ENERGETIQUES
A U : 2021/2022
Machines et Systèmes Energétiques
Références bibliographiques
Machines et Systèmes Energétiques
1. Rappel thermodynamique
1.1. Système thermodynamique
Un système thermodynamique est un ensemble des éléments matériels contenus à l’intérieur d’une
surface fermée et soumise à des études théoriques et expérimentales.
En fonction de la nature de la paroi du système, qui le sépare du milieu externe, on distingue :
Système isolé : constitué par une paroi rigide et adiabatique et ne permet pas l’écoulement
massique ;
Système fermé : la paroi ne permet pas uniquement l’écoulement massique ;
Système ouvert : la paroi permet l’échange de matière et de l’énergie avec le milieu extérieur.
La description d’un système thermodynamique est faite par spécification des valeurs d’un certain
nombre de grandeurs caractéristiques mesurables ou repérables les variables d’état (variables
extensives : la masse (m), le nombre de mole (n), la concentration (C), la fraction molaire (x i/yi),
pression partielle d’un constituant (pi), le volume (V)… ou les variables intensives : la pression (P), la
température (T), la viscosité dynamique ou cinématique (η/μ), la masse volumique (ρ)…).
L’état du système peut être défini sans précision de toutes les valeurs des variables d’état. Puisque il
existe des relations entre ces variables (variables dépendantes), Il suffit donc de préciser les valeurs de
quelques variables uniquement pour décrire l’état du système. Les autres variables d’état peuvent être
déterminées soit à partir des équations d’état qui reliés les variables d’état dans les états d’équilibre du
système, soit à partir des fonctions d’état qui traduit des relations entre les variables d’état entre les
états d’équilibre du système.
1.2. Transformation d’un système thermodynamique
Un système est en équilibre thermodynamique, lorsque les valeurs des variables d’état sont les mêmes
en tout point du système et au cours du temps. Autrement, si au moins une de ses variables d’état varie
au cours du temps : le système évolue ou se transforme.
En effet lorsqu’on change la (les) valeur(s) d’un ou plusieurs variable(s) d’état du système,
initialement en équilibre (Etat 1), ce dernier va évoluer jusqu’à atteindre un nouvel état d’équilibre
(Etat 2). Ainsi, le nouvel état d’équilibre, sera caractérisé par des nouvelles variables d’état.
Donc, une transformation finie, est limitée par 2 états en équilibre (Etat 1 et Etat 2). Et par opposition,
si la transformation amène le système à son état initial (Etat 2 = Etat 1) la transformation est dite
cyclique.
De plus ce qui caractérise une transformation thermodynamique, le critère de sa réversibilité.
Autrement, une transformation est dit réversible, si elle peut revenir de son état final (Etat 2) à son état
initial (Etat 1) en parcourant le même chemin. Théoriquement, ce ci, est réalisable dans le cas où la
transformation passe par une série de transformations infinitésimales (transformation quasi-statique) et
en gardant l’équilibre avec le milieu externe avec des variations infinitésimales des variables d’état
entre les états d’équilibres intermédiaires voisins.
La transformation réversible, est un cas idéal ou théorique. Dans la pratique, elle est irréversible.
Les transformations thermodynamiques peuvent être classées en fonction des variables d’état constant,
où on trouve :
Les transformations à variable d’état du système constant : transformation isotherme (T =
Constante), la transformation isochore (V = Constante), la transformation isobare (P =
Constante) et le cas échéant, la transformation adiabatique, où il n’y à pas échange de chaleur
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avec le milieu extérieur. Dans ce dernier cas, si la transformation et réversible, elle devient
isentropique (l’inverse n’est pas toujours vrai : une transformation isentropique, n’est pas
toujours adiabatique réversible).
Les transformations à variable d’état du milieu extérieur constant : transformation monobare
(où le milieu externe impose au système une seule pression), la transformation monotherme
(cas d’un système en contact avec une seule source de chaleur).
2. Transformation thermodynamique élémentaire – échange du travail et de la chaleur
2.1. Définition
De manière générale, une transformation est provoquée soit par la levée (au moins partielle) d’une
contrainte interne, soit par des échanges avec le milieu extérieur, soit par les deux à la fois. Il est donc
important de revenir sur la nature des échanges entre un système et le milieu extérieur.
De manière générale, en fonction du type du système étudié, on assiste à des échanges de matière et
d’énergie et/ou une conversion de la forme d’énergie, principalement, sous forme du travail et de la
chaleur.
L’étude d’une transformation thermodynamique, en mettant en évidence les échanges mises en jeux,
nécessite le recours aux bilans de matière et de l’énergie et l’évolution de cette dernière. En fait, ce ci
est possible en faisons intervenir :
La loi d’action de masse pour établir le bilan de masse (Cas des systèmes ouverts) ;
Le 1er principe de la thermodynamique (principe de la conservation de l’énergie), pour établir
le bilan énergétique ;
Le 2nd principe de la thermodynamique (principe de l’évolution de l’énergie), pour établir le
bilan entropique.
A cet égard, rappelons que les principes de la thermodynamique, sont des lois universelles, vérifiées et
qui s’appliquent à tous les systèmes (ouvert, fermé ou isolé), quelque soit le régime (variable ou
permanant) et quelque soit le type de la transformation (réversible ou irréversible). En effet, l’étude
des transformations irréversibles, est réalisée en déduisant leurs écarts par rapport aux transformations
réversibles.
2.2. Bilans d’une transformation thermodynamique élémentaire en régime permanant
a) Bilans d’une transformation d’un système ouvert
En régime permanant, toute variation en fonction du temps est nulle, donc les bilans donnent :
Bilan massique :
𝑚̇𝑒 = 𝑚̇𝑠 = 𝑚̇
Bilan énergétique (cas où l’énergie cinétique et l’énergie potentielle sont négligeables) :
∆𝐻 = 𝐻𝑠 − 𝐻𝑒 = 𝑄𝑠𝑦𝑠𝑡 + 𝑊𝑠𝑦𝑠𝑡
Bilan entropique (pour : 2 Sources de chaleur QF et QC) :
𝑄𝐶 𝑄𝐹
∆𝑆 = 𝑆𝑠 − 𝑆𝑒 = + + 𝑆𝑐𝑟é𝑒
𝑇𝐶 𝑇𝐹
Remarque :
L’entropie ne peut qu’augmenter (transformation irréversible) ou rester constante (transformation
réversible), d’où :
𝑄 𝑄
Transformation réversible : S crée = 0, donc la quantité : ( 𝑇 𝐶 + 𝑇 𝐹) = 0 ;
𝐶 𝐹
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𝑄 𝑄
Transformation irréversible : S crée > 0, donc : la quantité : ( 𝑇 𝐶 + 𝑇 𝐹) < 0.
𝐶 𝐹
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𝑻𝟐
∆𝑺 = (𝑺𝟐 − 𝑺𝟏 ) = 𝒎𝒄𝑽 𝐥𝐧
𝑻𝟏
𝑃1 𝑉1 = 𝑚 𝑟 T
{ ⇒ 𝑃1 𝑉1 = 𝑃2 𝑉2
𝑃2 𝑉2 = 𝑚 𝑟 T
Autrement : PV = 𝑚 𝑟 T = cte
La représentation dans le diagramme de Clapeyron de la fonction : P = 𝒻(V), pour différentes valeurs
de température donne un réseau de courbe parabolique, qui s’appel : réseau des isothermes.
