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la Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
pneuMoloGie
Tuberculose
I-7-106
Dr Raphael BORIE
Praticien Hospitalier
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Tubercul os e I-7-106
Tuberculose
Objectifs :
– Diagnostiquer une tuberculose thoracique et connaître les
localisations extrathoraciques.
– Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du
patient.
ÉPIDÉMIOLOGIE
1. Incidence
L’incidence de la tuberculose continue à décroître et 5500 nouveaux cas ont été déclarés en
France en 2007, ce qui correspond à une incidence de 9 pour 100 000 habitants. La région Ile
de France concentre à elle seule 40% des nouveaux cas. Les hommes sont un peu plus touchés
et correspondent à 59% des malades (BEH 2009)
2. Mortalité
l Environ 700 décès par an.
l Concerne surtout les personnes âgées : mortalité multipliée par dix par rapport aux sujets
jeunes (retard diagnostique et comorbidités).
l La tuberculose reste la première cause de mortalité dans le monde : 3 millions de décès par
an.
3. Transmission
l Réservoir humain exclusif.
l Transmission interhumaine par voie aérienne quasi exclusive : inhalation de bacilles dans les
gouttelettes émises lors de la toux ou la parole (gouttelettes de Flügge).
l La contagiosité dépend :
– de la sévérité de l’atteinte pulmonaire bacillaire ;
– de la durée de l’exposition. Par exemple pour les passagers d’un avion, seul les vols de plus
de 8 heures sont considérés à risque pour les voisins d’un patient bacillifère
– du degré de promiscuité.
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Tubercul os e I-7-106
b) Âge
– L’incidence augmente à partir de 50 ans.
– 30 % des tuberculeux ont plus de 60 ans.
c) Immunodépression
– Iatrogène : corticothérapie au long cours, chimiothérapie, immunosuppresseurs, en parti-
culier anti TNF.
– Liée à une pathologie :
* hémopathie maligne ;
* SIDA ;
* diabète, insuffisance rénale chronique, malnutrition, alcoolisme.
d) Autres
– Absence de vaccination par le BCG.
– Absence de traitement d’une primo-infection tuberculeuse (PIT).
– Silicose, silico-anthracose.
– Mauvaises conditions socioéconomiques.
DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION
A/ PRIMO-INFECTION TUBERCULEUSE
Ensemble de manifestations anatomiques, cliniques et biologiques dues au premier contact du
bacille avec un organisme indemne de BK.
Cette primo-infection est maintenant appelée tuberculose-infection par opposition à la tuber-
culose-maladie.
Seul 10% des cas évolueront vers une tuberculose-maladie favorisée par les circonstances d’im-
munodépression ci-dessus.
I/ Diagnostic
1. Formes latentes
l Les plus fréquentes (dépistage systématique ou après la découverte d’un cas de tuberculose
dans l’entourage).
l Virage isolé de l’intra dermo-réaction (IDR) à la tuberculine
l Examen clinique normal, et radiographie normale ou mettant en évidence une opacité isolée
dans un des lobes supérieurs associé à une adénopathie de drainage (complexe primaire), qui
peut ensuite persister indéfiniment.
3. Examens
a) IDR 5 U à la tuberculine
– Technique :
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Tubercul os e I-7-106
2. Radiologique
l Adénopathies médiastinales :
– lymphomes, Hodgkin ;
– sarcoïdose…
III/Traitement
La tuberculose-infection doit être traitée chez l’enfant et l’adolescent et dans le cadre de
contexte épidémiologique particulier (cf infra).
Il n’y a pas d’indication thérapeutique chez l’adulte en France en 2010 en dehors de situation
d’immunodépression spécifique.
I/ Circonstances de découverte
l Elles sont très variées.
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2. Signes généraux
l Ils sont soit associés aux signes respiratoires, soit isolés.
l Fièvre à maximum vespéral avec sueurs nocturnes.
l Asthénie durable avec irritabilité.
l Perte de poids avec anorexie inconstante.
b) Examen physique
– Il précise le degré d’atteinte générale (amaigrissement à chiffrer) et respiratoire.
– Il recherche une autre localisation de la tuberculose : palpation du foie, des fosses lom-
baires, des organes génitaux, recherche d’adénopathies, de signes neurologiques, d’un syn-
drome pleural; cette recherche oriente les examens complémentaires
2. Examens radiologiques
a) Techniques
– Radiographies de face et profil.
