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Vietnam.
Mémoire
présenté
à la Faculté des études supérieures
de l'université Laval
pour l'obtention du grade de maître ès arts (M.A.)
Département de géographie
FACULTÉ DES LETTRES
UNVERSITE LAVAL
The author has granted a non- L'auteur a accordé une licence non
exclusive licence allowing the exclusive permettant à la
National Library of Canada to Bibliothèque nationale du Canada de
reproduce, loan, distribute or sell reproduire, prêter, distribuer ou
copies of this thesis in microform, vendre des copies de cette thèse sous
paper or electronic formats. la forme de microfiche/nlm, de
reproduction sur papier ou sur format
électronique.
Je tiens en premier lieu à remercier Rodolphe De Koninck, qui a bien voulu m'accueillir
au sein de la Cellule Asie du Sud-Est voila un peu plus d'un an, et qui m'a tout au long
de mon travail témoigné une confiance stimulante. Ma participation au projet « Le ddfi
forestier au Vietnam - phase II », et les dew mois de terrains effectués dans les hauts-
plateaux centraux auront ét6 pour moi une expdrience trts enrichissante.
Je tiens d'autre part à exprimer ma profonde gratitude a I'égard d'André Hufty pour ses
nombreux conseils et indications qui m'ont permis d'avancer plus sûrement dans mes
recherches. Je profite de cette tribune pour lui souhaiter une retraite active et heureuse.
Tou les &udiants de la Cellule Asie du Sud-Estont &galementcontribut B la maturation
de ce travail, de par les Cchanges et discussions que nous avons eues. Je tiens donc B leur
adresser ici ma reconnaissance. Je rrmercie tout particuIitrement mon partenaire Phan
Viet Ha, ainsi que toute sa famille pour l'accueil formidable qu'ils ont ni m'oc lors de
mon séjour à Buon Ma Thuot.
Je remercie d'autre part ma compagne Pauiine pour ses encouragements quotidiens et sa
joie de vivre qui ont largement contribué ii la halisation de cette aventure.
Table des matières
Bibliographie 92
Liste desjigures. tableaux et cartes
Figures
Figure 1 Evolution de la populafion ch Da& Lak ..................................................................................... 2
Eigure 2 Suface cumuIPe de forêt hpimk défiresrP~dmis la pmroYInce du Dak LoC en& 1990 et 19% ..2
Figure 3 Le N e hydrologique............................................................................................................... 4
Figure 4 Préapitaîions mensuelles moyennes à Buon Ma Thuot. 19 78-1998.......................................... 14
figure 5 Mupikzllonr m m I I c s mcryenncs 1978-1998. basàn v e m t & fa Hmte&pok .................. 15
Figure 6 T e m e r a m moyonne mtmtelle 1978-1998.bnrsin venant & la Haute-&?pok .............. ...... 15
Figure 7 ~ v a ~ r a t i o(Piche)
n moyenne mensuelle mesurde d Buon Mu Inuoî, 197M998..................... 16
Figure 8 HumiditP mopnne mensuelle Q Buon Ma Thuot. 1978-1995.................................................... 16
.
Figvre PWbi&mo)ans annuels à Ban Don 1978-1998................................................................
Figure 10 Dçbih mensuels moyrns à Ban Don. 197&1998 .................................................................... 18
18
Depuis phisieurs décennies, la pression qu'ont subie les forêts tropicales B travers
le monde a mené à une réduction importante de leur &. Le Vietnam a ahsi perdu
en une Wigtaine d'années, entre la fin des années 60 et la fin des années 80, environ
30% de son couvert forestier, qui renfermait par ailleurs une grande diversite d'espèces
animales et vegétaies rares (Ngo et Nguyen, 1992 ; Tran, 1996). Les causes de ce recul,
muhiples et complexes, sont principalement liées A l'expansion et Bk colonisation
agricole qui se poursuivent encore aujourd'hui (Myers, 1991 ;De Korhck, 1997b). Les
superficies de forêt ombrophile sont remplacées par M6rents types de couverts
vt!g&aw, dont principaiement des plantations de d,
et des formations vdgétaks
dégradées de type savane. Mais les fionts pionniers, en progressant, laissent aussi
derrière eux de vastes etendues de ficiches oh la réghhtion vegétale semble
problématique (De Koninck, et al., 1996 ;De Konim:k, 1997~).
LasituationauDakL&proviticedans~ueksr~prrsqucentitraiuntkbassm
versant de la Haute-Srepok. est particuiièrexœnt @panse. En 1975, on compte 400 000
habitants sur un territoire de 19 800 km2, ce qui rrprfseate une densite de 20,2 hab/lrm2.
Vingt ans plus tard, la population dépasse les 1, 3 millions d'habitants, ce qui représente
un taux de croissance inter-muel moyen de 6,1%. La deasitd a par conséquent plus que
triplte, dépassant les 65 hab/ km2.La grande majorité des migrants B deninaton du Dak
Lak proviennent des régions des dekas, et Hisnigrrnt dans le cadre des progrenmies
gouvmementaux de tedistniution de la popdation. Toutefois, paraU&lement B ces
migrations organûées, on assiste -et ce @culi&rement depuis 1991- 9 des flux de
migration spontanée. Avant 1993, k plupart des migrants venaient travailler dans les
femes d'etat, qui foinnissaent des terres aux famüles. Depuis cette date, les migrations
ont augmenté significativement, r6nihat des programmes 327 et 773 visant A developper
la culture des terres inutilisées par l'établisse~entde cultures industrielles dans le cadre
des nouvelles zones économiques (Do, 1999).
Sources : 1976. 1979: General Statistical Ofice. Viet Nam population Census 1989. Hanoi. 1991
1989 -1 997: Niern Guam Thong Kr 1997
Source : Adapté de Agriculture and Forestry Office. Dak Lak Province 1996
* Estimation de I'annde 96 à partir des données de janvier a avril 96.
La croissance de la population et la demande de produits agricoles et forestiers
qui y est liée a pour effet d'exercer une pression sur les ressources et l'environnement
forestier. Cette pression s'exprime par l'expansion des surfaces agricoles de type
industriel, comme le cafë ou l'hdvéa, ou encore le prélèvement intensif de bois pour le
commerce et la consommation des ménages (De Koninck, 1997).
Les composantes du cycle hydrologique comprennent d'un côté les intrants, c'en
à dire les précipitations, et de l'autre coté les extrants, soit I'&aporation et 1'6coulement
direct ou retardé.
Les précipitations n'arrivent pas en totalité au sol, car une partie est interceptée par la
vkgetation aérienne. Dans le cas d'une forêt ombrophile, avec des arbns aiteignant 40 m
de hauteur et une canopée très dense, l'interception peut atteindre 45% des précipitations
(Read, 1977). Toutefois, la hauteur d'eau interceptee varie principalement en fonction de
l'intensitk et de la dude de l'dpisode pluvieux. En moyenne, ce sont 13% des
précipitations qui sont interceptées dans les forêts des basses terres et 18% dans les
forêts de montagne (Bruijnzeel, 1990). Cette eau interceptée retourne vers I'atmosphère
par évaporation. L'écoulement le long des troncs comprend entre 1 et 2% des
précipitations incidentes, et si cette proportion représente peu quant a l'apport d'eau au
sol. son rôle dam le transport d'dldments nutritifs vers le pied de l'arbre e d important.
Sur les 80% des précipitations incidentes qui arrivent au sol, une partie est absorbée par
la végktation et évapotranspirée (environ 50%). Le reste, soit environ 30% des
précip'iations incidentes, est int6gx-é dans le cyck hyhbgique du bassin versant par
hfiltration dans les sols, missellemnt sup5ciel, C c o m hypodemique,
ruissellement sur les zones saîurées, a participe B l'écoulement global.