𝑚𝑟T cte
En effet, pour T = cte, P = =
𝑉 V
P1
P2 = P1 - dP T = cte T ↑+
T = cte
T = cte
V
V1 V2= V1 + dV
Fig. 3 – Représentation du réseau des isothermes dans le diagramme de Clapeyron
La pente des isothermes :
𝑚𝑟𝑇 1
𝑑𝑃 𝑑( 𝑉 ) 𝑑(𝑉 ) 𝑚𝑟𝑇 𝑃𝑉 𝑃
= = 𝑚𝑟𝑇 =− 2 =− 2 =−
𝑑𝑉 𝑑𝑉 𝑑𝑉 𝑉 𝑉 𝑉
𝐝𝐏 𝐏
𝐏𝐞𝐧𝐭𝐞(𝐓=𝐜𝐭𝐞) = =−
𝐝𝐕 𝐕
𝑑𝑉 𝑑𝑉
Le travail élémentaire du système est par définition vaut : 𝛿𝑊 = −𝑃 𝑑𝑉 = −𝑚𝑟𝑇 𝑉 = −(𝑃1 𝑉1 ) 𝑉
Le travail total échangé pendant la transformation (1→2) :
V2
dV
W1→2 = −mrT ∫
V1 V
𝐕𝟏 𝐏𝟐
𝐖𝟏→𝟐 = 𝐦𝐫𝐓. 𝐥𝐧( ) = 𝐦𝐫𝐓. 𝐥𝐧( )
𝐕𝟐 𝐏𝟏
La variation de l’énergie interne (∆U) et de l’enthalpie (∆H) :
𝑇 = 𝑐𝑡𝑒 ⟺ 𝑑𝑇 = 0 ⟺ ∆𝑇 = 0
∆𝐔 = 𝐦 𝐜𝐕 ∆𝐓 = 𝟎
{ et
𝚫𝐇 = 𝐦 𝐜𝐏 𝚫𝐓 = 𝟎
La chaleur échangée au cours d’une transformation isotherme :
𝑑𝑉
dU = δQ + δW = 0 ⇒ δQ = − δW = 𝑚𝑟𝑇
𝑉
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𝐕𝟐 𝐏𝟏
𝐐𝟏⟶𝟐 = − 𝐖𝟏⟶𝟐 = 𝐦𝐫𝐓. 𝐥𝐧( ) = 𝐦𝐫𝐓. 𝐥𝐧( )
𝐕𝟏 𝐏𝟐
La variation de l’entropie d’une transformation élémentaire isotherme :
𝑑𝑉
𝛿𝑄𝑟é𝑣 𝑚𝑟𝑇 𝑉 𝑑𝑉
𝑑𝑆 = = = 𝑚𝑟
𝑇 𝑇 𝑉
Donc la variation de l’entropie du système pendant la transformation (1→2) :
V2
𝑑𝑉
∆𝑆 = (𝑆2 − 𝑆1 ) = mr. ∫
V1 𝑉
𝐕𝟐 𝐏𝟏
∆𝐒 = (𝐒𝟐 − 𝐒𝟏 ) = 𝐦𝐫. 𝐥𝐧( ) = 𝐦𝐫. 𝐥𝐧( )
𝐕𝟏 𝐏𝟐
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⟺ 𝐏𝟏 𝐕𝟏 𝛄 = 𝐏𝟐 𝐕𝟐 𝛄
Cette relation est appelée première relation de Laplace et elle s’exprime aussi de la façon suivante :
𝐏. 𝐕 𝛄 = 𝐜𝐭𝐞
Le coefficient (γ), est un coefficient caractéristique de la transformation adiabatique d’un gaz parfait.
On peut aussi établir à partir de cette dernière relation entre (P et V), deux autres relations, dites aussi
de Laplace entre (V et T) et (P et T) :
Pour (P, T) :
𝑚𝑟𝑇1
𝑉1 =
𝑃1 𝑉1 = 𝑚𝑟𝑇1 𝑃1
𝑚𝑟𝑇2
Pour un gaz parfait on a : { 𝑃2 𝑉2 = 𝑚𝑟𝑇2 ⟺ 𝑉2 =𝑃2
P1 V1 γ = P2 V2 γ 𝑚𝑟𝑇1 γ 𝑚𝑟𝑇2 γ
{P1 ( 𝑃1 ) = P2 ( 𝑃2 )
⇒ P1 (1−γ) T1 γ = P2 (1−γ) T2 γ
1−γ 1−γ
( ) ( )
⇒ P1 γ . T1 = P2 γ . T2
𝟏−𝛄
( )
𝐏 𝛄 .𝐓 = 𝐂𝐭𝐞
Pour (V, T) :
𝑚𝑟𝑇1
𝑃1 =
𝑃1 𝑉1 = 𝑚𝑟𝑇1 𝑉1
𝑚𝑟𝑇2
Pour un gaz parfait on a : { 𝑃2 𝑉2 = 𝑚𝑟𝑇2 ⟺ 𝑃2 = 𝑉2
P1 V1 γ = P2 V2 γ 𝑚𝑟𝑇1 γ 𝑚𝑟𝑇2
{ 𝑉1 . V1 = . V2 γ
𝑉2
T1 γ T2 γ
⇒ V = V2
V1 1 V2
⇒ T1 . V1 (γ−1) = T2 . V2 (γ−1)
𝐓. 𝐕 (𝛄−𝟏) = 𝐂𝐭𝐞
Remarque :
Les expressions des capacités calorifiques pour une mole de gaz parfait :
Nature du gaz 𝒄 Relation de Mayer
cP cV 𝜸 = 𝒄𝑷
parfait 𝑽 (cP - cV)
Monoatomique 𝟓 𝟑 𝟓
.𝐫 .𝐫 𝐫
𝟐 𝟐 𝟑
Diatomique 𝟕 𝟓 𝟕
.𝐫 .𝐫 𝐫
𝟐 𝟐 𝟓
b) Représentation de la transformation isentropique dans le diagramme de Clapeyron
Reprenons la relation :
𝐝𝐏
𝐜𝐏 𝐝𝐕
𝛄= =−
𝐜𝐕 𝐏
𝐕
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S ↑+
P
S = cte
S = cte S = cte
P1
P2 = P1 - dP T = cte
T = cte
V
V1 V2= V1 + dV
Fig. 3 – Représentation du réseau des isentropes dans le diagramme de Clapeyron
c) Détermination du travail, de la chaleur et des autres variables d’état
𝑑𝑉
Le travail élémentaire du système est par définition vaut : 𝛿𝑊 = −𝑃 𝑑𝑉 = −𝑃𝑉 𝛾 . 𝑉 𝛾
Et puisque : 𝑃𝑉 𝛾 = 𝑃1 𝑉1 𝛾 = 𝑐𝑡𝑒
Le travail total échangé pendant la transformation (1→2) :
V2
𝑑𝑉
W1→2 = −𝑃𝑉 𝛾 . ∫
V1 𝑉𝛾
1 1 V2
W1→2 = −𝑃1 𝑉1 𝛾 . [− . γ−1 ]
γ−1 V V1
𝑃1 𝑉1 𝛾 V
W1→2 = . [V1−γ ]V21
γ−1
𝑷 𝟏 𝑽𝟏 𝜸 𝑷 𝟏 𝑽𝟏 𝐕𝟏
𝐖𝟏→𝟐 = . ( 𝐕𝟐 𝟏−𝛄 − 𝐕𝟏 𝟏−𝛄 ) = . ( ( )(𝛄−𝟏) − 𝟏)
𝛄−𝟏 𝛄−𝟏 𝐕𝟐
En introduisant la formule de Laplace : T1 . V1 (γ−1) = T2 . V2 (γ−1)
L’expression du travail devient :
𝐦𝐫 𝐓𝟏 𝐓𝟐
𝐖𝟏→𝟐 = . ( − 𝟏)
𝛄 − 𝟏 𝐓𝟏
La variation de l’énergie interne (∆U) :
∆𝐔 = 𝐖𝟏→𝟐 = 𝐖𝐚𝐝 = 𝐦 𝐜𝐕 ∆𝐓
La variation de l’enthalpie (∆H) :
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cV
ΔH = m cP ΔT = m cP ΔT = γ m cV ΔT = γ ΔU = γ Wad = γ W1→2
cV
𝚫𝐇 = 𝐦 𝐜𝐏 𝚫𝐓 = 𝛄 𝚫𝐔 = 𝛄 𝐖𝟏→𝟐
𝐏𝐕 𝐧 = 𝐜𝐭𝐞
𝟏−𝐧
{𝐓𝐏 ( 𝐧
)
= 𝐜𝐭𝐞
(𝐧−𝟏)
𝐓𝐕 = 𝐜𝐭𝐞
V = cte
(n = ∞)
P = cte
(n = 0)
T = cte
(n = 1)
1< n < γ
S = cte
(n = γ)
V
Fig. 4 – Représentation dans le diagramme (P, V) de différentes transformation en fonction de (n)
Les différentes transformations déjà vue (isochore, isobare, isotherme et adiabatique réversible), sont
de transformations idéales, utiles pour les études thermodynamiques. Ces différentes transformations
ne sont que des cas particuliers de la transformation polytropique pour des valeurs bien déterminés de
son coefficient (n) :
n 𝐏 𝐕 𝐧 = 𝐜𝐭𝐞 Variable d’état constant Transformation
n=∞ 1 Isochore
P V∞ ≈ P V (0)⟺ P 0 V1 = V V = cte
0
n=0 P V ≈ P .1 = P P = cte Isobare
n=1 P V1 ≈ mrT = cte T = cte Isotherme
n=γ P V γ = cte Qrév. = 0 ⇒ S = cte Isentropique
1<n<γ P V n = cte Polytropique
b) Détermination du travail de la chaleur et des autres variables d’état
𝑑𝑉
Le travail élémentaire du système est par définition vaut : 𝛿𝑊 = −𝑃 𝑑𝑉 = −𝑃𝑉 𝑛 . 𝑉 𝑛
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Le travail total échangé pendant la transformation (1→2), est calculé de la même façon que pour une
transformation adiabatique réversible en remplaçant (γ) par (n) :
𝑷 𝟏 𝑽𝟏 𝐕𝟏 𝐦𝐫 𝐓𝟏 𝐓𝟐 𝐦𝐫
𝐖𝟏→𝟐 = . ( ( )(𝐧−𝟏) − 𝟏) = . ( − 𝟏) = . ( 𝐓𝟐 − 𝐓𝟏 )
𝐧−𝟏 𝐕𝟐 𝐧 − 𝟏 𝐓𝟏 𝐧−𝟏
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(γ − n) V2
dV
∆𝑆 = (𝑆2 − 𝑆1 ) = . mr. ∫
(γ − 1) V1 V
(γ − n) 𝐕𝟐
∆𝐒 = . mr. 𝐥𝐧( )
(γ − 1) 𝐕𝟏
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Liquide
Liquéfaction
Fusion
Solidification
Vaporisation
Sublimation
Glace Vapeur
Condensation
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Le calcul de la variance permet de déterminer au préalable le nombre de variables d’état, qu’il faut
connaitre pour la détermination ou le calcul des autres variables d’état d’un système quelque soit le
nombre d’espèces chimiques qu’il referme et le nombre de phases sur lesquelles il se présente.
