Chapitre II
Le compactage
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I Introduction ...................................................................................................... 3
I.1 Généralités .................................................................................................. 3
I.2 Les applications du compactage ................................................................... 3
I.3 Structure du chapitre .................................................................................. 3
II Notions fondamentales ...................................................................................... 4
II.1 Application du diagramme des phases .......................................................... 4
II.2 Formulation théorique ................................................................................. 4
III Les paramètres de compactage : l’essai PROCTOR ........................................... 6
III.1 Préambule................................................................................................... 6
III.2 L’essai Proctor ............................................................................................. 6
III.2.1 Le matériel spécifique ............................................................................ 7
III.2.2 Dispositions communes aux deux types d’essai ...................................... 8
III.2.3 Procédure d’exécution l’essai Proctor .................................................... 10
III.2.4 Expression des résultats ...................................................................... 11
IV Relations empiriques pour l’estimation de γdOPM et wOPM.................................. 13
V Bibliographie ................................................................................................... 15
I Introduction
I.1 Généralités
Le chapitre précédent nous a permis de comprendre que les sols sont des matériaux
naturels multi-phases. Le sol est vu comme une matrice constituée de solides (les
grains), de fluide (eau) et de gaz (air). Par ailleurs, le diagramme des phases qui en
découle a permis de déterminer des caractéristiques telles que la teneur en eau, l’indice
des vides, la porosité, les poids volumiques.
Lors de la construction des remblais routiers ou ferroviaires, il est nécessaire d’améliorer
certaines caractéristiques du sol pour assurer la portance des ouvrages. En effet, un sol
sans consistance aura tendance à se déformer. Le compactage est une méthode
d’amélioration des sols qui consiste à apporter l’énergie suffisante pour augmenter la
densité des sols et par conséquent la capacité portance des sols. En outre, le compactage
a aussi l’avantage de réduire les tassements indésirables et assure la stabilité des pentes
des remblais. Pour atteindre ces performances, on utilise divers engins de chantier tels
que les compacteurs pieds de mouton, les compacteurs, à rouleaux, etc.
Les méthodes de compactage varient selon la nature des sols. En effet, le procédé de
compactage d’un sol cohérent est différent des sols granulaires. Les sols cohérents sont
densifiés par les méthodes traditionnelles. Pour la densification des sols granulaires, on
utilise des procédés dynamiques tels que la vibroflottation (vibrocompactage) ou la
masse tombante, etc.
II Notions fondamentales
On constate que c’est le poids volumique sec qui est le paramètre à explorer pour l’étude
du compactage.
mS
γd (II-1)
v
On a vu qu’il peut aussi s’exprimer en fonction de la teneur en eau et du poids volumique
apparent :
γh
γd (II-2)
1 w
En fonction de la gravité spécifique ρs et de l’indice des vides e, on a l’expression
suivante :
ρ
γd s γ w (II-3)
1 e
Sachant que
v w w ρs
S (II-4)
vv e
En définitive le poids volumique sec devient :
𝜌𝑠
𝛾𝑑 = 𝑤 ∙ 𝜌𝑠 ∙ 𝛾𝑤 (II-5)
1+
𝑆
25
20
Densité sèche (KN/m3)
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Teneur en eau (%)
III.1 Préambule
Les courbes de saturation présentées précédemment ne reflètent pas réellement ce qui
se passe au sein du sol. Elles montrent simplement que la densité sèche dépend de la
teneur en eau, du degré de saturation et d’une énergie de compactage donnée.
L’essentiel que l’on peut retenir sur cette approche théorique est que la densité sèche
diminue avec l’augmentation de la teneur en eau. Toutefois, de manière théorique,
quand la teneur en eau tend vers zéro, comme nous l’avons vu, la densité sèche devient :
ρ
γd s γ w
1 e
Pour bien comprendre le phénomène, il est déterminant d’appréhender le rôle de l’eau
dans le processus de compactage. L’eau joue le rôle de lubrifiant entre les particules de
sol. Couplée à l’énergie de compactage, elle leurs permets de « rouler » les unes sur les
autres pour constituer un système plus dense. De l’état sec à l’état saturé (le volume
des vides est exactement occupé par l’eau) le poids du sol augmente de Ws à (Ws + Ww)
et le contact entre les particules demeure. Au-delà d’un certain volume d’eau, les
particules du sol ne sont plus en contact et l’eau devient prépondérante. Il en découle
que la densité sèche diminue.
