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n° 61
Maraîchage
Le parasitisme
Les engrais verts en
maraîchage biologique
ovin et caprin
Agronomie
Le compost de qualité
au service de la santé
des plantes
Grandes cultures
Bilan qualité :
les semences de
céréales biologiques
Élevage
• Des références nouvelles
pour l’agneau à l’herbe
• Effets des tanins
condensés et des
plantes à tanins
• Pâturage mixte entre
ovins et bovins
• Les champignons
nématophages
Qualité
L’évaluation de la
qualité des produits
par la cristallisation
sensible
Maîtrise du parasitisme
chez les ovins en agriculture
biologique
Les 2, 3 et 4 septembre derniers, le salon Tech Ovin se tenait à Bellac en Haute-Vienne.
A l’occasion de ce rendez-vous national des éleveurs de moutons, la signature de la Charte Interprofession-
nelle de relance de la production ovine de la région Limousin a permis de rappeler l’importance de déve-
lopper et conserver cet élevage pour maintenir l’équilibre entre les différentes productions.
L’Agriculture Biologique n’a pas été oubliée et l’ITAB y a participé aux côtés des réseaux régionaux
(Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne, Chambre régionale et GABLIM) et de la FNAB. Cette
rencontre a permis de souligner qu’en Agriculture Biologique, la limitation du nombre de traitements
antiparasitaires conventionnels et l’importance des périodes de pâture des animaux fait de la gestion
du parasitisme un point clé de l’élevage ovin biologique. Comme le rappelait Paul POLIS dans
Alter Agri N°49 (Sept-Oct 2001) un bon parasite n’est pas seulement un parasite mort. Tra-
vailler en Agriculture Biologique demande de changer le regard porté sur l’élevage, de sortir de
ce complexe de forteresse assiégée qui est le fond de la logique conventionnelle.
Nous savons que dans le domaine sanitaire, l’aspect prévention, le respect du bien-être ani-
mal, l’approche globale de son système, sont les éléments fondamentaux : un animal en
bonne santé est un animal en harmonie avec son environnement interne et externe.
La prévention et le contrôle reposent sur la connaissance et le dépistage du parasitisme de
la ferme ainsi que sur un certain nombre de mesures liées à la conduite du troupeau :
- gestion de l’herbe (rotation sur les parcelles pâturées, hauteur de l’herbe, alternance
fauche-pâture),
- protection maximale pour les animaux jeunes qui sont les plus sensibles (favoriser l’ins-
tallation de l’immunité, utilisation des parcelles les plus saines),
- utilisation du compost,
- limitation du chargement et complémentation alimentaire en cas d’insuffisance d’herbe,
- sélection des animaux les plus adaptés au système et aux conditions pédo-climatiques.
En complément de ces aspects préventifs, différentes approches ont été explorées pour
minimiser les problèmes de parasitisme interne sans avoir recours à des produits antipara-
sitaires de synthèse. Même si elles n’aboutiront certainement pas à la découverte de pro-
duits biologiques miracles qui règleront tout, les recherches actuelles apporteront des solu-
tions complémentaires à l’utilisation de la phytothérapie, de l’homéopathie ou de l’argile par
exemple.
Vous trouverez dans ce numéro des articles sur l’utilisation des fourrages à forte teneur en tanins,
sur l’utilisation des champignons nématophages et sur le pâturage mixte bovins-ovins.
La commission élevage de l’ITAB suivra avec attention les conclusions des études en cours et la mise au
point de techniques facilement utilisables par les éleveurs.
Le CNRAB déménage
Le Centre National de Ressource en Agriculture Biologique (CNRAB) est un organisme dépendant du
Ministère de l’agriculture, chargé de collecté et de diffuser les documents liés à l’agriculture biologique.
Créé voici 10 ans, le CNRAB est aujourd’hui riche de plus de 7500 références nationales et
internationales dont près de 1700 ouvrages techniques et économiques, rapports de stage et travaux
expérimentaux, les autres références documentaires étant constituées d’articles de différents périodiques.
Son activité s’organise donc sélection des articles les plus Quelques dates clés
autour des cinq pôles suivants : pertinents identifiés lors des
1993 : création du CNRAB, au sein
1• Le développement d’une base deux derniers mois de veille
de l’établissement public local d’ensei-
de données bibliographiques en documentaire, sur l’ensemble gnement agricole de Brioude-Bonne-
AB, Biobase, consultable à dis- des périodiques suivis. font. Sa mise en place s’est effectuée
tance et sur abonnement via le 4• Le service Questions-Réponses sous l’impulsion du Groupement d’In-
site Internet, www.agribio.com. pour la constitution de dos- térêt Scientifique Bio Auvergne, qui
Il est possible d’effectuer direc- siers documentaires personna- regroupait alors l’EPLEA de Brioude-
tement sa propre recherche par lisés, issus d’une sélection des Bonnefont, l’ENITA de Clermont-Fer-
auteur, thème ou mot-clé. Le références les plus pertinentes rand, l’Association Auvergne Biolo-
site propose également un du fond documentaire à partir gique, la Chambre Régionale d’Agri-
agenda complet des manifesta- de demandes précises. L’an culture, la Direction Régionale de
tions du secteur bio et les coor- l’Agriculture et de la Forêt, l’Institut
dernier plus de 600 demandes
données de toutes les structures National de la Recherche Agrono-
thématiques ont été enregistré.
concernées. mique et l’Université Blaise Pascal de
Ce service permet aussi d’ac-
Clermont-Ferrand.