Le calcul de la variance est basé sur la règle de Gibbs, où on a :
Nombre d’espèces chimiques en équilibre (n) ;
Nombre de phases (Φ) ;
Nombre d’équilibres chimiques entre les (n) espèces chimiques.
A partir de ces informations, il faut déterminer d’une part le nombre de variables d’état à connaitre
(inconnus) et le nombre de relations qui existe pour les différentes phases (équations) :
Détermination de nombre de variables d’état à connaitre (inconnus) :
Pour chacune des phases, il faut connaitre les (n) fractions molaires des (n) constituants dans
les (Φ) phases, soit : (n. Φ) variables d’état ;
Auxquelles, on ajoute la température et la pression comme variables intensives (2), soit en total
: (n. Φ +2) variables d’état.
Détermination de nombre des équations (relations) qui existe entre les constituants en équilibres de
phases :
Les potentiels chimiques entre les phases permettent de fournir : (n. (Φ-1)) relations ;
Pour chacune des phases on a : (∑ 𝒙𝒊 = 𝟏), l’équivalent d’une relation/phase, soit pour (Φ)
phases : (Φ) relations ;
Les équilibres chimiques entre les constituants (r), permettent de fournir : (r) relations.
Ainsi, le nombre total des relations (équations) est de : [n. (Φ-1) + Φ+r] relations.
Finalement la variance du système : 𝑣 = (𝑛 . Φ + 2) − (𝑛. (Φ − 1) + Φ + r)
Soit : 𝒗 = 𝒏+𝟐− 𝚽−𝐫
Exemples :
Pour un corps pur, où on a 1 seul constituant (n=1), en fonction du nombre de phases on a 3 cas :
1 seule phase (Φ = 1) : on n’a aucune relation (r =0), donc : 𝒗 = 𝟏 + 𝟐 − 𝟏 − 𝟎 = 𝟐, il faut
connaitre 2 variables intensives (P et T) pour pouvoir décrire complètement le système ;
2 phase (Φ = 2) : on n’a aucune relation (r =0), donc : 𝒗 = 𝟏 + 𝟐 − 𝟐 − 𝟎 = 𝟏, il faut connaitre
une seule variable intensive (P ou T) pour pouvoir décrire complètement le système ;
3 phases (Φ = 3) : on n’a aucune relation (r =0), donc : 𝒗 = 𝟏 + 𝟐 − 𝟑 − 𝟎 = 𝟎, on peut décrire
complètement le système sans connaitre aucune variable d’état intensive (point triple).
3. Les diagrammes d’une substance pure simplement compressible
3.1. Diagramme (P, V, T)
Pour une substance pure simplement compressible comme l’eau, le diagramme (P, V, T) se présente
comme indiqué par le schéma suivant :
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Sur le diagramme PVT, les phases pures se présentent sous forme des surfaces.
Tout état représenté par un point appartenant à la ligne séparant la région d’une phase singulière d’une
région à double phase est connu comme un état saturé (les états m et n), la ligne qui sépare la région
liquide de la région liquide – vapeur (ligne amC) est la ligne du liquide saturé. De même manière, les
états représentés sur la courbe bnC sont des états de vapeur saturée.
L’état qui est au-delà de la quelle la transformation vapeur – liquide n’est plus possible est appelée état
critique (point C).
Les propriétés associées à cet état sont désignées par (PC, TC, VC). Quand la pression est plus grande
que PC, l’état est dit supercritique.
3.2. Diagramme (P, T)
En projetant la surface PVT sur un plan parallèle à P – T, on obtient le diagramme suivant :
Une seule phase, où P et T peuvent être choisis d’une façon indépendante (2 variables
indépendantes qui vont constituer un système bivariant) ;
Pour 2 phases en équilibres (mélange de 2 états), si on choisit T, P sera imposée par la loi P = f(T),
dite pression d’équilibre ou de changement de phase. Dans ce cas, il n’y a qu’une variable
indépendantes (le système est dit monovariant) ;
Les lois P Vap (T), P fus (T) et Psub (T), relatives aux 3 équilibres diphasiques possibles constituant
le diagramme des états d’équilibres.
Pour le point triple (Pt,Tt) , c’est l’état unique où on trouve les 3 phases en équilibre (toutes les
variables sont dépendantes) ;
Le point critique ((PC,TC), c’est la limite supérieure de la courbe PV (T), au delà de laquelle l’état
liquide n’ est plus observé.
Remarque :
Les pentes de différentes courbes d’équilibres sont positives, à l’exception des corps dit bismuth et
l’eau où la pente Pf (T) est négative (Volume de la glace > Volume liquide).
3.3. Diagramme (P, V) ou diagramme de Clapeyron
En projetant la surface PVT sur un plan parallèle à P – V, on obtient le schéma suivant :
La représentation en coordonné des Clapeyron (P, V), consiste à tracer la courbe : P = f(V) pour une
température donnée. Ce qui va aboutir à un réseau de courbes : réseau des isothermes (des
températures constantes).
(L) C
T > TC
(L + G) T = TC
(G)
(S)
Courbe de saturation
(S + G) T < TC
T = Tt
Vf Vg V
Le sens du réseau des isothermes, dépend de la cloche (courbe de saturation). A l’intérieur de cette
cloche, on trouve principalement un mélange (vapeur – liquide). Ceci correspond à l’intervalle [Vf -
Vg], qui s’appelle le palier de liquéfaction et la région délimité par la courbe de saturation et la courbe
(T = Tt) s’appelle la région humide.
3.4. Titre d’une vapeur humide
La région humide est constituée d’un mélange (liquide, vapeur). Ainsi, on obtient un système biphasé,
où la détermination des variables d’état va dépendre principalement de la fraction de chacune des 2
phases.
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Ainsi, on définit : le titre massique de la vapeur dans un système biphasé, comme étant :
𝐦𝐠
𝐱=
𝐦𝐠 + 𝐦𝐥
Les propriétés du mélange, sont déterminées alors à partir de la connaissance du titre massique (x).
Par exemple, le volume spécifique d’un mélange liquide-vapeur, est déterminé comme suit :
𝑉 𝑉𝑔 + 𝑉𝑙
𝑣= = ;
𝑚 𝑚𝑔 +𝑚𝑙
𝑉 𝑚𝑓 𝑣𝑙 + 𝑚𝑔 𝑣𝑔 𝑚𝑙 𝑚𝑔
𝑣= = = 𝑣𝑓 + 𝑣 = (1 − 𝑥)𝑣𝑙 + 𝑥 𝑣𝑔
𝑚 𝑚𝑔 + 𝑚𝑙 𝑚𝑔 + 𝑚𝑙 𝑚𝑔 + 𝑚𝑙 𝑔
Et finalement on obtient :
𝒗 = 𝒗𝒍 + 𝒙 (𝒗𝒈 − 𝒗𝒍 )
On peut calculer de la même façon les autres propriétés du système biphasé, ainsi :
𝒖 = 𝒖𝒍 + 𝒙 (𝒖𝒈 − 𝒖𝒍 )
𝒔 = 𝒔𝒍 + 𝒙 (𝒔𝒈 − 𝒔𝒍 )
𝒉 = 𝒉𝒍 + 𝒙 (𝒉𝒈 − 𝒉𝒍 ) = 𝒉𝒍 + 𝒙 𝒉𝒍𝒈
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Ce tableau commence et se termine respectivement par le point triple et le point critique pour l’eau,
dont le calcul de la variance donne une valeur nulle, ce sont 2 points fixes.
