils ne peuvent être
restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la
justification puisse se démontrer dans le cadre d'une société libre et démocratique »
(Extrait du premier article de la Charte). En outre, une disposition de dérogation octroie au
Parlement fédéral ainsi qu'aux législatures provinciales le pouvoir de légiférer en tout
temps, et dans la mesure convenue par les législateurs, en outrepassant temporairement
certaines dispositions de la Charte – dans les libertés fondamentales, les garanties
juridiques ou les droits à l'égalité – pour une période de cinq ans renouvelable.
Le poste de Premier ministre, chef du gouvernement du Canada, revient de facto au chef du
parti politique dont la représentation à la Chambre des Communes est la plus grande, ce
qui peut mener à des situations où le parti du gouvernement peut être majoritaire comme
Canada 36

minoritaire. Le Premier ministre choisit ensuite les membres du conseil des ministres. Les
nominations ministérielles sont effectuées par le gouverneur général en conseil sur les
recommandations du Premier ministre, ces dernières étant habituellement de facto
respectées bien qu'elles peuvent de jure être rejetées. Les membres du Cabinet
proviennent généralement du parti politique du Premier ministre, et fort majoritairement
des députés de la Chambre des communes, bien que certains puissent aussi provenir du
Sénat, ou même dans de rares cas, ne faire partie d'aucune Chambre du Parlement. Bien
qu'il n'y ait aucun texte écrit à cet effet, et comme la tradition dicte au gouverneur général
de nommer au poste de Premier ministre le chef de la majorité politique élue à la Chambre
des communes, et aux postes de conseillers privés et de ministres les gens dont il approuve
la nomination, certains juristes soutiennent que de nos jours, cette disposition unit
constitutionnellement le gouverneur général.

Assermentations, élections et nominations


Avant d'entrer en fonction, le Premier ministre du Canada ainsi que tous les membres de
son cabinet ministériel sont assermentés par le gouverneur général en conseil d'abord en
tant que conseillers privés au sein du Conseil privé de la Reine pour le Canada, et ensuite
en tant que membres du Cabinet. Le Premier ministre exerce des pouvoirs nombreux,
notamment quant à la nomination des responsables au sein du Gouvernement et de
l'administration publique. La tradition veut que la mention « très honorable » accompagne
le nom du Premier ministre. Le très honorable Stephen Harper, chef du Parti Conservateur
du Canada, est Premier ministre depuis le 6 février 2006.
Chacun des ministres a la responsabilité de son ministère respectif. Ainsi, chaque ministre
est chargé de la nomination des responsables au sein du ministère, dont le sous-ministre.
Ce dernier constitue la plus haute autorité administrative non élue du ministère. Son rôle
est de conseiller et de rendre compte des activités du ministère au ministre.
La Chambre des communes du Canada est composée de députés élus au scrutin uninominal
majoritaire à un tour dans chacune des circonscriptions électorales (jadis appelées «
comtés »). Des élections générales sont déclenchées par le gouverneur général en conseil
après que celui-ci a dissout la Chambre des communes sous recommandation, soit :
• volontaire et stratégique du Premier ministre ;
• au terme du mandat de cinq ans ;
• à la suite d'un vote de confiance non favorable au gouvernement en place par les députés
fédéraux.
Les membres du Sénat, dont le siège est octroyé sur une base régionale, sont choisis par le
Premier ministre et assermentés à vie par le gouverneur général en conseil pour servir
jusqu'à l'âge de 75 ans au maximum.

Fonctionnement du Parlement
À l'issu de l'élection fédérale canadienne de 2008 qui s'est déroulée le 14 octobre 2008, les
quatre partis politiques du Canada siégeant actuellement au Parlement sont, en ordre
décroissant de représentation à la Chambre des communes : le Parti Conservateur du
Canada (PCC), le Parti Libéral du Canada (PLC), le Bloc québécois (BQ) et le Nouveau Parti
démocratique du Canada (NPD), et ce, sans compter les députés indépendants André
Arthur et Bill Casey dans les circonscriptions électorales de Portneuf--Jacques-Cartier et
Cumberland-Colchester-Musquodoboit Valley. Bien que plusieurs autres partis ne soient
Canada 37

pas représentés au Parlement, la liste des partis historiques avec représentation est
substantielle (voir Partis politiques canadiens).
Le président de la Chambre des communes est responsable de la direction des affaires
parlementaires de la Chambre. Il veille au bon déroulement de la Chambre, à
l'interprétation impartiale des règles et à la défense des droits et privilèges de tous les
députés. Siégeant au centre de la Chambre avec des greffiers adjoints, sous-greffiers et
légistes, le Greffier de la Chambre des communes relève du président et, a pour tâches de
conseiller de façon impartiale le Président et les députés sur l'interprétation des règles, des
usages et de la jurisprudence parlementaires. Il est aussi responsable de l'enregistrement
des décisions et des débats de la Chambre dans le Hansard et de faire parvenir les
publications à la Gazette officielle. Le sergent d'armes assiste quant à lui le greffier de la
Chambre des communes dans son rôle de chef de la cité parlementaire, notamment dans les
fonctions protocolaires telles que le cérémonial de la masse au début et à la fin de chaque
séance, dans la sécurité et l'entretien des édifices parlementaires.
Le Sénat fonctionne sensiblement de la même façon que la Chambre des communes.
Cependant, comme c'est la Chambre haute du Parlement, la représentation de l'autorité est
plus présente. À titre de membre du service interne de la maison royale, l'huissier du bâton
noir agit en tant que serviteur personnel de la Reine et sert de messager parlementaire afin
de convoquer les députés au discours du Trône et à la cérémonie de la sanction royale. Il
est responsable des détails protocolaires, logistiques et administratifs entourant tous les
événements d'envergure nationale, tels que l'ouverture des législatures, l'investiture du
gouverneur général, les funérailles nationales et la réception des dignitaires et officiels
étrangers par le gouverneur général.
Dans l'exercice de leurs tâches, les parlementaires sont assistés par la Bibliothèque du
Parlement, laquelle offre des services objectifs d'information juridique, budgétaire et
d'estimation de coûts.
En matière de responsabilité ministérielle, les membres du Cabinet doivent rendre compte
des activités de leur ministère lors d'une période de questions et de réponses orales à
chaque jour de travail de la Chambre des communes. Ainsi, une période de la journée est
allouée où tous les membres du gouvernement, dans la mesure du possible, siègent en
Chambre afin de répondre aux questions de l'Opposition officielle et des autres partis
d'opposition.
Une période similaire existe au Sénat où les membres de l'Opposition interrogent le leader
parlementaire du gouvernement au Sénat.
Canada 38

À l'ouverture de chaque session parlementaire (deux


par année), le gouverneur général en conseil prononce
le discours du Trône à même la Salle du Trône, la
chambre du Sénat. Ce discours stipule les grandes
lignes d'intervention du gouvernement tout au long de
la session parlementaire. Ce discours est ensuite passé
au vote par les députés et, en général, soumis à une
motion de confiance. Cette motion a pour effet d'induire
Les trônes (en arrière-plan) de la reine
au vote la qualité de faire tomber le gouvernement si le
Élisabeth II et du prince Philippe, duc
vote s'avère négatif. Dans cette situation, le gouverneur d'Édimbourg, dans la chambre du
général en conseil doit dissoudre la Chambre des Sénat. Au premier plan, le siège du
communes et déclencher des élections générales. Si le président du Sénat.

vote est positif, le gouvernement peut cependant mettre


en oeuvre ces directives.

En plus des travaux législatifs effectués en Chambre, différents comités sénatoriaux et


comités des Communes existent afin d'approfondir les études. Ces comités permettent aux
députés et aux sénateurs de rencontrer et d'interroger (dans un cadre formel) des experts
ou groupes de citoyens pouvant apporter une opinion sur le sujet débattu. Ces comités
déposent ensuite leurs rapports à la Chambre et au Sénat pour examen subséquent. Sauf
exception, telle le vote du budget, l'approbation des deux chambres législatives est
nécessaire pour que le gouverneur général en conseil sanctionne la création, la
modification ou l'abrogation d'une loi.

Fonctionnement du gouvernement et de la fonction publique


Comme le Canada est une monarchie parlementaire, le gouverneur général est le
responsable du pouvoir exécutif en l'absence de la Reine. Cependant, au fil des années, son
rôle a évolué et s'est empreint de conventions non-écrites qui lui ont fait perdre le pouvoir
qu'il détenait autrefois. Bien qu'aujourd'hui son rôle soit apolitique et purement symbolique
et protocolaire, le gouverneur général est tout de même assisté par le Bureau du secrétaire
du gouverneur général afin d'accomplir son mandat et [de] s’acquitter de ses
responsabilités en qualité de chef d’État et en ce qui concerne la constitution, le cérémonial
et les autres responsabilités traditionnelles[92] .
Le Conseil privé de la Reine pour le Canada a été créé par la loi constitutionnelle de 1867
afin d'aider et aviser le gouverneur général en conseil dans l'administration du
gouvernement. Il est le principal organe du pouvoir exécutif après la Couronne. Le ministre
des Affaires intergouvernementales est par tradition le président du Conseil privé. En plus
des candidats aux postes de ministre, le Premier ministre peut recommander la nomination
d'autres personnes au titre de conseillers privés telles que des personnalités de marque,
d'anciens membres du gouvernement ou tout simplement des gens à titre honorifique. Le
Conseil privé pourrait [...], s'il était actif, être un organisme important et politiquement
encombrant [...] avec des membres allant toujours à contre-courant des autres. Il s'est sorti
de cette malencontreuse situation d'une façon simple et efficace, en ne réunissant que très
rarement tous ses membres »[93] . Ainsi, la dernière fois que le Conseil privé a réunit tous
ses membres fut en 1981 afin de consentir officiellement au mariage royal du prince
Charles, prince de Galles, et de Lady Diana Spencer. Suivant l'annonce des fiançailles du
prince à la duchesse de Cornouailles, Camilla Parker-Bowles, en 2005, le ministère de la
Canada 39

Justice du Canada annonça que le Conseil privé n'avait pas à se réunir puisque le mariage
ne résulterait pas en une descendance et donc, n'affecterait pas l'ordre de succession pour
la Couronne du Canada. Selon David Brown, dirigeant au Bureau du Conseil privé en 1981,
si le Conseil privé avait rejeté le mariage de 1981, il y aurait eu division dans la lignée
royale ainsi qu'avec les autres pays membres du Commonwealth. Par conséquent, aucun
descendant du Prince de Galles n'aurait été reconnu comme légitime successeur au Trône.
Cette situation aurait amené le Canada à créer sa propre monarchie ou à changer son
régime d'État pour celui d'une république[94] .
Le gouvernement est composé du cabinet ministériel, organe exécutif du Conseil privé et
lequel est dirigé par le Premier ministre. Dans ces tâches, ce dernier est soutenu par le
Bureau du Conseil privé. À sa tête se trouve le greffier du Conseil privé, le plus haut
fonctionnaire apolitique du gouvernement du Canada. En tant que secrétaire du Cabinet, le
greffier du Conseil privé joue un rôle central dans la gestion de l'État et a pour tâches de
conseiller de façon impartiale et seconder le Premier ministre et le Cabinet, et diriger la
fonction publique.
Le gouvernement du Canada est en plus assisté par le Conseil du Trésor, comité du Cabinet
composé du président du Conseil du Trésor et de ministres. Le Conseil du Trésor est chargé
de l'imputabilité et de l'éthique, de la gestion des finances, du personnel et de
l'administration, de la fonction de contrôle ainsi que de l'approbation des règlements et de
la plupart des décrets en conseil[95] . Ainsi, tout comme le Bureau du Conseil privé, le
Conseil du Trésor joue un rôle central dans la gestion de l'État, mais constitue un organe
politique dont les membres sont élus contrairement à ce dernier. Le Conseil du Trésor est
donc directement imputable au Parlement.
Bien que chaque ministère soit responsable de son portefeuille respectif, trois ministères
jouent un rôle central dans la gestion des finances publiques de l'État et supporte ainsi les
travaux du Conseil du Trésor et des autres ministères. Ainsi, le ministère des Finances est
responsable de toutes les questions en matière de finances publiques qui ne sont pas
attribuées de droit au Conseil du Trésor, tel l'établissement du budget fédéral et de la
politique économique et financière du pays. L'Agence du Revenu du Canada est quant à elle
responsable du contrôle d'application de la législation fiscale. Alors que le ministère des
Travaux publics et des Services gouvernementaux est un organisme de services communs
destinés à aider les ministères à réaliser leurs programmes. Le ministre de ce dernier
ministère est par tradition le Receveur général du Canada et donc, responsable de
l'émission et de la réception de tous les paiements faits et reçus par le gouvernement et,
responsable de la préparation et de la publication des comptes publics.
D'autres organismes existent dans la gestion centrale et le contrôle de l'État, mais ceux-ci
relèvent directement du Parlement et sont donc indépendants du gouvernement. Tel est le
cas du Bureau du commissaire à l'éthique, du Bureau du vérificateur général et du
Commissariat aux langues officielles.