– Scanner thoracique utile en cas de diagnostic difficile, mais souvent inutile dans un tableau
typique radio-clinique.
b) Résultats
– Anomalies variables, isolées ou associées.
– Parenchyme :
* opacités prédominant aux apex et dans l’apicale du lobe inférieur (segment de Fowler) :
* nodules (1 mm à 1 cm de diamètre) dispersés ou localisés, solitaires ou confluents de dis-
sémination bronchiolaire dite en arbre à bourgeon;
* infiltrats en plage non systématisés, peu homogènes ;
* à un stade plus tardif caverne unique ou multiple, opacité excavée signant une haute
contagiosité (Figure 1);
* parfois opacité alvéolaire systématisée mimant une pneumopathie communautaire.
– Pleurésie (Figure 2):
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3. Examen bactériologique
l Il doit être effectué avant tout traitement.
a) Prélèvements
– Ils sont répétés et portent sur :
* l’expectoration matinale trois jours de suite, ou les tubages gastriques prélevés à jeun trois
jours consécutifs chez les patients ayant une expectoration de mauvaise qualité ;
* en cas de négativité à l’examen direct des premiers prélèvements, prélèvements des sécré-
tions bronchiques prélevées sous fibroscopie et des expectorations (ou tubages) trois jours
de suite suivant l’examen
* le liquide pleural en cas de pleurésie.
* toute autre liquide ponctionné ou prélèvement histologique (ex : adénopathie)
b) Diagnostic bactériologique
– Examen direct :
* coloration de Ziehl ;
* ou fluorescence à l’auramine.
– Culture après homogénéisation et décontamination :
* sur milieux de Löwenstein-Jensen ou milieu géloses : délai moyen de positivité : vingt et
un à vingt-huit jours, négatif si absence de culture après deux mois ;
* milieu liquide : résultats en dix à quinze jours.
– Identification (différentier des mycobactéries atypiques) :
* méthodes classiques : catalase, résistance au PAS ;
* PCR.
– Antibiogramme indispensable :
* par la culture
* et/ou par PCR
4. Diagnostic histologique
Le diagnostic de tuberculose requiert un diagnostic histologique ou bactériologique :
Certaines présentations cliniques en particulier extra-respiratoire rendent le diagnostic bacté-
riologique difficile et des prélèvements histologiques spécifiques sont en général suffisants. Il
est cependant indispensable de mettre en culture un fragment biopsique.
– pleurésie tuberculeuse : biopsie pleurale à l’aiguille ou pleuroscopie chirurgicale
– adénopathie nécrotique : biopsie sous contrôle radiologique ou chirurgical (risque de fistu-
lisation à la peau)
Il permet de mettre en évidence des granulomes tuberculoïdes et giganto cellulaires avec
nécrose caséeuse et plus rarement d’identifier les bacilles par la coloration de Ziehl (bacilles
acido-alcoolorésistants) ou par marquage à l’auramine.
5. Autres examens
– Syndrome inflammatoire : augmentation de la VS ou de la CRP souvent sans hyperleuco-
cytose, voire une leuconeutropénie.
– Sérologie VIH hépatites B et C systématiques
– Ionogramme sanguin, urée, créatinine, uricémie, bilan hépatique, consultation ophtalmolo-
gique, HCG pré-thérapeutique.
– Réaction cutanée tuberculinique et quantiféron inutiles en cas de tuberculose confirmée
mais en pratique les indications reconnues du quantiféron se superpose avec celle de l’IDR
chez l’adulte et sont :
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Tubercul os e I-7-106
* pour réaliser l’enquête autour d’un cas, uniquement chez les adultes ;
* lors de leur embauche, pour les professionnels de santé, et pour ceux travaillant dans un
service à risque ;
* pour aider au diagnostic des formes extrapulmonaires de la tuberculose-maladie plus dif-
ficile à diagnostiquer ;
* avant la mise en route d’un traitement par anti-TNF .
IV/ Évolution
1. Non traitée
Guérison spontanée dans 25% des cas, évolution chronique dans 25% des cas, décès dans 50%
des cas.
2. Guérison
– Elle se juge sur la disparition permanente et définitive des bacilles.
– La contagiosité des sujets bacillifères disparaît habituellement en quinze jours à un mois ;
la positivité des cultures après le 3e mois doit faire rechercher une résistance du bacille ou
une mauvaise observance au traitement.
– La plupart des patients peuvent reprendre une activité normale au terme d’un à trois mois
de traitement.