1
Cpk utUrcl CYdc.rrciit
A Eau atwrsph&iqut E Evaporaîion 1 5 Omsamation d'eau
sautcrraine
S Eau de s m f k ET Evapatrazupiration 2 Acheminement da eaux 6 Efüunrts
l&cs
G Eau souterraine R Ecxx~.lanait 3Collcetcettraitannitk 7Recyctagc
1Infiltration eaw&
OM m et ocdans P Prtcipitations 4 Caisommab'md'eau 8 E-on
Source: Tir6 de Falkmmark, U,1989, ComparativeHydrology: An Ecological Appmsh to Land and
-
Water Resources, Unesco, p.106.
On peut divwr le debit total d'un cours d'eau en son dtbit de base, qui correspond à la
vidange naturelle des résmes du bassin venant, et en son débit de m e , qui correspond
A la somme du ruissellement superficiel, de l'écoulement hypodermique et du
ruissellement sur des zones sanirées, préalablement engorgées.
La couverture vCgetale agit donc comme un filtre et determine dans une large part le
devenir des précipitations. Ainsi, si la nature de ce couvert est transformée, les
diffirentes composantes du cycle hydrologique sont affectées.
Toutefois, l'affectation du cycle hydrologique dCpend du type de conversion, et dans le
cas d'une conversion agricole, du type d'agriculture pratiqué. Ainsi, plusieurs auteurs
s'accordent pour affirmer que la culture itindrante, largement pratiqude par les minorités
ethniques de la région des hauts plateaux centraux du Vietnam, constitue une forme
durable d'agriculture (Bruijnzeel, 1991, Salati et Nobre, 1991, De Koninck, 1997). Ses
effets sur le comportement hydrologique d'un bassin versant semblent limités
(Bruijnzeel, 1991).
Toutefois, le Dak Lak connaît depuis deux décennies une expansion agricole forte, et
d'importantes surfaces forestkes ont et&converties en terrains agricoles permanents,
comme nous l'avons vu précédemment. J ,
1.5. Méthodes
L a grande majoritd des auteurs observent une augmentation des débits annuels
suite à la déforestation. Une Ctude menée sur l'Amazone a analysé les hauteurs d'eau à
Iquitos. au Pérou., pour tenter de vérifier si la déforestation en kquateur et au Pérou
influençait l'écoulement (Gentry et Lopez-Parodi, 1980). Pour tester cette hypothèse, les
donnees de hauteurs d'eau sur la mo
de 1962-1978 ont Cté analysées, fiiisant msortir
une augmentation significative des debits maximum, tandis que Ics débits d'dtiage n'ont
pour leur part pas changd significativement. 11 semble toutefois que i'ïnsfisance des
d o ~ k e sdisponibles n'ait pas réellement permis d'&tablirdes liens clairs. Les r6sultats
obtenus ont d'ailleurs été critiques, principalement du fait que les résultats sont bas& sur
des hauteurs d'eau, et non mr des véritabfes valeurs de débit. Or la corrélation entre
hauteur d'eau et debit n'est pas clairement Ciablie A Iquitos. Effectivement, pour les
riviéres au lit de sable fin oii la configuration du lit est changeante, la relation hauteur
d'eau I debit est instable, car un Cventuel ddplacement du thalweg et l'activitt érosive
doivent être envisagés (Nordin et Meade, 1982).
L. A. Bruijnzeel a répertorié en 1990 plusieurs études sur le lien entre la déforestation et
les débits (Bruijnzeel, 1996). Sur les 15 travaux recensés, 2 n'obtiennent pas de
changement statistiquement significatif et 13 constatent une augmentation des débits
suite à la deforemtion. Les augmentations des débits annuels varient entre +7 et +470%,
selon les sites Ctudiés. Une étude a et6 menée A Sungei Tenkam, en Malaysia, de 1977 h
1986, concernant trois bassins versants, parmi lesquels deux ont connu une
déforestation, le troisième servant de reference. Suite B une premiére phase de
conversion de la forêt tropicale en palmeraie B huile concernant 60% d'un bassin venant,
des augmentations de +85% et +147% du débit total ont kté observés les deux années
suivantes. Au cours de la troisième et quatrième annde, la transformation des 40%
restants en plantations de cacao ont eu pour effet d'augmenter la lame d'eau Ccoulee de
822 mm par rapport a la situation initiale, ce qui represente une augmentation
d'écoulement de +470%. Les plus fortes augmentations observkes jusque là étaient de
+440 mm en zone tropicale (Taïwan, Hsia et Koh, 1983) et +660 mm en milieu tempéré
(Bosch et Hewlea 1982) (Abdul Rahim, 1988).
La plupart des enides montrent donc une augmentation initiale des débits totaux
annuels suite à la déforestation et au remplacement des surfaces boisees par divers types
de cultures. Cette augmentation semble être permanente dans le cas d'une conversion en
d a c e herbeuse ou en cultures a faible enracinement, ou temporaire dans le cas d'un
remplacement par une @culture boisée. En fonction du type de conversion, "the
highest increase is nomally observed in the year after the treatment, foliowed by more
or less regular decline with the establishment of the new cover" (Bniijnzeel, 1986, tiré
de Abdul Rahim,1988).
En ce qui concerne les effets de la deforestation sur les debits de basses-eaux durant la
saison sèche, les rtsulÿits sont plus héttrogtnes. De nombreuses dtudes rapportent une
diminution des débits de saison shche (Daniel et Kulashgarn 1974 ; Eckholm 1976 ;
Hardjono 1980 ; RIN 1985 ; Myers 1986 ; Nooteboom 1987 ; Madurna Bandara et
Kuruppuarachchi 1988 ; Bartarya 1989 ; tiré de Bmijnzeel, 1990). Ces constatations
peuvent sembler contradictoires avec les augmentations de débit annuel constatées
précédemment. Toutefois, il faut garder iil'esprit que deux scénario sont envisageables
suite à la déforestation : soit la baisse de capacité d'infiltration atteint un point où
l'augmentation du volume d'écoulement de crue qui y est lié dépasse les gains produits
par la baisse d'évapotranspiration et la baisse d'interception, et le réniltat est négatif pour
l'écoulement en saison shche, soit les conditions d'infiltration sont partiellement
maintenues, et la baisse dl&aporation et dfdvapotranspiration permettra une
augmentation des débits d'etiage. C'est pourquoi d'autres études rapportent une
augmentation des débits d'étiage comme rdsultat de la déforestation.
1.7. Objectifs
Quelques chiffres
Le territoire choisi par le présente étude se situe dans la rdgion des hauts-plateaux
centraw du Vietnam, entre 12' et 15' de laiMe nord. La derisite moyenne y est de
l'ordre de 60 hab/km2, valeur relativement h i l e comparée h la moyenne nationale
vietnamienne (240 hab/km2), et d&îsoire comparée aux demit& que l'on rencontre dans
les zones des de&, supt!rieures ii 1000 habhnts au km2 (TmHoang, 1996, De
Koninck, 1994). Cette faible densite est toutefois relative, du moins dans une perspective
temporelle, car le nombre d'habitants de cette *on a augment6 de fkpn miportante
depuis la fin de la guerre contre les Etats-Unis. De nombreux programmes
gouvernementaux ont cfactiwment étC mis en place pour or$aniser des fiw de
migration des r@ions des dehas vers ks hauts-plateaux cmtmm, soulageant les zones
de depart souvent surpeuplées, et permettant surtout un contrôle accru du territoire daos
des mnes d'Eirrivée majoritairement peuplées par des (iminorités )) ahniques dont le
sentiment d'appartenance nationale était loin d'etre exacehé (Hickey, 1982b; Hickey,
1982a, Evans, 1992, Monîagu, 1995, De Konhck,et al., 1996, De Koninck, 1997% De
Koninck, 1997b).