Législatures provinciales
Chaque province est un État à part entière avec un régime également parlementaire. Le
régime est constitué du pouvoir exécutif, le cabinet ministériel dirigé par le premier
ministre provincial, et d'une chambre législative les Assemblées législatives des provinces
et territoires du Canada. Un lieutenant-gouverneur agit en tant que représentant de la
Reine au niveau provincial et possède les pouvoirs de chef d'État au niveau de la province.
Canada 40

La législature de chaque province est composée de députés élus au scrutin uninominal


majoritaire à un tour dans chacune des circonscriptions électorales provinciales (différentes
des circonscriptions fédérales, à l'exception de l'Ontario, où les circonscriptions
provinciales coïncident avec les circonscriptions fédérales depuis 1999). Toutes les
législatures provinciales ont un système unicaméral, à une seule chambre législative.
Le système démocratique et parlementaire d'une province est par défaut celui défini dans
la loi constitutionnelle de 1867, à savoir un système similaire à celui du Parlement fédéral.
Cependant, chaque législature a le pouvoir de créer sa propre constitution provinciale. De
nos jours, seule la province de la Colombie-Britannique est dotée d'une constitution
provinciale. Cependant, le Québec a des lois à valeur quasi-constitutionnelle telles que la
Charte des droits et libertés de la personne et la Charte de la langue française.

Fonctionnement de la fédération
La Constitution garantit un partage des compétences législatives entre le Parlement et les
législatures provinciales. Chacun des paliers possède l'autorité suprême sur leurs
compétences respectives bien que les deux aient une compétence égale dans les matières
sur l'immigration et l'agriculture. Afin de faire respecter ce partage des juridictions,
plusieurs débats se traduisent souvent en Cour suprême. Au cours des années, il s'est
cependant avéré que les provinces possèdent significativement plus de pouvoirs que le
gouvernement fédéral au point où les provinces ont le pouvoir d'influencer indirectement
l'impact de certaines compétences fédérales à l'intérieur des limites de leur territoire. Tel
est le cas en matière de règlementation du trafic et du commerce (compétence fédérale) et
d'octroi de permis d'exercice et de pratique commerciale (compétence provinciale) ou
d'élaboration contractuelle (compétence provinciale). Ainsi, dans cet exemple, les principes
du libre-marché promus par les gouvernements fédéraux peuvent être annihilés par des
politiques provinciales.
Le ministère des Affaires intergouvernementales est un organisme du Bureau du Conseil
privé et, est responsable des affaires parlementaires touchant les relations
fédérales-provinciales-territoriales telles que le fédéralisme fiscal, l'évolution de la
fédération et l'unité canadienne.
Dans un but de développement de la fédération, les provinces, avec la participation des
territoires, ont créé le Conseil de la fédération en 2003. Bien que cette organisation n'ait
pas été institutionnalisée, elle permet aux provinces et territoires de consolider leurs forces
et de travailler en collaboration sur tous sujets tombant dans leur juridiction législative en
favorisant entre autre les échanges interprovinciaux. De plus, elle permet aux provinces et
territoires de faire front commun lorsque vient le temps de négocier avec le gouvernement
fédéral, notamment en matière de péréquation et de développement de projets nécessitant
la coopération du gouvernement fédéral.
Canada 41

Système juridique et droit

Tribunaux
La judicature du Canada est définie dans la Loi
constitutionnelle de 1867. Elle joue un rôle important
dans l'interprétation des lois, et possède le pouvoir
d'invalider les lois qui transgressent la Constitution.
Tous les tribunaux provinciaux et fédéraux sont
organisés en une seule pyramide à quatre niveaux. La
Cour suprême du Canada, constituée en 1875, est la
plus haute instance judiciaire du pays, et en La Cour suprême du Canada à Ottawa,
à l'ouest de la Colline du Parlement.
l'occurrence, une cour de dernier ressort nationale. «
Elle a (...) compétence sur des litiges relevant de tous
les domaines du droit »[96] , chapeautant la Cour d'appel fédérale ainsi que toutes les cours
d'appel provinciales. Sous ces tribunaux viennent la Cour fédérale, la Cour canadienne de
l'impôt ainsi que les cours supérieures de compétence générale des provinces et des
territoires. Puis au bas de la pyramide viennent les cours typiquement décrites comme des
cours provinciales. « Bien que ne faisant pas officiellement partie du système judiciaire
canadien, du fait qu'ils ne sont pas officiellement des «cours de justice», les tribunaux
administratifs sont partie intégrante du système créé au Canada par le gouvernement pour
résoudre les litiges »[96] , entre autre en matière de relations de travail.

D'autre part, le mandat de la judicature est de pourvoir à la primauté du droit de façon


impartiale et accessible à tous[97] ; la primauté du droit étant assurée grâce à
l'indépendance de la magistrature face aux institutions politiques[98] .
La très honorable Beverley McLachlin, juge en chef du Canada, de même que les huit
autres juges puînés de la Cour suprême, sont assermentés par le gouverneur général en
conseil sous l'avis du Premier ministre. Tous les juges des cours d'appel, provinciales et
fédérale, et des cours supérieures sont aussi assermentés de la même manière, sous l'avis
du Premier ministre et du ministre de la Justice, après consultation avec les organismes non
gouvernementaux. Le Cabinet fédéral nomme les magistrats des cours supérieures aux
niveaux provincial et territorial. Les postes des tribunaux du bas de la pyramide judiciaire,
aux niveaux provincial et territorial, sont comblés par les gouvernements respectifs.

Droit positif

Droit constitutionnel
Le fondement légal du Canada repose dans la Constitution du Canada. Celle-ci est
composée de textes écrits, de traditions et de conventions non écrites dont les origines
proviennent du droit anglais, et dont la pertinence au sein du droit canadien est de nos
jours confirmée par la jurisprudence grâce au premier paragraphe du préambule de la loi
constitutionnelle de 1867 :
Considérant que les provinces du Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick
ont exprimé le désir de contracter une Union Fédérale pour ne former qu'une seule et
même Puissance (Dominion) sous la couronne du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et
d'Irlande, avec une constitution reposant sur les mêmes principes que celle du
Canada 42

Royaume-Uni[99] .
Cependant, la Proclamation royale de 1763 est le point de départ du droit canadien pour
tous sujets en litige, tels que les conflits frontaliers des provinces. Par suite de la cession du
territoire par la France, la proclamation a imposé au Canada toutes lois en vigueur en 1763
au Royaume-Uni et a amené avec elle tous les droits détenus par les Anglais dans l'Empire
britannique. Encore aujourd'hui, plusieurs lois ou traditions britanniques en vigueur en
1763 font partie intégrante du contexte légal canadien. Par exemple, plusieurs institutions
politiques existantes de nos jours, telles que les Assemblées législatives, trouvent leur
source dans des traditions en vigueur au XVIIIe siècle au Royaume-Uni et dans l'ensemble
de l'Empire britannique. Ces lois et traditions britanniques n'ont, pour la plupart, de
représentation écrite dans le droit canadien que la jurisprudence des tribunaux. De plus, la
Magna Carta de 1215 et la Déclaration des droits (Bill of Rights) de 1689 octroient certains
droits fondamentaux aux Canadiens, dont la liberté d'expression, la liberté de presse, le
droit de vote et le principe de l'Habeas Corpus. Les droits de tout homme et femme
canadien sont par ailleurs repris et confirmés par écrit dans la Charte canadienne des
droits et libertés, créée en 1982. Par conséquent, en plus des droits énoncés par écrit dans
les textes constitutionnels, il existe une théorie judiciaire en jurisprudence canadienne qui
fait intervenir des droits intrinsèques à la Constitution afin de reconnaître les lois et
traditions existantes lors de l'entrée en vigueur de la loi constitutionnelle de 1867 et même
avant, de la Proclamation royale e 1763. Cette théorie est mieux connue sous le nom de
Charte des droits implicite. Elle a préséance tant et aussi longtemps qu'elle n'est pas
contredite par des dispositions écrites de la Constitution même, par une loi du Parlement
ou d'une législature provinciale, ou par des conventions non écrites.
Le droit positif canadien est ainsi composé de quatre grandes sphères: la législation, la
jurisprudence, la doctrine et la tradition. Le bijuridisme est un trait particulier du droit
canadien. En effet, la common law est l'unique loi civile au Canada - comme dans la plupart
des pays anglo-saxons, sauf dans les compétences législatives du Québec où la préséance
est donnée exclusivement au Code civil du Québec. Cependant, seuls les principes de la
common law régissent la Constitution. Par conséquent, les dispositions constitutionnelles
sont muables et constamment en modification jour après jour. Autrement dit, les écrits
constitutionnels ne forment que des points de départ auxquels les classes médiatiques,
politiques et sociales se rattachent pour ensuite influencer les comportements populaires
de façon à conserver ou modifier la Constitution par voie de conventions non écrites. De
cette façon, ses principes s'appliquent, par exemple, aux compétences législatives
provinciales pour que celles-ci demeurent aux provinces ou soient transférées au Parlement
fédéral, ou à l'inverse pour que des compétences législatives fédérales soient conserver par
le Parlement fédéral ou transférées aux législatures provinciales.
La Constitution du Canada inclut donc aujourd'hui la loi de 1982 sur le Canada, la loi
constitutionnelle de 1867, la loi constitutionnelle de 1982 et ses annexes, les amendements
subséquents à la loi constitutionnelle de 1982, les jugements de la Cour suprême du
Canada ainsi que les conventions non écrites. Par exemple, en matière de conventions non
écrites, bien que le gouverneur général possède des pouvoirs qui lui sont conférés par les
textes écrits de la loi constitutionnelle de 1867, les conventions non écrites se sont
imposées au fil des années pour lui retirer le pouvoir détenu autrefois. Cependant, le
gouverneur général pourrait reprendre son autorité d'antan si les politiques
gouvernementales, par exemple, omettaient de l'empêcher d'imposer de nouvelles
traditions ou de revenir aux anciennes traditions. Son pouvoir pourrait même dépasser les
Canada 43

écrits constitutionnels si la population canadienne ou la classe politique l'en autorisait,


volontairement ou non, par voie de traditions et de conventions non écrites. Ainsi, les
pressions médiatiques, politiques et sociales - devant les tribunaux ou non - sont
nécessaires en tout temps pour conserver ou modifier toute disposition écrite ou non de la
Constitution.

