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ROYAUME DU MAROC

OFPPT Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail


DIRECTION RECHERCHE ET INGENIERIE DE FORMATION

RÉSUMÉ THÉORIQUE
&
GUIDE DE TRAVAUX
PRATIQUES
Secteur : CONSTRUCTION METALLIQUE
Spécialité : TSBECM
Niveau : TECHNICIEN SPECIALISE

MODULE DIMENSIONNEMENT
D’UN
N° : 10 PLANCHER METALLIQUE

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1. Définition
Plancher : Aire horizontale séparant deux étages successifs dans une construction.

Un plancher à ossature métallique est composé en principe :

- D’une aire supérieure formée de matériaux aptes à supporter les surcharges d’utilisation du local :
- Parquet en bois,
- Hourdis et chape en ciment,
- Platelage métallique ou bacs nervurés remplis ou non de ciment.

- D’une aire inférieure qui constitue le plafond du local qu’il couvre.


Lorsqu’il est formé de matériaux légers suspendus, il prend le nom de « plafond suspendu »
ou encore de « faux plafond ».

- D’une ossature située entre ces deux aires et destinée à supporter le poids propre de tous les composants
et les surcharges transmises par l’aire supérieure.

Une ossature de plancher et composée :

- de solives, généralement en poutrelles métalliques;


- de poutres :
• en poutrelles,
• en poutre reconstituées soudées PRS suivant les nécessités justifiées
par les calculs de résistance ;

- de chevêtres délimitants les différentes trémies à réserver dans un plancher (escaliers, ascenseurs,
monte-charge, canalisation et conduits divers).

Trémie : Ouverture ménagée dans un plancher pour établir des communications verticales entre
les différents étages d’une construction.
Chevêtre : Profilé dont les extrémités s’appuient sur deux solives ou deux poutres, en bordure
d’une ouverture ou trémie dans un plancher ou une toiture.

2.Différents types de planchers industriels

• Plancher bois
• Platelage en tôle striée ou tôle à larmes
• Platelage en caillebotis
• Platelage avec éléments en tôle pliée
• Plancher béton+ bacs acier : constitué d’une dalle de béton reposant sur des bacs
acier, disposés sur une poutraison métallique (ce type est très courant.)

On distingue :
▪ Les planchers porteurs.
▪ Les planchers à coffrage perdu.
▪ Les planchers cellulaires.
▪ Les planchers collaborant.

a- Les planchers porteurs :

La résistance du plancher sous la Charge Permanente et Charge d’Exploitation est assurée par le profil du
bac seul le béton est un remplissage pour avoir un plan pratiquent exploitable.

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Exemples :

(a) (b)
bac acier posé sur des cornières
soudées sur l’âme de la poutre
Cette solution permet de réduire (c)
la hauteur totale du plancher.
dalles sur bacs acier non collaborant

o a.1- plancher sec : plancher constitué de bacs acier + panneaux rigides + revêtement de sol ;

En opposition avec les autres types de plancher qui font appel au coulage d’une dalle en béton et
comportent une phase humide, le plancher sec est réalisé par l’assemblage mécanique de matériaux
industrialisés.

Figure - Plancher sec. Système INFRA+

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Plancher sec. Système IDES de VAN DAM BV

Fabrication de Bac acier ou tôle nervurée

Les Caractéristiques essentielles d’un plancher sec sont :

* la légèreté : il est cinq fois moins lourd qu’une dalle de 20 cm en béton armé ;
*l’assemblage mécanique de ses composants ;
* les performances acoustiques
* la rapidité de montage

o a.2- plancher avec bacs acier+béton : le béton ne participe pas à la résistance

-
Figure – Plancher avec dalle et poutraison
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b- Les planchers à coffrage perdu : Dans ce type de plancher les bacs acier ne supportent que le
poids mort du béton et les charges de mise en œuvre et c’est la dalle de béton qui supportera
toute les charges du plancher et sera calculer suivant le règlement B.A.

Exemples :

c- Les planchers cellulaires : Le platelage est composé :

• Soit de deux profils nervurés superposés l’un sur l’autre et liaisonnés par soudure.
• Soit d’un profil nervuré soudé ou agrafé sur un tôle plane.