Le bassin versant de la Haute-Snpok, qui a dtd retenu dam le cadre de ce travail, se
trouve dans le sud de cette région des hauts-plateaux Il s'inscrit presque entihement
dans la province du Dak Lak, debordant Ygkement au sud-est sur la province voûme du
Lam Dong. Ce bassin versant, d'une altitude moyenne de 700 m, couvre une superficie
Carte 1: Territoire à l'étude:
versant
a Haute Srepok
Vietnam
-- d/'
. . ,. Réseau hydrographique
Carte réahde par Yan Kestens. 2000.
totale de 12145 km2.La majeure partie du bassin comprend des pentes relativement
faibles, inférieures à 8". Les pentes plus fortes, correspondant B des zones moins
peuplées, se trouvent principaiement dans le sud et l'est du bassin versant. Malgré le
qualificatif de « plateaux )) attribut à la région, les cours d'eau ne sont que faiblement
encaissés, et la topographie se caracterise plutôt par un vallonnement des formes, avec
des pentes très faibles dans le nord et autour de Buon Ma Thuot, et un relief plus
prononcé dans le sud et particdiéremeat daris It sud-est. On peut findement distinguer
trois ensembles de paysages : le nord, constitué d'un plateau basaltique, à la topographie
douce, plus intenshent peuplé et cultivé, le nid et l'est du bassin venant, au relief plus
prononcé, principalement couvert de forêt, où les fronts pionniers sont actuellement les
plus actifs, et enfui, entre ces deux ensembles, une zone transitoire de vallées alluviales,
au peuplement disparate, où les cultures irriguees de fond de vallée sont prddorninantes.
Indications gPologigues
Occupation du sol
Le bassin versant de la Haute-Srepok, en 1994, est couvert a plus de 60% par la forêt.
Les cultures. qui couvrent I la même date 21% du temtoire. sont localisées
majoritairement dans le nord du bassin venant, sur le plateau basaltique où la
topographie douce et les terres riches sont propices à l'exploitation agricole. Plus de la
moitié des zones plantées sont occupées par le café. qui s'est développé à grande échelle
récemment. principalement depuis le début des années 80. Les zones bàties. quoiqu'en
plein développement dais la région. n'occupent que 3% du territoire. L'6volution du sol
au cours de la période 1979-1994 est analysée en détail dans le chapitre suivant.
1
-'
) 1SMmm
Les températures varient globalement entre 20 et 2S0, avec à Buon Ma Thuot une
moyenne de l'ordre de 21' en décembre-janvier et de 26,3" en fui de saison sèche, soit en
avril.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 1 1 1 2
Mois
L'humidité relative à Buon Ma Thuot, seule station pour laquelle nous disposons de
données hygrométriques, est supérieure h 85% de juin octobre, diminuant A pariir de
novembre pour atteindre un minimum en fin de saison séche de 69,8% en avril.
"" -
- -
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 1 1 2
Mob
2.1.3. LQ rivière Srepok
Description gknkrale
La rivière Srepok prend sa source dans les montagnes Truong Son, dans la cordillère
anamitique, et s'écoule vers l'ouest pour se jeter dans le Mékong au Cambodge, à Stung
Treng. La superficie totale du bassin versant de la Srepok est de 29500 km'. Les 18200
km2situés au Vietnam se répartissent en deux bassins versants, parmi lesquels le bassin
versant de la Haute-Srepok, d'une superficie de 12145 km2,conninie le terrain d'étude.
La Haute-Srepok est le résultat de la confluence de deux cours d'eau principaux : la
rivière Krong Kno et la rivière Krong Ana La nvière Krong Kno prend sa source au
sud-est du bassin versant, à plus de 2000 mètres d'altitude, s'dcoulant tout d'abord vers
l'ouest suivant un pendage fort, de l'ordre de 4 B 5%, bifurquant ensuite vers le nord
pour se jeter dans la nvière Krong Ana. La rivitre Krong Ana est pour sa part le r4sultat
de la confluence de trois affluents principaux : les rivières Krong Buk, Krong Pac et
Krong Bong. Les pendages en amont de la confluence sont de l'ordre de 0.4 B OS%, et
tombent à 0.025% en aval. Ainsi, en aval de la confluence et jusqu'à la renconBe avec la
rivière Krong Kno, la vallée de la Krong Ana est l'objet d'inondations Wquentes, qui
sont principalement le résultat d'un trés faible pendage et de la présence d'importantes
quantités de sédiments dans le lit de la riviére dduisaat la capacité hydraulique du cours
d'eau (Consult, 1994: 33). A partir de la confluence des deux riviCres h g Ana et
Krong Kno à une altitude de 400 rn, la rivière Srepok s'écoule vers le nord-ouest pour
atteindre la fionti&reavec le Cambodge quelque 230 metres plus bas. Le long de cette
section longue de 75 km, plusieurs chutes nous montrent Magement des niveaux
basaltiques de la rdgion.
Caractéristiques hydrologiques
Les débits mesurés à Ban Don, station située à 35 km de l'exutoire du bassin versant,
présentent une variabilité interannuelle relativement forte. Pour la période 1978-1998, le
débit moyen annuel varie de 183 m3/sB 40 1 m'/sec, avec une moyenne sur la période de
263 m3/s, et un écart type de 56. Ceci représente un ddbit total m u e l moyen de 8294
millions de mètres cubes (voir cartes p. 19).
1 450
I
i I
' 400
350
gE 250
I
m
g 200
a 150
100
50 !
i
I
O
, p p & ~ @ . ~ , ~ ~ ~ @
An*
'
0
Les dibits sont minimaux vers la fin de la saison sèche, passant en moyenne sous les 70
m3/s en mars et awil, augmentant ensuite graduellement jusqu'8 un maximum de 589
m3/s au mois d'octobre. La variabilitk saisonnière des débits est donc très forte, puisque
sur la période 78-98 tes coefficients mensuels de debits moyens varient de 0 2 à 2,2.
O -
t 2 3 4 5 6 7 8 O t O t 1 1 2 ,
Mois
Carte 2: Stations de mesure des débits
et valeurs moyennes en m3ls sur la période 78-98
Bassin versant de la Haute Srepok
Nom des stations
i
i 1
I
1
,
1
y214
1
---
Débits maximums
Débits minimums
Données c i i ~ t i q i i e s
Giang
- Son Cau 14 BMT Ban Don DucXuyen M'Drack Krong
- Buk ta&
Giang Son 1 ,O0
Cau 14 0.17 1,OO
BMT 0,17 0,75 1,OO
Ban Don 024 0,67 0,33 1,O0
Duc Xuyen 034 0,30 0,37 0,40 1,O0
M'Drack 0,28 0,32 0,33 0,22 026 1,O0
Kbuk Cau42 022 0,48 0,59 O26 0,36 032 1 ,O0
Lak 0,56 0,24 0,33 0,33 0,73 0,32 0,35 1
Tableau 2 Coefficients de mrr4ation calculCs P partir des coefficients de
pdcipitations des d o n n k mensuelles d ' a d inovembre, 197&1998
GianaSon Cou 14 BMT BanDon DucXwen M'Drack KbukCau42 Lak
Giang Son 1
Cau 14 0,73 1.00
BMT O 0,73 1.00
Ban Don 0,63 0,fI 0,60 1,O0
Duc Xuyen 0,70 0.65 0,75 039 1,O0
M'Drack 0-52 0,45 0,42 0,4 t 0,32 1 ,O0
Kbuk Cau42 0,56 037 0,54 0,s 1 0.47 0,58 1,O0
Lak 0.74 0.65 0.70 0.55 0.74 0.42 0.47 1
La qualité des données de précipitations a d'autre part Cté vérifiée par l'analyse des
courbes de doubles cumuls. Tous les graphiques dorment des droites sans rupture,
signifiant une b o ~ homogénéit6
e des séries. On observe par contre une corrélation
intra-annuelle faible pour certaines stations, notamment M'Drack, plus arrosée pendant
la saison sèche que les autres stations de la région.