Common law
Les lois civiles du Canada sont issues des lois civiles britanniques puis ont été adaptées au
fil du temps au contexte socio-culturel et géopolitique du Canada. Exception faite des
compétences législatives du Québec, la common law est le système de droit civil qui
prévaut dans les compétences législatives provinciales de l'ensemble des provinces et
territoires du Canada. La common law s'applique toutefois à toutes les provinces et
territoires en matière de droit constitutionnel et de compétences législatives fédérales.
Common law ne se traduit pas en français. Bien que certaines personnes soit portées à
parler de droit coutumier, la common law est plus qu'un système de droit coutumier, c'est
aussi un système de droit jurisprudentiel, de droit législatif et de droit populaire. Ainsi, on
parle de droit jurisprudentiel lorsque les normes légales sont promulguées par arrêts des
tribunaux, de droit législatif lorsque les lois sont édictées par le Parlement fédéral ou les
législatures provinciales et de droit populaire lorsque les normes légales ont pour source le
peuple (les citoyens). Dans le droit populaire, l'on parle de conventions non-écrites pour
définir les normes émanant du peuple.
Dans le système de common law, le droit coutumier sert à chacun des groupes ci-haut
mentionné pour acquérir de l'autorité sur certaines matières, ou en perdre, dépendamment
de la tradition ou de la coutume établie au fil du temps. Cette tradition, ou coutume, se
définie par un comportement ou une omission répétée pendant une période de temps. Par
exemple, une législature provinciale pourrait détenir l'autorité sur certaines dispositions de
la sécurité routière et ainsi établir une loi qui stipule l'interdiction de tourner à gauche sur
les feux rouges, mais si l'autorité responsable (les forces policières) ne prend pas les
mesures appropriées pour l'application de cette loi et que son omission provoque la
création d'une coutume où les conducteurs tournent à gauche sur les feux rouges malgré
l'interdiction législative, cette coutume risque de prendre le dessus sur la législation et
ainsi devenir une convention non-écrite qui la rend la loi de la législature invalide. Le droit
populaire s'étant imposé, toutes interventions futures des forces policières pour faire
respecter la législation deviendraient illégales. L'influence médiatique et la propagande
deviendraient les seules façons valides pour faire changer cette coutume afin d'obtenir
l'approbation d'une quantité suffisante de personnes, le cas échéant. Par conséquent, il est
à noter que la coutume peut être d'ordre national, provincial, régional, local, et même
individuel - un individu peut créer sa propre loi. Ainsi, dans l'exemple ci-dessus, tourner à
gauche sur les feux rouges est d'ordre courant dans la grande région de Toronto si le virage
s'effectue lorsque le trafic en sens inverse empêche les trois premières voitures de tourner
à gauche sur un feu vert ou jaune, bien que la législation l'interdise.
Parfois, dans les situations de plus grande portée, les gouvernements sont aux prises avec
l'obligation d'entretenir ou de sonder l'opinion publique conformément à leur idéologie, car
celle-ci sert de justification légale à certaines de leurs actions ou inactions. Tel est le cas,
par exemple, sur les questions de reconnaissance de la nation québécoise ou sur les droits
des minorités francophones hors-Québec.
Canada 44

Finalement, dans un système de common law, chaque acteur tente généralement de


conserver son pouvoir en plus d'acquérir ou de retrouver un pouvoir légal, voire
constitutionnel, par voie de traditions et de conventions non écrites. Par conséquent,
l'influence, la pression, la manipulation et la propagande sont les moyens utilisés au sein de
la population, des médias et des instances politiques afin de parvenir à ces buts. Ces
derniers peuvent notamment être atteints en tentant de :
1. casser les conventions en vigueur qui sont perçues comme étant contraire aux intérêts
des uns ;
2. empêcher certains groupes ou personnes d'imposer des coutumes qui pourraient être
inappropriées pour les propres intérêts de ces mêmes personnes ;
3. et créer sa propre autorité ou imposer sa propre idéologie.

Equity et Procédure
En complément de la common law existent les principes de l’equity. Alors que la common
law élabore les normes légales, l’equity est un ensemble de principes permettant aux
tribunaux canadiens de pourvoir à l'application des normes légales. Des instruments tels
que des brefs d'évocation, cautions, décrets, injonctions, mises en demeure et outrages au
tribunal sont utilisés par les tribunaux afin de rendre leurs jugements effectifs. Ainsi, il est
possible pour les tribunaux d'établir une forme de justice naturelle qui va au-delà des
sanctions imposées par la législation, telles les dommages-intérêts ou l'emprisonnement.
Dans un souci de justice et d'équité, les tribunaux invoquent la présomption d'innocence du
défendeur et donc, les principes par lesquels chacune des parties adverses doit être traitée
équitablement jusqu'à preuve de culpabilité de la partie défenderesse. Par exemple, en
présumant son innocence, le suspect d'un meurtre pourrait être libéré sous caution en
attendant son procès tout en promettant de comparaître dans les délais prévus en garantie
de ne pas quitter le pays, ou une région donnée. Un tribunal pourrait aussi, par exemple,
émettre une injonction interlocutoire provisoire empêchant la partie plaignante d'user d'un
droit légal qui, si le jugement du tribunal était favorable au défendeur, renderait ce
jugement ineffectif.
Dans un même souci de justice et d'équité, les peines imposées à un coupable déclaré
peuvent être réduites ou augmentées par un tribunal après évaluation des causes
affligeantes et réductrices. Par exemple, le coupable déclaré à une infraction pourrait voir
sa peine réduite de façon substantielle par un tribunal en considération du traitement
médiatique qui lui a été infligé. À l'inverse, sa peine pourrait être augmentée
significativement dans la situation où le coupable ne démontre aucun signe apparent de
remords.
Les principes de l’equity existent dans toutes les provinces et territoires du Canada et
s'appliquent tant au droit constitutionnel qu'aux compétences législatives fédérales et
provinciales. Cependant, eu égard au droit civil du Québec, on parle de procédure civile et
de procédure pénale dans les champs de juridictions québécoises. L'Assemblée nationale du
Québec reprend toutefois les mêmes principes de l’equity, mais en les définissant et en les
balisant par écrit dans le Code de procédure civile et le Code de procédure pénale du
Québec. Contrairement à l’equity qui suit les règles de modification de la common law, les
procédures ne peuvent être modifiés que par l'Assemblée nationale du Québec.
Canada 45

Droit civil mixte


Contrairement au reste du Canada, le Québec est unique en ce sens où toute loi civile est
écrite. Par conséquent, seule une modification dans le respect des lois existantes par les
législateurs est nécessaire. L'autorité ultime appartient à l'Assemblée nationale du Québec,
dans les limites de ses compétences législatives. Cependant, pour les lois fédérales, seuls
les principes de common law s'appliquent. Ainsi, toutes lois de l'Assemblée nationale du
Québec a préséance en tout temps, tant et aussi longtemps qu'elles suivent les règles
constitutionnelles et qu'elles ne sont pas modifiées par les législateurs. Cependant, le Code
civil du Québec ainsi que d'autres lois provinciales délèguent parfois aux tribunaux le rôle
de créer un droit jurisprudentiel, coutumier et populaire, d'abord et avant tout, encadré par
la législation. Ce type de droit constitue un système juridique mixte quasi-unique dans le
Monde au côté du droit écossais et de celui de la Louisiane.
Le droit jurisprudentiel et coutumier du Québec est très présent pour légiférer et
règlementer certaines industries membres du système corporatiste, en particulier les
professions libérales, à savoir la médecine, le droit, le notariat, la comptabilité et la
planification financière. Il en est ainsi, par exemple, lorsque les législateurs insèrent dans
une loi des dispositions qui insistent sur le caractère raisonnable ou pertinent d'une action,
sans nécessairement donner plus de détails. Les tribunaux sont ainsi appeler à créer des
lois sur ces points en litige en jugeant de la raisonnabilité ou de la pertinence selon les us
et coutumes de l'industrie respective. Dans plusieurs contextes, les principes de droit
jurisprudentiel, coutumier et populaire s'appliquent aussi à tous les citoyens. Par exemple,
les tribunaux sont appelés à établir les droits de la personnalité en plus de ceux énoncés au
Code civil et d'établir les situations constituant des atteintes à la réputation.
Ce système mixte a entre autre pour effet de combler certains vides juridiques auxquels les
législateurs n'auraient pas pensés, et ce, en plus de permettre au droit de s'adapter plus
rapidement à l'évolution de la société. Il encourage en plus la rapidité d'innovation des
pratiques sous la concertation des experts des industries concernées.
Autrement dit, la codification des lois québécoises intègre les principes de droit commun en
permettant au peuple d'établir lui-même ses principes fondamentaux de justice grâce à la «
loi de la nation » (law of the land), principe décrit dans la Magna Carta de 1215 et dans la
Coutume de Paris de la Nouvelle-France. Par exemple, en matière de responsabilité civile,
le premier paragraphe de l'article 1457 du Code civil stipule que toute personne a le devoir
de respecter les règles de conduite qui, suivant les circonstances, les usages ou la loi,
s'imposent à elle, de manière à ne pas causer de préjudice à autrui. L'ensemble de la nation
est ainsi amenée à établir démocratiquement au sein de sa population diverses normes
socio-culturelles qui prennent de fait une valeur légale avec le temps. Ainsi, selon les
normes socio-culturelles en vigueur, cette seule phrase du Code civil légifère sur des sujets
tels que l'abus de confiance, l'abus de pouvoir, le harcèlement psychologique, l'assistance à
autrui, la divulgation de renseignements, la modification des lois par les législateurs, etc.
Par conséquent, contrairement aux provinces de pure common law, aucun système de droit
coutumier et de droit populaire n'existe dans les compétences législatives du Québec si ce
n'est ceux établis par le droit législatif. Cependant, pour avoir force de loi, la jurisprudence
des tribunaux est seule compétente, dans les limites de la législation, pour reconnaître la «
loi de la nation » et le respect des dispositions législatives.
Canada 46

Droit criminel et autres lois fédérales


Les lois criminelles sont uniquement de juridiction fédérale, et sont par conséquent
uniformes dans tout le Canada. Celles-ci sont entièrement codifiées dans le Code criminel
du Canada. Seuls les principes de la common law s'appliquent au droit criminel ainsi qu'aux
autres lois fédérales partout au Canada, même au Québec. Ainsi, l'autorité populaire
s'étend à l'ensemble des citoyens canadiens plutôt qu'à une seule province ou région.
Dans le cas des lois criminelles, seules les normes culturelles du Canada définissent si un
comportement, ou une omission, est criminel. Cette désignation s'effectue principalement
sur la base de l'affectation du bien-être collectif de la société. Bien que les lois criminelles
soient représentées dans le Code criminel du Canada, le droit populaire (la mentalité des
citoyens) détient aujourd'hui la pleine autorité sur la totalité des matières criminelles. Ainsi,
pour que le Parlement puisse effectuer une modification du Code criminel du Canada, la
mentalité des citoyens doit être conforme aux amendements. Un changement de mentalité
au sein de la population est donc impératif pour que le Parlement puisse effectuer un
amendement quelconque en toute légitimité. Cependant, la mentalité populaire n'a force de
loi que si le Code criminel a préalablement été modifié en conséquence par les législateurs.
L'influence médiatique, la pression et la propagande sont donc des moyens utilisés partout
au Canada au sein de la population sur des sujets tels que l'avortement, l'euthanasie, la
prostitution et la peine de mort.
Quant à l'application des lois criminelles, le pouvoir est détenu par la législation (les forces
policières), la jurisprudence (les tribunaux) et la population (les citoyens). Ainsi, les forces
policières sont responsables des enquêtes et du maintien de l'ordre et de la paix alors que
les tribunaux pourvoient à l'établissement de l’equity ou de la procédure, le cas échéant. De
plus, dans les limites légales établies par la common law, tout citoyen canadien a le pouvoir
d'arrestation, de dénonciation et de détention de tout suspect à tout acte criminel. Par
exemple, un individu commettant un vol qualifié auprès d'un employé de dépanneur
pourrait être poursuivi et arrêté par une tierce personne témoin de la perpétration du
crime pour ensuite être détenu par celle-ci jusqu'à l'arrivée des forces policières.

Système judiciaire
L'application de la loi au Canada, incluant les cours de compétences criminelles, est de
juridiction provinciale, mais dans la plupart des provinces, cette application est donnée à
contrat à la police fédérale, la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Seuls l'Ontario, le
Québec et Terre-Neuve-et-Labrador possèdent en propre un corps policier provincial,
respectivement la Police provinciale de l'Ontario, la Sûreté du Québec et la police Royal
Newfoundland Constabulary. La GRC n'applique que les lois fédérales sur leur territoire, et
seulement les lois criminelles d'une étendue nationale, voire internationale, telles que le
crime organisé, la sécurité nationale et frontalière, la jeunesse, les communautés
autochtones et l'intégrité financière. Cependant, à Terre-Neuve-et-Labrador, elle est aussi
responsable de l'application des lois provinciales, mais seulement à l'extérieur des centres
urbains de la province.
Certaines municipalités possèdent leur propre corps policier où celui-ci est chargé de
l'application des règlements municipaux dans son district judiciaire. Pour les municipalités,
régions, comtés ... n'ayant pas de corps policier, les services policiers sont donnés à contrat
soit à la GRC ou, dans le cas de l'Ontario et du Québec, à leurs polices provinciales
respectives.
Canada 47

Pour ce qui est des réserves indiennes, chaque réserve possède son corps policier mandaté
par le gouvernement fédéral, et ayant juridiction sur tout le territoire de la réserve. Ces
policiers sont communément appelés les Peacekeepers.
L'Unité de police militaire du Canada est quant à elle le corps policier responsable de
l'ordre et du maintien de la paix au sein des Forces canadiennes. Le Service national
d'investigation des Forces armées canadiennes est quant à lui responsable des enquêtes.
L'armée peut quant à elle être déployée au sein de la population lorsque des états de crise
ou d'urgence sont en vigueur. Par exemple, lors de la Crise du verglas en 1998 dans le sud
du Québec, les Forces canadiennes ont servi à des opérations de secours et de support aux
sinistrés.
L'Agence des services frontaliers est de son côté l'organisation responsable d'assurer la
protection civile à la frontière du Canada. La Garde côtière canadienne travaille en
collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada et l'Agence des services frontaliers
afin d'assurer la sécurité publique en mer, et la protection civile sur les frontières
maritimes. Le Service canadien du renseignement de sécurité est l'agence des services
secrets responsable des enquêtes approfondies d'ordre national, voire international, afin
d'assurer la protection civile du Canada.