Les profils sont porteurs, le béton n’intervient pas dans la résistance du plancher
Les cellules permettent le passage des gaines et des canalisations : eaux, gaz, électricité,…

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d- Les planchers collaborant :

Ils sont constitués de bacs acier travaillant solidairement avec la dalle en béton .Les profils ont une forme
géométrique étudiée pour permettre une parfaite adhérence du béton avec l’acier.( formes et emboutis
selon fabricants).
Les profils assurent l’armature de la dalle. Cette armature reprend les efforts de traction en travée sous
moments positifs. Sur les appuis intermédiaires, les efforts de traction sont assurés par des armatures
disposées en partie supérieure de la dalle.

Pour assurer l’adhérence entre bacs acier et béton on utilise :

– des connecteurs. Ils accroissent les surfaces de contact entre les aciers et le béton ;
– l’incorporation de l’aile haute du profilé dans la dalle ;
– l’enrobage de la poutrelle et son incorporation dans la dalle en béton armé.
Les dalles alvéolaires précontraintes se posent sur l’aile inférieure des poutres.

Exemples :

.
CONNECTEURS

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3. Rôle structurel des planchers

Report des charges d’un plancher vers les poteaux en passant par les poutres

Les planchers ont pour rôle structurel de transmettre les charges et surcharges de fonctionnement du
bâtiment aux éléments principaux de l’ossature. Ils participent aussi à la stabilité globale du bâtiment et
peuvent assurer le contreventement horizontal, et garantir le fonctionnement du plancher comme un plan
horizontal rigide capable de transmettre les efforts horizontaux vers les éléments de stabilité verticaux.

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Schéma de report des charges d’un plancher vers les poteaux en passant par les poutres.

4- Épaisseur du plancher

Ce paramètre influe sur la hauteur d’étage utile dans le cas courant d’une limitation de hauteur d’immeuble
ou de contrainte d’urbanisme. La hauteur du plancher est donc d’une importance majeure. En effet, pour des
bâtiments courants à hauteur imposée de l’ordre de 35 à 40 m, on constate qu’un gain de 20 cm sur
l’épaisseur du plancher peut permettre de réaliser un étage supplémentaire.
La faible épaisseur des systèmes de planchers couramment utilisés pour des exigences de surcharges
courantes de 2,5 à 10 kN/m2 permet de réduire au maximum l’encombrement des planchers.

Exemple : dalles d’épaisseur 8 cm pour des portées jusqu’à 2,6 m et des surcharges jusqu’à 3,5 kN/m2.

5. Les Charges : Les charges à considérer dans le calcul d’un plancher sont :

A- les charges permanentes


B- les charges d’exploitation.

A- Les charges permanentes sont :

d’une part, le poids propre du plancher


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et d’autre part, les autres charges comme : le revêtement de sol, la chape, l’étanchéité, l’isolation,
les cloisons, les faux plafonds, et les équipements fixes. Ces derniers comprennent :
— les équipements des ascenseurs et escaliers roulants ;
— les équipements de chauffage, de ventilation et d’air conditionné ;
— les équipements électriques ;
— les tuyauteries, sans leur contenu ;
— les réseaux de câbles et les gaines.

Les tableaux 1 et 2 donnent quelques valeurs indicatives qui permettent d’évaluer le poids des charges
permanentes pour le calcul du plancher.

Éléments de construction.
Données pour l’estimation des charges permanentes
Éléments de construction Poids surfacique (daN/m2)
Hourdis pleins au plâtre (par cm d’épaisseur) 14
Parquet chêne de 24 mm 12
Chape asphalte (par cm d’épaisseur) 22
Carrelage de 3 cm (y compris mortier) 65
Cloisons : 2 plaques de plâtre + isolant 50 à 75
Dalle béton armé (par cm d’épaisseur) 25

Tableau 1 -Données pour l’estimation des charges permanentes

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Tableau 2 - Poids volumiques des matériaux de construction

B- Les charges d’exploitation :

Sont celles issues l’occupation des locaux. Les valeurs à considérer dans le calcul doivent tenir compte :

— de l’usage normal que les personnes font des locaux ;


— des meubles et objets mobiles (cloisons mobiles, rangements, marchandises en conteneur, par exemple) ;
— des véhicules ;
— des événements rares prévus tels que concentrations personnes ou de mobilier, déplacement ou empilage
d’objets susceptibles de se produire à l’occasion d’une réorganisation ou d’un aménagement des locaux.

Pour déterminer les charges d’exploitation, il convient de classer les planchers en catégories en fonction de
leur utilisation. Les surfaces des bâtiments résidentiels, sociaux, commerciaux ou administratifs seront
classées selon leur usage spécifique, comme indiqué dans le tableau 3.

