Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
La sémiologie ORL est riche. On la divise en fonction des différentes régions anatomiques de
la sphère ORL en sémiologie rhinologique, otologique, cervicale, pharyngo-laryngée, de
l’oropharynx et de la cavité buccale. Dans ce module, nous allons traiter la sémiologie
rhinologique.
La sémiologie rhinologique est l’ensemble des signes fonctionnels et physiques qui sont en
rapport avec les cavités naso-sinusiennes.
Une maitrise parfaite de la sémiologie est nécessaire pour une bonne démarche diagnostique.
Concepts-clés :
Objectifs éducationnels :
3/ Etablir le lien entre un signe fonctionnel et une localisation anatomique et une pathologie
donnée
5/ Etablir le lien entre un signe physique et une localisation anatomique et une pathologie
donnée
Pré-requis :
Vignette clinique :
Un patient âgé de 35 ans consulte pour des douleurs sous-orbitaires gauches aggravées par la
position penchée en avant et associés à une rhinorrhée qui était séreuse au début puis devenue
purulente. Le patient présente aussi une obstruction nasale bilatérale plus marquée à gauche.
Le tous évolue depuis 3 jours. Le patient ne rapporte pas d’épistaxis ni d’anosmie ou
hyposmie.
La rhinoscopie antérieure révèle une muqueuse nasale congestive avec des secrétions
purulentes dans le méat moyen gauche.
Pré-test :
3/ quels sont les signes fonctionnels qui ont orienté le diagnostic de sinusite aigue
I. Rappel anatomique :
Les fosses nasales constituent la structure la plus haute des voies respiratoires situées entre le
milieu extérieur et le cavum (ou rhinopharynx)
Une paroi médiale : appelée cloison nasale ou septum nasal. Elle est cartilagineuse en avant et
osseuse en arrière
Une paroi inférieure : ou plancher. Elle répond à la voute palatine. Elle sépare la cavité nasale
de la cavité buccale.
Une paroi supérieure : toit ou plafond. Faite essentiellement par l’os nasal et la lame criblée
de l’éthmoïde. Cette dernière joue un rôle important dans la physiologie nasale parcequ’elle
supporte la muqueuse olfactive.
Une paroi latérale : elle est marquée par 3 reliefs importants : cornet inférieur, cornet moyen
et cornet supérieur. Les cornets sont des minces lames osseuses enroulées sur elles-mêmes.
Chaque cornet délimite avec la paroi latérale un méat (orifice). On distingue 3 méats :
- Méat supérieur : dans lequel s’ouvrent les cellules ethmoïdales postérieures et le sinus
sphénoïdal
- Méat moyen : dans lequel s’ouvrent les cellules ethmoïdales antérieures, le sinus
maxillaire et le sinus frontal
- Méat inférieur : dans lequel s’ouvrent les voies lacrymales (canal lacrymo-nasal)
Les sinus para-nasaux : sont des cavités aériennes creusées dans les différents os de la face
et du crâne. On distingue 4 paires de sinus :
II. Interrogatoire :
On doit recueillir les données suivantes :
- Age, sexe
- Origine géographique (pollution, exposition aux pollens)
- Profession (exposition aux bois)
- Habitudes de vie : tabagisme quantifié en PA, consommation d’alcool à quantifier
- Antécédents :
Familiaux
Personnels :
- médicaux : tares, allergie connue respiratoire, cutanée ou digestive, irradiation
- chirurgicaux : chirurgie rhino-sinusienne antérieure, traumatisme nasal, soins dentaires
Par ailleurs on retiendra qu’une obstruction nasale unilatérale est suspecte de tumeur des
fosses nasales jusqu’à preuve du contraire.
2. La rhinorrhée :
- son siège : antérieure, par les orifices narinaires, ou postérieure, par les choanes vers le
rhinopharynx. La rhinorrhée postérieure est aussi appelée jetage postérieur, et peut
s’accompagner de hemmage (raclement pharyngé réflexe).
- son abondance est difficilement quantifiable. Elle peut être appréciée par le besoin de se
moucher et sa fréquence.
- son odeur : une rhinorrhée unilatérale fétide chez un enfant doit faire éliminer un corps
étranger de la fosse nasale.
La rhinoliquorrhée est un écoulement de LCR au niveau des fosses nasales. Elle apparait sous
la forme d’une rhinorrhée eau de roche, unilatérale, toujours du même côté, parfois spontanée,
le plus souvent déclenchée lorsque le malade penche la tête en avant ou se retrouve en
position déclive. Cet écoulement est la conséquence d’une brèche ostéoméningée de la base
du crâne. Ces brèches sont majoritairement post-traumatiques ou post-opératoires.