Affaires étrangères

Relations commerciales
Le Canada entretient une relation de premier plan avec les États-Unis, pays avec lequel il
partage la plus longue frontière non-défendue du monde, frontière où les échanges
économiques trans-frontaliers sont parmi les plus importante du globe. Cette collaboration
économique établie à plusieurs niveaux entre le Canada et les États-Unis, permet les
relations économiques les plus importantes de l'accord de libre-échange nord américain. Le
Canada partage aussi de longues relations avec le Royaume-Uni et nourrit depuis peu,
surtout à travers le Québec, des rapports privilégiés avec la France. La Grande-Bretagne et
la France sont les deux puissances coloniales européennes les plus significatives de sa
fondation. Ces relations s'étendent aussi avec d'autres anciens membres des Empires
britanniques et français, par l'entremise du Commonwealth et de La Francophonie.
Parmi les nombreuses et fructueuses collaborations
économiques, notons les travaux communs entre
Bombardier et Alstom (France) dans le domaine de la
fabrication de matériel de transport en commun ayant
permis la mise en place du premier TGV en sol
américain dans le corridor Washington-Boston. Plus
récemment, Hydro-Québec a signé un accord
permettant l'application de ses nouvelles recherches
par les industriels Heuliez et Dassault pour la
Femmes inuits de Nain au Labrador.
fabrication d'une voiture électrique très prometteuse.

Le peuple Inuit du Canada a également constitué une alliance avec les autres peuples inuits
du pourtour arctique.

Coopération et Développement international


Canada 48

Le Canada s'est régulièrement illustré en Afrique grâce à l'Agence canadienne de


développement international (ACDI).
Pendant les soixante dernières années, le Canada s'est
fait le défenseur du multilatéralisme, faisant des efforts
pour résoudre les conflits internationaux en
collaboration avec les autres nations. Cela est
clairement démontré lors de la Crise de Suez en 1956
quand l'ancien premier ministre Lester B. Pearson,
alors ministre des Affaires étrangères, apaise les
tensions en proposant des interventions de maintien de
la paix et l'envoi de la Force de maintien de la paix des Le monument du maintien de la paix à
Nations unies. Dans cet esprit, le Canada développe et Ottawa.
tenta de maintenir un rôle de chef de file dans les
interventions de l'ONU. Le Canada a participé a 50 missions de la sorte, participant à
chaque opération de l'ONU jusqu'en 1989. Les contributions du Canada au programme de
maintien de la paix de l'ONU diminuèrent pendant les premières années du XXIe siècle. Il
est sans compter que le Canada joue un rôle significatif auprès de l'Organisation de
l'aviation civile internationale dont le siège social se situe à Montréal. En outre, le Canada
fut représenté depuis le 1er juillet 2004 à l'année 2008 par Mme Louise Arbour, originaire
du Québec, pour assurer le poste de Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de
l'homme.

Conflits armés, missions de paix et opérations de secours


Membre fondateur de l'Organisation du Traité de l'Atlantique-Nord (OTAN), le Canada s'est
doté d'une armée défensive sans armes nucléaires. Il emploie actuellement environ 75,000
militaires permanents au sein des Forces canadiennes, et 30,000 dans la réserve militaire.
Les Forces canadiennes (FC) comprennent l'armée, la marine et la force aérienne. La
majeure partie de l'équipement déployé des Forces incluent 1500 véhicules de combat
blindés, 34 vaisseaux de combat, et 861 appareils d'aviation.
En plus des grandes participations à la deuxième
guerre des Boers, à la Première Guerre mondiale, à la
Seconde Guerre mondiale, et à la guerre de Corée, le
Canada maintient des participations substantielles dans
les missions internationales sous le commandement des
Nations Unies et de l'OTAN depuis 1950, incluant des
missions de maintien de la paix, diverses missions en
ex-Yougoslavie, et un soutien aux Forces de la Coalition
Soldats canadiens en Afghanistan.
lors de la Première guerre du Golfe. Depuis 2001, le
Canada a des troupes déployées en Afghanistan en
partenariat de la Force de stabilisation des États-Unis et de la Force internationale
d'assistance à la sécurité, dirigée par l'OTAN et autorisée par l'ONU. L'Équipe
d'intervention en cas de catastrophe (DART) a participé à trois importantes opérations de
secours après le tsunami de décembre 2004 en Asie du Sud-Est, après l'ouragan Katrina en
septembre 2005 sur les côtes américaines, et après le tremblement de terre du Cachemire
en octobre 2005.
Canada 49

Souveraineté et frontières du territoire


Le Canada et les États-Unis sont partenaires sur le
projet de Commandement de la défense aérospatiale de
l'Amérique du Nord (N.O.R.A.D.) qui vise à la défense
de la souveraineté aérienne de l'Amérique du Nord
depuis 1957 en administrant les plans de vols
commerciaux et privés. De plus, le Canada est depuis
quelques années approché par le gouvernement Un Mc Donnell Douglas F-15 Eagle
escortant un avion russe Tupolev
américain afin de mettre en oeuvre leur projet de
Tu-95 Bear.
bouclier antimissile visant à la défense de l'Amérique
du Nord contre les attaques de missiles balistiques.

Bien que le gouvernement du Canada affirme constamment son autorité sur l'ensemble du
territoire, certains endroits ne sont pas universellement reconnus par la communauté
internationale comme étant sous la souveraineté du Canada. Bien que la Convention des
Nations unies sur le droit de la mer jette les bases de reconnaissance de l'indépendance des
pays sur les eaux entourant leur territoire, l'interprétation de cette convention diffère entre
le Canada et d'autres pays. Par exemple, bien que la zone économique exclusive soit
respectée, certains États considèrent les eaux entourant l'archipel de la région arctique,
lesquelles constituent le Passage du Nord-Ouest, comme étant libre de passage pour tous.
De plus, les États-Unis affirment que le Canada agit à l'encontre de la convention sur la
partie de la Mer de Beaufort et de l'océan Arctique qui s'étend jusqu'au Pôle Nord
géographique. Un conflit similaire a existé jusqu'en 1992 entre le Canada et la France sur
la zone économique exclusive entourant l'archipel Saint-Pierre-et-Miquelon.

Certaines parcelles de terres sont en outre contestées par les pays limitrophes du Canada.
Bien que la frontière maritime de la baie de Baffin entre le Canada et le Groenland ait été
délimitée après entente avec le Danemark, les deux pays se disputent toujours aujourd'hui
l'île Hans dans le détroit de Nares reliant la mer de Baffin à la mer de Lincoln. La
Commission de la frontière internationale est quant à elle la société créée par le Canada et
les États-Unis afin d'entretenir la frontière terrestre canado-américaine. Cependant, les
deux pays sont en désaccord sur le droit de propriété de l'île Machias Seal dans le Golfe du
Maine.
Canada 50

Provinces et territoires

Provinces d'ouest en est


Colombie-Britannique - Alberta -
Saskatchewan
Manitoba - Ontario - Québec
Nouveau-Brunswick -
Île-du-Prince-Édouard
Nouvelle-Écosse -
Terre-Neuve-et-Labrador

Territoires d'ouest en est


Yukon - Territoires du Nord-Ouest -
[100]
Nunavut Carte géopolitique du Canada , illustrant les
13 subdivisions de premier rang.

La première différence entre une province et


un territoire réside dans leur autonomie. En
effet, les provinces ont des compétences
déléguées par la Loi constitutionnelle de
1867, et donc qui ne peuvent être octroyées
au gouvernement fédéral que par une
modification constitutionnelle. En effet, dans
la limite de leurs compétences législatives et
des droits et privilèges qui leur sont accordés
par la Constitution, les provinces sont
indépendantes du gouvernement fédéral et
des unes par rapport aux autres. En d'autres
mots, bien qu'une procédure normale puisse
Évolution de la carte du Canada
mener à la modification de la Constitution
selon la Loi constitutionnelle de 1982, la
modification est sans effet dans les limites d'une province ayant déclaré son désaccord à
son égard si cette modification est dérogatoire aux droits, privilèges et compétences de la
province. Cette disposition a donc pour effet d'annihiler l'emprise de certaines provinces,
ou du gouvernement fédéral, sur d'autres provinces jouissant de pouvoirs et droits acquis
par la Constitution. De plus, dans les limites définies par la Loi constitutionnelle de 1982,
une législature a compétence exclusive pour modifier sa propre constitution provinciale,
laquelle est définie par défaut par la Loi constitutionnelle de 1867. Quant aux territoires,
ceux-ci sont le fruit d'une simple loi du Parlement fédéral, et donc directement sous son
pouvoir.

Les provinces sont, à l'intérieur de leurs limites, responsables de la plupart des


programmes sociaux du Canada tels que l'administration de la santé, l'éducation, et «
généralement toutes les matières d'une nature purement locale ou privée dans la province
». Au total, les provinces regroupées ensemble encaissent davantage de revenus que le
Canada 51

gouvernement fédéral, une structure quasi-unique parmi les fédérations dans le monde. Les
paiements de péréquation sont accordées par le gouvernement fédéral dans le but
d'assurer que des standards uniformes et raisonnables de services publics et d'imposition
soient conservées entre les provinces les plus riches et celles les plus pauvres.
Bien qu'une province puisse, exclusivement, « faire des lois relatives aux matières tombant
dans ses catégories de sujets », le gouvernement fédéral peut initier des politiques
nationales dans les champs de compétence provinciale, telle que la Loi canadienne sur la
santé. Cependant, chaque province a le choix de se retirer du programme, ou de ne pas y
adhérer. De plus, tous accords internationaux signés par le gouvernement fédéral,
notamment en matière de commerce, sont subordonnés aux compétences législatives de
chacun des paliers de gouvernement du Canada. Considérant que les relations
internationales constituent une compétence fédérale, les provinces ont néanmoins le
pouvoir de signer des accords internationaux dans la limite de leurs pouvoirs législatifs. Le
Québec est d'ailleurs un ardent défenseur de ce pouvoir au travers duquel il entretient
notamment des relations avec la France et les États du Nord-Est des États-Unis, et grâce
auquel il établit des Délégations générales dans plusieurs villes du monde.
Toutes les provinces ont une législature élue et unicamérale qui est chapeautée par un
premier ministre choisi de la même façon que le Premier Ministre du Canada. Chaque
province a aussi son lieutenant-gouverneur, représentant de la Couronne et homologue
provincial du gouverneur général du Canada, assermenté sous l'avis du Premier ministre du
Canada, et depuis quelques années avec des consultations croissantes avec les
gouvernements provinciaux. Toutes les provinces et territoires ont leurs propres emblèmes.

Gouvernance locale
La gouvernance locale relève directement et uniquement des législatures provinciales. De
ce fait, chaque province ou territoire a son propre système d'administration territoriale et
de subdivisions de son territoire. Dans certaines provinces, des compétences législatives
provinciales sont déléguées par la législature aux unités territoriales ainsi formées. Dans la
désignation de ces unités, l'on parlera dépendamment de comtés, districts, districts
municipaux, districts régionaux, districts d'amélioration, districts municipaux
d'opportunité, municipalités régionales, municipalités régionales de comté, régions, régions
administratives, villes, villages, paroisses, hameaux, cantons, agglomérations,
arrondissements, communautés métropolitaines, etc. De plus, bien que des unités
territoriales puissent être désignées sous un même nom générique, tel que comté, ces
unités n'ont pas nécessairement la même définition légale ou les mêmes compétences d'une
province à l'autre. Par exemple, les régions de l'Ontario désignées sous le générique comté
n'ont pas autant de pouvoir que les gouvernements locaux des comtés du
Nouveau-Brunswick.
Canada 52

Bien que le gouvernement fédéral n'ait pas de


compétence en matière d'administration
territoriale, celui-ci subdivise tout de même le
pays afin d'accomplir ses propres mandats,
notamment de statistiques nationales. Dans ce
cas, l'on parle de régions métropolitaines de
recensement, régions économiques,
agglomérations de recensement, divisions de
recensement, subdivisions de recensement,
secteurs de recensement et aires de diffusion.
Ces unités géographiques respectent dans la
plupart des cas les unités territoriales créées
par les législatures provinciales bien qu'il
puisse y avoir plusieurs divergences. Par Divisions de recensement au Canada.

exemple, pour ce qui est des divisions de


recensement, dans les provinces de la Colombie-Britannique, de l'Île-du-Prince-Édouard, du
Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Ontario, ces divisions correspondent aux
unités formées par chacune des provinces. Au Québec, la plupart des divisions
correspondent aux municipalités régionales de comté, sauf pour onze d'entre elles qui sont
regroupées en seulement cinq divisions de recensement différentes. Quant aux provinces
de l'Alberta, du Manitoba, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador, aucun
gouvernement supralocal ou régional n'est établi par leur législature. Le gouvernement
fédéral a cependant conclu un accord avec ces provinces afin d'y créer des divisions de
recensement. Il en est de même pour le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest. Le Yukon
forme quant à lui une seule division de recensement[101] .