2• La réalisation d’une revue quérir une copie d’articles Cette mise en place a été accompagnée
bibliographique mensuelle, sélectionnés … dès 1994 par l’ITAB, qui avait égale-
Biopresse, présentant chaque
5• La production de documents, ment démarré un travail de collecte
mois une centaine de références
afin de valoriser davantage ce d’informations au niveau national en
bibliographiques dans tous les
fonds documentaire. collaboration avec GEYSER.
domaines touchant à la bio.
1998 : à la suite du Plan Pluriannuel
Ces références proviennent
Les projets de Développement de l’Agriculture
notamment de la veille docu-
Avec son intégration au sein du Biologique (rapport de M. RIQUOIS),
mentaire réalisée sur près de
Pôle documentaire de l’ENITA de le Centre de Ressources de Brioude est
500 revues françaises et inter-
reconnu comme Centre National de
nationales, en langues anglaise, Clermont-Ferrand, le CNRAB
Ressources en Agriculture Biologique
portugaise, espagnole, italienne prend un nouveau départ, et
par le Ministère de l’Agriculture et par
et allemande. Cette revue offre déménage avec beaucoup de nou-
la Profession Agricole. Ceci se traduit
un tour d’horizon complet de veaux projets dans ses cartons.
par un engagement financier pour une
l’actualité et des parutions dans Ainsi, un dossier bibliographique durée de deux ans de la part de l’Etat et
tous les domaines, techniques, sur les fourrages, réalisé conjointe- de l’ANDA, afin de permettre au
économiques ou réglemen- ment avec le Pôle Agriculture Bio- CNRAB de se doter de moyens de
taires. logique Massif Central et avec la fonctionnement en rapport avec ses
3• La réalisation de revues de pres- participation de l’INRA de Cler- missions et le développement attendu
se thématiques bimestrielles, les mont-Ferrand devrait paraître en de ses activités.
Bio’Revues. Ces revues, décli- novembre. Est également prévue 2003 : Le CNRAB est intégré au Pôle
nées dans quatre thèmes (Eleva- une base de données comprenant documentaire de l’ENITA de Cler-
ge, Grandes Cultures, Filières, les références des acteurs de l’agri- mont-Ferrand et déménage à
Autres cultures), proposent une culture biologique… Lempdes.
Le compost de qualité au
service de la santé des plantes
Par Jacques Fuchs (FIBL-Suisse)1
Les composts produits selon les règles de l’art ont des propriétés bénéfiques souvent
insoupçonnées pour les plantes et les sols. Contrairement à la majorité des amendements utilisés,
le compost vit. Cette réalité complique certainement son traitement et son utilisation, car, comme
tout être vivant, on doit le traiter avec soin si l’on veux qu’il soit en bonne santé, c’est-à-dire si
l’on veut qu’il soit de bonne qualité et ainsi qu’il influence positivement les plantes et les sols.
De nombreux paramètres influencent sa qualité, et les mesures à prendre pour garantir un
produit de haute valeur ne se limitent pas à la plateforme de compostage elle-même, mais
concernent déjà le concept de collecte des déchets organiques et vont jusqu’à l’utilisation finale
du produit en passant par un stockage approprié2.
Les composts influencent de différentes l’équilibre des plantes et donc aussi sol, positivement ou négativement sui-
manières la santé des plantes. De pour leur résistance aux maladies. vant la qualité du compost. Dans un
manière indirecte, d’abord, en influen- compost produit selon les règles de l’art,
çant leurs conditions de vie. En amélio- Les composts influencent également la
santé des plantes de manière directe. Les une hygiénisation naturelle a lieu pen-
rant, grâce à l’apport de complexes
humiques stables, la structure du sol, microorganismes présents dans les com- dant la première phase de la montée en
les composts de qualité agissent positi- posts influencent la vie microbienne du température ; après quoi une microflore
vement sur la structure du sol, sur son
aération, sur son bilan hydrique, sur la
minéralisation des éléments fertilisants,
etc. Les plantes peuvent ainsi mieux
s’enraciner et sont pourvues plus régu-
lièrement en éléments fertilisants et en
eau. Elles sont ainsi moins stressées et
donc plus résistantes aux maladies.
D’autre part, l’amélioration de la struc-
ture du sol permet une réduction de
l’érosion des sols, qu’elle soit due à
l’eau ou au vent. De plus, l’apport fer-
tilisant des composts ne se réduit en
effet pas aux éléments majeurs N, P, K
et Mg, mais comprend également un
mélange équilibré d’oligoéléments.
Ceux-ci jouent un rôle important pour
1 FiBL - Ackerstrasse - Postfach - CH-5070 Frick
Tel : +41 62 865 72 72 - Fax : +41 62 865 72 73
jacques.fuchs@fibl.ch
2 Il est difficile de donner une définition
précise d’un compost de qualité, car celle- Photo 1 : capacité de deux composts, stérilisés ou non, à protéger des plantes de cresson
ci est elle-même fonction de l’utilisation contre la fonte des semis (agent pathogène : Pythium ultimum)
de ce compost (date d’épandage, objectifs Témoin : semis dans de la terre des champs, sans inoculation de Pythium ultimum : le cres-
de cet apport …) ; on peut seulement par- son a bien levé
ler de produit dont toutes les étapes de Les semis réalisés sur le compost A, microbiologiquement peu actif et sur le compost B
fabrication sont contrôlées (fermentation, (compost de qualité) stérilisé ont mal levés. Seul le semis réalisé sur le compost B non trai-
maturation, stockage …). té a levé de manière équivalente au témoin.