Les données de température n'ont pu être obtenues que pour 4 stations principales, trois
étant situées dans le bassin venant, et une quatrième,Da Lat, &nt située au sud dans la
province du Lam Dong. La corrélation entre les stations est très bonne, avec un
coefficient de corrdation moyen de 0,92. L'analyse des courbes de double cumul indique
des stries très homoghes, sans discontinuités.
Des données d'évaporation mensuelle mesurées par tube Piche ont pu être obtenues pour
la station de Buon Ma Thuot. L'dvaporation annuelle moyenne mesurée sur la période
1978-1998 est de 1435 mm. L'évaporation est maximale en milieu de saison sèche,
supérieure a 180 d m o i s de février à avril, avec un maximum en mars de près de 220
mm. L'évaporation diminue au cours de la saison humide, Ctant inférieure à 75 mm de
juin B octobre. On remarque une nette tendance à la baisse de l'évaporation mesurée sur
l'ensemble de la période 78-98. Cette diminution est proportionnelle A l'augmentation de
l'humidité moyenne annuelle, le coefficient de codation r entre ces deux variables
Ctant de 0,74 pour la pCnode 1978-1995.Les d o ~ d e dIiumidité
s obtenues concernent
elles aussi la station de Buon Ma Thuot, mais uniquement pour la période 1978-1995.
Toutefois, la baisse de I'evaporation de Piche est difficilement interprttable.
Figure 11 Évolution de l'évaporation de Piche mesurée P Buon Ma Thuot, 1978-
1998
Donnies hydrologiques
Nous avons pu obtenir des donnies de debit mennicl moyen de 6 stations hydrologiques
délimitant autant de sous-bassins versants inscrits dans le bassin versant de la Haute-
Srepok. Ces données couvrent les périodes 78-98 pour les 3 bassins versants de Krong
Buk (458 km2),Giang Son (3 193 km2)et Ban Don (10809 km2), 78-95 pour la station
Cau 14 (8615 km2),78-90pour Duc Xuyen (3021km2)et 78-87pour Krong Bong.
L'analyse d'hornogen4ité des séries de données s'est faite de la même maniére que pour
les précipitations, soit par l'établissement de courbes de doubles cumuls (voir annexe A).
Les stations ont été confrontées à la station principale de Ban Don, proche de I'exutoire
du bassin versant de la Haute-Srepok. Les courbes obtenues montrent une très bonne
corrélation pour les stations de Giang Son, Cau 14 et Duc Xuyen. En ce qui concerne le
bassin venant de Krong Bong, on remarque d'une part une différence intra-annuelle de
régime d'écoulement par rapport 21 Ban Don, a d'autre part des irréguiarités nettes avant
1983. Les donnees disponibles ne couvrant que la période 1978-1987, ces données de
débit ne seront pas considér6es dans la suite de I'&ude. La courbe des données de débit
du bassin versant de Krong Buk montre une rupture nette de pente B partir de 1995 qui
ne peut être attribuée a des changements d'origine climatique. Les valeun de débit de ce
bassin versant concernant la période 1995-1998 doivent donc être considérées avec
prudence.
Des cartes d'utilisation du sol en format numerique ont pu être obtenues de façon non
officielle, notre source demandant à ne pas être divulguée. Ceci explique l'absence de
source sur les cartes d'utilisation du sol. De même, il n'a pas &tépossible d'obtenir des
renseignements complets en ce qui concerne les métado~desliees à ces cartes. Nous
savons toutefois qu'il s'agit d'interprétations d'images satellitai- MSS pour 1979,
SPOT pour 1989 et Landsat TM pour 1994. D'autres dquipes de recherche ont utilisé ces
cartes dans le cadre de travaux portant mla population et l'tvolution du sol au Dak Lak
(Casperson, 1999). La classification est identique entre les trois dates, et l'homogtnéité
des données sur la pdnode parait très bonne. L'hornoghidit6 a Ctt! mesurée en
superposant les trois dates et en mesurant l'importance des "erreurs", c'est B dire la
proportion d'évoldon impossible constatée, comme par exemple le pourcentage de bâti
transfome entre deux dates, de zones Nicoles transformées en forêts, ou de cultures
annuelles de plaine se dtveloppant sur d'anciennes zones de cultures annuelles de
versant. Le pourcentage â'eneur obtenu par cette methode est très faible, de l'ordre de 2
h 3%. La précision et l'exactitude de ces cartes sont donc bonnes, ce qui représente un
del avantage. Il n'est effectivement pas toujoun évident d'acceder B des documents de
cette qualit&, particulièrement au Vietnam où toute carte d'occupation du sol est
considérée comme document sensible, et encore plus dans la région des hauts-plateaux
-
centraux où I'évoIution du sol et des forêts est souvent et d'ailleurs à tort comme I'ont
-
montré les recherches mendes dans le cadre du défi forestier au Vietnam associée a la
présence des minoritCs ethniques (Roche, 1999, Dery, 1996, Bernard, 1995, De
Koninck, 1997~).
Gradient 1atinidinalAonnitudinal
Les corrélations obtenues entre la latitude ou la longitude et les précipitations moyennes
mensuelles ne sont pas significatives entre octobre et mars. Par contre, pendant la saison
humide, on remarque des gradients latitudinal et longitudinal ndgatifs, soit des
prkipitations augmentant du nord vers le sud et de l'est vers I'ouest.
Dew facteurs ont dtC retenus pour I'ACP portant sur les domdes annuelles, le premier
expliquant 55,8% du total de la variance, le deuxième 17,3%.
Si l'on observe les scores obtenus pour les trois années à combler, on remarque que les
années 80 et 88 se distinguent par un facteur 1 ndgatif et un facteur 2 positif, tandis que
l'année 86 présente des scores proches de zéro.
Facteur 1:
Il apparaît clairement & la lecture des deux cartes suivantes que le facteur 1 exprime
essentiellement une quantite globale de prdcipitations. Le FI positif représente les
années A forte pluviosité, avec des précipitations supérieures ki 2000 mm sur la majeure
partie du territoire, hormis pour la région de la station climatique de Krong Buk. Le
gradient positif s'exprime globalement du nord-ouest vers le sud-est, avec un creux
prononcé vers Krong Buk et une crête remontant vers BMT.
Figure 13 ACP sur les données annuelles: Facteur 1 positif (gauche) et négatif
(droite)
Figure 14 ACP sur tes données annuelles: Facteur 2 positif (gauche) et négatif
(droite)
fpg mm
2ZSô mm
taw mm
21Mmm
ZIOamm
tOSa mm
2- mut
tQdamm
t O00 mm
1aK)mm
t-mm
t7Mmm
1'lW mm
16Omm
1Qomm
Facteur 2:
Le facteur 2 de l'analyse en composantes principales semble représenter l'importance
des différences régionales dans la structure spatiale des précipitations. Le F2 négatif
exprime une homogénéité importante des précipitations sur l'ensemble du territoire,
c'est à dire un gradient faible voire in&stant. Les scores positifs font ressortir au
contraire les anaées à forte différenciation régionale où des gradients importants
apparaissent.
Ainsi, l'amplitude des précipitations pour la carte des F2 négatifs n'est que de 300 mm,
tandis que l'amplitude dépasse les 1100 mm pour la carte des F2 positifs.
L'analyse en composantes principales a donc permis de ddtenniner pour les trois m é e s
lacunaires les années semblables servant ensuite à combler les données manquantes (voir
figures 15 à 18).