Au milieu se trouve un exemple illustratif pour une température de 100 °C.
La quantité hfg, représente la chaleur latente de vaporisation, qui est par définition la quantité d’énergie
nécessaire pour vaporiser une unité de masse (1Kg) d’un liquide saturé à une pression et température
données.
Exemple de calcul : Déterminer les propriétés d’un mélange de titre x = 60%, qui se trouve à 100 °C.
Remarque : Le même tableau peut être présenté en donnant la pression de la vapeur saturée (Tab. B2).
b) Tables de la vapeur surchauffée
D’après le postulat d’état un système monophasé nécessite la connaissance de 2 propriétés intensives
pour décrire complètement un système en équilibre thermodynamique. C’est le cas de la vapeur d’eau
qui se trouve à l’état surchauffé ou à l’état de gaz. Sous entendu le mot vapeur est donné à un gaz
associé à une substance qui se trouve sous forme d’un liquide dans les conditions ambiante de
température et de pression.
Le tableau suivant illustre la façon de présentation des tables des propriétés de la vapeur surchauffée.
Tab. B3 – propriétés de la vapeur d’eau surchauffée
P = 1 bar (Tsat. = 99,63 °C)
T (°C) v (cm3/g) u (KJ/Kg) h (KJ/Kg) s (KJ/Kg.K)
Sat. 1694 2506,1 2675,5 7,3594
100 1696 2506,7 2676,2 7,3614
500 3565 3131,6 3488,1 8,8342
Exemple de calcul : Déterminer les propriétés de la vapeur d’eau dans les trois cas suivants :
1) Vapeur surchauffée à 10 bars et 300 °C.
2) Vapeur saturée à 6 bars.
3) Vapeur surchauffée à 4 bars et 250 °C.
c) Tables de liquide comprimé
Comme la vapeur surchauffée, l’eau comprimée est un système monophasé qui nécessite la
connaissance de 2 propriétés intensives pour décrire complètement le système en équilibre. La table de
propriétés de l’eau comprimée est présentée de la même façon que celle de la vapeur surchauffée, mais
pour des valeurs de pression plus élevées, puisque les propriétés thermodynamiques dépendent
principalement de la température.
Tab. B4 – Propriétés de l’eau comprimée
P = 50 bars (Tsat. =263,99°C)
T (°C) v (cm3/g) u (KJ/Kg) h (KJ/Kg) s (KJ/Kg.K)
20 0,9995 83,65 88,65 0,2952
220 1,1866 938,4 944,4 2,5128
Sat. 1,2859 1147,2 1154,2 2,9202
En générale, les liquides sont supposés incompressibles jusqu’à une certaine pression limite (20 bars
pour l’eau).
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Dans le cas où, on a des pressions inférieures à cette limite (20 bars), les propriétés sont estimées par
l’approximation à la température de saturation (T = Tsat).
4. Diagramme (T, S)
Toute forme d’énergie est définie comme étant le produit d’une grandeur intensive et une différence de
grandeur extensive. Comme le diagramme (P, V) permet de visualiser et de calculer graphiquement les
quantités du travail échangées, puisque son expression : 𝑊 = − ∫ 𝑃 𝑑𝑉. Par analogie la chaleur peut
être visualisée et quantifiée directement sur le diagramme (T, S) puisque son expression : 𝑄𝑟é𝑣. =
∫ 𝑇 𝑑𝑆.
T Courbe de saturation
Isochore
C
Isobare
isenthalpe
isenthalpe
h
v = cte
P = cte
s
Fig. 5 – allure des isobare et des isochore dans le Diagramme de Mollier (h, s)
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Source chaude
(TC)
𝐓
Ce qui donne pour une transformation réversible l’équation : 𝐐𝐂 + 𝐓𝐂 . 𝐐𝐅 = 𝟎 ; avec : TC > TF
𝐅
𝑸𝑪 ≥ 𝟎 𝒆𝒕 𝑸𝑭 ≤ 𝟎.
Puisque : 𝑻𝑪 > 𝑻𝑭 ⇒ 𝑸𝑪 + 𝑸𝑭 ≥ 𝟎 ⇒ 𝑾𝒔𝒚𝒔 ≤ 𝟎 (d’après le 1er principe)
Le rendement d’une machine est défini comme étant le rapport entre l’énergie récupérée ou exploitée
par l’énergie dépensée ou gaspillée.
𝐄𝐫é𝐜𝐮𝐩é𝐫é𝐞
𝛈=
𝐄𝐝é𝐩𝐞𝐧𝐬é𝐞
Le rendement d’un cycle moteur est défini par le rapport :
−𝐖𝐬𝐲𝐬 𝐖𝐧𝐞𝐭
𝛈= =
𝐐𝐂 𝐐𝐂
En faisant intervenir les deux principes de la thermodynamique :
𝑄𝑐 +𝑄𝐹 Q
1er Principe : 𝑄𝑐 + 𝑄𝐹 + 𝑊𝑠𝑦𝑠 = 0 ⇒ η = = 1 + QF
QC C
𝑸 𝑸 𝑸𝑪 𝑻 𝑸𝑭 𝑻
2nd principe 𝑻 𝑪 + 𝑻 𝑭 ≤ 𝟎 ⟺ + 𝑻𝑪 ≤ 𝟎 ⟺ ≤ − 𝑻𝑬 :
𝑪 𝑭 𝑸𝑭 𝑭 𝑸𝑪 𝑪
19
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QC TC 𝐓𝐅
𝐓𝐫𝐚𝐧𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐫é𝐯𝐞𝐫𝐢𝐛𝐥𝐞 ∶ =− ⇒ 𝛈𝐦𝐚𝐱 = 𝟏 −
QF TF 𝐓𝐂
QC TC 𝐓𝐅
𝐓𝐫𝐚𝐧𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐢𝐫𝐫é𝐯𝐞𝐫𝐢𝐛𝐥𝐞 ∶ ≤− ⇒ 𝛈≤𝟏−
{ QF TF 𝐓𝐂
Remarque :
Le rendement maximal est atteint pour un cycle réversible, qui reste toujours inférieur ou égale à
l’unité : ηmax = 1.
2. Cycle de Carnot
2.1. Définition
On appelle cycle de Carnot, le cycle fermé, décrit par une machine ditherme (entre T F et TC) et
composé par 2 transformations isothermes réversibles et 2 transformations adiabatiques réversibles,
alternées :
1 → 2 : Détente isotherme réversible à la température de la source chaude (TC) ;
2 → 3 : Détente adiabatique réversible, qui amène le fluide à la température de la source froide (de T C
à TF) ;
3 → 4 : Compression isotherme réversible à la température de la source froide (TF) ;
4 → 1 : Compression adiabatique réversible, qui amène le fluide à la température de la source chaude
(de TF à TC).
1 1
2 2 4 4
3 3
2 → 3 : Détente 4 → 1 : Compression
1 → 2 : Détente 3 → 4 : Compression
adiabatique réversible adiabatique réversible
isotherme réversible isotherme réversible
20
Machines et Systèmes Energétiques
P 3 Qc T Qc
4 4
3
2
Qf 1 2 1
Qf
2
V3 V1 V S
V0
L0 L (course)
Fig. 2 – Représentation du cycle de Carnot dans les diagrammes (P, V) et (T, S)
2.5. Remarques
Puisque le cycle de Carnot est réversible, il peut être décrit dans le sens inverse, dans ce cas le système
fonctionne comme une machine frigorifique de Carnot.
21
Machines et Systèmes Energétiques
3. Machine à vapeur
Donc, une machine qui fonctionne entre 2 sources de chaleur chaude et froide en décrivant un cycle
représenté par 2 adiabatiques réversibles et 2 isothermes réversibles, est un cycle idéal de Carnot.