D'autre part, dans chacune des provinces, les commissions scolaires ont aussi leur propre
territoire qui peut différer des unités de gouvernance locale formées par les législatures
provinciales. De plus, les circonscriptions électorales fédérales, provinciales, régionales,
municipales et autres diffèrent l'une de l'autre et des unités de gouvernance locale dans
plusieurs cas.
Canada 53

Géographie et climat
Le Canada occupe la majeure partie de la portion
septentrionale de l'Amérique du Nord. Il partage une
frontière terrestre commune avec les États-Unis au sud,
et une autre avec ce même pays au nord-ouest (entre
l'Alaska et le Yukon), s'étendant ainsi de l'océan
Atlantique à l'est jusqu'à l'océan Pacifique à l'ouest, et
au nord vers l'océan Arctique. Il partage aussi une
frontière maritime avec la France Une image satellite du Canada. Au
(Saint-Pierre-et-Miquelon) et avec le Danemark nord du 60e parallèle, on retrouve la
(Groenland). Depuis 1925, le Canada réclame la portion toundra, les forêts boréales prévalent
sur le bouclier canadien alors que plus
de l'Arctique s'étalant entre les méridiens 60ºO et
au sud la forêt mixte et la forêt de
141ºO ; cette réclamation n'est toutefois pas feuillus est présente. La glace est
universellement reconnue. L'établissement le plus prédominante dans les îles arctiques
nordique du Canada, et du monde, se situe à Alert ainsi que sur certaines montagnes
côtières de la côte Ouest. L’agriculture
(Nunavut), base des Forces canadiennes, au sommet de
est prédominante dans Prairies de
l'Île d'Ellesmere (latitude 82.5ºN à 834 kilomètres – 450 l’Ouest, sur la partie sud des Grands
milles marins – du Pôle Nord). Le Canada est le Lacs et dans la vallée du
deuxième plus grand pays du monde. Saint-Laurent. Ces deux dernières
régions comptent la plus grande partie
La densité de la population, environ 3,5 habitants par de la population.

kilomètre carré, est l'une des plus faibles au monde. La


région la plus densément peuplée du pays est celle du Corridor Québec-Windsor, le long
des basses-terres du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs au sud-est. Au nord de cette
région se trouve le vaste Bouclier canadien, une région de roc nettoyé par la dernière ère
glaciaire, dépourvue de terres fertiles, riche en minéraux, et dotée de lacs et rivières. Le
Canada possède sur son territoire plus de lacs que tout autre pays dans le monde et
possède une importante réserve d'eau douce.

Dans l'est du Canada, le fleuve Saint-Laurent se verse dans le Golfe du Saint-Laurent, le


plus grand estuaire du monde ; l'île de Terre-Neuve se situe en son embouchure, alors que
l'Île-du-Prince-Édouard se situe au sud de celui-ci. Le Nouveau-Brunswick et la
Nouvelle-Écosse sont séparés par la baie de Fundy, laquelle connaît les variations de
marées les plus grandes du monde. Ces quatre provinces maritimes s'avancent à l'est de la
péninsule gaspésienne du Québec. L'Ontario et la baie d'Hudson dominent le centre du
Canada, alors qu'à l'ouest se trouvent les vastes plaines des Prairies canadiennes, passant
par le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta pour se rendre jusqu'aux montagnes
Rocheuses qui les séparent de la Colombie-Britannique.
Canada 54

Au nord du 60e parallèle se trouve les trois territoires


canadiens - Nunavut, Territoires du Nord-Ouest et
Yukon – parsemés de plusieurs lacs (dont le Grand lac
de l'Ours et le Grand lac des Esclaves) et traversés par
le plus long fleuve du pays, le fleuve Mackenzie. De
plus, les terres continentales du Nord Canadien sont
bordées au nord d'un grand archipel, l'archipel arctique
canadien comprenant certaines des plus grandes îles du
monde. Les détroits se trouvant entre ces îles
Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)
constituent le passage Nord-Ouest, de la Mer du
en hiver
Labrador à la Mer de Beaufort en passant par la Baie
de Baffin. De plus, c'est dans cette région que l'on
retrouve, en majorité au large et entre les Îles de la
Reine-Élizabeth, le pôle nord magnétique ainsi qu'une
partie de la glace polaire.

La végétation passe des forêts de feuillus dans le Sud


de l'Ontario aux forêts mixtes et laurentiennes, et
diminue graduellement vers le Nord canadien passant
de la taïga — forêts boréales ou ceinture de conifères —
à la toundra et finalement aux sols arides du Grand
Nord. La Chute en Fer à cheval, en Ontario,
est la plus grande composante des
Pour ce qui est du relief, le pays se dessine Chutes Niagara. Elle constitue une
principalement de par les plaines des Prairies, et des source majeure de puissance
plateaux du Bouclier canadien. Les Basses terres hydroélectrique et une destination
touristique.
continentales de la Colombie-Britannique ainsi que la
chaîne des Rocheuses occupent la région à l'Ouest des
Prairies alors que les montagnes Appalaches s'étalent du Sud du Québec vers les provinces
maritimes.
La moyenne des températures absolues hivernales et estivales diffèrent largement d'une
région à l'autre. L'hiver peut être très rude dans certaines régions du pays, avec des
températures moyennes mensuelles pouvant descendre à 15 °C sous le point de congélation
dans la partie méridionale du pays, bien qu'il soit aussi possible d'atteindre des
températures de –40 °C avec de forts vents glaciaux. Les chutes de neige annuelles peuvent
atteindre plusieurs centaines de centimètre en moyenne (par exemple, une moyenne de 337
cm à Québec). La côte de la Colombie-Britannique, notamment l'Île de Vancouver, constitue
une exception, et jouit d'un climat tempéré avec des hivers doux et pluvieux. Pour ce qui est
des étés, les températures peuvent grimper jusqu'à 35 °C, voire 40 °C en tenant compte de
l'indice humidex.

Montréal
Montréal est la métropole du Québec au → Canada. Elle constitue un centre majeur du
commerce, de l’industrie, de la culture, de la finance et des affaires internationales ainsi
qu'une des villes financières les plus importantes dans le monde. Montréal a accueilli
l’exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d'été de 1976. On peut y voir aussi
le Festival International de Jazz de Montréal, le Festival Juste Pour Rire, le Festival
Canada 55

Montréal en lumière, le club de hockey les Canadiens de Montréal. Le Vieux-Montréal a été


déclaré arrondissement historique en 1964. Montréal est considérée comme la deuxième
agglomération francophone de langue officielle dans le monde[102] et la seule métropole
francophone en Amérique du Nord. Elle est aussi, après Toronto, la deuxième
agglomération canadienne en importance ainsi qu'une des villes financières les plus
importantes dans le monde. Les secteurs économiques les plus importants sont la finance,
les télécommunications, le secteur aérospatial, les transports, les médias, les arts, le
cinéma, la production de séries télévisées, la publication de documents, l'informatique, la
recherche médicale, l'éducation, le tourisme et les sports. La majorité des entreprises
canadiennes ont leur siège social dans la ville.

Toronto
Toronto est la plus grande ville du → Canada avant Montréal et la capitale de la province
de l'Ontario. La ville est située sur la rive nord-ouest du lac Ontario, dans la province de
l'Ontario dont elle est la capitale. Avec plus de 2,5 millions d'habitants[103] , Toronto est la
cinquième plus grande ville en Amérique du Nord. En 2006, 5 113 149 personnes vivaient
dans la région du Grand Toronto ainsi que 8,1 millions dans la mégapole du Croissant d'or
(nommée « Golden Horseshoe », en anglais).

Économie
Le Canada est l'une des nations les plus riches du monde, un membre de l'Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) et du Groupe des huit (G8). Le
Canada possède une économie de marché qui subit légèrement plus d'interventions
gouvernementales que l'économie américaine, mais beaucoup moins que la plupart des
pays d'Europe. Le Canada eut historiquement un produit intérieur brut (PIB) per capita
plus faible que celui de son voisin du sud — bien que la richesse soit plus équitablement
distribuée, mais plus élevée que dans les grandes économies d'Europe occidentale. À partir
des années 1990, grâce à une réforme de l'État réussie et d’une gestion de l'État rigoureuse
(voir Politique de rigueur), inspirée des principes du libéralisme économique[104] , la dette
fédérale passe de 68,4% du PIB en 1994 à 38,7% en 2004, suite à une série d'excédents
budgétaires ; en parallèle à la baisse du déficit, la part des dépenses publiques fédérales
dans le PIB est passée de 19% à 12%, les dépenses publiques totales baissant d’environ
10% entre 1992 et 2004[105] . L’économie canadienne connaît une période d'effervescence
économique, avec un taux de croissance élevé et un faible taux de chômage. En 2008, le
Canada ressemble fortement aux États-Unis quant à son orientation-marché dans son
système économique, à ses moyens de production, et à son haut niveau de vie. Alors qu'en
janvier 2008, le taux de chômage national du Canada était à son plus bas depuis 1974, se
chiffrant ainsi à 5,8%, les taux de chômage provinciaux variaient entre 3,2% et 12,2%. La
crise frappe le pays au cours de l'année 2008 et le chômage touchait 6,2% de la population
active en novembre selon l'OIT[106] .
Au cours du XXe siècle, l'impressionnante croissance des secteurs manufacturiers, miniers
et des services transforme la nation d'une économie largement rurale à une économie
principalement industrielle et urbaine. Tout comme les autres nations modernes et
industrialisées, l'économie canadienne est dominée par l'industrie des services, laquelle
emploie environ les trois quarts des Canadiens. Cependant, le Canada est, contrairement
aux pays industrialisés, exceptionnel quant à l'importance qu'a le secteur primaire dans son
Canada 56

économie, avec deux de ses plus importantes industries, le pétrole et le bois d'œuvre.
À l'inverse de la plupart des nations développées, le Canada est un exportateur net
d'énergie. Le Canada a de vastes réserves de gaz naturel sur la côte est, et de grandes
ressources de gaz et de pétrole principalement situées en Alberta, en Colombie-Britannique
et en Saskatchewan. Les grandes étendues de sables bitumineux dans la région
d'Athabasca placent le Canada au huitième rang des pays producteurs de pétrole
(2006)[107] . En Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario, au Québec et à
Terre-Neuve-et-Labrador se trouve une source d'énergie renouvelable, abondante et à
faible coût : l'énergie hydroélectrique.
Le Canada est l'un des fournisseurs les plus importants du monde en produits agricoles,
avec la région des Prairies, qui est l'un des plus grands fournisseurs de blé et céréales
grâce à la Commission canadienne du blé. Le Canada est le deuxième producteur de
diamants au monde, le plus grand producteur de zinc et d'uranium, et un chef de file dans
plusieurs autres ressources naturelles telles que l'or, le nickel, l'aluminium et le plomb.
Plusieurs des villes, pour ne pas dire toutes les villes de la région nordique du pays, où
l'agriculture est difficile, subsistent grâce à une mine tout près ou à une source de bois
d'œuvre. Le Canada a aussi un imposant secteur manufacturier concentré principalement
dans le sud de l'Ontario, avec un important tissu industriel de l'automobile, et au Québec,
avec un fort réseau d'industries aérospatiales.
En partie le résultat de son important secteur primaire, le Canada est hautement
dépendant du commerce international, spécialement le commerce avec les États-Unis.
L'Accord de libre-échange (ALE) de 1989, avec ce dernier, et l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALENA) de 1994, qui inclut le Mexique, déclenchent une impressionnante
croissance de l'intégration commerciale et économique du Canada avec les États-Unis. Mis
à part le ralentissement économique de 2001 qui n'a techniquement pas été considéré
comme une récession puisqu'il a duré moins de deux trimestres consécutifs, le Canada n'a
pas connu de récession depuis 1991, et maintient dans l'ensemble la meilleure performance
économique du Groupe des huit (G8).