D'autre part, une rdgression multiple par dtape pour chaque mois a été effectuée,
intégrant donc comme variables explicatives les stations présentant une cordation
statistiquement significative. Pour certains mois, seule une constante a pu être calculée,
car aucune station ne reprtsentait un facteur suffisamment significatif pour pouvoir être
pris en compte dans la régression multiple (mars88 pour Dak Nong, mai et décembre 80
pour Dak Mil, mai 86 pour Buon Ho).
Li1600mm
IWJû mn
Les donnees de température des 4 stations prdsentent quelques lacunes: 4 mois pour
Buon Ma Thuot, un mois pour Da Lat, et une année pour Dak Nong. Les données
mensuelles des quatre stations sont très bien corr61ées, avec des d c i e n t s de
corrélation supérieurs ou Cgaux B 0,89. Cette bonne corrélation a permis de combler les
lacunes par régression multiple par etapes, en calculant les coefficients de régression
indépendamment pour chaque mois.
Utilisation du sol
..
Moins defd.
PIus de cultures...
sannue
versant
74% Les zones cultivées ont augmenté de
Figure 24 Cultures issues des savanes près de 80% en 10 ans (78.28%),
passant toutes catégories confondues de 1501 a 2657 km'. Sur ces 2657 km2,1224
étaient déjà des terres agricoles en 79. Il s'en est donc rajouté 1433 en dix ans, mais
paraiidement il s'en est perdu 276 km2. L'évolution entre 79 et 89 est donc de +1433 -
276 lan?, ce qui correspond à une progression globale de +Il57 km'.
Le développement des 1433 k
d s'est f ~ aut détriment des catégories suivantes : savane
arborée (-862km'), forêt (-184 km'), savane herbeuse et arbustive (-60 kd),terres
dénudées (-22 lan'), et plans d'eau (-6 Imi").
Parallèlement, les 276 lan' de terres agricoles perdues ont essentiellement été
transformées en zones bâties +113 krr? (sur un total de 174 km2), mais aussi en savane
arborée +75 kmz, savane arbustive +5 1 km2, terres dénudées +19 km2, plans d'eau +13
lan', et même en forêt +4 lux?. Ces 4 l d de forêt qui se seraient développés en dYc ans
sur d'anciennes terres agricoles sont plutôt à considérer comme des erreurs
d'interprétation ou le résultat d'imprécisions apparaissant lors de la superposition des
deux cartes de base.
Les 1433 km2 de nouvelles terres de cultures sont très majoritairement des cultures
annueiles de versant (75,8%), mais aussi des cultures annuelles de plaine (1 1,6%), et
dans une moindre mesure du d é (6,8%) et des plantations d'hévéa (5,9%).
On remarque que ce sont les cultures annuelles de versant qui ont connu les plus grandes
modifications. D'un côté 1238 km2se sont développés (dont 150 lan? nir d'anciennes
terres agricoles), mais 547 km2 ont
Figure 25 Origine des nouvelles égaiement été transformés, soit en dhires
terres de café en 89
F* pérennes, notamment en café (3 7,8%) et en
plantations dliévéa (15,2%), soit en savane
(16,8%), ou encore en zones bâties (1 5,7%).
Figure 26 Evolution des 1199 km2 En dix ans, alors que la surfàce totale de
de savane traasformés entre 79 et savane reste sensiblement identique, celle-ci
89
a connu d'importants changements. 1 199
Km' des 2106 icm' de savanes de 1979 ont
été transformés durant les dix années
suivantes (57%). 77,1%, soit 924 km2,ont
été m i s en culture, majoritairement en
cultures annuelles (65,5%), secondairement
en café (6,7%) et en hévéa (4,9%). D'autre
Figure 27 Origine des 906 km2 de
nouvellesavaneen89
pari, 196 km2 ont été recolonisés par la
forêt, principalement a partir des savanes
arborées.
Parallèlement, 906 kn? de savane se sont
développés, très majoritairement à la place
d'anciennes forêts (8 1,2%), mais aussi
partiellement à partir de zones de cultures
annuelles ( 13,Ph).
Le résultat final des ces évolutions est une diminution (-13,9%) de la surface totale en
savane.
Les zones de terres dénudées ont plus que doublé, passant de 80 à 170 M. En réalité,
les 80 km' de terres nues de 79 ont été converties a 88,8%, principalement en savane,
herbeuse et arbustive (25 km2)et arborée (191mif), et en cultures (22kd),
et ce sont 162
km2de nouvelles terres dénudées qui se sont développées pendant la même période. Ce
a) Sur ces 124 km2,5 km2sont catégorisés comme cultures annuelles en 89. Ces 5 km2
sont donc très probablement issues d'erreurs d'interprétation ou d'imprécisions des
limites forestières.
b) Sur ces 124 km2,35 km2 sont catégorises comme savane à la fois en 79 et 89, ce qui
mène à penser qu'il s'agit également pour cette surface d'me erreur soit d'interprétation
soit liée à l'impr6cision des limites.
On peut donc raisomabiement m e n e r ia surface d'expansion de ia for& à environ 80
km2.
Les 465 km2de forêt transformée entre 89 et 94, soit en moyenne 93 km2 par an, se sont
à 5 3 3 % dégrades en savanes (251 km2), a 22,6% en cultures annuelles, a 9,7% en cafë,
et à 5,8% en zone bâtie.
Sur 486 km2 de nouvelles terres agricoles, 310 km2 sont le résultat diine mise en
exploitation de savanes arborées ou herbeuses et arbustives. Or 50% de cette surface de
savane était de la forêt en 79 (101 km2), tandis que 50 km2correspondaient déjà à la
même date à des zones de cultures, soit des cultures annueiles (50 km2) de plaine (19) et
de versant (3 1).
De plus, 154 km2de forêt ont directement été transformés en zones de culture entre 89 et
94, tandis que 19 km' de surface d'eau a elle aussi été transformée en terres agricoles,
principalement en cultures annuelles de versant (16 km2).
Figure 30 Types de
cultures en 89
Alors qu'en 89 les cultures annueiies de versant
Hévéa CURURS
représentent les deux tiers des terres agricoles, et le
7% annuelles de
café moins du sixième, cinq ans plus tard le café couvre
plus de la moitié des terres agricoles (55%), ce qui
représente une augmentation de +994 km2 ou
versant
66?6
+249,12% et les cultures annuelles de versant ont nettement régressé (- 996 km2ou -
56.6%).
On le voit, c'est l'expansion importante du café qui ressort particulièrement. Ce
développement est d'une part le résultat de la hausse importante du prix du café au cours
des années 80, mais aussi le fhit d'une politique de développement agricole active mise
en place par le gouvernement favorisant activement I'expansion des cultures caféières
Aion que les savanes avaient reculé entre 79 et 89, leur superficie augmente entre 89 et
94, passant de 1813 a 2035 km2,occupant alors 96,7% de la surface de 1979. En réalité,
ce sont 722 km2qui ont disparu et 944 km2 qui se sont créés. Les surfaces disparues ont
été majoritairement transformées en cultures (359 kd soit 49,7%) mais aussi
partiellement en forêts (180 km2 ou 24,90/9) en terres dénudées (6,8%) et en zones bâties
(1%). Toutefois, paraüeIement, de nouveiles surfaces de savane se sont développées, à
45% sur d'anciennes terres agricoles et a 34,8% sur d'anciennes forêts.
La surface de terres denuddes augmente encore
En cinq ans, les terres denudées ont encore progressé de 46,8%, atteignant 251 km2 en
1994.
Le bâti
Les zones bâties ont plus que doublé en cinq ans, passant de 174 à 364 km2, gagnant
principalement sur des terres cultivdes (1 44 km2),secondairement sur la forêt (27 km2)
et les savanes (20 lun2). 112 des 154 km2de nouvelles zones bâties entre 79 et 89 étaient
aussi des zones de cultures.