60
été significativement moins structure de son sol, et paral-
bc attaqués par l’oïdium. lèlement le tasser par l’em-
c c
40 ploi de lourdes machines
c
c Des recherches sont lorsque sa portance est
20
encore à mener faible. De même, enfouir du
0 compost dans les profon-
Bien que l’on connaisse déjà
Sol sans compost Sol avec compost Sol avec compost deurs du sol avec un labour
relativement bien les bases
1 semaine après 1 an après profond est contreproduc-
dernier apport dernier apport pour produire un compost
de bonne qualité, de nom- tif, le compost ayant besoin
Figure 2 : influence d’amendements de compost sur la réceptivité d’oxygène pour déployer
d’un sol à la fonte des semis (agent pathogène : Pythium ultimum). breux travaux de recherches
On observe significativement moins de fonte de semis dans la terre sont encore nécessaires pour ses effets positifs. Il faut
provenant de la moitié du champ ayant reçu chaque année un amen-
comprendre et parfaitement donner au compost la pos-
dement de compost (environ 30 m3 de compost par année), quelque
soit la quantité de Pythium ultimum inoculé, par rapport à la terre dominer les paramètres sibilité d’exprimer son
provenant de la moitié du champ n’ayant jamais reçu de compost. influençant les aspects posi- potentiel.
tifs des composts. Ceci sur- Le compostage, réalisé dans
tout pour les effets plus les règles de l’art, est donc
pointus tels la résistance une action positive aussi bien
induite ou l’utilisation des pour ses aspects écono-
extraits de composts comme miques, écologiques que
fongicide foliaire. Ces tra- sociaux. Une diminution des
vaux permettent de faire frais d’élimination des
rapidement de grands pro- déchets organiques grâce à
grès lors de la conduite de la leur valorisation profite à
fermentation et lors de l’uti- chacun. De même, en amé-
lisation de composts.
liorant et assurant la fertilité
Le compost de de nos sols, en limitant l’éro-
sion et en diminuant l’emploi
Photo 2 : influence d’un apport de compost sur le développement de qualité : un
de pesticides grâce à une uti-
toxicité sur des plantules de tomates repiquées dans un sol un jour auxiliaire de choix lisation ciblée de composts
après son traitement à la vapeur.
On observe un faible développement par rapport au témoin des pour le cultivateur de qualité, on assure une
plants de tomate sur le substrat traité à la vapeur (c), alors que les
plants repiqués sur ce même substrat mais auquel on a rajouté 10
Nous pouvons affirmer que pérennité de notre environ-
% de compost se développent normalement (b). les composts peuvent être nement, pour le bonheur de
des produits de valeur, nos descendants. ■
utiles pour le cultivateur.
une moitié sans amende- des échantillons de sol, l’ef- Afin d’utiliser au mieux le Bibliographie
ment, l’autre amendée fet positif des composts sur potentiel des composts, une - Fuchs J.G., Bieri M. 2000. Nou-
chaque année avec du com- la santé des plantes s’avère collaboration étroite entre veaux biotests pour caractériser la
post. Après cinq années, donc durable. Il est égale- qualité des composts. AGRAR-
producteurs et utilisateurs Forschung 7(7): 314-319.
des échantillons de sols ont ment intéressant de souli- de composts est nécessaire. - Fuchs J.G. 2002. Practical use of
été prélevés sur chaque gner que l’effet du compost De plus, un système d’assu- quality compost for plant health
moitié du champ. Des ino- est plus manifeste dans des rance qualité, dans lequel and vitality improvement. Dans:
culations artificielles de ces sols employés de manière Microbiology of composting, H.
tous les partenaires sont Insam, N. Riddech et S. Klammer
sols avec divers agents intensive et ainsi biologi- impliqués, et grâce auquel eds., Springer-Verlag Berlin Hei-
pathogènes ont démontrés quement déséquilibrés. le cultivateur pourrait choi- delberg, pp. 435-444.
que le sol ayant reçu du sir le compost approprié à - Hoitink H.A.V., Stone A.G., Han
compost était nettement Compost et santé de l’utilisation prévue, semble D.Y. 1997. Suppression of plant
moins sensible aux mala- la plante entière indispensable.
diseases by composts. Hortscience
2: 184-187.
dies que celui n’en ayant Les effets positifs des com- D’autre part, il est impor- - Zebarth, W., Dick W.A., Hogue,
jamais reçu (figure 2). posts sur la santé des plantes tant d’intégrer l’utilisation E., Neilsen, D. 1999. Influence of
Le dernier apport de com- organic waste amendments on
ne se limitent pas aux mala- de compost dans le concept
selected soil physical and chemi-
post ayant été réalisé une dies telluriques ; ils peuvent de production et de la coor- cals properties. Can. J. Soil Sci.
année avant le prélèvement influencer la résistance glo- donner avec les autres fac- 79: 501-504.