Démographie

Population
Le recensement national de 2001 enregistra une
population de 30007094 Canadiens ; la population est
actuellement estimée par Statistiques Canada à 32,6
millions de personnes[108] dont 8 millions de
francophones. La croissance de la population
s'accomplit largement grâce à l'immigration et, dans
une moindre mesure, par la croissance naturelle.
Environ trois quarts des Canadiens vivent à moins de
160 kilomètres de la frontière avec les États-Unis. Une
La ville de Toronto est l'une des
proportion semblable vit dans les zones urbaines
métropoles les plus multiculturelles du
monde. concentrées dans le corridor Québec-Windsor
(notamment les régions métropolitaines de
Canada 57

recensement Toronto-Hamilton, Montréal et Ottawa-Gatineau), les basses terres


continentales de la Colombie-Britannique (de la région de Vancouver jusqu'au bout de la
vallée du fleuve Fraser) ainsi que dans le corridor Calgary-Edmonton en Alberta.
Le Canada est une nation très diversifiée au point de vue ethnique. Selon le recensement de
2001, 34 groupes ethniques d'au moins 100000 membres vivent au Canada. Le groupe
ethnique le plus grand se dit « Canadien » (39,4%) puisque plusieurs Canadiens se
considèrent comme étant d'ethnie canadienne, notamment ceux dont les ancêtres sont
arrivés au temps de la colonisation, suivi par ceux qui se disent Anglais (20,2%), Français
(15,7%), Écossais (14,0%), Irlandais (12,9%), Allemands (9,3%), Italiens (4,3%), Chinois
(3,7%), Ukrainiens (3,6%) Indiens d'Amérique du Nord (3,4%).
À la fin de 2007, le Canada comptait près de 54,500 réfugiés et demandeurs d'asile[109] . Le
programme de réinstallation des réfugiés du Canada a accepté 11,100 réfugiés en 2007,
dont 2,040 provenaient de l'Afghanistan, 1,790 du Myanmar/Burma, et 1,650 de la
Colombie[109] . Le Canada a un des taux les plus élevés de réinstallation de réfugiés par
habitant selon le World Refugee Survey 2008 [110] publié par le Comité américain pour les
réfugiés et les immigrants (U.S. Committee for Refugees and Immigrants [111]).

Religion
Les Canadiens adhèrent à une grande variété de religions. Selon le dernier recensement,
77.1% des Canadiens s'identifient comme Chrétiens ; de ceux-ci, les Catholiques
constituent le plus grand groupe avec 43.6% des Canadiens. L'Église protestante la plus
importante est l'Église unie du Canada ; environ 17% des Canadiens déclarent n'avoir
aucune affiliation religieuse, alors que la population restante (6,3%) adhère à des religions
autre que le christianisme.

Éducation
Au Canada, les provinces et territoires sont responsables de l'éducation; en l'occurrence, le
Canada n'a pas de ministère national pour l'éducation. Chacun des treize systèmes
d'éducation est similaire aux autres, et ce, tout en reflétant l'histoire, la culture et la
géographie régionale de sa province. Une des grandes différences existantes est, sans
doute, celle du Québec où les études postsecondaires débutent au CEGEP (Collège
d'enseignement général et professionnel), une institution scolaire préparant aux études
universitaires et formant les techniciens spécialisés. L'âge pour l'éducation obligatoire
varie au travers le Canada, mais se situe généralement aux alentours de 5–7 ans jusqu'à
16–18 ans, contribuant ainsi à un taux d'alphabétisation de 99% chez les adultes[112] .
Néanmoins, selon ABC Canada, 24% des Canadiens sont limités à des lectures très
simples[113] .
Chaque province est responsable d'organiser la gestion de ses écoles. Cependant, dans le
cadre des dispositions constitutionnelles de la Charte canadienne des droits et libertés,
moyennant certaines conditions et restrictions, les citoyens canadiens membres d'une
minorité francophone ou anglophone dans la province où ils résident ont le droit à
l'instruction dans la langue de la minorité de leur province dans toutes les communautés où
le nombre est suffisant pour justifier le financement des écoles à même les fonds publics.
De plus, chaque province doit établir des commissions scolaires permettant à leurs
minorités francophones ou anglophones, le cas échéant, d'assurer eux-mêmes la gestion de
leurs écoles.
Canada 58

L'éducation postsecondaire est la responsabilité des gouvernements provinciaux et


territoriaux, lesquels fournissent la majeure partie du financement ; le gouvernement
fédéral fournit du financement additionnel de par les subventions à la recherche. En 2002,
43% des Canadiens âgés entre 25 et 64 ans ont déjà eu accès à l'éducation postsecondaire ;
pour ceux âgés entre 25 et 34 ans, la réalisation d'études postsecondaires atteignait 51%.

Langues officielles
Les deux langues officielles du Canada, l'anglais et le
français, sont respectivement les langues maternelles
de 57,8% et 22,1% de la population. Le 7 juillet 1969,
sous la Loi sur les langues officielles, le français obtient
un statut égal à celui de l'anglais dans toutes les
instances gouvernementales fédérales. Ceci déclenche
un processus qui mène le Canada à se redéfinir
officiellement en tant que nation bilingue.

Le français et l'anglais ont un statut égal dans les La population de Montréal est
tribunaux fédéraux, le Parlement et toutes les sociétés principalement francophone, avec une
d'État fédérales ainsi que les autres institutions communauté anglophone substantielle.

gouvernementales du Canada. Le public a le droit de


recevoir, là où il y a une demande suffisamment importante, des services du gouvernement
fédéral dans l'une ou l'autre langue. L'utilisation de la signalisation routière bilingue varie
d'une province à l'autre. Alors que le multiculturalisme est une politique d'immigration
officielle du Canada, devenir citoyen canadien nécessite de parler aisément soit le français
ou l'anglais – 98,5% des Canadiens parlent au moins une des deux langues (anglais
seulement : 67,5%, français seulement : 13,3%, les deux : 17,7%). Notons toutefois que
comme seuls le Québec et quelques régions d'autres provinces ont pour langue principale
(ou officielle) le français, il peut être fort difficile d'obtenir des services en français sur tout
le territoire, même si le pays est dit bilingue.

Bien que le français soit principalement parlé dans la province de Québec, d'autres
provinces — le Nouveau-Brunswick, l'est et le nord de l'Ontario ainsi que le sud du
Manitoba — ont une part substantielle de personnes francophones. De tous ceux qui parlent
le français comme première langue, 85% vivent au Québec. Le français est la langue
officielle de la province du Québec, ainsi que celle du Nouveau-Brunswick, du Yukon et du
Nunavut (conjointement avec l'anglais pour celles-ci). Le français est utilisé en tant que
langue pour l'éducation, les procès judiciaires, et les autres services gouvernementaux dans
toutes les provinces et territoires parlant majoritairement l'anglais ou l'inuktitut. Plusieurs
langues autochtones ont un statut officiel dans les Territoires du Nord-Ouest ; l'inuktitut est
la langue de la majorité de la population au Nunavut et l'une des onze langues officielles de
ce territoire.
Les langues non officielles sont aussi importantes au Canada, avec près de 5200000
personnes en parlant au moins une en tant que première langue. Les langues non officielles
listées comme étant des langues maternelles incluent le chinois (853745 locuteurs natifs),
l'italien (469485 locuteurs natifs), l'allemand (438080 locuteurs natifs) et le punjabi
(271220 locuteurs natifs).
Canada 59

Culture
La culture canadienne est historiquement influencée par les cultures et traditions
anglaises, françaises, irlandaises, écossaises et autochtones, ainsi que par la culture
américaine en raison de la proximité et des échanges de capital humain existant entre les
deux pays. Plusieurs formes de médias et de divertissements américains sont populaires et
omniprésents au Canada. À l'inverse, plusieurs produits et divertissements culturels
canadiens ont de grands succès aux États-Unis et partout dans le monde. Plusieurs produits
culturels sont maintenant généralement commercialisés vers un marché nord-américain
unifié, ou un marché global, bien que certaines régions conservent leur spécificité.
Notamment la région des Maritimes qui conserve un folklore aux airs de la culture celte
irlandaise et écossaise et qui, par le fait même, s'harmonise avec le principal trait de la
culture de l'Acadie et du Québec dont le folklore est empreint de rythmes gallo-romains de
la Gaule celtique.
Par ailleurs, une différence flagrante domine toujours pour nombre de gens en les
fondements français du Canada. Ceux-ci donnent une spécificité particulière au continent
américain, et à la nature même du Canada, ce qui fait sous-entendre à plusieurs personnes
que la ville de Montréal est en l'occurrence la plaque tournante de la culture de langue
française en Amérique. Ce faisant, plusieurs artistes francophones fusent des quatre coins
du pays (Québec, Acadie, Ontario, Manitoba, etc.), des États-Unis (notamment du pays des
Cadiens) ainsi que des Caraïbes pour faire carrière à Montréal tant dans les domaines
littéraire, musical, cinématographique, etc. Sans compter que de nombreux artistes
provenant de l'Europe, du Proche-Orient et de l'Afrique viennent aussi se tailler une place
afin de faire épanouir encore davantage la culture latine au Canada.
La création et la conservation d'une culture canadienne distincte est partiellement
influencée par des programmes du gouvernement fédéral, des lois et des institutions
politiques telles que la Société Radio-Canada (SRC), l'Office national du film du Canada
(ONF) ainsi que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
(CRTC).
Le Canada possède plusieurs orchestres de renommée
internationale, tels l'Orchestre symphonique de
Québec, l'Orchestre symphonique de Toronto et surtout
l'Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Kent
Nagano. Le Canada possède aussi plusieurs groupes
musicaux de rock alternatif extrêmement important sur
la scène mondiale tel Arcade Fire, Simple Plan, Hot Hot
Heat, The Stills ou The Sam Robert's Band.
Un totem et une grande maison
La culture canadienne est aussi partiellement
traditionnelle Kwakwaka'wakw à
Victoria en Colombie-Britannique.
influencée par l'immigration récente de personnes
provenant des quatre coins du monde. De nombreux
Canadiens prisent le multiculturalisme, ce qui fait croire aux yeux de certaines personnes
que la culture du Canada est proprement dite multiculturelle. De surcroît, le patrimoine
multiculturel du Canada est protégé par l'article 27 de la Charte canadienne des droits et
libertés.

Les symboles nationaux sont largement le fruit d'influences provenant de sources naturelles
et historiques, ainsi que des peuples autochtones. Plus particulièrement, l'utilisation de la
Canada 60

feuille d'érable comme symbole national canadien remonte au début du XVIIIe siècle, et est
illustrée sur les anciens drapeaux du Canada, sur son drapeau actuel, sur le cent (prononcé
[sənt], ou communément [sən]), ainsi que sur les armoiries. D'autres symboles importants
incluent le castor, la bernache du Canada, le plongeon huard, la Couronne et la
Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Les sports nationaux officiels du Canada comprennent le hockey sur glace (hiver) et la
crosse (été). Le hockey est un passe-temps national, et de loin le sport le plus populaire au
pays. Les six plus grandes régions métropolitaines du Canada — Toronto, Montréal,
Vancouver, Ottawa, Calgary et Edmonton — sont les villes-maison d'équipes faisant partie
intégrante de la Ligue nationale de hockey (LNH). Au sein de toutes les équipes de la Ligue
(trente équipes réparties entre le Canada et les États-Unis), plus de 50% de tous les joueurs
sont originaires du Canada. D'autres sports canadiens populaires comprennent le curling et
le football canadien (en particulier la Ligue canadienne de football). Le soccer, le
basket-ball et le baseball sont considérablement joués à des niveaux amateurs et de jeunes,
mais ne connaissent pas autant de popularité sur la scène professionnelle que les autres
sports. Le Canada sera le pays hôte de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans
2007, et des Jeux Olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver et Whistler en
Colombie-Britannique.

Symboles du Canada
• L'érable
• La feuille d'érable
• Le castor : le castor a été élevé au rang d'emblème officiel du Canada le 24 mars 1975,
lorsqu'une « loi portant reconnaissance du castor (castor canadensis) comme symbole de
la souveraineté du Canada» reçut la sanction royale. Aujourd'hui, grâce aux techniques
de préservation de la faune, le castor, le plus gros rongeur du Canada, survit et prospère
dans tout le pays[114] .
• Le Grand Sceau du Canada
• L'orignal

Drapeau du Canada, couramment Drapeau du Gouverneur général du


appelé l'Unifolié (en anglais Maple Canada
Leaf Flag, « le drapeau à la feuille
d'érable »).