Ce cycle peut être représenté de plusieurs façons, tel que :
Un cylindre menu d’un piston mobile dans le cas des moteurs à combustion interne ;
Une machine à écoulement permanant d’un fluide, comme la vapeur pour les machines à
vapeur.
3.1. Machine de Carnot
Une centrale thermique qui fonctionne suivant le cycle de Carnot est réalisé comme suite :
22
Machines et Systèmes Energétiques
P T
2 Qc
Qc
3 3
2
1
Qf 4 1 4
Qf
V S
Fig. 2 – Représentation du cycle de Carnot dans les diagrammes (P, V) et (T, S)
Remarque :
Le rendement peut aussi être exprimé en fonction du rapport de compression ou du taux de
compression des transformations isentropiques :
𝜸
𝑷𝟐 𝑷𝟒 𝑻
Le rapport de compression isentropique : 𝒓𝑷,𝑺 = = = ( 𝟏 )𝟏−𝜸
𝑷𝟏 𝑷𝟑 𝑻𝟐
𝟏
𝒗𝟏 𝒗𝟑 𝑻
Le taux de compression isentropique : 𝒓𝒗,𝑺 = = = ( 𝟏 )𝟏−𝜸
𝒗𝟐 𝒗𝟒 𝑻𝟐
𝟏−𝜸
𝜼𝒕𝒉 = 𝟏 − (𝒓𝑷,𝑺 ) 𝜸 = 𝟏 − (𝒓𝒗,𝑺 )𝟏−𝜸
4. Cycle Rankine
4.1. Introduction
Sachons d’abord, que les cycles à vapeur sont des cycles où on assiste à un changement de phase. A
titre d’exemple dans les centrales à vapeur, le changement de phase a lieu dans le condenseur et dans
23
Machines et Systèmes Energétiques
le bouilleur et probablement lors de la détente dans la turbine (où l’humidité de la vapeur ne doit pas
dépasser les 10% pour des raisons métallurgiques).
Le cycle à vapeur de base est celui de Rankine, qui se produit dans une installation formée d’une
turbine, d’un condenseur, d’une pompe et d’un bouilleur.
Ce cycle peut fonctionner comme cycle moteur pour produire du travail au milieu extérieur ou comme
cycle récepteur pour la production du froid.
4.2. Description du cycle
Ce cycle idéal qui correspond à une centrale thermique élémentaire à vapeur, est composé de
transformations suivantes :
1 2 : Pompage adiabatique réversible par la pompe ;
2 3 : Un échange de chaleur isobare dans la chaudière, où le liquide est chauffé de l’état liquide
saturé jusqu’à l’état vapeur saturée et par la suite la quantité de chaleur massique gagnée par le
système (qc) est égale à la chaleur latente de vaporisation (hfg ) ;
34 : Une détente adiabatique réversible dans la turbine (ou dans d’autre générateur de force motrice
comme une machine à vapeur) ;
4 1 : un échange de chaleur isobare dans le condenseur, où on a une quantité de chaleur perdue (q f).
Pour ce cycle, l’énergie cinétique et l’énergie potentielle, sont négligeables.
3 T
Turbine
WT Qc
3
2
QC 4
Condenseur QF
1 4
Qf
Bouilleur Pompe S
2 1
Fig. 4 – Représentation du cycle de
Fig. 3 – Cycle de Rankine Rankine dans le diagramme (T, S)
4.3. Etude thermodynamique
1er principe :
Pour une unité de masse (1 Kg) : 𝒒𝒄 − 𝒘𝑻 − 𝒒𝒇 + 𝒘𝒑 = 𝟎
𝒒𝒄 = 𝒉𝟑 − 𝒉𝟐
𝒘𝑻 = 𝒉𝟑 − 𝒉𝟒
𝒒𝒇 = 𝒉𝟒 − 𝒉𝟏
𝒘𝑷 = 𝒉𝟐 − 𝒉𝟏 = 𝒗𝒇 ∆𝑷
Le rendement thermique de l’installation est (ηth) :
𝒘𝑻 − 𝒘𝑷 (𝒉𝟑 − 𝒉𝟒 ) − (𝒉𝟐 − 𝒉𝟏 )
𝜼𝒕𝒉 = =
𝒒𝒄 (𝒉𝟑 − 𝒉𝟐 )
Dans le cas où la détente et la compression sont isentropiques, alors h4 se déduit de h3 en écrivant :
𝒔𝟑 = 𝒔𝟒 𝒆𝒕 𝒘𝑷 = 𝒗𝒇 ∆𝑷
Si non :
24
Machines et Systèmes Energétiques
𝒘𝑷 𝒗𝒇 ∆𝑷
𝜼𝑻 𝒘𝑻 − 𝜼𝑻 (𝒉𝟑 − 𝒉𝟒𝒊𝒔 ) −
𝜼𝑷 𝜼𝑷
𝜼𝒕𝒉 = =
𝒒𝒄 (𝒉𝟑 − 𝒉𝟐 )
Exemple : Déterminer le rendement thermique d’un cycle de Rankine utilisant la vapeur d’eau comme
fluide moteur. La pression au condenseur est de 10 KPa, tandis qu’elle est de 2 MPa dans la chaudière
où la vapeur sorte à l’état saturé.
Réponse : 𝜼𝒕𝒉 = 𝟑𝟎, 𝟑 %
5. Cycle de Hirn 1 (cycle de surchauffe)
Le cycle de Rankine comprend la possibilité d’augmenter le rendement en surchauffant la vapeur dans
la chaudière, et par la suite il faut augmenter la température au cours de cette transformation (2 → 3’),
comme indiqué sur le diagramme (T, S).
Cependant, cette solution n’est pas toujours envisageable car on risque que la condensation se produise
à un titre < 90% qui est une limite métallurgique (risque de corrosion pour une humidité plus élevée).
Le cycle de Hirn consiste à surchauffer la vapeur à la même pression, ce qui se traduit par une
élévation de l’enthalpie à la sortie du bouilleur, et par la suite augmentation du travail sur l’arbre de la
turbine.
T
3’
Qc
3
2
1 4
Qf
S
Exemple : Dans un cycle de Hirn, la vapeur d’eau sort de la chaudière et entre dans la turbine à 2 MPa
et 400 °C. La pression dans le condenseur est de 10 KPa. Déterminer le rendement du cycle.
Réponse : 𝜼𝒕𝒉 = 𝟑𝟓, 𝟑 %
6. Cycle de Hirn 2 (cycle de resurchauffe)
Pour augmenter d’avantage le rendement thermique de l’installation, on peut resurchauffer le fluide
moteur après détente dans le premier étage de la turbine. Ainsi, le rendement sera :
𝒘𝑻𝟏 + 𝒘𝑻𝟐 − 𝒘𝑷 (𝒉𝟑 − 𝒉𝟒 ) + (𝒉𝟓 − 𝒉𝟔 ) − (𝒉𝟐 − 𝒉𝟏 )
𝜼𝒕𝒉 = =
𝒒𝒄𝟏 + 𝒒𝒄𝟐 (𝒉𝟑 − 𝒉𝟐 ) + (𝒉𝟓 − 𝒉𝟒 )
25
Machines et Systèmes Energétiques
Turbine 2
Turbine 1
3 WT T 5
QC1 Qc 3
4
QC2 5 6 4
2
QF
Bouilleur
1 6
2 1 Condenseur Qf
Pompe S
Fig. 7 – Représentation du cycle de
Fig. 6 – Cycle de Resurchauffe (Hirn 2) resurchauffe dans le diagramme (T, S)
Exemple : Considérons un cycle de resurchauffe fonctionnant avec la vapeur d’eau. La vapeur sort de
la chaudière et entre dans la turbine à 4 MPa et 400 °C. Après une détente dans la turbine jusqu’à 400
KPa, la vapeur est resurchauffée à 400 °C, puis elle est détendue dans la turbine à basse pression
jusqu’à où elle va entrer dans le condenseur à 10 KPa. Déterminer le rendement du cycle.
Réponse : 𝜼𝒕𝒉 = 𝟑𝟓, 𝟗 %
7. Cycle de soutirage
Pour améliorer encore le rendement thermique de l’installation, on procède à soutirer une fraction de
vapeur après détente dans un étage de la turbine.
Cette vapeur soutirée servira à préchauffer le liquide avant de passer dans le bouilleur. Le préchauffage
peut se produire par mélange dans un séparateur ouvert (mélangeur) ou dans un séparateur fermé
(échangeur).