© I TA B
FNAMS, l’ITAB, le GRAB, la SNES et céréales en cours de culture (cas non spé-
différents établissements producteurs. cifique aux productions biologiques), Les graines de folle avoine sont souvent
soit au triage à cause de graines indési- citées comme cause de déclassement de lots
Taux de déchets rables. La graine d’adventice la plus sou-
de semences biologiques
Certains lots étant parvenus triés, nous vent citée est la folle avoine. - un lot de triticale : faculté germinati-
n’avons pas une information exhausti-
ve de 75%, avec 32% de semences
ve sur le taux de déchets. Cependant, Faculté germinative contaminées par les fusarioses.
parmi les lots bruts, certains présen-
Cent lots de céréales ont été analysés au - un lot de blé tendre : faculté germi-
taient jusqu’à 30% de déchets, soit
cours de cette étude : 65 en blé tendre, native de 64%, avec 32% de grains
approximativement le double d’une
culture conventionnelle. 17 en triticale et 18 se répartissant fusariés.
Ces déchets sont de diverses natures : entre avoine, orge, seigle, épeautre et
- petits grains vraisemblablement mal blé dur. Seuls 4 de ces lots n’atteignent 1 Bulletin Semences est la revue profession-
pas la norme de certification, pour nelle des agriculteurs multiplicateurs de
nourris, semences, éditée par la Fédération Natio-
- grains cassés dus à un mauvais régla- cause de graines non germées. nale des Agriculteurs Multiplicateurs de
ge de la moissonneuse-batteuse et non Dans deux cas, on peut attribuer ces Semences (Fnams).
74 rue Jean-Jacques Rousseau - 75001 Paris
spécifiques au mode de production défauts de germination à des problèmes Tél 01 44 82 73 33 - Fax 01 44 82 73 40
biologique, sanitaires. bulletin.semences@wanadoo.fr
Microdochium nivale (2,78 et 2,78). En 62 lots de blé (blé tendre + blé dur). Les Champignons parasites
culture conventionnelle, on assiste sou- plus fortes contaminations sont obser- 2 Un article sur la carie du blé est prévu
vent à un déséquilibre entre ces deux vées lors des premières années d’enquête dans un numéro prochain d’Alter Agri
• 300 ha 16%
• 18 types variétaux :
14%
- céréales : blé hiver et printemps, 6,27%
16
14 Alter Agri • septembre/octobre 2003 • n°61
Élevage
Élevage
strongles pulmonaires (coproscopie évidence une activité d’un produit de la tion parasitaire chez les agneaux d’herbe
Etude de moutons en agriculture conven-
méthode Baermann), d’ookystes de Société HERBAROME, avec 73,5% tionnelle et biologique - Ed. Institut de
coccidies ... d’efficacité sur l’infestation totale, et l’élevage. Compte-rendu n°2033202
Les strongyloses gastro-intestinales sont une des pathologies majeures chez les petits ruminants
élevés à l’herbe. Elles peuvent entraîner des pertes de production importantes. Le moyen usuel de
lutte contre ces parasitoses en élevage conventionnel est l’utilisation des anthelminthiques.
Cependant, plusieurs problèmes se posent quant à leur utilisation. Premièrement, les résistances
aux anthelminthiques au sein des populations de vers sont de plus en plus fréquentes,
particulièrement chez les caprins. Deuxièmement, en lactation, seules certaines molécules sont
autorisées. De plus, les consommateurs se montrent de plus en plus réticents à l’emploi de
molécules chimiques en élevage. Il y a donc un réel besoin de trouver des méthodes alternatives ou
complémentaires aux anthelminthiques afin de maîtriser ce parasitisme digestif : ce thème de
recherche intéresse à la fois éleveurs biologiques et conventionnels.
L’utilisation de champignons némato- Les plantes riches en tanins se répartis-
phages, une gestion raisonnée du pâtu- sent au sein de différentes familles bota-
rage ou encore un apport de protéines niques telles que les plantes ligneuses
au sein de l’alimentation sont des (comme le noisetier, le chêne ou le châ-
méthodes pouvant aider à mieux gérer taignier) ou les plantes fourragères et
les infestations parasitaires. Une autre notamment les Légumineuses (comme
solution alternative envisageable est le sulla, le lotier pédonculé, le lotier cor-
l’emploi des tanins condensés. En effet, niculé, le sainfoin). On peut aussi trou-
©ITAB
différentes études menées chez les ovins ver des tanins dans leurs fruits (comme
et les caprins montrent que l’apport de les glands ou les marrons d’Inde).
tanins condensés pourrait constituer un
moyen de lutte efficace contre les Effet des tanins
strongles gastro-intestinaux. condensés sur le
© M. Luginbuhl/NC State University
parasitisme gastro-
Les tanins intestinal chez le mouton
Les tanins sont des métabolites secon- Les premières études concernant l’utili-
daires des plantes, leur conférant une sation des tanins comme moyen de lutte
protection contre les prédateurs (herbi- contre les strongyloses gastro-intesti-
vores et insectes phytophages). Ils se nales chez les ovins ont été mises en
divisent en deux catégories : les tanins Le comportement alimentaire de la chèvre
œuvre en Nouvelle–Zélande. Elles ont est différent de celui du mouton et en fait
hydrolysables (groupe principalement été réalisées sur différents lots d’agneaux un animal privilégié pour l’utilisation des
responsable des effets toxiques pouvant infestés naturellement par des Trichos- plantes à tanins.
apparaître lors de la consommation de trongles (nématodes de la caillette et de
certaines plantes) et les tanins conden- l’intestin grêle), ayant accès soit à des 1
Unité Mixte Associée 1225 INRA/ENVT
sés (ne traversant pas la barrière intes- pâturages semés avec des plantes riches “Physiopathologie des Maladies infec-
tieuses et Parasitaires des Ruminants”.
tinale et donc beaucoup moins toxiques en tanins condensés comme le sulla 23, chemin des Capelles
que les tanins hydrolysables). (Hedysarum coronarium) ou les lotiers 31076 Toulouse Cedex.