Les 364-17 km2 de zone bâtie qui se sont développés entre 79 et 94 l'ont donc dté
principalement au détriment des terres cultivdes, puisque sur les 347 km2 développés,
256 km2 l'ont été sur d'anciennes terres agricoles. (73,8%)
Une carte des pentes réalisée par le Comité du peuple de la province de Dak Lak publiée
en 1985 dans l'Atlas du Dak Lak a Ctt gtoréfënncée, nurndrisée et superposée aux
couches d'information concernant l'utilisation du sol. Aucune metadonnée
n'accompagnait cette carte, ce qui en limite nettement I'interpdtation. Toutefois, cette
carte a &tépubliée au 1/600 0 0 0 ~et~ si, elle a été réalisde ii partir des cartes au 1/50 000
avec une équidistance des courbes de 20 métres, il paraît évident qu'une généralisation a
eu lieu. La bonne utilisation d'une carte des pentes est subordonnée à sa qualité, ce qui
veut dire que son interprétation se limite à son degré de prdcision. La pertinence des
résultats obtenus est à mettre en relation avec cet état de fait. Cette carte détaille 7
classes de pentes : infërieures à 3O, 3 a 8'. 8 à 15', 15 à 20°, 20 à 2S0, 25 à 35' et
supérieures à 3j0. Cette carte se limitant aux frontières de la province, nous ne
disposions pas de données pour la partie sud-est du bassin venant de la Haute-Srepok.
L'analyse qui suit est donc basée sur les 10915 km2disponibles (90% du bassin versant),
dont près de la moitié occupe des pentes faibles, inférieures à 3", tandis qu'un cinquième
est constitué de pentes supérieures à 15". La partie nord du bassin versant ainsi que la
région de Buon Ma Thuot connaissent les pentes les plus fables, majoritairement
inférieures à 3". Les sous-bassins versants au relief plus prononcé se trouvent
principalement au sud-est, dans la région de Krong Bong, avec des pentes souvent
supérieures a 20".
- - - - P4riode 79-89
- -
-
, Periode 79-94 0 +Période 89-94
Sur l'ensemble de la période 79-94, 61,9% des 1600 km2 de forêt disparue ont dté
supprimés sur des pentes inf6rieures A 3O, alors que ces zones de pente ne représentant
que 49,3% du territoire et 392% des forêts en 79. Si l'on considère les zones de pentes
inférieures à 8'. c'es 87,3% de la deforestation qui y a eu lieu, alors que ces tems
représentent 74,8% du temtoire et 67,6% des forêts de 79. La deforestation affectant les
pentes de plus de 15' est quant a elle inférieure à 10% de la déforestation totale, alors
que ces pentes coumnt 17,?% du territoire.
Si l'on compare les deux périodes, 79-89 et 89-94, on remarque que le rythme de
déforestation a augmenté les cinq dernières annees B la fois dans les zones de très faible
pente, inférieures à 3O, mais aussi dans une moindre mesure dans les zones de pente
moyenne, soit les pentes de 8 i 15O. Par contre, sur les pentes comprises entre3 et 8 O , la
déforestation s'est raientie, passant de plus de 1,5 B moins de 0,9% par an.
En ce qui concerne les pentes superieures lSO, aucune différence notable n'est à
remarquer entre les deux périodes, la rythme moyen de déforestation restant stable a
0,5% par an.
Les cuItures
Figure 35 Pourcentage moyen annuel de mise en culture selon in pente
0.0 J
<&Y 3 9 8' 8 P 15' > 9 15'
Pente
- - O - -P&iode 79-89 +Pt4riode 89-94
Il apparaît relativement logiquement que le rythme de mise en culture diminue
inversement au degré de la pente. Entre 89 et 94, ce rytbme est nettement infërieur à ce
qu'il était entre 79 et 89, hormis pour les pentes de 8 B 15". Il faut toutefois noter que la
majorité des pentes de cette categorie est groupée dans l'est et le sud du bassin versant
(voir carte p.43), qui constitue une zone moins densement peuplCe du territoire. On peut
émettre I'hypothèse que la hausse du rythme de dkveloppement agricole dans ces urnes
est peut-être lié à une augmentation de la pression humaine vers les marges du temtoire,
restées auparavant moins sollicitées. Toutefois, cette affirmation resterait à être vérifiée
plus en détail, puisque les zones de pente forte, supérieures a 1SO, connaissent pour leur
part une baisse (légère) de rythme de développement agricole.
Les trois catégories d'utilisation du sol qui connaissent le plus de bouleversements sont
les savanes, les forets et les terres cultivées. A ces trois catégories on peut ajouter les
surfaces bâties, qui ont connu une expansion mnarquabie1.
Existe-t-il un rapport entre l'évolution de ces diff'ntes catkgories diailisation du sol, et
si oui, sous quelle foxme ? Autrement dit, peut-on prétendre que l'&olution de
l'utilisation du sol se fait selon un schéma identifiable ?
I
Multipiication de la surface par 21 en 15 ans, CquivaIant approximativementA un doublement tous les
quatre ans en supposant un développement constant
Figure 36 Evolution des 1351 km' de forêt coupée entre 79 et 89
IVUUC
borée k 5 . 4 ~ Cultures
' 1 5 . 8 ~ herbe
4J"'Ur us
a Bâti
(Exprimé en pourcentage des 135 1 km'. Pourcentage transforme dans la période: 24.5%0)
Forêt
-
+ 79-89
89-94
(Exprimci en pourcentage des 1090 km2.Pourcentage tnnsformi dans la 2- periodr : 29.7%)
Forêt
Savane
1 1 , 4 y 3y5.:e
1i he rbe us e
--.
'. . 19.2% 7,7% ,
Bâti 1
(Exprime en pourcentage des 276 km'. Pourcentage transforme dans la 2*' periode :28%)
Si l'on observe I'6volution des 1351 km2de forêt coupés entre 79 et 89 (voh figure 23),
on remarque que ceux-ci sont dans un premier temps remplacts majoritairement par des
savanes arborées, secondairement par des cultures et clans une plus faible proportion par
des savanes herbeuses et arbustives. Dans un dewikme temps, soit entre 89 et 94, une
redistribution partielle se réalise. Ainsi, une partie des savanes arborées est à nouveau
transformée, en cultures, savane herbeuse et zone bâtie. Ii en est de même pour les
cultures, ainsi que pour les savanes herbeuses.
La même observation peut être faite pour les 1090 km2 de savane arborée transformés
entre 79 et 89, ainsi que pour les 276 km2 de cultures transformes pendant la même
période (figures 24 et 25).
Globalement, on peut dire que la transformation de l'utilisation du sol se fait selon le
schéma suivant :
Ce schéma comporte deux aspects : dans un premier temps, la forêt coupée est
principalement transformée en savanes arborées, secondairement en zones de cultures, et
en savanes herbeuses. Il en est de meme pour la savane arborée transformée qui est
principalement convertie en cultures, secondairement en savane herbeuse, etc. Dans un
deuxième temps, la nouvelle savane arborée cd& & partir des for& va elle aussi être
partiellement transformée, essentiellement en cultures et secondairement en savane
herbeuse.
On observe donc un cycle de l'&olution du sol. Certains éléments de ce cycle peuvent
être qualifies de stables, c'est dire que leur Ctat n'est plus nijet A changement une fois
atteint. Ainsi, Ies savanes arborees sont très instables : même si leur surface totale ne
varie pas beaucoup entre deux dates, les terres qu'elles occupes sont changeantes, et une
faible proportion des savanes arborées de 1979 est encore caractérisée comme savanes
arborées en 94. Par opposition, les surfaces bâties sont très stables : le bâti reste
définitivement bâti.