– Les lésions anatomiques peuvent régresser complètement ou laisser des séquelles malgré la
guérison du processus infectieux.
– La surveillance de la guérison doit comporter des examens radiologiques répétés au moins
jusqu’à 18 mois après le début du traitement
3. Complications
a) Séquelles anatomiques
– Cavernes tuberculeuses : Ce sont des cavités situées au sein du parenchyme, résultant de
l’évacuation par la bronche de caséum ramolli. Elles peuvent être à l’origine d’hémoptysies
parfois graves, de greffes aspergillaires. Il s’y associe constamment une lésion de la bronche
de drainage pouvant laisser une sténose séquellaire.
– Dystrophies et dilatations bronchiques localisées : elles peuvent être asymptomatiques ou
se compliquer de surinfections broncho-pulmonaires, d’hémoptysies (intérêt du scanner
thoracique).
– Dystrophie emphysémateuse (emphysème paracicatriciel) au voisinage de lésions cicatri-
cielles rétractées : ces remaniements peuvent entraîner une insuffisance respiratoire chro-
nique de type mixte.
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b) Greffe aspergillaire
– Image en grelot dont la radiographie est très caractéristique confirmée par le scanner tho-
racique qui met en évidence la truffe aspergillaire au sein d’une caverne. Cette truffe est
mobile mis en évidence par un scanner acquis en position couchée sur le dos puis sur le ven-
tre.
– La sérologie aspergillaire peut être positive, la recherche d’aspergillus dans les prélève-
ments respiratoires est inconstamment positive.
– Cette greffe peut être responsable d’hémoptysie.
– Le traitement repose sur la chirurgie entourée d’un traitement antifongique.
V/ Pronostic
l Il dépend de plusieurs facteurs.
1. Terrain
a) Niveau social et psychologique
– Il détermine la compréhension du traitement et son observance.
c) Âge
– Le traitement de la tuberculose chez le sujet âgé est parfois rendu délicat par l’existence
d’une polypathologie associée ; il faut en particulier adapter les doses à la fonction rénale.
– La mortalité relativement élevée (20 %) est davantage liée aux infections intercurrentes qu’à
la tuberculose elle-même ou à son traitement.
2. Résistance bacillaire
l Elle est très rare en France lorsqu’il s’agit d’une première atteinte tuberculeuse; la guérison
s’observe dans la quasi-totalité des cas si le traitement est bien conduit.
l Une résistance aux antituberculeux majeurs peut s’observer lors d’une rechute ou d’une réci-
dive. Le pronostic de ces formes est précaire.
l Elle est cependant relativement fréquente dans certains pays d’Europe de l’Est et d’Afrique
Noire
3. Qualité du traitement
l C’est le facteur pronostique essentiel : la prescription doit être correctement effectuée (asso-
ciations, doses), expliquée, exécutée et surveillée.
C/ Tuberculose miliaire
l Atteinte tuberculeuse pulmonaire due à une dissémination hématogène du BK.
l Réalise à la radiographie de thorax une image micronodulaire en « grains de mil ».
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I/ Diagnostic positif
1. Forme typique, généralisée aiguë du sujet jeune
l Il doit être posé rapidement dans cette forme typique.
a) Signes fonctionnels
– Polypnée, toux.
– Nausées, diarrhée, douleurs abdominales trompeuses.
b) Signes généraux
– Altération de l’état général, subfébrile puis fièvre à 39-40 °C, en plateau.
– Pouls non dissocié.
c) Anamnèse
– Contage tuberculeux.
– Vaccination par le BCG.
– Transplantation géographique.
– Immunodépression +++.
d) Examen
– Respiratoire : normal (parfois quelques crépitants).
– Cyanose discrète possible.
– Splénomégalie possible.
– Recherche d’autres localisations viscérales (adénopathies périphériques, séreuse…),
recherche de tubercules de Bouchut au fond d’oeil;
f) Biologie
– Cholestase quasi constante
– Ponction lombaire : méningite lymphocytaire avec hypoglycorachie possible ;
g) Recherche de BK
– Crachats, tubage ou urinaire
– Positive mais inconstante.
h) Histologie
– Bronchique, mais surtout hépatique ou médullaire
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TRAITEMENT
A/ Chimiothérapie antituberculeuse
I/ Médicaments antituberculeux
1. Isoniazide (Rimifon, INH)
a) Pharmacologie
– Résorption après prise orale : complète si la prise se fait à jeun ; le pic plasmatique est
atteint en une à deux heures.