©H. Hoste/INRA
tions d’élevage sont loin d’avoir de études était que le niveau d’excrétion
telles teneur en tanins condensés. fécale des œufs de parasites pour cha-
Les tanins condensés semblent donc cune des trois espèces était moins élevé
Un nématode gastro-intestinal au contact être un moyen prometteur pour lutter chez les chèvres ayant ingéré du que-
de la muqueuse digestive efficacement contre les strongyloses bracho, ceci provenant du fait que les
gastro-intestinales chez les ovins. femelles parasites issues de ces caprins
(Lotus pedunculatus et Lotus cornicula- étaient moins fécondes. D’un point de
tus), soit à des prairies semées de plantes Effet des tanins vue général, ces résultats concordent
ne contenant pas de tanins comme la condensés sur le avec ceux obtenus chez les ovins.
luzerne (Medicago sativa), le plantain parasitisme gastro- Par ailleurs, il a également été démon-
(Plantago lanceolata) ou un mélange de tré en conditions expérimentales qu’un
Ray grass et de trèfle (Lolium perenne /
intestinal chez la chèvre
apport de tanins condensés concomi-
Trifolium repens). Les animaux ingérant Les données acquises chez les ovins ne tant avec l’ingestion de larves de para-
les plantes riches en tanins condensés sont pas transposables telles quelles aux sites infestantes gêne aussi leur installa-
étaient moins parasités que ceux ayant caprins en raison de différences de méta- tion et diminue le nombre de vers pré-
consommé les plantes sans tanins. L’ex- bolisation, de physiologie digestive mais sents au sein de la muqueuse digestive.
crétion fécale des œufs de parasites était aussi de comportement alimentaire entre Le quebracho, malgré son efficacité
plus importante dans les lots ne consom- les deux espèces de petits ruminants. Le prouvé sur le parasitisme gastro-intesti-
mant pas les tanins. A l’autopsie, les mouton est considéré comme un animal nal des petits ruminants, n’est pas une
agneaux avaient aussi plus de parasites brouteur, alors que la chèvre serait plu- solution applicable en élevage, ses
gastro-intestinaux dans la caillette et tôt un animal cueilleur. Elle semble donc conditions d’emploi étant trop contrai-
l’intestin grêle par rapport à ceux ayant particulièrement bien adapté à l’utilisa- gnantes. Il a été utilisé en laboratoire
pâturés des plantes riches en tanins tion de plantes riches en tanins conden- dans le seul but de démontrer l’efficaci-
condensés. Concernant les critères zoo- sés et notamment les espèces végétales té d’un apport en tanins condensés chez
techniques (la croissance des agneaux ou ligneuses. Pourtant, les travaux concer- des petits ruminants parasités.
leur production de laine), ils ont été nant l’utilisation des tanins pour maîtri-
Dans des conditions plus proches de
meilleurs pour les animaux ayant ingéré ser le parasitisme chez les caprins
celles d’élevage, une étude a été menée
le sulla. Les lotiers ou le sulla ont donc demeurent rares.
avec du foin de sainfoin (Onobrychis
été associés à une diminution de l’infes- Des études, en conditions contrôlées,
vicifolia) sur des caprins naturellement
tation parasitaire et à une meilleure ont été menées récemment chez
parasités par des Trichostrongles.
croissance. Ces premiers résultats sur des caprins infestés expérimen-
Afin de pouvoir comparer les
l’utilisation de tanins ont été confirmés talement avec chacune des trois
effets sur le parasitis-
avec du lotier pédonculé sur des mou- espèces de nématodes les plus
tons infestés expérimentalement. courantes en Europe (Trichos-
Des résultats similaires ont été observés
en Ecosse à partir d’études menées en
conditions expérimentales, c’est à dire
sur des moutons infestés artificielle-
ment et dont l’apport journalier de
tanins condensés était contrôlé. La
source de tanins condensés était le que-
bracho, issu de l’écorce d’un châtai-
gnier d’Amérique du sud (poudre
contenant plus de 70% de tanins). Les
faits marquants de ces expérimenta-
tions ont été une diminution d’environ
50% des œufs de parasites dans les
fèces des ovins traités à l’aide du que-
bracho, ainsi qu’une diminution du
nombre de vers dans l’intestin grêle.
Cependant, en testant différentes doses
de tanins, il a été constaté que lorsque
l’apport de quebracho dépasse 12% du
En élevage des herbivores domestiques, une des recommandations principales du cahier des
charges de l’agriculture biologique préconise que le pâturage constitue une part majeure des
ressources alimentaires des animaux. Un certain nombre de contraintes sont toutefois associées à
cette mesure, parmi lesquelles figurent au premier chef, sur le plan sanitaire, les risques
d’infestations par des helminthes parasites, dont les cycles biologiques nécessitent un passage par
le milieu extérieur et dont la transmission est liée à l’ingestion d’herbe. Parmi ces helminthoses, les
infestations par des nématodes (vers ronds) du tractus digestif des ruminants, désignés sous le
terme générique de strongles digestifs, constituent une des principales menaces rencontrées, du fait
de leur large distribution géographique, de leur fréquence et de leur importance économique.
Le pâturage mixte entre hôtes différents, notamment entre bovins et ovins, est une des méthodes
permettant d’obtenir une réduction des infestations parasitaires.