3 3
Turbine T
WT
4
2
QC 5
4 QF 1
Bouilleur 6 5
1 Condenseur S
2
7 6
Pompe 1 Pompe 2
Mélangeur Fig. 9 – Représentation du cycle de soutirage
Fig. 8 – Installation d’un cycle de soutirage dans le diagramme (T, S)
Au niveau du mélangeur le bilan des débits massiques, donne :
𝒎𝟒 + 𝒎𝟕 = 𝒎𝟏 (𝑰)
𝒎𝟒 𝒉𝟒 + 𝒎𝟕 𝒉𝟕 = 𝒎𝟏 𝒉𝟏 (𝑰𝑰)
Si m= 𝒎𝟏 , on obtient : 𝒎𝟒 + 𝒎𝟕 = 𝒎
Et 𝒎𝟒 𝒉𝟒 + (𝒎 − 𝒎𝟒 ) 𝒉𝟕 = 𝒎 𝒉𝟏
𝒎
On introduit maintenant la fraction massique (I4) : 𝑰𝟒 = 𝒎𝟒
Si on divise l’équation (II) par m, on obtient : 𝑰𝟒 𝒉𝟒 + (𝟏 − 𝑰𝟒 ) 𝒉𝟕 = 𝒉𝟏
𝒉𝟏 −𝒉𝟕
Et finalement : 𝑰𝟒 = 𝒉𝟒 − 𝒉𝟕
26
Machines et Systèmes Energétiques
27
Machines et Systèmes Energétiques
Arrivée d’air
Vapeur surchauffée
à haute pression
Air
chaud Économiseur
Eau Turbine Génératrice
chaude
Condenseur
Sortie d’eau de
Combustible refroidissement
Générateur de vapeur
Chaudière 4 5 6
Turbine
Condenseur
3
4,8 MPa 10 KPa
40 °C 5 MPa 42 °C
2 1
Pompe
Solution :
D’après les tables de la vapeur :
28
Machines et Systèmes Energétiques
32 5
2s
1 6s 6
s
Fig. 14 – Représentation du cycle de surchauffe dans le diagramme (T, S)
Pour la turbine :
Le 1er principe : 𝒘𝑻 = 𝒉𝟓 − 𝒉𝟔
nd
Le 2 principe : 𝒔𝟔𝒔 = 𝒔𝟓
Le rendement de la turbine :
𝒘𝑻 𝒉𝟓 − 𝒉𝟔
𝜼𝑻 =
=
𝒉𝟓 − 𝒉𝟔𝒔 𝒉𝟓 − 𝒉𝟔𝒔
𝒔𝟔𝒔 = 𝒔𝟓 = 𝟔, 𝟕𝟐𝟑𝟓 𝑲𝑱⁄𝑲 𝑲𝒈 = 𝟖, 𝟏𝟓𝟎𝟐 − (𝟏 − 𝒙𝟔𝒔 )𝟕, 𝟓𝟎𝟎𝟗 (𝟏 − 𝒙𝟔𝒔 ) = 𝟎, 𝟏𝟗𝟎𝟐
𝒉𝟔𝒔 = 𝟐𝟓𝟖𝟒, 𝟕 − 𝟎, 𝟏𝟗𝟎𝟐 (𝟐𝟑𝟗𝟐, 𝟖) = 𝟐𝟏𝟐𝟗, 𝟔 𝑲𝑱/𝑲𝒈
𝒘𝑻 = 𝜼𝑻 (𝒉𝟓 − 𝒉𝟔𝒔 ) = 𝟎, 𝟖𝟔 (𝟑𝟏𝟔𝟗, 𝟏 − 𝟐𝟏𝟐𝟗, 𝟔) = 𝟖𝟗𝟒 𝑲𝑱/𝑲𝒈
Pour la pompe :
Le 1er principe : 𝒘𝑷 = 𝒉𝟐 − 𝒉𝟏
nd
Le 2 principe : 𝒔𝟐𝒔 = 𝒔𝟏
Le rendement de la pompe :
𝒉𝟐𝒔 − 𝒉𝟏 𝒉𝟐𝒔 − 𝒉𝟏
𝜼𝑷 = =
𝒘𝑻 𝒉𝟐 − 𝒉𝟏
Et puisque :
𝒔𝟐𝒔 = 𝒔𝟏 𝒉𝟐𝒔 − 𝒉𝟏 = 𝒗 ( 𝑷𝟐 − 𝑷𝟏 )
𝒉𝟐𝒔 − 𝒉𝟏 𝟎,𝟎𝟎𝟏𝟎𝟎𝟗 (𝟓𝟎𝟎𝟎−𝟏𝟎)
Donc : 𝒘𝑷 = = = 𝟔, 𝟑 𝑲𝑱/𝑲𝒈
𝜼𝑷 𝟎,𝟖𝟎
Le travail net : 𝒘𝒏𝒆𝒕 = 𝒘𝑻 − 𝒘𝑷 = 𝟖𝟗𝟒 − 𝟔, 𝟑 = 𝟖𝟖𝟕, 𝟕 𝑲𝑱/𝑲𝒈
Pour la chaudière :
𝒒𝑪 = 𝒉𝟒 − 𝒉𝟑 = 𝟑𝟐𝟏𝟑, 𝟔 − 𝟏𝟕𝟏, 𝟖 = 𝟑𝟎𝟒𝟏, 𝟖 𝑲𝑱/𝑲𝒈
Le rendement de la centrale thermique :
𝒘𝒏𝒆𝒕 𝟖𝟖𝟕, 𝟕
𝜼𝒕𝒉 = = = 𝟐𝟗, 𝟐 %
𝒒𝑪 𝟑𝟎𝟒𝟏, 𝟖
Ce rendement doit être comparé au cycle de Rankine (cycle théorique semblable), dont le rendement
est de : 35,3%.
29
Machines et Systèmes Energétiques
1. Généralités
Les moteurs à combustion interne sont des cycles moteur qui servent à transférer la chaleur en travail
Ils sont basés sur le cycle théorique de Carnot, décrit par une machine ditherme (entre TF et TC) et
composé par 2 transformations isothermes réversibles et 2 transformations adiabatiques réversibles,
alternées ( voir chap. 1).
Dans la pratique, le cycle de Carnot moteur, n’est pas réalisable. Puisque, pour un moteur à explosion
ordinaire, l’explosion se fait à des températures (TC), trop élevées et par conséquent les pressions
équivalentes aussi trop élevées.
A titre indicatif, si : TF = 15 °C, P1 = 1 bar et TC = 1800 °C, la pression atteinte pour γ = 1,4 est
P3 = 200 bars.
Au début, les solutions proposées pour résoudre ce problème, ont été concentrées sur le
surdimensionnement des moteurs pour travailler à des pressions trop élevées. Cependant, les taux de
compression isentropiques pour les moteurs normaux varient de 15 à 25 au lieu 200 à 400 comme dans
le cas du cycle de Carnot.
Ainsi, cette solution est rejetée et a été remplacée par la modification des isothermes par des
transformations à d’autres variables d’état constant :
Remplacement par 2 isochores réversibles : cycle théorique de Beau de Rochas ou d’Otto pour
les moteurs à combustion interne à allumage par bougie ;
Remplacement par une isochore et une isobare, réversibles : cycle Diesel théorique ;
Remplacement par 2 isobares réversibles : cycle théorique de Brayton, qui est le cycle de base
pour la turbine à gaz.
2. Cycle de Beau de Rochas (Otto)
2.1. Définition
On appelle cycle de Beau de Rochas ou cycle d’Otto, le cycle théorique à air, qui se rapproche du
cycle réel du moteur à combustion interne à allumage par bougie et qui se compose de 2 isochores
réversibles et de 2 adiabatiques réversibles, alternées :
0 → 1 : phase préparatrice d’admission du mélange carburant et air (moteur à explosion réel) ;
1 → 2 : Compression adiabatique réversible du volume (Vmax = V1) jusqu’au volume mort (V2) ;
2 → 3 : Fourniture de la chaleur à volume constant, pour un moteur réel. Cette évolution correspond à
l’allumage par l’étincelle du mélange air-carburant et à l’évolution ;
3 → 4 : Détente adiabatique réversible, jusqu’au (V4 = V1) ;
4 → 1 : Rejet de la chaleur à volume constant et pour un moteur réel, cette phase correspond aussi à
l’échappement des produits de combustion et renouvellement de l’air comburant.