La variabilitb d'une classe d'utiiisation du sol peut donc se mesurer selon deux critères:
d'une part si la surface totale varie d'une date à l'autre (on pourra alors parler
d'augmentation ou de diminution, donc de variabilitt!dimensionnelle), et d'autre part si
les terres de cette catégorie sont à nouveau tninsfonnees dans un deuxième temps (on
pourra alors parler de la stabilité de la catégorie d'utilisation du sol).
Bilan
La lecture des cercles et du tableau général ci-dessous nous permet d'exprimer les
grandes lignes de l'tvolution de l'utilisation du sol entre 1979 et 1989.
Tous les cercles sont proportionnels, hormis pour la classe forêt, où la surface a été
divisée par quatre pour des commodités de visualisation.
1 Légende 1
Superficie en
a .
Café Zone b a
ane herbeuse et arbustive Savane arborée
Carte 3: Évolution de l'utilisation du sol
Bassin versant de la HauteSrepok, 1979,1989,1994
Légende
rn cafe
Autres
\
'7;Limite du bamn versant de la Haute-Srepok
,/"
Légende
Le bilan hydrologique de Thomthwaite utilisé dans cette étude pennet d'estimer les
principales composantes du cycle de l'eau su sein d'un bassin versant au pas de temps
mensuel.
Le calcul du bilan nécessite la connaissance de trois variables:
1. les précipitations moyennes sur le bassin versant;
2. lETP moyenne sur le bassin versant;
3. une valeur de réserve utile RU moyenne sur le bassin versant;
Ia connaissance de deux coefficients :
1. un coefficient de transfert mensuel, c'est à dire la proportion d'écoulement du
mois précédent reportée au mois courant;
2. un coefficient d'apport des surplus, c'est à dire fa proportion des surplus en eau
(soit P-ETR quand la réserve en eau est comblée) participant a l'écoulement;
ainsi que l'état des conditions iaitiaies:
1. la valeur de surplus restant B la fin du mois précéûant le début de la paiode
observée (peut être estimée par la moyenne des mois de décembre);
2. l'état de la réserve en eau @eut être estime de la même manière).
Nous disposons de domees d'évaporation potentielle mesurees par tube de Piche. Pour
les comiger, nous avons utilisé la formule du Piche comge donnée par Bouchet (1965).
L'évaporation mesurée est alors corrigée selon un facteur alpha exprimant l'aridité de la
région, et selon un facteur dépendant de la température.
On a
ETP corrigée = a-Ep.fo (1)
soit a = ETP / (Ep*f(T)! (2)
La valeur f(T) étant dom6e par une table (Schoch et Dancette, 1968) et alpha étant
détermine! à partir de I'dquation (2) et une valeur d ' E n thdorique Ctablie à partir de la
formule de Turc.
Les valeurs de a et b permettant d'adapter cette relation à la latitude cp, avec, comme I'ont
proposé Dogniaw et Lemoine (Dogniawet Lemoine, 1982 tire de Hu@, 1999):
Effectivement, quand le soleil est ha* I'épaisseur relative des nuages traverser est
moindre, tandis qu'elle augmente lorsque la hauteur du soleil baisse. Ainsi, le coefficient
b est minimum à l'dquateur, et plus on monte en latitude, plus la somme des facteurs a et
b augmente.
La fiaction d'ensoleillement S/So a quant A elle et& estimée par une formule de type
Berliand (Berliand, 1960, tiré de Budyko, 1974):
-
S E O = I a n + pn2
Les coefficients alpha et béta étant déterminés à partir de la formule de Turc (3) en
prenant comme ETP de référence I'ETP de Penman moyenne mensuelle calculée sur la
période 77-92 à Buon Ma Thuot:
Le coefficient alpha d'aridité, nécessaire pour corriger les valeurs dfETPpiChe
a donc été
calculé a partir des valeurs d1ETPTUK
obtenues à partir des critères précédents.
I
1 2 3 4 5 6 7 8 Q 1 0 1 1 1 2
Yolr
+ ETP Pi* mesurée -+ETP Piche comgee
Bilans annuels
Ecarts à la moyenne
Les écarts à la moyenne des données de précipitations et d'écoulement ont dtC
standardisés et cumulés. On observe une bonne condlation entre les deux courbes, quel
que soit le bassin versant considéré.
I
I
1 I
l i1
1 3Ir: 4 -t
,
I
I
1 l u11.
I
i
1 4 ll
I 1
Annk
-Débits P r C c î p i t a t i o n s
i
Brn Dan I
1
Les bilans d'eau mensuels de type Thomthwaite ont été effectuds pour les trois sous-
bassins venants pour lesquelles nous disposions de séries de données complètes sur la
pinode 79-97, soit Krong Buk (458 km2), Giang Son (3 192 km2) et Ban Don (8615
km').
Un premier modèle a été réalisé en optimisait la valeur de d s e m utile et la valeur des
coefficients de transfert mensuel et d'apport de surplus par le principe de la minimisation
des carrés des écarts au débit mesuré, en maintenant un volume global tcoulé estimé sur
la période équivalent au volume global mesuré. Pour les trois bassins versants, nous
avons obtenu une réserve utile de 175 mm et les coefficients suivants :
Une amélioration du modèle ci-dessus a et6 tentée cn Eaisant Cvoluer de nifon Linéaire
les coefficients de transfert sur la ptriode Ctudite. Cette amClioration n'a ttt possible que
pour le bassin versant de Krong Buk, pour lequel nous avons obtenu une diminution du
coefficient de transfert mensuel de 0,3% et une augmentation du coefficient de l'apport
de surplus de 5,8%. Si la baisse de 0.3% semble faible pour pouvoir faire l'objet d'une
explication, la hausse de prés de 6% de l'apport de surplus est interesante. Cette valeur
tend A montrer que la part d'écoulement direct a augment6 sur le bassin vmant, en
accord avec la logique thdorique qui associe dtforestation - ou du moins baisse de la
-
densité du couvert végétal et hausse de l'écoulement direct.
En ce qui concerne les bassins versants de Giang Son et Ban Don,la prise en compte de
coefficients évolutifs n'a pas permis d'améliorer les modèles, et les valeurs théoriques
ont donc été calculées avec des coefficients fixes.
Lame d'eau équ'nralenb (mm)
Figure 50: Comparaison debits mesures et d6bits estimes par bilan Thomthwaite (en mm)
RU=l75mm
Apport surplus = 1/3,37
Transfert mensuel = 1/1,36
BV4 Giang Son
IO0
Mois
Figure 53: Comparaison debits mesur&set debits estimes par bilan Thomthwaite (en mm)
RU=175mm
Apport surplus = 112,7
Transfert mensuel = 1/1,4
BVI Ban Don
I 1 I
Si l'on observe les résidus des modèles, on remarque pour le bassin versant de Krong
Buk une tendance à la baisse évidente des valeun pour les débits d'étiage, à partir de
novembre mais particulièrement de janvier à mars.En considérant la différence entre les
moyennes des périodes 79-87 et 88-97, la baisse est de 13,l mm en lame d'eau
équivalente pour janvier, représentant une perte de 2,3 m3/s.Ceci correspond à une
baisse du débit de 343% en considérant comme référence la moyenne des debits de la
première période. En février, la baisse est de 1 1,4 mm, soit 1,9 m3/s,
correspondant à une
baisse de l'écoulement de 59,4%. En mars. la baisse de 10,3 mm (1,8 rn3/s)correspond à
une baisse du débit de 66.3% (voir tableau ci-dessous).
Ces chiffres doivent être mis en rapport avec la variabilité des valeun de résidus (voir
graphiques p.67, 70, 73). 11 apparait ainsi que les valeurs d'évolution des débits obtenues
pour la période humide pour Krong Buk ne sont pas significatives. II en est de même
pour la plupart des valeurs obtenues pour les bassins venant de Giang Son et Ban Don,
qui doivent être considérées avec retenue.