Élevage
Élevage
Vient deparaître
Vient de paraî
La danse des ceps,
chronique de vignes en partage
Christophe Beau, ancien fondateur de autre façon d'envisager le vin, de soi- vins authentiques, à l'agriculture biolo-
l'ITAB et créateur d'Alter Agri (1er n° en gner la vigne par des pratiques de bon gique ou biodynamique et à une autre
avril-mai-juin 1992 !) vient de faire sens et une agriculture biodynamique, poésie de la viticulture.
paraître un livre aux éditions Repas : La les relations producteurs-consomma- Christophe Beau est vigneron sur 4 ha,
danse des ceps, chronique de vignes en teurs, une présence positive du terroir dans l'apellation "Pic Saint Loup", en
partage. au delà des images surannées et des spé- Languedoc-Roussillon.
La danse des ceps ; chronique de vignes en
Il s'agit d'une chronique vivante qui culations foncières banalisées... partage - 137 pages - Editions Repas - 4
décrit, au fil des saisons de la vigne, une Pour tous ceux qui s'intéressent aux allée Séverine - 26000 Valence
©GRAB
sont capables de mobiliser rapidement
les réserves minérales du sol. Elles sont Moha de Hongie
particulièrement appréciées en tant que
• Principales espèces : colza, chou four-
CIPAN (cultures intermédiaires pièges
rager, moutarde blanche, navette,
à nitrates) et présentent donc un réel En maraîchage sous abris
radis fourrager.
intérêt du point de vue environnemen-
tal. Leur système racinaire pivotant Le sarrasin (Polygonacées) ■ La durée de végétation plus courte,
permet l’amélioration de la structure Sa croissance est rapide et il a un très de 2 à 3 mois maximum, impose un
du sol. Riches en composés soufrés, bon effet nettoyant vis-à-vis des adven- choix d’espèces à croissance rapide.
leur décomposition a un effet désinfec- tices qui serait dû à l’émission de sub-
tant du sol qui est amélioré par la tech- ■ Les cultures sont plus intensives,
stances toxiques vis-à-vis des autres d’où l’intérêt accru de rechercher
nique de la biodésinfection (Crucifère
espèces. Il supporte bien les terres des espèces permettant de couper le
cultivée en engrais vert puis solarisa-
pauvres (plante idéale après un défri- développement de certains rava-
tion). De plus, il existe des variétés qui
chement). C’est également une plante geurs ou maladies présents dans le
limitent le développement du nématode
de la betterave (Heterodera schachtii). mellifère. Il est sensible au gel et est sol.
En revanche, les Crucifères présentent donc à semer en fin de printemps ou en ■ Les sols sont parfois “sur-fertili-
un certain nombre d’inconvénients : été. Il présente une certaine sensibilité à sés”, ce qui oriente le choix vers un
- elles sont assez sensibles au gel et la verse en été sous abris. Son enracine- engrais vert consommant les excé-
donc à éviter à l’automne s’il existe ment est assez superficiel et semble dents d’engrais (notamment avant
des risques de gelées précoces ; avoir un faible pouvoir restructurant salades) ; c’est le cas des cultures
- elles constituent un mauvais précé- du sol. intermédiaires pièges à nitrates
dent dans les systèmes maraîchers (CIPAN), les Crucifères en particu-
La phacélie
intégrant des cultures de Crucifères lier.
(Hydrophyllacées)
(chou, chou-fleur, brocoli, navet, ■ Le nombre plus important de
radis), car elles risquent de favoriser le C’est une plante mellifère, à croissan-
ce assez rapide et assez résistante au façons culturales et le piétinement
maintien de la Hernie des Crucifères du sol (notamment dans les passe-
et certains ravageurs inféodés à cette froid. Son système racinaire dévelop-
pieds pour l’entretien et la récolte)
famille : piéride, Mouche du chou, pé induit un effet assez intéressant
met en avant l’intérêt d’améliorer la
cécidomyie, altise … ; sur la structure du sol. Elle est consi-
structure du sol avec un engrais vert
- en été, en raison de leur floraison dérée comme plante piège vis-à-vis
intéressant pour cet aspect (Ex. :
rapide (30 jours pour la moutarde), des nématodes Heterodera schachtii sorgho fourrager dans le sud de la
elles ne sont pas très adaptées, à (nématode de la betterave) et Meloi- France).
moins de réaliser une première fauche dogyne incognita. Elle est intéressan-
pour prolonger la culture sans risque te dans une rotation car aucune espè- ■ Par contre, il faut tenir compte de la
de montée à graines ; ce cultivée n’appartient à la famille moindre importance de la concur-
rence vis-à-vis des adventices en cas
- elles sont difficiles à associer en des Hydrophyllacées. En revanche,
de cultures plantées sur paillage.