Cocarde du Commandement aérien


de Forces Armées
Canadiennes<ref>Cocarde de
[115]
l'armée de l'air </ ref>
Canada 61

Faits intéressants
''
• Cap Spear, le point le plus à l'est du Canada (et de l'Amérique du Nord), se trouve à
Terre-Neuve-et-Labrador, sur la péninsule d'Avalon.
• Les Grands Lacs constituent selon leur superficie totale la plus grande source d'eau
douce non glacée au monde.
• La baie d'Hudson est la plus grande étendue d'eau intérieure au monde.
• Les frontières provinciales de l'Est se dessinent grâce aux éléments naturels (tels que
fleuves, rivières, terrains accidentés, etc.) et régions historiques, alors que celles de
l'Ouest se dessinent pour la plupart de par des décisions administratives cartésiennes.
• Le Stampede de Calgary est le plus grand festival extérieur au monde et se tient chaque
été.
• Le Carnaval de Québec est le plus grand carnaval d'hiver du monde et a lieu chaque
hiver vers le mois de février.
• Le pont de la Confédération, reliant le Nouveau-Brunswick à l'Île-du-Prince-Édouard et
faisant 13 km de long, est le plus long pont continu au-dessus d'une étendue maritime
prise par les glaces dans le monde (surpassé seulement par le pont-tunnel de la baie de
Chesapeake qui fait près de 36 km de long).
• La Tour CN, à Toronto, est la deuxième plus haute structure autoportante au sol
construite par l'Homme avec près de 555 mètres de hauteur (dépassée par la Burj Dubaï
en 2007); le point d'accès au grand public est le plus haut du monde à près de 450
mètres au-dessus du sol.
• La ville de Québec est la plus ancienne capitale - et la seule ville encore fortifiée - en
Amérique du Nord; elle est la résidence officielle, avec Ottawa, du Gouverneur général.
• La Compagnie de la Baie d'Hudson est la plus ancienne compagnie d'Amérique du Nord.
• Ottawa est la capitale politique ; Montréal est la capitale culturelle française ; Toronto
est la capitale culturelle anglaise ; Toronto est la capitale financière du Canada, du
commerce des actions et des échanges commerciaux avec l'Europe et les États-Unis ;
Montréal est la capitale financière des produits dérivés et la capitale de la mode;
Vancouver est la capitale financière des échanges commerciaux avec l'Asie-Pacifique, et
du commerce des devises et métaux précieux ; Calgary est la capitale financière du
commerce des ressources énergétiques ; Winnipeg est la capitale financière du
commerce des produits agricoles ; Halifax est la capitale financière du commerce des
produits de la pêche.
• De Niagara-on-the-lake, près des Chutes du Niagara et à plus de 100 km de distance, il
est possible d'observer par beau temps la ligne d'horizon des édifices du centre-ville de
Toronto.
• Cinq plages canadiennes ont obtenu la désignation Blue Flag dans le cadre du
programme international sur la qualité de l'environnement des plages (une d'entre elles
se trouve sur la péninsule South Bruce en Ontario alors que les quatre autres sont
situées sur les berges de la ville de Toronto).
• La Gendarmerie Royale du Canada a une structure unique au monde qui lui permet
d'être toute à la fois un corps policier de juridiction fédérale, provinciale et municipale.
• La municipalité de la Baie James, en Jamésie (dans la région du Nord du Québec), est la
plus grande municipalité au monde en termes de superficie du territoire, soit une
superficie de plus de 350 000 km².
Canada 62

• L'île de Sable, à 300 km au large des terres de la Nouvelle-Écosse (dans l'océan


Atlantique), est le seul territoire canadien dont l'accès est restreint par le gouvernement
du Canada, et dont la quasi-totalité des habitants est en réalité une colonie de chevaux
sauvages vivant parfaitement en autarcie.
• L'île Devon, au Nunavut, est la plus grande île inhabitée sur Terre, et sert de terrain
d'essais à l'Agence spatiale canadienne puisque son environnement présente de
nombreuses similitudes avec l'environnement martien, et possède donc des
caractéristiques propres à des expériences de simulation de conditions de vie sur la
planète Mars.[116]
• Le plus grand parc de maisons mobiles au monde se trouve en Alberta, plus exactement à
Fort McMurray.
• La tour du Stade Olympique de Montréal est la plus haute tour penchée du monde.
• La ville de Montréal est la 2e plus grande ville francophone après Paris.

Classement international
Organisation Sondage Rang

A.T. Kearney/Foreign Policy [117] 14 sur 111


Globalization Index 2005
Magazine

IMD [118] 5 sur 60


World Competitiveness Yearbook 2005

The Economist The World in 2005 - Worldwide quality-of-life index, 14 sur 111
[119]
2005

Yale University/Columbia University Environmental Sustainability Index, 2005 (pdf) [120] 6 sur 146

Reporters Without Borders [121] 16 sur 167


Press Freedom Index 2007
World-wide

Transparency International [122] 14 sur 159


Corruption Perceptions Index 2007

Heritage Foundation/The Wall [123] 12 sur 157


Index of Economic Freedom, 2006
Street Journal

Codes
Le Canada a pour codes :
• CA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
• CA, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
• CAN, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ;
• CAN, selon la liste des codes pays du CIO ;
• CAN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;
• CDN (Canadian dominion), selon la liste des codes internationaux des plaques
minéralogiques ;
• $ CAD, indique qu'il s'agit de dollars canadiens.
Canada 63

Notes et références
[1] L'horloge démographique canadienne (http:/ / www. statcan. gc. ca/ edu/ clock-horloge/ edu06f_0001-fra. htm).
[2] Langues officielles : Loin des objectifs, dit Fraser (http:/ / www. radio-canada. ca/ nouvelles/ National/ 2009/ 05/
26/ 004-rapport_langues_officielles. shtml) sur Radio-Canada (http:/ / www. radio-canada. ca), 26 mai 2009,
Société Radio-Canada. Consulté le 26 mai 2009
[3] Jacques Cartier, Relation du second voyage (1535-1536)
[4] AGNES, Michael. Webster's New World; College Dictionary, Wiley Publishing, fourth Edition, Cleveland, 2004,
p. 811.
[5] AGNES, Michael. Webster's New World; College Dictionary, Wiley Publishing, fourth Edition, Cleveland, 2004,
p. 1696-1697.
[6] Bjarni Herjólfsson-Les Vikings-XIe siècle-Les passages (http:/ / www. collectionscanada. gc. ca/ explorateurs/
jeunesse/ h3-1213-f. html)
[7] La Saga d'Erik le Rouge-Les Vikings-XIe siècle-Les passages (http:/ / www. collectionscanada. gc. ca/ explorers/
kids/ h3-1211-f. html)
[8] Parcs Canada - Lieu historique national du Canada de L'Anse aux Meadows (http:/ / www. pc. gc. ca/ lhn-nhs/
nl/ meadows/ index_f. asp)
[9] Patrimoine de Terre-Neuve-et-Labrador (http:/ / www. heritage. nf. ca/ patrimoine/ exploration/
placentia_history_f. html)
[10] The Portuguese Explorers : Newfoundland and Labrador Heritage (http:/ / www. heritage. nf. ca/ exploration/
portuguese. html)
[11] Conflit frontalier du Labrador (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=f1ARTf0004433)
[12] Les frères Corte Real - Le nouveau continent - XVIe siècle - Les Voies de la découverte (http:/ / www.
collectionscanada. gc. ca/ 2/ 24/ h24-1320-f. html)
[13] Le Fichier Origine a maintenant un an d’existence (http:/ / www. fichierorigine. com/ com06. htm)
[14] Civilisations.ca - MVNF - 1613 (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ reper/ chrono/ 1613-fr. htm)
[15] Les compagnies de marchand (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ boucher. fra/ 3. 3/ 3. 3. 4. htm)
[16] Compagnie des Cent-Associés (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ popul/ habitant/ compa-fg. htm)
[17] Le droit français (http:/ / www. justice. gouv. qc. ca/ FRANCAIS/ ministere/ histoire/ droit. htm)
[18] Civilisations.ca - MVNF - Pierre Boucher (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ boucher. fra/ lexique. html)
[19] Patrimoine Militaire Canadien (http:/ / www. cmhg. gc. ca/ cmh/ fr/ page_41. asp)
[20] (fr) Manuscrit sur MuseeMcCord (http:/ / www. mccord-museum. qc. ca/ fr/ collection/ artefacts/
M499?Lang=2& accessnumber=M499)
[21] Convention entre la Compagnie de la Colonie du Canada et Louis Guigues (http:/ / www. champlain2004. org/
html/ 09/ 02_f. html)
[22] Ville de Québec, toponyme Bourg-Royal (http:/ / www4. ville. quebec. qc. ca/ toponymie_repertoire/ rues/
bourg_royal. shtml)
[23] Ville de Québec, toponyme Trait-Carré (http:/ / www4. ville. quebec. qc. ca/ toponymie_repertoire/ rues/
trait_carre. shtml)
[24] Charles Albanel (http:/ / www. civilization. ca/ vmnf/ Explor/ alban_f2. html)
[25] Pierre Le Moyne d'Iberville et d'Ardillières (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index.
cfm?PgNm=TCE& Params=f1SEC851910)
[26] Le tricentenaire... (http:/ / www. histoirequebec. qc. ca/ publicat/ vol7num2/ v7n2_6tr. htm)
[27] Grande Paix de Montréal (1701) (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=F1ARTF0010707)
[28] Message de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de la commémoration du
tricentenaire de la Grande paix de Montréal (http:/ / www. elysee. fr/ elysee/ elysee. fr/ francais_archives/
interventions/ lettres_et_messages/ 2001/ juillet/
message_de_m_jacques_chirac_president_de_la_republique_a_l_occasion_de_la_commemoration_du_tricentenaire_de_la_grande_p
1294. html)
[29] Histoire du Canada depuis Jacques Cartier et relations bilatérales franco-canadiennes (http:/ / www.
diplomatie. gouv. fr/ fr/ article-imprim. php3?id_article=48452)
[30] Musée acadien, Université de Moncton (http:/ / www2. umoncton. ca/ cfdocs/ etudacad/ maum/ index.
cfm?page=bienvenue& section=0)
[31] LONGFELLOW, Henry Wadsworth. Evangéline, Édition française Nimbus Publishing, Halifax, 2003, page 5.
[32] Parcs Canada - Lieu historique national du Canada de la Bataille-de-la-Châteauguay (http:/ / www. pc. gc. ca/
lhn-nhs/ qc/ chateauguay/ index_f. asp)
Canada 64

[33] Bataille de Châteauguay (http:/ / thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&


Params=F1ARTF0001539)
[34] Communiqué du 15 août 2002 : Le Premier Ministre du Québec et le Premier Ministre du Nouveau-Brunswick
inaugurent un monument en hommage aux Acadiens (http:/ / www. premier-ministre. gouv. qc. ca/
salle-de-presse/ communiques/ 2002/ aout/ 2002-08-15. shtml)
[35] 15 août 2002 - Inauguration d’un lieu de mémoire et d’un monument en hommage aux Acadiens (http:/ / www.
premier-ministre. gouv. qc. ca/ salle-de-presse/ discours/ 2002/ aout/ 2002-08-15. shtm)
[36] Déclaration d'indépendance du Bas-Canada (http:/ / www. republiquelibre. org/ cousture/ NELSON. HTM)
[37] Les Patriotes (http:/ / www. republiquelibre. org/ cousture/ PATRI. HTM)
[38] Les violations par le Canada des droits politiques des Québécois (http:/ / www. vigile. net/ archives/ 00-9/
msq-memoire. html)
[39] Histoire : Le Régime britannique (1760-1840) (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ AXL/ francophonie/
HISTfrQC_s2_Britannique. htm)
[40] Branché sur notre histoire - Les journaux personnels, témoins d’une époque (1758–1954) – Le journal du
poète et journaliste Alfred DesRochers (http:/ / www. banq. qc. ca/ histoire_quebec/ branche_sur_notre_histoire/
journal_jacques_paquin. jsp)
[41] Patrimoine Militaire Canadien (http:/ / www. cmhg. gc. ca/ cmh/ fr/ page_439. asp)
[42] Garneau, François-Xavier (http:/ / thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=f1ARTf0003164)
[43] Ultramontanisme (http:/ / thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE& Params=F1ARTF0008196)
[44] Histoire d’un rêve brisé. Les Canadiens français aux États-Unis (http:/ / www. septentrion. qc. ca/ catalogue/
livre. asp?id=2598)
[45] Franco-Américains (http:/ / thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE& Params=F1ARTF0003023)
[46] Franco-Ontariens (http:/ / thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE& Params=f1SEC850497)
[47] Grande Coalition (http:/ / www. canadianencyclopedia. ca/ index. cfm?PgNm=TCE& Params=f1ARTf0003424)
[48] Conférence de Charlottetown (http:/ / thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=F1ARTF0001530)
[49] Conférence de Québec (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=F1ARTF0006596)
[50] Conférence de Londres (http:/ / thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=f1ARTf0004753)
[51] Pères de la Confédération (http:/ / www. thecanadianencyclopedia. com/ index. cfm?PgNm=TCE&
Params=F1ARTF0002738)
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[106] [pdf] (en) Unemployment (aggregate level and rate) Dec 2008 (http:/ / www. ilo. org/ global/ Themes/ lang--fr/
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[112] Population du Canada (http:/ / www. populationdata. net/ pays/ ameriques/ canada. php)
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Voir aussi