Il est toutefois intéressant de mettre en corrélation la variation de ces résidus avec
l'évolution de l'utilisation du sol pour chaque bassin versant, afin de déterminer si
l'évolution de certaines catégories d'utilisation du sol peut être mise en relation avec
l'évolution des régimes hydrologiques.
Les données d'utilisation du sol ont dtd hterpol6es dans le temps de disposer de
séries mensuelles continues. L'interpolation s'est faite par le biais d'un polynôme de
deuxième degré en prenant en compte les données réelles de couverture végétale
obtenues à l'aide des trois cartes de 1979, 1989 et 1994. La limite inférieure pour une
catégorie d'utilisation du sol a bien entendu Cté fixde à zéro.
Ghng Son
-10 J 1 ;
Jour
a Cubns annuelles A Cal4 K For&
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Krong Buk
-
4.2.4. Relations évolution du sol bilans hydrologiques
Une fois les bilans effectués, nous avons donc observe si il etait possible de mettre en
évidence une corrélation entre les résidus des modèles et l'évolution du sol pour chaque
bassin versant.
Les rdsidus expriment la diX6rence entre Ir dCbit r&l et le d&it estimt. Ainsi, lorsquc la
valeur des résidus augmente, les débits réels sont en hausse par rapport aux débits
calculés par le modèle, et vice versa. Des régressions multiples par &tapes ont été
effectuées sur les résidus du modèle d'écoulement en prenant comme variable
explicative l'évolution en pourcentage des 5 principales catégories d'utilisation du sol :
les cultures annuelles, le café, les savanes, la forêt et les zones bâties.
Septembre +
Octobre -
Novembre Forêt 0.13 13,O 28
Décembre -
culture annuelle de versant s'ajoute B la variable cafë au mois de mars. La variable forêt
n'est que très faiblement positivement corrélée à la diminution des débits en novembre,
ce qui peut toutefois exprimer une baisse de la capacité de retention des sols suite à la
déforestation.
Cette recherche a permis, dans un premier temps, par le biais d'une analyse de
l'évolution de l'utilisation du sol approfondie, de mettre en évidence plusieurs
changements majeurs dans i'organisation spatiale du territoire :
En ce qui concerne l'espace cultivé, an note évidemment l'expansion phénoménaie du
cafë, non seulement sur des terres nowelïement d&chées, mais aussi en rempfacement
de cultures annuelles étabiies ant6rieurement. Cette expansion agricole se fâit largement
au détriment des forêts, puisque celles-ci ont w leur d â e e réduite de 18% en 15 ans.
Ainsi, la couvemire forestière représente en 1979 69% de la couverture du bassin
venant de la Haute-Srepok a moins de 57% en 1994. Formant le Lien entre les
transformations majeures effectant d'un cote les tares agricoles et de I'autre la
couverture forestière, les zunes de savanes, véritables zones tampon, sont aussi instables
que l'expansion de l'agriculture et de la déforestation mnt dynamiques. Fiment,
l ' d y s e de l'évolution de liitüisaion du sol a pemh de de l1arUtaKxdim modèîe
de transformation obéissant & me logique d'exploitation et de dépdation du &eu du
type forêt i savane arborée + cuhres, une partie des cuitures étant elles mêmes a
nouveau transformées, essentiessentiellement en savane herbeuse, en zone bâtie, ou en che es.
Du point de vue de l'approche méthodologique, le développement dûne méthode de
reprdsentation originale de l'évolution du sol par le b i i de cercles intersectés a permis
de facilier la lecture et l'interprétation des rrsuhats. Cette méthode de représentation
semble particulièrement bien adaptée à la thématique de l'évolution de l'utilisation du sol
et devrait systématiquement accompagner la représentation cartogrziphique diachronique
diine variable spatiale discontinue.
En ce qui concerne la disponibilité des ressources en eau, l'analyse hydrologique par la
méthode du bilan d'eau a pexmis de mettre en dvidence une baisse des ddbits de saison
séche au cours de la période 1979-1994 pour le bassin venant de Krong Buk. Ce bassin
versant, d'une stdace de 458 km2 a connu d'importantes transformations de son
utilisation du sol se traduisant par une déforestation importante et un développement
massif de la caféiculture. La baisse observée des débits est particulièrement prononcée
de janvier a mars,les débits de la deuxième période (88-97)étant en moyenne inférieur
de 50% a ceux de la première période (78-87) pour ces trois mois de l ' d e . D'autre
part. la qualité du modèle d'écoulement a éte arnéiiorde en augmentant de 5,6% la valeur
du coefficient d'apport de surplus sur I'ensemble de la période 79-97. Cette hausse
exprime une augmentation sensible de la part d'écoulement direct sur le bassin versant.
Alors que les limites de cette étude peuvent être clairement etablies, il n'en reste pas
moins que les résultats obtenus confirment la nicessitd et l'importance d'améliorer et
d'approfondir nos recherches sur la gestion et la disponibilité des ressources en eau.
Plusieurs orientations seraient développer. L'obtention de données hydro-climatiques
et d'utilisation du sol récentes permettrait de prolonger l'analyse et d'observer si la
tendance obsentée sur la période 1979-1997 se confirme. Dans le but d'interpréter plus
justement les résultats obtenus, particulièrement ceux concernant la baisse des débits
d'étiage, il serait intéressant de quantifier les volumes d'eau prélevés pou. l'irrigation. On
sait effectivement que les plans de cafë nécessitent un arrosage important durant la
saison sèche.
D'autre part, il apparaît que le pas de temps mensuel utilise ici ne permet pas d'observer
un certain nombre de phénomènes, comme le comportement des tcoulements de crue.
Ainsi, l'acquisition de domees quotidiennes, qui existent, permettraient d'effectuer des
analyses plus fines permettant de valider deux questions que l'on peut soulever ici. Suite
à la déforestation et au développement des surfaces agricoles, peut-on observer d'une
part une augmentation de la proportion d'écoulement de crue et d'autre part une
diminution du temps de réponse ? Le comportement de I'ecoulement de crue a
effectivement une importance capitale dans la gestion des ressources en eau, à la fois
pour des questions de disponibilité et de volume d'eau utile, mais aussi pour des
questions d'érosion des sols. Effectivement, la perte par érosion de sols riches mais
fragiles pariicipe de manière irréversible à la dégradation des milieux dans lesquels
I'hornme évolue. Ce type de recherches est essentiel afin de mieux comprendre les
conséquences des développements actuels d'une part, et afin de prendre les mesures
nécessaires pour améliorer à la fois la qualité de notre milieu et le bien être de l'homme
qui y kvolue d'autre pan.
Annexe A
mensuelles de précipitations
Score ntqrtrl
~~1.75
4 6 5
89
Annexe C
surfacique discontinue
La deuxième étape consiste à calculer la distance entre deux cercles, celle-ci Ctant déterminée par
la surface d'intersection.
La troisième étape consiste à calculer les coordonnées des centres des cercles, afin de pouvoir les
disposer correctement les uns par rapport aux autres.
Si l'on choisit l'origine comme cordonnées du centre du premier cercle Cl (xi ; yij, on oixient
comme coordonnées du centre du deuxième cercle C2xZ=det yZ=O.
De même, les coordonnées des cercles suivants peuvent se calculer à partir des coordonnées des
cercles Ci et C2et des distances respectives entre les cercles
La distance d entre deux points A ( x i ;y]) et B (x2 ;y2) est donnée par la formule :
Ainsi,
et
on a donc
La résolution de cette équation du second degr6 nous permet de trouver xi, qui remplace dans
l'équation (7) nous permet de trouver y3.
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