mélange car leur croissance rapide elle est sensible aux températures éle-
“étouffe” les autres espèces. vées et héberge de nombreux rava-
Tableau 1 : principales espèces d’engrais verts conseillées en plein champ - (entre parenthèses, doses indicatives en Kg/ha)
PÉRIODE DE SEMIS
RÉGION PRINTEMPS ÉTÉ AUTOMNE
CENTRE-EST (LYON) seigle (70) + vesce (50) sorgho fourrager (30- 50) seigle (40)
avoine(60) + vesce (50) sarrasin (60) triticale (100)
phacélie (15) vesce d’hiver (80-150)
trèfle incarnat (25-30) blé (150-200)
SUD sorgho fourrager (30- 50) sorgho fourrager (30- 50) seigle (15) + RGI (10)
phacélie (15) moha de Hongrie (30) seigle (15) + vesce(10)
sarrasin (60) seigle JD (40) Crucifères : moutarde ou
triticale (100) sarrasin (60) radis fourrager ou navette
seigle JD (40) Crucifères : moutarde ou radis (15-20)
mélilot (20) fourrager ou navette (12 à 20) phacélie (15)
NORD avoine (200) phacélie (10-15) Légumineuses d’hiver :
RGI (25-35) ou RGA (25) seigle ou avoine (80 à 130) pois fourrager (120-150),
Légumineuses de printemps : moutarde blanche (15) vesce (150-200)…
féverole (200), luzerne (30), navette (10) colza (5-10), phacélie (10)
trèfle blanc (10) ou violet (20), radis fourrager (20) seigle (150), avoine (120)
vesce (150) … sarrasin (40) RGI alternatif (20-35)
moha (20-30) seul ou en mélange avec
trèfle (5-10)
Remarques :
sorgho fourrager : variétés Piper ou Alpilles
Créneau d’automne : résistance au froid : seigle > triticale > orge
seigle JD = seigle Jauffray Drillaud
dans le sud de la France, peu de cultures d’engrais verts de plein champ au printemps et en été.
Tableau 2 : principales espèces conseillées en culture sous abris ; créneau d’été (toutes régions)
Espèce Famille Dose en Kg/ha
sorgho fourrager Piper ou Alpilles Graminées 40 - 50
sarrasin Polygonacées 60
moha de Hongrie Graminées 30
radis fourrager Crucifères (Brassicacées) 20
BIAU GERME 47360 Montpezat d’Agenais Tel : 05 53 95 95 04 seigle, avoine, sarrasin, phacélie, moutarde,
(amateurs) Fax : 05 53 95 95 04 Légumineuses…
ESSEMBIO Roc de Lyre - 47360 Montpezat d’Agenais Tel : 05 53 67 51 79 seigle, blé rouge, sarrasin, moutarde, féverole,
(professionnels) Fax : 05 53 67 51 79 luzerne, trèfle violet, lotier, phacélie …
FERME Ste MARTHEBP10 - 41120 Cour Cheverny Tel : 02 54 44 20 86 Graminées, Crucifères, Légumineuses,
Fax : 05 54 44 21 70 sarrasin, phacélie
GERMINANCE Les Rétifs - 49150 St Martin d’Arce Tel : 02 41 82 73 23 chou fourrager, mélilot, vesce, phacélie,
(biodynamie) Fax : 02 41 82 86 48 seigle, sarrasin
Graines de culture
biologique et biodynamique
Graines potagères,
condimentaires, florales,
engrais verts,
spécialités pour amateurs.
Selection de variétés
anciennes et classiques
Légumes anciens …
Tél : 05 53 95 95 04
Sarrasin
L’évaluation de la qualité
des produits par la
cristallisation sensible
Par Michel Gasperin (Enitac et Commission Qualité ITAB)
Pour faire suite à l’article de Bruno Taupier-Letage1 portant sur les différentes approches de la
qualité par les méthodes globales d’analyse, la cristallisation sensible est sans doute la méthode la
plus pratiquée. Cette méthode permet d’apprécier globalement certains aspects de la qualité d’un
produit, en fournissant une image obtenue par la mise en présence de matière organique diluée
dans du chlorure de cuivre (CuCl2). La précipitation du cuivre après passage à l’étuve produit
une cristallisation et fournit des images caractéristiques du produit étudié.
En mettant en présence du chlorure de Les protéines semblent Une lecture instantanée et
cuivre (CuCl2) et de la matière orga- jouer un rôle prépondérant dynamique
nique, il ne semble pas y avoir d’échan-
ge réel entre ces deux composants, mais La structure primaire des protéines A partir du produit de départ (matière
davantage une transmission d’informa- semble être le facteur explicatif déter- organique diluée constituant un “jus”
minant expliquant la diversité des de départ) il est possible d’obtenir une
tion qui permet une modification des
images (Barth, 1997), corrélant ainsi image “instantanée” dudit produit.
états ioniques des deux composés. Les
d’autres travaux (Piva, 1994; Anders- Mais cette matière organique diluée
éléments chimiques de base de la matiè-
sen, 1999) et mettant en évidence le fait peut aussi être conservée : les jus mis à
re organique (carbone, oxygène, hydro- vieillir permettent de réaliser des cris-
gène, etc.) sont “adsorbés” à la surface que les protéines ont la capacité unique
d’engendrer des réseaux cristallins tallisations ultérieures, fournissant
des cristaux de chlorure de cuivre en ainsi des indications caractéristiques de
complexes.
formation grâce à l’échange d’électrons son comportement dans le temps.
La quantité et la nature des protéines
périphériques, comme l’ont démontré L’évolution du produit au cours du
seraient donc les facteurs déterminants
les expériences d’electro-photo-spectro- temps permet d’apprécier les modifica-
permettant, par la cristallisation sen-
scopie réalisées par Shibata (1994). tions de structure et de texture, don-
sible, de mettre en évidence des diffé-
Les éléments chimiques ne se trouvent nant ainsi naissance à des “images
rences importantes entre les produits
donc pas inclus dans le CuCl2, prou- caractéristiques” à plus ou moins long
étudiés par le biais de cette méthode.
vant ainsi que le mode de croissance terme. Les modifications microbiolo-
des cristaux n’est pas directement Les clefs de lecture d’une giques ainsi que les modes de dégrada-
influencé par l’introduction de corps tion des protéines expliquent en grande
cristallisation partie la modification des cristallo-
étrangers (il n’y a pas de mélange pro-
prement dit). Chaque cristallogramme développe des grammes obtenus.