Partant de ce constat, l’ingénieur américain Ralph R. PROCTOR a mis au point en 1933,
un essai qui porte son nom, permettant de déterminer la teneur en eau nécessaire pour
obtenir la densité sèche maximale d’un sol granulaire pour une énergie de compactage
fixée.
L’expérience montre que, dans un premier temps, la densité sèche augmente avec la
teneur en eau. Au-delà d’une certaine teneur en eau, toute augmentation de la quantité
d’eau conduit à une diminution de la densité sèche. Cette teneur en eau particulière et
la densité sèche correspondante constituent l’OPTIMUM PROCTOR. Ce phénomène
apparait parce que l’eau remplit progressivement les espaces inter-granulaires.
En laboratoire, l’essai Proctor est réglementé par la norme NF P94-093 d’octobre 2014.
Dans cette norme, deux procédures sont proposées en fonction de l’énergie de
compactage :
l’essai Proctor Normal : faible énergie pour le cas des remblais courants peu ou
non chargés ;
l’essai Proctor Modifié : forte énergie pour le cas des routes, autoroutes, voies
ferroviaires, etc.
20,0
Densitté sèche (kN/m3)
19,0
18,0
17,0
16,0
4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
III.2.4.2 Corrections pour les matériaux dont le Dmax>20 est < 30%
Lorsque le sol comporte une proportion d'éléments de plus de 20 mm de diamètre,
inférieure ou égale à 30 % on détermine ses caractéristiques Proctor moyennant une
correction des valeurs γd et w % déterminées sur la fraction 0/20 du matériau soumise
à l'essai.
Les formules de correction, ci-après, supposent que les éléments 20/D écrêtés :
ne retiennent pas d'eau ;
occupent un volume V = M/γs (M étant leur masse et γs la masse volumique des
particules solides élémentaires considérée généralement égale à 2,70 t/m3) ;
«flottent» dans la fraction fine du matériau.
Gurtug et Sridharan (2004) ont proposé les corrélations suivantes pour les sols
cohérents :
𝑤 (%) = [1,95 − 0,38(𝑙𝑜𝑔𝐸)](𝑤 )
, (%)
𝛾 ( ) (𝑘𝑁/𝑚 ) = 22,68𝑒
Osman et al. (2008) ont analysé un grand nombre de résultats d’essais de compactage
sur des sols fins cohérents, comprenant aussi ceux fournis par Gurtug et Sridharan
(2004). En se basant sur ces études, ils ont développé les corrélations suivantes :
𝑤 (%) = (1,99 − 0,165𝑙𝑛𝐸)(𝐼𝑃)
𝛾 ( ) (𝑘𝑁/𝑚 ) = 𝐿 − 𝑀𝑤
Avec :
𝐿 = 14,34 + 1,195𝑙𝑛𝐸
𝑀 = −0,19 + 0,073𝑙𝑛𝐸
- γd(max) : densité sèche maximale (kg/m3) ;
- wopt : teneur en eau optimale (%) ;
- IP : indice de plasticité (%) ;
- E : énergie de compactage (kN.m/m3).
Matteo et al. (2009) ont analysé 71 résultats d’essais Proctor modifié sur des sols fins
et ont établi les corrélations suivantes :
𝑤
𝑤 (%) = −0,86(𝑤 ) + 3,04 + 2,2
𝐺
𝑘𝑁 , ,
𝛾 ( ) = 40,316 𝑤 (𝐼𝑃 ) − 2,4
𝑚
- γd(max) : densité sèche maximale (kg/m3) ;
- wopt : teneur en eau optimale (%) ;
- GS : gravité spécifique des particules solides ;
- WL : limite de liquidité (%) ;
- IP : indice de plasticité (%).
V Bibliographie
MUNI BUDHU : Soil Mechanics and Foundations 3rd Ed.. John Wiley & Sons, Inc, 2010.
BRAJA M. DAS, KHALED SOBHAN : Principles of Geotechnical Engineering 8th Ed.. Cengage
Learning, 2012.