30
Machines et Systèmes Energétiques
V2 V1 V S
V0
L0 L (course)
Fig. 3 – Représentation du cycle de Beau de Rochas dans les diagrammes (P, V) et (T, S)
T2 V1
= ( )γ−1
T1 V2
T3 V4
= ( )γ−1
{T4 V3
Et puisque : 𝑉1 = 𝑉4 𝑒𝑡 𝑉2 = 𝑉3
T T T4 T3
Alors on obtient : T2 = T3 et =
1 4 T1 T2
T4
(T1 − T4 ) T1 (T1 − 1)
⇒ ηThéo = 1+ = 1− ( )
(T3 − T2 ) T2 (T3 − 1)
T2
𝐓𝟏
⇒ 𝛈𝐓𝐡é𝐨 = 𝟏 −
𝐓𝟐
V1 V
On appel : Rapport de compression volumétrique, isentropique : 𝑟𝑣 = = V4
V2 3
T1 V1 1−γ
=( ) = rv 1−γ
T2 V2
31
Machines et Systèmes Energétiques
Ainsi, le rendement du cycle d’Otto sera exprimé en fonction du rapport de compression volumétrique,
isentropique (rv) :
𝐓𝟏
𝛈𝐓𝐡é𝐨 = 𝟏 − = 𝟏 − 𝐫𝐯 𝟏−𝛄
𝐓𝟐
Remarque :
Le rendement de cycle de Beau de Rochas est fonction uniquement du taux de compression
volumétrique, isentropique (rv) : Il tend vers l’unité lorsque (rv) augmente.
Dans le cas des automobiles, (rv) est limité par l’indice d’octane (C8) des essences utilisées, cependant
l’optimum pour les voitures c’est de travailler avec un rendement de 55%, qui correspond à un r v qui
varie de 8 à 10.
100% η
0% rV
2 4 6 8 10 12 14
Fig. 4 – Rendement du cycle Beau de Rochas en fonction du rapport de compression volumétrique, isentropique
3. Cycle Diesel
3.1. Définition
Le cycle Diesel théorique, est le cycle de base pour les moteurs diesel, que l’on appelle aussi : moteur
à auto-allumage (allumage par compression). Ce cycle se compose des transformations suivantes :
1 → 2 : Compression adiabatique réversible, où le piston passe de sa position maximale à sa position
minimale. Dans le cas d’un moteur réel cette compression est complété par une transformation
isochore (cycle diesel mixte) ;
2 → 3 : Injection du carburant et combustion à pression constante ;
3 → 4 : Détente adiabatique réversible jusqu’à où le piston atteint sa position maximale ;
4→1 : Détente isochore, qui correspond à l’échappement des produits de combustion et
renouvellement de l’air comburant.
3.2. Représentation du cycle dans les diagrammes (P, V) et (T, S)
32
Machines et Systèmes Energétiques
2’ 3’
3
Qc
P
2 3 T
Qc
4 2’
Qf 2
4
1
1 Qf
V2 V1 V S
V0
L0 L (course)
4. Cycle de Brayton
4.1. Définition
Le cycle de Brayton théorique est un cycle idéal pour la turbine à gaz élémentaire, il se compose de
deux transformations adiabatiques réversibles et de deux transformations isobares réversibles,
alternées.
Sachons, qu’une turbine à gaz, est un ensemble de moteurs, constitué principalement, par 2 éléments :
Un générateur d’air chaud : compresseur et échangeur de chaleur ;
Une turbine, dans laquelle se fait la détente du gaz.
En fonction, de son application, ce cycle peut être :
Cycle ouvert : où on utilise une chambre à combustion (C à C) afin de réaliser une combustion
interne.
33
Machines et Systèmes Energétiques
Cycle fermé : où on utilise des échangeurs thermique pendant les deux transformations
isobare.
Carburant
QC
Echangeur de chaleur
CàC
Compresseur Turbine
Compresseur Turbine
WT
WT
Air
Air Produits de Echangeur de chaleur
combustion
QF
Fig. 6-a : Installation qui fonctionne avec le cycle Fig. 6-b : Installation qui fonctionne avec le cycle
de Brayton ouvert de Brayton fermé
Les turbines à gaz élémentaires, sont utilisées dans les domaines suivants :
Production du travail, récupérable sur l’arbre de la turbine, pour la production de la vapeur ou
de l’électricité. C’est le cas des centrales combinées (vapeur et gaz) ;
Production du froid, c’est le cas de la climatisation par exemple des cabines d’avions ou la
liquéfaction de quelque gaz, comme l’hélium colin…
Propulsion du gaz, par turbopropulseur dans les poussées d’avions.
4.2. Représentation du cycle dans les diagrammes (P, V) et (T, S)
Le cycle de Brayton théorique se compose des transformations suivantes :
1 → 2 : Compression adiabatique réversible, où la pression passe de P1 = Pmin à P2 = Pmax ;
2 → 3 : Chauffage isobare à P2, jusqu’à où l’air atteint T3 = Tmax, dans une chambre à combustion pour
les cycles ouverts ou à travers un échangeur thermique pour les cycles fermés ;
3 → 4 : Détente adiabatique réversible jusqu’à P1 ou pression du rejet des gaz ;
4→1 : Refroidissement isobare de l’air à comprimer pour le cycle fermé et rejet des gaz de
combustions dans l’atmosphère pour le cycle ouvert.
3
P Qc
T
2 3
Pmax
Qc
4
2
Pmin Qf
4 1
1
Qf
V S
Fig. 7 – Représentation du cycle de Brayton dans les diagrammes (P, V) et (T, S)
T2 P1 1−γ
=( ) γ
T1 P2
T3 P4 1−γ
=( ) γ
{T4 P3
Et puisque : 𝑃1 = 𝑃4 𝑒𝑡 𝑃2 = 𝑃3
T T T4 T3
Alors on obtient : T2 = T3 et =
1 4 T1 T2
T4
(T1 − T4 ) T1 (T1 − 1)
⇒ ηThéo = 1+ = 1− ( )
(T3 − T2 ) T2 (T3 − 1)
T2
𝐓𝟏
⇒ 𝛈𝐓𝐡é𝐨 = 𝟏 −
𝐓𝟐
P2 P
Si on introduit le Taux de compression, isentropique : 𝛼 = = P3
P1 4
1−γ
T1 1−γ
P2 γ
=( ) = α γ
T2 P1
Ainsi, le rendement du cycle de Brayton sera exprimé en fonction du taux de compression,
isentropique (α) :
𝐓𝟏 𝟏−𝛄
𝛈𝐓𝐡é𝐨 = 𝟏 − =𝟏− 𝛂 𝛄
𝐓𝟐
Remarque :
Le rendement du cycle de Brayton est fonction uniquement du taux de compression, isentropique (α) :
Il tend vers l’unité lorsque (α) augmente.
35
Machines et Systèmes Energétiques
100 η
%
60%
50%
0% α
2 4 6 8 10 12 14
CàC
Génératrice
Compresseur Turbine
WT
Air Produits de
combustion
Fig. 9 - Centrale électrique qui fonctionne selon le cycle de Brayton ouvert
Pour augmenter le rendement de ce cycle, il est possible de récupérer une partie de l’enthalpie des gaz
d’échappement pour réaliser un préchauffage de l’air de combustion.
Cette opération de récupération de l’enthalpie des gaz d’échappement s’effectuée dans un échangeur
gaz-gaz (régénérateur). L’efficacité du régénérateur, qui est définie comme étant le rapport de l’énergie
calorifique récupérée (h’2 – h4) par rapport à la quantité de chaleur cédé par l’air au milieu environnant
ou le maximum de chaleur récupérable (h2 – h4).
ℎ′2 − ℎ4
𝜀=
ℎ2 − ℎ4
Génératrice
Compresseur Turbine
1 WT
2 2’ 3
Air
CàC Produits de
combustion
3’ Régénérateur 4
Refroidisseur
Fig. 10 - Centrale électrique qui fonctionne avec régénération des gaz d’échappement
36
Machines et Systèmes Energétiques
wnet wT − wC
ηThéo = =
qC qC
Pour les 2 transformations (2’ → 3) et (4 → 1) sont isobares réversibles, si cP reste constante dans les
intervalles de températures considérés :
wT = cP (T3 − T4 )
q C = q 2′→3 = cP (T3 − T2′ )
Pour un régénérateur idéal (ε = 100%) alors : T4 = T2’ et qC = wT.