Les différences entre les images cristal- caractéristiques générales (la structure)
lines obtenues sont donc en liaison et particulière (la texture). L’exemple du blé
directe avec la nature (et donc la quali- La structure est appréciée par la part Sur la base d’un produit végétal, par
té) des produits mis en présence ; cette relative des trois zones de l’image cris- exemple le blé, il semble possible d’éta-
qualité induit probablement les modifi- talline (zone centrale, intermédiaire et blir des “morphotypes” élaborés en
cations ioniques et les transferts d’élec- périphérique). fonction des itinéraires techniques des
trons intervenant entre le produit ana- La texture quand à elle est caractérisée cultures étudiées : un blé cultivé selon
lysé et le CuCl2. par le réseau de ramification des cris- un mode de production conventionnel
taux (réseaux de dendrites) ainsi que (addition d’engrais chimiques de syn-
1 Alter Agri n°60 (juillet-août 2003) par l’apparition de vacuoles et leur dis- thèse) produira une image cristalline se
p.12-14 position sur la plaque. dégradant systématiquement plus rapi-
©???
©???
Image 1 : Blé conventionnel Image 2 : Blé biologique Image 3 : Blé biodynamique
15 jours de vieillissement 15 jours de vieillissement 15 jours de vieillissement
dement qu’un autre produit cultivé répertoriant les résultats obtenus par les Bref, tout un champ d’investigations à
avec des itinéraires biologiques ou bio- équipes œuvrant dans ce champ, tra- poursuivre! ■
dynamiques. La zone périphérique vaillant avec différentes étuves et condi-
deviendra vite plus importante, la den- tions de travail. Sur ce plan, la repro- Bibliographie
sité des réseaux cristallins s’appauvris- ductibilité des images doit être un fac- - Andersen J.-O., Lorsen J. : Computerised
sant rapidement. (image 1). teur incontournable (rappelons que image analysis of biocrystallograms origi-
nating from agriculture products. Com-
De la même façon, des formes caractéris- pour une même série de cristallisation, puter and electronics in Agricutlure, n°22,
tiques des pratiques biologiques ou biody- les images obtenues seront “homo- pp 51-59. 1999.
namiques apparaissent très fréquemment logues” mais pas “identiques”, c’est à - Barth J.-G. : Images de cristallisation de
chlorure cuivrique et structure chimique
(formes en “croix de St André” pour dire non superposables, développant de l’additif. Elemente der Naturwissen-
l’agriculture biologique et larges vacuoles ainsi un “air de famille” à l’image de schaft n°66, pp 13-40. 1997.
pour la biodynamie (images 2 et 3) faux jumeaux). - PIVA M.-T. : Cupric chlorid crystalli-
sation with human blood. Elemente der
La cristallisation sensible semble donc Le couplage de cette technique avec Naturwissenschaft, n°61, pp25-39. 1994.
pouvoir apporter de précieuses indica- d’autres, plus “conventionnelles”, doit - Shibata T. : Effect of human blood addi-
tions portant sur le mode de produc- être entrepris : des recherches sont tion on dendritic growth of cupric chlorid
tion. Mais d’autres facteurs sont à crystals in aequeous solutions. Journal of
actuellement menées pour comparer les Crystal Growth, 142, pp 417-155. 1994.
l’étude : citons entre autre l’influence images de cristallisation avec des tech-
de la variété et de “l’effet terroir”. niques spectroscopiques et des analyses Autre références
microbiologiques. - Tesson M.-F. : Cristaux sensibles : une
Des ouvertures pour l’avenir Enfin, la mise au point d’outils d’analy- contribution théorique et pratique à une
Bien des recherches restent à mener ; le se informatique doit être poursuivie afin science du vivant. Ed.du Fraysse. 2000.
- Colloque Cristallisations Sensibles.
premier travail consiste à approfondir le de valider la pertinence des interpréta- Ministère de l’Economie des Finances et
chapitre “matériel et méthodes”, en tions produites par l’œil humain… de l’Industrie. Paris. 1998.
Actualités
Actualités
Le pôle AB Massif Central sur la toile :
www.itab.asso.fr/poleABMassifCentral.htm
Créé en 1998, le Pôle est une associa- (et les productions végétales liées à
tion qui assure l’accompagnement l’élevage). Sa mission principale est la
scientifique du développement de coordination d’essais en systèmes
l’agriculture biologique du Massif polyculture-élevage bio en moyenne
Central, en s’appuyant sur un comité montagne. Dans ce sens, il a semblé
scientifique (GIS BIO). Son fonction- logique que ce nouveau site soit
nement repose essentiellement sur la proche de celui de l’ITAB.
concertation entre les différents Outre des informations sur l’organisa-
acteurs et partenaires du développe- tion du pôle et du GIS qui lui vient en
ment et de la recherche de la filière appui, vous trouverez sur ce site une
agrobiologique. présentation de chaque projet suivi
Le Pôle est l’un des CTS (Centre Tech- par le pôle, ainsi que toute informa-
nique Spécialisé) de l’ITAB, avec une tion pouvant intéresser les éleveurs
spécialité sur les Productions animales biologiques.