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Tableau 3 - Catégories de surfaces de bâtiments, selon l’Eurocode NF EN 1990-1-1

Tableau 4 - Exemples de charges d’exploitations

4. Hypothèses de calcul de charges sur un élément de plancher:

Les hypothèses suivantes sont faites pour ce calcul :

- Charges uniformément distribuées sur toute la surface susceptible d’être chargée,

- Appuis simples pour toutes les liaisons entre éléments porteurs,

- Absence de continuité entre les travées successives des poutres, poutrelles et dalles.

Quel que soit le matériau utilisé, il faudra bien séparer les charges permanentes et les charges variables.

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Pour les charges permanentes,

- son poids propre g, charge linéique uniformément répartie exprimée en kN/m.


g = ρ x A avec ρ : masse volumique et A: aire de la section droite de la poutre

- le poids de la dalle ou plancher et des éléments non porteurs supportés de chaque côté de la poutre qui
est aussi une charge linéique uniformément répartie exprimée en kN/m. Ce poids se calcule :

• Soit à partir du poids surfacique du plancher multiplié par la longueur perpendiculaire à


la poutre reprise par la poutre.

• Soit à partir du poids volumique du matériau de la dalle ou du plancher multiplié par


l’épaisseur de la dalle ou du plancher et la longueur perpendiculaire à la poutre reprise
par la poutre.

Pour les charges variables,

- Les charges d’exploitation q appliquées sur la poutre et la dalle ou le plancher qui donnent des charges
linéiques uniformément réparties exprimées en kN/m et qui se calculent à partir de leur poids
surfacique multiplié par la longueur perpendiculaire à la poutre reprise par la poutre.

- Ou les charges de neige s dans le cas des toitures qui sont des charges linéiques uniformément réparties
exprimées en kN/m et qui se calculent en multipliant la surface horizontale de toiture par la charge de neige
surfacique.

NB : On utilisera des lettres majuscules pour les charges ponctuelles comme G, Q, et des lettres minuscules
pour des charges linéiques uniformément réparties comme g, q.

6-Combinaisons de charges :

• Pour les états limites ultimes, on considère la combinaison suivante:

1,35G +1,5Q selon l’EUROCODE

4/3 G +1.5 Q selon CM66 ( pour calculer les contraintes)

• Pour les états limites de service, on considère la combinaison suivante:

G+ Q selon CM66 et l’EUROCODE ( pour calculer la flèche)

7-Critères de flèche en service :

Sous charges normales. L’Eurocode 2 recommande de ne pas dépasser une flèche supérieure à L/250,
L étant la portée, et de fixer des valeurs limites appropriées des flèches, en tenant compte de la nature de
l’ouvrage, des finitions, des cloisons et accessoires, et de sa destination.

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fixation de la cornière sur l'âme de
la solive et de la poutre (perçage avec jeu )

On donne:
• L’acier utilisé pour la structure porteuse est de nuance S235
• Le poids propre du plancher :2000 N/m2
• La charge d’exploitation:3500 N/m2
• 8 charges concentrées intéressant les solives de la trémie comme indiqué sur le plan
• Les calculs sont menés selon EC3
• les conditions de flèches sont:
- Solives L/300
- Solives S3 L/400
- Poutres L/500
- Poutres P4 L/600

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-Dimensionnement d'un plancher industriel support de réservoir
On donne:
La structure métallique défini ci-dessous supportant un réservoir d'engrais liquide qui s'appuie en 4 points
(a, b, c, d), ainsi qu'un plancher collaborant servant de zone de travail (zone A E F D)
L'ensemble s'appuyant sur 4 poteaux situés en A B C D

Composition du plancher:
4 solives I.P.E 200 supportant le plancher collaborant ( poids propre:224 N/ml)
Poutre EF supportant les solives et le réservoir en a (I.P.E R 600 ; poids propre :1440 N/ml)
Poutre AD et BC IPE 6OO
Poutre AB et CD : Les charges que doivent supporter ces 2 poutres étant très importantes, aucun profilé du
commerce ne convient. On a donc été amené à réaliser un profilé (par soudure) dont le schéma est le suivant

Zone A E F D :
Plancher collaborant reposant sur les solives et sur une partie des poutres AB et DC
Reservoir:
Poids propre = 100 kN
Charges d'exploitation = 700 kN
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