– Diffusion : se fait à tout l’organisme (notamment le LCR) ; l’INH traverse le placenta et est
excrété dans le lait ; il est surtout efficace vis-à-vis des BK extracellulaires à multiplication
active, intracavitaires.
– Bactéricide.
– Élimination : hépatique pour 80 à 90 % et accessoirement urinaire (1 à 20 %).
b) Utilisation
– Administration : orale, l’INH est commercialisé sous forme de comprimés dosés à 50 et 150
mg (Rimifon).
– Dose usuelle : 3 à 5 mg/kg/24 h ;
– Contre-indications : insuffisance hépatique avec cytolyse importante, psychose maniacodé-
pressive, neuropathie périphérique.
– Interactions médicamenteuses : il faut éviter l’association avec des inducteurs enzymatiques
(autres que la rifampicine).
c) Toxicité
– Hépatique : ictère cytolytique, provoqué par le métabolite acétylé ; sa survenue est favorisée
par la prise d’inducteurs enzymatiques, notamment la rifampicine et l’administration d’une
dose inadaptée ; en cas de survenue, l’INH doit être interrompu, puis réintroduit sous sur-
veillance stricte après retour à la normale des transaminases ;
– Neuropsychique : polynévrite sensitivomotrice (favorisé par la carence en vitamine B6 :
alcoolisme chronique), convulsions, troubles psychiques.
– Rhumatologique : algodystrophie de l’épaule (syndrome épaule-main), arthralgies parfois
dans le cadre d’un syndrome lupique réversible à l’arrêt du traitement.
– Dermatologique : acné réversible à l’arrêt du traitement.
b) Utilisation
– Administration : orale ;
– Dose usuelle : 10 mg/kg/24 h chez l’adulte (dose maximale : 600 mg/j).
– Contre-indications : se limitent à l’obstruction des voies biliaires ; en cas d’insuffisance
hépatique sévère, il faut commencer à demi-doses.
– Interactions médicamenteuses : la rifampicine a un effet inducteur sur le métabolisme
hépatique de nombreux produits, dont les antivitamines K, les contraceptifs oraux, les digi-
taliques, les corticostéroïdes.
– Le phénobarbital et les autres inducteurs accroissent sa toxicité.
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c) Toxicité
– Hépatique : toxicité directe faible (rares ictères cholestatiques) ; les ictères cytolytiques sont
liés à la prise conjointe d’INH.
– Immunoallergique : éruptions cutanées, cytopénies, anémie hémolytique, insuffisance
rénale aiguë ; ces accidents s’observent surtout lors des traitements discontinus ou de réin-
troductions.
– Digestive : troubles digestifs mineurs (nausées, gastralgies).
– Coloration rouge des urines, des larmes (colore les lentilles de contact).
b) Utilisation
– Dose usuelle : 30 mg/kg/24 h.
– Contre-indications : insuffisance hépatique sévère, grossesse.
c) Toxicité
– Hépatique : immuno-allergique avec divers degrés d’atteinte hépatique décrits
– Rhumatologique : hyperuricémie, généralement asymptomatique.
– Cutanée : prurit, éruptions.
b) Utilisation
– Dose usuelle : 20 mg/kg/24 h, ne doit pas dépasser 25 mg/kg/j.
– Contre-indications : existence d’une névrite optique ou de toute atteinte opthtalmologique
grave et insuffisance rénale sévère.
– Interactions médicamenteuses : certains médicaments (ainsi que l’alcool) augmentent le
risque de névrite optique ; ils ne doivent pas être associés (exemple : chloramphénicol,
disulfirame ; Espéral).
c) Toxicité
– Ophtalmologique (névrite optique rétrobulbaire inconstamment réversible à l’arrêt du trai-
tement).
– L’examen ophtalmologique avec champ visuel et vision des couleurs préthérapeutique.
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6. Associations fixes
Simplifient le traitement et améliorent l’observance.
b) Rifinah
– 150 mg isoniazide,
– 300 mg rifampicine.
II/ Indications
1. Tuberculose-infection
Les indications de traitement en France en 2010 sont :
– Enfant de moins de 15 ans
– Adulte immunodéprimé, ou devant recevoir un traitement immunosuppresseur
– Infection récente de l’adulte (estimée à moins de 2 ans)
– Infection séquellaire: malades porteurs de séquelles radiologiques de tuberculose sans
signes locaux ou généraux évoquant une tuberculose-maladie évolutive, n’ayant jamais reçu
d’association d’antituberculeux bactéricides, et susceptibles d’être atteints par une baisse
des défenses immunitaires.