L’épistaxis :
Une épistaxis est un saignement provenant des fosses nasales. Comme la rhinorrhée, il faut
preciser si elle est antérieur ou postérieur. Son abondance est difficilement quantifiable
notamment pour tout ce qui s’est passé au domicile du patient. On retiendra la durée du
saignement qui donnera une idée indirecte de l’abondance. Son caractère répétitif. On
recherchera les circonstances de survenue et on évalura les signes de gravité consécutifs à la
perte sanguine (tolérance cardio vasculaire, respiratoire et neurologique).
4. L’éternuement et le prurit :
Ces deux signes témoignent d’une réaction de la muqueuse nasale aux variations souvent
brutales de l’environnement (température, luminosité, odeurs…). Ils peuvent s’inscrire dans
un contexte allergique dont ils sont assez spécifiques lorsqu’ils sont trop fréquents et intenses.
Le prurit peut être nasal, vestibulaire, de la pointe du nez, mais aussi oculaire
(rhinoconjonctivite allergique). Il peut s’associer dans un contexte atopique un prurit
auriculaire (conduit auditif externe) ou palatin.
Les douleurs d’origine sinusienne sont localisées en regard du sinus concerné par l’infection :
Les douleurs de sinusite aigue ont pour caractéristiques d’être intenses, insomniantes,
pulsatiles, permanentes, d’aggravation vespérale ou en deuxième partie de nuit, non calmées
par les antalgiques simples, aggravées par la position déclive penchée en avant (signe du
lacet), lors des efforts de toux ou en pression. Elles sont en revanche soulagées lors des
mouchages.
Les céphalées d’origine nasale sont le signe indirect d’une obstruction nasale. Il s’agit d’une
pesanteur faciale sus-orbitaire, en barre frontale, le matin au réveil. Elle est sensible aux
antalgiques et disparait spontanément dans la matinée.
6. Les troubles de l’odorat :
On distingue :
Des anomalies quantitatives :
- Anosmie : perte complète de l’odorat. Elle s’accompagne d’une agueusie.
- Hyposmie : diminution partielle de l’odorat. Elle ne s’accompagne pas d’une agueusie.
Des anomalies qualitatives : les dysosmies :
- Cacosmie : perception d’une odeur désagréable. La cacosmie peut être objective lorsqu’elle
est perçue par le patient et par son entourage correspondant alors à un stimulus malodorant
existant (sinusite dentaire). La cacosmie est dite subjective lorsqu’elle est perçue par le patient
mais pas par son entourage ne correspondant pas à une odeur malodorante réelle.
- Parosmie : Distorsion des odeurs. L’odeur ressentie par le patient ne correspond pas au
stimulus initial. Trouble de l’identification.
La rhinoscopie antérieure :
La rhinoscopie antérieure permet un examen de la partie antérieure de la fosse nasale. Elle est
réalisée grâce à un spéculum nasal et une lumière frontale
On notera la qualité et la quantité des sécrétions. Une fosse nasale n’est jamais sèche, la
muqueuse doit toujours être humide, tapissée d’un film parfaitement homogène et transparent.
Chez le tabagique, la qualité des sécrétions se modifie. Elles seront volontiers plus collantes,
visqueuses, translucides tendues entre le septum et les cornets (sécrétions dites « en corde à
linge »).
Les processus pathologiques occupants seront parfois déjà visibles à la rhinoscopie antérieure
en fonction de leur volume : polype inflammatoire (formation translucide en grain de raisin),
tumeur bénigne ou maligne, corps étranger.
La nasofibroscopie :
Elle est indispensable pour un examen complet des deux fosses nasales et du cavum.
Elle utilise une fibre optique souple. On peut faire une endoscopie nasale à l’aide des optiques
rigides.
Elle permet notamment d’accéder au méat moyen non visible en rhinoscopie antérieur qui est
le lieu de drainage des sinus maxillaire et frontal et des cellules ethmoïdales antérieures. Elle
permet d’explorer la fente olfactive, le cavum et d’éliminer un processus tumoral endonasal.
IV. Pathologie :
Rhinopharyngite aigue :
un oedeme palpébral erythémateux ou un œdème de la racine du nez doit faire évoquer une
éthmoidite
La rhinite allergique :
Les symptômes sont :
- L’obstruction nasale bilatérale
- La rhinorrhée aqueuse
- Les éternuements en salve et le prurit
Une épistaxis unilatérale à répétition doit faire suspecter une tumeur des fosses nasales.
V. Conclusion :
4/ Quelle est la particularité des signes fonctionnels qui permet de suspecter une tumeur des
fosses nasales
Annexes :
Références bibliographiques
Glossaire :