T2
wC cP (T2 − T1 ) T1 (T1 − 1)
⇒ ηThéo = 1 − = = 1−
wT cP (T3 − T4 ) T3 (1 − T3 )
T4
P2 γ−1
γ − 1) P2 γ−1
γ − 1)
([
T1 P1 ] T1 P1 ]
([
⇒ ηThéo = 1− = 1−
T3 P4 γ−1 T3 P γ−1
(1 − [P ] )γ (1 − [P1 ] γ )
3 2
𝛄−𝟏
𝐓𝟏 𝐏𝟐 𝛄 𝐓𝟏 𝛄−𝟏
⇒ 𝛈𝐓𝐡é𝐨 = 𝟏 − . ([ ] )= 𝟏− . [𝛂] 𝛄
𝐓𝟑 𝐏𝟏 𝐓𝟑
Remarque :
Le rendement du cycle dépend à la fois du taux de compression isentropique et du rapport entre Tmin et
𝐓 𝐓
Tmax : (𝐓𝟏 = 𝐓𝐦𝐢𝐧 ) et contrairement au cycle de Brayton théorique, le rendement diminué quand le taux
𝟑 𝐦𝐚𝐱
de compression augmente.
100% η
80%
70%
T1
50% = 0,25
T3
0% α
2 4 6 8 10 12 14
Fig. 11 – Rendement du cycle d’une centrale électrique avec régénération en fonction du taux de compression
37
Machines et Systèmes Energétiques
1. Généralités
La production du froid ou la réfrigération, est le maintien d’un corps à une température inférieure à
celle du milieu ambiant.
Nous savons aussi, d’après le second principe de la thermodynamique, qu’il est impossible de
transférer spontanément de la chaleur d’une source froide à une source chaude, (inégalité de Clausius :
∂QC/TC - ∂QF/TF ≤ 0). Ce qui implique qu’une machine, en particulier les machines frigorifiques ne
peuvent fonctionnées, qu’entre de source de chaleur en faisant provoquer le transfert de chaleur de la
source froide vers la source chaude.
Ainsi, les machines frigorifiques ou la pompe à chaleur, sont des installations qui servent à transférer
l’énergie fournie par le milieu extérieur au système (fluide circulant entre au moins de source de
chaleur), qui la transforme en chaleur.
Un cycle frigorifique simple peut être représenté comme suite :
Source chaude (TC)
QC
Machine
(Système) W (Q)
QF
Source froide (TF)
38
Machines et Systèmes Energétiques
L’énergie fournie au système sous forme du travail, cas des machines à compression de l’air
ou de la vapeur d’un gaz ;
L’énergie fournie au système sous forme de chaleur, cas des cycles à absorption.
3 2
4 1
39
Machines et Systèmes Energétiques
pour le cycle de Brayton ouvert, rejet de l’air froid à la sortie du détendeur dans la cabine (eq. du
milieu ambiant).
T
QC 2
3 2
Condenseur 3
WC ≈ -Wnet T0 = Tamb.
Détendeur TF 1
Evaporateur Compresseur
4
4 1
QF a b S
S1 S2
Fig. 2 – Installation de liquéfaction de l’hélium colin,
Fig. 3 – Représentation du cycle dans le
fonctionnant suivant le cycle de Brayton fermé
diagramme (T, S)
QC Pmax
2
3
Condenseur WC
Détendeur
Evaporateur Compresseur
4 1
Pmin
QF
Fig. 4 – Pompe à chaleur, qui fonctionne suivant le cycle de compression de la vapeur
40
Machines et Systèmes Energétiques
T P
2
Qc
Qc 3 2
3
4 1
Qf
4 1
Qf
S Ln (H)
Fig. 5 – Représentation du cycle dans le diagramme (T, S) Fig. 6 – Représentation dans le diagramme (lnP, H)
La pompe à chaleur produit du chaud (QC) du côté du condenseur et du froid du côté de l’évaporateur.
Tandis que, la quantité du froid produit (QF) est gagnée au niveau de l’évaporateur.
COP cycle frigorifique = QF/WC = (H1 – H4)/ (H2 – H1) = (H1 – H3)/ (H2 – H1).
Puisque la détente est isenthalpique (H3 = H4).
COP Pompe à chaleur = QC/WC = (H2 – H3)/ (H2 – H1).
Dans le cas du cycle frigorifique, la chaleur fournie est exprimée en frigorie (fg) : 1 fg = 1 Kcal.
2.1.4. Les machines en cascade
Pour augmenter la capacité de réfrigération des machines frigorifiques à compression de vapeur et
réduire la consommation énergétique du compresseur, on développe des installations en cascade avec
mélange ou non des fluides frigorigènes c.a.d, l’évapo-condenseur (échangeur de chaleur) est un
séparateur ouvert (mélangeur) ou séparateur fermé (pas de mélange).
On considère une installation à 2 étages séparés par évapo-condenseur sans mélange de fréon.
m1
Pmax
3 2
Condenseur
Détendeur
Pi
Compresseur
4 1
7 6
Evapo-condenseur
Détendeur
Evaporateur Compresseur
m2
8 5
Pmin
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Machines et Systèmes Energétiques
T 2 P
3 3 2
6
4 4
7 7 1
6
1
8 5 8 5
S
Ln (H)
Fig. 8 – Représentation du cycle dans le diagramme (T, S)
Fig. 9 – Représentation du cycle dans le diagramme (P, H)
(𝒉𝟑 − 𝒉𝟏 ) (𝒉𝟓 − 𝒉𝟕 )
𝑪𝑶𝑷 =
(𝒉𝟕 − 𝒉𝟔 )(𝒉𝟐 − 𝒉𝟏 ) + (𝒉𝟑 − 𝒉𝟏 )(𝒉𝟔 − 𝒉𝟓 )
Si l’installation fonctionne avec un compresseur entre Pmax et Pmin avec le débit 𝑚̇1 ou 𝑚̇1 . On aura
dans les 2 cas :
(𝒉𝟓 − 𝒉𝟑 )
𝑪𝑶𝑷 =
(𝒉𝟐′ − 𝒉𝟓 )
L’absorption est une réaction exotherme, puisque on a rejet de la chaleur de cette réaction qui s’ajoute
la chaleur de condensation, qui se produit au niveau dans l’absorbeur.
La réaction inverse (désorption) est une réaction endothermique : GL ↔ L + G.
Cette chaleur, s’exprime sous forme d’un apport de chaleur de vaporisation qui sera soustraire de la
chaleur cette dernière réaction qui se produit dans le générateur.
Exemple : Cycle d’absorption eau-ammoniac
QC Condenseur
NH3 vapeur
Générateur
Détendeur
Solution pauvre
QF
en NH3
Absorbeur (eau + NH3)
(eau + NH3)
QA
Dans cette installation, la vapeur saturée en fluide frigorigène qui quitte le générateur pour se
condenser à Pmax = cte dans le condenseur.
Le condensat passe à travers un détendeur où sa pression est réduite à Pmin = cte.
Le liquide après évaporation s’achemine vers l’absorbeur à l’état de vapeur saturée. Cette vapeur se
mélange avec une solution chaude, se condense et par la suite elle est absorbée par la solution aqueuse.
Pour l’ammoniac (NH3), la chaleur de réaction est positive, il faut alors refroidir la solution chaude à
l’aide d’un échangeur intégré à l’absorbeur.
Cet échangeur permet d’évacuer la chaleur de réaction et la chaleur latente due à la condensation de
l’ammoniac.
La solution riche en ammoniac quitte l’absorbeur, elle est pompée pour passer dans le générateur à la
pression Pmax.
Cette solution froide est chauffée pour libérer l’NH3 et un pourcentage de la solution en NH3 quitte le
générateur pour rejoindre l’absorbeur après être détendue jusqu’à Pmin à travers un autre détendeur et la
solution chaude entre alors dans l’absorbeur.
Ces installations à absorption ont des COP très faible pour la solution eau-NH3 : COP < 0,7.
Ces installations sont plus performantes quant elles disposent d’une source d’énergie à basse
température. Tel que l’énergie solaire ou la récupération des enthalpies des rejets.
Le coefficient de performance de ces installations s’exprime comme suite :
𝑄̇𝐹
𝐶𝑂𝑃 =
𝑄̇𝑔é𝑛é𝑟é𝑒 + 𝑊̇𝑃
Or le travail de la pompe est très faible ce qui permet d’obtenir :
𝐐̇𝐅
𝐂𝐎𝐏 =
𝐐̇𝐠é𝐧é𝐫é𝐞
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Références bibliographiques
Elice L. et Frédéric R. – Aide mémoire : Thermodynamique, Ed. DUNOD (2003).
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