Articles connexes
• Acadie
• Confédération canadienne
• Élections fédérales du Canada
• Fiscalité canadienne
• Forces armées canadiennes
• Histoire du Canada
• Liste alphabétique d'écrivains canadiens
• Liste des journaux canadiens
Canada 67

• Sports au Canada
• Statistique Canada
• Système universitaire canadien
• Tourisme au Canada
• Villes canadiennes
• Éphémérides et événements pour 2009
• Liste des gouverneurs généraux du Canada

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Liens externes
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• (fr) Catégorie Canada (http:/ / www. dmoz. org/ World/ Français/ Régional/ Amérique/
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• (en) Site officiel du U.S. Committee for Refugees and Immigrants (http:/ / www. refugees.
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Canada 69

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Meneldur, MetalGearLiquid, Mig, Mikal9, Mikayé, Mikefuhr, Mimideschamps, Mme Patates, Moala, Montrealais, Montréal, Morrii02, Moti-v,
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Olmec, Olrick, Orthogaffe, Ottawa bluepoly, Padawane, Panoramix, Pcarbonnelle, Peco, PetetheJock, Pgsylv, Phe, Phido, Philias, Physchim62, Pidgee,
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Qualitas, Qweqweqwe, R, RXcanadensis, Rafehm, Raph, Red Castle, Remi, Reuillois, Rhadamante, Riko6087, Rmb009, Rogilbert, Romain.vieille,
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Version 1.2, November 2002
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0. PREAMBLE
The purpose of this License is to make a manual, textbook, or other functional and useful document "free" in the sense of freedom: to assure everyone
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1. APPLICABILITY AND DEFINITIONS


This License applies to any manual or other work, in any medium, that contains a notice placed by the copyright holder saying it can be distributed under
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A "Modified Version" of the Document means any work containing the Document or a portion of it, either copied verbatim, or with modifications and/or
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A "Secondary Section" is a named appendix or a front-matter section of the Document that deals exclusively with the relationship of the publishers or
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(Thus, if the Document is in part a textbook of mathematics, a Secondary Section may not explain any mathematics.) The relationship could be a matter
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The "Invariant Sections" are certain Secondary Sections whose titles are designated, as being those of Invariant Sections, in the notice that says that the
Document is released under this License. If a section does not fit the above definition of Secondary then it is not allowed to be designated as Invariant.
The Document may contain zero Invariant Sections. If the Document does not identify any Invariant Sections then there are none.
The "Cover Texts" are certain short passages of text that are listed, as Front-Cover Texts or Back-Cover Texts, in the notice that says that the Document
is released under this License. A Front-Cover Text may be at most 5 words, and a Back-Cover Text may be at most 25 words.
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that is suitable for revising the document straightforwardly with generic text editors or (for images composed of pixels) generic paint programs or (for
drawings) some widely available drawing editor, and that is suitable for input to text formatters or for automatic translation to a variety of formats
suitable for input to text formatters. A copy made in an otherwise Transparent file format whose markup, or absence of markup, has been arranged to
thwart or discourage subsequent modification by readers is not Transparent. An image format is not Transparent if used for any substantial amount of
text. A copy that is not "Transparent" is called "Opaque".
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or XML for which the DTD and/or processing tools are not generally available, and the machine-generated HTML, PostScript or PDF produced by some
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The "Title Page" means, for a printed book, the title page itself, plus such following pages as are needed to hold, legibly, the material this License
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The Document may include Warranty Disclaimers next to the notice which states that this License applies to the Document. These Warranty Disclaimers
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Disclaimers may have is void and has no effect on the meaning of this License.

2. VERBATIM COPYING
You may copy and distribute the Document in any medium, either commercially or noncommercially, provided that this License, the copyright notices,
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section 3.
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3. COPYING IN QUANTITY
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front cover, and Back-Cover Texts on the back cover. Both covers must also clearly and legibly identify you as the publisher of these copies. The front
cover must present the full title with all words of the title equally prominent and visible. You may add other material on the covers in addition. Copying
with changes limited to the covers, as long as they preserve the title of the Document and satisfy these conditions, can be treated as verbatim copying in
other respects.
If the required texts for either cover are too voluminous to fit legibly, you should put the first ones listed (as many as fit reasonably) on the actual cover,
and continue the rest onto adjacent pages.
If you publish or distribute Opaque copies of the Document numbering more than 100, you must either include a machine-readable Transparent copy
along with each Opaque copy, or state in or with each Opaque copy a computer-network location from which the general network-using public has
access to download using public-standard network protocols a complete Transparent copy of the Document, free of added material. If you use the latter
option, you must take reasonably prudent steps, when you begin distribution of Opaque copies in quantity, to ensure that this Transparent copy will
remain thus accessible at the stated location until at least one year after the last time you distribute an Opaque copy (directly or through your agents or
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4. MODIFICATIONS
You may copy and distribute a Modified Version of the Document under the conditions of sections 2 and 3 above, provided that you release the Modified
Version under precisely this License, with the Modified Version filling the role of the Document, thus licensing distribution and modification of the
Modified Version to whoever possesses a copy of it. In addition, you must do these things in the Modified Version:
1. Use in the Title Page (and on the covers, if any) a title distinct from that of the Document, and from those of previous versions (which should, if there
were any, be listed in the History section of the Document). You may use the same title as a previous version if the original publisher of that version
gives permission.
2. List on the Title Page, as authors, one or more persons or entities responsible for authorship of the modifications in the Modified Version, together
with at least five of the principal authors of the Document (all of its principal authors, if it has fewer than five), unless they release you from this
requirement.
3. State on the Title page the name of the publisher of the Modified Version, as the publisher.
4. Preserve all the copyright notices of the Document.
5. Add an appropriate copyright notice for your modifications adjacent to the other copyright notices.
Licence 73

6. Include, immediately after the copyright notices, a license notice giving the public permission to use the Modified Version under the terms of this
License, in the form shown in the Addendum below.
7. Preserve in that license notice the full lists of Invariant Sections and required Cover Texts given in the Document's license notice.
8. Include an unaltered copy of this License.
9. Preserve the section Entitled "History", Preserve its Title, and add to it an item stating at least the title, year, new authors, and publisher of the
Modified Version as given on the Title Page. If there is no section Entitled "History" in the Document, create one stating the title, year, authors, and
publisher of the Document as given on its Title Page, then add an item describing the Modified Version as stated in the previous sentence.
10. Preserve the network location, if any, given in the Document for public access to a Transparent copy of the Document, and likewise the network
locations given in the Document for previous versions it was based on. These may be placed in the "History" section. You may omit a network
location for a work that was published at least four years before the Document itself, or if the original publisher of the version it refers to gives
permission.
11. For any section Entitled "Acknowledgements" or "Dedications", Preserve the Title of the section, and preserve in the section all the substance and
tone of each of the contributor acknowledgements and/or dedications given therein.
12. Preserve all the Invariant Sections of the Document, unaltered in their text and in their titles. Section numbers or the equivalent are not considered
part of the section titles.
13. Delete any section Entitled "Endorsements". Such a section may not be included in the Modified Version.
14. Do not retitle any existing section to be Entitled "Endorsements" or to conflict in title with any Invariant Section.
15. Preserve any Warranty Disclaimers.
If the Modified Version includes new front-matter sections or appendices that qualify as Secondary Sections and contain no material copied from the
Document, you may at your option designate some or all of these sections as invariant. To do this, add their titles to the list of Invariant Sections in the
Modified Version's license notice. These titles must be distinct from any other section titles.
You may add a section Entitled "Endorsements", provided it contains nothing but endorsements of your Modified Version by various parties--for example,
statements of peer review or that the text has been approved by an organization as the authoritative definition of a standard.
You may add a passage of up to five words as a Front-Cover Text, and a passage of up to 25 words as a Back-Cover Text, to the end of the list of Cover
Texts in the Modified Version. Only one passage of Front-Cover Text and one of Back-Cover Text may be added by (or through arrangements made by)
any one entity. If the Document already includes a cover text for the same cover, previously added by you or by arrangement made by the same entity
you are acting on behalf of, you may not add another; but you may replace the old one, on explicit permission from the previous publisher that added the
old one.
The author(s) and publisher(s) of the Document do not by this License give permission to use their names for publicity for or to assert or imply
endorsement of any Modified Version.

5. COMBINING DOCUMENTS
You may combine the Document with other documents released under this License, under the terms defined in section 4 above for modified versions,
provided that you include in the combination all of the Invariant Sections of all of the original documents, unmodified, and list them all as Invariant
Sections of your combined work in its license notice, and that you preserve all their Warranty Disclaimers.
The combined work need only contain one copy of this License, and multiple identical Invariant Sections may be replaced with a single copy. If there are
multiple Invariant Sections with the same name but different contents, make the title of each such section unique by adding at the end of it, in
parentheses, the name of the original author or publisher of that section if known, or else a unique number. Make the same adjustment to the section
titles in the list of Invariant Sections in the license notice of the combined work.
In the combination, you must combine any sections Entitled "History" in the various original documents, forming one section Entitled "History"; likewise
combine any sections Entitled "Acknowledgements", and any sections Entitled "Dedications". You must delete all sections Entitled "Endorsements."

6. COLLECTIONS OF DOCUMENTS
You may make a collection consisting of the Document and other documents released under this License, and replace the individual copies of this
License in the various documents with a single copy that is included in the collection, provided that you follow the rules of this License for verbatim
copying of each of the documents in all other respects.
You may extract a single document from such a collection, and distribute it individually under this License, provided you insert a copy of this License into
the extracted document, and follow this License in all other respects regarding verbatim copying of that document.

7. AGGREGATION WITH INDEPENDENT WORKS


A compilation of the Document or its derivatives with other separate and independent documents or works, in or on a volume of a storage or distribution
medium, is called an "aggregate" if the copyright resulting from the compilation is not used to limit the legal rights of the compilation's users beyond
what the individual works permit. When the Document is included in an aggregate, this License does not apply to the other works in the aggregate which
are not themselves derivative works of the Document.
If the Cover Text requirement of section 3 is applicable to these copies of the Document, then if the Document is less than one half of the entire
aggregate, the Document's Cover Texts may be placed on covers that bracket the Document within the aggregate, or the electronic equivalent of covers
if the Document is in electronic form. Otherwise they must appear on printed covers that bracket the whole aggregate.

8. TRANSLATION
Translation is considered a kind of modification, so you may distribute translations of the Document under the terms of section 4. Replacing Invariant
Sections with translations requires special permission from their copyright holders, but you may include translations of some or all Invariant Sections in
addition to the original versions of these Invariant Sections. You may include a translation of this License, and all the license notices in the Document,
and any Warranty Disclaimers, provided that you also include the original English version of this License and the original versions of those notices and
disclaimers. In case of a disagreement between the translation and the original version of this License or a notice or disclaimer, the original version will
prevail.
If a section in the Document is Entitled "Acknowledgements", "Dedications", or "History", the requirement (section 4) to Preserve its Title (section 1) will
typically require changing the actual title.

9. TERMINATION
You may not copy, modify, sublicense, or distribute the Document except as expressly provided for under this License. Any other attempt to copy, modify,
sublicense or distribute the Document is void, and will automatically terminate your rights under this License. However, parties who have received
copies, or rights, from you under this License will not have their licenses terminated so long as such parties remain in full compliance.

10. FUTURE REVISIONS OF THIS LICENSE


The Free Software Foundation may publish new, revised versions of the GNU Free Documentation License from time to time. Such new versions will be
similar in spirit to the present version, but may differ in detail to address new problems or concerns. See http:/ / www. gnu. org/ copyleft/ .
Each version of the License is given a distinguishing version number. If the Document specifies that a particular numbered version of this License "or
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How to use this License for your documents


To use this License in a document you have written, include a copy of the License in the document and put the following copyright and license notices
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Permission is granted to copy, distribute and/or modify this document
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