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c) Patient VIH :
– Risque d’interaction médicamenteuse, en particulier avec les antiprotéases (diminution des
concentrations sériques de la rifampicine et des antiprotéases avec risque d’inefficacité) ;
– Si possible après 1 mois de traitement antituberculeux puis dès que possible le traitement
antirétroviral doit être débuté.
e) Tuberculose multirésistante
Tuberculoses MDR (multidrug resistant) et XDR (extensively drug resistant).
Toute suspicion de tuberculose multiresistante doit faire isoler le patient sur le plan respira-
toire dans une chambre en dépression.
Ne pas débuter le traitement sans un avis spécialisé (risque d’acquisition de nouvelles résis-
tances).
3. Tuberculose extrapulmonaire
l Une corticothérapie peut se justifier en cas de péricardite (éviter le passage à la constriction)
ou de méningite tuberculeuse (diminue le risque de séquelles inflammatoires) ou de miliaire.
l Miliaire tuberculeuse :
– traitement standard :;
– nécessité d’un traitement urgent sans attendre la confirmation diagnostique.
l Localisation viscérale particulière :
– les formes osseuses articulaire et neuroméningée nécessitent une durée de traitement de
douze à quinze mois ;
4. Bilan préthérapeutique
l Bilan hépatique, fonction rénale, uricémie.
l Examen ophtalmologique si éthambutol (champ visuel et vision des couleurs).
l Audiogramme si streptomycine.
l Sérologies hépatites B, C et VIH sont souhaitables après accord oral du patient.
ßHCG pré-thérapeutique
5. Surveillance du traitement
l Surveillance de la prise : coloration des urines (± dosage de l’uricémie).
l Tolérance :
– examen clinique à J15 puis M1, M2, M4, M6, M9, M12, M18;
– biologique : bilan hépatique aux 10e, 20e et 30e jours, à répéter si anomalie initiale ou signes
cliniques ;
– uricémie si hyperuricémie préalable (et/ou pour surveiller l’observance du traitement) ;
– examen ophtalmologique mensuel pendant le traitement par éthambutol.
l Efficacité :
– clinique : disparition des signes généraux et pulmonaires ;
– radiographie du thorax aux 1er, 2e, 6e, 12e et 24e mois ;
– BK à J15 puis M1 puis tous les mois jusqu’à négativation des cultures
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B/ Autres mesures
1. Hospitalisation
– Il se justifie en cas de :
* tuberculose, contagieuse ; il convient d’isoler le patient, surtout s’il est au contact d’en-
fants ; cette phase de contagiosité est limitée à deux à quatre semaines si le traitement est
bien conduit ;
* polypathologie associée, avec risques de décompensation de tares ;
* conditions socioéconomiques défavorables ou doute sur la bonne observance du traite-
ment.
2. Mesures hygiénodiététiques
a) Alimentation
– Elle doit être suffisamment calorique.
3. Mesures administratives
a) Déclaration de la maladie
– Elle est obligatoire (DO 27) pour toute forme de tuberculose maladie.
– Elle se fait à la DDASS du lieu de domicile du malade par tout médecin intervenant auprès
d’un sujet tuberculeux.
– Elle précise le mode de découverte, l’ancienneté et les éléments du diagnostic de la maladie,
le statut VIH.
c) Dépistage de l’entourage
PRÉVENTION
1. Vaccination par le BCG
– La vaccination par le BCG n’est plus obligatoire en France
– La vaccination est gratuite dans les centres dépendant de la DDASS et de l’Hygiène sco-
laire.
– Elle est conseillée pour les enfants de moins de 15 ans, et en cas d’antécédents familial de
tuberculose
* Après l’âge de 3 mois il faut vacciner les sujets négatifs après un contrôle de l’IDR
– Contre-indications:
* maladie infectieuse en cours, lésion locale cutanée suintante ;
* déficit immunitaire congénital ou acquis (traitement au long cours par corticoïdes ou
immunosuppresseurs), SIDA ;
* maladies auto-immunes évolutives.
Méthodes et techniques
– Caractères du vaccin :
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2. Prévention secondaire
l Dépistage des sujets contacts.
l Traitement de la PIT.
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Figure 2 Radiographie thoracique de face : Opacités nodulaires floues du lobe supérieur droit
associées à un épanchement pleural droit de moyenne abondance évoquant une tuberculose pleuro-pulmonaire
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